Elle n'est pas très à l'aise, hein ? Bon, en même temps, j'imagine que le fait d'avoir ses pieds à plusieurs mètres au-dessus du sol, ça n'aide pas vraiment à être à l'aise ! Mais c'est avec le temps qu'on arrive à apprécier ça ! Il faut juste essayer de se faire confiance – dans ce cas précis, de me faire confiance – et le tour est joué ! C'est comme si on était rattaché avec un câble, mais que ce câble n'était pas vraiment palpable. Puis, après tout, je lui tiens toujours une main, alors ça devrait la faire déstresser, crotte alors… Comment ça, j'ai un peu de mal à capter les ambiances ? Ce n'est pas de ma faute. J'ai l'habitude de voler ! Elle, c'est une terre, alors j'imagine qu'elle doit avoir un peu de mal… Quoique, Huo aussi avait eu un peu de mal. Hmm. Peut-être que c'est juste pas dans les gènes humains… Mais si on s'habitue à voir des gens faire apparaître la foudre ou la pluie, on peut s'habituer à voler, vous ne pensez pas ? Moi je pense que oui ! La preuve ! Je n'aimais pas du tout ça, et puis… me voilà.

Pour faire passer un peu son trac, je préfère la lancer sur des sujets qui la passionnent davantage que le vide sous nos pieds. Son pouvoir de titan, par exemple. Elle me fait quelques démonstration et je l'observe briser une pierre puis la reformer avec un regard émerveillé. Voilà une chose que je ne pourrai jamais faire… Bon, je peux briser un os et le ressouder, mais c'est vachement plus triste comme utilisation déjà. Les cailloux, c'est mieux tout de même, hein. Ils n'ont pas mal eux au moins. Enfin, je crois. Imaginez. Les tonnerres font vivre les objets électroniques, alors peut-être que les terres peuvent parler aux pierres ! Elle me prendrait pour une folle si je lui demandais ?

- Oh mais au contraire ! Vous feriez de merveilleux constructeurs ! Vous pourriez transporter ou placer des choses plutôt lourdes, voire les construire petit à petit, avec vos dons ! Même si j'avoue que ce n'est vraiment pas cool de manquer de rompre la colonne vertébrale de vos amis, je grimace un peu. C'est l'inconvénient majeur j'imagine… Mais ça se contrôle quand même, non ?

Évidemment que ça se contrôle. Sinon tu aurais peut-être la main broyée à l'heure qu'il est, stupide Aoi. Pas que je ne leur fasse pas confiance, c'est certain ; mais en l'entendant le dire de cette manière, on dirait vraiment que c'est difficilement contrôlable. Peut-être que la force de titan est plus… naturelle que la majorité de nos pouvoirs, où nous sommes forcés de puiser dans nos ressources énergétiques pour les faire fonctionner. Hmm… C'est particulier, tout de même, je songe en naviguant doucement dans les airs.

Isis semble jeter un coup d'œil vers le bas et j'étire un sourire léger, plus rassuré, lorsqu'elle m'annonce qu'elle est plus à l'aise.

- Pas de raison de faire une crise de stress, et au besoin on trouvera bien une branche sur laquelle se poser.

Avec un clin d'œil, je l'entraîne plus haut dans le ciel, pas trop vite pour ne pas la stresser, mais suffisamment pour qu'elle ne se concentre que sur le ciel, sur la vue, sur ce qui est beau dans le fait de voler. Rapidement, nous dépassons la cime des arbres et nous pouvons observer une bonne partie de Terrae s'étendre sous nos yeux. Un grand sourire orne mes lèvres, comme à chaque fois que je me trouve si haut dans les airs.

- Et voilà, je te présente l'institut comme tu ne l'as jamais vu ! Il est beau, pas vrai ?

Puis, après avoir marqué une pause, je reprends et désigne des points plus éloignés :

- Là-bas, on voit bien Tokyo. C'est encore plus surréaliste.



HRP : Je... je... pardon pour le retard... T^T Et c'est nul, désolée...

HRP : Wow, tes kits me foutent toujours des claques O.O


Je ne sais pas si ça l'a attristé de me voir débiter des propos qui ont clairement l'air d'être ceux d'une dépressive en face terminale, mais elle prend directement la défense de ma propre affinité. Ça me tire un petit sourire, c'est vrai. C'est pas tous les jours que quelqu'un défend un titan, en même temps on a l'air tellement fort comme ça non ? Mais elle a raison, on peut en faire autre chose que détruire. Même si la destruction est ce qu'on s'imagine directement en entendant le nom du pouvoir...
Ça doit vouloir dire quelque chose, elle doit être quelqu'un de vraiment pur, pour voir directement les bonnes choses, même dans le noir de mes obscures pensées. J'arrivais facilement à m'imaginer portant je ne sais quel fardeau pour une construction de bâtiment ou d'une de mes inventions étranges. D'ailleurs en plus du balais volant dont j'ai eu l'idée, l'inspiration fugace d'un dodo mécanique pour se déplacer se dessinait dans un coin de ma tête. Ça sera sûrement une nouvelle occasion de porter sans casser...
J'approuve donc d'un signe de tête.

_ Oui oui ne t'en fais pas ça se contrôle, mais il faut y penser. Contrairement aux plantes où il faut que je sois concentrée pour les faire sortir de terre, la force s'est "imprimée" plus facilement comme objet du quotidien, je dirais. Avec son lot de petits problèmes, je te dis pas combien j'ai cassé de brosses à dents avant de comprendre comment les prendre sans les briser !

Cette fois je crois que c'est moi qui n'est pas très rassurante... Enfin, elle ne va pas s'identifier à une brosse à dent non ?

_ Mais tu as raison, on peut porter. Enfin, dans mon cas je peux assez peu frapper et assez peu déplacer donc je dirais que ça ne pose pas trop de problème !

Je laisse échapper un petit rire doux. Vu sous un point de vue plus reculé, ma situation a clairement de quoi faire marrer. Mon histoire pourrait sûrement être l'inspiration d'un one woman show vous pensez pas ?
Je balaye son idée de se poser sur une branche d'un bras moqueur. Bah oui bien sûr, se poser sur une branche ! Enfin c'est plutôt censé être mon élément, mais on peut pas dire que je fasse vraiment confiance aux arbres, bizarrement... Surtout qu'à part me faire tomber, je vois mal comment me réceptionner en dessous haha !
Elle m'emmena plus haut. Je pris une plus grande respiration pour calmer mon cœur et mon cerveau qui s'affolaient encore inutilement. Terrae avait l'air... Tellement différente, de là. Et Tokyo, n'en parlons même pas. C'était fou ! Je n'avais jamais vu des immeubles aussi hauts. C'était complètement dément.
Je soufflais d'admiration.

_ Wow, ça me la coupe. Je n'ai pas souvent visité les grandes villes, le Cirque et tout... Mais -wow, ça s'étend vachement loin ! C'est exactement comme dans les livres ! La vie doit y être difficile, mais- j'en reviens pas, c'est vraiment gigantesque...

Mon cerveau pouvait facilement concevoir qu'une ville soit géante. Par contre il avait plus de mal à imaginer la population grouillante qui composait cet espace, ce qui me fit rendre compte que le monde était... Vraiment grand. C'est con hein ? Ce n'était pas comme si je découvrais la ville. Je la découvrait juste, comme ça.
D'un coup, ma jambe droit se mis à me lancer d'une douleur que je ne savais pas si elle était psychologique ou physique. Je serrais le poing et les dents, ma vision de la ville immense un peu troublée.

_ Est ce qu'on peut redescendre, il faut que je prenne mes anti-douleurs...

Que j'avais habillement mélangée à des pilules de placebo, pour savoir si la douleur était uniquement dans ma tête ou aussi dans mon corps. Mais ça c'est un détail.

HRP : Déjà changé, désolée xD J'aime le tien aussi **


Toute contente de notre petite balade, j’écoute avec attention Isis et continue à babiller des inepties à son attention. Mais c’est vrai, je suis tellement contente ! Imaginez tout ce que l’on peut construire lorsqu’on est titan ! Certes, détruire, c’est bien aussi, mais imaginez si vous êtes perdus en pleine forêt. Hop, vous êtes titan, vous vous construisez une cabane trop bien ! C’est cool non ? Bon, j’admets qu’en étant air ça marche pareil, voire mieux, mais hé, on fait avec les moyens du bords.

Un rire m’échappe à la mention de la brosse à dents. Ah oui. Ça doit pas être trop trop mal, pour le coup. Dans le même temps, ça doit être assez casse-pied. Imaginez ; vous cassez une porte parce que vous essayez de l’ouvrir sans trop faire attention… ça doit pas être super à vivre au quotidien, ça. Parallèlement, je me dis que c’est pas mal amusant aussi. Ça met un peu de dynamisme, vous voyez ?

— Donc tu vois ! Des supers constructeurs, des génies, même ! je ris.

Puis, nous allons plus haut encore. La vue nous époustoufle toutes les deux et je me prends à sourire comme une demeurée.

— Le Cirque ? Tu as vécu près d’un cirque ? je l’interroge finalement en tiquant sur le mot.

Un rire m’échappe néanmoins. C’est vrai que Tokyo est gigantesque. Je n’aimerais pas y vivre. Pour quelqu’un qui a vécu dans une petite ville, c’est vrai que les grands immeubles font un peu peur, comme ça. On ne sait pas trop à quoi s’attendre, même dans la rue ; c’est trop grand, trop peuplé. J’ai toujours été mal à l’aise en société, moins ces derniers temps, mais c’est différent ; Terrae est tellement différente de partout ailleurs, au final. On y vit pas comme on vivrait dans un internat, ou comme on vivrait dans un village. On est à la fois beaucoup plus libres, et beaucoup plus restreints. Parcourir le ciel m’aide à ne pas me sentir enfermée. Même si je comprends ceux qui se plaignent de rester entre quatre murs…

Finalement, Isis se met à s’agiter à côté de moi et je tourne mon regard vers elle alors qu’elle grimace violemment en me demandant de la faire redescendre. Sans attendre, je nous fais retrouver le sol, avec lenteur cependant pour ne pas la brusquer. Je serre sa main dans la mienne doucement, l’aide à se reposer dans son fauteuil.

Je l’observe chercher ses médicaments d’un œil un peu attristé, avant de sourire faiblement.

— Je peux t’aider un peu, tu crois ? Ou pas du tout … ?

J’imagine qu’on lui avait déjà posé la question des milliards de fois, mais j’aimerais vraiment pouvoir l’aider, faire quelque chose pour elle… Atténuer sa douleur, même un peu. Je ne sais pas si c’est possible, mais j’y crois. J’y crois vraiment…

— Tu aimerais rentrer ? je l’interroge en désignant l’institut de la main.

Je ne dirais pas que j'aime qu'on m'appelle indirectement "génie" mais... Déjà, ça surprend et puis, soyons honnêtes, ça fait toujours plaisir. bon même si là elle parlait des titans en général, on est tellement peu nombreux par rapport aux feus ou aux tonnerres. J'ai une théorie par rapport à ça d'ailleurs, sûrement que les gens calmes et intelligents craquent moins facilement que ceux qui se laissent emportés par leurs sentiments. Ou alors ils savent quand le gouffre est trop profond. Ou alors on les détecte moins facilement, c'est probable, aussi.
En tous cas son rire léger m'emporte. Nous montons toujours plus haut. Terrae est un véritable îlot de verdure au milieu de cette immensité d'immeubles et d'habitation qu'est Tokyo. Et sa question me surprend à nouveau.
Un nouveau sourire vient effleurer mes lèvres.

_ Pas près d'un cirque, dans un Cirque. Il s'appelait le Magnifique, j'ai passé toute mon enfance sur les routes d'Europe. De l'Ouest, essentiellement. Enfin, ça a fait de moi quelqu'un attaché au sol et pas à un sol en particulier, peut-être que mon affinité vient de là, qui sait ! En tous cas je ne faisais pas un métier classique, j'élevais les fauves.

Un clin d’œil accompagnait ma dernière phrase. Elle va sûrement penser que c'est une blague et je ne vais pas me gêner pour lui laisser croire, c'est plutôt drôle car on ne m'imaginerait sûrement pas là dedans en premier. Mais on ne peut pas dire que les métiers intellectuels étaient foison au Cirque, il a fallu s'adapter. Mes parents d'ailleurs ne sont pas de grands lettrés et je dois être la première depuis plusieurs générations à avoir un peu de génie scientifique dans le sang.
Puis la douleur vient et le fauteuil redescend pour toucher le sol à ma grande satisfaction. Elle me propose son aide alors que je cherche mes médicaments le plus rapidement possible. Mais mes mains tremblent et ne sont pas toujours parfaitement efficaces, alors je serre les dents et essaye de respirer comme je peux.

_ Heu, oui, un peu moins de douleur fera pas de mal, le temps que je trouve mes médocs...

Mémoire mémoire, aide moi donc à trouver ce foutu truc là ! Arg, si même ma mémoire commence à me lâcher- ha non c'est bon, poche droite, celle du bas. Je me penche en avant distraitement pour attraper le flacon et mettre tant bien que mal une pilule dans ma bouche. Pas trop, il faut pas trop en prendre de ces trucs là. Même si je les ai déjà dilués avant de les refermés. C'est jamais très bon.
Voyant mes membres trembler un peu et ma respiration altérée, je ne trouve rien d'autre à sa proposition que l'évidence.

_ Oui, je crois bien que mon temps de sortie est fini... Désolée que gâcher ça comme ça... En tous cas, voler c'est... Grisant, je comprends que tu aimes ça. même si le sol me suffit.

Pas que je veuille pas recommencer, mais la course de fauteuil, ça aussi c'est cool.

Emerveillée, je l'écoute me parler un peu de son enfance, le Cirque, et tout ça. C'est le genre d'existence qui fait à la fois peur et envie ; peur parce que c'est trop éloignés de notre mode de vie habituel, et envie parce que... pour les mêmes raisons, en fait, hein ? On a envie d'être libres, de parcourir la terre ; mais ce serait ne pas s'attacher à une terre, s'attacher plutôt à sa troupe. Ce doit être bien, quelque part ; j'essaie de m'imaginer quelle a pu être sa vie avant Terrae, et me dis que tout cela doit vraiment lui manquer, quelque part. Il y a une différence nette entre vivre avec un Cirque et être enfermé à Terrae.

Les fauves, aussi... Cette révélation me laisse pantoise, si bien que je ne peux me retenir de lui lancer un regard surpris, avant de rire. Qu'elle me dise la vérité ou non, la chose a quelque chose d'amusant. Je l'imagine dresser un lion ou un tigre, qui dresse les pattes devant elle ; et cette fois, je chasse l'idée que ce doit être étrange, maintenant. Est-ce qu'on peut dresser un fauve lorsqu'on est en fauteuil roulant ?...

Je n'ai pas vraiment le temps de continuer à l'interroger, puisqu'il me faut la ramener au sol. Je l'observe sans rien dire, pendant qu'elle cherche ses médicaments, et doucement, je passe ma main au-dessus de ses jambes. La lumière bienfaisante de mon pouvoir vient effleurer sa peau et pénètre dans les tissus ; je ne sais pas trop l'effet que ça a, mais j'espère que ça marche. Je lui lance un petit sourire faiblard.

— Non, arrête, ne t'excuses pas, je la sermonne gentiment. On remettra ça une autre fois, si tu veux.

Je me demande si je dois l'aider à se redéplacer vers l'institut mais me dis qu'elle n'aimerait sûrement pas que je pousse son fauteuil. On ne peut pas vraiment discuter comme ça. Alors j'attends de voir si ses tremblements se calment et la surveille du coin de l'oeil, pour voir si elle est capable de me suivre. Sinon, je m'en chargerai.

— Allez, rentrons, je lui souris. Je t'épargnerai la balade dans les airs ce coup-ci, j'ajoute avec un clin d'oeil.

Je m'étire un peu et lâche.

— Tu étais vraiment dresseur de fauves ? Ce devait être impressionnant ! Tu n'avais pas peur ? l'interrogé-je bêtement, avant de rougir. Enfin, c'est une question bête, pardon.

Un temps passe, aussi, avant que je n'ajoute :

— Le Cirque, ça ne te manque pas ?

HRP : Désolée encore pour le retard T-T (encore, je sais...) Et et et je pensais que notre rp commençait à arriver vers la fin, mais si tu veux continuer dis le moi je changerai un peu la fin ^o^ ET LE KIT DE AOI EST JUSTE AWESOME JE SUIS FAN *O*

J'aime voir la façon dont les gens réagissent, à chaque fois.
En même temps, on a tous des parcours assez atypiques, parfois affreux ou horrifiants, mais il y a toujours ce côté un peu surprenant, et voir la surprise (joyeuse dans mon cas) de mes interlocuteurs, ben ça me fait plaisir. Surtout depuis que je suis privée de la moitié de moi même, je fais beaucoup plus attention aux petites choses comme ça. Parce que lorsque je dis ça, je vois cette petite lueur qui essaye de concilier mon image actuelle avec celle d'un tigre enragé dans une cage, et imaginer ça personnellement ça me fait rire aussi ! Je suis étrange, je sais, enfin il vaut mieux en rire.
Même si la douleur actuelle ne me donne pas du tout envie de rire, Aoi agit gentiment, elle m'apaise un peu et m'empêche de m'excuser... Ce qui d'ailleurs me fait penser que si j'avais l'esprit mal tourné, je pourrais très bien faire en sorte qu'on me pardonne tout sous le prétexte de mon handicap... Bon, je ne connais personne qui ferait ça, mais qui sait ! Ça pourrait être une bonne idée, dans un besoin extrême.
Mais je n'ai pas l'esprit mal tourné, heureusement, et quand j'ai mal j'ai vraiment mal, mental ou pas. Donc je sers les dents et essaye de me concentrer sur ses questions sans broyer mon 13ème accoudoir (pas assez solides ces trucs là face à une force de titan...). Bien les questions, les questions... Appellent une réponse. Ok, mode réponse.

_ Ho, c'est pas bête, c'était vraiment effrayant parfois. J'ai beau avoir vécu dans le même berceau que certains des fauves, il vaut mieux ne pas oublier que ce sont des animaux, pas des doudous... Je ne sais pas si je pourrais retourné dans une cage aujourd'hui, même en possession de tous mes moyens, c'est dire !

Je ricane un peu dans ma barbe.
Non, sans blague ! C'est un peu la raison qui m'a poussée à venir ici, et lorsque j'ai essayé de rentrer à nouveau dans un cirque, Dunkan et Astel ont failli se faire détruire la tête par un tigre... Je crois que ma vie est une succession d'échecs que je me plais à placer sous la croix symbolique de mon rétablissement psychologique. Faudrait que j'arrête de déraper et que je me fasse plutôt une liste des choses à faire avant de mourir avant. Parmi celles là d'ailleurs, apprendre à Toto comment couper une pomme. Il sait déjà jongler avec, autant que ça soit pratique...
Elle me pose ensuite la question... Le Cirque. Ça fait longtemps, maintenant que j'y pense. Longtemps que je n'y ai pas pensé, en fait. J'ouvre la bouche, la referme. Je... ne sais pas quoi en penser. C'est vraiment étrange.

_ Le Cirque a été vendu, et de tous ce que je connaissais là bas, il ne doit pas rester grand chose. Les gens sont partis dans des directions différentes, certains me sont revenus... Le Cirque d'avant me manque, mais à qui son enfance heureuse ne manque pas ? Ce qu'il est aujourd'hui, je préfère ne jamais le voir. Rester sur une bonne image des choses, ça permet de faire des rêves plus agréables et... D'avoir un idéal, je suppose.

Je hausse les épaules. Mais peut-être que sa question avait un autre sens...

_ Mais le Cirque en lui même me manque. J'aimerai bien rentrer à nouveau dans une cage de fauve avec la même assurance qu'avant, mais bon, je n'en ai plus les capacités et je n'ai pas très envie de me faire croquer. D'un autre côté, mes nouvelles activités me prennent tout mon temps, je fais avec un signe vers les améliorations mécaniques de mon fauteuil.

C'est triste à dire, mais je me sens mieux avec les mécanismes qu'avec les animaux désormais. Bah, c'est pas plus mal.
Nous arrivons près des chambres, je me tourne vers elle, avec un sourire franc.

_ Je ne sais pas encore comment te remercier, mais ça viendra. En tous cas... Merci. Ça m'a fait vraiment plaisir de... parler. Et de voler, ho ça c'était d'Enfer !

Un balais, il faut absolument que tu lui fasses un balais...

Isis a vraiment l'air de souffrir... Ce doit être difficile à vivre, quand même. Même les choses simples peuvent devenir insurmontables. Je ressens une pointe de peine en y songeant, mais elle ne s'en plaint pas vraiment. Je ne sais pas trop quoi en penser. J'essaie de me dire qu'il vaut mieux ne pas se concentrer dessus, parler d'autre chose ; les fauves et le cirque, par exemple. D'autant que ce ne sont pas des situations très courantes ! Je n'ai jamais rencontré personne qui ait fait partie d'un cirque de cette manière. Enfin, j'ai bien vu un spectacle une fois, à Terrae, mais je n'ai jamais parlé aux artistes. Du coup, je n'y connais pas grand-chose, c'est un monde inconnu pour moi ; quelque chose de beau, de merveilleux, d'un peu inquiétant, aussi.

Isis me raconte un peu comment ça se passe, qu'il ne faut pas oublier que les fauves sont avant tout des animaux qui peuvent être dangereux. J'acquiesce lentement, un peu perturbée. J'ai un peu de mal à concevoir que qui que ce soit puisse ne pas avoir peur en entrant dans une cage. Pourtant... Pourtant, il le faut bien, non ? Il paraît que les fauves sentent la peur, qu'ils peuvent se montrer violents dans ces moments-là. Je me demande si c'est vrai… Un peu comme avec les gros chiens.

Puis j'acquiesce lorsqu'elle m'explique que le cirque n'existe plus aujourd'hui, tout ça. Je détourne les yeux. C'est un peu comme une famille qui se délite et tombe en lambeaux. J'esquisse malgré tout un sourire.

— Je comprends. On grandit, aussi... Ce n'est peut-être pas un mal de changer un peu d'activité. Même si, malgré tout, ce qu'on faisait avant nous manque…

Puis je tourne les yeux vers elle, doucement.

— Tu pourras sûrement retourner dans une cage, plus tard. Il faut te laisser le temps, c'est tout. Même si c'est un peu plus compliqué à cause du fauteuil...

"Un peu". Je minimise, mais comment voulez-vous que je fasse autrement, hein ?...

Le temps de parler, nous avons rejoint l'institut et nous sommes approchées de l'ascenseur. Je l'appelle et me tourne vers elle et lâche un rire doux, calme.

— Pas besoin de me remercier, ce n'était pas grand-chose. On pourra se revoir une fois, si tu veux. Pour voler à nouveau, ou parler, c'est comme tu le sens, je rajoute avec un clin d'oeil.

Puis je l'accompagne dans l'ascenseur et, alors qu'elle descend au couloir des terres, j'ajoute en guise d'explications :

— Je monte jusqu'au couloir des airs, je vais voir un ami. Si jamais tu as envie de me voir, tu peux passer près du logement des masters, le mien n'est pas difficile à trouver !

Un nouveau sourire, avant que les portes ne se referment.

— À bientôt, Isis !

J'espère, en tout cas...

HRP : Heuuuu désolée pour le retard, vraiment >.< On peut clore maintenant ! Et désolée aussi c'est court T-T


Ce qu'on faisait nous manque... En effet, il faudrait que je repasse au cirque, celui de Terrae, que je revois mes parents aussi, on s'envoie des photos mais bon... Ils ont fini éleveurs d'animaux pour le cinéma je crois, ça leur va bien ! Je pourrais faire dans l'horlogerie mécanique moi, il faudrait que j'y pense... Enfin, pas tout de suite. Changer d'activité, ça fait un peu mal mais c'est aussi très tentant. Le monde est quand même si vaste, on pourrait apprendre toute sa vie ! Je m'en lasserai pas d'ailleurs.
Je fronce à peine les sourcils à son "tu pourras retourner dans une cage", je sais pas pourquoi mais mis hors contexte ça peut quand même beaucoup prêter à confusion. Enfin, même quand on connait la conversation c'est étrange... C'est comme si on disait "tu pourras manquer de te faire bouffer par un animal, plus tard"... Ok, je pense trop, je crois.
Je hausse un peu les épaules, commençant à relativiser sur l'état assis auquel je suis contrainte.

_ Le plus dur n'est pas le fauteuil, mais rouler dans le sable, je chuchote dans ma barbe.

Le sable d'une arène ça n'a jamais été pratique, en fait, que ce soit pour le transport ou autre, en plus il est cher, je n'ai jamais compris pourquoi mes parents et d'autres n'avaient pas pensé à en changer...
Nous arrivons, elle me propose de nous revoir, ce qui me tire un sourire aimable. j'aime rencontrer des gens, même si au premier abord, les rencontres peuvent s'avérer un peu... Compliquées. Je ne rencontres pas énormément de monde il faut dire, surtout dernièrement, je reste pas mal dans ma chambre, je pourrais faire des efforts... En tous cas ça m'a donné envie de sortir.

_ La proposition m'intéresse, j'espèce qu'on se reverra, ça sera avec plaisir en tous cas ! Je n'hésiterai pas, si j'en ressent le besoin.

Je n'ai aucun ami chez les airs par contre, ou des personnes que je n'ai pas vu depuis très très longtemps... Il faudra que je monte aussi, mais cette fois, par l'ascenseur.
On va jouer la sécurité, hein.