Le rire d'Anya résonna comme un baume frais sur mon coeur et je ne pus m'empêcher de rire avec elle. Décidément, être avec elle effaçait mon caractère de merde. Attention, Kyle, tu t'adoucis ! Tu vas finir par apprécier Kei ! Ou pas, tout bien considéré. Il est bien trop agaçant pour être apprécié. Enfin bref, concentrons-nous sur l'instant présent. J'allais lui faire découvrir ma petite cachette !

Me rendant compte que mes longues jambes obligeaient presque Anya à courir, je ralentis un peu le pas. Pressé d'y être, je voyais la forêt approcher avec impatience. Anya, elle, rit à nouveau :

Kyle, tu m'amènes où là ?

Je lui fis un clin d'oeil et je ronronnais, amusé :

Tu verras~

Sur ce, le couvert de la forêt nous accueillit et je me mis à me déplacer d'instinct. La fraicheur de la forêt me faisait du bien, d'autant plus que je supportait mal le soleil malgré ma peau matte. Qui plus est, j'étais à l'aise dans cette semi-obscurité. Nous continuâmes de marcher un moment, la forêt se faisant de plus en plus majestueuse, jusqu'à ce que je m'arrête.

Devant nous, il y avait un petit chemin de terre battue de couleur chaude. Des taches de lumières doraient certains endroits sur le chemin. Et en levant les yeux, on ne pouvait qu'avoir le souffle coupé. Les arbres s'étaient inclinés légèrement au dessus du chemin, leurs branches s'entrelaçant par endroits. Ils semblaient s'incliner sur le passage de celui qui s'engageait sur le chemin. Le tout était baigné d'une lueur dorée féérique. Les yeux brillants, je regardais ma petite amie découvrir la première partie de ma cachette.

Je regardais mon Anya s'avancer dans cet endroit merveilleux. Un sourire aux lèvres, je me laissais aller à penser que, bon dieu, elle allait bien avec cet endroit. Des papillons battirent des ailes au creux de mon ventre lorsqu'elle se tourna vers moi, les yeux brillants comme ceux d'un enfant. L'amour que j'éprouvais pour elle grandit encore un peu au fond de mon cœur et une chaleur rassurante m'enveloppa. Je lui souris tendrement. J'aimais l'éblouissement qui illuminait ses beaux yeux.

C'est... Magnifique ! Comment tu as trouvé cet endroit ?

Mon sourire s'élargit lorsque je me souvint de la façon dont j'étais tombé sur cet endroit.

Je l'ai découvert par hasard, un jour où j'étais tellement fou de rage que j'étais partir courir dans les bois. Je m'en souviens, je m'étais perdu et ça m'avais encore plus mis en colère. Mais quand je suis arrivé là, je me suis instantanément calmé. Mais viens, ce n'est pas fini !

Je lui pris la main et nous avançâmes de concert dans les tunnel végétal. Le vert tendre des feuilles m'apaisait. Finalement, le tunnel déboucha sur une petite clairière. Celle-ci était tapissée d'herbe d'un vert clair éclairé par un soleil chaleureux. Au milieu de la clairière se tenait une souche brune qui semblait être vieille comme le monde. Et au milieu même de cette souche poussait une toute petite et fragile plante, comme la renaissance d'un arbre décidé à vivre et voir le monde grandir.

Le chant des oiseaux était lui-même en accord parfait avec la sérénité que dégageait cet endroit. M'avançant, je cueillis une fleur violette et la coinçais dans les cheveux d'Anastasya. Un sourire doux aux lèvres, je reculais et ouvrais les bras :

Voilà ma cachette secrète ! Bienvenue.

Anastasya me sourit lorsque je passais une fleur dans ses cheveux. Cette petite fleur, fine et sombre faisait ressortir ses incroyables yeux bleus. Je souris à mon tour, doucement. Un sentiment de tendresse vint étouffer la colère que j'éprouvais en tout instant. Mon cœur battait, et il battait pour elle, et elle seule. Mon amour pour elle devenait de plus en plus fort, harmonisant mon esprit chaotique. Et je me sentis vivant, comme jamais depuis longtemps. Plus vivant que pendant n'importe quelle bataille. Anastasya cherchait ses mots et cette expression de réflexion douce lui allait à merveille. Elle était une merveille, ma merveille, à protéger et défendre face à n'importe quoi. Elle prit la parole, et sa voix, comme une brise, caressa mon cœur d'une façon encore inconnue à mes yeux.

C'est magnifique, vraiment. Merci de me montrer ta cachette, je..

Elle s'interrompit. Inquiet, je me rapprochais d'elle. Elle passa ses bras à mon cou, me faisant frissonner d'un drôle de sentiment. Je sentais comme un essaim de papillons qui s'envolaient dans mon ventre. Elle se mordit légèrement la lèvre, réveillant un désir enfoui en moi. Je restais figé, de peur de faire un faux mouvement. Mon Anya finit par sourire et reprit :

... Je t'aime Kyle.

Tout mon être rugit ma victoire. Mon bonheur était complet. La jeune femme se dressa face à moi et je plongeais mon regard dans le sien, m'y noyant infiniment. Ses lèvres rencontrèrent les miennes et je m'abandonnais au feu qui me dévorait délicieusement. Je répondis rapidement à son baiser, fougueux. Mes bras passèrent dans son dos, au creux de ses reins, et je la serrais à le fois comme mon trésor le plus précieux et comme un papillon aux ailes fragiles. Je me détachais de sa bouche, le souffle court et murmurais :

Je ne te laisserais plus jamais partir, tu le sais ça ?

Je la serrais plus fort et posais mon front sur son épaule, m'inclinant au dessus d'elle.

Je sentis un souffle dans mon cou lorsqu'Anastasya sourit suite à ma "mise en garde".  Un frisson délicieux parcourut mon dos lorsqu'elle prit la parole :

Encore faudrait-il que j'ai envie de partir...

Mon coeur bondit de joie en l'entendant prononcer ces mots et je me surpris à sourire à mon tour. Soucieux de ne pas la gêner, je gardais mes mains sur sa taille et restais immobile. Son souffle se rapprocha encore de mon cou au point de me chatouiller l'oreille alors qu'elle rapprochait son corps du mien. Des frissons parcouraient mon échines à toute vitesse et une chaleur étrange s'empara de moi. Mon coeur accéléra lorsque le premier baiser d'Anya piqua ma peau. Elle traça le contour de ma mâchoire et descendit dans mon cou. Chaque baiser laissait dans son sillage une traînée de feu agréable. Je frémis lorsqu'elle toucha mon cou. Sa voir résonna, comme le ronronnement d'un chat :

Kyle... Je te promets que je ne partirai pas.

Je serrais les dents un instant et lui répondit, ma voix ayant baissé d'une octave :

Je te crois.

Je me baissais un peu et embrassais les lèvres douces de ma bien-aimée. Je commençais à perdre mes bonnes manières... Mes mains bougèrent dans que je m'en rende compte et passèrent dans son dos, sous son haut. La peau de son dos était veloutée, douce au toucher. Je ris doucement.

Tu sais que tu vas finir par me rendre taré ? Ronronnais-je.

Après tout, elle est MA Anya désormais. Et franchement, je la lâcherais plus. Je serrais mes bras et la rapprochais encore de moi jusqu'à ce qu'elle soit tout contre moi. J'avais du mal à garder les idées claires. Gnn. Anya amoi.

Le rire d'Anya résonna comme un grelot dans l'air doux de la clairière. Je plissais les yeux, joueur. Elle semblait heureuse, elle aussi, et ça me suffisait. Ses mains se posèrent sur mon torse et elle serra les poings. Je me rendis alors compte à quel point d'étais tendu. Je me détendis et laissais mes muscles se délasser. Elle sourit, presque espiègle et je me retrouvais par terre avant de comprendre quoi que ce soit. Je lui lançais un regard surpris alors qu'elle était dangereusement près de moi, mais il fut vite remplacé par un sourire en coin. Je soufflais sur son nez, doucement et elle baissa la tête, me mordillant le cou. Une traînée de flammes se répandit dans mon sang et sur ma peau et je fermais doucement les yeux de plaisir. Je l'enlaçais doucement et laissais échapper un ronronnement. J'embrassais le haut de sa tête. Elle murmura alors contre moi :

Et alors, ça poserait un problème ?...

Je mis quelques instants pour comprendre qu'elle répondait à ma question. Je fronçais doucement le nez et répondit, amusé :

Hum... Nah. Pas pour moi, mais qui sait ce qui se passerait ensuite..?

Je caressais doucement son visage et plongeais mon regard dans le sien.

Mais c'est trop tard, maintenant. La prévins-je, l'air faussement menaçant.

Les yeux brillants, je l'embrassais alors doucement et la serrais contre moi. Je laissais mes lèvres descendre doucement dans son cou en le frôlant, mes mains remontant lentement le long de son dos. Que décidera-t-elle à présent ?