Un caractère spécial, une famille singulière... Tu viens ? (Pv : Elena)

Je descendis du train, époussetai mes vêtements et retirai l'élastique qui retenait mes cheveux, les laissant retomber avec souplesse dans mon dos. Étouffant un bâillement, je levai mes bras en l'air, m'étirant longuement. Douze heures. J'avais passé douze heures dans ce fichu train qui avançait à allure réduite ! J'aurais jamais pensé que ça prendrait tant de temps...
J'étais partie de Terrae et avais directement embarqué dans un bateau pour la chine, ensuite de quoi j'avais enchaîné avec le train en direction de la Russie. Et tout ça pour quoi ? Pour quoi, hein ?!
... Parce que l'unique fille des originels avait repris connaissance. Ce matin, en me levant, une drôle de sensation... Après une brève conversation avec mon adorable Tomoe, qui, après être parvenue à avoir pile la bonne vision, m'avait tout raconté, j'avais terminé de préparer mes affaires, et dans l'heure qui suivait, j'étais dans le port ! Oui, oui, je n'avais pas prévenu Ryu, et alors ? Aucune chance que je perde ici le contrôle de mes pouvoirs, à moins qu'un scientifique vienne me... m'enquiquiner. Et s'il vient m'embêter, ben il aura simplement mériter sa mort, vu ce qu'il a fait à ces trois élèves. Ils diront que je suis sans coeur et sans pitié ? Pardi, achetez-leur une glace !
Ce fut un klaxon qui me sortit de mon monologue intérieur. Sursautant, je constatai que mes bras étaient toujours tendu vers le ciel, et que je m'étirai... Depuis approximativement 2 minutes complètes. Très naturel. Vraiment.
Secouant la tête pour me remettre les idées en place, je posai mes mains sur mes hanches, et regardai autour de moi. Haha, je pensais pas que les panneaux seraient écrits en russe. Quelle chance, on a des puces qui nous permettent de comprendre toutes les langues... Mais impossible de traduire notre langue en russe, et encore plus impossible de lire du russe ! C'est si mignon...
Embêtée, je partis m'asseoir sur un banc, cherchant comment faire. Je l'avais pourtant bien ressenti cette... Mais bien sûr !
Fermant les yeux, je me concentrai. C'était pas bien compliqué ! Leur énergie, bien que terriblement contenue, je la ressentais. Je l'avais ressenti de Terrae ! Alors maintenant que j'étais à quelques kilomètres d'eux ? Une vraie rigolade.
Et en effet, je ne tardai pas à découvrir ces énergies. Bleues, et rouges. Un sourire perça sur mes lèvres, et je me relevai, enfin sûre de moi. Le chemin était tout tracé...
J'arrêtai un taxi, lui demandai -en anglais BIEN SÛR- de m'amener à la périphérie de la ville. Au bout d'une bonne vingtaine de minutes, voire plus, j'étais sur place. Je descendis, le payai -en yens, ce qui ne lui plut pas, mais comme je ne comprenais pas le russe, je me suis contentée de hausser les épaules et de faire fondre un de ses pneus.
Je me suis ensuite avancée dans la plaine qui s'étendait en face de moi, silencieuse. Je marchai à l'aveuglette, me fiant à chacun de mes sens entrés en ébullition. Vous voulez que je vous dise ? L'un de mes derniers rêves allait se réaliser. J'avais rencontré un des originels, qui était d'ailleurs le directeur de l'ancienne Terrae. J'avais dans mon propre établissement son fils... Mais surtout, et avant tout, j'allais rencontré les deux derniers originels. La boucle se complétait... Accompagnant ces légendes ? Leur fille. Or, il me semblait d'ailleurs qu'ils avaient eu un fils, aussi. Des faux jumeaux, m'étais-je trompé ? Je doutais pourtant que cet homme, Philos, m'aie donné de mauvaises informations... Or, son énergie était soit peu perceptible, soit absente.
Marchant au gré du vent, je me stoppai soudain, rouvris les yeux. Devant moi se dressait une grande bâtisse, à l'allure abandonnée. Un rictus s'empara de mes lèvres.
Ils s'étaient "endormis", non ? Alors qui aurait pu entretenir cet endroit...?
Pendant un court instant, je sondai l'espace où je me trouvais. Personne, pas la moindre trace d'humanité. Juste... Eux. Eux... trois. Un vide. J'avais dit quoi tout à l'heure ? Ah, oui... Des énergies, bleues, et rouges. Sauf que je me trompais. Elles étaient bleues... Et rouge. Au singulier. Car elle était seule. Le garçon n'était plus là... Seule la fille, la mère Originelle, possédait cette énergie rouge...
C'était ça, le vide, hein ? C'était ça, le déclencheur de l'Appel...?
Je me mordis la lèvre inférieure, avant de revenir à la réalité. Chacun son malheur, et c'était pareil pour eux comme pour les autres élèves de Terrae. L'espace de quelques secondes, je tentai d'imaginer leur réaction lorsqu'ils me verraient, ou entendraient mes propos... Mais faute d'imagination, je me décidai finalement à franchir les derniers mètres qui me séparaient de la maison.
Une fois en face du bâtiment, je toquai quelques coups, brefs. J'attendis qu'on m'ouvre... J'attendis, le coeur battant. Car qui que ce soit, peut importe lequel des trois m'ouvrait... Je savais qu'instinctivement, je serais émerveillée. Émerveillée par leur grandeur. Émerveillée par leur puissance. Émerveillée par leur unité. Émerveillée par eux, tout simplement.

La première chose que j'avais ressenti en m'éveillant, avait été ce vide. Ce vide incessant, permanent, douloureux. Où était mon alter ego ? Où était mon autre, ma moitié, celui sans lequel je ne pouvais vivre ? Où était-il, pour ne pouvoir me répondre ?...
J'avais ouvert les yeux avec difficulté, voyant le visage de mes parents au-dessus de moi. Maman me réchauffait doucement; je ne m'étais qu'à ce moment rendue compte que je grelottais. J'avais essayé de parler, mais c'était Papa qui avait chuchoté, tendrement, toujours avec cette douceur teintée d'inquiétude :

"Chut, ma chérie. Tu as été plongée en hypothermie pendant ... très longtemps. Ton corps a encore du mal à réagir. Ne gaspille pas ton énergie."

J'avais cligné des yeux, luttant contre le sommeil qui semblait vouloir s'emparer de moi, m'emporter encore. Luttant pour regarder mes parents, sentant sous l'effet de la douce chaleur que Maman faisait s'échapper de ses mains mes muscles récupérer de leur tétanie, j'avais articulé, avec difficulté, un seul mot. La seule question à laquelle ils ne pouvaient répondre.

"Adam..."

°°°

Ils m'avaient expliqué. Tout, depuis le début. Depuis l'instant où, alertés par mon énergie débordante, ils m'avaient retrouvée sur les falaises de l'ancienne Terrae, inconsciente, plongée dans une sorte de coma profond. Comment ils étaient partis avec précipitation, sentant en eux aussi la puissance décroître et voulant me protéger. Comment ils avaient désespérément cherché Adam, comment son énergie avait disparu à l'instant où je m'étais endormie. Comment ils avaient dû se résoudre à nous protéger tous les trois, en laissant Adam où il était -seul, faible et introuvable. Comment, avec leurs dernières forces, Papa nous avait enfermés dans une gangue de glace protectrice, rendue invisible par Maman, dans cet endroit où personne ne nous trouverait.

Dans les jours qui suivirent mon réveil, je réappris à marcher, parler, bouger correctement. Papa & Maman étaient réveillés depuis plus d'un mois déjà, et m'avaient aidé à tout réapprendre. Quelle frustration, que d'en être réduite à ce stade où chaque geste est d'une complexité effarante !... Maman n'eut de cesse de chercher Adam, grâce au peu de pouvoirs retrouvés qu'elle arrivait à maîtriser de nouveau. Je l'entendais s'énerver, souvent, elle qui était si calme, face à ses pouvoirs qui en l'aidaient pas. Elle faisait de véritables crises, des crises qui se terminaient en longs épisodes à pleurer, dans lesquels mon père ne pouvait que la serrer dans ses bras pour la bercer. Je ne pouvais leur en vouloir, d'avoir abandonné Adam; ils l'avaient fait pour nous protéger, et ils en souffraient tant que ma rancœur n'aurait rien arrangé.

Cela faisait désormais un mois que j'étais réveillée. Un mois qu'au prix d'efforts titanesques je reprenais le contrôle de mon corps petit à petit. Je pouvais désormais bouger, marcher, courir, me battre, escalader presque au même niveau qu'avant mon sommeil. J'avais repris le tir; mais ma main tremblait trop encore. Encore une chose que j'avais perdue, que ce sommeil m'avait enlevée. J'aurais besoin de me ré entraîner ... Selon mon père, ce serait surtout une question de temps.

Aujourd'hui était un jour spécial. J'essayais de reprendre le contrôle sur mes pouvoirs. Mes parents m'avaient dit qu'ils avaient réussi à en retrouver une infime part au bout de deux semaines, et que désormais ils devaient s'entraîner pour acquérir des parcelles en plus.

Plongée dans un lac glacé jusqu'à la taille, j'avais passé toute ma journée à tenter de geler l'eau à la surface, sans résultat. Mon potentiel était là, intact, je le sentais. Mais il m'était comme ... inaccessible. Je grelottais, sentais mes lèvres devenir violettes. Quelle heure était-il ? Je levai les yeux vers le Soleil qui commençait à décliner. Même si les journées d'été étaient ardentes en Russie, j'avais demandé à mon père de dégeler un lac qui d'ordinaire n'était solide que quelques jours par an. Je me disais que ce serait un bon début.... Que ce serait plus facile.

De rage, je fis se balancer mon bras à la surface, projetant une gerbe d'eau à quelques mètres. Je continuai ainsi jusqu'à me sentir un peu plus calme -j'avais plus froid encore, l'eau mouillant désormais mon débardeur. Je scrutai les eaux noires du lac, qui m'empêchaient de voir mes pieds. Étais-je incapable de faire ce que je faisais instinctivement autrefois ? Étais-je à ce point impuissante, étais-je ... Normale ? Je serrai les poings. Non ! J'étais ce que j'avais toujours été, et dès que j'aurai retrouvé mes pouvoirs, je partirai en quête de mon frère. Adam devait être quelque part, en danger peut être, encore endormi. Un frisson me parcourut l'échine. Comment aurait-il fait, pour survivre, seul, s'il n'avait été protégé ? Je secouai la tête, fixai de nouveau l'eau sombre et glacée. Si je ne pouvais la geler, peut-être pouvais-je ...

Je crus sentir une présence à la maison. Une visite ? Je fronçai les sourcils. Elles étaient rares. Je n'avais guère vu que Philos passer ici, et encore, à peine une fois en deux mois. Je haussai les épaules. Me propulsant, je nageai d'une brasse assurée au milieu du lac, où je n'avais plus pied. Leurs pouvoirs avaient sauvé mes parents. Les miens devraient en faire tout autant. Je pris une inspiration, et plongeai la tête sous l'eau. Je me laissai couler, sentant les eaux noires m'envahir, et la lumière de la surface s'éloigner. J'allais réussir. A me transformer. J'allais y arriver.

°°°

Les coups sur la porte me surprirent. Je lisais, assise sur le canapé, Zane, mon amour de toujours, la tête sur mes genoux, allongé, en faisant de même. Un des rares moments où nous essayions d'échapper à l'image de notre fils abandonné, à cette vie qui n'en était pas une. Un des rares moments où nous arrivions à reconstituer notre bulle, par la simple présence de l'autre.

Lui aussi se redressa, me regarda. Un léger "non" de la tête. Nous n'attendions personne. Je me mis à sonder l'énergie s'émanant de la personne face à la porte. Une femme. Je frissonnai. Une Feu. Une d'entre nous. Au pouvoir immense, en un sens très similaire à celui de Philos.

"Zane ... soufflai-je. Je crois que nous avons affaire à cette femme dont Hikaru-kun nous a parlé. Ils ont le même type d'énergie. Le même type de pouvoirs. Le même poids dans leur coeur ..."

A ces mots, il se redressa, prit ma main doucement. Ma robe blanche voleta doucement lorsque je me relevai et le suivis face à la porte d'entrée. Dans une volonté de protection, il passa son bras autour de mes épaules alors que j'ouvrais la porte.

"Hideko-san ? Me risquai-je. Nous vous attendions." lui dis-je avec un léger sourire.

Je l'observai un long instant, silencieuse, alors même qu'elle venait de me proposer d'entrer dans leur demeure. Elle était avec Lui. Ils étaient là, tous les deux, en face de moi : ces légendes. Pas une ride. Pas un cheveux blanc. Semblables aux quelques rares photos que j'avais eu la chance d'observer.
Cette femme aux cheveux roux me souriait, et m'appela par mon nom, me révélant quelque chose que je n'aurais jamais pu deviner : ils m'attendaient.
Comment ? Pourquoi ?
Il me semblait pourtant qu'elle était invisible, qu'il était Morphe, et que leur fille pouvait également se transformer. Aucun voyant. Alors comment...?
L'évidence s'imposa à moi. Quelque chose de tout bête, d'anodin. Philos. Je l'avais rencontré, bien avant que je ne les rencontre eux. Il leur avait certainement rendu visite. Non...? C'était la seule solution qui me semblait un minimum probable.
Répondant enfin à son sourire, je hochai la tête.

-J'étais très impatiente de vous rencontrer. Alia-san...

Cessant de la fixer pour reporter mon regard sur la deuxième légende qui était à ses côtés, j'observai l'homme qui avait passé son bras autour de ses épaules, déchiffrant avec une simplicité enfantine ce sentiment débordant de protection qu'on pouvait lire dans ses yeux.

-... et Zane-san.

Je les saluai poliment, d'un signe de tête. Malgré leur vingtaine d'année prolongé, et sans qu'ils n'aient pour autant la moindre trace de vieillesse, leur visage exprimant la sagesse, l'expérience... J'étais, techniquement, plus "âgée" qu'eux, en matière d'âge, et pourtant... Devant moi se dressaient deux des personnes les plus adultes que j'avais pu rencontrer dans ma vie.
Mais quelque chose me troublait. Quelque chose ne tournait pas rond. Je ne savais pas qui allait m'ouvrir la porte, certes... Donc je ne savais pas qu'ils seraient tous les deux là, face à moi.
Or, maintenant que j'étais juste à côté de leur maison, maintenant que je sentais pleinement leurs énergies si harmonieuses couler en eux, fluide... Quelque chose manquait. Quelque chose qui brisait toute cette sérénité... Quelque chose... Ou quelqu'un, que j'étais venue chercher.
Fronçant les sourcils, je tentai vainement de regarder par dessus l'épaule des deux originels qui se trouvaient devant moi : en vain. Je l'avais senti. Son énergie, qui était mutilée, qu'elle forçait... Se perdait, se noyait... Mais pas dans la maison. A l'extérieur de la maison.

-Où est Elena ? demandai-je soudainement, brisant le silence.

Oui, j'aurais préféré faire une entrée plus sobre, plus agréable et plus polie. Mais je sentais étrangement l'inquiétude monter en moi. Je crois que c'était à cause des perturbations qui agitaient l'énergie de cette fille. C'était comme si elle était mutilée, forcée à dépasser ce qu'elle était normalement incapable de faire... Elle était poussée à bout... Mais rien ne pouvait sortir, tout bonnement car elle était comme... scellée. Ou quelque chose s'y rapprochant.
Pour une fois, je regrettais que Ryu ne soit pas là. Car il ne servait pas qu'à contenir mes pouvoirs... Avec sa greffe, il pouvait contrôler l'énergie. Avec sa greffe... Il aurait pu l'aider, même à distance, j'en étais persuadée. Alors que moi... Je restais en spectateur.
Ressentant enfin l'endroit exact d'où elle venait, ma réflexion précédente n'ayant en réalité duré que quelques secondes, je m'éloignai en courant, certainement bien vite suivie des deux autres parents -à moins qu'ils m'aient précédé ? Je n'avais pas fait attention.
Arrivée face à un petit lac, je m'accroupis à côté. Elle était là, sous l'eau. En train de volontairement se noyer...
En train de volontairement se noyer pour faire exploser son énergie et lui permettre ainsi de récupérer ses pouvoirs...

La jeune femme qui était en face de nous finit, au bout de quelques secondes de rapide observation, par rendre son sourire à Alia. Un faible sourire, plus poli que sincère, étira mes lèvres. Je savais pourquoi elle était venue. Je resserrai mon étreinte sur la détentrice de mon âme, tendrement. Nous savions pour qui elle était venue.

Mes doutes se confirmèrent lorsqu'elle nous demanda où était Elena. Je savais, je sentais que ce moment allait arriver, et Alia et moi savions très bien qu'en effet, il s'agirait de la meilleure solution. Sauf que son air inquiet m'intrigua. Je fronçai des sourcils, sentis Alia qui se concentrait.

Alors que Hideko-puisque maintenant il n'y avait aucun doute là dessus- faisait volte face pour courir vers le petit lac où Elena était depuis ce matin, Alia étouffa un cri.

"Oh mon Dieu, ma chérie !", l'entendis-je hoqueter, sous le choc.

Je lui pris la main, et me mis à courir vers le lac. Je la lâchai alors qu'elle se retrouvait près de Hideko, scrutant les profondeurs du lac. Je la voyais, là bas. Je sentais l'eau qui se déplaçait autour d'elle. Mon coeur se serra. Ma chérie ... Tu y tenais tant que ça à tes pouvoirs ? Tu y tenais tant, à retrouver Adam ? Mais pas au prix de ta vie ... Tout ce que tu voulais, mais pas ta vie.

°°°

Je m'enfonçais dans les profondeurs abyssales, fermant les yeux. Le froid s'emparait de moi, petit à petit, me donnant l'impression d'être de retour dans cette couche de glace qui m'avait bercée durant ces années de sommeil. Le froid engourdissait mes membres, les uns après les autres, tandis que j'essayais de me transformer. N'importe quoi. Un poisson, une loutre, j'en savais rien et je m'en fichais. Je devais y arriver. J'allais y arriver.

L'air me manquait. Alors que j'ouvris les yeux, je vis que des points noirs commençaient à danser dans mon champ de vision. Me rendant compte que j'allais mourir, je tentai de nager vers la surface, mais mes muscles ne me répondaient qu'à peine. Je m'engourdissais, et mes poumons me brûlaient. Allez... N'importe quoi. Je devais y arriver, j'allais ... Je pouvais ...

Alors que j’allais perdre connaissance, je sentis quelqu'un plonger à mes côtés. L'eau s'agita, et, tandis que la personne me saisissait par la taille, sembla nous propulser vers la surface. J'inspirai une grande bouffée d'air, toussai, tandis que je reconnaissais les bras puissants de Papa qui me tenaient contre lui. Propulsés par l'eau, nous arrivâmes vite sur le rivage, où je fus allongée. J'étais gelée. Je me mis à claquer des dents, dégoulinante d'eau, mes longs cheveux et mes vêtements me collant à la peau. Mon père, en plusieurs gestes difficiles, retira toute l'eau qui me recouvrait, tandis que ma mère s'agenouillait à mes côtés pour me réchauffer, murmurant des mots inquiets, me sermonnant doucement.

Je toussai, chassant toute l'eau de mes poumons; avant de me redresser, désespérée.

- Pourquoi ? pourquoi rien ne revient ? J'y ai passé la journée, et rien, rien rien ! M'emportai-je.

Je serrai mes poings sur mes cuisses.

- Tout est là. En moi. Mais rien ne revient, tout est bloqué. Je ne peux plus rien faire ... soufflai-je, totalement abattue.

J'en avais les larmes aux yeux, de frustration et de rage. Je relevai mes yeux rougis vers la silhouette qui était avec mes parents. Honteuse, je détournai le regard, agacée d'avoir été surprise dans un tel instant de faiblesse.

- B... Bonjour, articulai-je en reportant mon regard sur la jeune femme. Comme mes parents ont utilisé leurs pouvoirs devant vous, je suppose que vous êtes ... Une des nôtres ? Lui demandai-je.

Je secouai la tête.

- Oh, au fait, pardon. Je suis Elena, dis-je en lui tendant ma main encore humide.

Alors qu'elle se noyait, son père se jeta d'un coup à l'eau, sans qu'il n'y est la moindre éclaboussure. Durant quelques instants, j'observai Alia, le coeur serré. Comment auraient réagi mes parents si j'avais été à la place de cette fille ? Plus je tentai de m'en rappeler, et plus j'oubliais...
Enfin, elle finit par émerger, dans les bras de Zane. Il la sortit de l'eau, et se servit de ce qu'il restait de sa magie pour retirer l'eau qui recouvrait chaque parcelle de sa peau jusqu'à la pointe de ses cheveux. Elle était frigorifiée, et remédiant à ça, je sentis la chaleur de sa mère s'engouffrer dans le corps de la jeune fille.
Bizarrement, je me sentais extérieure à la scène. J'étais ici, en simple spectatrice, comme s'il s'était agi d'une pièce de théâtre qu'on jouait devant moi. Je savais que je pouvais la réchauffer plus vite que sa mère, mais c'est comme si... Je n'en avais pas le droit. Comme si la force de leur amour pour leur enfant, leur dernière enfant, m'empêchait de m'approcher. Comme s'ils étaient les seuls à pouvoir l'aider et que, moi, je n'étais capable de rien, allant presque jusqu'à m'imaginer que mes pouvoirs seraient tout bêtement inhibés une fois que je rentrerais en contact avec elle.
Visiblement honteuse et frustrée de ne pas être parvenue à ses fins, la jeune Elena commença à rouspéter. Je l'observai d'un regard désolé. Elle ne pouvait rien faire seule... Et face à ses efforts, ça me faisait mal pour elle de me dire que sans aide extérieure, elle ne pourrait jamais débrider sa magie. C'était comme m'imaginer ne plus avoir aucun pouvoir, n'avoir qu'une sensation, impossible à exploiter. Et elle, qui avait été bien plus puissante que moi par le passé -n'était-elle pas la fille des deux originels ?- devait se sentir encore plus vide que je ne pourrais jamais l'être.
Elle croisa mon regard, mais s'empressa de détourner le sien, agacée sans doute de ne pas être parvenue à son but, encore plus devant une inconnue, moi, présente dans un de ses moments de faiblesse.
Elle me salua enfin, et je m'empressai de lui sourire, même si, étant donné qu'elle ne me regardait pas, je doutais qu'elle aie vu quoi que ce soit. Elle supposa ensuite que j'étais une des leurs, et je hochai la tête, toujours souriante.
Sauf qu'avant même que je n'eusse le temps de rajouter quoi que ce soit, elle releva finalement les yeux vers moi, se présentant enfin. Elle tendit sa main dans ma direction, et je l'observai quelques instants dans un bref silence.
Il me semblait avoir entendu des choses sur le passé d'Alia, qui avait influencé ses enfants, ou juste l'un des deux, mais je ne m'en souviens guère. Cependant, décidant qu'il n'était absolument pas convenu de se pencher là-dessus pour l'instant, je me contentai de lui serrer la main, me présentant à mon tour :

-Hideko. Enchantée, Elena.

Relâchant sa main auparavant humide, je ne pus m'empêcher de grimacer. La chaleur de mon corps était toujours plus élevée que la moyenne... Et à mon simple contact, sa main s'était séchée.
Décidant de ne pas trop revenir là-dessus, légèrement embêtée, ayant ce sentiment d'avoir empiété sur le territoire de ses parents, je repris, en réponse à sa première interrogation :

-Je suis... Ce que tu appelles une des vôtres, oui. En réalité, je suis venue ici car tu as...

Comment le lui annoncer ? C'était étrange. Etrange car elle, elle avait connu l'ancienne Terrae, y avait vécu, ou bien... Je n'sais plus. Mais elle l'avait connu. Et là, j'allais lui proposer "de venir à Terrae" ? Dans cet endroit qu'elle ne reconnaîtrait jamais...?
Secouant la tête, je passai une main dans mes cheveux, les rejetant en arrière.

-J'ai ressenti ton Appel, repris-je maladroitement. Et je suis donc venue... Pour te proposer de venir avec moi à Terrae.

Je marquai une pause.

-Dans une autre Terrae... Différente de celle que tu as pu connaître, ajoutai-je avec hésitation.

Je jetai alors un coup d'oeil à ses parents, et reportai ensuite mon regard sur Elena, attendant sa réaction.

J'avais croisé le regard de cette femme, Hideko, durant quelques brèves secondes, et pourtant, ma vision en avait été totalement changée. Si auparavant, elle n'était qu'une inconnue dont j'aurais sans doute oublié le visage d'ici peu, ce que j'avais lu dans ses yeux m'avait bouleversée.

J'avais lu ce qu'on aurait pu lire dans les yeux de Philos, et qu'on y lisait encore, par flashs, par bribes. Ce pouvoir infini, cette puissance, et pourtant, cette responsabilité, ce poids immense, cette douleur. Face à cette femme, je n'étais rien. Et cette constatation me fit frissonner.

Je lui rendis un peu faiblement son sourire, surprise de me rendre compte que l'eau sur ma main s'était évaporée à son contact. Une Feu, sans doute. Mon regard s'assombrit. Comme Adam. Je jetai un bref regard à mes parents, ma mère réchauffant mon père avec un petit sourire, concentrée. Ce fut Hideko, évoquant mon Appel, et Terrae, qui me fit brusquement tourner la tête. Mes parents aussi, l'entendirent. Nos questions fusèrent en même temps.

- Qu'est-il arrivé à l'Ancienne Terrae ? s'enquit ma mère.
- Les pouvoirs sont revenus ? demanda mon père.
- Je vais pouvoir retrouver mes pouvoirs ? dis-je, sous le choc.

Un léger rire nous échappa. Je reportai mon regard sur Hideko, reprenant la première.

- Vous voulez me dire que je vais être capable de récupérer mes pouvoirs ? Je vais pouvoir gravir les échelons, et redevenir assez puissante pour retrouver Adam ? Vous pouvez m'aider à faire ceci ?lui demandai-je, sérieuse.

Je me relevai, époussetai mes vêtements -geste inutile- et me posai face à la jeune femme. Je la regardai droit dans les yeux. Allais-je pouvoir retrouver Adam ? Pour lui, tous les sacrifices étaient possibles. Et, en soi, aller dans cet endroit m'aiderait sans doute, à faire des rencontres utiles ou à éventuellement trouver des documents pouvant relater son passage.

- Si vous me dites que vous pouvez faire tout ceci ...

Je jetai un bref regard à mes parents, déterminée.

- ... Je vous suivrai sans la moindre hésitation.

Son regard avait changé en croisant le mien. Et il s'était assombri lorsqu'elle avait observer sa main, désormais sèche. Je me mordis la lèvre. Peut-être aurais-je dû envoyer quelqu'un d'autre la chercher ? J'ignorais précisément ce à quoi elle pensait, mais... Je savais que son frère avait été Feu. Ou était. Pourquoi parler de lui comme si nous n'allions jamais le retrouver, hein...?
Alors que j'évoquai enfin Terrae, tous réagirent en même temps, et je fus assaillie par les questions.

- Qu'est-il arrivé à l'Ancienne Terrae ? s'enquit Alia.
- Et bien...
- Les pouvoirs sont revenus ? demanda Zane.
- C'est que...
- Je vais pouvoir retrouver mes pouvoirs ? déclara Elena, sous le choc.
- Je...

Je les observai rire, un petit sourire se dessinant sur mes lèvres, entre la tristesse et la tendresse. Doux mélange, étrange oxymore... Ils avaient l'air de s'être énormément attaché à l'ancienne Terrae... Et moi, je venais là pour quoi ? Leur apprendre que tout ce qu'ils avaient pu connaître, tout ce qu'ils avaient pu vivre ne serait jamais plus que souvenir. Une once de remords passa dans mes yeux, mais je secouai la tête pour reprendre mes pensées. Elena enchaîna alors bien vite. Elle parla de récupérer ses pouvoirs, gravir les échelons, retrouver Adam...
Ah, alors c'était ça, son nom ? Adam... Le frère jumeau. Tandis que je hochai la tête, elle poursuivit, déterminée, m'avouant que si j'étais capable de faire ça, alors elle viendrait, sans le moindre regret, et sans la moindre hésitation.
Un petit sourire fendit mes lèvres.

-Tu vas récupérer tes pouvoirs, et apprendre à t'en resservir comme tu les maîtrisais autrefois. Tu vas effectivement gravir les échelons et... Tu pourras alors retrouver ton frère.

Je tournai la tête vers ses parents.

-L'ancienne Terrae a... disparu. J'imagine que vous dormiez encore lorsque c'est arrivé ou... Je n'sais pas, que vous étiez trop coupé du monde pour le constater. Mais il y a de là plusieurs mois, une nouvelle Eclipse a fait son apparition. Donc on peut dire que les pouvoirs sont revenus, oui, ajoutai-je à l'intention de Zane dans un sourire mélancolique.

Je marquai une pause. Dire que j'avais tout reçu ? Certainement pas. Parler des études des scientifiques ? Pas maintenant. Dire que c'est devenu un fait mondial ? ... Je pense que ça faisait partie des détails à ne pas omettre...

-Après cela, nous avons créé une nouvelle Terrae, à l'image de l'ancienne, en nous aidant de ce que disaient les autres habitants de cet endroit magique. Pas contre...

Un peu embêtée, je laissai filer un ange.

-Elle se trouve en plein centre de Tokyo. L'utilité de se cacher a été réduite à néant lorsque les pouvoirs sont devenus un phénomène mondial.

Je les observai un instant, attendant leur réaction, quand je me rendis compte d'un détail. Je n'étais pas venue que pour Elena... J'étais aussi venue pour...

-Zane-san... soufflai-je. J'aimerais vous poser quelques questions, à propos... Des scientifiques.

J'écoutai Hideko-san, attentive. Lorsqu'elle me confirma tout ce dont je n'osais rêver, je restai quelques instants silencieuse. Lorsque Hideko-san se mit à parler de l'ancienne Terrae, et des ... Scientifiques, je compris qu'il était temps pour moi de m'éclipser. Je dis :

- Je vais préparer quelques affaires.

Après un dernier regard à mes parents, qui me sourirent, confiants, et à Hideko-san, de laquelle j'espérais beaucoup désormais, et je m'élançai, trottinant pour rentrer dans la maison, comme si je n'avais pas échappé à la mort quelques instants plus tôt.

°°°

Alors qu'Elena s'en allait, je reportai mon regard sur la femme en face de moi, sombre.

- L'Organisation ... soufflai-je, totalement abattu.

Je jetai un bref regard à Alia, serrai les poings.

- Après notre premier départ de Terrae, avant que ne naissent Adam et Elena, nous les avons chassés ... neutralisés. Et vous arrivez aujourd'hui, avec cette terrible nouvelle. Nos efforts n'ont servi à rien parce que les Hommes sont stupides, sifflai-je, plus triste et frustré qu'en colère.

Mes pouvoirs tout juste retrouvés avaient tendance à m'échapper. On voyait par intermittence mes dents serrées se transformer en crocs. Ce fut Alia, qui, en prenant ma main, me calma quelque peu. Elle se tourna vers Hideko:

- Si nous commencions par rentrer boire quelque chose ? Je pense que ce que vous avez à nous dire est long, et il fait plutôt chaud, dit-elle avec un sourire.

Sans attendre de réponse, elle nous entraîna à l'intérieur, nous assit dans le salon. Elle demanda ce que nous voulions boire, et, malgré mes protestations, elle partit aussitôt que Hideko lui eut donné sa réponse, sachant ce que je prendrais. Alors qu'elle était en cuisine, je regardai Hideko.

- J'ai fait beaucoup d'erreurs, vous savez. Pour Alia, j'ai ... Commis des horreurs qui me hantent encore aujourd'hui. J'ai gagné leur confiance, réussi à entrer à la tête de la section de ...

Ma voix devint un souffle. Mon regard se perdit dans le vague. L'eau dans le vase posé à côté de nous tremblait.

- ... Combat. J'ai envoyé des enfants, des gosses, combattre parce que je la voulais mienne. J'étais tellement aveuglé par ça que ... J'en ai oublié le reste.

Je secouai la tête, serrai les poings.

- J'essayais, dans la mesure du possible, de leur rendre la vie moins dure. J'en ai fait s'échapper quelques uns. Mais j'entends encore leurs cris, quand c'était ... ces monstres qui s'en occupaient.

Je plongeai mon regard sombre dans le sien. L'intensité qu'on y lisait me mit en confiance.

- Ces cris m'empêchent encore de dormir. Je les ai chassés sans aucun remords, pour absoudre mes fautes, mais aussi pour que mon erreur ne se reproduise pas, pour que jamais ils ne puissent ... Blesser ces enfants encore, avouai-je.

Mes sens en alerte me firent tourner la tête vers la porte de la cuisine avant qu'Alia ne revienne, comme un loup. Je constatai que mes réflexes revenaient plus vite que je le pensais. Alia revint, avec un plateau chargé de boissons. Elle avait toujours son éternel sourire, son air concentré sur ce qu'elle faisait. Elle était loin d'être naïve, et m'avait juste laissé le temps d'en parler un peu à Hideko -elle savait que je n'arrivais pas à en parler devant elle. Elle s'assit à mes côtés, nous servit de quoi boire.

A ma surprise, ce fut elle, très sérieuse et tactique, qui s'adressa à Hideko. Je souris doucement, croyant reconnaître Electra dans cette attitude.

- Lorsque nous les avons traqués, nous avons totalement détruit plusieurs succursales de leur Organisation. La tête, où Zane oeuvrait , changeait sans cesse de position. Nous avons détruit les bases Françaises, Polonaises, Russes, Colombiennes et Argentines. Nous ne sommes pas allés plus loin, car je suis tombée enceinte, dit-elle en laissant s'étirer un léger sourire sur ses lèvres fines.

Je regardai Hideko.

- Voilà pour les bases. Que vouliez vous savoir ? lui demandai-je, réfrénant la centaine de questions qui se bousculaient dans ma tête.

J'avais regardé Elena partir, un sourire suspendu sur les lèvres, alors que le regard de ses parents changeait. Je croisai le regard de Zane, sombre, et très différent de ceux que j'avais pu apercevoir auparavant : la tendresse, envers Alia-san ; la peur, pour sa fille.
Une légère boule se forma dans mon estomac. Bizarrement... Je m'attendais à une révélation qui n'allait pas me faire tant plaisir que ça, finalement. Mais il le fallait, n'est-ce pas ? Il fallait passer par là.
Il commença à m'expliquer qu'avant que leurs enfants ne naissent, ils les avaient chassés, tous détruits. Je constatai qu'il commençait à... Perdre comme le contrôle de lui-même. Ses dents, qui se transformaient en crocs par intermittence... Mais je ne dis rien, et après qu'elle l'ait calmé un instant en lui prenant la main, Alia nous proposa de rentrer pour boire un coup. Je hochai la tête dans un sourire, et les suivis tous les deux jusqu'à la maison.
Une fois installés dans le salon, elle nous demanda joyeusement ce que nous voulions, sous le regard de Zane. Je ne "commandai" qu'un jus de fruit, et Alia s'en alla de suite, certainement car elle savait d'avance ce que prendrait son... mari ? Nan, je ne crois pas avoir vu d'anneau à leurs doigts...
Zane reporta ensuite son regard sur moi. Redevenant soudain sérieuse, comme oubliant la politesse, les bonnes manières, je plongeai mon regard dans le sien, et bus chacun de ses mots.
Je peux très certainement vous avouer, et même vous jurer, que je n'aurais jamais cru entendre ça de sa bouche. Je ne le connaissais qu'à peine... Et certaines de ses paroles ressemblaient énormément à une confession. Des remords...? Plein. Des tonnes. Et il avait beau avoir lutté, lutté, lutté... J'étais venue bouleverser son monde, j'étais venue lui apporter la mauvaise nouvelle qu'il n'aurait jamais voulu entendre.
Je m'en voulus. Il avait perdu son fils, et maintenant, je revenais lui annoncer que ses efforts passés avaient été vains.
Je me mordis la lèvre, et c'est à cet instant qu'Alia revint, équipé d'un plateau surplombé de nos boissons. Je lui souris presque négligemment, encore perdue dans les révélations de Zane. Prenant mon verre qu'elle me tendit, je bus quelques gorgées, quand elle prit à son tour la parole. Les bases qu'ils avaient détruites... Mais il en restait, en Amérique du Nord. Une, peut-être plusieurs au final ? Les années étaient passées, d'autres scientifiques étaient nés, avaient fini leurs études, ou alors étaient tout bêtement devenus des "médecins clandestins".
Je secouai la tête, tentant de chasser ces horreurs de ma tête. J'avais aussi été victime de leurs expériences... Je comprenais tellement ce qu'avaient pu ressentir ces enfants !
Je revins pourtant à la réalité lorsqu'Alia parla de sa grossesse, ou du moins de son début de grossesse, avec un si joli sourire que je fus obligée d'y répondre. Zane acheva alors leurs révélations à tous les deux, et je repris enfin la parole :

-A vrai dire, j'ai eu plus d'informations que j'aurais pu en souhaiter... Ce que je voulais savoir, c'est les technologies qu'ils avaient et dont vous vous souvenez. Des méthodes, et tout ce qui va avec. Mais je crois que vous m'avez déjà bien aidé.

Je regardai brièvement Hideko, fis couler mon regard vers Alia, quelques secondes à peine. Puis un soupir m'échappa, et je pris ma tête entre mes mains, mes coudes sur mes genoux. Me redressant en passant ma main sur mon visage, j'avalai d'un trait le contenu de mon verre -du whisky, Alia avait, une fois de plus, littéralement lu dans mes pensées.

Le liquide ardent me brûla la gorge et me fit revenir à la réalité. Je reportai mon regard vers Hideko, la fixai longuement, tentant sans doute de lire en elle, mais ne voyant se refléter dans ses yeux que ma propre image. Celle d'un homme autrefois heureux, qui avait arraché son bonheur au détriment des autres et qui aujourd'hui en payait le prix. Un fils disparu. Un repentir envolé. Heureusement ... Je saisis la main d'Alia, embrassai ses doigts fins enlacés aux miens. Heureusement qu'elle était là, avec moi, en cet instant. Heureusement qu'au final, je n'aie pas fait tout ce mal pour rien. Heureusement que la raison de ma vie se tenait encore à mes côtés.

Au bout de quelques longues secondes; je dis :

- Leurs méthodes étai-... non, sont, affreuses. Les enfants sont considérés comme des animaux, des rats de laboratoire. Ils sont marqués, un tatouage avec un code. Ils deviennent un numéro. Ils tentent de les briser, mentalement, physiquement. Ils ont parfois recours à de l'hypnotisme, du lavage de cerveau; quand ils veulent ensuite les utiliser.

Ma voix se fit plus faible.

- C'est un traitement que je ne souhaite à personne. Personne... Ils sont sans pitié.

Soudain, je relevai la tête vers Hideko, horrifié. J'avais compris pourquoi. Pourquoi elle s'était déplacée en personne pour venir nous voir, poser de telles questions.

- Ne me dis pas que ... commençai-je, en oubliant même de la vouvoyer. Est-ce que ... Certains de tes élèves ont été ?...

Je lus la réponse dans ses yeux. Alia souffla un "Oh mon dieu..." horrifié. Je gardai le silence, sentant mon coeur se serrer. Je laissai s'écouler quelques secondes encore, avant de dire :

- Du temps où j'étais parmi eux, ils se cachaient sous le code de CSPA, soit "Case Study of Paranormal Activities". C'est une Organisation mondiale, ramifiée dans tous les gouvernements et qui a dû, puisque je crois comprendre que les pouvoirs sont devenus un fait mondial; prendre en ampleur, s'étendre et même se politiser par le biais de partis Radicaux ou conservateurs. Les Gouvernements sont plus impliqués qu'on ne pourrait le croire.

Alia se tourna vers moi.

- C'est pour ça que Hikaru nous a dit qu'il partait ... Yureka-chan, ainsi que Eriol-san, Dark-San et Mist-san se sont cachés également ... Tous se cachent, se protègent de cette Organisation, comprit-elle.

Je hochai la tête.

- J'imagine que nous allons en faire de même. Pour chercher Adam et ... Continuer ce que nous avions commencé, dis-je en sentant la main d'Alia serrer la mienne avec force, en signe d’assentiment.

Je marquai une légère pause.

- Nous sommes loin d'avoir nos pouvoirs d'autrefois, mais je suis sûr qu'avec un peu d'entraînement, nous pourrions réussir à en maîtriser suffisamment pour nous tirer d'affaire. Nous voulons aider la Nouvelle Terrae. Nous avons toujours des contacts, et pouvons faire en sorte de vous assurer un soutien ... De l'ancienne génération. De façon discrète, en faisant jouer nos relations.

Je m'autorisai un bref sourire.

- Les temps qui s'annoncent m'ont l'air bien sombres, et je ne manquerai ceci pour rien au monde.

Les regards déterminés de Zane et Alia me firent comprendre que c'était ce genre de personne à ne jamais abandonner, à aller toujours de l'avant. Ils semblaient être prêts à tout pour retrouver leur fils, pour garantir un avenir meilleur à ces enfants qui venaient à Terrae chaque jour... Et surtout, notamment pour Zane... Il sembait être prêt à tout pour réparer ses erreurs passées.
C'est après avoir réussi vaguement à comprendre cet aspect de leur personnalité que je sentis mes lèvres s'étirer en un sourire doux. Je venais de comprendre que même sans pouvoir les qualifier d'amis, en sachant qu'ils n'étaient que de récentes connaissances... Je venais de trouver des alliés. Et des alliés importants...
J'entendis alors du bruit, et je crus reconnaître le son d'une valise qui tombe, suivi... D'une injure, non ? Certainement Elena qui préparait ses affaires, ou... Je ne sais pas, des oreilles défectueuses ! (en l'occurrence, les miennes quoi...)
D'une voix calme, je leur répondis enfin :

-Je vous remercie vraiment de m'avoir accordé un peu de votre temps et de votre attention. Si jamais vous apprenez quoi que ce soit... Est-ce que ce serait possible que vous m'en informiez...? Si vous voulez, je peux également vous laisser les coordonnées de mon... Adjoint, devrais-je dire. Des fois que je ne sois pas disponible.

Ryu, toujours là pour s'occuper de ces choses-là en même temps. Commençant à gratter mon numéro de téléphone ainsi que le sien sur un bout de papier en annotant bien les numéros, j'ajoutai :

-Si jamais j'apprends quoi que ce soit, en rapport avec votre fils, ou avec... L'Organisation, je vous promets de vous tenir au courant.

Marquant un légère pause durant laquelle je me posai quelques questions, je demandai alors :

-A moins que vous préféreriez que j'en informe votre fille afin qu'elle vous fasse parvenir la nouvelle...? Enfin, ça c'est toute une orga...

Je m'arrêtai brusquement. Ce mot... Ce mot qui ne voulait pas sortir de ma bouche pour un emploi autre que négatif... Je soupirai.

-C'est toute une histoire.

Je me levai, déposant sur la table basse le papier avec nos coordonnées.

-Je crois qu'il est temps pour moi de partir. Je vous assure que je prendrais soin de votre fille, et... Je vous tiendrais au courant de tout. Vous avoir rencontré fut un véritable plaisir pour moi, et au fond de moi... Je sais que je pourrais vous faire confiance en toute circonstance.

Durant mon absence volontairement prolongée à la cuisine, je savais que Zane lui avait parlé. J'avais observé cette femme, qui semblait si forte et dont on discernait pourtant encore les failles dans le creux de son sourire. Mon soutien à Zane était indéfectible; je savais aussi bien que lui pourquoi nous avions autrefois organisés ces traques, ces chasses à l'Homme ... Ce dont nous serions bien incapables aujourd'hui, enfin, dans le sens extraordinaire du terme. Je savais également que nous pouvions placer tous nos espoirs, certains de nos doutes mais aucune de nos peurs sur les épaules de cette nouvelle génération pleine de promesses.

-Nous ferons tout ce qu'il est en notre pouvoir pour vous aider. Nous allons essayer de retrouver les Anciens, reprendre contact discrètement. En ces temps, tout le soutien possible sera nécessaire. Nous vous aiderons, et vous tiendrons informée, vous pouvez compter sur nous, dis-je avec une mine décidée.

Lorsqu'elle nous donna les coordonnées de son Adjoint, j'eus un léger sourire, la remerciai. Cependant, lorsqu'elle évoqua mon fils, notre fils ... Mon petit sourire se transforma quelques secondes en une grimace douloureuse. Je me mordis la lèvre inférieure, sentant ce vide m'envahir. Cette perte, ce trou tout au fond de mon coeur, cette peur de ne plus jamais revoir une partie de mon être, l'aboutissement de ma vie.

- Merci, soufflai-je simplement, comme affaiblie.

Je reportai mon regard vers elle, et tandis qu'elle se levait, en fis de même et me composai un sourire de circonstance.

- Le plaisir fut partagé, Hideko. On ne rencontre des êtres de votre envergure que peu de fois dans sa vie, lui dis-je, avant d'ajouter : Et sachez que votre confiance sera partagée. N'hésitez pas à nous appeler dans quelque circonstance que ce soit.

Je sentais l'énergie d'Elena fluctuer à l'étage. J'eus un instant peur. Était-elle encore en train de faire une bêtise ?... Je poussai un léger soupir soulagé lorsque cette fluctuation se stoppa, maudissant mon contrôle plus que limité. J'aurais pu confondre un suicide avec un effort trop prononcé sans problème, en me fiant à sa simple trace d'énergie.

- Elena ! Ma chérie, tu es prête ? lui demandai-je, sachant qu'elle m’entendrait.

°°°

J'avais monté les marches quatre à quatre pour aller dans ma chambre. Je savais pertinemment que faire mes bagages ne serait pas long; je n'avais que très peu d'affaires (celles que je possédais autrefois ayant été détruites); et de toute façon je ne comptais pas emmener grand chose.

J'ouvris un gros sac de voyage sur mon petit lit, vidai mes tiroirs et y fis tomber quelques sous vêtements, tee shirts, un jean, deux sweats. Soupirant en voyant bien que cela ne remplissait que le quart de mon sac; je m'affairai à prendre quelques affaires de plus. Je pris mon petit ordinateur, quelques livres, pris aussi les deux pistolets que mon père m'avait offert et qui ne me quittaient jamais, ainsi que diverses petites armes du même acabit.

Je me tournai finalement vers un carton tout en haut de mon étagère, que je n'avais osé ouvrir. Mes parents n'avaient pu sauver que peu d'affaires avant de nous sauver nous mêmes ( à vrai dire, seuls les sacs de voyage que nous avions avaient été emportés, les affaires à Terrae disparues en même temps que l'île); contenues dans cette petite boîte. Je me hissai sur la pointe des pieds, le saisis du bout des doigts, le tirant vers moi avec difficulté. Soudain, le carton m'échappa, et s'écrasa au sol dans un bruit sourd, inondant au passage ma chambre de poussière. Je me mis à tousser, ouvris ma fenêtre en jurant. Quelle idiote ! J'espère qu'il n'y avait rien de fragile là dedans ...

La boîte s'était ouverte, répandant son contenu sur le vieux plancher de la pièce. Quelques affaires à moi, que je pris et mis dans ma valise, retrouvant entre autres ma vieille veste en cuir avec satisfaction. Je retrouvai aussi mon vieux carnet, sorte de journal intime que je ne tenais que par intermittences; et le mis dans mes affaires. Ça pourrait toujours servir...

Soudain, un sac à dos sombre attira mon attention. J'eus un pincement au coeur. C'étaient les affaires d'Adam. Hésitante, je tendis ma main vers ce sac, avant de me raviser, et de l'enfourner tel quel dans mon sac de voyage. Plus tard. Plus tard ...

Je retrouvai aussi quelques vieilles photos, que je pliai et mis dans la poche intérieure de ma veste. Poussant un bref soupir pour essayer de détourner mon esprit de ces pensées sombres, je me relevai, m'étirai, regardant autour de moi pour vérifier que je n'avais rien oublié.

Quitter cet endroit était malgré tout étrange. C'avait été ma maison autrefois, était redevenu l'endroit où j'habitais, mais cet endroit, porteur à la fois de bons comme de mauvais souvenirs, n'était plus ce refuge que j'espérais. Cet endroit où tous les soucis ne passaient pas la porte d'entrée, ou bien étaient chassés par le sourire nonchalant de mon frère, la douceur de ma mère, les conseils de mon père. Cet endroit n'était plus chez moi. Ce n'était plus qu'un vestige d'un passé qui ne m’appartenait plus.

Ce fut le son de la voix de ma mère qui me fit revenir à la réalité. J'eus un petit sourire, fermai mon sac, le mis sur mon épaule et descendis les marches, pour me poster face à Hideko-san, qui semblait sur le point de partir.

- Je suis prête, dis-je sur un ton assuré. Désolée de vous avoir fait attendre. On y va ? demandai-je.

Ma mère me serra contre elle, me soufflant ne de pas hésiter à les appeler s'il se passait quoi que ce soit de nouveau. Je la sentais inquiète, et je savais que me voir partir la faisait se sentir un peu plus seule encore. Mais elle avait Papa; et, égoïstement, je me dis que je n'aurais pu de toute manière, rester plus longtemps avec ceux qui étaient responsables de la disparition de mon frère. Mon père me serra aussi dans ses bras, m'embrassa dans les cheveux, comme lorsque j'étais petite. Je lui fis un sourire, lui promis de m’entraîner pour redevenir aussi habile qu'avant au tir; malgré ma paralysie due au sommeil.

Je regardai Hideko-san, lui fis un sourire. J'étais prête.

J'écoutai les dernières paroles que m'adressa Alia avant que sa fille n'arrive avec un sourire. Je hochai la tête, affirmant que j'étais vraiment heureuse d'être venue. Elena arriva alors, et dis au revoir à ses parents. Dans un sourire, j'observai ce lien si fort qui semblait les unir. Je n'avais jamais vécu ça. Jamais... Ou bien ne m'en souvenais-je plus ? Dur à expliquer. Mes relations avec mes parents avaient toujours été étranges... Différentes de la normale. Mais comment dire...? Je n'étais pas la seule dans ce cas-là, je le savais, alors pourquoi me plaindre ? Pour jouer l'enfant ? Merci bien.
Elle enlaça sa mère, puis son père, divulgant plusieurs promesses que je n'écoutai qu'à moitié : tout cela ne me concernait pas. J'allais l'amener à Terrae, et laisser échapper les infos que j'avais concernant les scientifiques, mais ça se tenait là. Car malheureusement, je n'avais pas le choix : je ne devais pas faire de favoritisme, me rapprocher de certains élèves plutôt que d'autres... Je ne devais pas, et ne pouvais pas ; Ryu m'aurait bien fait comprendre quelles étaient mes fonctions en tant que directrice. Et, après tout, c'était moi qui avait voulu ouvrir cette école...!
Lorsque leurs au revoir furent terminés, Elena se tourna vers moi, prête, m'adressant un sourire que je sentais déterminé. Mes lèvres s'étirèrent alors elles aussi dans un sourire, et je hochai la tête.

-Nous y allons, dans ce cas.

J'attendis qu'elle passe la porte pour me tourner vers ses parents.

-Et merci énormément pour votre accueil. Oui, merci. N'hésitez surtout pas à appeler ou quoi que ce soit d'autre, en cas de souci. Je serais là, ainsi que quelques masters dans lesquels j'ai énormément confiance.

Je leur adressai un sourire poli, avant de passer finalement le pas de la porte. Dans un soupir, je me rappelai que j'étais venue ici en taxi...

-Elena, tu aimes marcher ? Et bien c'est parti ! ...

Ce ne fut donc que... Quelques bonnes heures plus tard, après avoir rechoppé un taxi, pris l'avion, et repris ma voiture pour rentrer que nous arrivâmes à Terrae.

-Bienvenue chez toi, avais-je alors soufflé à Elena, tandis que nous passions le portail.

Et puis, je m'étais éclipsé. Ca faisait partie du "job" des Masters. Nous partions chercher les élèves, les amenions ici... Et nous les laissions dans l'entrée. Car ils devaient découvrir seuls, faire des rencontres et partager leurs expériences. Nous étions là pour les aider en cas de souci... Mais pas là pour les guider pas à pas. C'était à eux d'apprendre à se débrouiller... Et ça faisait partie de la règle d'or de tout Master.

	## Lun 27 Juin 2011 - 14:09
Personnage ~ ► Âge : 37 ans (29 ans en apparence - Master) ► Doubles-comptes ? : Mitsuki & Allen ► Rencontres ♫♪ : • Celui avec qui je partage ma vie : Ryu (PNJ) • Enfants : Daisuke et Riku • Famille : Misao (mon PETIT frère), Daisuke et Riku (mes deux p'tits monstres) • Meilleure amie : Haley ! • Amis : Aaron, Tomoe (PNJ) et quelques autres Masters PNJ. • Elève : Arash, Mira Hideko Honda Messages : 3032 Date d'inscription : 24/12/2010 Age : 30 Emploi/loisirs : Heuu... Directrice à plein temps, à c'qui paraît. Humeur : C'est vous qui voyez :3	Je descendis du train, époussetai mes vêtements et retirai l'élastique qui retenait mes cheveux, les laissant retomber avec souplesse dans mon dos. Étouffant un bâillement, je levai mes bras en l'air, m'étirant longuement. Douze heures. J'avais passé douze heures dans ce fichu train qui avançait à allure réduite ! J'aurais jamais pensé que ça prendrait tant de temps... J'étais partie de Terrae et avais directement embarqué dans un bateau pour la chine, ensuite de quoi j'avais enchaîné avec le train en direction de la Russie. Et tout ça pour quoi ? Pour quoi, hein ?! ... Parce que l'unique fille des originels avait repris connaissance. Ce matin, en me levant, une drôle de sensation... Après une brève conversation avec mon adorable Tomoe, qui, après être parvenue à avoir pile la bonne vision, m'avait tout raconté, j'avais terminé de préparer mes affaires, et dans l'heure qui suivait, j'étais dans le port ! Oui, oui, je n'avais pas prévenu Ryu, et alors ? Aucune chance que je perde ici le contrôle de mes pouvoirs, à moins qu'un scientifique vienne me... m'enquiquiner. Et s'il vient m'embêter, ben il aura simplement mériter sa mort, vu ce qu'il a fait à ces trois élèves. Ils diront que je suis sans coeur et sans pitié ? Pardi, achetez-leur une glace ! Ce fut un klaxon qui me sortit de mon monologue intérieur. Sursautant, je constatai que mes bras étaient toujours tendu vers le ciel, et que je m'étirai... Depuis approximativement 2 minutes complètes. Très naturel. Vraiment. Secouant la tête pour me remettre les idées en place, je posai mes mains sur mes hanches, et regardai autour de moi. Haha, je pensais pas que les panneaux seraient écrits en russe. Quelle chance, on a des puces qui nous permettent de comprendre toutes les langues... Mais impossible de traduire notre langue en russe, et encore plus impossible de lire du russe ! C'est si mignon... Embêtée, je partis m'asseoir sur un banc, cherchant comment faire. Je l'avais pourtant bien ressenti cette... Mais bien sûr ! Fermant les yeux, je me concentrai. C'était pas bien compliqué ! Leur énergie, bien que terriblement contenue, je la ressentais. Je l'avais ressenti de Terrae ! Alors maintenant que j'étais à quelques kilomètres d'eux ? Une vraie rigolade. Et en effet, je ne tardai pas à découvrir ces énergies. Bleues, et rouges. Un sourire perça sur mes lèvres, et je me relevai, enfin sûre de moi. Le chemin était tout tracé... J'arrêtai un taxi, lui demandai -en anglais BIEN SÛR- de m'amener à la périphérie de la ville. Au bout d'une bonne vingtaine de minutes, voire plus, j'étais sur place. Je descendis, le payai -en yens, ce qui ne lui plut pas, mais comme je ne comprenais pas le russe, je me suis contentée de hausser les épaules et de faire fondre un de ses pneus. Je me suis ensuite avancée dans la plaine qui s'étendait en face de moi, silencieuse. Je marchai à l'aveuglette, me fiant à chacun de mes sens entrés en ébullition. Vous voulez que je vous dise ? L'un de mes derniers rêves allait se réaliser. J'avais rencontré un des originels, qui était d'ailleurs le directeur de l'ancienne Terrae. J'avais dans mon propre établissement son fils... Mais surtout, et avant tout, j'allais rencontré les deux derniers originels. La boucle se complétait... Accompagnant ces légendes ? Leur fille. Or, il me semblait d'ailleurs qu'ils avaient eu un fils, aussi. Des faux jumeaux, m'étais-je trompé ? Je doutais pourtant que cet homme, Philos, m'aie donné de mauvaises informations... Or, son énergie était soit peu perceptible, soit absente. Marchant au gré du vent, je me stoppai soudain, rouvris les yeux. Devant moi se dressait une grande bâtisse, à l'allure abandonnée. Un rictus s'empara de mes lèvres. Ils s'étaient "endormis", non ? Alors qui aurait pu entretenir cet endroit...? Pendant un court instant, je sondai l'espace où je me trouvais. Personne, pas la moindre trace d'humanité. Juste... Eux. Eux... trois. Un vide. J'avais dit quoi tout à l'heure ? Ah, oui... Des énergies, bleues, et rouges. Sauf que je me trompais. Elles étaient bleues... Et rouge. Au singulier. Car elle était seule. Le garçon n'était plus là... Seule la fille, la mère Originelle, possédait cette énergie rouge... C'était ça, le vide, hein ? C'était ça, le déclencheur de l'Appel...? Je me mordis la lèvre inférieure, avant de revenir à la réalité. Chacun son malheur, et c'était pareil pour eux comme pour les autres élèves de Terrae. L'espace de quelques secondes, je tentai d'imaginer leur réaction lorsqu'ils me verraient, ou entendraient mes propos... Mais faute d'imagination, je me décidai finalement à franchir les derniers mètres qui me séparaient de la maison. Une fois en face du bâtiment, je toquai quelques coups, brefs. J'attendis qu'on m'ouvre... J'attendis, le coeur battant. Car qui que ce soit, peut importe lequel des trois m'ouvrait... Je savais qu'instinctivement, je serais émerveillée. Émerveillée par leur grandeur. Émerveillée par leur puissance. Émerveillée par leur unité. Émerveillée par eux, tout simplement.

	## Lun 27 Juin 2011 - 15:43
Personnage ~ ► Âge : 18 ans. Euh, enfin j'crois. ► Doubles-comptes ? : ► Rencontres ♫♪ : • Amis : La Lune. • Ennemis : Hého, je sais que je suis difficilement fréquentable, mais on ne va pas exagérer tout de même !... Elena Derevko Messages : 118 Date d'inscription : 27/06/2011 Age : 30 Emploi/loisirs : Jouer avec la Lune. Humeur : En toute honnêteté ... Aucune idée.	La première chose que j'avais ressenti en m'éveillant, avait été ce vide. Ce vide incessant, permanent, douloureux. Où était mon alter ego ? Où était mon autre, ma moitié, celui sans lequel je ne pouvais vivre ? Où était-il, pour ne pouvoir me répondre ?... J'avais ouvert les yeux avec difficulté, voyant le visage de mes parents au-dessus de moi. Maman me réchauffait doucement; je ne m'étais qu'à ce moment rendue compte que je grelottais. J'avais essayé de parler, mais c'était Papa qui avait chuchoté, tendrement, toujours avec cette douceur teintée d'inquiétude : "Chut, ma chérie. Tu as été plongée en hypothermie pendant ... très longtemps. Ton corps a encore du mal à réagir. Ne gaspille pas ton énergie." J'avais cligné des yeux, luttant contre le sommeil qui semblait vouloir s'emparer de moi, m'emporter encore. Luttant pour regarder mes parents, sentant sous l'effet de la douce chaleur que Maman faisait s'échapper de ses mains mes muscles récupérer de leur tétanie, j'avais articulé, avec difficulté, un seul mot. La seule question à laquelle ils ne pouvaient répondre. "Adam..." °°° Ils m'avaient expliqué. Tout, depuis le début. Depuis l'instant où, alertés par mon énergie débordante, ils m'avaient retrouvée sur les falaises de l'ancienne Terrae, inconsciente, plongée dans une sorte de coma profond. Comment ils étaient partis avec précipitation, sentant en eux aussi la puissance décroître et voulant me protéger. Comment ils avaient désespérément cherché Adam, comment son énergie avait disparu à l'instant où je m'étais endormie. Comment ils avaient dû se résoudre à nous protéger tous les trois, en laissant Adam où il était -seul, faible et introuvable. Comment, avec leurs dernières forces, Papa nous avait enfermés dans une gangue de glace protectrice, rendue invisible par Maman, dans cet endroit où personne ne nous trouverait. Dans les jours qui suivirent mon réveil, je réappris à marcher, parler, bouger correctement. Papa & Maman étaient réveillés depuis plus d'un mois déjà, et m'avaient aidé à tout réapprendre. Quelle frustration, que d'en être réduite à ce stade où chaque geste est d'une complexité effarante !... Maman n'eut de cesse de chercher Adam, grâce au peu de pouvoirs retrouvés qu'elle arrivait à maîtriser de nouveau. Je l'entendais s'énerver, souvent, elle qui était si calme, face à ses pouvoirs qui en l'aidaient pas. Elle faisait de véritables crises, des crises qui se terminaient en longs épisodes à pleurer, dans lesquels mon père ne pouvait que la serrer dans ses bras pour la bercer. Je ne pouvais leur en vouloir, d'avoir abandonné Adam; ils l'avaient fait pour nous protéger, et ils en souffraient tant que ma rancœur n'aurait rien arrangé. Cela faisait désormais un mois que j'étais réveillée. Un mois qu'au prix d'efforts titanesques je reprenais le contrôle de mon corps petit à petit. Je pouvais désormais bouger, marcher, courir, me battre, escalader presque au même niveau qu'avant mon sommeil. J'avais repris le tir; mais ma main tremblait trop encore. Encore une chose que j'avais perdue, que ce sommeil m'avait enlevée. J'aurais besoin de me ré entraîner ... Selon mon père, ce serait surtout une question de temps. Aujourd'hui était un jour spécial. J'essayais de reprendre le contrôle sur mes pouvoirs. Mes parents m'avaient dit qu'ils avaient réussi à en retrouver une infime part au bout de deux semaines, et que désormais ils devaient s'entraîner pour acquérir des parcelles en plus. Plongée dans un lac glacé jusqu'à la taille, j'avais passé toute ma journée à tenter de geler l'eau à la surface, sans résultat. Mon potentiel était là, intact, je le sentais. Mais il m'était comme ... inaccessible. Je grelottais, sentais mes lèvres devenir violettes. Quelle heure était-il ? Je levai les yeux vers le Soleil qui commençait à décliner. Même si les journées d'été étaient ardentes en Russie, j'avais demandé à mon père de dégeler un lac qui d'ordinaire n'était solide que quelques jours par an. Je me disais que ce serait un bon début.... Que ce serait plus facile. De rage, je fis se balancer mon bras à la surface, projetant une gerbe d'eau à quelques mètres. Je continuai ainsi jusqu'à me sentir un peu plus calme -j'avais plus froid encore, l'eau mouillant désormais mon débardeur. Je scrutai les eaux noires du lac, qui m'empêchaient de voir mes pieds. Étais-je incapable de faire ce que je faisais instinctivement autrefois ? Étais-je à ce point impuissante, étais-je ... Normale ? Je serrai les poings. Non ! J'étais ce que j'avais toujours été, et dès que j'aurai retrouvé mes pouvoirs, je partirai en quête de mon frère. Adam devait être quelque part, en danger peut être, encore endormi. Un frisson me parcourut l'échine. Comment aurait-il fait, pour survivre, seul, s'il n'avait été protégé ? Je secouai la tête, fixai de nouveau l'eau sombre et glacée. Si je ne pouvais la geler, peut-être pouvais-je ... Je crus sentir une présence à la maison. Une visite ? Je fronçai les sourcils. Elles étaient rares. Je n'avais guère vu que Philos passer ici, et encore, à peine une fois en deux mois. Je haussai les épaules. Me propulsant, je nageai d'une brasse assurée au milieu du lac, où je n'avais plus pied. Leurs pouvoirs avaient sauvé mes parents. Les miens devraient en faire tout autant. Je pris une inspiration, et plongeai la tête sous l'eau. Je me laissai couler, sentant les eaux noires m'envahir, et la lumière de la surface s'éloigner. J'allais réussir. A me transformer. J'allais y arriver. °°° Les coups sur la porte me surprirent. Je lisais, assise sur le canapé, Zane, mon amour de toujours, la tête sur mes genoux, allongé, en faisant de même. Un des rares moments où nous essayions d'échapper à l'image de notre fils abandonné, à cette vie qui n'en était pas une. Un des rares moments où nous arrivions à reconstituer notre bulle, par la simple présence de l'autre. Lui aussi se redressa, me regarda. Un léger "non" de la tête. Nous n'attendions personne. Je me mis à sonder l'énergie s'émanant de la personne face à la porte. Une femme. Je frissonnai. Une Feu. Une d'entre nous. Au pouvoir immense, en un sens très similaire à celui de Philos. "Zane ... soufflai-je. Je crois que nous avons affaire à cette femme dont Hikaru-kun nous a parlé. Ils ont le même type d'énergie. Le même type de pouvoirs. Le même poids dans leur coeur ..." A ces mots, il se redressa, prit ma main doucement. Ma robe blanche voleta doucement lorsque je me relevai et le suivis face à la porte d'entrée. Dans une volonté de protection, il passa son bras autour de mes épaules alors que j'ouvrais la porte. "Hideko-san ? Me risquai-je. Nous vous attendions." lui dis-je avec un léger sourire. . . Are you afraid of the Big Bad Wolf ? Dernière édition par Elena Derevko le Mar 28 Juin 2011 - 10:56, édité 3 fois

	## Lun 27 Juin 2011 - 18:45
Personnage ~ ► Âge : 37 ans (29 ans en apparence - Master) ► Doubles-comptes ? : Mitsuki & Allen ► Rencontres ♫♪ : • Celui avec qui je partage ma vie : Ryu (PNJ) • Enfants : Daisuke et Riku • Famille : Misao (mon PETIT frère), Daisuke et Riku (mes deux p'tits monstres) • Meilleure amie : Haley ! • Amis : Aaron, Tomoe (PNJ) et quelques autres Masters PNJ. • Elève : Arash, Mira Hideko Honda Messages : 3032 Date d'inscription : 24/12/2010 Age : 30 Emploi/loisirs : Heuu... Directrice à plein temps, à c'qui paraît. Humeur : C'est vous qui voyez :3	Je l'observai un long instant, silencieuse, alors même qu'elle venait de me proposer d'entrer dans leur demeure. Elle était avec Lui. Ils étaient là, tous les deux, en face de moi : ces légendes. Pas une ride. Pas un cheveux blanc. Semblables aux quelques rares photos que j'avais eu la chance d'observer. Cette femme aux cheveux roux me souriait, et m'appela par mon nom, me révélant quelque chose que je n'aurais jamais pu deviner : ils m'attendaient. Comment ? Pourquoi ? Il me semblait pourtant qu'elle était invisible, qu'il était Morphe, et que leur fille pouvait également se transformer. Aucun voyant. Alors comment...? L'évidence s'imposa à moi. Quelque chose de tout bête, d'anodin. Philos. Je l'avais rencontré, bien avant que je ne les rencontre eux. Il leur avait certainement rendu visite. Non...? C'était la seule solution qui me semblait un minimum probable. Répondant enfin à son sourire, je hochai la tête. -J'étais très impatiente de vous rencontrer. Alia-san... Cessant de la fixer pour reporter mon regard sur la deuxième légende qui était à ses côtés, j'observai l'homme qui avait passé son bras autour de ses épaules, déchiffrant avec une simplicité enfantine ce sentiment débordant de protection qu'on pouvait lire dans ses yeux. -... et Zane-san. Je les saluai poliment, d'un signe de tête. Malgré leur vingtaine d'année prolongé, et sans qu'ils n'aient pour autant la moindre trace de vieillesse, leur visage exprimant la sagesse, l'expérience... J'étais, techniquement, plus "âgée" qu'eux, en matière d'âge, et pourtant... Devant moi se dressaient deux des personnes les plus adultes que j'avais pu rencontrer dans ma vie. Mais quelque chose me troublait. Quelque chose ne tournait pas rond. Je ne savais pas qui allait m'ouvrir la porte, certes... Donc je ne savais pas qu'ils seraient tous les deux là, face à moi. Or, maintenant que j'étais juste à côté de leur maison, maintenant que je sentais pleinement leurs énergies si harmonieuses couler en eux, fluide... Quelque chose manquait. Quelque chose qui brisait toute cette sérénité... Quelque chose... Ou quelqu'un, que j'étais venue chercher. Fronçant les sourcils, je tentai vainement de regarder par dessus l'épaule des deux originels qui se trouvaient devant moi : en vain. Je l'avais senti. Son énergie, qui était mutilée, qu'elle forçait... Se perdait, se noyait... Mais pas dans la maison. A l'extérieur de la maison. -Où est Elena ? demandai-je soudainement, brisant le silence. Oui, j'aurais préféré faire une entrée plus sobre, plus agréable et plus polie. Mais je sentais étrangement l'inquiétude monter en moi. Je crois que c'était à cause des perturbations qui agitaient l'énergie de cette fille. C'était comme si elle était mutilée, forcée à dépasser ce qu'elle était normalement incapable de faire... Elle était poussée à bout... Mais rien ne pouvait sortir, tout bonnement car elle était comme... scellée. Ou quelque chose s'y rapprochant. Pour une fois, je regrettais que Ryu ne soit pas là. Car il ne servait pas qu'à contenir mes pouvoirs... Avec sa greffe, il pouvait contrôler l'énergie. Avec sa greffe... Il aurait pu l'aider, même à distance, j'en étais persuadée. Alors que moi... Je restais en spectateur. Ressentant enfin l'endroit exact d'où elle venait, ma réflexion précédente n'ayant en réalité duré que quelques secondes, je m'éloignai en courant, certainement bien vite suivie des deux autres parents -à moins qu'ils m'aient précédé ? Je n'avais pas fait attention. Arrivée face à un petit lac, je m'accroupis à côté. Elle était là, sous l'eau. En train de volontairement se noyer... En train de volontairement se noyer pour faire exploser son énergie et lui permettre ainsi de récupérer ses pouvoirs...

	## Lun 27 Juin 2011 - 19:55
Personnage ~ ► Âge : 18 ans. Euh, enfin j'crois. ► Doubles-comptes ? : ► Rencontres ♫♪ : • Amis : La Lune. • Ennemis : Hého, je sais que je suis difficilement fréquentable, mais on ne va pas exagérer tout de même !... Elena Derevko Messages : 118 Date d'inscription : 27/06/2011 Age : 30 Emploi/loisirs : Jouer avec la Lune. Humeur : En toute honnêteté ... Aucune idée.	La jeune femme qui était en face de nous finit, au bout de quelques secondes de rapide observation, par rendre son sourire à Alia. Un faible sourire, plus poli que sincère, étira mes lèvres. Je savais pourquoi elle était venue. Je resserrai mon étreinte sur la détentrice de mon âme, tendrement. Nous savions pour qui elle était venue. Mes doutes se confirmèrent lorsqu'elle nous demanda où était Elena. Je savais, je sentais que ce moment allait arriver, et Alia et moi savions très bien qu'en effet, il s'agirait de la meilleure solution. Sauf que son air inquiet m'intrigua. Je fronçai des sourcils, sentis Alia qui se concentrait. Alors que Hideko-puisque maintenant il n'y avait aucun doute là dessus- faisait volte face pour courir vers le petit lac où Elena était depuis ce matin, Alia étouffa un cri. "Oh mon Dieu, ma chérie !", l'entendis-je hoqueter, sous le choc. Je lui pris la main, et me mis à courir vers le lac. Je la lâchai alors qu'elle se retrouvait près de Hideko, scrutant les profondeurs du lac. Je la voyais, là bas. Je sentais l'eau qui se déplaçait autour d'elle. Mon coeur se serra. Ma chérie ... Tu y tenais tant que ça à tes pouvoirs ? Tu y tenais tant, à retrouver Adam ? Mais pas au prix de ta vie ... Tout ce que tu voulais, mais pas ta vie. °°° Je m'enfonçais dans les profondeurs abyssales, fermant les yeux. Le froid s'emparait de moi, petit à petit, me donnant l'impression d'être de retour dans cette couche de glace qui m'avait bercée durant ces années de sommeil. Le froid engourdissait mes membres, les uns après les autres, tandis que j'essayais de me transformer. N'importe quoi. Un poisson, une loutre, j'en savais rien et je m'en fichais. Je devais y arriver. J'allais y arriver. L'air me manquait. Alors que j'ouvris les yeux, je vis que des points noirs commençaient à danser dans mon champ de vision. Me rendant compte que j'allais mourir, je tentai de nager vers la surface, mais mes muscles ne me répondaient qu'à peine. Je m'engourdissais, et mes poumons me brûlaient. Allez... N'importe quoi. Je devais y arriver, j'allais ... Je pouvais ... Alors que j’allais perdre connaissance, je sentis quelqu'un plonger à mes côtés. L'eau s'agita, et, tandis que la personne me saisissait par la taille, sembla nous propulser vers la surface. J'inspirai une grande bouffée d'air, toussai, tandis que je reconnaissais les bras puissants de Papa qui me tenaient contre lui. Propulsés par l'eau, nous arrivâmes vite sur le rivage, où je fus allongée. J'étais gelée. Je me mis à claquer des dents, dégoulinante d'eau, mes longs cheveux et mes vêtements me collant à la peau. Mon père, en plusieurs gestes difficiles, retira toute l'eau qui me recouvrait, tandis que ma mère s'agenouillait à mes côtés pour me réchauffer, murmurant des mots inquiets, me sermonnant doucement. Je toussai, chassant toute l'eau de mes poumons; avant de me redresser, désespérée. - Pourquoi ? pourquoi rien ne revient ? J'y ai passé la journée, et rien, rien rien ! M'emportai-je. Je serrai mes poings sur mes cuisses. - Tout est là. En moi. Mais rien ne revient, tout est bloqué. Je ne peux plus rien faire ... soufflai-je, totalement abattue. J'en avais les larmes aux yeux, de frustration et de rage. Je relevai mes yeux rougis vers la silhouette qui était avec mes parents. Honteuse, je détournai le regard, agacée d'avoir été surprise dans un tel instant de faiblesse. - B... Bonjour, articulai-je en reportant mon regard sur la jeune femme. Comme mes parents ont utilisé leurs pouvoirs devant vous, je suppose que vous êtes ... Une des nôtres ? Lui demandai-je. Je secouai la tête. - Oh, au fait, pardon. Je suis Elena, dis-je en lui tendant ma main encore humide. . . Are you afraid of the Big Bad Wolf ? Dernière édition par Elena Derevko le Mar 28 Juin 2011 - 10:56, édité 4 fois

	## Lun 27 Juin 2011 - 20:56
Personnage ~ ► Âge : 37 ans (29 ans en apparence - Master) ► Doubles-comptes ? : Mitsuki & Allen ► Rencontres ♫♪ : • Celui avec qui je partage ma vie : Ryu (PNJ) • Enfants : Daisuke et Riku • Famille : Misao (mon PETIT frère), Daisuke et Riku (mes deux p'tits monstres) • Meilleure amie : Haley ! • Amis : Aaron, Tomoe (PNJ) et quelques autres Masters PNJ. • Elève : Arash, Mira Hideko Honda Messages : 3032 Date d'inscription : 24/12/2010 Age : 30 Emploi/loisirs : Heuu... Directrice à plein temps, à c'qui paraît. Humeur : C'est vous qui voyez :3	Alors qu'elle se noyait, son père se jeta d'un coup à l'eau, sans qu'il n'y est la moindre éclaboussure. Durant quelques instants, j'observai Alia, le coeur serré. Comment auraient réagi mes parents si j'avais été à la place de cette fille ? Plus je tentai de m'en rappeler, et plus j'oubliais... Enfin, elle finit par émerger, dans les bras de Zane. Il la sortit de l'eau, et se servit de ce qu'il restait de sa magie pour retirer l'eau qui recouvrait chaque parcelle de sa peau jusqu'à la pointe de ses cheveux. Elle était frigorifiée, et remédiant à ça, je sentis la chaleur de sa mère s'engouffrer dans le corps de la jeune fille. Bizarrement, je me sentais extérieure à la scène. J'étais ici, en simple spectatrice, comme s'il s'était agi d'une pièce de théâtre qu'on jouait devant moi. Je savais que je pouvais la réchauffer plus vite que sa mère, mais c'est comme si... Je n'en avais pas le droit. Comme si la force de leur amour pour leur enfant, leur dernière enfant, m'empêchait de m'approcher. Comme s'ils étaient les seuls à pouvoir l'aider et que, moi, je n'étais capable de rien, allant presque jusqu'à m'imaginer que mes pouvoirs seraient tout bêtement inhibés une fois que je rentrerais en contact avec elle. Visiblement honteuse et frustrée de ne pas être parvenue à ses fins, la jeune Elena commença à rouspéter. Je l'observai d'un regard désolé. Elle ne pouvait rien faire seule... Et face à ses efforts, ça me faisait mal pour elle de me dire que sans aide extérieure, elle ne pourrait jamais débrider sa magie. C'était comme m'imaginer ne plus avoir aucun pouvoir, n'avoir qu'une sensation, impossible à exploiter. Et elle, qui avait été bien plus puissante que moi par le passé -n'était-elle pas la fille des deux originels ?- devait se sentir encore plus vide que je ne pourrais jamais l'être. Elle croisa mon regard, mais s'empressa de détourner le sien, agacée sans doute de ne pas être parvenue à son but, encore plus devant une inconnue, moi, présente dans un de ses moments de faiblesse. Elle me salua enfin, et je m'empressai de lui sourire, même si, étant donné qu'elle ne me regardait pas, je doutais qu'elle aie vu quoi que ce soit. Elle supposa ensuite que j'étais une des leurs, et je hochai la tête, toujours souriante. Sauf qu'avant même que je n'eusse le temps de rajouter quoi que ce soit, elle releva finalement les yeux vers moi, se présentant enfin. Elle tendit sa main dans ma direction, et je l'observai quelques instants dans un bref silence. Il me semblait avoir entendu des choses sur le passé d'Alia, qui avait influencé ses enfants, ou juste l'un des deux, mais je ne m'en souviens guère. Cependant, décidant qu'il n'était absolument pas convenu de se pencher là-dessus pour l'instant, je me contentai de lui serrer la main, me présentant à mon tour : -Hideko. Enchantée, Elena. Relâchant sa main auparavant humide, je ne pus m'empêcher de grimacer. La chaleur de mon corps était toujours plus élevée que la moyenne... Et à mon simple contact, sa main s'était séchée. Décidant de ne pas trop revenir là-dessus, légèrement embêtée, ayant ce sentiment d'avoir empiété sur le territoire de ses parents, je repris, en réponse à sa première interrogation : -Je suis... Ce que tu appelles une des vôtres, oui. En réalité, je suis venue ici car tu as... Comment le lui annoncer ? C'était étrange. Etrange car elle, elle avait connu l'ancienne Terrae, y avait vécu, ou bien... Je n'sais plus. Mais elle l'avait connu. Et là, j'allais lui proposer "de venir à Terrae" ? Dans cet endroit qu'elle ne reconnaîtrait jamais...? Secouant la tête, je passai une main dans mes cheveux, les rejetant en arrière. -J'ai ressenti ton Appel, repris-je maladroitement. Et je suis donc venue... Pour te proposer de venir avec moi à Terrae. Je marquai une pause. -Dans une autre Terrae... Différente de celle que tu as pu connaître, ajoutai-je avec hésitation. Je jetai alors un coup d'oeil à ses parents, et reportai ensuite mon regard sur Elena, attendant sa réaction.

	## Lun 27 Juin 2011 - 23:10
Personnage ~ ► Âge : 18 ans. Euh, enfin j'crois. ► Doubles-comptes ? : ► Rencontres ♫♪ : • Amis : La Lune. • Ennemis : Hého, je sais que je suis difficilement fréquentable, mais on ne va pas exagérer tout de même !... Elena Derevko Messages : 118 Date d'inscription : 27/06/2011 Age : 30 Emploi/loisirs : Jouer avec la Lune. Humeur : En toute honnêteté ... Aucune idée.	J'avais croisé le regard de cette femme, Hideko, durant quelques brèves secondes, et pourtant, ma vision en avait été totalement changée. Si auparavant, elle n'était qu'une inconnue dont j'aurais sans doute oublié le visage d'ici peu, ce que j'avais lu dans ses yeux m'avait bouleversée. J'avais lu ce qu'on aurait pu lire dans les yeux de Philos, et qu'on y lisait encore, par flashs, par bribes. Ce pouvoir infini, cette puissance, et pourtant, cette responsabilité, ce poids immense, cette douleur. Face à cette femme, je n'étais rien. Et cette constatation me fit frissonner. Je lui rendis un peu faiblement son sourire, surprise de me rendre compte que l'eau sur ma main s'était évaporée à son contact. Une Feu, sans doute. Mon regard s'assombrit. Comme Adam. Je jetai un bref regard à mes parents, ma mère réchauffant mon père avec un petit sourire, concentrée. Ce fut Hideko, évoquant mon Appel, et Terrae, qui me fit brusquement tourner la tête. Mes parents aussi, l'entendirent. Nos questions fusèrent en même temps. - Qu'est-il arrivé à l'Ancienne Terrae ? s'enquit ma mère. - Les pouvoirs sont revenus ? demanda mon père. - Je vais pouvoir retrouver mes pouvoirs ? dis-je, sous le choc. Un léger rire nous échappa. Je reportai mon regard sur Hideko, reprenant la première. - Vous voulez me dire que je vais être capable de récupérer mes pouvoirs ? Je vais pouvoir gravir les échelons, et redevenir assez puissante pour retrouver Adam ? Vous pouvez m'aider à faire ceci ?lui demandai-je, sérieuse. Je me relevai, époussetai mes vêtements -geste inutile- et me posai face à la jeune femme. Je la regardai droit dans les yeux. Allais-je pouvoir retrouver Adam ? Pour lui, tous les sacrifices étaient possibles. Et, en soi, aller dans cet endroit m'aiderait sans doute, à faire des rencontres utiles ou à éventuellement trouver des documents pouvant relater son passage. - Si vous me dites que vous pouvez faire tout ceci ... Je jetai un bref regard à mes parents, déterminée. - ... Je vous suivrai sans la moindre hésitation. . . Are you afraid of the Big Bad Wolf ? Dernière édition par Elena Derevko le Mar 28 Juin 2011 - 10:55, édité 10 fois

	## Mar 28 Juin 2011 - 9:45
Personnage ~ ► Âge : 37 ans (29 ans en apparence - Master) ► Doubles-comptes ? : Mitsuki & Allen ► Rencontres ♫♪ : • Celui avec qui je partage ma vie : Ryu (PNJ) • Enfants : Daisuke et Riku • Famille : Misao (mon PETIT frère), Daisuke et Riku (mes deux p'tits monstres) • Meilleure amie : Haley ! • Amis : Aaron, Tomoe (PNJ) et quelques autres Masters PNJ. • Elève : Arash, Mira Hideko Honda Messages : 3032 Date d'inscription : 24/12/2010 Age : 30 Emploi/loisirs : Heuu... Directrice à plein temps, à c'qui paraît. Humeur : C'est vous qui voyez :3	Son regard avait changé en croisant le mien. Et il s'était assombri lorsqu'elle avait observer sa main, désormais sèche. Je me mordis la lèvre. Peut-être aurais-je dû envoyer quelqu'un d'autre la chercher ? J'ignorais précisément ce à quoi elle pensait, mais... Je savais que son frère avait été Feu. Ou était. Pourquoi parler de lui comme si nous n'allions jamais le retrouver, hein...? Alors que j'évoquai enfin Terrae, tous réagirent en même temps, et je fus assaillie par les questions. - Qu'est-il arrivé à l'Ancienne Terrae ? s'enquit Alia. - Et bien... - Les pouvoirs sont revenus ? demanda Zane. - C'est que... - Je vais pouvoir retrouver mes pouvoirs ? déclara Elena, sous le choc. - Je... Je les observai rire, un petit sourire se dessinant sur mes lèvres, entre la tristesse et la tendresse. Doux mélange, étrange oxymore... Ils avaient l'air de s'être énormément attaché à l'ancienne Terrae... Et moi, je venais là pour quoi ? Leur apprendre que tout ce qu'ils avaient pu connaître, tout ce qu'ils avaient pu vivre ne serait jamais plus que souvenir. Une once de remords passa dans mes yeux, mais je secouai la tête pour reprendre mes pensées. Elena enchaîna alors bien vite. Elle parla de récupérer ses pouvoirs, gravir les échelons, retrouver Adam... Ah, alors c'était ça, son nom ? Adam... Le frère jumeau. Tandis que je hochai la tête, elle poursuivit, déterminée, m'avouant que si j'étais capable de faire ça, alors elle viendrait, sans le moindre regret, et sans la moindre hésitation. Un petit sourire fendit mes lèvres. -Tu vas récupérer tes pouvoirs, et apprendre à t'en resservir comme tu les maîtrisais autrefois. Tu vas effectivement gravir les échelons et... Tu pourras alors retrouver ton frère. Je tournai la tête vers ses parents. -L'ancienne Terrae a... disparu. J'imagine que vous dormiez encore lorsque c'est arrivé ou... Je n'sais pas, que vous étiez trop coupé du monde pour le constater. Mais il y a de là plusieurs mois, une nouvelle Eclipse a fait son apparition. Donc on peut dire que les pouvoirs sont revenus, oui, ajoutai-je à l'intention de Zane dans un sourire mélancolique. Je marquai une pause. Dire que j'avais tout reçu ? Certainement pas. Parler des études des scientifiques ? Pas maintenant. Dire que c'est devenu un fait mondial ? ... Je pense que ça faisait partie des détails à ne pas omettre... -Après cela, nous avons créé une nouvelle Terrae, à l'image de l'ancienne, en nous aidant de ce que disaient les autres habitants de cet endroit magique. Pas contre... Un peu embêtée, je laissai filer un ange. -Elle se trouve en plein centre de Tokyo. L'utilité de se cacher a été réduite à néant lorsque les pouvoirs sont devenus un phénomène mondial. Je les observai un instant, attendant leur réaction, quand je me rendis compte d'un détail. Je n'étais pas venue que pour Elena... J'étais aussi venue pour... -Zane-san... soufflai-je. J'aimerais vous poser quelques questions, à propos... Des scientifiques.

	## Mar 28 Juin 2011 - 11:24
Personnage ~ ► Âge : 18 ans. Euh, enfin j'crois. ► Doubles-comptes ? : ► Rencontres ♫♪ : • Amis : La Lune. • Ennemis : Hého, je sais que je suis difficilement fréquentable, mais on ne va pas exagérer tout de même !... Elena Derevko Messages : 118 Date d'inscription : 27/06/2011 Age : 30 Emploi/loisirs : Jouer avec la Lune. Humeur : En toute honnêteté ... Aucune idée.	J'écoutai Hideko-san, attentive. Lorsqu'elle me confirma tout ce dont je n'osais rêver, je restai quelques instants silencieuse. Lorsque Hideko-san se mit à parler de l'ancienne Terrae, et des ... Scientifiques, je compris qu'il était temps pour moi de m'éclipser. Je dis : - Je vais préparer quelques affaires. Après un dernier regard à mes parents, qui me sourirent, confiants, et à Hideko-san, de laquelle j'espérais beaucoup désormais, et je m'élançai, trottinant pour rentrer dans la maison, comme si je n'avais pas échappé à la mort quelques instants plus tôt. °°° Alors qu'Elena s'en allait, je reportai mon regard sur la femme en face de moi, sombre. - L'Organisation ... soufflai-je, totalement abattu. Je jetai un bref regard à Alia, serrai les poings. - Après notre premier départ de Terrae, avant que ne naissent Adam et Elena, nous les avons chassés ... neutralisés. Et vous arrivez aujourd'hui, avec cette terrible nouvelle. Nos efforts n'ont servi à rien parce que les Hommes sont stupides, sifflai-je, plus triste et frustré qu'en colère. Mes pouvoirs tout juste retrouvés avaient tendance à m'échapper. On voyait par intermittence mes dents serrées se transformer en crocs. Ce fut Alia, qui, en prenant ma main, me calma quelque peu. Elle se tourna vers Hideko: - Si nous commencions par rentrer boire quelque chose ? Je pense que ce que vous avez à nous dire est long, et il fait plutôt chaud, dit-elle avec un sourire. Sans attendre de réponse, elle nous entraîna à l'intérieur, nous assit dans le salon. Elle demanda ce que nous voulions boire, et, malgré mes protestations, elle partit aussitôt que Hideko lui eut donné sa réponse, sachant ce que je prendrais. Alors qu'elle était en cuisine, je regardai Hideko. - J'ai fait beaucoup d'erreurs, vous savez. Pour Alia, j'ai ... Commis des horreurs qui me hantent encore aujourd'hui. J'ai gagné leur confiance, réussi à entrer à la tête de la section de ... Ma voix devint un souffle. Mon regard se perdit dans le vague. L'eau dans le vase posé à côté de nous tremblait. - ... Combat. J'ai envoyé des enfants, des gosses, combattre parce que je la voulais mienne. J'étais tellement aveuglé par ça que ... J'en ai oublié le reste. Je secouai la tête, serrai les poings. - J'essayais, dans la mesure du possible, de leur rendre la vie moins dure. J'en ai fait s'échapper quelques uns. Mais j'entends encore leurs cris, quand c'était ... ces monstres qui s'en occupaient. Je plongeai mon regard sombre dans le sien. L'intensité qu'on y lisait me mit en confiance. - Ces cris m'empêchent encore de dormir. Je les ai chassés sans aucun remords, pour absoudre mes fautes, mais aussi pour que mon erreur ne se reproduise pas, pour que jamais ils ne puissent ... Blesser ces enfants encore, avouai-je. Mes sens en alerte me firent tourner la tête vers la porte de la cuisine avant qu'Alia ne revienne, comme un loup. Je constatai que mes réflexes revenaient plus vite que je le pensais. Alia revint, avec un plateau chargé de boissons. Elle avait toujours son éternel sourire, son air concentré sur ce qu'elle faisait. Elle était loin d'être naïve, et m'avait juste laissé le temps d'en parler un peu à Hideko -elle savait que je n'arrivais pas à en parler devant elle. Elle s'assit à mes côtés, nous servit de quoi boire. A ma surprise, ce fut elle, très sérieuse et tactique, qui s'adressa à Hideko. Je souris doucement, croyant reconnaître Electra dans cette attitude. - Lorsque nous les avons traqués, nous avons totalement détruit plusieurs succursales de leur Organisation. La tête, où Zane oeuvrait , changeait sans cesse de position. Nous avons détruit les bases Françaises, Polonaises, Russes, Colombiennes et Argentines. Nous ne sommes pas allés plus loin, car je suis tombée enceinte, dit-elle en laissant s'étirer un léger sourire sur ses lèvres fines. Je regardai Hideko. - Voilà pour les bases. Que vouliez vous savoir ? lui demandai-je, réfrénant la centaine de questions qui se bousculaient dans ma tête. . . Are you afraid of the Big Bad Wolf ?

	## Jeu 30 Juin 2011 - 12:33
Personnage ~ ► Âge : 37 ans (29 ans en apparence - Master) ► Doubles-comptes ? : Mitsuki & Allen ► Rencontres ♫♪ : • Celui avec qui je partage ma vie : Ryu (PNJ) • Enfants : Daisuke et Riku • Famille : Misao (mon PETIT frère), Daisuke et Riku (mes deux p'tits monstres) • Meilleure amie : Haley ! • Amis : Aaron, Tomoe (PNJ) et quelques autres Masters PNJ. • Elève : Arash, Mira Hideko Honda Messages : 3032 Date d'inscription : 24/12/2010 Age : 30 Emploi/loisirs : Heuu... Directrice à plein temps, à c'qui paraît. Humeur : C'est vous qui voyez :3	J'avais regardé Elena partir, un sourire suspendu sur les lèvres, alors que le regard de ses parents changeait. Je croisai le regard de Zane, sombre, et très différent de ceux que j'avais pu apercevoir auparavant : la tendresse, envers Alia-san ; la peur, pour sa fille. Une légère boule se forma dans mon estomac. Bizarrement... Je m'attendais à une révélation qui n'allait pas me faire tant plaisir que ça, finalement. Mais il le fallait, n'est-ce pas ? Il fallait passer par là. Il commença à m'expliquer qu'avant que leurs enfants ne naissent, ils les avaient chassés, tous détruits. Je constatai qu'il commençait à... Perdre comme le contrôle de lui-même. Ses dents, qui se transformaient en crocs par intermittence... Mais je ne dis rien, et après qu'elle l'ait calmé un instant en lui prenant la main, Alia nous proposa de rentrer pour boire un coup. Je hochai la tête dans un sourire, et les suivis tous les deux jusqu'à la maison. Une fois installés dans le salon, elle nous demanda joyeusement ce que nous voulions, sous le regard de Zane. Je ne "commandai" qu'un jus de fruit, et Alia s'en alla de suite, certainement car elle savait d'avance ce que prendrait son... mari ? Nan, je ne crois pas avoir vu d'anneau à leurs doigts... Zane reporta ensuite son regard sur moi. Redevenant soudain sérieuse, comme oubliant la politesse, les bonnes manières, je plongeai mon regard dans le sien, et bus chacun de ses mots. Je peux très certainement vous avouer, et même vous jurer, que je n'aurais jamais cru entendre ça de sa bouche. Je ne le connaissais qu'à peine... Et certaines de ses paroles ressemblaient énormément à une confession. Des remords...? Plein. Des tonnes. Et il avait beau avoir lutté, lutté, lutté... J'étais venue bouleverser son monde, j'étais venue lui apporter la mauvaise nouvelle qu'il n'aurait jamais voulu entendre. Je m'en voulus. Il avait perdu son fils, et maintenant, je revenais lui annoncer que ses efforts passés avaient été vains. Je me mordis la lèvre, et c'est à cet instant qu'Alia revint, équipé d'un plateau surplombé de nos boissons. Je lui souris presque négligemment, encore perdue dans les révélations de Zane. Prenant mon verre qu'elle me tendit, je bus quelques gorgées, quand elle prit à son tour la parole. Les bases qu'ils avaient détruites... Mais il en restait, en Amérique du Nord. Une, peut-être plusieurs au final ? Les années étaient passées, d'autres scientifiques étaient nés, avaient fini leurs études, ou alors étaient tout bêtement devenus des "médecins clandestins". Je secouai la tête, tentant de chasser ces horreurs de ma tête. J'avais aussi été victime de leurs expériences... Je comprenais tellement ce qu'avaient pu ressentir ces enfants ! Je revins pourtant à la réalité lorsqu'Alia parla de sa grossesse, ou du moins de son début de grossesse, avec un si joli sourire que je fus obligée d'y répondre. Zane acheva alors leurs révélations à tous les deux, et je repris enfin la parole : -A vrai dire, j'ai eu plus d'informations que j'aurais pu en souhaiter... Ce que je voulais savoir, c'est les technologies qu'ils avaient et dont vous vous souvenez. Des méthodes, et tout ce qui va avec. Mais je crois que vous m'avez déjà bien aidé.

	## Dim 3 Juil 2011 - 21:48
Personnage ~ ► Âge : 18 ans. Euh, enfin j'crois. ► Doubles-comptes ? : ► Rencontres ♫♪ : • Amis : La Lune. • Ennemis : Hého, je sais que je suis difficilement fréquentable, mais on ne va pas exagérer tout de même !... Elena Derevko Messages : 118 Date d'inscription : 27/06/2011 Age : 30 Emploi/loisirs : Jouer avec la Lune. Humeur : En toute honnêteté ... Aucune idée.	Je regardai brièvement Hideko, fis couler mon regard vers Alia, quelques secondes à peine. Puis un soupir m'échappa, et je pris ma tête entre mes mains, mes coudes sur mes genoux. Me redressant en passant ma main sur mon visage, j'avalai d'un trait le contenu de mon verre -du whisky, Alia avait, une fois de plus, littéralement lu dans mes pensées. Le liquide ardent me brûla la gorge et me fit revenir à la réalité. Je reportai mon regard vers Hideko, la fixai longuement, tentant sans doute de lire en elle, mais ne voyant se refléter dans ses yeux que ma propre image. Celle d'un homme autrefois heureux, qui avait arraché son bonheur au détriment des autres et qui aujourd'hui en payait le prix. Un fils disparu. Un repentir envolé. Heureusement ... Je saisis la main d'Alia, embrassai ses doigts fins enlacés aux miens. Heureusement qu'elle était là, avec moi, en cet instant. Heureusement qu'au final, je n'aie pas fait tout ce mal pour rien. Heureusement que la raison de ma vie se tenait encore à mes côtés. Au bout de quelques longues secondes; je dis : - Leurs méthodes étai-... non, sont, affreuses. Les enfants sont considérés comme des animaux, des rats de laboratoire. Ils sont marqués, un tatouage avec un code. Ils deviennent un numéro. Ils tentent de les briser, mentalement, physiquement. Ils ont parfois recours à de l'hypnotisme, du lavage de cerveau; quand ils veulent ensuite les utiliser. Ma voix se fit plus faible. - C'est un traitement que je ne souhaite à personne. Personne... Ils sont sans pitié. Soudain, je relevai la tête vers Hideko, horrifié. J'avais compris pourquoi. Pourquoi elle s'était déplacée en personne pour venir nous voir, poser de telles questions. - Ne me dis pas que ... commençai-je, en oubliant même de la vouvoyer. Est-ce que ... Certains de tes élèves ont été ?... Je lus la réponse dans ses yeux. Alia souffla un "Oh mon dieu..." horrifié. Je gardai le silence, sentant mon coeur se serrer. Je laissai s'écouler quelques secondes encore, avant de dire : - Du temps où j'étais parmi eux, ils se cachaient sous le code de CSPA, soit "Case Study of Paranormal Activities". C'est une Organisation mondiale, ramifiée dans tous les gouvernements et qui a dû, puisque je crois comprendre que les pouvoirs sont devenus un fait mondial; prendre en ampleur, s'étendre et même se politiser par le biais de partis Radicaux ou conservateurs. Les Gouvernements sont plus impliqués qu'on ne pourrait le croire. Alia se tourna vers moi. - C'est pour ça que Hikaru nous a dit qu'il partait ... Yureka-chan, ainsi que Eriol-san, Dark-San et Mist-san se sont cachés également ... Tous se cachent, se protègent de cette Organisation, comprit-elle. Je hochai la tête. - J'imagine que nous allons en faire de même. Pour chercher Adam et ... Continuer ce que nous avions commencé, dis-je en sentant la main d'Alia serrer la mienne avec force, en signe d’assentiment. Je marquai une légère pause. - Nous sommes loin d'avoir nos pouvoirs d'autrefois, mais je suis sûr qu'avec un peu d'entraînement, nous pourrions réussir à en maîtriser suffisamment pour nous tirer d'affaire. Nous voulons aider la Nouvelle Terrae. Nous avons toujours des contacts, et pouvons faire en sorte de vous assurer un soutien ... De l'ancienne génération. De façon discrète, en faisant jouer nos relations. Je m'autorisai un bref sourire. - Les temps qui s'annoncent m'ont l'air bien sombres, et je ne manquerai ceci pour rien au monde. . . Are you afraid of the Big Bad Wolf ?

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	## Dim 7 Aoû 2011 - 22:08
Personnage ~ ► Âge : 37 ans (29 ans en apparence - Master) ► Doubles-comptes ? : Mitsuki & Allen ► Rencontres ♫♪ : • Celui avec qui je partage ma vie : Ryu (PNJ) • Enfants : Daisuke et Riku • Famille : Misao (mon PETIT frère), Daisuke et Riku (mes deux p'tits monstres) • Meilleure amie : Haley ! • Amis : Aaron, Tomoe (PNJ) et quelques autres Masters PNJ. • Elève : Arash, Mira Hideko Honda Messages : 3032 Date d'inscription : 24/12/2010 Age : 30 Emploi/loisirs : Heuu... Directrice à plein temps, à c'qui paraît. Humeur : C'est vous qui voyez :3	Les regards déterminés de Zane et Alia me firent comprendre que c'était ce genre de personne à ne jamais abandonner, à aller toujours de l'avant. Ils semblaient être prêts à tout pour retrouver leur fils, pour garantir un avenir meilleur à ces enfants qui venaient à Terrae chaque jour... Et surtout, notamment pour Zane... Il sembait être prêt à tout pour réparer ses erreurs passées. C'est après avoir réussi vaguement à comprendre cet aspect de leur personnalité que je sentis mes lèvres s'étirer en un sourire doux. Je venais de comprendre que même sans pouvoir les qualifier d'amis, en sachant qu'ils n'étaient que de récentes connaissances... Je venais de trouver des alliés. Et des alliés importants... J'entendis alors du bruit, et je crus reconnaître le son d'une valise qui tombe, suivi... D'une injure, non ? Certainement Elena qui préparait ses affaires, ou... Je ne sais pas, des oreilles défectueuses ! (en l'occurrence, les miennes quoi...) D'une voix calme, je leur répondis enfin : -Je vous remercie vraiment de m'avoir accordé un peu de votre temps et de votre attention. Si jamais vous apprenez quoi que ce soit... Est-ce que ce serait possible que vous m'en informiez...? Si vous voulez, je peux également vous laisser les coordonnées de mon... Adjoint, devrais-je dire. Des fois que je ne sois pas disponible. Ryu, toujours là pour s'occuper de ces choses-là en même temps. Commençant à gratter mon numéro de téléphone ainsi que le sien sur un bout de papier en annotant bien les numéros, j'ajoutai : -Si jamais j'apprends quoi que ce soit, en rapport avec votre fils, ou avec... L'Organisation, je vous promets de vous tenir au courant. Marquant un légère pause durant laquelle je me posai quelques questions, je demandai alors : -A moins que vous préféreriez que j'en informe votre fille afin qu'elle vous fasse parvenir la nouvelle...? Enfin, ça c'est toute une orga... Je m'arrêtai brusquement. Ce mot... Ce mot qui ne voulait pas sortir de ma bouche pour un emploi autre que négatif... Je soupirai. -C'est toute une histoire. Je me levai, déposant sur la table basse le papier avec nos coordonnées. -Je crois qu'il est temps pour moi de partir. Je vous assure que je prendrais soin de votre fille, et... Je vous tiendrais au courant de tout. Vous avoir rencontré fut un véritable plaisir pour moi, et au fond de moi... Je sais que je pourrais vous faire confiance en toute circonstance.

	## Jeu 11 Aoû 2011 - 11:43
Personnage ~ ► Âge : 18 ans. Euh, enfin j'crois. ► Doubles-comptes ? : ► Rencontres ♫♪ : • Amis : La Lune. • Ennemis : Hého, je sais que je suis difficilement fréquentable, mais on ne va pas exagérer tout de même !... Elena Derevko Messages : 118 Date d'inscription : 27/06/2011 Age : 30 Emploi/loisirs : Jouer avec la Lune. Humeur : En toute honnêteté ... Aucune idée.	Durant mon absence volontairement prolongée à la cuisine, je savais que Zane lui avait parlé. J'avais observé cette femme, qui semblait si forte et dont on discernait pourtant encore les failles dans le creux de son sourire. Mon soutien à Zane était indéfectible; je savais aussi bien que lui pourquoi nous avions autrefois organisés ces traques, ces chasses à l'Homme ... Ce dont nous serions bien incapables aujourd'hui, enfin, dans le sens extraordinaire du terme. Je savais également que nous pouvions placer tous nos espoirs, certains de nos doutes mais aucune de nos peurs sur les épaules de cette nouvelle génération pleine de promesses. -Nous ferons tout ce qu'il est en notre pouvoir pour vous aider. Nous allons essayer de retrouver les Anciens, reprendre contact discrètement. En ces temps, tout le soutien possible sera nécessaire. Nous vous aiderons, et vous tiendrons informée, vous pouvez compter sur nous, dis-je avec une mine décidée. Lorsqu'elle nous donna les coordonnées de son Adjoint, j'eus un léger sourire, la remerciai. Cependant, lorsqu'elle évoqua mon fils, notre fils ... Mon petit sourire se transforma quelques secondes en une grimace douloureuse. Je me mordis la lèvre inférieure, sentant ce vide m'envahir. Cette perte, ce trou tout au fond de mon coeur, cette peur de ne plus jamais revoir une partie de mon être, l'aboutissement de ma vie. - Merci, soufflai-je simplement, comme affaiblie. Je reportai mon regard vers elle, et tandis qu'elle se levait, en fis de même et me composai un sourire de circonstance. - Le plaisir fut partagé, Hideko. On ne rencontre des êtres de votre envergure que peu de fois dans sa vie, lui dis-je, avant d'ajouter : Et sachez que votre confiance sera partagée. N'hésitez pas à nous appeler dans quelque circonstance que ce soit. Je sentais l'énergie d'Elena fluctuer à l'étage. J'eus un instant peur. Était-elle encore en train de faire une bêtise ?... Je poussai un léger soupir soulagé lorsque cette fluctuation se stoppa, maudissant mon contrôle plus que limité. J'aurais pu confondre un suicide avec un effort trop prononcé sans problème, en me fiant à sa simple trace d'énergie. - Elena ! Ma chérie, tu es prête ? lui demandai-je, sachant qu'elle m’entendrait. °°° J'avais monté les marches quatre à quatre pour aller dans ma chambre. Je savais pertinemment que faire mes bagages ne serait pas long; je n'avais que très peu d'affaires (celles que je possédais autrefois ayant été détruites); et de toute façon je ne comptais pas emmener grand chose. J'ouvris un gros sac de voyage sur mon petit lit, vidai mes tiroirs et y fis tomber quelques sous vêtements, tee shirts, un jean, deux sweats. Soupirant en voyant bien que cela ne remplissait que le quart de mon sac; je m'affairai à prendre quelques affaires de plus. Je pris mon petit ordinateur, quelques livres, pris aussi les deux pistolets que mon père m'avait offert et qui ne me quittaient jamais, ainsi que diverses petites armes du même acabit. Je me tournai finalement vers un carton tout en haut de mon étagère, que je n'avais osé ouvrir. Mes parents n'avaient pu sauver que peu d'affaires avant de nous sauver nous mêmes ( à vrai dire, seuls les sacs de voyage que nous avions avaient été emportés, les affaires à Terrae disparues en même temps que l'île); contenues dans cette petite boîte. Je me hissai sur la pointe des pieds, le saisis du bout des doigts, le tirant vers moi avec difficulté. Soudain, le carton m'échappa, et s'écrasa au sol dans un bruit sourd, inondant au passage ma chambre de poussière. Je me mis à tousser, ouvris ma fenêtre en jurant. Quelle idiote ! J'espère qu'il n'y avait rien de fragile là dedans ... La boîte s'était ouverte, répandant son contenu sur le vieux plancher de la pièce. Quelques affaires à moi, que je pris et mis dans ma valise, retrouvant entre autres ma vieille veste en cuir avec satisfaction. Je retrouvai aussi mon vieux carnet, sorte de journal intime que je ne tenais que par intermittences; et le mis dans mes affaires. Ça pourrait toujours servir... Soudain, un sac à dos sombre attira mon attention. J'eus un pincement au coeur. C'étaient les affaires d'Adam. Hésitante, je tendis ma main vers ce sac, avant de me raviser, et de l'enfourner tel quel dans mon sac de voyage. Plus tard. Plus tard ... Je retrouvai aussi quelques vieilles photos, que je pliai et mis dans la poche intérieure de ma veste. Poussant un bref soupir pour essayer de détourner mon esprit de ces pensées sombres, je me relevai, m'étirai, regardant autour de moi pour vérifier que je n'avais rien oublié. Quitter cet endroit était malgré tout étrange. C'avait été ma maison autrefois, était redevenu l'endroit où j'habitais, mais cet endroit, porteur à la fois de bons comme de mauvais souvenirs, n'était plus ce refuge que j'espérais. Cet endroit où tous les soucis ne passaient pas la porte d'entrée, ou bien étaient chassés par le sourire nonchalant de mon frère, la douceur de ma mère, les conseils de mon père. Cet endroit n'était plus chez moi. Ce n'était plus qu'un vestige d'un passé qui ne m’appartenait plus. Ce fut le son de la voix de ma mère qui me fit revenir à la réalité. J'eus un petit sourire, fermai mon sac, le mis sur mon épaule et descendis les marches, pour me poster face à Hideko-san, qui semblait sur le point de partir. - Je suis prête, dis-je sur un ton assuré. Désolée de vous avoir fait attendre. On y va ? demandai-je. Ma mère me serra contre elle, me soufflant ne de pas hésiter à les appeler s'il se passait quoi que ce soit de nouveau. Je la sentais inquiète, et je savais que me voir partir la faisait se sentir un peu plus seule encore. Mais elle avait Papa; et, égoïstement, je me dis que je n'aurais pu de toute manière, rester plus longtemps avec ceux qui étaient responsables de la disparition de mon frère. Mon père me serra aussi dans ses bras, m'embrassa dans les cheveux, comme lorsque j'étais petite. Je lui fis un sourire, lui promis de m’entraîner pour redevenir aussi habile qu'avant au tir; malgré ma paralysie due au sommeil. Je regardai Hideko-san, lui fis un sourire. J'étais prête. . . Are you afraid of the Big Bad Wolf ?

	## Sam 27 Aoû 2011 - 14:39
Personnage ~ ► Âge : 37 ans (29 ans en apparence - Master) ► Doubles-comptes ? : Mitsuki & Allen ► Rencontres ♫♪ : • Celui avec qui je partage ma vie : Ryu (PNJ) • Enfants : Daisuke et Riku • Famille : Misao (mon PETIT frère), Daisuke et Riku (mes deux p'tits monstres) • Meilleure amie : Haley ! • Amis : Aaron, Tomoe (PNJ) et quelques autres Masters PNJ. • Elève : Arash, Mira Hideko Honda Messages : 3032 Date d'inscription : 24/12/2010 Age : 30 Emploi/loisirs : Heuu... Directrice à plein temps, à c'qui paraît. Humeur : C'est vous qui voyez :3	J'écoutai les dernières paroles que m'adressa Alia avant que sa fille n'arrive avec un sourire. Je hochai la tête, affirmant que j'étais vraiment heureuse d'être venue. Elena arriva alors, et dis au revoir à ses parents. Dans un sourire, j'observai ce lien si fort qui semblait les unir. Je n'avais jamais vécu ça. Jamais... Ou bien ne m'en souvenais-je plus ? Dur à expliquer. Mes relations avec mes parents avaient toujours été étranges... Différentes de la normale. Mais comment dire...? Je n'étais pas la seule dans ce cas-là, je le savais, alors pourquoi me plaindre ? Pour jouer l'enfant ? Merci bien. Elle enlaça sa mère, puis son père, divulgant plusieurs promesses que je n'écoutai qu'à moitié : tout cela ne me concernait pas. J'allais l'amener à Terrae, et laisser échapper les infos que j'avais concernant les scientifiques, mais ça se tenait là. Car malheureusement, je n'avais pas le choix : je ne devais pas faire de favoritisme, me rapprocher de certains élèves plutôt que d'autres... Je ne devais pas, et ne pouvais pas ; Ryu m'aurait bien fait comprendre quelles étaient mes fonctions en tant que directrice. Et, après tout, c'était moi qui avait voulu ouvrir cette école...! Lorsque leurs au revoir furent terminés, Elena se tourna vers moi, prête, m'adressant un sourire que je sentais déterminé. Mes lèvres s'étirèrent alors elles aussi dans un sourire, et je hochai la tête. -Nous y allons, dans ce cas. J'attendis qu'elle passe la porte pour me tourner vers ses parents. -Et merci énormément pour votre accueil. Oui, merci. N'hésitez surtout pas à appeler ou quoi que ce soit d'autre, en cas de souci. Je serais là, ainsi que quelques masters dans lesquels j'ai énormément confiance. Je leur adressai un sourire poli, avant de passer finalement le pas de la porte. Dans un soupir, je me rappelai que j'étais venue ici en taxi... -Elena, tu aimes marcher ? Et bien c'est parti ! ... Ce ne fut donc que... Quelques bonnes heures plus tard, après avoir rechoppé un taxi, pris l'avion, et repris ma voiture pour rentrer que nous arrivâmes à Terrae. -Bienvenue chez toi, avais-je alors soufflé à Elena, tandis que nous passions le portail. Et puis, je m'étais éclipsé. Ca faisait partie du "job" des Masters. Nous partions chercher les élèves, les amenions ici... Et nous les laissions dans l'entrée. Car ils devaient découvrir seuls, faire des rencontres et partager leurs expériences. Nous étions là pour les aider en cas de souci... Mais pas là pour les guider pas à pas. C'était à eux d'apprendre à se débrouiller... Et ça faisait partie de la règle d'or de tout Master.

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