J'avais entendus dire que les missions avaient était plutôt douloureuses et bien difficiles à remplir. J'en voyais dans les couloirs qui portaient écharpes, plâtres, bandages... Des éclopés quoi! J'aurais aimé y aller, même si toute jeune initiée, j'aurais plus été un poids de par la faiblesse de mes pouvoirs qu'autres choses. A leurs d'aujourd'hui à la limite, je pourrais, mais là, j'avais nettement plus intéressant à faire.
En passant m'acheter de nouvelles cordes pour ma guitare, le vendeur m'avait parlé rapidement des castings s'organisant en ville. Le temps de rentrer chez moi, de m'entraîner, et pile à l'heure, me voilà au lieux convenu. Chacun accordait sa guitare, sa basse... Bref. Des groupes se formaient, certains se disputaient pour je ne sais quel arrangement qui allait tout faussé. L'avantage d'être seule, c'était bien ça. Je faisais comme me semblait.
Je m'avançai vers une chaise vide quand un couillon de mes deux se releva et me bouscula.

- Putain mais tu peux pas faire attention espèce de bou...

Mais je venais de reconnaître ce crétin d'Ys. Ce crétin qui m'avait abandonné dans les sous-sol alors que j'étais perdue et que je ne savais pas du tout qu'ici, tout le monde avait des pouvoirs. Mais maintenant je le savais. Et lui ne savais pas que j'étais initiée. Ca pourrait me servir qui sait?

"Mais ça serait pas la petite peste?...C'est quoi déjà ton nom? Hum...Jo...Josseline?"

-  FEU-FOLLET?!

Etonnée, je laissai un rire m'échapper. Alors il croyait vraiment que faire style de ne pas se souvenir de mon prénom aller m'énerver? Raté, cela me donnait juste envie de le battre à se casting. Un sourire amical se dessina sur ses lèvres et je souris, insolente.

"T'es là pour écouter ou participer?"

- Mais pour te passer devant voyons. Sinon je serais venu sans ma guitare! Et tu apprendras qu'on fait gaffe à ne pas percuter quelqu'un en se levant! T'es pas tout seul ici.

Je regardais le gérant du café. Ca commencerait sûrement d'ici une dizaine de minute.
Je finis par le tracer et m'assoir à côté, retirant ma guitare de ma housse et attrapant mon médiator. J'accordais puis je lui jetai un coups d'œil.

- Jolie guitare. Se serait dommage qu'elle ne te permette pas de réussir ce casting tu ne crois pas? A mon avis, tu ferais mieux de partir tout de suite avant de ne te faire prendre la place par une "petite peste".

Je ne savais pas vraiment quoi penser d'Ys. Il était l'une de ses personnes qui croyait que parce que je n'avais que quinze ans, je ne connaissais rien de la vie. Je ne dis pas que j'y connaissais tout. Seulement, j'avais assez vécu pour me dire que la vie n'était qu'une enflure de première.
Ici, les adultes ne croyait vraiment pas que je savais ce qu'il pensait de moi? J'étais insolente, provocante, un sal caractère de cochon, je pouvais aussi me montrer franche sans diplomatie, au péril de passer pour méchante. Et si au fond je n'étais rien de tout ça? Personne n'a tenté de voir celle que j'étais en vérité. On ne le voyait vraiment que dans ma musique.
Au fond, je souffrais de ne pas savoir me dévoiler, d'être toujours sur la défensive. Mais on ne m'avait jamais appris comment on faisait. J'avais perdu mon père et depuis, m'étais occupée de mon petit frère et de ma mère, qui avait tout laissé tombé par chagrin. Et je les ai perdu. Fin du game. La vie avait remporté la partie.
Des amis? Je n'en avais pas eu. Je n'avais pas eu le temps. C'est facile pour ceux qui ont eu le temps d'avoir une enfance. Pour les autres...

"Fais gaffes gamine, t'as tendance à parler sans réfléchir!"

Je l'avais énervé je le voyais. Ca m'amusait. J'avais l'impression qu'on jouait à un jeu dangereux. Ce serait à qui craquerait le premier. Alors? Qui montrerait son côté sombre en premier, Ys? Toi? Ou moi?

"Au fait, j'y pense, y a personne qui est venu t'encourager? T'as autant d'amis que ça?"

Sujet sensible, et il avait assez de cervelle pour le savoir. Je souris, amusée.

- En même temps, je ne vois pas tes amis non plus, donc sur ce coup, tu ne peux rien dire, de plus mes amis comme tu dis si bien, je n'ai pas voulu d'eux ici.

Alors? J'hésitais toujours entre la case ennemie et la case amie. Et pourtant, en moi, le fol espoir que même si je l'agaçais, même si on n'arrêtait pas de se chercher... Peut-être arriverions-nous à nous entre-aider? Un peu comme avec Plume, Ys, en deux rencontres, avait su me faire rentrer dans mes retranchements les plus profonds pour faire ressortir celle que j'étais. Qui sait, peut-être arriverions nous à nous entendre un jour? Noooooon, j'en doutais.
Tiens! Voilà que les noms défilaient, les performances aussi. Et c'est le nom d'Ys que j'entendis.

- Je crois qu'on t'a appelé feu-follet. Alors, quitte à me montrer se dont tu es capable quand je t'enquiquine, et si tu me montrais ce que tu savais faire avec une guitare? u alors, tu peux tout aussi bien disparaître comme la dernière fois et me laisser la vedette.

Je lui souris, et même si je conservais mon insolence et mon amusement, on voyait que derrière tout cela, j'avais vraiment envie de l'entendre jouer. Après tout, la musique me passionnait, peu importait qui jouait.

- A toi de jouer. Evite juste de trop nous casser les oreilles OK? Oh! Et je crois que la maison de retraite a appelé, ils en ont marre que tu fugues grand-père.

Même s'ils se chamaillaient, même s'ils se tiraient par les cheveux, vue de l'extérieur, ils étaient plutôt mignons à voir. Ne dit on pas qui aime bien châtie bien?!
Deux forts caractères assez ressemblant, c'était comme se voir au travers mais de sexe opposé. A vrai dire, Joyce était un instant de détente pour le garçon, histoire de ne pas stresser, elle lui fit oublier la compétition.
Et à sa question pertinente, elle ne manqua de lui reprocher également. Chose à laquelle il s'y attendait un peu. Lui répondant du même sourire:

"Moi non plus, j'ai pas besoin d'un fan club!"

Ils étaient plusieurs aujourd'hui, mais la véritable compétition se passait ici, entre eux. Pas seulement au travers de leurs paroles, mais aussi sur ce qu'il allait se passer sur scène. Même si ce n'était que la deuxième fois qu'il la croisait, il voyait en elle celui qu'il avait été autrefois. Assez perturbant dans un sens mais tellement amusant car il connaissait d'avance ses réponses et son comportement.
L'esprit préoccupé par leur chamaille, Ys ne se rendit pas compte qu'on venait de l’appeler et ce fut Joyce qui lui fit la remarque. Comme quoi, malgré leurs disputes incessantes, ils prenaient soin de l'autre. Sans plus attendre, le jeune homme empoigna sa guitare et tout en se dirigeant vers l'estrade il ne manqua pas de lancer à son meilleure ennemie:


"J'avais plutôt penser que je t'avais laissé dans la merde et non avec la vedette. Et pendant que j'y pense, tu seras aimable de changer le pot de chambre d'un pauvre pépé!"

Lui tirant la langue, il ne lui preta plus aucune attention, et toute son attention se dirigea sur la musique et sa prestation. Il n'eut aucun mal d'ailleurs à s’exécuter. A vrai dire, le stresse, ça ne le connait pas, il n'était pas du genre à se laisser submerger par les émotions. Et une fois que la musique fut lancer, il fit vibrer sa guitare. Depuis très longtemps, il avait toujours été à l'aise sur scène, et de par sa passion, jouer de la guitare représentait bien plus à ses yeux que de glisser ses doigts sur la corde. C'était comme ne faire qu'un mais avec son instrument. Rythmant sur un son rock , enchaînant les notes avec perfection, sa main put cesser de faire crier sa guitare. Une fois entendu et ayant tout donné, puisque les juges donneraient leur verdict une fois les participants tous passés, Ys put quitter le plateau et retrouver sa place précédente.
Défoulé, il se reposa aux côtés de Joyce, reprenant son souffle.

"A ton tour gamine, même si tu essayes, je ne pense pas que tu puisse faire mieux!"

Posant son instrument à ses côtés, Ys sortit une cigarette la coincant sur son oreille, une récompense qu'il fumera plus tard en dehors car pour l'instant, il resta assis à sa place, regardant la jeune blonde s'approchait à son tour du jury. Ys avait tout donné, depuis longtemps qu'il en jouait, il avait du niveau et il n'avait pas manqué à leur faire remarquer. Certes pour impressionner les juges, mais aussi pour réveiller Joyce, pour la pousser à faire mieux. Cette obligation pour qu'elle sorte ses tripes. Oui, ils se chamaillaient, mais aucune arrière pensée mauvaise, de par ses gestes discrets, le garçon tenta d'aider cette dernière à devenir la meilleure. Car malgré son caractère de cochon, il avait bien remarqué qu'elle était douée qu'elle pouvait devenir parfaite. Il voulait juste lui faire éviter les obstacles qu'il n'avait pas vu autrefois, pour qu'elle ne perde pas de temps à devenir quelqu'un.

*Allez Joyce...défonces tout...*

Sa réponse ne m'étonna pas le moins du monde. D'une certaine manière, on se ressemblait un minimum. Je n'ai jamais été du genre démonstrative, sauf dans la musique qui dés mon plus jeune âge, avait constitué une sorte de rempart contre la réalité. Je jouais de tout à peu prés, et ma guitare était un peu comme ma meilleure amie. La seule ne m'ayant jamais abandonnée.
Ce jour-là, le casting proposait de prendre chanteur, guitariste, pianiste... Il y avait de tout. Je me présentais en tant que guitariste-chanteuse et je voulais présenter une chanson qui pour moi, représentait bien mon état d'esprit. Temporary Home de Carrie Underwood vous connaissez? J'ai toujours beaucoup aimé cette chanteuse, en particulier cette chanson, alors qu'en apparence, je jouais plutôt du rock. Et oui, les apparences sont trompeuses.

Ys se leva et tout en avançant, précisa:

"J'avais plutôt penser que je t'avais laissé dans la merde et non avec la vedette. Et pendant que j'y pense, tu seras aimable de changer le pot de chambre d'un pauvre pépé!"

D'une certaine manière, j'avais beau l'embêter, j'avais beaucoup penser à notre rencontre dans les sous-sol. Ce jour-là, je m'en souvenais très bien, ce crétin aux yeux de braises et moi avions joué au ping-pong, chaque remarque plus haute que l'autre... Jusqu'à ce que je découvre les pouvoirs par ses bêtises.
C'était les premiers jours que je passais à Terrae et depuis, je n'avais pas recroisé cet idiot. Comme c'était étrange de le revoir! Et de voir que même à notre deuxième rencontre, on se taper encore dessus comme deux enfants. Physiquement, il était plus vieux que moi c'était certains. Il avait une expérience peut-être plus poussée aussi. Mais au niveau mental, je crois que l'on se valait.
J'appréciais nos échanges tempétueux et nos piques. Ca nous permettait de nous remettre en cause, de réfléchir. Mais aussi de s'amuser et parfois même de rire.
Il joua le premier accord et c'est comme si tout s'arrêtait. Il avait du talent c'était certain. A côté, les autres ne valaient pas grand chose. Enfin, les autres... A part moi quoi. Pour dire la vérité, j'écoutai sans broncher jusqu'à la fin le morceau. C'était beau et rock. Mon style à l'état pur. Pourtant ce jour-là, j'avais choisis un son plus doux, plus émotif, plus personnel.

Il revint à sa place, plaçant une cigarette sur son oreille, et je devinai qu'il la gardait pour après le casting. Après que le jury est annonçait qui il voulait garder.
Je lui souris.

"A ton tour gamine, même si tu essayes, je ne pense pas que tu puisse faire mieux!"

- Tu as du talent c'est certain. Mais oserais-je te mettre la honte? Ah... Oui. On se retrouve dehors ou tu préfère attendre qu'on te fasse sortir?

J'appuyai ma remarque d'un clin d'œil et filai avec ma guitare me mettre en place. Ys avait placé la barre très haute. Je pouvais l'atteindre. Et d'une certaine manière, j'eus comme l'impression qu'il avait envie de me voir réussir à tout donner. A prouver que oui, j'avais ma place à ce casting. Comme l'impression qu'il voulait... M'aider?
On avait beau se chamailler, je savais bien qu'il n'était pas méchant. Taquin, parfois chiant, souvent moqueur, mais pas méchant. Notre relation était des plus étranges et des plus bancales. Quelle sensation bizarre de ne savoir si de l'amitié où la haine était entre nous! Un peu des deux je suppose. Allez savoir! Je n'aurais peut-être jamais les réponses.
Tout le monde me fixait et j'eus un moment le traque. Je n'avais jamais vraiment jouer devant un public. Encore moins depuis la mort de papa. Avant mes dix ans, j'avais fait quelques concerts, mais après, nada.
J'empoignai mon médiator et le premier accord claqua. Mes doigts glissaient sur le manches, enchaînant les notes, comme habités d'une conscience propre. Ma voix chantait les paroles, pleine d'émotion. Et tandis que mon regard se perdait dans le vide alors même que je fixais le publique, mes pensées se tournaient toutes au prés de ma famille.
Alors, tandis que le dernier accord me filait entre les doigts, je poussai un faible soupire avant de rejoindre ma place, délestée d'un poids. Je m'assis sur ma chaise, posant mon instrument à mes côtés et me tournai vers le jeune homme.
Toujours sa fameuse cigarette à l'oreille, le jeune homme me semblait... pensif. Ou peut-être autre chose? Je finis par lui piquer son "réconfort pour après effort" et la fît glisser entre mes doigts.

- T'es au courant que ça nique la santé? En plus, je ne suis pas sûr que ça soit très indiqué dans le cas de ton état de santé grand-père!

D'une certaine manière, on prenait soin de l'autre, à notre manière certes, et peut-être pouvions nous paraître un peu ridicule de part nos bêtises et nos enfantillages, mais on tentait néanmoins de s'aider, dans la mesure du possible. Je ne dis pas que nous étions amis, et pour être franche, à ce moment-là, rien n'était moins sûr que notre relation planant entre haine et amitié, seulement, nous nous battions gentiment, sans tenter d'être méchant. Enquiquinant certes. Mais pas méchant. Pas mesquin.
Et ne lui dîtes pas mais d'une certaine manière, j'attendais sa réaction au vue de ma prestation. Il avait plus d'expériences que moi, et si je voulais un avis franc, je savais qu'il ne se priverait pas du plaisir de me le fournir, qu'importe qu'il puisse me blesser dans mon orgueil.
Sa cigarette toujours entre mes mains (et si vous voulez mon avis, foutue), je le fixai, un sourire doux aux lèvres. Les autres candidats passaient et nous, on se livrait toujours à une guerre froide.

J'étais encore sous l'émotion de ma prestation, et en moi revenait les douloureux souvenirs des jours heureux. Je n'ai jamais été du genre sensible, mais ma famille avait tout représenté pour moi, et je devais avouer que malgré tout, pas une nuit ne passait sans que je ne repense à l'appelle de l'hôpital où à la chute de mon frère et de ma mère.

Tu me souviens quand tu me prenais dans tes bras papa? Quand tu m'apprenais à cuisine maman? Vincent, tu te rappelles nos querelles incessante quand tu voulais absolument jouer de la guitare avec moi? Je t'ai appris des accords, tu as su me jouer "la poupée qui fait non". Tu n'aimais pas cette chanson. Tu voulais jouer "comme moi" tu me disais. Tu voulais aussi chanter comme moi, mais tu avais hérité de la fausseté de notre cher papa. Papa  tu te souviens du jour où je t'ai chanté "mon vieux"? Alors que toi même tu avais perdu ton père deux mois auparavant? Et maman, quand j'ai réussis à chanter "Hotel California"? Vous vous souvenez?
Papa, maman, regardez moi. Êtes vous fier de moi comme vous l'étiez autrefois? Vincent, voudrais-tu encore de moi comme grande-sœur? Ou auriez-vous honte de celle que par la faute à la vie, je suis devenue?

J'ai beau dire, chanter une chanson qui nous fait penser à notre passé, ça fait toujours autant de bien que de mal.
Je remarquai le sourire satisfait qu'Ys avait eu lors de ma prestation. Il m'avait vu, j'en étais sûr. Je veux dire vraiment vu. Ferait-il une remarque là-dessus? J'en doutais. Ys était aussi musicien que moi, et il pouvait tout niais, je ressentais bien que d'une certaine manière, la musique était notre échappatoire à tous les deux.

"Ca me touche que tu veuilles t'occuper de ton vieux plus longtemps!"

Je ris, amusée. Était-ce bien un rire doux que j'entendais sortir de ma propre bouche? N'était-ce pas le fruit de mon imaginaire. Mon regard devait être apaisé. Je me sentais bien là, à me chamailler encore avec lui. Je fis flamber la cigarette dans ma main avant de jeter les cendres dans le cendrier d'une des tables.
Le jeune homme, sourire amusé aux lèvre, commença à ranger sa guitare dans son étui et je fis de même.
Bien que sans nous regarder, nous étions occupé à ranger nos trésors, Ys parla d'une voix posée.

"Je ne sais pas depuis combien de temps tu en joues, mais tu as été parfaite..."

On ne se doute jamais du sentiment que peut nous procurer notre meilleur ennemi quand il nous complimente. Je me serais attendu à une vacherie, à une connerie, et j'étais prête à répliquer. Mais non. Il m'a seulement dit ça. Rien à ajouter. Je ne pus rien répondre tout de suite puisque le jury prononça le verdict: 4 violonistes. Ben elles allaient être animées leur soirée tiens... Intérieurement, je me tordais de rire.

-Mmh... Ne serait-ce pas là un compliment que j'entends de ta voix grand-père? Ca ne te ressemble pourtant pas, surtout avec moi. Néanmoins... Merci. J'apprécie qu'on reconnaisse mon talent. Oh! Et je joue depuis dix ans.

Plutôt crever que de lui montrer combien son compliment me touchait!
Je repensais alors à tout depuis mon arrivée tout à l'heure. Et aux regards des autres sur nos échanges houleux à Ys et moi. On aurait dit des gamins... Mais nous étions similaires. D'une certaine manière, j'aurais pu prétendre qu'Ys était mon grand frère, à la manière dont on se traité l'un l'autre, personne n'aurait pu douter... mis à part pour le physique.
Certains partaient autour de nous et je me dis qu'encore une fois, il allait me laisser bien seule rentrer dans ma pauvre chambre vide de personnalisation et que je ne saurais pas quand je pourrais de nouveau l'emmerder.
Mais non. Il se tourna vers moi, guitare en main pour me surprendre par une proposition bien alléchante.

"Ils avaient une idée en tête, et moi j'en ai une... je ne suis pas jury aujourd'hui mais je ne peux pas rester indifférent à ton talent gamine... Alors je le dis qu'une fois: ça te dirais de monter un groupe avec moi?"

Ys n'était pas dû genre à poser deux fois la même question. Je n'avais le choix qu'une fois. De plus... Je me rendis facilement compte qu'il était le seul que je laissais me traiter de gamine. Sûrement par jeu. Je l'appelais bien grand-père!
Je repensais au casting. Ils avaient pris 4 violonistes. Mais la variété permettait aussi d'apprendre et de côtoyer des mondes différents. J'aurais été déçu d'être prise sans mon insupportable ennemi. Parce que oui, notre envie de nous charrier pouvait bien rendre une merveille en musique. N'est-ce pas le propre d'une amitié? Je lui souris d'un air doux. Je n'avais plus envie de plaisanter. En tout cas, pas pour cet échange là. Ce moment.

- Il est certain que tu as du talent aussi. Et le fait que nous adorions nous battre à chaque rencontre pourrait donner quelque chose d'explosif en musique. Mais l'explosif a du bon parfois. J'accepte ta proposition feu-follet.

Je replaçais une mèche de mes cheveux derrière mon oreille mais elle retomba directement. Je laissai tomber. Tant pis.

- Oh fait... Il est hors de question que je sois ton lèche-botte. Ne tente pas le diable Sinon je me venge. Même si tu es un grand-père, il est hors de question que je me laisse marcher sur les pieds par un feu-follet.

Je pris une addition sur la table et y inscrivit mon numéro de téléphone, pour qu'il puisse m'appeler en cas de besoin (uniquement pour le groupe cela va de soit).

- Tiens. En espérant que le Moyen-Âge capte la nouvelle technologie.

Je lui souris en lui tendant mon numéro. Serait-ce à dire qu'il commençait à ne serait-ce que m'apprécier?

HRP: Serait-ce à dire qu'Ys commence à revoir son envie de tabasser ma Joyce? ;)

HRP> Non non il voudra toujours la fracasser et puis ce groupe lui permettra de réaliser son rêve! MOUAHAH! Approches petite!

S'il y avait bien une chose pour laquelle Ys ne pouvait nier en tant que musicien, c'était que la musique reflète l'âme de l'être et que c'est un moyen de s'exprimer, surtout quand on ne trouve pas les mots. Et Joyce, c'était également son cas. Mais c'était un sujet sur lequel il était interdit de se moquer, et n'étant pas une personne méchante gratuitement, malgré leurs piques continuelles, il n'en dirait rien.

Evidemment, Joyce ne manqua pas de jouer du compliment, s'en vantant amusé. Il y aura toujours ce profit pour se taquiner, de quelconque manière, c'est ainsi. Au moins c'était un jeu amusant, du moment que cela ne virer pas à la violence. Et fidéle à lui même, Ys rétorqua à sa manigance.

"J'ai dis que tu étais parfaite certes, mais je suis meilleur!"

Il ne perdrait pas face même en reconnaissant son talent.
Ceci dit, tandis que la foule soit dispersée, ayant prit le risque de lui proposer cette idée, à sa grande surprise Joyce accepta. Ce n'était pas seulement le fait qu'elle soit d'accord mais ce regard et ce sourire, tout était différent à cet instant. Les querelles semblaient être mises de côté, juste au moins pour cette minute. Cela lui semblait même lui fait plaisir, à la grande satisfaction d'Ys. Il aurait dommage qu'aucun d'eux ne prennent conscience de leur talent et de ce qui pouvait les attendre. Ys n'avait pas besoin d'ajouter quelque chose face à cette réponse, il se contenta de lui sourire.
Au moins dans un sens comme dans un autre, en plus de faire du beau travail, ils pourraient continuer leur petite guerre. Mais s'il y avait bien une chose dont Ys savait c'est que sur scène, leur côté pro en ressortirait. Et puis cela pouvait lui permettre de la porter sur ses épaules, pour la faire monter haut dans le ciel, car si les jury ne l'avaient pas remarqué, il y avait quelque chose qui ne demandait qu'à sortir chez cette fille.

Tandis que son petit caractère en sortit de nouveau, lui fesant comprendre qu'elle ne serait pas sa bonne, Joyce lui tendit un papier sur lequel elle avait inscrit son numéro. Amusé par ses exigences, d'un sourire malicieux, Ys prit le bout de feuille et souffla fortement d'un coup sur cette mèche rebelle pour la placer en arrière.

"T'inquiètes pas pour la technologie gamine, je te contacterai pour les auditions du groupe..."

Rangeant le bien dans sa poche, le garçon prit son étui, et d'une main dans sa poche, avant de pouvoir tourner les talons, il lui lança, telle une certitude à laquelle elle pouvait bien se douter:

"Tu ne seras pas ma lèche botte, tu seras pire que ça: tu seras mon élève!"

Ne t'inquiètes pas, je ne te hais pas, tu ne seras pris pour un animal mais tu seras disciplinée, que tu fasses ressortir la véritable Joyce.

D'aussi loin que je me souvienne, je n'ai jamais eu de véritable relation, amicales ou autres, avec qui que ce soit. Ys était la première personne avec qui j'avais échangé ici. Entre nous, ça avait tout de suite était explosif. Il faut dire qu'un tonnerre et un feu ne font pas forcément bon mélange.
Mais j'aimais tout de même bien cette sorte de guerre entre nous. Elle n'avais pas pour but de nous faire du mal, juste de nous pousser à donner le meilleur de nous même tout en nous poussant dans nos retranchements les plus profonds. Bien sûr, tout ça se faisait dans la taquinerie la plus pure et le rire des enfantillages.

"J'ai dis que tu étais parfaite certes, mais je suis meilleur!"

Je le reconnaissais bien là. Peut-être un jour arriverions-nous à nous parler normalement sans vacheries? Noooooon. Impossible.
Quand j'acceptai la proposition, il se contenta de me sourire. Et il pouvait nier tout ce qu'il voulait, croyez moi, j'ai vu dans son regard que ça lui faisait aussi plaisir qu'à moi. Un groupe bordel! J'allais faire partit d'un groupe! Je n'avais jamais pu le faire. Non pas que je n'étais pas assez douée, mais plutôt par manque de temps et par priorité. Seulement... Seulement, là, Ys venait de me faire le plus beau des cadeaux et il n'en avait sûrement pas conscience. Et jamais je ne lui avouerais! Néanmoins, à l'intérieur, j'étais aussi euphorique que les enfants la veille de Noël. J'avais hâte des premières répétitions.

Il me prit le numéro des mains et je finis de ranger mes affaires, récupérant mon téléphone au passage. Deux appels manqués. Un de l'hôpital. Un de mon ancien foyer. Super.
Ma mèche me tombait toujours dans les yeux quand Ys la plaça en arrière. Elle ne tiendra encore pas mais bien essayé. Il avait un sourire malicieux aux lèvres. Pourquoi sentais-je le coup foireux arriver?

"T'inquiètes pas pour la technologie gamine, je te contacterai pour les auditions du groupe..."

Je hochai simplement la tête mais déjà, le voilà qui tournai les talons. Je pris mon étui et le suivis vers la sortie. A quoi bon m'attarder? Mais une fille sortie de nul part aborda Ys pour je ne sais quoi et j'en profitai pour lui passer devant. Il me lança alors:

"Tu ne seras pas ma lèche botte, tu seras pire que ça: tu seras mon élève!"

Oh je n'en doutais pas.

- Tu sauras que de tous mes profs, aucuns ne m'a garder. Relèveras-tu le défi Ys Ochikawa?

Je lui fis un dernier clin d'œil et fila dehors. Plus loin, à dix mètres, se trouvait un banc. Je m'y assis et je jouai. Je jouai jusqu'à la nuit. J'avais besoin de ressentir la musique en moi.
Il était peut-être temps que je me dévoile finalement.

HRP: T'inquiète, c'est elle qui va le ruiner ;)

HRP> C'est beau la jeunesse.. L'espoir fait vivre!

Ils avancèrent vers la sortie, emportés par la foule et en peu de temps cet endroit retrouva des allures habituelles et monotones. Seulement quelque chose avait changé... deux êtres qui se tiraient sans cesse dans les pattes avaient signer un accord. Un début de paix? Ahahah! Surement pas enfin pas dans les mois qui suivront. Mais bien mieux que ça: un pacte de force. Oh pour sûr la Joyce sera extrêmement difficile à rendre docile. Le but n'étant pas à changer sa personne, au contraire, faire ressortir qui elle était. Et comme un instinct de grand frère, Ys s'y mettrais et sûr de lui, il s'en assurait le sucés.
Parce qu'il l'a connait qu'elle ne s'en doute pas, parce qu'il sait de quoi elle est capable, parce qu'à travers elle il se voit, parce que de ce fait il connait les obstacles et ce qui lui permettra à devenir une personne grande, il ferait d'elle ce qu'il a mit temps de temps à devenir seul. Bon c'est sûr, c'était devenir un genre de maitre yoda, mais c'était comme se donner une nouvelle chance et laver son âme.

Se séparant, une jeune inconnue vint voir Ys lui posant une question dont Ys n'écouta qu'à moitié, puisque son attention était porté sur Joyce lui fesant signe de salut et toujours ce dernier mot. Chose qui fit étira un grand sourire à ce dernier.
Il ne lui répondit pas, il n'y en avait pas besoin, mais leva son pouce comme pour accepter son défis. Non il n'a pas peur, il connait déjà le résultat. Mais toi Joyce tu vas être surprise, mais très heureuse.

S'occupant rapidement de la demande de l'inconnue, Ys s'éloigna des lieux, allumant une cigarette sur le trajet, savourant ce début d'aventure.

THE END