Je lui tendais mon sac et il s'empressa d'enfoncer son gros paquet de piles dedans. Bordel ça pesait une tonne. C'était affreux.

– Oh, merci beaucoup, miss. Pour récompenser votre générosité, laissez-moi vous offrir une glace.

Il me lança un petit clin d’œil et me tendit son bras. Je le fixais, incrédule. Que voulait-il ? J'explosais de rire en détaillant sa position, quel numéro alors celui-là. Un vrai cinéma à lui tout seul. C'était amusant et agréable.

– D'ailleurs, tu veux que je le porte, ou tes petits bras musclés pourront s'en accommoder ?

Il souriait à nouveau. Ce petit sourire que je voyais depuis un moment maintenant. C'était presque une habitude à force de le voir coller sur son visage. Je ne pouvais m'empêcher de sourire à mon tour. Je soulevais le sac des mes épaules et le passais autour des siennes. Je ne croyais pas que j'allais faire ça. Nous étions toujours à l'entrée de la boutique en plus. Le vendeur nous regardait vraiment d'un air désespéré, c'était amusant.

- Je crois que mes petites jambes ne pourront pas s'en accommoder elles.

Je me plaçais dans son dos, prête à sauter. Allez, si je me loupe je suis morte. Il fallait que je saute adroitement sur son dos et hop, c'était parti. Mais il faisait au moins 15 bons centimètres de plus que moi, ça allait pas être de la tarte. Même si mon habilité au patinage m'aidait fortement sur ce coup-ci.

- J'accepte la glace hein. Il doit y en avoir pas trop loin. Montre-moi ta force et je te dirais où elles sont ! ris-je avant de lui sauter sur le dos.

Je cramponnais mes bras sur ses épaules, tentant tant bien que mal d'enrouler mes petites jambes autour de lui... Peine perdu, mes mains glissaient sur sa chemise. Je me sentis partir en arrière et j'entendis le vendeur émettre un petit cri d'horreur. Je heurtais violemment le sol et regardais au dessus de moi.

Ah oui je venais d'éviter le coin de la caisse, effectivement, c'était dangereux. Je me redressais légèrement, je portais ma main à mon dos en riant. Mon dieu cette honte monumentale. S'il ne se moquait pas de moi franchement, je ne savais pas ce qu'il lui fallait pour rire.

- T'es trop grand. Tu fais chier, dis-je en rigolant.

Je m'étais quand même fait un peu mal. Tant pis. Ça passerait. Je riais et me laissais retomber sur le sol en grimaçant légèrement.

Je l'entendis éclater de rire et me relevais face à lui, en souriant. Je ne retenterais pas la chose. Impossible. Je n'avais pas envie de tomber une seconde fois.

– C'est toi qui est minuscule, crevette ! T'as de ces idées, toi... Non mais tu t'es vue ?

Je le regardais, faisant semblant d'être outrée. Moi la crevette ? Genre ! Mais c'était lui le géant ouais. Manquait plus que ça !

- C'est toi le géant ! Moi j'ai une taille tout à fait recevable. Et mon idée était géniale jusqu'à ce que ta chemise décide de me prendre en traître et de me faire glisser, dis-je en faisant une petite moue que je perdais rapidement au profit d'un nouveau petit éclat de rire.

Alors que je m'apprêtais à repartir à ces côtés en marchant, il se baissa au sol et posa un genou à terre. Vous voyez ? Comme les princes dans les contes pour enfants. Je retenais difficilement un petit rire moqueur et le laissait parler, observant sa soudaine petite taille.

– Allez, viens, grimpe. J'ai pas envie que tu te rompes le cou, ce serait une trop grande perte pour l'humanité et on pourra plus rire de tes bêtises.

Je souriais et m'approchais doucement. J'hésitais légèrement avant de finalement me décider. Je posais mes mains sur ses épaules avant d'enrouler mes bras autour de son cou en m'asseyant sur son dos. Je voulais être sure de ne pas chuter une seconde fois. J'avais déjà assez mal au dos comme ça avec une chute.

- Et quelle perte ! Tu ne pourrais pas avoir de glace et en plus tu n'aurais pas tes piles. Je te sauve la vie, avoue !

Lorsqu'il se leva, j'avais légèrement raidit mes membres, il était vachement grand. Il s'excusa auprès du vendeur. Comme si c'était ma faute. C'est lui qui était trop grand et qui a besoin de piles. Pfeuh.

Nous sortions finalement, il se pencha légèrement pour que nous passions la porte sans encombre, et je penchai quand même la tête, posant mon front sur son crâne, pour être sure de ne pas m'assommer. Ah. Ses cheveux étaient doux.

– Tiens, je me demande qui est le plus lourd entre toi et ton sac... Une idée ?  Allez, guide-moi vers le divin marchand de glace, Ô grande prêtresse de la maladresse !

Je me redressais, un peu trop vite à mon gout, me cramponnant à sa chemise par simple acquis de conscience, et fis une petite moue. Un cinéma à lui tout seul hein ?

- Nan mais dis que jsuis grosse aussi ! ris-je doucement. Passons. Alooooors... Les glaces hein...

Je fis semblant de chercher dans ma petite mémoire, en fait, j'observais rapidement les alentours pour tenter d'en trouver un. J'avais dis ça sur le ton de la rigolade tout à l'heure. Je ne pensais pas qu'il le prendrait au sérieux. J'étais bien moi maintenant...

- Ah ! Heu... Là tu tournes... A droite ! Et après... Awi. A droite encore. Puis, on verra la grande glace en carton ! Allez. Avance Misa !

Je souriais, le taquinant un peu. Puis je posais ma tête sur son épaule, regardant les alentours sous un autre jour, une hauteur différente. C'était pas si mal d'être grand. Puis, pour être franche, la chaleur m’assommait, j'allais piquer du nez dans peu de temps si ça continuait. Courage. Les glaces seraient bientôt à nous !

Il gonfla un peu les joues, genre comme un gamin. Je rigolais un peu, laissant même une légère rougeur s'insinuer sur mes joues en entendant son allusion. Parce qu'il croyait peut-être que je l'avais voulu moi ? Manquer de lui arracher sa chemise ? Pfeuh.

Et je me laissais prendre à sa petite blague. Récupérer des piles sur un corps sans vie. Un peu glauque tout de même...

– Ça va là-haut, pas trop le vertige ?

Je souriais et lui affirmais gentiment que non. Tout allait pour le mieux, enfin, jusqu'à ce que ce gentleman fasse une petite blague sur mon poids, je fis semblant de me vexer, en réalité, ça m'amusait. Je ne supportais pas les filles qui faisaient cinquantes régimes et qui les rompaient cinquante-et-une fois. C'était idiot. On était comme ça, pas besoin de changer, on plaisait avec des formes. Et des formes je n'en manquais pas.

Je cherchais le glacier, tentant de garder contenance, j'avais dis que je savais où il était mais en réalité je n'en avais aucune idée. J'observais le haut des commerces, tiens, une mini glace en carton là-bas. Allez hop, j'indiquais rapidement à Misao l'endroit.

– Eh, je suis pas un cheval ! Je veux bien croire que je sois aussi génial, rapide et fidèle qu'un bel étalon, mais... Non mais non !

Je souriais et fis semblant de sauter comme on le ferait à dos de cheval, me risquant à lever une de mes mains en l'air, resserrant ma prise sur sa chemise de l'autre main.

- Allez bel étalon ! Ta récompense sera une bonne glace bien rafraîchissante !

Je riais un peu, le taquinant légèrement, et reposais ma main sur sa chemise. C'est bon, je ne risquais plus de tomber. Je reposais donc ma tête sur son épaule, admirant un peu les alentours de sa hauteur à lui. C'était pas trop mal en fait. Puis je fermais les yeux, profitant de la très légère brise qui venait s'écraser sur mon visage.

– Dis-moi, Roxy, tu as déjà reçu tes pouvoirs, toi ?

Les yeux mi-clos, je lâchais une de mes mains et la regardais. Depuis quand déjà ? Il me semblait que ça faisait un petit bout de temps, mais peut-être pas au final. Je soupirais discrètement.

- Oui. J'ai gentiment été affublé du feu, que je contrôle très mal, et de l'invisibilité, ça par contre ça va. Mon initiation a été terrible... J'espère que la tienne se passera mieux.

Je refermais les yeux, je ne voulais pas vraiment y repenser. J'avais foutu le feu à la salle, Hideko c'était amusée à me faire tout réparer moi-même, elle m'avait donné de l'énergie... J'avais plutôt bien réussi l'invisibilité... Je ne me souviens plus de rien après ça. Le trou noir. Je m'étais pathétiquement évanouie. J'étais nulle...

- Tu peux me poser si tu veux. Je voulais juste t'embêter un peu. T'étais pas obligé de me porter vraiment.

J'avais perdu un peu de mon enthousiasme. La chaleur assommante ne me donnait pas non plus envie de sauter partout. Misao devait mourir de chaud, il me portait, il faisait deux fois plus d'efforts.

Je relâchais ma prise sur sa chemise, je pensais descendre, mais mon corps ne bougea pas plus. J'étais pathétique en tout point, que ce soit à mon arrivée, lors de mon initiation, où là...

J'ouvrais les yeux et souriait. S'entraîner ensemble hein ? Ça peut être pas mal. Même si je risque de plus le blesser qu'autre chose. Je m'étais bien blessée seule en m'entraînant. Je rigolais légèrement, plus de honte qu'autre chose.

- J'ai foutu le feu à la salle Misao. Tu te ferais tuer en t'entraînant avec moi.

J'arrêtais progressivement de rire. J'avais perdu mon enthousiasme et je n'allais pas le récupérer immédiatement. Je ne le récupérais jamais vite, il me fallait un temps, un moment où je m'écrasais bien, où je me piétinais, avant de repartir et de sourire à nouveau énergiquement.

Je relâchais ma prise sur sa chemise, mais je n'eus pas le temps d'en faire d'avantage. Misao lâcha une de mes jambes pour attraper une de mes mains et la serrer contre lui.

– Tiens-toi. Et moi je t'ai dit que je le faisais. Je tiens toujours parole. Allez, un peu de courage ma belle. On est presque arrivés.

Il me fit un léger clin d’œil et frottant son nez contre ma joue. Je souriais et tournais rapidement la tête avant qu'il ne pivote à nouveau, pour rapidement faire un bisou sur son nez. Il rougissait, juste un peu, mais ça se voyait déjà bien sur sa peau pâle. Ça le rendait mignon, mais juste un peu. Et je me rendais soudainement compte de mon geste. Je rougissais et dissimulais mon visage à l'arrière de sa tête. Je me comportais avec lui comme si je le connaissais depuis longtemps, même avant mon arrivée. C'était drôle mais perturbant.

Alors que je commençais à perdre espoir. On tombait enfin sur ce glacier. Je lâchais un petit cri de joie, discrètement, même si Misao allait m'entendre, ma bouche était juste à côté de son oreille. Il se baissa progressivement et posa son genou à terre. Je descendis en faisant attention à ne pas lui mettre un coup sans le vouloir et regardai son dos. Mon dieu, il était trempé, ça faisait une tâche pas très classe, mais bon, on est en été, qui ne transpire pas ?

– On dirait qu'il reste des places. Alors, la balade était chouette ?

Je hochais vivement la tête et récupérais mon sac avant qu'il ne se relève trop. Puis je commençais à marcher vers le glacier. Il devait faire bon à l'intérieur. J'avais hâte d'y être et de déguster une bonne glace. Tiens, d'ailleurs je prendrais quoi ? Et Misao, il veut quoi lui ?

- La balade était géniale. Je n'en attendais pas moins d'un étalon tel que toi Misa. Allons chercher ta récompense , souris-je doucement.

La climatisation amena une bouffée d'air frais sur nos visages. Je soupirai d'aise en restant immobile un long moment. Puis, je m'avançais jusqu'au comptoir, où j'admirais avec un œil ébahi et soudainement enfantin, le nombre incalculable de parfum qui se dressaient devant moi. Il devait y avoir de la vanille, de la fraise, de la menthe, du chocolat, du caramel, de la crème brûlée, de la crème de vanille, et j'en passe. C'était le paradis.

Je posais mes petites mains sur la vitre, hésitant entre la quasi-totalité des parfums qui  s'offraient à moi. Je devais avoir l'air d'une gamine, mais j'avais toujours du mal à choisir entre différents bonbons, alors entre des centaines de parfums de glaces j'étais pas rendue. Bon... Partons pour.... Ah non plutôt ça... Ou peut-être ça...

- Mademoiselle ? Vous désirez ?

Je sursautai et saluai le gérant poliment. Heu. Ce que je désire. Hum... Aucune idée. Je lançais un regard à moitié désespéré à Misao, il fallait qu'il choisisse avant et me laisse du temps pour que je me décide. Pitié. Faites qu'il choisisse.

- Misao. Tu veux quoi ?

J'esquissais un sourire. Allez. Sauve moi la vie bel étalon, choisis et je prendrais le temps de me décider pendant que le glacier te préparera ta gourmandise.

Nous étions devant le glacier. Il m'avait fait descendre, grimaçant en décollant sa chemise recouverte de transpiration. Je m'étais retenue de rire, il avait été gentil de me porter jusque là, je n'allais pas en rajouter.

Pourtant, alors que je le complimentais pour la superbe balade, je le vis faire un demi sourire crispé. Ah, le surnom ne devait pas vraiment lui plaire. Une chose à garder en tête, ce pourrait être un bon moyen pour l'ennuyer, si l'envie me prenait.

Une fois à l'intérieur du glacier, le léger courant d'air frais venant balayer nos visages, je soupirais d'aise. Enfin les glaces, nous y étions. Je m'avançais jusqu'à la vitre qui me bloquait l'accès à d’innombrables parfums, tous plus appétissants les uns que les autres.

Je n'avais aucune idée de ce que j'allais prendre lorsque le glacier m'interrogea. Je me retournais alors face à Misao, il devait choisir en premier, pitié. Je vis ses yeux aller du glacier, aux parfums, à moi, aux parfums, au glacier. J'eus peur de devoir choisir rapidement, mais il se décida, pour mon plus grand bonheur... Qui ne fut que de courte durée.

– Hum... Une glace deux boules s'il vous plaît. Citron framboise.

Framboise, c'était trop bon ça. Il m'en fallait une comme ça, ou alors je piquerais dans la glace de Misao ? Il me sourit, je n'avais pas eu le temps de réfléchir à ce que je voulais. Je le fixais, une petite moue d'incompréhension sur le visage. Il ne m'avait pas laissé le temps de regarder les parfums. Que choisir ?

- Moi ? Une fraise melba. Mais, vous pouvez mettre une seconde boule vanille, au lieu de celle à la fraise, s'il vous plait ?

Je raffolais de la glace vanille, ce devait même être la seule que je mangeais. J'observais le glacier préparer nos petites coupes de glaces. Je me léchais les lèvres sans y faire attention, j'avais hâte de manger ma glace, il faisait trop chaud.

- Voilà ! Votre fraise melba avec deux vanilles, fraises et chantilly.

J'attrapais délicatement la coupe, des petites étoiles dans les yeux. Oh que oui j'avais hâte de la déguster. Je me retournais et cherchais une table, il y en avais une, dans le coin gauche, pas trop près de la vitre donnant sur la rue. Génial.

- Misao. Là, ça te va ?

Je lui indiquais la table d'un petit mouvement de tête, ma cuillère déjà en bouche. Je n'attendis même pas de réponse au final, j'étais déjà assise, en train de déguster ma glace lentement, il fallait en profiter au maximum, nous n'allions pas rester ici après, on retournerait dehors, sous la chaleur écrasante... Arg.

- Misao, pendant l'initiation, j'ai pas que foutu le feu. J'ai aussi contraint Hideko de me donner un peu d'énergie parce que j'étais complètement morte après avoir réparé les dégâts.

Je soupirais et tendis ma cuillère juste devant son nez, faisant semblant d'avoir un air sérieux.

- Et j'ai fini par m'évanouir comme une loque. Tu peux aussi rajouter que la dernière fois que je me suis entraînée... J'ai fait exploser une vitre qui a atterri dans mon bras droit. Je suis sure que tu contrôleras tes pouvoirs mieux que moi, finis-je par dire en rigolant un peu.

Pourtant, j'étais vraiment une des plus nulles concernant les pouvoirs, surtout le feu. Que je me souviens de Zach qui le contrôlait et arrivait à faire fondre la glace sous ses pieds... Ça me déprime. Je doute y arriver un jour, mais bon, nous verrons bien. Pour le moment, je me contentais de savourer ma glace avec Misao.

Je me retenais de répondre à son "Je suis pas un géant." parce qu'en vérité, avouez qu'il en est un, un putain de géant. Parce qu'en plus il est japonais, comme Hideko évidemment, alors forcément, forcément faut qu'il me dise ça quand on sait que les japonais sont affreusement petits. Je fronçais légèrement le nez, un peu agacée, ou peut-être épuisée, quand sa grande main vint joyeusement ébouriffer mes cheveux.

- Moi ? Non.

Je détournais légèrement la tête pour fixer la devanture des magasins devant lesquels on passait. Gênée, et puis quoi encore, j'ai juste chaud avec ce soleil de plomb, et puis mes cheveux aussi me donnent chaud, voilà. Alors la climatisation de la salle d'arcades est plus que bienvenue, même salvatrice, hop, rougeurs disparus. C'est parfait.

– Tu veux faire quoi en premier ? Je te suis.

Je souriais en coin et retint un petit rire, oh quelle joie, merci Misao, me laisser le choix pour démarrer, petit génie va, j'espère que transpirer un peu plus ne te fait pas peur... Oh mon dieu oui, je sens qu'on va s'amuser. C'est moi qui vous le dit.

- Je suppose que tu n'as rien contre une petite partie de Dance Dance Revolution. Regarde, il n'y a personne en plus, c'est parfait. N'est-ce pas Misa-chan ?

Oui, je tenais ma petite vengeance, lui qui semblait tant détester la transpiration il allait être servit, et puis là au moins j'étais sure de gagner, certaine même, je gagnais toujours.

- Bon, pour être équitable je te propose un deal. Celui qui perd choisit la prochaine partie. On en fait cinq, histoire d'être départagés à la fin. Que le meilleur gagne c'est ça ? ♥

Et c'était parti, une fois sur le plateau, chanson en route, les flèches qui défilaient, mes pieds qui suivaient, avec un peu de difficulté au début, mais toujours mieux que ceux de Misao que j'observait de temps à autre. Mon dieu je vais gagner avec tellement d'avance et de classe, bravo.

Et bien sur ça n'a pas manqué. Victoire de Roxanne Tessier avec un sacré écart de score. Même si soudainement je regrettais le choix de la partie, la chaleur était encore plus insoutenable et un bon verre d'eau fraiche aurait été le bienvenu. Je haussais les épaules et pris mon sac pour en sortir ma bouteille avant de la tendre à Misao pour qu'il survive.

L'après-midi était passée incroyablement vite. J'avais gagné au DDR, pour se venger Misao avait joyeusement choisi un putain de jeu de Tétris merdique, non parce que oui, vous allez pas me dire que choisir un jeu où tu dois empiler des blocs merdiques qui tournent jamais comme tu veux c'est cool. Non, franchement, j'ai perdu, oui, c'était une évidence vu la façon dont je râlais, je suis sûre qu'il l'a fait exprès. Quoi qu'il en soit ça avait été à moi, et paf, un jeu de tir, parce que je savais que j'étais bonne, parce que j'avais l'expérience du tir à l'arc, mais aussi de l'essai avec l'arme à feu d'Elena, c'était pas si mal. D'ailleurs, c'était incroyable la vitesse de réaction de Misao, vous avez déjà vu Lucky Luke en vrai ? Non ? Bah moi oui, et je peux vous dire qu'au début ça avait été affolant, j'ai même cru que j'allais perdre, mais la grande Roxanne ne pouvait pas perdre. Même si le score avait été vachement serré, un truc du genre... Une dizaine de points d'écarts ? Je crois que si Misao avait pu avoir des fusils à la place des yeux j'aurais été trouée de partout.

Puis est venu l'avant dernier jeu, celui choisit par les bons soins de Misao qui semblait avoir compris que j'étais complètement nulle côté stratégie, réflexion, logique, et que je n'étais pas patiente. Un jeu de course, non mais honnêtement, c'est bien un truc de mec ça, la course, genre, t'asseoir sur une moto en plastique qui bouge dans tous les sens histoire de bien te déconcentrer, et faire un temps record. Non mais... Oui, j'ai perdu. Evidemment. Quoi d'autre. C'est d'ailleurs pour ça que maintenant, je me baladais entre les consoles pour chercher de quoi me racheter une dignité.

- Misao, j'ai trouvé ! Ca te va ?

Vous voulez savoir ? Hé bien, Mario, voilà, je savais même pas si j'en trouverai mais c'est bien là, un superbe jeu d'arcade, Super Mario, deux joueurs, parfait. On verrait bien ce que ça donnerait n'est-ce pas ? J'étais sûre de gagner là, avouez qu'un jeu comme ça, il faut avoir l'habitude d'y jouer pour gagner. En espérant que Misao n'ait pas plus l'habitude que moi, hein ?