- Que dirais-tu de t’entrainer avec moi ? Cela serait plaisant n’est ce pas ?

- Cela me plairait énormément, en effet ! souris-je, heureuse comme jamais.

Je grimaçai néanmoins un peu.

- Bah... Quand même, si...

Ses paroles me réconfortaient autant qu'elles me rassuraient, mais je n'étais pas tout à fait convaincue pour autant. Même si elle était Master, elle pourrait être blessée... Je suis sûre qu'elle pourrait l'être. Je suis sûre que j'arriverais, de n'importe quelle manière, à la blesser. C'est pour ça... Que je ne préfèrerais pas, en réalité. Mais comment dire non à cette femme si gentille ? Comment lui dire non ? Je ne m'en sentais pas capable, et je ne le voulais pas...
Néanmoins, cette manière de parler sans cesse de pouvoir gigantesque ou je ne sais quoi avait le don de me déranger un peu. Pas que cela m'agace, mais je ne sais pas... Je n'y crois pas vraiment. Comment est-ce que je pourrais être aussi puissante qu'elle le dit ? Ce serait impossible. Mais bon...

- Oui, ça me plairait vraiment. Mais... Je ne veux quand même pas vous blesser, alors... Je préfère tout de même y aller petit à petit.

Je souris toute de même, heureuse malgré tout. Cette femme avait quelque chose qui me rappelait énormément ma mère... Je ne sais pas en quoi. Même leur affinité était différente, alors... Pourquoi avoir toujours cette impression là ?

- Oui, ça me plairait vraiment. Mais... Je ne veux quand même pas vous blesser, alors... Je préfère tout de même y aller petit à petit.

Contente de sa réponse, je frappais dans mes mains en me réjouissant de ses dires. J’avais ma première élève privée, une petite, craquante et douée, que rêver de mieux pour un professeur !

- Nous avons tous notre temps devant non, et ce n’est pas parce que j’ai l’air fébrile que je le suis ! Je suis une camionneuse dans l’âme !

Me serais-je encore trompée d’expression, en tout cas, je voulais dire par là que j’étais costaude. Je ne flanchais que très rarement, la dernière fois remontait à un bon bout de temps à vrai dire. J’étais souple et agile, j’esquivais les attaques avec beaucoup d’aisance. Cela serait-il à cause de mes entrainements à l’épée ? Possible, une seule erreur et c’est la mort.

- Nous commençons dés que tu le désires, Aoi-Chan.

- Qu'est-ce que vous voudriez m'apprendre exactement, sensei ?

Prenant un air songeur, je n’avais pas vraiment songé à ce que je pouvais bien lui apprendre. Je ne pourrai sans doute par lui apprendre ma technique sonore avec mon épée, elle n’avait pas l’air du genre de personne à porter une arme sur elle.

- Premièrement, je crois qu’il serait amusant de voir la précision de tes futures attaques avec l’Air, je préparerai le terrain pour que tu puisses t’entrainer sur des cibles. Ca pourrait toujours être chouette !

Et voilà, il ne fallut qu’une seconde et des millions d’idées me parvenaient à l’esprit, je nous voyais déjà dans un lit paisible à s’entrainer, l’une contre l’autre et l’une avec l’autre.

- On va regarder sur tous les points, aussi bien force qu’agilité tout en passant par la finesse et la délicatesse. Si tu le désires, je t’apprendrai aussi à manier l’épée.

Lui souriant, je me relevais tout en lui tendant une main amicale.

- Je ne pourrai pas t’aider pour ton pouvoir de guérison, mais dés que j’ai une blessure, je viendrai te voir si cela ne te dérange pas. De cette manière, tu pourras aussi t’entrainer avec moi, non ?

Élève studieuse, j'écoutai attentivement ses explications. Puis, lorsqu'elle parla de manier une épée, j'eus un faible rire, me remémorant ma mère tenter de m'apprendre à manier un sabre que nous avions à la maison. C'était peine perdue, mais, à l'époque, j'étais encore une enfant...

- Pourquoi pas, ce serait chouette !

Ensuite, écoutant ce qu'elle me disait sur ma guérison, je lui souris et répondis d'un ton plutôt sûr de moi, mais tout de même chaleureux.

- De toute façon, si vous êtes blessée, que ce soit pour m'entraîner ou non, vous pouvez frapper à ma porte, je vous aiderais volontiers !

C'était ça, être guérisseuse, après tout... Aider les personnes blessées, quelles quelles soit. Aider les gens, les aider... C'était ça, pour moi... Même si ce n'est que par satisfaction personnelle, il faut toujours venir en aide à ceux qui en ont besoin, si nous le pouvons. C'est ce que maman m'avait appris. C'est ce que j'ai toujours fait, et ce que je ferais toujours.

- Miya-sensei... Merci beaucoup, pour tous vos conseils !

Je lui fis un énorme sourire. Finalement, cette journée n'était pas si nulle que ça !