HRP : Pas grave t'inquiète :) Et c'est niquel ! Par contre, très joli nouveau kit, j'adore !

Tandis que June fouillait dans son sac à la recherche de je ne sais quoi, je regardai autour de nous, restant debout sur place, sans bouger. J'essayais d'adapter ma vue à l'obscurité sans jamais vraiment y arriver. Lorsque j'y parvins enfin, June alluma une lampe. Shit ! Je venais de m'habituer pour rien...
Elle se tourna vers moi, prenant soin de ne pas me mettre la lumière dans les yeux, et s'excusa de n'avoir une seule lampe. Je souris, légèrement amusé.

-C'est pas grave t'inquiète ! Une lampe fera très bien l'affaire, au moins on y verra plus clair ! Et puis, vu les environs, je doute qu'on aille chercher à se séparer ; c'est pas très rassurant...

J'argumentai ma réponse en désignant une ombre plutôt étrange, dans un coin derrière nous, pas très loin de la porte d'entrée. J'écoutai ensuite June qui me parlait de ses doutes sur notre présence ici. Je souris, et commençai à marcher, la dépassant en l'incitant à me suivre.

-On est là pour trouver, ou en tout cas pour chercher cette fille... Aëlita. Si elle n'est pas là, c'est pas grave, on aura malgré tout visiter un endroit très peu fréquenté à Terrae !

En même temps, ça s'explique peut-être par la présence du panneau "Interdiction d'entrer" sur la porte... Je soupirai, lassé par ma propre bêtise.

-Enfin bon, t'inquiète, dans tous les cas, je suis sûre que même si on ne trouve rien, on se sera bien amusés !

Je marchai à la suite de June, regardant là où je mettais les pieds grâce à sa lampe qu'elle avait posé sur le sol. Je hochai la tête suite à ses dires.

-Je pense que c'est fait exprès pour justement pousser les élèves à faire demi-tour, non...?

Regardez dans Harry Potter. Toutes les salles du chateau sont belles, vastes, grandes, chaleureuses et accueillantes ! Et par où ils passent pour accéder à la pierre Philosophale ? A quoi ressemble la chambre des secrets ? Les toilettes de Mimi geignarde ne sont-elles pas parfaitement dégueulasse ? Les endroits où on ne veut pas que les élèves aillent, en général, on fait en sorte qu'ils soient repoussants... Je me trompe ? Si c'était tout beau tout rose, le panneau "interdiction d'entrer" ne servirait à rien je pense, les élèves s'en ficheraient royalement...

-On arrive à des escaliers ! déclarai-je en pointant du doigt au loin quelque chose... Ben qui ressemblait à des escaliers.

Je commençai d'ailleurs à avoir froid. Y'avait même pas de chauffage dans ces fichus sous-terrains ! Rah. Vraiment, tout était fait pour nous donner envie de faire demi-tour. Genre comme le conduit qui semble fuir à côté de nous... C'est bien de l'eau, hein ? Nan mais si tout à coup on se rend compte que c'est genre du cyanure, c'est moche, non ? Au pire, j'ai pas soif, et j'ai croisé personne qui pourrait me forcer à boire...

Dans le bureau de la directrice...? Là, ce serait bof ! En plus, je n'y avais jamais été, du coup... Impossible de savoir s'il y avait une porte à cet endroit qui aurait pu donner l'impression de rentrer dans un endroit interdit, genre... Les sous-sols.
Je retins donc un frisson. Si jamais... Je dis bien : si jamais nous entrions dans le bureau alors que nous n'avions rien à faire là, on était mal. Parce que pour avoir déjà eu en face de moi la directrice énervée, j'avais vite compris qu'il ne fallait pas la mettre en rogne. Bon, c'était pas forcément face à moi qu'elle avait été la pire, mais quand je vois tout ce qu'elle avait pu balancer à Matthew... Elle ne se retenait pas. Et maintenant que j'y pensais, même si c'était mon beau-frère et qu'à cause de Papa, entre autre, notre relation était loin d'être joyeuse, je ne lui souhaitais pas ça non plus. Elle savait trouver les mots pour blesser, quand elle était énervée... Et en plus, elle s'en fichait que quelqu'un qui ne devrait pas savoir ça soit là. Genre, j'avais quand même appris des choses sur Matthew qui ne me concernait pas du tout...
Décidant de me placer derrière June pour la laisser monter devant moi (les couloirs étaient un peu étroits quoi...) je remarquai vite que les marches étaient glissantes. Mais merde, y'avait de la mousse humide sous nos pieds ou quoi ?!
Je me rattrapai d'un coup à la rembarde quand je sentis mon pied partir. Ouah, j'avais eu chaud là.

-C'est dangereux les sous-sols mine de rien ! Tout ça pour nous inciter à ne pas venir je suis sûr !

Ou alors, c'était parce que quelque chose clochait... Quelque chose qui poussait les éléments à se déchaîner ? Bon, d'accord... J'ai juste grave envie de croire que c'est cette fille qui est cachée là...

-June... Je crois que j'ai entendu du bruit, déclarai-je en me stoppant net, commençant à regarder autour de moi.

Je suivis June en silence, alors que nous nous rapprochions des voix. Peu à peu, je crus en reconnaître une. C'était d'ailleurs elle qui parlait le plus. Mais n'étais-je pas en train de me tromper...? Rencontrer Hideko ici, en plus d'être une coincidence, c'était... Etrange ? Peut-être pas tant que ça, si la fille, Aëlita, était bien nichée dans ces profondeurs...
M'appliquant pour faire le moins de bruits possible en marchant alors qu'on se rapprochait de plus en plus de quelque chose qui ressemblait à une pièce, cachée dans l'obscurité, je m'arrêtai en même temps que June, et tendis l'oreille, cherchant à m'assurer que c'était bien Hideko qui parlait. June colla son oreille à la paroi, et se retira en même temps que j'écarquillai les yeux, surpris : c'était bel et bien Hideko qui était en train de parler... Elle rapprocha à nouveau son oreille, et je fermai les yeux, me concentrant sur les voix et oubliant les bruits de canalisations, de nos respirations, et des gouttes d'eau qui rencontraient le sol.

-Aëlita... Je t'en supplie, arrête de toujours être aggres-... Stop !

Sa voix avait tonné d'un coup, alors qu'un boucan monstre résonnait. Moi qui était curieux, je peux vous assurer que c'était incroyablement frustrant... Entendre tous ces bruits sans pouvoirs pleinement les identifier...

-Aëlita ! Arrête ça, maintenant ! Arrête !

Je plissai les yeux en entendant cette voix, presque plaintive, comme si elle se retenait de crier, pliant sous la douleur de quelque chose que je n'arrivais pas à deviner.
Soudain, un nouveau bruit sourd retentit, et sous la porte, j'aperçus une grosse lumière. J'en déduis qu'elle venait... d'allumer un feu ?

-Je t'ai dit d'arrêter.

Sa voix était plus dure. Elle ne souffrait plus de quoi que ce soit. Elle venait de reprendre le dessus...?

-Relâchez-moi.

Un frisson me parcourut l'échine. C'était la première fois que j'entendais cette voix-là. Au timbre doux, mais à l'intonation pourtant sèche et froide, catégorique. Ce n'était pas une demande ; c'était un ordre.
Je rouvris les yeux, et regardai June. J'avais vraiment l'impression, là, maintenant... Que nous n'étions pas à notre place. Et pourtant, aussi insensé que ça aurait pu paraître... Je n'avais pas la moindre envie d'aller voir ailleurs. Parce que la curiosité est un vilain défaut, n'est-ce pas ?

J'étais presque paralysé à force d'entendre ces voix, de sentir ces personnes toutes proches alors que notre présence était totalement interdite dans ce lieu. Je me sentais... Mal. J'avais l'impression de violer un espace qui n'était pas le mien, un espace où je n'aurais jamais dû me trouver.
Lorsque June releva la tête pour me regarder, je me mordis la lèvre inférieure. Elle ne savait pas quoi faire, je le savais, et à travers son regard, elle me demandait mon avis. Mais comment aurais-je pu le lui donner, cet avis, alors que moi-même je ne savais pas quoi faire ?
Je restai alors silencieux, et la voix de la directrice s'éleva à nouveau dans les airs.

-Aëlita. J'aimerais pouvoir te permettre de retourner à ta guise vivre ta propre vie. J'aimerais te rendre ta liberté, retrouver ce sourire que tu as perdu à l'instant même où tu m'a vue arriver vers toi, il y a de ça un an. Mais tant que tu... Aaah !

Un nouveau bruit... J'en déduisis qu'Aëlita l'avait interrompue dans ses paroles. Je sentis mon coeur se soulever. On venait de manquer le plus important de la phrase...

-Aëlita ! Tant que tu ne cesseras pas d'être hostile, tant que tu n'accepteras pas que je t'aide à gérer tes pouvoirs, je ne pourrais pas te permettre de sortir ! C'est trop dangereux... Bien trop dangereux.
-Arrête ! Arrête de toujours trouver des arguments ! ARRETE !

J'eus tout juste le temps d'attraper June et de la tirer par la taille alors que des flammes passaient sous le peu d'espace qu'il y avait entre le sol et l'énorme porte en béton.
Je posai mon regard sur June. Devait-on partir maintenant ? Ou continuer à écouter...? Ma curiosité allait me perdre, mais pourtant, si personne ne me poussait à partir, j'étais certain que j'allais rester ici...

Après que j'ai tiré June vers moi, elle leva les yeux et croisa mon regard. Je lis dans ses prunelles la même chose qui se reflétait dans les miennes, à savoir le doute. Rester, partir ? La question se tourna encore et encore dans ma tête, jusqu'à ce que June me pointe un couloir du doigt. Là par où nous étions arrivés. Je hochai la tête.
La lâchant enfin, après m'être rendue compte que je la tenais encore, je lui souris, avant de commencer à m'avancer. J'entendais encore des voix à côté, mais mon coeur battait désormais trop vite pour que je les comprenne. Mon cerveau était en ébullition, et je ne savais plus quoi faire. Peut-être que si nous avions vu la scène de nos propres yeux, nous aurions compris Honda-san ?
Je me pinçai la lèvre inférieure. J'entendis des pas, et je tournai la tête derrière moi d'un coup, affolé. Je pris la main de June. Il ne fallait pas qu'on se sépare... Et il fallait qu'on se dépêche.
A mon avis, elle m'avait compris... Car elle n'avait pas retiré sa main de la mienne.
Je lui souris, avant de foncer, en sens inverse, reprenant le chemin par lequel nous étions arrivés.
Evitant les obstacles, je marchai sans réellement voir où je me dirigeais. J'avais, certes, le cristal de Mitsuki, chargé en électricité... Mais je n'osais pas l'utiliser. Déjà parce que c'était elle qui me l'avait fait. Et aussi parce que... Si on faisait trop de lumière, on aurait pu se faire prendre, non ?
Essoufflé, je finis par m'arrêter derrière des escaliers. Lâchant June, je posai mes mains sur mes genoux pour souffler.

-Ca va ? lui demandai-je.