A ma demande, Elio se posté à mes coté pour me remontrer le pourquoi du comment de la transformation de l'eau en glace. Il n’eut aucun problème à me refaire une démonstration. D'un geste vif comme l'éclair, il fendit l'air de sa main et la flaque d'eau se gela instantanément. J'étais presque jalouse de sa facilité à faire ça. En le voyant, ça avait l'air si simple ... J'aurais vraiment aimé arriver à faire comme lui avec autant de facilité. Ensuite, il fit revenir l'eau à son état initial d'un geste différent puis m'annonça.

Vas-y, réessaies une fois. Si tu n'y arrives toujours pas je vais essayer de te montrer une autre technique.

Bon, au moins je savais que si au pire je ne réussissais pas, il pourrait me proposer une autre technique. Mais ce n'est pas parce que je savais que j'avais 2 chance que j'étais obligée de rater la première. Oui, je devais faire mon maximum pour réussir cette glaciation cette fois ci. Plus entêtée que jamais, je lança un regard concentré et plein de détermination à la petite flaque d'eau. Et je ferma les yeux. Après avoir nécessité ce fluide en moi plusieurs fois de suite, je me rendit compte que j'avais maintenant de moins en moins de mal à me concentrer sur lui. C'était presque devenue une habitude, ce fluide m'était même devenu familier depuis. Maintenant, je le sentais bien très bien même. Il ne me restait plus qu'à faire le plus gros du travail : transformer cette flaque d'eau en "flaque" de glace grâce à mon pouvoir. Ça avait l'air tellement facile dit comme ça. Mais pourtant c'était loin de l'être. Je gardais toute mon attention sur le fluide, il ne fallait pas que je le lâche. Je mis ma main devant moi et la leva comme l'a fait Elio avant moi pour me montrer comment faire. Maintenant ! Je donna un grand coup sec de la main qui trancha l'air à une vitesse incroyable. Le regard intense, presque suppliant la flaque d'eau de se transformer en glace, je ralentis la vitesse de ma main pour finalement l'arrêter. Dès que j’arrêtai ma main la glace se congela instantanément ... Pour rester solide une seconde et revenir à son état liquide l'instant d'après.

Essoufflée, je me laissa tomber dans la poussière de la salle d'entrainement et je m'assis en tailleur. Cette transformation m'avait pompée toute mon énergie.

- Oucchhh ... Ça manque un peu d'entrainement. Mais bon, j'ai réussi, c'est le principal.

Je pris mon temps pour reprendre un peu mon souffle. Là, je n'avais qu'une envie : manger. Je m'étais préparé un goûter au cas où mais je n'aurais jamais imaginé que j'aurais eu autant faim, surtout que l'entrainement n'était pas encore fini. Enfin, moi, je me sentais bien une petite pause. Toujours en tailleur, je leva la tête vers mon compagnon d'entrainement et lui dit.

- On se fait un petite pause ? J'ai une faim de loup moi.

En essayant de me relever, je me rendis compte que le sol était un peu plus bas que d'habitude. Décidément, cette utilisation de mon pouvoir m'avais puisé toute mon énergie. Levant la tête vers lui, je lâche un petit "Heu ..." ne sachant pas trop comment le demander. Finalement je tendis une main vers lui pour lui demander de m'aider à me lever. Petite vielle va.

Elio avait l'air d'accord avec moi : cet entrainement nous avait vraiment apporté beaucoup de choses, autant à lui qu'à moi. Lui avait découvert réellement son pouvoir de morphe et avait presque réussi sa première transformation tandis que moi j'avais nettement amélioré ma maîtrise de l'eau et appris à faire diminuer la température de l'eau pour la transformer en glace. Il était vraiment temps que je trouve un partenaire pour m’entraîner parce que même avec tous les entrainement individuels que j'avais fait, je n'avais jamais autant progressé que pendant cet entrainement en binôme. Il pris la main que je lui avais tendu et je me releva. Tout en me dirigeant vers le banc où nous avions laissé nos encas, je remarqua qu'il restait toujours timide et distant alors que, en ce qui me concernait, ma timidité avait totalement disparue. Je trouvais dommage qu'il reste aussi méfiant car il était vraiment sympas. Je m'assis sur le banc et attaqua mon goûter, rapidement imitée par l'italien qui s'installa à coté de moi. Entre deux bouchées, je l'entendis me demander :

Tu te plais ici toi...je me trompe?

J'avala difficilement la bouchée que j'étais en train de mâcher. Sa question m'avait plus qu'étonnée. Je voulais dire ... On aurait dit qu'il s'attendait à ce que je lui retourne la question. Ce pourrait-il qu'il ne se sente pas bien ou en tout cas, pas chez lui à Terrae ? Dans mes conditions, ce sentiment était inenvisageable au vu de l'état dans lequel j'avais été trouvée. Mais peut être que lui avait une famille, une vraie famille qui l'attendait toujours ... Perdue dans mes pensées, je me décida à répondre tout d'abord à sa question.

- Oui, bien sûr. Je veux dire ... Terrae, c'est le seul endroit où je sais que je serais chez moi. Ici, j'ai des amis, des lieux auxquels je suis attachée, des profs géniales ... Et en plus, c'est ici que j'ai eu mes pouvoirs et que je pourrai les développer au mieux. Sans ce merveilleux institut, je serais morte de chagrin après ... après mon vide. Tu sais, si le master n'était pas venu me chercher ... Je ne serais surement pas encore en vie pour en parler.

Je ponctua ma dernière phrase d'un sourire discret. Je ne voulais pas vraiment m'imposer un flash-back sur mes dernières semaines passée en Alaska ... Comme je voulais le faire, je lui retourna ensuite la question.

- Et toi ? Ce n'est pas ton cas ?

A peine avait-il parlé qu'Elio regrettait déjà ses paroles irréfléchies, mais cela avait été plus fort que lui. Il faut dire que lui n'était pas vraiment bien et ne se sentait pas à sa place ici....
Alors que lorsqu'il voyait Olivia, il se disait que cela était possible de se plaire ici. Cela se voyait sur le visage de la jeune fille. Elle lui répondit d'ailleurs par l'affimative. Il avait vu juste mais ce n'était pas quelque chose de bien difficile en même temps. Elle expliqua alors que Terrae était le seul endroit où elle se sentait chez elle. Lui se sentait un parfait étranger. Elle avait des amis, les siens étaient toujours en Italie. Elle adorait ses profs, cela lui passait complètement par-dessus . Elle adorait ses pouvoirs, lui se voyait comme un monstre, il ne les aimait pas tellement ses pouvoirs, il aurait largement préféré ne pas en avoir et laisser ça à quelqu'un d'autre que cela ferait vraiment rêver. Elle serait sans doute morte de chagrin sans cela, lui se sentait mourir à petit feu ici...

L'italien se sentait vraiment mal d'avoir dit cela, surtout après qu'elle lui ai répondu. Son cas à elle semblait vraiment extrême...C'était la faute de Camille tout ça...Encore lui, enfin elle...Après tout on l'avait trahie une fois, pourquoi pas une autre ? C'était son meilleur ami, enfin sa meilleure amie sans qu'il ne le sache...

Je suis désolé, je n'aurais pas dû parler de ça...

Il leva ses grands yeux vert anis sur la jolie blonde. Il tripotait ses mains nerveusement, sa voix était sérieuse, trop sérieuse ; son regard exprimait également son malaise. Il laissa un petit sourire gêné se poser tout de même sur ses lèvres lorsqu'il la vit sourire. Il la trouvait gentille. Mais, ce qui devait tomber, tomba...Elle lui retourna la question à la négative. Tout comme cela se voyait qu'elle était heureuse, cela se sentait également que lui ne l'était pas vraiment.
A sentit de nouveau le rouge lui monter aux joues. C'était un peu comme si il découvrait un peu de lui même en lui répondait, comme si il enlevait un petit bout de sa carapace. Mais il lui devait cela, elle lui avait bien répondu à lui malgré ses douloureux souvenirs. La voix gênée il répondit:

Pas vraiment...C'est que...tout ça...ce n'est pas pour moi...Je serais tellement mieux chez moi...Ma famille et mes amis me manquent...

Il avait en quelque sorte ce que l'on appelle communément le mal du pays. Forcément que tous les gens qu'il aimait lui manquait, c'était normal. Le contraire aurait été très étrange. Mais son éternelle timidité ne l'aidait pas dans cette épreuve. Il aurait eu besoin de soutien, de gens pour l'entourer et l'aider à passer cette étape. Bientôt cela irait mieux c'était sûr, mais il ne savait pas et cette période risquait de ne pas arriver bientôt au vu de l'état d'esprit dans lequel il se trouvait. Cependant il se rendait bien compte que ce n'était en aucun cas à Olivia de subir ses états d'âmes. La fatigue n'aidait guère. Cet entraînement mine de rien l'avait épuisé sans qu'il ne s'en rende vraiment compte. L'utilisation de pouvoirs est bien plus fatigante qu'une activité normale. Il l'appendra bientôt.

Je suis désolé...de t'embêter ainsi avec mes états d'âme...Je vais te laisser tranquille...Et moi je vais me reposer, cela me fera le plus grand bien...

Elio rangea ses affaires et se leva. Il sourit d'un air un peu gêné à la demoiselle et ajouta d'une voix tellement peu audible qu'on avait l'impression qu'il se parlait à lui-même, sauf qu'il la regardait:

Merci pour tout...J'espère qu'on pourra recommencer plus tard...A bientôt Olivia...

Il lui fit un petit coucou de la main et commença sa route pour sortir de la salle d'entraînement...

[Je te le laisse le choix d'agir ou non a propos de son départ un peu précipité =D]

(HRP : Je prolonge juste un peu si ça ne t'embête pas.
PS : Rep un mois pile après (je m'améliore ;P) )

Elio avait l'air mal à l'aise face a mon retournement de sa propre question. Il ne s'attendait donc pas à ce que lui demande ? Enfin, je veux dire ... C'est logique pourtant. Je pensais qu'il ne voulait pas m'obliger à me rappeler de mauvais souvenirs avec cette question ... Lui même devait essayer d’enterrer de mauvaises passes de sa vie ici s'il me la posait cette question ... Mais si l'on était ici, est ce que c'était pour oublier ? Je pensais plutôt que les pouvoirs, l'institut et tout ce qu'il y avait ici devait juste nous aider à prendre un nouveau départ ... Parce qu'il est très difficile d'oublier ce genre de chose. Maintenant que je lui avais retourné cette question, je commençais à comprendre que si j'avais réussi tant bien que mal à tourner la page, lui devait encore souffrir de son vide.

Pas vraiment...C'est que...tout ça...ce n'est pas pour moi...Je serais tellement mieux chez moi...Ma famille et mes amis me manquent...

Je fis un petit sourire compatissant. Même si au fond de moi, je savais très bien que je ne pouvais pas comprendre ce que cela faisait d'être éloignée d'êtres qui nous était chers ... Moi, tous ceux à qui je tenais sont mort. Pour lui, j'imaginais bien que c'était différent. Il devais surement avoir plus et de meilleurs amis en Italie qu'ici, toute sa famille, ses frères et sœurs sa ... mère ... et son père devaient l'attendre là bas. Seulement, je ne comprenais pas pourquoi il disait qu'il n'avait pas sa place ici, tout le monde pouvait trouver sa place a Terrae. Sa timidité devait beaucoup le freiner, c'est vrai mais même, moi aussi j'étais timide j'étais bien arrivée à me faire des amis. Alors peut être qu'il était plus timide que moi, plus solitaire, c'était possible. Quelque chose m'ordonnais de le laisser tranquille sur ça et je savais que je devais faire ça ... Mais ma curiosité était encore plus aiguisée avec ce qu'il m'avait dit et j'avais vraiment envie d'en entendre plus sur lui et sa vie pour mieux pouvoir l'aider. J'étais partagée entre ce qui me semblait juste et ce que je voulais faire, toujours autant désireuse de savoir ce qui l'avais amené ici.

Je suis désolé... de t'embêter ainsi avec mes états d'âme... Je vais te laisser tranquille... Et moi je vais me reposer, cela me fera le plus grand bien ...

Je leva les yeux vers lui. Il avait l'air épuisé, cet entrainement nous avait réellement vidé de notre énergie. Il ... Il partait ? Je m'en voulu immédiatement. C'est moi qui lui avait fait peur, je n'aurais jamais du lui retourner sa question alors qu'il n'a pas encore commencé à combler son vide. C'était une belle bêtise. Il valait mieux le laisser s'en aller, le revoir une prochaine fois quand il sera reposé ? Oui c'est ce que j'aurais dû faire et fait ... si ma curiosité ne m'avait pas dicté le contraire. Déjà, Elio rangeait ses affaires puis il se retourna vers moi d'un air gêné en me faisant un petit signe de la main.

Merci pour tout...J'espère qu'on pourra recommencer plus tard...A bientôt Olivia...

Il le dit avec une voix tellement faible ... Il partit tout de suite sans même que j'aie le temps de dire quelque chose. Il sorti sans se presser de la salle d'entrainement. Désespérée, je le regardais s'en aller en le suivant du regard tant qu'il était encore dans mon champ de vision. Il allait mal, je ne voyais rien d'autre. Il avait besoin de quelqu'un qui saurait l'écouter, qui saurait ... faire quelque chose. Et moi je le regardais partir sans rien faire, sans rien dire.

- Non ...

Je dit dans un chuchotement presque inaudible. Non, il fallait que je fasse quelque chose. Pour lui, parce qu'il avait besoin d'aide. Il avait déjà passé la porte de la salle. Je courra vers l'endroit où il avait disparu et le retrouva juste derrière, dans le couloir qui menait à la sortie. Accélérant le pas, je lui lança énergétiquement.

- Elio ! Attend !

Courant vers lui, je lui attrapa la main dès que j'arriva à son niveau. Je ne voulais pas lâcher sa main parce que j'avais l'impression que si je le faisais, il allait encore fuir. Il ne fallait plus qu'il fuit.

- Heu ... Je voudrai te ... te poser une ... Heu ... te demander quelque chose ... Viens s'il te plait ...

Je le tira doucement vers la salle d'entrainement d'où il était parti. Et m'assis par terre en tailleur, le lâchant et l'incitant à faire de même. Je m'étais volontairement installée dans un coin, pas très loin de la porte.

- Est ce que ... Est ce que tu pourrai me raconter ton histoire ... ton Vide ...

Je savais qu'en faisant ça, je ne le mettais pas vraiment à l'aise. Mais j'étais persuadée que cela l'aiderai de mettre des mots sur ce qui lui était arrivé. Parfois ça peut être vraiment libérateur d'en parler. M'attendant a ce qu'il s'affole face à ma demande, je posa une main légère sur son épaule et lui dit calmement :

- Je ... Personne ne pourra remplacer ta famille ici ... Mais je peux au moins être ton amie. Je sais ... Que c'est dur ... mais dit moi le, il faut en parler.

Elio n'était pas bien et cela se voyait. Bien sûr Olivia non plus n'était pas dupe. Il regrettait tellement sa propre question...Mais elle avait l'air tellement heureuse qu'il n'avait pu se retenir de lui demander. Alors forcément elle lui avait retourné la question. Il n'avait pu mentir. Il ne savait pas mentir de toute façon. Sinon il aurait pu prendre un sourire et aurait fait croire que tout allait bien. Mais il n'y arrivait pas alors il lui avait dit la vérité. Il voulait fuir d'ici. S'en aller dans son pays à lui, retrouver sa famille. Mais ce n'était pas possible. Et puis, il avait cette peur des scientifiques à présent. Si ils ne les connaissaient pas lorsqu'il était sur Terre, il avait eu l'occasion de croiser leur chemin plus tard. Il frissonnait rien que d'y penser. Il les détestait. Il les avait en horreur, mais il les craignait tellement aussi. Ils l'avaient tellement fait souffrir lui et les deux autres...Mitsuki avait su être si forte à ce moment-là...Pas lui...

Il avait donc décidé de partir du gymnase et de laisser Olivia là, il ne voulait pas gâcher son bonheur, il ne voulait surtout pas l'embêter avec ses problèmes, il n'aimait pas embêter les autres.
Il l'avait donc salué et était parti pour rentrer se reposer dans sa chambre, et nul doute qu'il en avait grand besoin.
Mais ce n'était pas parce qu'il avait prévu que le reste de sa journée se passerait ainsi que cela allait réellement se passer de cette manière...

En effet, Olivia l'interpella et lui dit d'attendre alors qu'Elio était dans le couloir. Surpris, il se stoppa mais ne se retourna pas. Il ne savait pas ce qu'il devait faire, ce qu'il voulait faire. C'est vrai, que voulait-il enfin ? Il la faisait lui parler d'un douloureux passé et lui s’enfuyait lorsqu'on lui demandait de parler du sien, quel ingrat.
L'italien sentit soudain une chaleur dans sa main. C'était Olivia qui le tenait par la main. Elle semblait avoir courut. Il ne dit rien, se contentant de la fixer de ses yeux verts un peu perdu. La demoiselle lui dit qu'elle voulait lui demander quelque chose, il devait venir.
Si sa tête se disait que c'était mieux de partir, son corps agissait différemment. En effet, ce dernier se mit alors à suivre la blondinette sans qu'il ne comprenne trop ce qui se passait.

Ils étaient retournés dans le gymnase où ils s'étaient entraînés un peu plus tôt. L'autre eau s'assit et lui fit signe d'en faire de même. Le regard hagard, il s'exécuta docilement. Elle lui demanda alors de but en blanc si il pouvait lui raconter son histoire. Ses yeux s’écarquillèrent au maximum. Il la fixait, trop soufflé pour pouvoir réagir. C'était comme si son cerveau c'était mis sur pause...Elle posa ensuite une main sur son épaule et lui dit qu'ici personne ne pourrait remplacer sa famille, mais qu'elle pouvait au moins être son amie. Elle savait que c'était dur à dire, mais que c'était mieux pour lui qu'il le fasse.

Il ne réagit pas tout de suite. Il se contentait de rester là sans un mot. Il cherchait dans son regard une explication. Que lui voulait-elle vraiment ? Etait-elle réellement sincère ? C'était peut-être ça aussi son problème, depuis ce qui lui était arrivé il n'arrivait plus à faire confiance à personne. Il avait trop peur que cela se reproduise. Peut-être pas de la même manière, mais il avait trop peur qu'on le trahisse de nouveau...Il ne voulait plus revivre le même cauchemar. Il savait qu'il était faible, il ne voulait pas qu'on abuse de lui. Il voulait qu'à présent toutes ces relations se fassent dans la confiance. Mais après tout qu'avait-il à perdre ? Qu'est-ce que cela lui coûterait de lui raconter son histoire ? Des moqueries ? Il espérait bien que non. Il détestait que l'on se moque de lui. Il ne s'assumait et cela rendait tout beaucoup plus difficile. Il finit alors par tout lui déballer. D'une seule traite...ou presque.

On m'a trompé. En Italie, j'avais un très bon ami. Enfin, il était devenu mon meilleur ami en très peu de temps. On était tout le temps ensemble tous les deux, que ce soit en cours ou en dehors. Je lui faisais une confiance aveugle et il était l'un de mes confidents, je lui racontais tout...

Elio regarda un instant Olivia, on pouvait lire de la tristesse dans son regard anis. Son histoire commençait bien pourtant...Il reprit:

Il y a un peu plus d'un an de cela maintenant. Mon ami est apparut à ma porte un soir d'hiver où il neigeait beaucoup. Naturellement je le fis entrer, mais je voyais que quelque chose n'allait pas. Son visage était remplit de larmes comme si il avait pleuré en venant. Je m'inquiétais mais je n'imaginais alors absolument pas ce qu'il allait me dire. Pendant ces deux années où nous étions amis, il m'avait mentit...Et pas sur n'importe quoi. Mon ami était en réalité une fille...Il se trouve qu'il, enfin qu'elle avait un prénom qui s'utilise pour les filles comme pour les garçons et elle cachait très bien son jeu. Elle était sportive, avait peu de formes et cachait très bien celles qu'elle avait, ses cheveux coupés cachaient cependant toujours une partie de son visage. On disait souvent d'elle que c'était un garçon au visage efféminé. Je comprenais mieux pourquoi. Ce qui était un jeu au début pour elle l'avait entraîné bien plus loin que ce qu'elle aurait crû...Mais comment puis-je faire totalement confiance à quelqu'un maintenant ? Qu'est-ce qui me prouve qu'on ne me trompe pas ?...

Camille...Il disait lui avoir pardonné, mais il n'en savait rien en fait...Elle avait foutu sa vie en l'air. Si elle n'avait pas mentit, il ne serait pas là. Il serait toujours auprès de sa famille en Italie. Il n'aurait pas tous ces pouvoirs de monstres...

Elio pendant son histoire avait une voix beaucoup plus assuré qu'à l'ordinaire bien que triste. Ses yeux brillaient à la fois de colère et de tristesse. Il ne savait pas très bien de quelle manière il lui en voulait exactement. Cependant en parlant il s'était ouvert à quelqu'un d'autre et avait comprit ce que cela bloquait chez lui alors que jusqu'ici il l'ignorait totalement. Il ne disait plus rien à présent. Il ne savait plus quoi dire. Il se demandait ce qu'Olivia pouvait bien penser. Est-ce qu'elle le comprendrait ?

[Pavé finit, j'espère que ça te va =)]

Dès que j'étais allée le voir pour lui prendre la main, j'avais bien vu qu'il était loin d'être a l'aise dans cette situation. Mais il avait aussi ses raisons, le pauvre ... Une question retournée, mes regards interrogateurs et tout ce que je ne savais pas et qui était suffisant pour expliquer cet air perdu et ce petit "bug" qu'il a eu quand il s'est retourné vers moi. Cet air tout innocent et ses yeux qui me regardaient d'un air abandonné cachait surement plus de choses qu'il ne voulait bien le laisser croire. C'était tout ce qu'il me fallait pour deviner qu'il avait besoin d'être. Je voulais le faire parler, il le fallait, pour lui, pour qu'il retrouve un début d'équilibre en son intérieur et avec ces pouvoirs qu'il avait l'air de tant détester. Il resta un instant comme ça, a me dévisager les yeux vaporeux. On aurait dit qu'il était partagé entre deux idées ... Partir ou m'écouter, me faire confiance en quelque sortes. Puis il fit un premier pas vers la salle d'entrainement d'où il était parti et me suivis. Rassurée, je lui lâcha la main, le regardant d'un air calme et sereine. Il fallait vraiment qu'il se sente en confiance avec moi, qu'il n'ai plus peur. Ce n'est pas moi qui oserait lui faire du mal de toutes manières.

Nous arrivions dans la salle. Je l'observais, désespérément timide (plus que moi en tout cas.) et avec une attitude gênée qu'il ne voulait pas abandonner pour l'instant. J'attendais tellement de ces aveux ... Si ça pouvait le libérer, si ça pouvait l'aider a reprendre un peu de confiance en lui ... Il vivrait tellement mieux. Et je serais tellement heureuse pour lui. Si silencieuse depuis que je l'avais interpellé dans les couloirs, j'osa lui poser cette question risquée. Il me regarda a nouveau d'un air hagard, totalement dépassé par les événements. Mais au fond de moi, je savais bien qu'il voyait très bien là ou je voulais en venir. Il n'avait pas l'air d'être stupide, loin de là ... Je lui offris mon plus beau sourire, espérant qu'il serait l'élément qui l'encouragerais se confesser.

On m'a trompé. En Italie, j'avais un très bon ami. Enfin, il était devenu mon meilleur ami en très peu de temps. On était tout le temps ensemble tous les deux, que ce soit en cours ou en dehors. Je lui faisais une confiance aveugle et il était l'un de mes confidents, je lui racontais tout...

Tout avait l'air de si bien se passer dans sa vie. Une famille aimante, un meilleur ami qui était comme un frère ... Comment est ce que tout ce beau tableau avait pu être noirci tout d'un coup ? Curieuse, j'attendais patiemment qu'il continu son histoire.

Il y a un peu plus d'un an de cela maintenant. Mon ami est apparut à ma porte un soir d'hiver où il neigeait beaucoup. Naturellement je le fis entrer, mais je voyais que quelque chose n'allait pas. Son visage était remplit de larmes comme si il avait pleuré en venant. Je m'inquiétais mais je n'imaginais alors absolument pas ce qu'il allait me dire. Pendant ces deux années où nous étions amis, il m'avait mentit...Et pas sur n'importe quoi. Mon ami était en réalité une fille...Il se trouve qu'il, enfin qu'elle avait un prénom qui s'utilise pour les filles comme pour les garçons et elle cachait très bien son jeu. Elle était sportive, avait peu de formes et cachait très bien celles qu'elle avait, ses cheveux coupés cachaient cependant toujours une partie de son visage. On disait souvent d'elle que c'était un garçon au visage efféminé. Je comprenais mieux pourquoi. Ce qui était un jeu au début pour elle l'avait entraîné bien plus loin que ce qu'elle aurait crû...Mais comment puis-je faire totalement confiance à quelqu'un maintenant ? Qu'est-ce qui me prouve qu'on ne me trompe pas ?...

Une tel histoire ... Elle aurait pu bien finir pourtant. Vous ne me suivez pas ? Admettons ... Comme cette fille était "son" meilleur ami, Elio aurait pu en tomber amoureux. Parce que finalement, qu'est ce qu'il y avait entre une amitié très forte et de l'amour ? Pas grand chose au final. Mais peut être que l'un des deux était en colère ou que l'autre ne voulait plus le fréquenter ... Oh, moi et ma tendance a voir des histoire d'amour de partout. Hum. Surtout que là n'était pas la question. Ça c'était passé comme ça et s'ils n'étaient pas rester au moins ami c'est qu'il y avait une raison. Elio, il avait dut se sentir horriblement trahis. Avoir fait confiance en une personne, lui avoir donné toute son amitié et toute sa conscience ... Pour finalement apprendre que depuis le début, elle le menait en bateau, si je peux me permettre l'expression. Le sentiment de trahison. Il pouvait très bien être a l'origine d'une grande colère et puis quand il était vraiment poussé, la haine, le reproche ... Puis le vide. Voilà ce qu'il s'était passé avant qu'il n'arrive ici alors ... C'était loin de ressembler a une histoire d'amour.

- Ce ... enfin, cette fille, comment est ce qu'elle s’appelle ?

Je ne me rendis pas compte de l'aspect émotionnel que pouvait représenter ma question pour lui. Je n'y connaissais peut être rien à la psychologie mais quelque chose me disait que s'il voulait prendre un nouveau départ, il devait mettre des mots sur Tout. Calme, je laissa un moment le silence s'installer avant de lui donner mon avis sur son histoire. Je le regarda de mes yeux azurs et lui lui demanda d'un ton légèrement plus faible.

- Tu l'aimais beaucoup, pas vrai ?

Ça suffit maintenant, il ne fallait pas le faire en parler inutilement. J'avais l'impression de lui planter des couteaux dans le dos au vu de la difficulté qu'il avait a répondre a mes questions ... C'était compréhensible aussi.

- Tu sais ... Je ne pense pas que c'était son intention de te tromper. Peut être qu'elle voulais voir où est ce qu'elle pouvait être capable d'aller mais je suis sûre qu'elle ne voulais en aucun cas te blesser. Parfois on se met des objectifs tout seul, on veut aller encore plus loin, encore plus haut ... Sans que l'on se rende compte qu'on peut s'y brûler les ailes. Elle ... Elle a eu peur que ça finisse vraiment mal et que tu le découvre par toi même alors elle a essayé de te le dire elle même. C'est très courageux de faire ça, je trouve. Mais apparemment c'était déjà trop tard pour toi. Voilà mon avis. C'est bien de l'avoir dit, c'est déjà le début d'un rétablissement.

( Déééésolée pour le retard.)

Elio ne savait pas très bien pourquoi il avait suivi Olivia au final...Son corps l'avait fait et c'était tout. Ils étaient ensuite retournés au gymnase où ils s'étaient assis, l'un en face de l'autre. Olivia l'avait alors inciter à la confidence. Pas forcément à une confidence très intime et profonde, mais plus général. A lui raconter sa propre histoire. Il hésitait. Il ne savait pas si il avait envie d'en parler. Cependant quelque chose en lui lui soufflait que cela ne pourrait pas avoir un effet négatif, que cela ne coûtait rien de parler. Si ce n'est qu'un peu de compréhension, de réconfort. Il en avait besoin, mais il ne le savait pas et c'était là que tout devenait beaucoup plus difficile...

Il se mit alors soudainement à commencer à parler. Il lui dit alors tout. Olivia connaissait tout à présent. Tout ce qui s'était passé, la raison de sa venue ici. Le vide s'était de sa faute...Il lui en voulait encore plus à présent qu'il était là...Sa famille lui manquait tellement. Il n'était pas du genre à avoir beaucoup de personnes proches autour de lui, mais une fois qu'il en avait, il était bien plus du genre pot de colle que du genre lâcheur.

Tout cela n'avait absolument rien à voir avec une histoire d'amour...Elio se demandait même à présent si Camille n'était pas lesbienne, donc autant dire que du coup ce n'était pas possible. Quand il disait qu'il lui disait tout, c'était vraiment tout. Ces rires, comme ses peines, ses émois également. Et bien sûr ils parlaient filles entre eux...Alors forcément maintenant, il se posait quelques questions logique. Pas que cela le dérangeait vraiment en fait, mais du coup de cela non plus il n'était pas au courant...Un meilleur ami et un confident...tu parles...

Une fois que l'italien eu terminé de parler, Olivia lui demanda alors le nom de cette personne. Il mit plus de temps que ce qu'il n'aurait voulu pour le prononcer...

Camille...

Lui qui avait tant hésiter sur ce sentiment qu'il ressentait, il pouvait désormais y mettre un nom...Il éprouvait de la déception...Qui s'était transformée avec le temps en une espèce de colère et de rancune sourde. L'autre eau lui dit qu'il l'aimait beaucoup. Le garçon ne dit rien mais hocha simplement de la tête. Bien sûr qu'il l'aimait. Comme le meilleur ami qu'il n'avait jamais eu jusqu'alors.
La demoiselle lui répondit alors que ce n'était sûrement pas dans les intentions de Camille de le tromper et qu'ayant soudain peur qu'il le découvre par lui-même, elle avait préférée lui dire. Elle pensait qu'il était très courageux d'agir ainsi. Ah bon ? Il n'avait jamais vu cela sous cet angle là...Mais bien sûr que c'était trop tard ! Après tout, quelle idée elle avait eu de se faire passer pour un mec comme ça ?! Quelle raison ?! Tant de questions demeuraient sans réponses...Il s'en voulait de ne pas avoir eu le cran de les lui poser lorsqu'elle lui avait dit. Mais sur le moment, il avait sentit un énorme trou apparaître sous ses pieds et l'engloutir. Il n'avait pas su quoi dire. Il n'avait pas su quoi faire. Alors il s'était contenté de laisser ses yeux verts anis s'emplirent de larmes et de les retenir comme il pouvait. Il s'était tourné, lui avait dit avec difficulté de partir et s'était réfugier dans sa chambre, pour pleurer son chagrin. Il était un pleurnichard, il le savait et il se détestait pour ça. Tout le contraire de son père, tout le contraire de ce qu'il aurait voulu être. Il aurait aimé être de ceux qu'on admire, de ceux qui sont toujours plus courageux et forts que les autres, un peu comme dans les films en fait. Il aurait aimé être tous ces personnages de fiction qu'on peut voir si souvent sur un écran...

A présent le garçon devait réfléchir. Prendre un peu de temps pour repenser à tout ça. Elio se releva lentement et lança un petit sourire à Olivia en lui disant:

Merci. Merci de m'avoir écouté. Je sais que ça peut être beaucoup.

Comme si soudain, sa timidité légendaire s'était envolée comme par enchantement, il posa sa fine main sur son épaule et resta là à la fixer avec beaucoup de tendresse. Il lui revaudrait cette main tendue un jour...
Cette fois-ci il le savait, il était temps de partir. Pas parce qu'il devait fuir, quelque part, mais parce qu'il était temps pour lui de réfléchir sur lui-même et son histoire...

J'ai besoin de me reposer un peu, mais on recommence un entraînement ensemble quand tu veux.

Pas une seule trace rose sur ses joues ! Il sourit à la jolie demoiselle et partit en marchant vers l'extérieur du gymnase. Si elle voulait, elle pouvait le rejoindre pour faire encore quelques pas ensemble...

[Je propose de finir si ça te va aussi;) ]

(Oki, FIN alors :D)