Je pourrais le faire ! Nan peut-être pas... Mais si ! Non... Si ?! Non. SI !
Bon, ok, je suis peut-être pas capable de sauter de toit en toit comme ça, comme un beau gosse, mais avouez... Avouez que maintenant que j'ai des pouvoirs, ce serait clairement easy ! Donc après tout, je pourrais devenir un super héros, nan ?! Je quitte discretos Terrae, et je deviens le Superman de... Pas Tokyo, ce serait trop risqué. Mais pourquoi pas... Londres ! Nan, ça me rappelle Matthew. Paris ?! Ouais, comme ça, je monte en haut de la tour Eiffel et je fais le fou !
Ou alors... New-York ! J'escalade la Statue de la Liberté ! OWI.

-Dis moi Allen, tu pense que Hideko serais d'accord si je lançais un journal de potin à Terrae...

Oups...
Je tournai la tête vers Huo, intrigué, et arquai un sourcil. J'avais oublié que j'étais pas tout seul. Je m'étais teeellement perdu dans mes pensées, sur mes perspectives d'avenir, que j'avais zappé le bar. Mince alors... Par contre, je vais bien terminer mon verre quand même. Avant d'avoir le hoquet et de repartir honteux, comme un alcoolique, dans ma chambre. Hey, je devrais essayer de voler dans cet état, ça doit être MEGA drôle !
Ahem, bref, sinon... Huo, Huo, Huo... Hideko Hideko Hideko... Hey, ça commence par H et ça finit par O dans les deux cas... Coïncidence ? Je ne crois pas ! Il m'a dit quoi déjà ? Attendez, il a essayé de la pécho ?! Hum, non, calme-toi Allen, c'est pas parce que les prénoms se ressemblent à mooort que c'est ça qu'il a dit.
Ah, oui ! Journal de potins. Vous voyez, j'ai écouté ! Bon, maintenant, une réponse. Allez allez allez...

-Si tu parles pas d'elle et que tu limites la casse, ouais j'pense...

Pis j'adorerais le lire moi ! Comment ça je suis une fille ?! C'est l'influence de Mitsuki ! Comment ça elle est plus... virile que moi ? Vos gueu**s! HUM. Calme-toi chou. Tu t'énerves Allen, intérieurement en plus, c'est la lose, donc calm down !
Cela dit, j'espère que je serais pas en couverture du premier numéro. "Une Etoile bourrée à Terrae, la honte des Anciens !" Hahaha. Je suis pas bourré, faux.

-Tu ferais ton espion dans Terrae pour récolter toutes les infos ?

A en voir son regard, je trouve que je devrais me méfier. Nan mais il a l'air super vicieux ce mec ! Et comment ça se fait que son nom me revient pas, hein ?! Tcht. Ca m'énerve. Enfin bon, passons, hein. C'est quoi l'idée qu'il a eu ? Et j'espère qu'il laisse pas trop traîner ses oreilles non plus hein ! Nan mais parce que sinon je vais devoir commencer à faire attention à ce que je dis !
J'ai encore rien dit de compromettant, hein ? Rassurez-moi.

-C'est quoi cette merveilleuse idée ? lui demandai-je.

Mon regard bascula sur l'horloge du bar, qui trônait au dessus de toutes les bouteilles d'alcool. Je soupirai en constatant l'heure. Mon Dieu quoi, il commence à être tard ! Faudrait que je me taille. Crayon. Hahaha, trop drôle Allen.
Nan, sinon, sérieux, ta gueule. Hum.

-Et fais attention, hein, fais pas trop traîner tes oreilles non plus...

Ouais parce que ce sourire en coin me plaît paaas du tout.
Bon, sinon ! Dans cinq minutes je décolle. Littéralement. Ce sera beaucoup plus amusant de rentrer en volant.

J'écoutais le rouquin d'une oreille distraite, ayant véritablement du mal à me concentrer sur les mots qui sortaient de sa bouche. A plusieurs reprises, je dus faire un extrême effort pour empêcher mon regard qui le fixait de se dissiper et de tomber dans le vide.
Finalement, il me fit un signe d'au revoir et je compris qu'il partait. Je hochai alors la tête et levai maladroitement une main à mon tour, à son attention.

-A la prochaine, laissai-je échapper d'une voix hasardeuse.

La seconde d'après, je me perdais à nouveau dans mes pensées. Mes yeux se fixèrent sur le liquide qui trônait dans mon verre. Je le fis tourner encore, encore, encore et encore, inlassablement, m'hypnotisant. Ce n'est qu'après une interpellation du barman que je relevai la tête après un sursaut de surprise.

-Vous devriez rentrer monsieur.

Je voulus dans un premier temps lui dire que j'étais assez grand pour prendre des décisions tout seul, quand son image se dédoubla d'un coup et que je compris qu'il était temps pour moi d'aller m'étaler dans mon lit. Je pris la peine de payer (j'allais d'ailleurs bien pleurer en voyant le montant de mes dépenses le lendemain !) et je partis donc.
Franchissant la porte du bar, je m'accoudais docilement à un poteau attendant... Que le temps passe. Les pensées sombres qui m'avaient amenées ici ce soir revinrent me hanter et je pestai dans la joie et la bonne humeur, shootant dans une canette vide qui traînait sur le trottoir. Je parvins alors à retrouver un bon équilibre sur mes pieds, et je fléchis les jambes avant de bondir et de m'envoler avec une grâce hors du commun. Je tombai quelques secondes plus tard sur le sol dur de la route, et soupirai de lassitude. Je pourrais même pas aller voir Aoi pour qu'elle soigne mes blessures parce qu'il faudrait que je justifie la présence de ces blessures, ce qui était clairement la honte... Je m'assis alors en tailleur sur le sol et fixai le sang qui commençait à perler de mon bras découvert. C'est beau le sang... C'es doux, c'est fluide, c'est rouge... Ca a cette légère odeur de fer... J'adore !
Je fus pris d'un vertige et je posai immédiatement ma main sur le sol pour me reprendre, fermant les yeux, soufflant doucement. Non non Allen, tu t'évanouis pas ici. Tu vomis pas non plus.
Mon dieu je me sens mal.
Après une durée indéterminée qui me sembla durer des heures, je remarquai une présence à côté de moi, totalement floue, qui m'aida à me redresser. L'identité de mon sauveur resta longtemps inconnue, puisque ce sauveur avait gardé la capuche de son suit sur la tête. Il me força à me relever, et, oh, miracle, me téléporta... Dans ma chambre ? Dis donc, haut level de téléportation, et en plus, il sait où est ma chambre ! Ah, non, je lui ai dit... Je lui ai dit ? No memories. Ahlàlà, je suis dans un état...
Il me déshabilla de mon pantalon, me jeta ma couverture sur la tête, et après avoir déposé une bassine à côté du lit et un verre d'eau sur ma table de chevet, disparut de la même façon qu'il était apparu face à moi.
Mon mystérieux inconnu était un véritable ange... S'agissait-il de mon ange gardien...? Je ne le saurais probablement jamais, mais c'est sur cette pensée douce et agréable que je parvins à m'endormir, rejoignant Morphée au fin fond de la nuit.