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Une nuit à Terrae [ Privé]
##   Mer 28 Déc 2011 - 17:31
Matheo Runon

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Nouveau...c'est la première chose qui me venait à l'esprit lorsque je contemplais ce lieu, que je sentais toute ces nouvelles choses m'apparaître comme si elles n'étaient pas réelles, comme si je rêvais éveillé. Nouveau oui, étrange aussi, incroyable également...A vrai dire, je ne savais même plus comment décrire ce que je ressentais actuellement. Il fallait se remettre dans le contexte, depuis le début.

J'étais arrivé de nuit, ma combinaison étant de nouveau inutilisable et, dès le départ, avait été frappé de stupeur quand à l'endroit que je contemplais face à moi. Je n'avais jamais vu avant avant de bâtiment aussi vaste, aussi haut et aussi étendu. J'avais l'impression de me sentir réduit au rang de fourmi, au rang d'insecte dérisoire...mais au fond, ne l'étais-je pas un peu? Moi le faible sans protection, ne suis-je en quelque sorte moins qu'humain?
Je pencha la tête en avant, le regard triste. Cet endroit semblait trop irréel pour vraiment exister. J'avais l'impression d'être dans un rêve dont je ne pouvais pas sortir. C'est ce qui me dérangeait un peu...je ne savais pas bien si il s'agissait d'un bon ou d'un mauvais rêve. Pourquoi un rêve? Parce que l'homme qui m'accompagnait, ce master comme il s'appelait, m'avait expliqué en quoi consisté cette école. Une école? Au vu de l'apparence, on aurait plutôt un centre pour jeune délinquants( Enfin du moins, c'est à ça qu'il ressemblait dans les magazines que j'avais lu ). Il s'agirait d'une sorte d'école privilégié où se retrouvait tout les jeunes possédant un talent, un pouvoir particulier. Il m'avait tout expliqué...de long en large. Je ne parvins pas à le croire au début, j'éclata même d'un rire amer: me sortir ce genre de blagues alors que...alors que ma soeur...Je ne répondis rien sur le coup. Il me montra cependant que j'avais tort de douter de lui. Il me fit même une petite démonstration. Que répondre à ça alors? Vous savez vous? Eh bien pas moi! Je ne sus pas que répondre, je replongea dans mon mutisme. Ce silence lui permit d'ailleurs de m'expliquer en quoi consister l'école, sa hiérarchie et ce qui m'attendait. Rien de vraiment normal à mon goût...c'est ce que je pensais dans mon désarroi le plus total.

Pour combler tout cela, il me laissa rapidement seul, disant qu'il était plus facile pour moi de m'acclimater si je le faisais par moi-même. M'acclimater? Me faire des amis en gros? Comprenait-il vraiment ce que signifiait ma maladie? Je ne pouvais pas avoir d'amis...Alors que j'arrivais à peine, la nuit était noire, il était très tard...personne ne se promenais à l'extérieur à cette heure-ci. J'étais forcément seul! A quoi pouvais-je bien m'acclimater? Toutefois, j'étais bien résolu à ne pas rester debout bêtement au portail, avec ma valise. Je pris cette dernière d'un geste douloureux et me dirigea vers cette grande bâtisse qu'était Terrae. Terrae...quel nom étrange d'ailleurs? D'où cela venait-il? D'une mythologie quelconque? Je n'avais jamais rien lu de semblable dans mes bouquins...Mais je ne pouvais pas me targuer de tout connaître non plus.
J'avança avec lenteur le long de l'allée et déboucha sans mal jusque dans l'école. Je parcouru ses couloirs plusieurs fois, avant de repérer un dortoir qui devait être celui des garçons. Le master m'avait bien indiqué le bon chemin. Je rentra tout en douceur, jeta un rapide coup d'oeil dans la pénombre et distingue plusieurs corps allongés. Je n'étais pas le seul nouveau ici il semblait...J'entra sans bruit, pour ne pas gêner les autres et déposa ma valise sur le premier lit qui me venait. Je l'ouvris vite et sortit un petit appareil électrique, un peu plus gros qu'une montre. Il était 1h23 du matin et le lever du soleil était prévu pour 6h54...Le soleil se lever tôt au Japon apparemment...Mais ça me laissait suffisamment de temps pour parcourir le lieu et repérer les principales veines. Et puis, j'étais très curieux de voir à quoi ressemblait l'endroit dans lequel j'allais vivre à présent.

Je sortis rapidement, me dirigea vers le plus proche quoi de verdure que je pouvais trouver. La cour semblait bien belle, surtout qu'elle était déserte. Regardant partout autour de moi, je nota différents points qui tranchait avec la ville d'où je venait, je nota aussi la grandeur que dis-je...l’immensité de l'endroit en question. Mes yeux se déplaçaient à une vitesse folles, dans tout les sens, cherchant à assimiler tout les détails de l'endroit le plus vite possible, en plus grande quantité possible. A la vue d'un lieu que je ne connaissais pas, il était normal d'être un peu curieux. Je trouva une flaque d'eau, surement crée par les récentes pluies. Je m'approcha doucement et me pencha en douceur. Le reflet qui me parvint ne fut pas si différent des autres fois. J'ouvris de grands yeux surpris quand je vis la lune se reflétait dans la flaque également. La tristesse envahit mes yeux à ce moment-là. L'enfant de la lune...cet homme avait bien trouvé ce qui fallait pour décrire mon état, moi qui suis haï du soleil. La curiosité revint d’ailleurs lorsque je pensa au soleil. A quoi ressemblait le jour ici? Faisait-il froid? Les lumières étaient-elles belles? L'école brillait-elle davantage sous la lumière solaire? Toutes ces questions se bousculaient dans ma tête et, pour un regard extérieur, il n'aurait vu qu'un petit garçon blond, souriant seul en pensant à ce que devait ressemblait une journée sur Terrae...

Après une petite heure de marche lente, prenant mon temps pour admirer les beautés du lieu, j'arriva dans un grand parc. D'abord surpris ( le parc de Montignac était loin d'être aussi grand), je fus ravi de constater qu'il s'agissait d'un grand et bel endroit, avec des balançoires et des bancs pour s'asseoir et s'amuser. N'ayant pas fait de balançoires depuis longtemps, depuis presque toujours en réalité, je me dirigea vers l'un d'entre elles et m'installa confortablement. Je commença à balancer mes jambes d'avant en arrière, un petit sourire d'enfant se peignant joliment sur mon visage. Ivre de mouvement et d'exaltation, je n'entendis personne approchait, pensant surtout qu'à cette heure-ci, tout Terrae était plongé dans un profond sommeil.
##   Mer 28 Déc 2011 - 18:37
Aoi Amazaki

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Je me sentais mal. Tellement mal.
Oh, Maman, tu me manquais tellement... Toi, tes jolies chansons et ta belle voix, douce, calme, tendre ; le son de ta flûte se confondant avec le vent soufflant dans les arbres... Tes paroles réconfortantes, tes regards pleins de tendresse et de gaité... Ils me manquaient à un point que je ne savais décrire. Et tes lettres, que tu m'as envoyées, toutes d'un seul coup, à la réponse de celle que tu m'avais déjà transmise cet été... Elles m'ont fait mal. Elles m'ont fait mal par tous ces non-dits, par toutes ces choses que tu m'as cachées, et que tu me balances en pleine figure maintenant que nous ne nous voyons plus.
Mais elles m'ont surtout fait souffrir parce que ce n'est pas à moi que tu dédies ces lettres. Certainement avais-je le droit de savoir, puisque j'aurais dix-sept ans d'ici quatre jours, mais ne trouvais-tu pas que cette façon de faire était simplement... Horrible ?
Mon père... J'avais cette impression terrible que je me devais de partir, le retrouver. Je ne rêvais plus que de ça, depuis que j'avais retrouvé ces lettres glissées sous la porte de ma chambre. C'était idiot, et je le savais parfaitement ; mais comment pouvais-je me sortir ceci de la tête ?

J'avais un père. Quelqu'un que j'aurais pu appeler Papa, qui m'aurait protégée et aurait fait peur aux méchants qui me voulaient du mal. Un Papa pour me prendre dans ses bras, me porter sur ses épaules, me jurer qu'il tuerait n'importe quel garçon s'approchant trop près de moi. Un Papa pour veiller sur moi, simplement...
J'avais eu une mère. Attentive, présente, dévouée. Mais maintenant, elle me manquait, et je lui en voulais. Je lui en voulais de ne pas m'avoir dit toutes ces choses jusqu'à présent.
Et, comme une enfant, malgré mes presque dix-sept ans, je m'étais enfuie de ma chambre. Attrapant mon manteau, où mon écharpe était coincée, je l'avais d'abord serré contre moi en pleurant. Je ressentais ce besoin d'aller voir quelqu'un, de parler, de rire, sourire. Mais s'occuperait-on simplement de moi ? Mitsuki avait bien assez de problèmes ; Allen-kun, lui, j'avais peur de le revoir, et de l'embêter encore avec mes problèmes. Tomoe-sensei était partie, sans rien dire à personne, et je n'avais pas revue Shizuru-san depuis bien longtemps. Et tous les autres... Tous les autres, quoi ? Je ne les connaissais pas, les autres. Je n'avais pas confiance en eux. Ils m'effrayaient presque. La plupart des gens ici étaient mesquins, parfois méchants sans raison. Ils semblaient tous fous, des psychopathes assoiffés de sang. Et moi... Moi qui me vantais d'avoir changé, je n'avais fait que retourner au point de départ : une brebis perdue, seule, abandonnée.
J'aurais souhaité me frapper pour de telles pensées. Je n'avais pas le droit de me plaindre, car après tout... J'avais tout ce dont une personne pourrait désirer. Un toit, des vêtements, une mère aimante, des amis charmants -bien que pas toujours présents-... Et j'étais à Terrae. Je n'avais pas le droit de me plaindre alors que je vivais dans un tel endroit, où j'avais pu acquérir des pouvoirs extraordinaires. Et si ça ce n'était pas une chance... Alors personne ne pourrait en avoir.

Je frissonnais alors que je sortais des couloirs, et mis ma veste, ainsi que mon écharpe. Je ne savais même pas quelle heure il était, mais je devinais la nuit avancée, au vu de la couleur du ciel. Un bleu nuit parfait, où constellaient quelques étoiles éparses. Le vent avait fait s'éloigner les lourds nuages des jours précédents, qui avaient lâchés des torrents de pluie, et continuait maintenant à souffler en une brise légère, mais qui me glaçait jusqu'aux os. Mes joues rouges brûlaient, et je m'empressais de les essuyer avec ma manche droite.
À tous les coups, je serais malade, demain. Et, comme tous les ans, je passerais le Nouvel An blottie au fond de mon lit, à espérer que l'on oublie que c'est ce jour où je suis née. En espérant peut-être secrètement que ceux que j'aime ne l'oublient pas.
Fermant les yeux, laissant mes pas me guider sans même savoir où j'allais, je me mis à chanter doucement.

« Douce nuit...
Sainte nuit... »


Je levai les yeux, encore humides, et rouges, certainement, d'avoir trop pleuré. La lune semblait se refléter dans mon regard. Je sentais ma voix légèrement troublée par le nœud dans ma gorge, mais n'en tins pas compte, continuant simplement à avancer en fixant les étoiles.

« Dans les cieux,
L'astre luit... »


L'hiver, je n'aimais pas ça, depuis ma plus tendre enfance. C'était froid, et triste, aussi. Je me retrouvais toujours à pleurer dans les bras de Maman, à me demander pourquoi une chose si belle et blanche était aussi froide, et faisait aussi mal lorsqu'on la prenait sans rien pour se protéger. La neige immaculée devrait représenter la pureté ; pour moi, elle ne représentait que la Mort, et la douleur. Le froid ardent de l'hiver m'avait toujours embrasée, mais pas de la plus belle des manières. J'avais peur de tout ce qui n'est pas chaleur et vie, comme le feu que Maman faisait naître au creux de ses mains.

« Le mystère annoncé
S'accomplit... »


Je voyais de la buée se former suite aux paroles de cette comptine, que je continuais à chuchoter avec douceur et douleur.
Cette année, il n'y avait pas eu de neige, et j'en étais bien heureuse, mais en même temps légèrement triste. Parce que la neige n'était peut-être pas joyeuse... Mais elle était belle, et endormait mon esprit torturé. Elle me servait de gangue protectrice lorsque personne ne répondait présent.

« C'est l'amour infini.
C'est l'amour infini... »


Je finis la chanson sur un murmure, les yeux à demi clos. Les rouvrant, je manquai de trébucher sur mes propres pieds.
Je levai le regard, observai tout autour de moi. Bien entendu, il n'y avait personne. Nous étions en pleine nuit, alors évidemment...
Néanmoins, le bruit familier du grincement d'une balançoire se fit entendre, non loin de là, à l'intérieur du parc. Je marchais lentement et sans bruit vers la source du bruit, et aperçu un adolescent aux allures frêles et fragiles, ses cheveux blonds volant dans le vent, savourant avec délice ce moment où il pensait certainement être seul.
J'hésitai longuement à l'approcher. Peut-être ne souhaitait-il pas être dérangé ? Ou... Peut-être était-il aussi seul que moi, en fin de compte ?
Je pris une grande inspiration. L'air glacé me brûla la gorge et les poumons, mais la chaleur caractéristique que je ressentais dans mes veines à chaque fois que je ressentais le vent de cette manière me redonna du courage. J'avançai de quelques pas, toujours sans bruit.

- Euh... Bonjour …?

Loupé...

- Enfin, bonsoir, plutôt... me repris-je, gênée.

Je manquai de soupirer pour mon entrée pour le moins... Loupée, en réalité. Oui, exactement, voilà : cette entrée était complètement et définitivement loupée, et j'ai, en plus de ça, dû lui faire super peur. Quelle joie, vraiment...



HRP : Promis, je dirais plus rien au sujet des longs posts... Tu as le droit de sortir le fouet, pour le coup... >O>



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Dernière édition par Aoi Amazaki le Ven 30 Déc 2011 - 22:22, édité 1 fois
##   Mer 28 Déc 2011 - 19:00
Matheo Runon

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Plongé dans mes pensées et dans le monde imaginaire que j'avais créé, je n'entendis pas immédiatement le bonjour hésitant qui fut prononcé, bientôt suivi d'un bonsoir plutôt gêné. De surprise, je stoppa mon mouvement un peu trop violemment et la balançoire me secoua lorsqu'elle se fixa en position droite. Je me tourna lentement vers l'origine de la voix, ne croyant pas qu'une personne puisse réellement être debout à cette heure de la nuit. Pourtant c'était le cas...Il s'agissait d'une jeune fille, au long cheveux noirs et au regard triste. Ce fut la première chose que je vis chez elle: ses yeux. Beaux malgré le rouge typique de la tristesse, ils reflétaient une gentillesse immense et un vide infini également. Cette personne était triste, elle se sentais peut-être seule aussi. Je tourna mon regard dans différentes directions, non, personne...il n'y avait personne avec elle. Cela me fit penser qu'elle devait surement avoir besoin de solitude...ou de s'échapper d'un terrible cauchemar.

Je me rendis seulement après que j'avais laissé mes yeux bleus clair la dévisager pendant ma réflexion. Rougissant légèrement, je détourna le regard vers le sol pour contempler l'herbe givrée qui commençait à apparaître. Répondant à sa salutation peut-être un peu tardivement, je lui fis un sourire doux et la salua à mon tour:

-Bonsoir mademoiselle...Pardon de ne pas vous avoir répondu plus tôt, je...je ne pensais que quelqu'un se promènerait aussi tard dans la nuit, lui répondis-je, confus.

J'avais prononcé ces mots d'une voix douce, le regard toujours sur le sol, la rougeur ne quittant pas mes pommettes. Je releva cependant bien vite le regard, car il était impoli de ne pas regarder les gens avec qui l'on discute. Gardant mon éternel sourire, je constata que pour une enfant du soleil, sa peau restait très blanche. Moi qui pensais que seul ceux qui était malade ne prenait aucune couleur sous le soleil, je fus surpris par cela. Je pencha légèrement la tête sur le côté, voyant que cette jeune fille venait de pleurer. Je décida donc de lui parler le plus possible, pour essayer de la faire sourire un petit peu. C'était la toute première personne que je rencontrais dans cet institut, j'étais curieux d'en savoir plus sur ces habitants.

-Excusez-moi mademoiselle, comment vous appelez-vous?, lui demandais-je, un sourire toujours accroché aux lèvres.

Puis, me rendant compte que j'étais impoli de demander alors que moi-même je ne m'étais pas présenté, je rectifia le tir en me présentant à mon tour:

-Pardon, je suis impoli. Je m'appelle Matheo, Matheo Runon, dis-je en la regardant avec douceur.

Je resserra vivement mon manteau contre moi lorsqu'un petit vent froid vint souffler. Je claqua légèrement des dents, frissonna, puis me détendit une fois le courant d'air passé. La nuit semblait de plus en plus froide. Mais j'étais habitué...je ne connaissais que trop peu la chaleur pour la désirer. Et puis le froid...j'y étais habitué.
##   Mer 28 Déc 2011 - 21:41
Aoi Amazaki

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Sa première réaction m'étonna, mais en même temps je m'y attendais. Il se tourna vers moi, plongeant ses yeux bleus clairs -tellement limpide que l'on s'imaginait regarder son reflet dans l'eau calme d'une source- dans les miens. Je frissonnai, alors que je le sentais m'examiner sous toutes les coutures, comme un enfant qui découvrirait pour la première fois quelque chose de nouveau. J'avais l'impression qu'il arrivait à lire en moi comme dans un livre ouvert, et pour la première fois de ma vie, en fut désarçonnée. Généralement, ce n'était pas en moi qu'on lisait ; on me laissait de côté, j'étais bien trop banale pour être intéressante. Généralement... C'était moi qui lisais dans les yeux des autres, qui y cherchais des réponses à des questions que seule moi semblais me poser.
Il détourna la tête, une rougeur se diffusant sur ses joues tellement, tellement pâles. Néanmoins, il se reprit rapidement, ancra à nouveau ses perles aux miennes en m'offrant un joli sourire. Il me salua très poliment, légèrement troublé, lui aussi, alors qu'il fuyait à nouveau mon regard.
Je répondis à son sourire de mon mieux, un peu amusée par la candeur dont il faisait preuve.

- Ce n'est pas grave, et totalement normal... Il est tard, alors je suppose qu'il est rare de voir des gens se promener par ici à cette heure, le rassurais-je d'un ton aussi doux que le sien.

Mon chagrin s'envola presque aussi rapidement qu'il était arrivé. Mon cœur s'était légèrement réchauffé, comme si la présence de cet être blanc et lumineux comblait le vide qui semblait creuser à nouveau mon coeur. Il semblait être quelqu'un d'infiniment gentil, et me rappela presque moi-même. Moi, mais en tellement mieux...
À mon tour, je ne pus m'empêcher de le détailler discrètement. Était-il nouveau à Terrae ?
Je souris un peu plus face à sa gêne apparente. Il me demanda mon nom, puis se présenta à son tour sous le nom de Matheo Runon. Matheo... De quelle origine était-ce ? Anglaise ? Française ? Occidentale, ça, c'était certain, en tout cas. De par son physique aussi, on n'aurait pas pu le confondre avec nous, orientaux aux yeux en amandes. Néanmoins, sa peau aussi pâle que la neige m'intriguait au plus haut point. Il y avait tout de même des limites à la pâleur de la peau, n'est-ce pas …?
J'avançai de quelques pas, observant le jeune homme -qui ne devait pas être plus âgé que moi-resserrer son manteau autour de lui. La nuit paraissait fraîche, et même froid, il était bien vrai... Mais n'étions-nous pas en hiver ?

- Enchantée, Matheo-san ! Je m'appelle Aoi Amazaki, pour ma part, lui souris-je. Et ne vous excusez pas, ce n'est pas la peine pour si peu.

Je désignai la balançoire juste à côté de lui.

- Je peux m'asseoir, ou alors vous préférez être seul …? lui demandais-je timidement, d'une toute petite voix.

Je me demandai aussi ce qu'il pouvait bien faire là, seul, dans la nuit. Avait-il besoin de compagnie ? Ou bien, justement, de calme et de solitude ? J'avais peur de le déranger, mais son sourire si rassurant me le faisait presque oublier.
Puis, levant furtivement les yeux vers la lune, je l'observai quelques instants de plus. Lumineuse, belle, ronde ; cet astre portant en lui des pouvoirs infinis.
Dis-moi, Papa... Vois-tu les mêmes étoiles que moi, ou te trouves-tu parmi elles …?



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##   Mer 28 Déc 2011 - 22:02
Matheo Runon

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Légèrement surpris lorsqu'elle me répondit, je retrouva bien vite mon sourire habituel. Elle avait répondu avec une justesse bien ajustée, il est vrai que d'habitude, je ne croisais personne à ces heures-ci. C'est pour cela que j'étais tout le temps tout seul. Parce que personne ne pouvait se lier avec un enfant ennemi du soleil. Mon sourire s'agrandissant, je m'autorisa un léger rire cristallin, résonna dans la nuit silencieuse qui nous entourait.

-TU as raison. Je suis habitué à être seul généralement la nuit. Les gens profitent du jour tant qu'ils le peuvent..., ajoutais-je d'une voix triste.

Mais il n'y avait aucune amertume dans ma voix. C'était une simple constatation, triste mais une constatation tout de même. Moi aussi, si je le pouvais, je jouirais des rayons du soleil comme de ma propre vie et mon propre besoin. Seulement moi...seuls les rayons de lune me sont essentiels. J'aperçus alors son regard qui me détaillait alors que je remontait discrètement les yeux vers elle. Intrigué puis flatté d'être observé, de faire l'objet d'une attention de la part de quelqu'un, mon sourire s'élargit, faisant place à un véritable sourire heureux. Je n'avais pas besoin de lire dans ses pensées pour comprendre qu'elle trouvait ma peau trop pâle, ou alors mes yeux et mes cheveux trop clairs, ou mes membres trop fins. Cela ne me gênait pas, il y avait longtemps que je m'étais fait à ce genre de regard, et le sien ne me blessait pas. Il était doux et chaud, il me faisait du bien. En pouffant légèrement, je l'interrogea sur sa curiosité.

-Dis-moi si je me trompe mais mon apparence t'intrigue n'est-ce pas?, demandais-je en souriant, nullement vexé.

Elle s'appelait donc Aoi. Elle était bien asiatique donc, comme ces yeux me le laissaient entendre. Je n'avais jamais entendu ce type de prénom auparavant mais je trouvais qu'il sonnait bien, qu'il était agréable à l'oreille. Aoi...j'adopta ce prénom comme celui de ma première rencontre à Terrae. Elle me proposa timidement si elle pouvait s'asseoir avec moi. Cette fois, une expression de pure surprise se peignit sur mon visage. Personne encore ne m'avait demandé si il pouvait s’installait avec moi...encore moi une inconnue. L'étonnement prit bientôt place pour une sincère joie, qui illumina mon visage si pâle et fit briller mes yeux.

-Bien sur! Cela me ferait plaisir d'avoir un peu de compagnie, lui répondis-je, enchanté.

Attendant qu'elle s'asseoit à côté de moi, je continua de me balancer légèrement, en attente des questions habituels sur le fait que je sorte aussi tard, ou sur mon apparence.


##   Jeu 29 Déc 2011 - 11:44
Aoi Amazaki

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Son regard se voila quelque peu lorsqu'il me dit qu'il avait l'habitude d'être seul, la nuit. Sa voix, triste mais pas maussade, me donna un léger coup au cœur, et je gardais un instant le silence, comme coupable. Il était assez étrange de le voir parler de la sorte, comme si... Il passait le plus clair de son temps dehors, en pleine nuit, alors qu'il faisait si froid.
Je détournai le regard lorsque je remarquai qu'il m'observait aussi, un large sourire se peignant sur ses fines lèvres. C'était fou ce que ce regard innocent pouvait me déstabiliser... Je ne savais pas trop en quoi, exactement, mais cette lueur bienveillante dans son regard... Je n'avais que trop peu l'habitude de la voir.
Lorsqu'il m'interrogea, je rougis imperceptiblement.

- Je suis désolée, ce n'est pas réellement correct d'agir de cette manière, lui répondis-je, avant de m'interrompre sur un murmure.

Quelque chose clochait, ou bien... C'était mon imagination qui me jouait des tours ? Je retins un froncement de sourcils, avant de reporter mon attention sur Matheo.
Son visage illuminé d'un immense sourire me fit chaud au cœur, mais celui-ci se resserra malgré tout. Comment dire, on avait l'impression qu'il... N'avait jamais vu personne au cours de sa vie. Comme si il avait été seul, à contempler la nuit sans rien pouvoir dire, sans rien pouvoir faire ; exposé au froid, à la lueur de la lune, aux ombres. N'avait-il pas peur, tout seul ? Ou bien, comme moi-même, trouvait-il la lueur de la lune assez puissante pour le rassurer, comme une douce veilleuse accrochée à un pan de ciel ?
Je laissai tomber ces idées inutiles et m'assis sur la balançoire, lui rendant son sourire.

- Merci, dis-je simplement, ravie qu'il accepte malgré tout.

Je le regardai se balancer joyeusement un petit moment, et profitai de cet instant de calme et de silence. Lui non plus n'avait pas l'air dérangé par ça ; après tout, le silence est un bruit aussi assourdissant qu'une fanfare, mais il endort les esprits, les calme ou les revigore. Il est un peu comme le froid piquant de la neige, à plusieurs facettes.

- Dis-moi, tu es nouveau ici ? lui demandais-je finalement d'une petite voix, tenant doucement les chaines de la balançoire entre mes doigts pour me retenir, ayant peur de finir par-terre comme une idiote. Je ne t'avais jamais vu par ici.

Évidemment, je ne pouvais connaître tout le monde. Mais j'avais maintenant appris à distinguer, tant bien que mal, les initiés des novices. Et les novices, généralement, étaient présents depuis peu de temps. Néanmoins, c'était la moindre des politesses de le lui demander. Nous ne nous connaissions pas, alors je me voyais mal lui demander la raison de sa venue ici, bien qu'elle m'intriguait. Mais moi aussi, j'aurais peut-être du mal à en parler, ou peut-être ne voudrais-je simplement pas le dire. Peut-être mentirais-je aussi, pour n'inquiéter personne. Mais une chose aussi personnelle... Je ne pouvais pas, même si j'étais sacrément curieuse de le savoir. Parce que les déambulations nocturnes ne sont jamais des plus joyeuses...



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##   Jeu 29 Déc 2011 - 12:14
Matheo Runon

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La voyant rougir, et l'entendant me répondre toute gênée accentua mon amusement. Ce fut une véritable piqure de bonheur qui me prit à ce moment-là, sans comprendre réellement pourquoi. Les gens étaient curieux, je le savais, un garçon aimant sortir la nuit et avec une apparence aussi étrange que la mienne ne pouvait qu'attiser cette curiosité. Je le comprenais parfaitement. Pas pour elle. Je sentais qu'elle avait mille questions à me poser et pourtant, elle n'en faisait rien. Par égard pour moi, elle se taisait, ne voulant pas me mettre mal à l'aise. Cela me rendait heureux qu'une personne s'attache tant que ça à mes sentiments, à ce que je pouvais ressentir. Je me sentis important sur le moment, je me sentais être et c'était le plus agréable des bonheurs. Cette sensation si pure comme je n'en avais jamais ressenti avant...moi qui étais condamné au froid et à l'obscurité de la nuit, je n'avais plus ressenti une telle chaleur en moi depuis des années.Je tourna mon regard bienveillant vers elle et décida de répondre à sa question muette, par égard pour sa discrétion et sa finesse.

-Je sens que tu te poses des questions. J'y répondrai sans problème si tu oses me les poser, je t'assure que cela ne me dérangera pas, lui dis-je avec un sourire pour appuyer mes dires.

Elle finit par s'asseoir à côté de moi, se balançant elle aussi dans le vent nocturne. Elle me remercia d'ailleurs de l'y avoir autorisé, ce qui n'avait pas lieu d'être. Je n'avais aucune raison de la chasser, je voulais tant...voir un visage, une personne éveillé et bien vivante avec moi. J'avais toujours été seul, je ne voulais pas le rester. Elle me donner la possibilité d'échapper à une sorte de destin misérable, un cercle vicieux qui s'était mis en place. Elle y mettait fin par sa simple présence. Et c'est ce qui me faisait plaisir. Nous ne dîmes rien pendant quelques instants durant lesquels je profita de l'air ambiant et observa le givre recouvrir lentement les brins d'herbe alentours. Elle rompit ce silence en me demandant si j'étais un nouvel arrivant. J'eus un petit rire, c'était si évident que ça?

-Oui tu as devinée, je suis nouveau, lui répondis-je en rigolant. Si tu me poses cette questions, c'est que toi-même tu n'en es pas une je présume?

C'était plus une affirmation qu'une réelle supposition. Je sentais à son contact qu'elle n'était pas nouvelle, qu'elle avait une expérience de ces lieux qui me faisait défaut. Cela ne me gêna pas au contraire, elle pourrai ainsi m'aider si jamais j'avais besoin d'un guide. Quoique je ne sois pas sur qu'elle vive la nuit donc pour un guide, ce sera par moi-même surement. Mais je me laissais à m'imaginer gambader la nuit dans les couloirs de l'école. Perdus dans mes pensées, je remarqua que le silence s'était installé, silence dont j'étais coupable par mon mutisme. Ce n'était pas vraiment ma faute...

-Pardon, je n'ai pas beaucoup l'habitude de parler aux gens. Tu dois t'ennuyer non? Ce n'est pas très amusant de rester avec une personne qui ne parle pas beaucoup, constatais-je avec une pointe de tristesse.


##   Jeu 29 Déc 2011 - 13:13
Aoi Amazaki

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HRP : Je suis désolééée je dois absolument y aller là, mais je voulais poster T.T Je serais pas là de l'aprèm', donc je mettrais en page en rentrant >O<
Pardon, c'est court T.T



Des questions... Oui, j'en avais. Plusieurs, même. Peu à peu, chacune d'entre elles prenaient un sens, et se tournaient dans la même direction. Vers une seule et même réponse, que je souhaitai éventer.
Je n'aimais pas être curieuse. Et même si il me disait que ça ne le dérangerait pas, j'ai peur de savoir si ce que je pense est vrai.
Il répondit ensuite à ma question, et je souris. J'étais contente de réussir à les distinguer les uns des autres, même si il m'était encore difficile de le faire naturellement. Il fallait que je me concentre beaucoup pour essayer de distinguer un minimum leur aura. Mais ce n'était pas de mon niveau, et je le savais bien. C'était plus utile pour distinguer les Masters et les Etoiles, puisque celles des Initiés et Novices étaient beaucoup plus faibles.
Je ne répondis pas immédiatement, cherchant mes mots avec soin. Néanmoins, il semblait être plutôt triste d'assister à de tels moments sans parler, comme si il avait peur que ça ne me dérange.

- Le silence est une belle musique, lui répondis-je avec un sourire rassurant.

Je fermai les yeux, sentis les courants d'air tourner lentement autour de nous.

- Et le vent aussi, finis-je doucement, comme si j'avais peur de briser ce moment... magique.

Je reportai ensuite mon attention vers lui, lâchant un petit rire.

- Oui, je suis là depuis... Longtemps.

Tellement, tellement longtemps... Mais n'était-ce pas fantastique ?

- Je suis entrée à Terrae... Au milieu du mois de janvier, je dirais. Ca fait presque un an que je suis partie de chez moi.

Je ressentais à nouveau cette pointe de nostalgie m'envelopper toute entière, mais ce n'était plus aussi douloureux, maintenant. Ce vide, que j'avais ressenti il y a un an... Il se comblait, peu à peu, mais il y avait des moments où on ne pouvait l'empêcher de prendre le dessus complètement. Où on ne pouvait pas s'empêcher... De penser à quoi aurait bien pu ressembler notre vie si nous n'avions pas tout abandonné pour venir ici.

- Dis-moi, alors... Pourquoi es-tu ici à cette heure …?



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Dernière édition par Aoi Amazaki le Jeu 29 Déc 2011 - 18:21, édité 1 fois
##   Jeu 29 Déc 2011 - 14:32
Matheo Runon

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Je fus de nouveau rapidement amusé lorsqu'elle me répondit de manière très poétique que le silence ne la dérangeait pas. D'une certaine manière, cela me fit du bien car je ne savais pas trop quoi lui dire. Quand je regardais à la télévision, ou encore certaines personnes se croiser dans la rue, je voyais qu'elles savaient instantanément quoi se dire, ça paraissait si naturel pour eux les sujets à aborder. Alors que moi...je me battais pour tenter de l'intéressait, je cherchais quoi lui dire, je faisais attention à ce que je voulais sortir car je savais que une phrase de travers pouvait vexer et faire du mal. Et je ne voulais pas faire fuir la seule personne qui m'est accordé de l’intérêt jusqu'à présent...du moins depuis l'accident. J'étais déjà très seul, je ne voulais pas aggravé mon cas alors que tout semblait peut-être commencer à s'arranger. A cette pensée, j'eus un petit rire joyeux. Tout commençait à peut-être s'arranger...comme il était étrange de penser ainsi, qu'il était bizarre de se dire que la vie que nous avions connu jusqu'à maintenant n'était que le prologue d'une histoire plus grande, plus merveilleuse encore. Une histoire dont on ne connaissait ni la fin, ni les péripéties, une histoire dont l'on était soi-même le héros. C'était tout de même étrange mais, pas forcément déplaisant. L'impression de tomber dans un gouffre tout en sachant que, à intervalles régulier, il y aura des tremplins pour vous rattraper. Cette image me fit sourire tout seul. Je réalisa alors que je devais passer pour un fou à rire et sourire comme ça sans raison. Je me tourna vers Aoi, une mine désolée sur le visage.

-Désolé si je te parait bizarre. Je ne suis pas habitué à avoir de la compagnie, du coup je passe pour un solitaire un peu fou non?, demandais-je peu rassuré quant à la réponse.

Mon attention reportée sur elle, elle me confirma par ailleurs qu'elle était ici depuis bien longtemps. Longtemps...longtemps comment? Elle répondit à cette question sans que j'eus besoin de la poser. Depuis un an déjà? Un an? Je n'osais imaginer que je pourrai passer aussi longtemps dans cet endroit, sans voir mes parents, sans consultation médicale...non c'était impossible pour moi de rester aussi longtemps. Je ne tiendrai pas le coup. Comment pourrais-je passer seul mes nuits dans un endroit inconnu pendant un an? La solitude est lourde à porter, je ne me sentais pas la force de la supporter davantage dans un lieu que je ne connaissais pas. Je ne le supportai que peu lorsqu'il s'agissait de mon village natal alors ici...comment pourrais-je tenir le coup un an?
Toutes ces questions se bousculaient dans ma tête mais j'essayai de ne pas laisser mon trouble visible, pour ne pas interpeller Aoi. Après tout, mes pensées m'appartiennent et je ne voulais pas l’inquiéter inutilement d'une chose qui ne se fera peut-être pas. Cependant, lorsque je la regardais, elle ne semblait pas malheureuse du temps passait ici. C'était presque le contraire, son visage semblait s'être illuminé lorsqu'elle me parla de son temps ici. Cela fit naître un sentiment d'envie en moi, un sentiment envieux de vouloir pouvoir éprouver cette joie du moment comme elle, de pouvoir voir mon visage s'illuminer de la sorte. L'observant avec perplexité, mon visage pris un air doux, la couvant presque du regard. Elle était chanceuse, plus qu'elle ne se l'imaginait.

-Tu sembles être heureuse ici. J'espère pouvoir ressentir cette joie dont tu fais preuve à l'instant, dis-je en souriant tendrement.

Puis, mon visage se peignit de surprise. Une surprise pas si surprise que ça néanmoins. Elle avait osé poser la question enfin. Elle avait enfin pu laisser libre cours à sa curiosité. Elle semblait avoir compris que sa question en me dérangerait pas, les gens ne se gênaient pas pour me la poser sans me demander mon avis. Moi je l'avais autorisé, donc je n'étais pas vexé de sa curiosité. Mon sourire se fixa mais se teinta d'une tristesse que je ne parvenais pas à dissimuler. Ce n'était pas dû à sa question bien sur, mais évidemment à la réponse qui allait suivre, qui me renvoyait sans cesse à cette malédiction qui me pesait sur le coeur.

-Parce qu'il n'y a que la nuit que je puisse sortir, répondis-je avec fatalité. Je suis atteint de la maladie XP ou "xeroderma pigmentosum " si tu préfères.

J'esquissa un sourire devant sa tête. Je ne m'étais pas beaucoup expliqué et peu de gens connaissait cette maladie, sauf les médecins évidemment. Me rendant compte de mon erreur, je rectifia le tir rapidement en m'excusant.

-Pardon, je ne me suis pas expliqué, je vois que ça ne te dit rien pourtant. Cette maladie fait que mon corps ne possède aucune protection contre les ultra-violets, je ne peux donc pas m'exposer une soleil sous peine de subir de graves lésions pouvant entraîner ma mort, continuais-je sur un ton de conteur.

Je la regarda de nouveau puis tenta une petite approche pour la dérider un peu, sachant que les personnes écoutant ma maladie finissait toutes par s'horrifier.

-Tu as surement vu ça en SVT non?, demandais-je en rigolant doucement, pour ne pas la perturber.


Hrp: C'est pas grave, je suis pas là cet aprem non plus^^ Et j'ai pu répondre, donc ton post est parfait ;)
##   Jeu 29 Déc 2011 - 23:24
Aoi Amazaki

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Je pouffai légèrement de rire, et secouai la tête.

- Non, pas du tout ! Il est plaisant de rester en ta compagnie. Et si toi tu es fou, probablement suis-je aussi folle que toi...

Mon sourire s'élargit lorsqu'il me dit que j'avais l'air de me plaire ici, et qu'il espérait pouvoir, un jour, ressentir la même chose. Oui, j'étais heureuse. Malgré les moments difficiles, j'étais heureuse comme je ne l'avais probablement jamais été. Et moi aussi, je souhaitais de tout cœur à ce petit bout d'homme de nager dans le bonheur à Terrae. Terrae, si belle, si grande, si magique, qui nous offre à tous une nouvelle vie. Une nouvelle vie que l'on peut construire à sa guise, qui nous mènera toujours plus loin, toujours plus haut.

- Je suis sûre que ce sera le cas pour toi aussi, lui assurais-je d'un air doux.

Puis, il m'annonça sa maladie, et je perdis mon sourire. Je n'osais pas croire que je m'étais mise à pleurer pour des choses aussi grotesques, tout à l'heure, alors que...
Ses mots résonnèrent longuement dans mon esprit, comme un glas de mauvaise augure. « Xeroderma pigmentosum », « aucune protection contre les ultra-violets », « ne peut pas s'exposer au soleil », « lésions », « mort ».
Je me mordis la langue. Évidemment, dans ce cas, tout était clair. Sa peau aussi pâle que celle d'une poupée de porcelaine, ses cheveux si clairs, ses beaux yeux comme deux miroirs, et surtout, surtout... Le fait qu'il parlait de la nuit comme une vieille connaissance, qu'il côtoyait au quotidien. Je comprenais qu'il réussisse à en parler comme si c'était normal ; peut-être avait-il connu ça toute sa vie durant.
Cette maladie, je le savais, ne pouvait pas... Être soignée. Et, même ici, même à Terrae, où une nouvelle chance était offerte à ceux qui s'y présentaient, il ne pourrait pas être guéri.
Moi, j'avais espéré, étant une Air tirant son pouvoir de l'astre solaire, vainement peut-être, que je pourrais venir en aide à ceux qui me le demandaient, à ceux qui en avaient besoin, à ceux... Qui n'allaient pas bien. Illuminer la vie des gens un tout petit peu plus, être là pour eux : c'est ce que j'avais souhaité le plus fortement en arrivant ici. Et là, je me rendais tout bonnement compte de... Mon inutilité face à ce genre de choses. Évidemment, je ne pourrais jamais soigner Matheo. Je ne pouvais rien faire pour lui, même pas un tout petit peu... Même pas alléger le fardeau qu'il semblait porter si tristement sur son dos. Son air résigné, son ton habitué... Je ne pourrais jamais m'y faire. On ne pouvait pas parler de ces choses là avec un sourire. Parce que vivre dans l'ombre, seul et abandonné, sans jamais voir le soleil... C'est la chose la plus triste au monde.
J'aurais souhaité, en cet instant, le prendre dans mes bras, et lui dire que si il avait besoin de quoi que ce soit, il pourrait toujours me trouver.
J'avais envie de rester avec lui jusqu'au petit matin, et lui prouver qu'ici, tout changerait pour lui. Que jamais plus il ne serait seul.
Je hochai finalement la tête, après un temps qui me sembla interminable.

- Oui, j'en ai...

Ma voix tressauta légèrement.

- Entendu parler, soupirais-je, ne parvenant pas à maîtriser l'émotion dans ma voix.

Je tournai les yeux vers lui.

- Ce doit être triste... De ne pas voir le soleil...

Je lui offris tout de même un petit sourire, pour ne pas le peiner.

- M'enfin, si déjà nous sommes là... Je peux rester un moment avec toi ? Je pourrais même te faire visiter si tu veux !

Je ne voulais pas y penser.
Parce que personne ne pouvait rien faire pour lui... Je ne pouvais rien faire... Et ça, c'était vraiment le plus triste.



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##   Ven 30 Déc 2011 - 12:10
Matheo Runon

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J'eus un rire bienveillant à sa remarque. Oui, peut-être était-elle folle aussi, folle de rester avec moi qui n'avais rien à dire, folle de sortir aussi tard la nuit pour finir par discuter avec un total inconnu. Folle d'apprécier ma compagnie aussi...je ne me faisais pas d'illusions, je n'étais pas l'homme le plus passionnant du coin, je ne savais pas comment me comporter en société puisque....je n'ai jamais vraiment vécu en société. Je ne connaissais pas l'art des mots, de la parole, tout ce que je connais du monde, je l'ai vu dans les livres. Tout ce qui m'entourait était symbole de découverte et d'étonnement pour moi, je n'étais pas habitué à cet environnement, je n'étais pas habitué aux gens, je n'étais pas habitué à ce que l'on me parle. C'est compréhensible que je ne sache pas comment réagir. C'est pas très commun comme problème d'ailleurs...cette pensée me fit rire. Je devais vraiment être fou!

-Tu es gentille de me dire ça. Mais n'hésite pas à me le dire si je t'ennuie, je ne me vexerai pas
,
ajoutais-je en souriant avec douceur.

Elle semblait persuadée que je pourrai m'habituer à cet institut, m'y plaire, rencontrer des gens...pouvoir ressentir son bonheur, voilà une perspective qui m'enchantait grandement. Mais je savais bien que ce n'était pas vraiment possible. Lorsque l'on vit la nuit, lorsqu'on est un vampire en quelque sorte, on est habitué à ne pas connaître ce bonheur. Toutefois, ces paroles me réconfortaient, elles me donnaient de l'espoir, l'espoir que peut-être, dans cet univers magique, je pourrai changer ma vie. Je voulais y croire, de toute mes forces, peut-être cela suffirait-il non?

-Je l'espère. Je dois bien l'avouer, tu me rend un peu jaloux mais je suis sûr que peut-être, je pourrai connaître un bonheur similaire ici, dis-je d'une voix assurée. Il y a juste à espérer non?

J'avais terminé avec joie sur cette question. Aucune amertume ne ruinait ma voix, ni mon esprit. Oui je n'avais pas encore totalement abandonné l'espoir. Cette jeune fille, Aoi, sans s'en rendre compte, par sa seule présence et son envie d'être là me donner envie d'espérer. Elle avait fait renaître les pans de lumière disparus en moi, moi qui n'était destiné qu'aux ténèbres.
Lorsque je vis son visage s'assombrir en entendant ma maladie, je regretta un instant mon choix de lui avouer. Comment ne pas être surpris par son attitude en me^me temps, il était évident que personne ne pouvait réagir ainsi en ce disant " c'est bien pour toi, tu peux vivre sous la lune". Mais je ne pouvais m'empêcher de me sentir mal en la voyant perdre son si jolie sourire. J'avais l'impression de lui avoir éteint sa lumière, bien entamée au moment de son arrivé par je ne sais quelles pensées. Je baissa la tête, légèrement honteux, puis la relava avec une nouvelle détermination et posa doucement ma main sur la sienne, pour la réconforter un minimum.

-Ne sois pas triste, j'y suis habitué, dis-je avec calme et sérénité. Je ne veux pas te voir perdre ton sourire parce que ma maladie t'en empêche. Je suis le seul à en souffrir, ne prends pas mon poids sur tes épaules, terminais-je en souriant gentiment.

Je leva les yeux vers le ciel et contempla la lune dans le ciel. J'avais l'impression d'avoir une vue différent ici. Depuis le Japon, la lune semblait autre que celle de la France. C'était amusant de voir cela, je sentais comme si j'étais sur une autre planète, un monde nouveau. Mais n'étais-ce pas un peu le cas? A près tout, ce que l'on trouve ici ne se trouvera surement jamais ailleurs. Dans un sens, je suis bel et bien dans un monde nouveau. C'est étourdissant de réfléchir à ça!
Ma main toujours sur celle d'Aoi, je la retira lentement la posa sur son épaule, penchant mon visage sur le côté pour apercevoir le sien. Un petit sourie naquit sur mon visage, cherchant quoi dire pour la rassurer.

-C'est vrai que le soleil me manque un peu...bien que je n'ai pas le souvenir de l'avoir vu un jour autrement qu'à la télévision. Au moins, je suis immunisé contre les coups de soleil, dis-je en riant, tentant de la dérider un peu.

Me balançant légèrement sur ma balançoire, je fus moins surpris que ravi lorsqu'elle me proposa de me faire visiter et de rester avec moi. J'eus un sourire gêné, persuadé qu'elle me ferait ce genre de propositions. Avec toutes ces réactions, tout ce qu'elle m'avait dit jusque là, ce ne pouvait être autrement. C'est pour cela que je n'étais pas surpris. Sautant de ma balançoire en plein vol, j’atterris en souplesse sur mes pieds. Je me tourna vers elle d'un petit tournoiement et la fixa avec entrain.

-Pourquoi pas? Tant que je peux encore rester autant en profiter, m'exclamais-je, enthousiaste à l'idée de voir un peu cette école.

Je regarda mon gros appareil que je trainais avec moi. Il était presque 3 heures du matin. Il me restais un peu moins de 3 heures à rester, j'avais le temps de profiter un peu de ma nouvelle maison non? Partant légèrement au loin, je m'arrêta pour contemplais Aoi et vérifiais qu'elle me suivais.

-Eh bien tu ne viens plus? Tu ne vas pas laisser un petit nouveau se perdre quand même?, demandais-je, taquin


##   Mar 3 Jan 2012 - 13:35
Aoi Amazaki

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- Ce n'est pas question d'être gentille ! lui répondis-je. Je pense toujours ce que je dis.

Son sourire un brin mélancolique me serra le cœur, une fois de plus. Évidemment que tout allait bien se passer... Nous étions à Terrae, après tout. Terrae, lumineux, brillant comme l'astre solaire, un joyaux remplis de joie, de bonheur... Et non plus de tristesse et de solitude. Personne ne serait jamais abandonné ou seul, ici.

- Tu n'as pas besoin d'être jaloux... Cet endroit... Terrae est magique. Terrae nous guidera toujours vers le bon chemin, nous éclairera même dans la nuit la plus noire, nous sauvera lorsque nous serons sur le point d'être happé dans les profondeurs... Mais espérer... C'est une bonne chose.

J'y crois. J'y crois de tout mon être, de toute mes forces, de toute ma volonté, et de ton mon cœur. Mon cœur n'appartenait en réalité pas à Terrae, ni à qui que ce soit... Mais Terrae... Est simplement mon cœur, sans qui je ne peux vivre. C'est elle qui bat dans ma poitrine, c'est elle qui me permet de vivre sans contrainte, qui me maintient en vie, qui guide chacun de mes pas, qui m'enveloppe toute entière dans un cocon protecteur.
Je secouai la tête, alors qu'il me disait qu'il y était habitué. Peut-être l'était-il, mais ce n'était pas mon cas. Je ne pouvais pas me résoudre à me dire que ce garçon n'avait jamais vu la lumière du soleil. Je ne pouvais pas me résoudre à me dire... Que je ne pouvais rien faire pour l'aider, malgré mon pouvoir apparemment salvateur. Mais il ne sauve rien, ni personne. Il ne fait rien. Il ne sert à rien. Puisque toutes les personnes qui se font si gravement blesser, ou sont si malades... Je ne peux rien faire pour les sauver, parce que je suis bien trop... Faible.

- Je suis désolée, mais je ne peux pas. Je refuse catégoriquement de te laisser porter ça tout seul. C'est pas quelque chose qu'on peut supporter. Tu es peut-être résigné, mais je suis certaine qu'il y aura un moyen de...

Je me mordis la lèvre.
Je deviendrais Master. Je deviendrais Master et, un jour, même si c'est peine perdue... Je ferais tout pour le soigner. Je le soignerais, je lui enlèverais cette malédiction qui lui colle à la peau. Je ferais tout pour qu'il puisse un jour baigner dans le soleil, sous sa chaleur rassurante, et que, plus jamais, il ne sera seul. J'en fais la promesse. Même si ça ne marche pas. Même si c'est inutile. Je veux tenter. Je veux tenter, parce qu'imaginer son visage comblé est tout ce qu'il y a de plus important.
Sa main sur la mienne, si douce, si fragile... Je la sauverais. Je veux la sauver, du plus profond de mon être.
Je tournai la tête vers lui, qui me raconta qu'il ne l'avait vu qu'à la télévision. Mais sa plaisanterie ne me fit pas rire. Elle ne fit que renforcer l'idée que je venais d'émettre. Avec une détermination dont je ne pensais pas pouvoir faire preuve, je le suivis avec un grand sourire.

- Oui mais bon, attends-moi, tout de même ! On est pas pressé, on a toute la nuit devant nous, alors ne cours pas ! ris-je doucement alors que je le rattrapais.

Je lui attrapai la main sans lui demander l'autorisation et le traînais presque derrière moi, néanmoins avec douceur.

- Allez, viens ! Tu veux voir quoi pour le moment ? Y a la forêt, pas loin, le lac, la ville... lui énumérais-je, soudainement enchantée.

Je ne laisserais pas son sourire se ternir dans les ténèbres.



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##   Sam 7 Jan 2012 - 19:08
Matheo Runon

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Je l'écouta, sans rien dire. Toutes les paroles qu'elle me dit, tout les mots qu'elle fit résonner, chaque intonation, chaque sentiment, chaque intention...elle résonnait en moi comme un tambour. Chaque fois qu'elle ouvrait la bouche, je sentais comme si mon coeur s'ouvrait ne même temps pour jouer de concert, pour apprécier la musique de sa voix et me faire profiter du bonheur de l'entendre. C'était comme se laisser tomber dans le vide tout en sachant qu'il ne vous arrivera rien parce que quelqu'un vous rattrape, et qu'aucune égratignure ne vous sera faîtes. Tout ces sentiments, ces paroles...ils coulaient en moi comme un ruisseau emportant dans un tourbillon d'écume et d'éclaboussure les quelques éclats de tristesse qui subsistait. Alors que je m'étais résigné depuis longtemps à ne pas connaître la lumière du soleil, que je m'étais habitué à la vie nocturne, que je m'étais préparé à...à...Voilà qu'à présent elle ranimait cet espoir si ancien, si poussiéreux qui voulait me faire croire que la lumière du jour me parviendrai tôt ou tard. Pourquoi alors que je m'étais plongé dans ces ténèbres vraies et éternelles, fallait-il qu'un rayon de lumière passe pour me faire espérer en vain une fois encore.
Sans m'en rendre compte, une larme coula le long de ma joue. Je ne quittais toujours pas Aoi des yeux, laissant ces derniers se vider. Pourquoi? Pourquoi me ranimer cet espoir alors qu'il n'est destiné qu'à tomber en ruine comme tout les autres? Pourquoi faut-il être aussi cruel? Ces yeux me montrèrent la réponse. Elle aussi espérait. Elle désirait comme moi ma guérison, son souhait trouva un écho profond au mien. Tout n'étais que désir voulant m'arracher à ma vie de torpeur et d'ombres, pour me faire entrer dans une aurore nouvelle. Je pencha la tête lentement. De petites gouttes d'eau s'échappèrent pour s'écraser dans la neige avec un bruit lourd. Une fois épanchée je releva de nouveau la tête, et présenta mon visage mouillée de larmes à Aoi. Non je ne voulais pas...je ne voulais pas mourir!!!

-Une dernière fois...juste une dernière fois...

J'articula avec peine ces mots, ils s'étouffaient dans ma gorge alors que je tentai de les prononcer, même avec ma volonté. J'avais beau pousser, il semblait que toute ma volonté ne soit voué qu'à être arrêté par un mur invisible que je ne pouvais abattre. J'allais renoncer. Puis je croisa de nouveau ce syeux, et ces mots résonnèrent de nouveau dans ma tête.
Dans mon coeur.
Dans mon âme.
La barrière céda avec le bruit du tonnerre, déversant dans mon corps le courage et l'espoir que j'avais scellé il y a bien longtemps.

-Je vais croire en ce rêve...et je vais croire en toi, achevais-je avec sincérité.

Je m'étais résigné à mon sort il y a si longtemps. L'idée de mourir en ne voyant jamais le soleil s'était tellement développé en moi. Ces racines étaient profondes et je ne pensais plus pouvoir l'arracher. Mais Aoi semblait avoir la technique...elle semblait connaître les mots. Elle semblait connaître mon être. Elle avait su viser avec une telle précision quand y repensant, je m'en sentais tout étourdi.
J'essuya les dernières larmes qui restaient et tourna mon visage vers la lune. Peut-être un jour, je ne t'appartiendrais plus. Peut-être bien que...je ne suis pas haïe du soleil et qu'il voudra bien de moi en son sein. Esquissant quelques pas dans la neige glacée, j’avançai lentement puis me tourna de nouveau vers Aoi. Il me restait à peu près 2h30 d'après l'appareil. Je pouvais encore connaître le monde qui m'entourait.

-Fais-moi visiter ce village tiens! Et je veux savoir tout ce que tu as à me dire sur cet endroit! Je suis prêt à t'écouter jusqu'au bout, lui adressais-je en souriant avec une profonde gentillesse.

Peut-être étais-ce ainsi que devais commencer ma nouvelle vie...
##   Mer 29 Fév 2012 - 20:21
Aoi Amazaki

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-Une dernière fois...juste une dernière fois...

Mon cœur se serra. Il avait l'air tellement fragile, comme si le moindre coup de vent pouvait le briser en deux. Et là, son visage d'angelot terrifié, parsemé de larmes au goût amer, me laissa tout simplement sans voix. Comment pouvait-on être aussi triste et seul, et pourtant irradier comme l'astre du jour au cœur d'un ciel entièrement dégagé ?
J'avais envie de le prendre dans mes bras, de lui dire que jamais plus il ne devrait se sentir seul. Après tout, Terrae était là pour lui ! La magie de Terrae allait opérer sur lui aussi, je souhaitais le croire de toutes mes forces. Jamais je ne m'étais sentie aussi démunie, avec tout de même cette détermination qui croissait dans mon cœur. Je ne le laisserais plus jamais, ça, il pourrait en être certain. Il allait m'avoir sur le dos jusqu'à la fin des ses jours – quoi que je ne savais pas encore si je lui faisais un cadeau ou pas, de cette manière-là...

-Je vais croire en ce rêve...et je vais croire en toi.

Cette fois, un doux baume se rependit sur mon cœur. Il cessa sa course effrénée, se calma peu à peu, et me rendit pour la toute première fois heureuse d'exister. Heureuse de pouvoir exister pour quelqu'un d'autre, heureuse de pouvoir redonner foi en la vie à une personne qui pensait tout avoir perdu. Et ces mots, ses mots... Étaient de loin la plus belle récompense que je pouvais espérer obtenir de sa part. Ou peut-être son sourire radieux, avec cet air de reconnaissance extrême, était ce que j'attendais le plus au monde ?
Moi aussi, je souhaiterais croire de cette manière en mes rêves. Moi aussi, je souhaiterais être capable de croire en ces paroles que je venais de prononcer, et de les appliquer à mon propre cas. Nous étions tous acteurs de notre destinée... Alors pouvais-je l'être, moi aussi ? Pouvais-je l'être sans paraître insolente ou arrogante ? J'aimerais être capable de me dire « Moi aussi, je peux accomplir mes rêves ! », mais pour ça, fallait-il seulement que j'arrive à y croire... Et y croire, quand on est moi... Quand on est « Aoi Amazaki », ce n'est pas simple. Je dirais même carrément impossible. Une mission suicide. Mais pourtant... Pourtant oui, il fallait que j'y crois, moi aussi. Il fallait que j'y crois, et que je continue de lui tendre la main, de l'épauler, de le réconforter, de le soutenir. Ce n'est que comme ça que ça marchera un jour.
« Merci de croire en moi », c'est ce que je souhaiterais être capable de lui dire, à présent.

-Fais-moi visiter ce village tiens! Et je veux savoir tout ce que tu as à me dire sur cet endroit! Je suis prêt à t'écouter jusqu'au bout.

Je souris gentiment à mon tour, apaisée comme je ne l'avais jamais été. C'est fou ce qu'un sourire peut changer votre vie.
Je marchais à ses côtés avec lenteur en direction du village, souhaitant lui montrer en passant où se trouvait le lac, la forêt et le champ de fleurs.

- Ahah ! Pour commencer... Est-ce que tu as été mis au courant sur les particularités de Terrae ? Si ce n'est pas le cas, je peux toujours le faire, lui fis-je, enthousiasmée à l'idée de pouvoir discuter des dons que l'on pouvait recevoir à Terrae.

De plus, j'avais tellement hâte de lui montrer ce que je savais faire ! J'étais presque capable de voler, à présent ; ou, du moins, flotter à quelques centimètres du sol. En espérant que mes longues heures de travail n'aient pas été vaines... J'aurais été déçue de finir assise dans la neige. Et le pire, c'est que je suis certaine que mes pouvoirs allaient me laisser tomber dès que je les aurais utilisés, les fourbes !
Je repris néanmoins, un air boudeur sur le visage :

- Par contre, si jamais tu trouves que je parle trop, dis-le moi, s'il te plaît ! Parfois je m'emporte trop...



Je vole en #F54759
##   Mer 29 Fév 2012 - 22:03
Matheo Runon

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Matheo Runon
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Je la regarda longuement. Durant tout le temps où je m'étais exprimer, elle n'avait rien dit. Tout le temps où mes pensées se battaient entre elles, elle n'avait rien dit non plus. Je sentais pourtant qu'elle voulait me dire des choses et je le sentais vraiment bien, j'arrivais à percevoir ce qu'elle voulait me dire. Je voyais des choses belles comme "je serai là pour toi" ou " tu n'es plus seul maintenant". Elle n'avait pas besoin de me le dire, je le voyais...je le voyais au fond de ses yeux. Je captai ses pensée et ses ondes bénéfiques, qui apaisaient mon coeur comme un oiseau se posant sur une branche. J'avais la sensation d'être un bouton de rose, sur lequel on souffle un courant d'air chaud pour me faire éclore. J'aimais cette sensation. J'aimais cette chaleur qui envahissait mon corps, mon coeur et mon âme! J'y prenais plaisir.
Je posa sur elle mes yeux d'azur. Ils étaient encore légèrement humides à cause des larmes qui avaient précédemment coulées, surement rougis également. Ils me picotaient un peu en plus, je devais avoir l'air complètement ridicule. Je frotta avec force mes paupières pour essayer de les essuyer et étira un léger sourire quand j'aperçus son visage. Son si doux visage s'était illuminé quand je lui avais dit qu'à présent, je croyais en elle. J'y voyais le véritable désir d'être utile à quelqu'un, comme si je l'avais libéré d'un doute ou d'une mélancolie qui la rongeait depuis longtemps. C'était en tous cas l'impression qu'elle m'avait donné. Je me sentais comme si je lui avais donné quelque chose de précieux, quelque chose qui lui tenait à coeur. Elle me faisait me sentir mieux de cette même manière, me faisant sentir que mon attitude, loin d'être déplacée, lui apporté du bonheur et cela me réjouissait pour elle.

Elle retrouva bien vite le sourire et s'avança à ma suite dans la neige, dans le froid de la nuit sur cette nouvelle terre. Je jeta un rapide coup d'oeil à ma montre. C'est bon encore environ 2 heures de disponible avant que les premiers rayons n'éclairent Terrae. Je me tourna vers elle avec un doux sourire et pencha légèrement la tête sur le côté, laissant la douceur gagner mon regard également. Lorsqu'elle me conseilla de l'arrêter si jamais je l'ennuyais parce qu'elle parlait trop, je secoua rapidement la tête et enchaîna en rigolant:

-Non non, ne t'inquiètes pas, lui dis-je J'adore ton enthousiasme, alors ne te réfrène pas.

Je lui fis un petit clin d'oeil, pour lui faire comprendre que je la taquinais tout en lui faisant comprendre que sa voix ne me dérangerait strictement pas. Au contraire, j'avais envie qu'elle me parle, d'entendre sa voix afin d'en retenir tout les sons, toutes les nuances, pour la retenir définitivement. Cette voix qui me faisait du bien et qui m'apaisait, tout en me faisant sentir que j'étais bien. Une voix qui me faisait du bien. Une personne que je souhaitais garder au près de moi.

Je fronça légèrement les sourcils lorsque me parle de la spécialité du lieu. Oui, le master qui m'avait accompagné m'avait parlé de cela. Il m'avait dit en quoi ça consistait mais...

-On m'a parlé de cette école, enfin le master m'en a parlé, précisais-je. Toutefois, il ne s'est pas étendu sur le sujet donc la seule chose que je sais vraiment, c'est que les élèves de cette école possèdent d'étranges capacités.... Je ne sais pas trop comment le comprendre.

Je rigola à la fin de ma phrase, me tournant vers elle dans le but de quérir des renseignements.
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Une nuit à Terrae [ Privé]

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