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Pourquoi est-ce que tu as arrêté de briller pour moi ? (Pv : Aoi)
##   Mar 9 Juil 2013 - 15:39
Aëlita Stones

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La nuit était tombée. La lune s'était levée, mais avec une telle lenteur que j'eus cru un instant qu'elle n'apparaîtrait jamais. Et les étoiles... Les étoiles répondaient "Absentes".
Je ramenai mes genoux contre moi, assise comme une pauvre clocharde sur le sol. J'enfouis ma tête dans mes genoux, fermant les yeux, songeant un instant à Light... A mon amour perdu, que j'allais peut-être ne jamais revoir. Allais-je devoir me tuer ? Après tout, qui m'assurait qu'il était encore en vie ? Hideko ? Après ce qu'elle m'avait fait, comment pouvais-je croire qu'elle l'avait laissé en vie lorsqu'elle était venue me chercher ? Elle était stupide et naïve de penser me faire croire ça. Je n'étais plus l'idiote que j'avais été, et je n'allais plus tomber dans le panneau.
Je finis alors par sentir quelque chose de chaud couler sur ma joue. Un profond sentiment de vide m'envahit, et je serrais encore plus fort mes genoux dans mes bras, comme si cette étreinte allait miraculeusement m'être rendue par l'homme de ma vie. Je me pinçai ensuite la lèvre inférieure et tapai du poing au sol en réalisant que jamais, jamais plus je ne le reverrais. Cette pouffiasse m'avait volé ma vie ! Elle m'avait tout pris ! Je la haïssais... Mais je la haïssais tellement !
Un courant d'air passa et je me protégeai immédiatement en augmentant la température de mon corps. Hors de question que j'ai des frissons ou ce genre de débilité humaine ! Je n'étais plus humaine désormais. C'était fini. Depuis que j'avais tué cette fille, et que j'avais ces pouvoirs... J'étais passé au stade supérieur. Et dans un sens, j'espérais que, peut être, Hideko le réaliserait et se coucherait à mes pieds pour me supplier d'épargner sa lamentable petite école de princesse. A ce moment là, je lui écraserais la tête contre le sol à l'aide de mon pied, ferait ramener son stupide petit ami et son... enfant, et je les tuerais devant ses yeux. Moi elle m'avait privé de Light. Et m'avait empêché de pouvoir rêver, ne serait-ce qu'un jour, d'avoir peut-être un enfant. Alors pourquoi y aurait-elle droit, elle ?
Ce sentiment de tristesse et de peine que j'avais éprouvé quelques instants plus tôt finit par me quitter alors que je relevai le regard sur la lune, les étoiles étant encore absentes dans le ciel. Je ne devais pas les mériter, va.
C'est alors que, l'oreille aux affûts et mes sens aux aguets, je sentis une présence arriver sur le toit. Mais non ! Non non non, pas ENCORE ! J'en avais assez qu'on vienne me déranger ! Qu'on me prenne ma liberté, mes petits moments à moi, j'en avais vraiment marre qu'on m'empêche de me perdre dans mes pensées. Je n'avais vraiment droit à rien ici ou quoi ?! Quand est-ce que ça allait arrêter ?!
Un garçon débarqua sur le toit. Je m'étais placée sur le côté du mur qui encadrait l'escalier qui menait au toit. J'apparus derrière lui. Il n'avait rien dit, il n'avait rien fait. Il était juste... Là. Je lui sautais dessus et l'étalai au sol. C'est là que je croisais son regard, la lune se reflétant à l'intérieur. Des yeux bleus... Des cheveux blonds. Un visage aux traits fins... Et une affinité...
Je sentis les larmes me monter aux yeux quand je remarquai les particules électriques qui tentaient de crépiter autour de son corps. Non. Non... Il n'avait pas le droit de me faire ça. La ressemblance était frappante. Trop douloureuse. Il n'avait pas le droit de lui ressembler ! D'être comme lui !
Alors qu'il reprenait son sang froid, se sentant sans doute rassuré face à mes larmes, pensant que ça allait arrêté, il tenta de se téléporter, geste que j'interrompus immédiatement en appuyant ma main sur son torse pour le plaquer au sol. Non... Non... Je ne pouvais pas te laisser vivre. Je ne pouvais pas... Te croiser chaque jour serait trop dur. J'aurais pu me contenter de te laisser vivre un bon moment à l'hôpital, mais je... n'en avais pas envie. Je ne pouvais pas faire ça. Et puis...
Un sourire triste naquit sur mes lèvres. J'essuyai mes larmes, et fermai mes yeux un instant.

-Tu m'as vue pleurer... Comment pourrais-je te laisser vivre ?

A cet instant, je sentis son corps s'agiter sous ma main. Je rouvris les yeux et lui adressai un sourire tendre. Comme si j'enterrais Light. Les étoiles étaient peut être absentes ce soir, mais la lune suffisait à éclairer sa bouille d'ange.
Je passai une main sur son visage, et gardai l'autre sur sa poitrine. Ma main agrippa ses vêtements et serra fort sa peau. Son rythme cardiaque s'accéléra alors que son diaphragme ne parvenait plus à tenir le rythme. Il commença à devenir blanc, pâle, et à être secoué de spasmes. Son corps se souleva sous moi de manière irrégulière, alors que son coeur, après s'être accéléré, commençait seulement à devenir stable... Puis à s'arrêter.
C'est à cet instant que je sentis le regard qui était posé sur moi. Je n'avais même pas entendu la porte de l'escalier s'ouvrir, ni même senti la respiration ou l'énergie de cette gamine. Je m'arrêtais au dernière moment, et, toujours assise sur ce gamin, un genou posé à terre de chaque côté de son torse, je tournai la tête vers la brunette. Mon regard, ayant viré aux couleurs de l'avatar, se planta dans ses yeux noisettes. Je cessai de tenir son t-shirt à l'emplacement de son coeur et refermai mon poing, le tapant d'un coup sec sur son torse.

-Qu'est-ce que tu fais ici ? demandai-je à l'Etoile.

Les étoiles étaient absentes ce soir... Mais pas elle, visiblement. Elle aurait du suivre les conseils du ciel...


Calm down right now, please.

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##   Mer 10 Juil 2013 - 17:32
Aoi Amazaki

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La nuit vient tout juste de tomber, fade et sans lumière aucune dans le ciel. Accoudée comme une enfant au rebord de ma fenêtre, je laisse mon regard vagabonder dans l'obscurité, les écouteurs de mon mp3 dans les oreilles. Le son tendre et mélancolique d'un violon se déverse et coule comme une source dans mon esprit, me rendant certainement plus lucide qu'à l'accoutumée. Je n'ai pourtant pas envie de penser ; trop de choses me parasitent l'esprit. À chaque fois que je ferme les yeux, j'ai cette maudite tâche rouge qui se plante devant mes yeux.
La musique change, alors que la fin du morceau arrive, et j'abaisse brusquement les paupières. À chaque fois que j'entends cette musique, maintenant, je repense à ce crétin que j'aimerais bien dégager de ma tête. C'est débile, mais le regard qu'il a eu ce jour-là m'obnubile carrément. Je suis en train de virer complètement folle.
Je serre doucement le petit appareil contre moi puis coule un œil en direction de ma chambre plongée dans une légère pénombre. Seule la lumière de ma lampe de chevet me parvient. Pourquoi tout est-il si gris ?
Même s'il reste toujours cette satanée tâche rouge...
Je me laisse tomber sur mon lit, mes cheveux s'éparpillant autour de mon visage comme une auréole châtain clair. Dire qu'il lui a suffit de quelques mots pour me mettre dans cet état, c'est pathétique. Je suis pathétique, en fait. Je le déteste.
Mon bras trouve sa place sur mes yeux, pour m'éviter de fixer une tâche sur le plafond.
Une tâch--...
Rraaaah. Faut que je m'occupe, c'est impératif.
Je me redresse en soupirant et enlève mes écouteurs, les joues soudainement écarlates. On a pas idée de donner un visage pareil à quelqu'un d'aussi con, sérieusement... J'enrage.
Je contemple mes mains pendant de longues minutes, ne sachant trop que faire. À nouveau, je repense à cette merveilleuse fois où j'avais tenté de me couper la paume pour voir si ça marchait. Je suis nulle. Si je fais ça, même en le soignant après, je ne pourrais plus jouer du violon de la même manière. Un simple changement, un tremblement, et c'est une note qui disparaît. Aussi simplement que ça...
C'est tellement fragile.
Je me lève en poussant un nouveau soupir. J'ai besoin de prendre l'air, et une petite promenade dans les couloirs semble plus qu'indiquée. Je passe devant les portes de certaines personnes que je connais et étire un sourire à leur souvenir, notamment devant celle d'Allen, juste à côté de la mienne. Au moins une bonne nouvelle : il ne m'en veut plus et nous pouvons à nouveau nous voir et discuter un peu. Ça m'avait manqué...
Mes pas me guident en silence jusqu'aux escaliers, qui mènent aux étages supérieurs et inférieurs. Je décide de monter, mue par le désir de sentir le vent sur le toit. Là aussi, j'étire un sourire. Dire que j'étais allée jusqu'à en sauter pour me forcer à voler... J'en suis bien loin, à présent.
Je pousse lentement la porte entrouverte, alertée par un bruit sourd et un éclat de voix. La main sur la poignée, je me stoppe, le visage devenant livide au fur et à mesure que je réalisais ce qu'il se passait.
Une femme retient un homme, ou un adolescent, je ne sais pas, tout contre le sol. Il semble s'agiter, certainement pour qu'elle le lâche – et je ne comprends pas ce qu'elle fait, je vois juste sa main enserrer son haut. Puis, l'homme ne bouge plus, et il me faut quelques secondes pour réaliser qu'il est mort. J'aimerais empêcher ma main de s'agiter de tremblements, mais c'est de plus en plus difficile.
Mort.
J'y crois pas.
Son torse ne se soulève plus, et il ne bouge plus, inerte. On pourrait presque croire qu'il dort... Je sais pourtant que ce n'est pas le cas. Loin de là.
Je reste immobile, statufiée, incapable d'aller voir cette femme qui me paraît soudainement bien menaçante, malgré son visage humide de larmes, ni même cet homme étendu sur le sol, pour vérifier que je ne me trompe pas. Même si je ne suis pas dupe...
Piètre guérisseuse...
À cette pensée, mes yeux s'écarquillent, et je suis frappée d'une question qui ne devrait peut-être pas me tarauder à cet instant. Comment ? Comment il est mort ? Mais surtout, pourquoi elle a fait ça ?
Je sursaute avec force lorsqu'elle le frappe sur le torse, ses yeux plantés dans les miens. Je l'ai à peine vue faire.


-Qu'est-ce que tu fais ici ?

La froideur de son regard et la colère mêlée de tristesse s'y mélangeant me font reculer d'un pas, mâchoire crispée.

– Et vous ? je murmure, tétanisée. Pourquoi avoir fait ça ?

Je sens que c'est le moment de décoller, et de prévenir quelqu'un. Mais ce qu'elle vient de faire m'horrifie autant qu'elle m'intrigue.
Mes yeux se baissent sur le visage de l'homme à terre, illuminé par la Lune, et je suis prise de nausée.
Il devait avoir le même âge que moi.
Mes sourcils se froncent sous la colère soudaine, malgré mes tremblements.

– Pourquoi vous avez fait ça ?! je réitère avec plus de force, des larmes au bord des yeux.



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##   Dim 21 Juil 2013 - 14:35
Aëlita Stones

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L'éclat dans ses yeux disparut. Ses lèvres se mirent légèrement à trembler. Quelques mots s'échappèrent de sa bouche, mais je ne les entendais même pas, me focalisant sur toutes les expressions qui passaient sur son visage sans réussir à se figer.
Tout d'abord l'angoisse... La peur. Puis la peine. La tristesse. La panique... Ce mélange de sentiments fit naître un nouveau sourire sur mes lèvres. Un sourire neuf, accompagné d'un léger rire... Bien trop mauvais. C'était drôle. Revenons 20 ans en arrière... Je n'aurais jamais fait ça. J'aurais eu trop peur. En réalité j'étais... Bien trop naïve, quand j'étais gamine. Innocente, faible... Vulnérable. Quelques mots, de la peur, et je me rétractai. Comment avais-je pu me passer de l'acte de tuer quelqu'un ? Ce sentiment qu'on avait, quand une vie prenait fin entre nos mains était tellement... J'en jubilais à l'avance en pensant au joli minois de cette gamine se tordre de douleur alors que je venais lui apporter la délivrance. La chance de quitter ce monde plein de merde et de connerie, de haine et de peine. Après tout, je l'aidais... Je lui offrais un ticket pour le paradis.
Je sortis un instant de mes pensées, revins à la réalité, retrouvant le visage de cette enfant encore harmonieux, les pommettes roses et la voix fluette. Enfin... Pas tant que ça.
Lorsqu'elle répéta sa phrase, ça résonna dans mes oreilles. Je fronçai les sourcils, en écho aux siens déjà froncés, et la regardai avec colère. Pourquoi est-ce qu'elle aussi était obligé de me déranger ?! Elle piaillait, c'était d'un désagréable ! Sa voix était stridente, empli de panique... Une véritable horreur. Est-ce que je ne pourrais jamais être tranquille ? Vraiment ? Fallait-il toujours qu'une plaie pareille se retrouve sur ma route ?
Je retirai mes mains du torse du jeune homme à qui je venais d'enlever la vie. Je posai un dernier regard sur lui, fière du résultat. J'avais fait ça si proprement... Pas une miette de sang. pas une éraflure, rien. Je soupirai en constatant qu'il n'avait pas été capable de fermer les yeux alors qu'il rendait son dernier souffle. Il détruisait toute mon oeuvre d'art, avec ses yeux ouverts !
Je fermai ses yeux, et lui murmurai un léger "Bonne nuit", avant de me relever et de me mettre face à la jeune... Air, apparemment ? C'est en tout cas ce que j'avais senti.
Ses yeux, embués de larmes, me fixait alors qu'elle haletait légèrement, encore prise par la panique, ne sachant trop comment réagir. Je la fixai quelques secondes en silence, savourant cette peur, avant d'esquisser un sublime sourire en coin. Je ris.

-Et bien, ma petite chérie, qu'est-ce qu'il t'arrive ? Tu as peur ?

Je m'approchai d'elle, et caressai sa joue avec le dos de ma main, laissant glisser mon index et mon majeur jusqu'à son menton. Je la regardai avec un sourire doux, presque maternel. Je remontai ma main jusqu'à son front, et rapprochai mon index de mon pouce. Je penchai un instant la tête sur le côté.
J'attendis une seconde... Deux...
Et relâchai la pression. Ma pichenette la ramena dans la cage d'escalier et la fis dégringoler une dizaine de marches. Alors qu'elle chutai, je fermai les yeux, et chantonnai quelques notes aigus. Je souris, et marchai d'un pas sûr vers elle, arrivant à nouveau à ses côtés. Je m'accroupis face à elle, et grâce à mon pouvoir de marionnettiste, je la poussai à ramener sa main vers son coeur, la posant à plat sur sa peau. Je lui souris.

-Tu es guérisseuse, n'est-ce pas ? Soigne-toi alors. Montre-moi ce que tu sais faire, déclarai-je dans un sourire, alors que mon regard devenait sombre, empli d'une excitation folle.

La torture... Voilà ce que j'avais fini par apprécier encore plus que le simple fait de tuer, grâce à Hideko...


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##   Mer 24 Juil 2013 - 18:02
Aoi Amazaki

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S'il y a bien une chose qui m'effraie plus que la scène qui s'offre à mes yeux, c'est celle que je lis dans ceux de cette femme. Leur couleur est iridescente, tantôt rouge, tantôt dorée, tantôt argent ; je peine à comprendre ce changement. Mais la haine que je lis au fond de ses prunelles me fait trembler un peu plus d'effroi. Finalement, je crois que courir serait peut-être la meilleure option à prendre... si je ne souhaite pas finir dans le même état que ce type.
Je l'observe fermer ses yeux, murmurant quelque chose qui ne me parvient pas. Immobile, je tente un pas en arrière ; mais rien à faire, mes jambes ne veulent pas bouger.
Si faible, Aoi.
Elle se lève, se met face à moi. Je ne tremble plus, tout simplement parce qu'aucun de mes muscles ne peut se permettre de bouger. Je n'y arrive pas, alors que je m'exhorte à m'enfuir. Trop tard, hein ? Je suis clouée sur place par la force de sa colère.

-Et bien, ma petite chérie, qu'est-ce qu'il t'arrive ? Tu as peur ? 

Mon cœur s'accélère, et je me retiens de déglutir. Je n'ai pas peur. Je suis terrorisée.
Je soutiens pourtant son regard sans fléchir, magnétisée par ces couleurs vives et mouvantes. Qu'est-ce que ça veut dire ? Il ne faut pas avoir de sixième sens pour comprendre que là, la situation est vraiment pourrie. Je sens très mal la suite.
J'attends, la peur au ventre, de savoir ce qu'il m'arrivera. La femme s'avance vers moi d'une démarche féline, gracieuse ; mais pas de cette grâce douce et fraîche qu'on les ballerines, mais plutôt d'une grâce sauvage et guerrière, presque violente. Je frissonne lorsque le dos de sa main rencontre ma joue dans une caresse trompeuse ; mes yeux s'écarquillent lorsqu'elle attrape mon menton, comme pour me jauger.
Juger si je suis digne de vivre ?
Pourtant, son regard est si doux... Comment une telle violence peut-elle se dégager d'une telle enveloppe ?

Je déglutis lorsqu'elle porte sa main à mon front, et une seule pensée me traverse en cet instant, comme une flèche empoisonnée : je vais mourir. C'est une certitude terrifiante.
Une seconde. Puis deux. Il m'en faut cependant un peu plus pour comprendre ce qu'il vient de m'arriver. Je sens mes pieds quitter le sol et mon corps être rejeté vers l'arrière, avant d'atterrir violemment dans l'escalier que je dévale avec quelques gémissements de douleur étouffés. Ah. Les escaliers. Moi aussi je vais mourir comme ça ?
Ma tête a heurté l'une des marches, faute à pas de chance, et un liquide poisseux macule déjà mes cheveux. Je suis par-terre, dans une position terriblement douloureuse pour chacun de mes membres. À en juger par la douleur que je ressens, j'ai dû me casser quelque chose. Quoi, par contre... Tout mon corps souffre, et je suis à moitié assommée. Je crois que ça ne pourrait pas être pire.

Cette femme est Titan.
Mais elle est aussi Guérisseuse, de ce que j'ai vu. Et a tué quelqu'un avec son pouvoir...
Je ne comprends pas.
J'ai mal.

Un certain temps se passe avant qu'elle ne revienne auprès de moi ; combien de temps ? J'en sais rien. Il faut simplement que j'aille chercher de l'aide. Sinon je vais finir dans le même état que...
Un toussotement étranglé s'échappe de mes lèvres, et je reprends peu à peu conscience de ce qui m'entoure. Difficilement. Sa voix aiguë me transperce les tympans comme la sonnerie d'une alarme et je peine à comprendre ce qu'elle veut que je fasse. Lorsque l'information est enfin traitée, je pince les lèvres, sans pour autour déloger ma main. Elle veut que je me soigne ? C'est un piège, c'est ça ? C'est quoi ce sadisme évident que je lis dans sa voix ?
Pourquoi j'ai l'impression de ne pas avoir le choix ? Si je me soigne pas, je vais mourir bien plus vite. Et si je le fais... que va-t-elle encore me faire ?

Ma respiration est sifflante, et je me contente de fermer les yeux un instant. Une seconde de paix, avant de les rouvrir, et de faire face. Mon pouvoir, logé au creux de ma poitrine, s'étend déjà à tout mon corps. La douleur laisse peu à peu place à un sentiment rassurant de chaleur, mais j'ai comme l'impression que ce ne sera que de courte durée. Mes yeux virent à l'argenté alors que je tente de la repousser presque immédiatement à l'aide de plusieurs fortes bourrasques, et je fais une roulade sur le côté pour essayer de m'échapper. Probablement en vain. Ma main glisse automatiquement à mon cristal sonore, placé autour de mon cou, et je le serre avec force au creux de ma paume, comme pour me protéger. Je ne parviens qu'à descendre une ou deux marches en titubant, un bouclier d'air composé de plusieurs courants distincts comme derniers remparts face à sa fureur. Je sais que je ne tiendrais pas, mais je suppose que je ne peux pas rester allongée à attendre la morte.
Qu'est-ce que je dois faire, hein ? Je ne suis pas naïve au point de croire pouvoir la battre. Je n'ai rien de fort.



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##   Mar 6 Aoû 2013 - 20:05
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La sale petite peste. Quelle garce !
Repoussée en arrière, j'heurtai un mur alors qu'elle roulait sur le côté et s'éloignait. Elle porta presque instinctivement la main à... Qu'est-c'est que ce truc ? Je ressens autre chose qu'un pouvoir de guérison... Est-ce que c'est elle qui m'a sonnée en m'envoyant valser ?
Entrant dans une rage folle, je l'observai se créer maladroitement un bouclier avec l'air, quand je sentis quelque chose couler sur ma joue. Je portai ma main sur ma peau et sentis quelque chose de gluant... Chaud... Du sang ? Mes yeux s'affolèrent alors que je léchai mon doigt, sentant un frisson me parcourir l'échine. De l'adrénaline. Enfin. C'est qu'elle me donne du fil à retordre, cette gamine. C'est bien intéressant tout ça...
Je me pinçai les lèvres et affichai un sourire mauvais, et joyeux en même temps. Je sentais que j'allais m'amuser, là. Enfin un peu d'animation !
Alors que la gamine titubait en arrivant à la troisième marche, je sautai à côté d'elle, me servant de l'air pour faire un plus joli bond. Question d'esthétisme. Ma chute créa un léger séisme dans le bâtiment, certainement dû à ma force de Titan que je ne contrôlai pas vraiment, dans l'instant. Je fouillai un instant dans ses pensées alors que ma main choppait ses cheveux pour l'empêcher d'aller plus loin, sentant par la même occasion son bouclier me ronger la peau. Tcht.
Je la ramenai à se tourner vers moi et je la lâchai. Un grand sourire naquit sur mes lèvres.

-Alors ma puce... Que dirais-tu de mourir comme ton ami...? Dans des escaliers.

Un léger rire s'échappa de mes lèvres alors que je me soignai la main, plongeant mon regard dans ses beaux yeux en amande devenus gris. Je lui offris un joli sourire.

-On peut même aller dans cet escalier, si tu veux. Il parait que je peux aussi me téléporter ! déclarai-je en m'avançant de nouveau sur elle.


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##   Jeu 8 Aoû 2013 - 11:40
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J'aimerais croire qu'elle ne me suit pas, qu'elle ne me fera rien de plus. Pourtant, cette certitude est déjà ancrée si profondément en moi que je ne peux pas m'y soustraire. J'entends une petite voix dans ma tête, enfantine, qui chantonne déjà ma mort. Pourtant j'essaie de maîtriser mon affolement aussi parfaitement que possible. Difficilement, mais les résultats sont là. Je ne pleurerai pas, et je ne m'effondrerai pas en tremblant comme une feuille.
Puis, elle s'envole, atterrit près de moi en faisant trembler tout le bâtiment. Évidemment. Pas de discrétion. À quoi ça servirait ? C'est commun, des gens qui se battent. Sauf qu'elle, elle n'est pas normale. Sa main m'attrape les cheveux sans douceur pour me tourner vers elle. L'incompréhension mine mes traits lorsque je la vois se soigner, me confirmant dans mes doutes. Et bien plus encore lorsqu'elle lâche sa bombe.

-Alors ma puce... Que dirais-tu de mourir comme ton ami...? Dans des escaliers.

La panique se lit quelques secondes dans mes prunelles. Des souvenirs remontent à la surface alors que je me colle contre le mur pour me retenir de tomber sous la faiblesse soudaine de mes jambes. Du temps où j'étais encore au lycée, où je me faisais encore harceler par tous ces types. Par Lui, qui était encore pire que les autres, et qui avait posé les mains sur moi de la manière la plus écœurante qu'il soit. Du temps où la seule personne proche de moi, à l'époque, me souriait encore avec tendresse.
Puis je revois la scène. Eux deux, se battant. À cause de moi, de ce qui était arrivé. Et là, il tombe de la rambarde, atterrit plus bas, en dévalant les escaliers. Les craquements de ses os, de sa nuque.
Et, enfin, le silence.

-On peut même aller dans cet escalier, si tu veux. Il parait que je peux aussi me téléporter !

Télépathe. Téléporteuse. Sûrement sensitive, sonore, morphe et tout le reste aussi. Je ne sais pas ce qu'elle est... je ne sais pas non plus qui elle est. Ce qui est sûr, c'est qu'il lui suffirait d'un rien pour séparer ma tête de mon corps. Ce serait peut-être la mort la plus douce qu'elle puisse me procurer, à bien y réfléchir.
À ses mots, néanmoins, plus que de me focaliser sur ses pouvoirs, je me focalise sur ce qu'elle m'a dit. Cet escalier. Cet escalier, bon sang, mais qu'est-ce que je m'en fous. Fais ce que tu veux. Fais ce que tu veux, mais...

– Ne parle plus jamais de lui.

Je retiens mon insulte. Mon regard est froid, toujours luisant de peur, mais surtout de ressentiment. Mon bouclier se fait plus puissant, mes bourrasques plus violentes pour la faire reculer et l'empêcher de m'atteindre. Je ne veux pas m'abaisser à hurler à l'aide.
Enfin, pas tout de suite.

– Je sais pas pourquoi tu fais ça, mais si tu veux le faire, alors vas-y.

Ne crois cependant pas que tout sera si simple.
Je me propulse d'un bond au bas des marches à cet étage, tout en lui envoyant plusieurs lames d'air acérées. Il faut que je gagne du temps. Je sais pertinemment qu'elle doit être au courant de ce que je veux faire, mais tant pis. C'est trop dur de ne penser à rien. Il faut que je trouve un Master, sinon je vais finir en charpie.
C'est dans des moments comme ceux-ci que j'aimerais bien avoir mon sabre. Pas celui de Maman, le mien, qui m'attend sagement à la maison. Le fidèle compagnon de mes doutes et incertitudes.
Et en ce moment, Dieu sait à quel point je suis terrifiée. Je n'ai pas encore décidé de mourir.

Je serre le cristal dans ma main, détache la lanière d'autour de mon cou en tirant dessus d'un coup sec. Il faut que j'atteigne cette maudite porte.



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##   Mar 13 Aoû 2013 - 13:13
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Mes yeux rencontrèrent ses prunelles froides, glacées. Si un regard pouvait tuer, je serais déjà transpercée par des milliers de balles. Mes lèvres s'étirèrent d'un nouveau sourire. De plus en plus excité par l'idée de sentir son cou entre mes mains. Sentir son pouls s'arrêter sous mes doigts. Mes pupilles s'agitèrent. Je devenais folle.
Ses bourrasques étaient de plus en plus violente, de plus en plus agressive. Toute sa colère se rejetait contre moi, passant à travers ses pouvoirs, renforçant leur puissance. Son instinct de survie lui donnait une nouvelle force. Tandis que cette réaction de sa part faisait naître en moi une nouvelle force totalement opposée...
Elle souhaitait survivre. Je souhaitais tuer.
Repoussée contre le mur, la tête de profil, je sentis mon tympan vibrer. Sale gamine ! Garce. Je vais te faire la peau. Mais rassure-toi, va... Je te laisserais tes yeux pour aller pleurer dans les bras de ta mère. Et là, je tuerais ta mère. Puis, enfin, j'achèverais de te voler ta vie. Et enfin je serais satisfaite.
Elle commença à s'éloigner en courant et quand mes tympans cessèrent enfin de me faire mal, je pus percevoir ses pensées... Qui me firent sourire. C'est là que j'eus l'idée la plus brillante de la soirée. La plus amusante à réaliser aussi.
Je me remis plus ou moins de mes blessures, ne prenant pas le temps de me soigner, laissant le sang couler le long de mon bras, laissant une longue traînée rouge goutter sur le sol.
Je fermai les yeux un instant, et projetai une image claire dans la tête de la jeune Aoi. Alors qu'elle serrait avec une force désespérée son cristal, j'attendis qu'elle cligne des yeux pour faire naître dans son esprit la porte de sortie à quelques mètres à peine. Quelques mètres... J'exagère. Deux pas.
La fin de ses problèmes. L'échappatoire.
Je rouvris les yeux, et tendis qu'elle se cognait contre le mur, perdue dans l'illusion je fis claquer ma langue dans ma bouche. Je descendis les marches jusqu'à elle, et posai une main sur son épaule.

-Tourne toi... lui soufflai-je, utilisant mon pouvoir de Sonore pour la forcer à se tourner.

Une fois que ce fut fait, je posai mon pied sur le sien, et utilisant ma force de titan, lui broyai tous les os. Le craquement me réchauffa le coeur. Quel bruit agréable... Ses yeux gris, adorables, me fixaient avec une peur palpable. Je ris.
Ma dernière attaque fut certainement le coup ultime. Entourant ma main d'une lame d'air, je lui transperçai le ventre.
Son cristal, dans sa main, tomba au sol, plus scintillant que jamais.


Calm down right now, please.

Pourquoi est-ce que tu as arrêté de briller pour moi ? (Pv : Aoi) 1731187120-a-lita-signature
##   Mar 20 Aoû 2013 - 22:32
Aoi Amazaki

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Emploi/loisirs : Te soigner après ta dernière connerie.
Humeur : Vous voulez la version longue ou la version courte ?

Un battement de cil. C'est le temps qu'il m'aurait fallu pour atteindre cette porte, si un obstacle invisible ne m'avait pas sauté dessus avant que je n'y parvienne. Un craquement désagréable se fait entendre lorsque je constate que je viens de... foncer dans un mur. Tout bêtement. Et la porte, évidemment, n'est pas ici.
Je ne sais pas ce qu'il y a de pire. De m'être fait avoir si facilement par une illusion, ou d'y avoir cru pendant un instant. D'avoir cru pouvoir m'en sortir comme ça. Finalement, je vais peut-être mourir ici – et personne n'en saura rien. Enfin, jusqu'à ce que quelqu'un se décide à monter jusqu'au toit. Mais il n'est pas si fréquenté...

Une main se pose sur mon épaule, et sa voix m'oblige à me tourner vers elle. Un peu sonnée, je la fixe sans émotion, avant de sentir mon ventre se tordre d'angoisse devant la folie que je lisais dans ses yeux. Non, même pas de l'angoisse. Simplement une terreur sans nom. J'ai presque envie de fermer les yeux, en espérant pouvoir les rouvrir et me rendre compte que tout ça n'est qu'un affreux cauchemar.
Quelle perte de temps...

Son pied se pose sur le mien. Et il ne lui faut qu'une seconde pour m'en briser tous les os. Un horrible cri m'échappe malgré moi, et je me laisse tomber sur le mur derrière moi sous le coup de la douleur. J'ai à peine le temps de laisser échapper des larmes de souffrance que je sens un éclair glacé se loger dans mon ventre, le transperçant avec profondeur. Une lame. Une lame d'air. Mon élément.
C'est assez paradoxal. Ce même élément qui me berce et me protège depuis plus de deux ans me tuera, finalement.
Sous la surprise, la douleur surtout, je lâche mon cristal, qui s'échoue je ne sais où à nos pieds. Je m'écroule au sol lorsqu'elle se recule, toujours adossée au mur, la tête dodelinante et la vision brouillée. Je tente de ne pas perdre conscience, de faire affluer mon pouvoir jusqu'à ma blessure la plus grave. Mes pupilles se posent sur ma main, que j'appuie sur mon ventre avec désespoir, mais sans vitalité. C'est rouge... Du sang. Partout. Le sang qui s'écoule sans stopper, le flux qui ne veut pas se calmer, et la douleur, là, partout, dans ma tête et mes tripes. Elle résonne à mes tempes, et je fixe le vide sans rien comprendre, sans pouvoir faire quoi que ce soit à part prier pour ne pas crever comme ça.

Mes paupières s'abaissent avec lourdeur, au bout d'un temps indéfinissable. Je lutte, pour préserver cette dernière lueur de vie au fond de mon cœur. Pour Mitsuki. Pour Allen. Pour Maman. Papa, aussi. Et pour tous les autres. Noah, Shizuru, Tomoe-sensei, Hideko-sensei ; même pour cette tête brûlée d'imbécile.
Ma dernière pensée est pour cette femme qui se consume de folie. De l'incompréhension.

Puis brusquement, plus rien. Le néant.



Je vole en #F54759
##   Sam 28 Sep 2013 - 16:47
Allen K.Wilder

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Emploi/loisirs : Je vous jure : j'adore répondre à des questions.
Humeur : Ca me donne l'impression d'être... Ben pas inutile quoi. J'ai l'impression qu'on s'intéresse à moi, et c'est gratifiant !

Le casque sur les oreilles, The Offspring à fond dans les tympans, les yeux fermés, profitant du vent du soir qui se glissait par la fenêtre de ma chambre, je laissai mes pensées vagabonder à droite et à gauche, repensant à mes dernières journées ici, à Terrae. Je tentai de faire un point sur ma vie, mêlant les bonnes et les mauvaises nouvelles, cherchant un objectif à atteindre. Car oui, ces derniers jours, je m'étais demandé, bêtement, en fait, quel était mon but dans la vie ? Qu'est-ce que j'aurais aimé faire plus tard ? Vers où tout ça me conduisait, entre autre. Et la réponse ne m'avait pas paru si évidente que ça.
Quand j'étais arrivé, ce que je souhaitais plus que tout, c'était prouver que mes parents étaient en vie. Les retrouver et reprendre ma vie avec eux. Mais depuis ces dernières années, ça avait changé. Tout d'abord parce que maintenant, je savais qu'ils n'étaient pas morts. Qu'ils étaient nichés en Alaska, dans un chalet un peu étrange, mais qu'ils étaient bel et bien en vie. Et ça, ça avait bien modifié mon objectif. De plus, je m'étais habitué à Terrae, et si je souhaitais revoir mes parents, est-ce que j'aurais voulu aussi vivre avec eux à nouveau ? J'aimais ma mère, et mon père, mais ça changeait tout. Surtout que... Haha. Maintenant, si mes parents revenaient, me reprenaient... Ils devraient aussi emmener Matthew. Car il n'avait plus de mère. Et Papa... Et bien Papa était aussi son père.
Je poussai un large soupir, rouvris les yeux et tournai la tête pour la poser sur le ciel qui s'était bien assombri depuis que j'étais là, allongé dans mon lit à rien faire.
Petit à petit, tentant de penser à autre chose, ne voulant pas trop me démonter à me dire que je n'arrivais même pas à trouver un but à mon existence -dit comme ça en plus, on dirait un vieux mec de film dramatique...- je laissai mes pensées se perdre ailleurs, se focalisant sur Nana, June, puis Aoi, et nos retrouvailles, histoire de retrouver un peu le sourire.
Je visualisai parfaitement son visage, l'air heureux et soulagé qu'elle avait fini par arborer, l'étreinte retenue depuis trop longtemps qui nous avait retrouvé.
Et puis, soudain, je fus pris d'une violente douleur au ventre. A l'épaule, à la tête, la nuque, le front... Comme des blessures qu'on m'attribuait à distance. Autour de mon cou, le cristal d'Aoi se mit à briller avec une intensité folle, et je me redressai avec peine dans mon lit, l'estomac tordu dans tous les sens, une anxiété grimpant en moi à une vitesse incroyable.
Je posai les pieds par terre, me levai et titubai jusqu'à la porte de ma chambre que j'ouvris avec une peine mesurée. A partir de là, la douleur que je ressentais me parut si forte que je n'eus absolument pas conscience de tout ce qui se passa. Mon regard se vida, mes jambes s'élancèrent ; je traversai les couloirs sans même savoir ce que je cherchai, où j'allais, tout cela jusqu'à ce que j'arrive dans la cage d'escalier du toit. Je m'élançai dans les marches alors qu'Aoi tombait. La rattrapant avec peine, je levai les yeux vers la femme qui se trouvait face à elle, un sourire carnassier étirant ses lèvres. Aëlita... Cette putain de...
Mes yeux virèrent à l'argent, alors que le cristal que j'avais autour de mon cou se mettait à rayonner de milles feux. Je baissai les yeux sur Aoi, et je sentis mes forces m'abandonner petit à petit, son cristal se réduisant à vue d'oeil. Son coeur... Il était en train de s'arrêter de battre... Je ne voulais pas. Je ne voulais pas !
Mes pouvoirs explosèrent et j'aperçus vaguement Aëlita s'envoler au loin, être expulsée. Son rire trancha l'air une dernière fois avant que dans un souffle, elle me fisse parvenir un simple petit "Laisse la mourir, va.".
Puis elle disparut. Téléportée, probablement. Je m'en fichais. Je n'en avais absolument rien à faire d'elle. Rien du tout.
Serrant maladroitement Aoi contre moi, je sentis bientôt de grosses et lourdes larmes chaudes couler le long de mes joues, s'échouant dans ses cheveux, alors que je m'appliquai à poser encore et encore ma main sur ce trou béant dans son ventre. le sang qu'elle perdait, elle... Elle... Non ! Non, je ne voulais pas qu'elle meure ! Je le refusais, je ne voulais pas, je...
Mon coeur se serra. Je la regardais avec insistance, fixant mes yeux sur ses paupières closes.

-Ouvre les yeux... Aoi, ouvre les yeux, je t'en prie. Aoi ! Aoi !!!

Je m'étais mis à hurler, criant au monde au désespoir. Nan. Elle n'avait pas le droit de mourir. Elle n'avait pas le droit de me laisser vivre sans ce petit rayon de joie, ce sourire qui me réchauffait sans cesse le coeur. Elle n'avait pas le droit de s'en aller alors qu'on venait de se réconcilier ! On était enfin bien... Ca allait enfin mieux.
Je me souviens, l'espace d'un instant, de la conversation que nous avions eu, sur ce garçon qui l'avait embêté, sur Zero. Une conversation d'amis. Non... De meilleurs Amis.
Jusque là, je n'avais toujours eu que Mitsuki. Mais encore là c'était différent. Je... Je pouvais parler avec Mitsuki, mais c'était différent. En réalité, nous passions plus de temps à déconner, à nous amuser... Alors qu'avec Aoi... Avec Aoi je... J'avais le sentiment de pouvoir parler de tout. De pouvoir lui évoquer mes craintes et mes mauvais pressentiments. De pouvoir l'écouter me raconter ses petits malheurs. J'avais envie de la protéger, d'être toujours là pour elle. Et là je... J'avais... J'avais terriblement échoué. L'échec qui allait lui causer la vie.

-NON !
hurlai-je en me mettant à lui agiter les épaules, le cristal d'Aoi disparaissant dans ma main.

C'est là que je remarquai qu'une équipe de Masters, guérisseurs et tout le tralala était arrivés. Sans doute alerté par mes cris, ou bien la puissance de cette fille ou... En réalité je ne sais pas. Je ne sais pas et je m'en fous. Ils me prirent Aoi des bras et je me mis de nouveau à crier, leur ordonnant de me la rendre, les obligeant à la laisser dans mes bras. Mon pouvoir de Sonore se mit à agir tout seul et à plusieurs reprises, alors qu'ils tentaient de reprendre Aoi, ils finissaient par la laisser dans mes bras. Mes yeux étaient vides, embués des larmes. J'avais l'impression de perdre la vie à petit feu, allant rejoindre Aoi. Les infirmières semblaient inquiète, embêtée, mais je refusais de leur laisser Aoi. Mes sanglots devenaient bruyants et déraisonnables. J'étais incontrôlable, perdu, comme un naufragé échoué sur une île déserte, ne sachant pas encore ce qu'il allait devoir faire pour survivre. Mes yeux se fermèrent un instant, et je serais Aoi contre moi, les mains poisseuses, remplies de sang, la peau collante et remplie de sueur, commençant à se tâcher de sang elle aussi, complétant mes vêtements. J'étais paniqué, perdu, livré à moi-même. Je goûtai enfin à la dure réalité de la vie. Je goûtai cette injustice en pleine face. Je perdais la raison, je crois même.
Finalement, il me semble que c'est la directrice qui arriva pour mettre fin à ce caprice. Son bras se recouvrit d'un tatouage étrange, elle posa deux doigts sur ma tempe, et je perdis connaissance dans un râle de douleur, mêlé à de la tristesse et à la détresse. Aoi... Aoi... Tu n'as pas le droit de mourir.
Alors que je fermai les paupières, une dernière phrase arriva à mes oreilles, et je tombai dans la brume. "Elle s'est remise à respirer...".
Je me réveillai à l'hôpital. Sans doute pensait-on que j'avais aussi été blessé. Alors que l'infirmière quittait la pièce, j'arrachai les perfusions de mon bras. Je passai la tête à travers toutes les portes de l'hôpital, et trouvai enfin celle d'Aoi. J'y entrai et m'approchai de son lit. Elle dormait encore... Je pris sa main dans la mienne. Un homme était endormi dans un lit à côté d'elle. Il me fit penser à Nana, quand elle avait été brûlée entièrement... Je secouai la tête.
J'allais la tuer. Cette fille... Aëlita. Cette salope. J'allais lui faire la peau. Je la haïssais. Elle avait touché et abîmé tout ce qui m'était cher. Est-ce qu'elle le faisait exprès ?!
Lorsque je fus bien rassuré de voir la poitrine d'Aoi se lever et se baisser normalement, je quittai l'hôpital, les yeux brûlant de colère, argents.
Elle allait payer pour tout ce qu'elle avait fait.


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