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La flamme qui brûlait dans cette bouteille et sur les lèvres. [Swann♥]
##   Dim 13 Avr 2014 - 11:47
Swann Howard

Personnage ~
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► Doubles-comptes ? :
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Swann Howard
Terre au pouvoir solaire
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Date d'inscription : 16/12/2012
Age : 28
Emploi/loisirs : Rêver, écrire, criser
Humeur : Instable

Je me rendais compte désormais que mes mains, et même tout mon corps, était aussi froid que ce carrelage qui engourdit les pieds mouillés sortant de la douche. Je jetai un coup d’œil fatigué à ma main : elle tremblait ?! Était-ce parce qu’un frisson douloureux se faufilait son mon habit, ou plutôt était-ce cette angoisse de ne pas savoir quoi faire ? Je me retrouvais là, avec le gilet de Noah sur les épaules, devant l’immense porte me séparant du reste du monde. Le monde entier, et, de l’autre côté, Noah, et moi, seuls, dans le secret total. Était-ce dangereux ? Sûrement. Était-ce plaisant ? Les mots me manquaient. La raison venait toquer à ma porte, après que la fête ait eu lieu, la grosse ambiance, les confettis qui collent aux yeux, la chaleur qui monte à la tête et qui rend fou. Elle venait, levait son bras, et, d’une magie féroce et ténébreuse, plongeait la petite soirée dans l’obscurité totale, nous rappelant que la pénombre est confortable. Et pendant que ce sombre bal vibrait dans ma tête, je tentai de comprendre la raison qui avait animé ces baisers. D’un état d’ivresse joviale, la gêne, puis la colère, et enfin, la tendresse, avaient noyé ce pauvre petit cœur, qui craque, qui craque. C’était… terrible. Le saut d’humeur, comparable à un saut dans le vide, avec un élastique, qui se tend et se détend, comme l’humeur. Je fermai les yeux et m’adossai contre la porte, face à Noah, assis sur le radiateur chaud, comme ses fesses.

Seulement, je sentis une force me claquer contre le mur. La porte, le dernier rempart avec le reste du monde, venait de rompre, d’exploser, simplement d’ouvrir ! Une fille et un garçon entraient, Aurélie et Erwan, qui se stoppaient net. La jolie blonde, plus grande que moi, prit un air suffisant, le genre désagréable que l’on ne fréquente jamais, et s’étonna :

« Qu’est-ce que… Ah, les Terres ! Attendez, vous êtes les deux gars qui se sont embrassés, ricana-t-elle ? Haha, c’était tellement drôle ! Bon maintenant ce n’est pas tout ça mais… On pourrait avoir la salle de bain ? »

Je ne me sentais simplement pas d’humeur à riposter, à lui faire remarquer que ce faux-air malin lui donnait un aspect facial bien stupide, et, au fond, qu’elle avait l’air conne. Je sortais de la salle de bain, en prenant le soin de distancer Noah, qui n’avait pas l’air de m’emboîter immédiatement le pas – en fait je ne regardais même pas –, j’avançais, déterminé, vers la porte. La soirée touchait à sa fin pour moi, je devais partir, il le fallait, coûte que coûte. M’enfuir. Loin de tous ces gens.

Soudainement, un peu comme un toast tartiné de beurre et de bacon qui vous tombe sur la tête, je basculai en avant. Je parvins à rattraper la chute et prendre appui sur un meuble, posé là expressément pour moi. Un terrible mal de crâne rampait, je le sentais. Seulement, je connaissais cette sensation : les intrusions aléatoires. Ne maîtrisant pas tout à fait mes pouvoirs fraîchement acquis, ceux-ci avaient… comme développé leur propre conscience, décidant à leur bon vouloir imprévisible qui sonder et quand. Des voix se bousculaient, pas celles qui crient, qui hurlent, qui pleurent : les voix qui disent la vérité. La vérité évidente, trop crue pour ne pas être gobée stupidement.

« C’est vraiment dégoûtant. » ; « Je ne pensais pas qu’il pouvait faire ça avec un gars. » ; « Quel spectacle. Ça va faire des potins à raconter, tout ça. » ; « Swann et Noah sont si mignons. » ; « Ils devraient avoir honte. »

Je savais bien de quoi ils parlaient. Ils avaient raison, bien sûr. Je m’occultais l’évidence, bête comme je suis.

Alors, j’empruntais la porte, et je me mis à courir dans les couloirs sombres de l’internat, à peine éclairés, agité par ces voix qui me suivaient, et me rongeaient de l’intérieur. J’en voulais au monde entier, j’en voulais à Noah, ce salaud. Ce salaud que j’appréciais tellement, qui avait été si doux avec moi. Pourquoi être si attentif avec moi, après tout ?

Ma chambre demeurait dans le tel état que je l’avais laissée, avant de partir avec Noah, au début, juste pour trouver de quoi grignoter. Il était tard, je n’étais plus en mesure de lire l’heure sur mon réveil. Mes yeux étaient embués, brouillés, baignant dans une brume épaisse. J’avais laissé la fenêtre ouverte. Quel idiot. Il faisait froid. Comme dans mon cœur, comme dans ma tête, désormais calme, et non pas paisible. Les voix s’étaient tues. Mais qui avait apporté le bandage ? Personne. Vraiment, personne. Je pensais à Noah, encore lui. Il était devenu, en l’espace d’une soirée, mon obsession, ce qui coupe du monde, ce qui fait rire les autres, ce qui me rend heureux, mais aussi, terriblement malade, voire, déjà mort.


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La flamme qui brûlait dans cette bouteille et sur les lèvres. [Swann♥]

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