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Que ton rêve se réalise [clos]
##   Dim 18 Jan 2015 - 19:38
Ipiu Raspberry

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Je continue de veiller. Seule.

Le jour se lève encore pour moi. Alors tout va bien. Je m’accroche à cette phrase comme à un rempart. Tout va bien. Je ne suis pas brisée. Je ne souffre pas de la solitude. Tout va bien aujourd’hui. C’est vrai. Tout va bien, rien pour me contrarier. Je vis au jour le jour. Je survis au jour le jour. Mais tout va bien. Je suis en bonne santé.

Tout va bien et pourtant je suis perpétuellement sur le point d’exploser… A moins que ce soit d’imploser. Cette souffrance accumulée je ne saurais dire si elle vient de moi ou si elle vient d’ailleurs. Non. C’est plus complexe que cela. Mais tout va bien.

La solitude. Au fond ce n’est pas si mal. C’est reposant. Personne ne me demande plus d’être heureuse. Je n’ai besoin de faire de constants efforts à paraitre quand personne ne me regarde. Je peux être brisée, et tout le monde s’en fout du moment que je n’éclate pas en sanglots constamment. Tout est acceptable.

Combien de jours durera cette vie pathétique ? Cette vie qui me fuit. Je ne vis plus j’en ai conscience. Je me contente de m’empêcher de mourir. Je mange ce qu’il faut pour ne pas dépérir. Je n’arrête pas de perdre du poids, je n’ai juste pas envie. Manger sans faim c’est tellement ridicule. Vivre sans envie ne l’est-il pas tout autant ? L’énergie me quitte peu à peu mais je ne trouve pas le courage de me forcer. Je crois que je m’en fous. Mes résolutions ne se sont pourtant pas envolées.

Je sais que je suis la seule responsable de mon malheur. La seule qui puisse m’en sortir. Je le sais et pourtant je ne fais rien. Mes cheveux poussent lentement emportant les derniers signes qu’elle m’avait laissée. Ils atteignent maintenant mes épaules. Je peux les attacher si je le désire. Je m’en moque ils pendent inertes. Comme moi.

L’envie de crier me prend. Je n’en ai pas le droit. Alors le cri raisonne en silence. J’ai l’impression de m’étouffer. Je suffoque dans ce silence trop pesant. Alors j’ouvre la fenêtre de la salle de classe où j’ai passé la nuit et sans un bruit me glisse à l’extérieur. Je me laisse tomber sans sentir les effets de la gravité. Mes mains crochètent le nombre juste de prises pour ralentir ma chute. Je touche le sol sans un bruit. Le souffle court.

Alors je comprends ce dont j’ai besoin. Je monte le volume de mes écouteurs. Je le monte à fond. Du Métalica hurle en moi en échos à mon propre désarroi. Sans un bruit j’entame mon escalade volant d’une ombre à l’autre. Je ne pense pas que quelqu’un puisse me voir, mais je ne veux pas que quelqu’un risque de s’alarmer de ma présence. Me voilà sur le toit alors que le soleil franchi l’horizon noyant tout dans un feu liquide. Je me penche sur le rebord jusqu’à atteindre cet équilibre où si je lâche ne serait-ce qu’un muscle mon corps m’abandonnera.
J’aime l’air frais qui m’apaise. J’aime les rayons de l’aube. Leur chaleur sans nulle autre douceur apaise enfin mon cœur. Je me sens libre un instant. Je me sens libre en suspend je me sentirais presque vivre car je sais que je pourrais mourir. Je ferme les yeux. Presque sereine.

L'homme est-il fait pour voler ?


“- A qui la nuit fait-elle peur ?
- A ceux qui attendent le jour pour voir.”
― Pierre Bottero, Ellana


Dernière édition par Ipiu Raspberry le Dim 25 Jan 2015 - 1:21, édité 1 fois
##   Lun 19 Jan 2015 - 1:27
Nathanaël Lancer

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Nathanaël Lancer
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Nathanaël ouvrit les yeux. Il faisait encore nuit. Il était encore bien tôt, pourtant il sut tout de suite qu'il ne parviendrait plus à dormir. Sans hésitation, il se leva et resta un instant immobile au milieu de sa chambre. Cela faisait à présent quelques mois qu'il avait retrouvé le sommeil, mais il lui arrivait encore de se réveiller en pleine nuit sans trop savoir pourquoi. Le soucis sans doute. Après quelques instants de méditations, le Terre s'étira et s'habilla. Il n'essayait plus de lutter. Une fois changé, il avala une pomme pour avoir quelque chose dans l'estomac et sortit de sa chambre. Il aimait déambuler dans les couloirs silencieux et vides lorsque ce genre d'insomnie le prenait. Il utilisait ce temps pour réfléchir. C'était peut-être la raison pour laquelle il n'arrivait pas à dormir, parce que sa tête était remplie de soucis, de sujets à traiter. Laissant son inconscient guider ses pas, le Titan se mit à répéter un exposé qu'il était sensé présenter pendant son cours de japonais. Le professeur leur avait demandé de préparer un petit travail, car leur niveau n'était pas censé être des plus avancés. La plupart avaient choisi de parler d'un manga ou d'un jeu vidéo qu'ils appréciaient, mais pas lui. Premièrement, parce qu'il ne lisait pas ce genre de livre et n'appréciait pas les jeux vidéos, mais aussi parce qu'il avait trouvé, selon lui, un sujet bien plus intéressant à traiter : la création de l'empire du Japon.

Après s'être repassé deux fois les informations importantes et les mots qui parfois lui échappaient, Nathanaël décida de changer d'occupation. Il s'arrêta un instant et observa les lieux. Ses pas l'avaient amené devant la bibliothèque. Il soupira, n'étant qu'à moitié surpris. Depuis qu'il l'avait revue, il y revenait tous les jours. Ce n'était pas dans l'intention de lui parler ou même de la voir, mais pour montrer sa présence. Parfois il croisait son regard et lui offrait alors un sourire, mais rien de plus. Il attendait qu'elle fasse le pas. Cela faisait un mois maintenant. Le Terre tourna le dos à son refuge et se remit en route. Il décida de sortir dans la cour en direction du village pour prendre un peu l'air. Une fois à l'extérieur, il fut surpris par le froid. Il avait, un instant, oublié qu'il était encore en plein hiver. Il ferma la jaquette qu'il avait enfilée, par bonheur, par-dessus son T-shirt et jeta le capuchon sur ses cheveux en bataille. Cela le protégerait un peu du vent au moins. Il fit quelques pas, observant le ciel. Le soleil n'allait pas tarder à se lever et il eut soudain envie de profiter de l'aube naissante. Le Titan rebroussa rapidement chemin et monta les marches quatre à quatre. Il avait peur d'arriver trop tard et un peu de sport ne l'effrayait pas. Après avoir grimpé les cinq étages qui le séparaient du toit, il se permit une courte pause, mais finit par franchir la porte.

Enfin sur le toit, il se figea.

Ipiu

Ce n'était qu'un murmure qui lui échappa malgré lui. Elle se trouvait là, debout sur le rebord du toit, et elle était à un cheveu de tomber dans le vide. Nathanaël s'élança sans réfléchir à ce qu'il faisait. Dans sa tête, son cerveau surchauffait. Le bâtiment possédait cinq étages. S'il comptait une moyenne de trois mètres par étage pour faciliter le calcul, alors il se trouvait à au moins quinze mètres du sol ! On ne survivait pas à une telle chute. De plus, si, pour calculer son temps de chute libre, il approximait la valeur de la gravité terrestre à dix mètres par seconde au carré, il obtenait la racine de trois. En moins de deux secondes, tout serait fini. Un... deux... juste assez de temps pour regretter, pour avoir peur. Le Titan arriva enfin à sa hauteur. Elle ne semblait pas l'avoir remarqué, toujours en équilibre précaire, ce qui l'inquiéta. Au moins, elle n'était pas encore tombée. Ce qui l'angoissait, c'était qu'il la sentait capable du pire. Pour ne pas l'effrayer, il la saisit délicatement par la taille et la ramena sur le toit. Puis il la lâcha et cacha ses mains dans son dos pour qu'elle ne les voie pas trembler. C'était un réflexe stupide, car elle saurait ce qu'il ressentait. Elle n'avait pas besoin de voir ses mains.

Ne m'en veux pas, mais je préfère que tu observes le lever du soleil depuis là.

Nathanaël était un peu sur la défensive. Il ne savait pas comment elle réagirait. Au fond, il ne savait pas qu'elles étaient ses réelles intentions. Il avait peut-être tiré des conclusions hâtives. Pourtant, il ne pouvait s'empêcher de croire qu'elle avait effectivement envisagé la possibilité de sauter, d'en finir avec la vie. Sauf qu'il y a un pas entre le penser et le faire... un petit pas, un mouvement imperceptible du corps lorsqu'on jouait à faire l'équilibriste au bord du vide.


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##   Lun 19 Jan 2015 - 23:41
Ipiu Raspberry

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La musique monte forte profonde faisant vibrer chaque étincelle de mon petit être éclaté. Le cris raisonne toujours en silence. Toujours la même nuance, le mête tympo. Mes yeux s’ouvrent au bord du vide. Je n’ai pas peur de tomber, car au fond personne n’aurait à le regretter. Pas même moi. J’imagine ce petit corps disloqué sur l’asphalte de la cour. Ca serait… Beau.

Cette beauté macabre qui semble attirer vos yeux. Cette chose ignoble et tellement attirante. Cette chose qu’on a honte de regarder et dont on ne peut détacher ses yeux. Je serais magnifique ainsi petite chose rejetée par un ciel qui ne voulait de moi. Ecrabouillée par une vie que je laisse s’échapper à chacun de mes soupirs. Libérée de ce que je suis mais surtout de ce que j’ai été. Oubliée bien vite. Elle ne voulait pas dire dira-t-on de moi. Avais-je seulement un jour appris à le faire ?

Je sens les courants d’airs se jeter sur moi cherchant à me pousser dans le vide. Ils poussent, ils tirent et je reste immobile là en suspend entre le sol et l’air. J’aurais voulue être air pour pouvoir voler. J’aurais voulu être libérée de moi-même. Si je n’avais pas eu à me supporter alors j’aurais pu être heureuse. La réalité se brise devant mes yeux fermés et je ne la vois pas m’échapper. J’ai envie de… Sauter en sachant que je n’en ai pas le droit. Trop raisonnable, trop têtues pour laisser cette vie qui ne veut pas de moi.

Je ne pense pas que je puisse les protéger seule de mon monde mais je sais que je perdrais la vie en essayant. Là elle servirait à quelque chose. Quand je suis partie cet été j’étais persuadée que je pourrais mourir pour la bonne cause. Que ma mort aurait servi à quelque chose. Je ne veux pas d’une mort inutile.

Le vent ne me propulsera pas dans le vide. J’ouvre mes yeux jusqu’alors fermés et je contemple la beauté de ce soleil levant. Je crois que je peux voir l’énergie. Tous à terrae ont une affinité. Tous maitrisent une forme d’énergie. Une forme de la matière, quand j’ouvre les yeux je n’en vois pas une. J’en vois tellement de différentes. L’énergie ne meurt jamais. L’énergie se transforme toujours. Il y a tellement d’équivalences. Tellement de pirouettes. C’est beau. Tellement beau.

Des bras se ferment autour de ma taille ne m’arrachant pas un seul bruit. Pas un seul soupir. Je change en un instant l’instinct reprend le dessus je m’apprête à me jeter dans le vide en m’arc-boutant pour projeter celui qui m’a saisie ainsi dans le vide avec moi. Deux secondes sont bien suffisantes pour trouver une prise quitte à s’en démettre l’épaule. L’odeur me stoppe. Cette odeur d’humus je la connais. Je l’ai sentie quelques temps plus tôt. Il ne l’avait pas lors de notre première rencontre.

Nathanaël.

Un a un j’ordonne à mes muscles de se détendre. D’arrêter de se défendre contre le garçon qui ne me veut aucun mal. S’il m’avait voulu du mal je l’aurais senti arriver. Je crois. Il fait partie de ces gens dont la présence m’ont faite. Ces gens dont la présence à mes côtés et si naturelle et si intolérable. Le jeune homme m’éloigne du vide qui me faisait sentir si vivante. Il me repose doucement comme il m’avait prise. Ses paroles sont douces ?

Son angoisse est grande. Cependant il n’a pas raison d’avoir peur. Enfin il n’a pas peur pour la bonne raison. J’ai failli… J’aurais pu le tuer. Comme ça par instinct. Il n’a rien compris. Vraiment il n’a rien compris. Le vent fouette mes bras nus en une étrange caresse. Douce et douloureuse mais elle n’apaise pas ma fureur.  

Mon genoux se plie, ma jambe droite servant de pivot l’autre balayant le sol, le fauchant un coup douloureux au niveau du genoux. Je ne l’ai pas averti. Pas de mise en garde, il faut qu’il comprenne. Qu’il comprenne qu’il ne doit pas me protéger mais se protéger. Le pied pivot devient un appui. Me propulsant le long de ce corps qui tombe. Mes bras protégeant sa tête d’une chute qui lui serait trop douloureuse.

Sitôt qu’il touche le sol mes bras se délacent se posant durement sur épaules l’empêchant de bouger quand mon poids pèse autant que ma volonté sur son bassin et ses épaules le clouant au sol. Je le regarde avec colère. Il a failli mourir. J’ai failli le tuer.

« Tu aurais pu être MORT ! Si je ne t'avais pas reconnu ça n'aurait pas été mon corps qu'on aurait retrouvé disloqué par la chute mais le tien ! Quand comprendras-tu que tu ne dois pas m’approcher ? JE SUIS DANGEREUSE. Rentre toi ça dans le crâne une fois pour toute. Tu n’as pas à ME protéger mais à TE PROTEGER BORDEL FAUT TE DIRE EN QUELLE LANGUE POUR QUE TU ARRETES D’ÊTRE SUICIDAIRE ? »


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##   Mar 20 Jan 2015 - 1:41
Nathanaël Lancer

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Vous voyez un poisson dans un bocal ? Vous le voyez respirer ? Eh bien, c'était un peu la tête que faisait Nathanaël à ce moment-là. Il ouvrait et fermait la bouche, trop surpris pour pouvoir parler. Elle l'avait mis à terre avant même qu'il ne comprenne ce qu'il se passait. Lui qui pensait être doué en arts martiaux, avoir de bons réflexes, il n'avait rien vu venir, rien. Il se retrouvait, à présent, immobilisé au sol. Tout s'était passé très vite, mais il avait senti qu'elle l'avait retenu, lui avait protégé la tête pour qu'il ne se blesse pas. Peut-être aurait-il pu se libérer, mais il n'y songea pas un instant, car les mots de la jeune femme l'avait assommé plus sévèrement que tout le reste. Elle venait de lui crier dessus... parce qu'elle s'inquiétait pour lui. Ce constat lui tira un sourire, mais il l'effaça bien vite pour ne pas la mettre plus en colère encore. Le Terre prit un temps pour l'observer. Elle avait beaucoup changé. Son visage, éclairé par la lumière du soleil naissant, s'était émacié. Elle semblait si fragile, si fatiguée. Pourtant, il sentait son poids le bloquer au sol, le poids de sa colère contre lui, le poids de l'inquiétude. La sous-estimait-il ? Sans doute encore un peu. Elle l'étonnait davantage à chaque fois qu'il la rencontrait. Elle semblait n'avoir aucune faiblesse, sauf peut-être sur le plan émotionnel.

Le Titan repensa alors à ce qu'elle lui avait dit et comprit qu'elle avait failli avoir un malheureux réflexe, pour eux deux, d'où sa colère. Il serra les lèvres. Pas un instant il n'avait songé être en danger. Il savait qu'elle pourrait être capable de le faire souffrir pour des raisons qui lui échappaient encore en partie, mais qui semblaient si limpides pour elle. Pourquoi devait-il se protéger d'elle ? Il était encore en vie, non ? Cette fois, il se permit un sourire doux, sans doute sa meilleure arme contre elle : le calme et la paix.

Mais tu m'as reconnu et je ne suis pas mort. Ne te sous-estime pas.

Nathanaël se permit une courte pause.

Tu n'es pas dangereuse, puisque tu souhaites me protéger.

Il n'était pas sûr qu'elle comprendrait où il voulait en venir, mais il ne savait pas trop comment exprimer ce qu'il sentait au fond de lui : une profonde confiance en elle. Une confiance infinie, car, au fond, tout ce qu'elle faisait, c'était dans le but de l'éloigner d'elle, car elle pensait le mettre en danger. Elle souhaitait le protéger et c'est pour cela qu'elle le faisait parfois souffrir. Il l'avait compris. Le Terre posa délicatement sa main sur la sienne toujours appuyée sur son épaule. Il espérait que ce contact simple et réconfortant ne la gênerait pas, qu'elle ne l’interpréterait pas de manière erronée.

Ne regrette pas ce qui aurait pu se produire. Ce n'est pas la réalité, cela ne s'est pas passé.

Et là, il décida de prendre un risque, le danger d'entrer en terrain inconnu, le risque de la braquer, de l'énerver davantage ou du moins de la déstabiliser. Nathanaël était clairement en position de faiblesse, mais il n'avait pas peur, tout au plus une petite appréhension.

Et je pense, au contraire, que je peux te protéger... de toi-même.

Le problème résidait dans le fait qu'il n'avait pas la moindre idée de la manière dont elle allait réagir à ça. Elle était si imprévisible. Il la sentait instable. Alors il se contentait de la regarder dans les yeux, avec ce même sourire doux aux lèvres.


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##   Mar 20 Jan 2015 - 20:00
Ipiu Raspberry

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Un instant j’envisage sérieusement de relâcher la tension dans les muscles de mes bras et de me blottir contre le torse de mon ami. Un instant je ne souhaite que me tenir là contre lui et de me calmer. Sentir son cœur bien vivant bâtir contre mon oreille. Me rassurer. Il est vivant et pour longtemps je souhaite.

Comme si tout pouvait être pardonné, comme si tout pouvait être oublié. Comme si jamais je n’avais cherché à le quitter. Comme si jamais je n’avais cherché à le blesser. Et je sais qu’il ne suffirait que d’un geste de part pour réduire la distance entre nous deux. Je sais qu’il l’accepterait. Il accepterait mon horreur, je sais qu’il est prêt à m’accepter moi. Je le sais et c’est bien ça le pire. Je sais, qu’il peut me pardonner.

Je sais qu’il pense que je suis quelqu’un de bien. Il me l’a prouvé. Il pense que je ne pourrais jamais lui faire du mal. Sur ce point-là je ne suis pas vraiment décidée. Bien sûr intentionnellement j’en serais incapable. Seulement… Ce n’est pas ce que je ferais consciemment qui m’inquiète. Je ne sais pas ce que je suis passé ce contrôle que j’ai sur moi. Je ne sais pas ce dont je suis capable. La seule chose que je sais sur moi, c’est que j’ai passé ma vie à tuer sans en ressentir le moindre regret. Alors non je ne suis pas certaine de ne jamais le blesser.

La fille que je fais semblant d’être n’est pas le monstre que je suis. Oui je veux le protéger. Cependant le plus gros danger dans l’immédiat c’est moi. Quoi qu’il pense. Quoi qu’il dise. Il ne sait pas. Il croit en moi alors que moi je n’y crois pas. Il a plus confiance en moi que moi-même.

Sa main se pose sur la mienne cherchant à m’apaiser. Il utilise mes techniques contre moi. Rechercher le contact sans forcer, offrir un geste intime mais pas déplacé. Cela faisait partie de moi en tant qu’Ipiu. Encore aujourd’hui je l’utilise parfois parce qu’elle est rassurante. Elle est réconfortante, elle transmet de la chaleur aux cœurs brisés. Seulement ce n’est pas mon cœur qui est brisé. C’est mon âme. C’est ma personne.

Il croit vraiment en ce qui me dit. Il pense vraiment que ce qui est arrivé, ne doit pas être pris en compte. Mais un possible n’est-il pas un devenir ? Ce n’est pas arrivé cette fois-ci. Et la prochaine ? Accepter qu’il m’approche c’est le mettre en danger. Il pense qu’il peut me protéger de moi-même.

Il pense qu’il est capable. De me protéger de moi-même. La colère m’envahi. Et QUI VA LE PROTEGER LUI ? Il se fout de moi. Il interprète comme il veut interpréter. Il ne veut pas voir ce que je suis même quand je lui montre. Mon point part de rage. Pas sur lui. Non. Jamais.

Il percute violemment le béton. Ça fait mal. Ça fait du bien. La douleur est un bon catalyseur. A vue de nez là comme ça je dirais que je me suis fissurée les deuxièmes et troisième métatarsiens. Peut-être cassés. Je m’en moque. Je ne suis pas à ça près. Mes os ont si souvent été brisés, tellement de fois ressoudés qu’il vaudrait mieux pour moi que je ne vive pas très vieille sans quoi je risquerais des douleurs insurmontables. Je m’en fous. Je me redresse saisissant le poignet de la main qui tenait jusqu’à présent la mienne.

La douleur m’a aidée à voir clair. Presque clair. Je ne veux pas qu’il m’approche car je n’ai pas le droit d’être heureuse. D’accord. Seulement c’est égoïste. Lui doit-il malheureux par ma faute ? Je ferme les yeux la douleur est autant intérieur qu’extérieure. La main enfle. Je n’en ai cure. Je me relève agilement. Le regard dur.

« Tu veux me protéger de moi-même ? Tu t'en crois réellement capable ? »


Je lui tend la main pour l’aider à se relever. Ce n’est pas un geste tendre loin de là.

« Alors prouve-moi que tu es capable de me résister. »


Je ferme les yeux.

« Essaie seulement de réussir à me porter un coup sans que je l'esquive ou ne le bloque. Si tu arrives peut-être que j’essaierais de croire en tes paroles. »


Je ne suis pas une menteuse. Seulement je sais que même affaiblie, il n'est pas à mon niveau. Mes membres sont sans aucun doute plus fins que les siens. Sauf que je suis nettement plus dangereuse. Nettement plus entraînée. Plus rapide. Quand il est un athlète je suis une arme affûtée par les années et la pratique. Il est sans doute plus puissant. Ou il pourrait l'être s'il utilisait tout son potentiel...


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##   Mar 20 Jan 2015 - 22:22
Nathanaël Lancer

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Ses mots, Nathanaël avait hésité à les prononcer. Il l'avait sentie s'apaiser un peu, mais sitôt sa phrase terminée, il sut qu'il était sans doute allé trop loin. Il l'avait provoquée. Il avait pris un risque et peut-être le regretterait-il amèrement. Il avait vu son poing se lever. Elle allait le frapper de rage, mais il ne broncherait pas. Sans doute le méritait-il... En un sens, n'avait-il pas trahi sa promesse ? Celle de ne pas la forcer, d'attendre qu'elle soit prête ? Sa provocation n'était-elle pas un manque de patience de sa part ? Cependant, le coup termina sa route contre le béton. Un craquement sinistre parvint à son oreille et il sut qu'elle s'était cassée quelque chose. En même temps, ce n'était pas étonnant vu la force qu'elle y avait mis. Le Titan se pinça les lèvres. Elle s'était blessée à cause de lui. Il lui faudrait du temps pour accepter ce fait, pour se pardonner cette erreur.

Elle se releva comme si de rien n'était, mais il put voir la douleur sur son visage. Il voulut réagir, mais elle lui lança un regard dur et lui demanda s'il se sentait vraiment capable de la protéger. Il devait lui prouver quelque chose ? Il ne comprit pas tout de suite. Il saisit sa main pour se relever et lui fit face. Elle voulait qu'il lui résiste ? Il s'apprêtait à lui poser la question qui le tourmentait, lorsqu'elle reprit.

« Essaie seulement de réussir à me porter un coup sans que je l'esquive ou ne le bloque. Si tu arrives peut-être que j’essaierais de croire en tes paroles. »

Le Terre ouvrit la bouche de surprise. Elle voulait... qu'ils se battent ? N'avait-elle donc pas compris ? Ou était-ce, à nouveau, un test ? Il l'observa en fronçant les sourcils. Il ne savait pas comment il devait réagir. Devait-il faire ce qu'elle lui demandait ? Peut-être en était-il capable après tout. Il était excellent en karaté. Cependant, une petite voix au fond de lui, lui chuchotait qu'il n'y arriverait pas. Il avait constaté son agilité, sa rapidité. Malgré sa taille, son poids et son apparente fragilité, il savait qu'elle était pleine de ressources. De plus, elle respirait la confiance en elle. Le Titan se doutait qu'un tel défi n'était pas anodin et lancé à la légère. Si elle persévérait dans le même état d'esprit, celui de le faire fuir, de l'éloigner d'elle, alors il était persuadé de ne pas pouvoir réussir ce challenge. Il avait cette intuition qu'elle avait trouvé un nouveau moyen de lui faire comprendre qu'il n'était pas à la hauteur. Il sentit son ego s'éveiller en lui et un début de colère. Était-elle si arrogante que ça pour croire qu'il n'était qu'un gamin fragile ? Qu'il n'était bon à rien ? Elle était certainement bien plus douée que lui dans bien des domaines, cela il ne pouvait le nier, mais il n'était pas un incapable ! Il avait des atouts qu'elle ne possédait pas et il allait le lui faire comprendre. Elle croyait tout maîtriser, mais il n'allait pas la laisser faire, il n'allait pas agir sur son terrain.

Nathanaël s'approcha de quelques pas, doucement. Elle avait perçu sa colère. Sans doute, croyait-elle qu'il allait essayer de la frapper, qu'il allait essayer de la feinter. Il s'arrêta à une trentaine de centimètres d'elle. Elle n'avait pas encore réagi, certainement sûre d'elle, sûre de ses capacités.

Non.

Le mot était tombé comme une sentence.

Il est possible que je parvienne à te toucher à force de persévérance, mais je ne veux pas me battre contre toi. Je ne te prouverai rien de cette manière.

Le Terre marqua une nouvelle pause pour rassembler son courage et tenter de calmer la fureur qui s'était éveillée en lui, mais il n'y arrivait pas.

Tout en toi n'est que colère, violence, alors non. Je refuse d'entrer dans ce jeu-là.

Une nouvelle pause pour reprendre son souffle, car son cœur battait la chamade. Colère, angoisse qu'elle le repousse encore, tristesse d'être incompris, frustration, souffrance, trop d'émotions à gérer.

Je... je souhaite justement te protéger de toute cette violence.

Il sentit les larmes lui monter aux yeux.

Alors arrête de me repousser et aie confiance en moi !

Le Titan serra les dents et ferma les poings. Il était complètement boulversé.

Parce que moi, j'ai foi en toi...

Alors, ne me rejette plus, s'il te plaît... mais ces mots ne sortirent pas. Il n'aurait pas pu contrôler sa voix et il refusait qu'elle entende ça, même si elle n'en avait pas besoin pour savoir ce qu'il ressentait.


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Comment réussit-il à me briser encore plus tout en recollant les morceaux un an un ? Comment peut-il me faire mal et me rendre en même temps si fière. Si admirative ? Le jeune homme en face de moi est merveilleux. J’en ai conscience dès qu’il prend la parole. Je le savais confusément avant. Maintenant j’en suis certaine. De toutes les voies qui s’offrent à lui il prend toujours la plus juste. La plus intelligente. Je suis tellement fière de l’avoir rencontré. Heureuse que des gens comme lui existent.

A la violence et la colère, il répond par une douceur sans faille. Sait il seulement à quel point ? A quel point il est fort ? Il pense sans doute le contraire. Je fais en sorte qu’il pense le contraire pour qu’il fuie loin de moi. Il a raison, je ne suis que violence. Meurtre. Ignominie. La lie de l’humanité. Mais lui il est ce que le monde a de meilleur, il est fort, plus que je ne le serais jamais ou que je n’aurais le droit de l’être. Tout nous oppose. En a-t-il conscience ?

Je sens confusément cette petite vibration dans son âme. Ce petit quelque chose qui n’est pas loin de se briser. Que suis-je en train de briser ? Son amitié pour moi, ou simplement… Simplement lui. Cette idée me fait mal. Cette idée me percute avec une violence sans égale. LA douleur est plus vive que celle qui irradie de ma main…

En même temps être une tonnerre a ses avantages. Être une tonnerre avec de bonnes bases anatomiques et physiologiques encore plus. Cela fait un moment que je m’entraine à maitriser l’électricité dans mon corps. Depuis cinq mois en fait. Depuis que j’ai gagné un peu plus de maitrise sur mes pouvoirs. Je ne suis pas puissante j’en ai conscience, je ne mobilise jamais de grandes quantité d’énergie. Seulement je m’entraine à la maitriser… Comme je le fais tout le temps actuellement je ne porte qu’un tee-shirt, motivation de plus face à la froidure de l’hivers pour se motiver à transformer ma peau en résistante électrique et à la faire chauffer. C’est pas si évident qu’on le pense. Si j’utilise une trop grande épaisseur de peau j’allume les nerfs de la douleur. Si j’en prends une trop fine, elle crame. Simple et concis. Là j’essaye une nouvelle chose, quelque chose que je n’avais même pas imaginé à la base. Au lieu d’exciter les nerfs… Je les empêche de conduire les charges électriques. La douleur ne parvient pas à mon cerveau. Tout simplement. Peu importe la teinte violacée que prend ma main. Sympa, même pas besoin d’opioïdes.

« Nathanaël… »


J’inspire. Cherchant les mots pour exprimer ce que j’ai besoin qu’il comprenne, sans le braquer. Sans me braquer. Le gros problème entre nous deux est la communication. Non. En fait le problème entre nous deux c’est moi. Mon incapacité à lui faire comprendre. Mon incapacité à lui parler de ce qui compte vraiment. Je recule doucement d’un pas, un tout petit pas, un pas qui ferait toute la différence, qui lui permettrait peut-être de s’échapper. Je sens sa confusion, son sentiment de rejet. Pour contrebalancer mon retrait ma main se tend touche son menton, remonte le long de sa mâchoire, passe sous son oreille et reste là à la jonction entre sa mâchoire et sa nuque.

« Je te fais confiance. Absolument irrémédiablement. Tu es une très belle personne. »

Ce sourire lâche sur mon visage j’aimerais l’effacer. J’aimerais être forte comme lui. Ou stupide comme lui. Il a foi en moi. Quelle erreur. Quelle bêtise.

« C’est en moi que je n’ai pas confiance. »


Je réfléchis encore, cherchant les mots pour expliquer au terre ce que j’ai besoin de lui dire. Tout aurait été plus simple s’il avait été télépathe. La question est posée, entre un télépathe et un sensitif… Qui pourrait avoir le dessus ? Aucun, les élèves de terrae ne sont pas censés s’affronter. Ils y perdraient tous les deux. Je trouve les mots, pas forcément les bons. Pas nécessairement justes. Les mots qui ont pour vocation d’expliquer ce que je ressens.

« Imagine que… tu saches que tu finiras par me blesser, irréparablement. Peut-être même me tuer, me voudrais tu tout de même à tes côtés ? Moi je ne peux pas. Je n’accepterais jamais ce risque. Je suis désolée. »



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##   Jeu 22 Jan 2015 - 0:59
Nathanaël Lancer

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Nathanaël s'était mis à trembler légèrement. Le trop plein d'émotions qui l'assaillait, sans doute, le froid, un peu aussi. Pourtant, il tentait de faire le tri dans sa tête. Il était en colère contre elle et contre lui même. Il se sentait faible, impuissant et cela le frustrait au plus haut point. Il n'était pas habitué à l'échec et il avait l'impression que la situation lui échappait. Il avait peur aussi, peur que son pétage de plomb ne brise tout ce qu'il avait tenté de mettre en place, peur que sa faiblesse ne conforte l'Étoile dans sa démarche, peur de se retrouver seul, peur de perdre la seule personne dont il s'était vraiment senti proche depuis son arrivée à Terrae. Le Terre eut un petit sursaut intérieur. Il n'avait encore jamais vu les choses sous cet angle et cela changeait tout dans sa manière d’appréhender la situation. Il comprit enfin d'où lui venait ce besoin de s'occuper d'elle. Il l'appréciait, c'était indéniable, mais ce n'était pas seulement ça. Il avait aussi besoin d'elle.

Le Titan observa la Sensitive avec un regard triste, lorsqu'elle l'interpella. Elle semblait indécise, cherchant ses mots. Lui ne dit rien, il attendait patiemment. La colère s'était éteinte pour laisser place à un grand vide. Lorsqu'elle recula d'un pas, la douleur n'en fut que plus grande. Pourtant, Nathanaël ne réagit toujours pas. Il se contenta de fermer les yeux. Si elle devait partir ainsi, sans rien ajouter, alors il préférait ne pas regarder. Cependant, la Tonnerre n'en fit rien. Il sentit bientôt sa main contre son menton, puis une douce caresse jusqu'à sa nuque. Un frisson lui parcourut le dos et il ouvrit les yeux, plantant son regard dans celui de la jeune femme. Ses mots lui allèrent droit au cœur. Sa souffrance s'apaisa un peu. Elle venait de le réconforter, mais il savait qu'elle n'avait pas terminé et la suite, contrairement à toutes attentes, lui tira un léger sourire, un sourire triste. Nathanaël comprenait enfin. Il restait de nombreuses zones d'ombres, mais il saisissait à présent les motivations de l'Étoile. Il en avait eu l'intuition, mais elle avait trouvé les mots pour rendre tout cela réel.

Le Titan observa la jeune femme sans rien dire, laissant le silence s'installer. Il réfléchissait. Que pouvait-il répondre à cela ? Il se sentait démuni parce qu'il la comprenait, comprenait sa réaction, puisqu'il aurait certainement réagi exactement de la même manière à sa place. Pourtant il ne pouvait pas l'accepter, parce que justement, il n'était pas à sa place. Il voyait que ce n'était pas la bonne solution. Cette même petite voix qui le conseillait tout à l'heure lui hurlait qu'elle avait tort, qu'elle ne pouvait pas savoir de quoi l'avenir serait fait, qu'elle ne devait pas être effrayée. Il ne pouvait tout de même pas abandonner maintenant, pas comme ça. Était-ce de l'obstination déplacée ? Le Terre ne savait plus quoi penser de toute cette histoire. La Sensitive était persuadée d'être un danger pour lui et c'est de là que venait le problème. Elle le lui avait dit, elle n'avait pas confiance en elle. C'était même pire que cela. Elle avait peur d'elle-même. Elle souffrait et il ne pouvait pas la laisser tomber, pas après ce qu'il avait vu ce soir-là. L'image de la jeune femme en équilibre précaire au bord du vide lui revint à l'esprit. Ce n'était pas lui qui était en danger, mais elle.

Nathanaël prit une inspiration, mais ne parla pas, pas encore. N'était-ce pas égoïste de sa part de vouloir s'imposer à elle ? Si rien ne changeait, l'Étoile ne serait peut-être jamais tranquille de le savoir près d'elle. Il devait la rassurer. Il devait trouver les mots justes pour qu'elle retrouve cette confiance qui lui faisait défaut. En était-il seulement capable ? Il retint un soupir. Il fallait au moins qu'il essaie, car il lui faisait confiance et il n'avait pas peur, lui.

Et moi, je ne peux pas vivre en sachant que tu souffres. Je ne peux pas rester indifférent, alors que je t'ai vu faire l'équilibriste.

Le Titan ne la quittait pas des yeux.

Ce n'est qu'une question de confiance en soi, tu le sais. Je te l'ai déjà dit, je pense que tu te sous-estime. Tu sembles être aussi sûre d'être un danger pour moi, que moi je suis persuadé de ne rien craindre à tes côtés.

Il lui offrit un sourire doux. Sa main se lèva doucement et du pouce, il lui caressa la joue.

Est-ce que tu peux me promettre d'y réfléchir ?

Il marqua un temps.

Tu ne t'en rends peut-être pas compte, mais tu as beaucoup de douceur en toi. N'en aie pas peur.


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##   Jeu 22 Jan 2015 - 20:14
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Le froid. Ce môme est transi. Comment ai-je pu ne pas m’en rendre compte avant. Suis-je donc tellement obnubilée par moi-même que je ne me rends plus compte de ce dont il a besoin. Ca doit être ça. La peur me paralyse. Elle bloque la moindre de mes pensées. Je suis ma pire ennemie. Ma main ne lâche pas sa joue. Je me concentre doucement pour que la chaleur qu’elle dégage devienne un peu plus forte. Pour qu’elle ne fasse pas que me réchauffer moi mais qu’elle irradie.

L’autre de mes mains, je dois me rendre compte qu’elle ne réagit plus. Normal. On dira que j’ai coupé tous les nerfs, pas seulement les nociceptifs. C’est compliqué mais j’essaie quelque chose. C’est dur. Cela demande une minutie qui me demande beaucoup de concentration. Pourtant étincelle par étincelle je remplace le courant qui devrait partir de mon cerveau. Les routes sont encore coupées, rien n’est transmis entre ma main et l’organe qui normalement la maitrise. Non par petites touches, petites étincelles j’anime moi-même les muscles, synapse par synapse. C’est compliqué mais grisant. Ma main bouge sans que mon corps ne la contrôle.

Les gestes sont difficiles au début, mais avec l’expérience elle gagne en précision. Elle s’aventure sur le plastron du jeune homme, attrapant un a un chacun des boutons non fermés/ Les boutonnants doucement. Avoir deux mains aurait été des plus utiles, pourtant je fais sans trop de mal, un peu lentement pour ma part. Certainement très maladroitement, mais vu la gueule de la bavure, que j’arrive à la faire obéir tient presque du miracle. Le plus dur dans tout ça c’est de se concentrer sur ce qui m’entoure. Le contact rassurant de Nath sur ma joue.

Je ne pleure pas. Pas cette fois. Les larmes s’écoulent à l’intérieur. Le vide que j’ai senti en lui était tellement vaste. Douloureux pour lui comme pour moi. Infime reflet de la souffrance que je lui fais endurer. Trop douloureux. Pour nous deux. Surtout pour lui. La douleur quand elle est mienne je peux… L’éteindre.

Sauf qu’aujourd’hui elle n’est pas mienne. Je sais que je pourrais l’éteindre momentanément. Sauf que je sais qu’elle reviendrait comme quand j’ai cherché à transformer le moindre de ses sentiments à mon égard en indifférence. Mes pouvoirs ne sont pas plus réels que mes actes au final… Seulement mes actes ne peuvent pas être effacés. Je crois.

Non je sais que rien de ce que je n’ai fait ne peut-être effacé. C’est douloureusement profond. Cette souffrance là je n’ai aucun droit de l’éteindre en réalité. Cette souffrance je dois l’endurer car elle n’est pas mienne mais celle de tous ceux à qui j’ai pris la vie. Mais je crois que cette douleur je peux l’accepter.

« Je ne tomberais jamais, tu sais… Je pourrais sauter sans me blesser. Le vide m’a toujours bien plus attiré qu’il ne m’a terrifiée. »


Je crois que j’ai découvert le livre qui a donné son nom à Ipiu il y a cinq ou six ans. Sans doute plus à la réflexion, mais les ans ne m’ont jamais affectée, ma vie monotone ne semblait pas me marquer. Quand j’avais découvert ce livre… Cela avait été un peu comme une… Je ne sais pas ? Révélation ? Les mots justes m’avaient percutée, faite vibrer. Je m’étais vaguement dit « c’est impossible. » Mais l’impossible ne semblait pas être hors de mes limites. J’avais grimpé, sauté, observé pour finalement m’envoler à ma façon.

C’était peut-être le premier pavé de celle que j’étais devenue. Premier pas vers la liberté.

« Tant que tu seras à mes côtés tu seras en danger, ne pas le reconnaitre est une erreur. »


Une erreur qui pourrait te couter la vie. Même ici. Même maintenant. Je pourrais te tuer sans que tu n’aies le temps de te sentir mourir. Eteindre la flamme qui t’anime serait quelque chose de tellement simple. Tu n’en as pas conscience, tu préfères voir la douceur à laquelle je me contrains plutôt que la violence qui me fait vivre. Les deux font partie de moi, mais la douceur n’a jamais sauvé personne.

« Tu n’es pas bête. J’ai l’impression que tu ne fais jamais d’erreurs. »


Je souris. Avec cette douceur qu’il voit en moi. Cette douceur illusoire. Mes mots continuent à aller dans le sens contraire de celui que je veux leur donner. Lui donnant encore une chance de fuir. Parce qu’au fond ma décision est prise. Même si je sais qu’elle est mauvaise, pour lui comme pour moi. Je sais que ce que je vais lui offrir est une promesse mortelle. J’inspire.

Les mots ne veulent pas sortir. Ils sont… tellement. Simples. Tellement importants. Mais tellement dangereux. Tellement contraires à ce que je crois. Je crois que s’il reste à mes côtés je le ferais souffrir d’une façon ou d’une autre. Physiquement, certainement. Que ce soit de mon fait ou de celui du centre. Après tout ils finissent toujours par gagner. J’en ai la conviction. J’ai peur de moi. De ce que j’ai été sans n’être plus réellement sûre de celle que je suis. Je sais que je suis dangereuse, et rien que pour cette raison j’ai envie de fuir loin de lui. Je me force à parler tout de même. D’une voix. A peine un murmure. Peut-être mes mots se perdent-il dans le vent.

« Je ne te fuirais plus. »


Parce que le vide que j’ai senti n’a pas le droit d’exister en toi. Parce que je veux rencontrer l’homme que tu deviendras. Je sais qu’il sera exceptionnel. Si je te brise, tu ne pourras jamais le devenir. Tu as tellement de potentiel gamin. J’ai hâte que tu grandisses. Je retire mes mains de son corps.

« Rentre maintenant, tu vas choper la crève. »



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##   Jeu 22 Jan 2015 - 22:08
Nathanaël Lancer

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Nathanaël frissonna encore une fois, mais il ne bougea pas. Il ne voulait pas rompre le contact. Soudain, il sentit la main de l'Étoile, toujours posée sur sa nuque, se réchauffer. Comment arrivait-elle à faire ça ? Elle n'était pas Feu, elle maîtrisait l'électricité... l'électricité, la résistance, la chaleur. Il sourit à nouveau. Bien sûr, c'était évident. Ainsi, il comprit qu'elle n'avait pas froid, elle, et il fut rassuré, persuadé aussi qu'elle ne ressentait pas non plus la douleur de sa main blessée. Le Terre eut un léger doute concernant sa théorie lorsqu'il la vit bouger son membre abîmé, mais la maladresse des gestes lui indiqua qu'il avait certainement vu juste. Il la laissa faire, reconnaissant et touché.

Ses mots, pourtant, ne le rassurèrent pas. Il ne doutait pas de ses capacités, loin de là, mais de sa volonté à continuer. Lorsque sa famille avait été détruite, le Titan avait envisagé le suicide, mais n'était jamais passé à l'acte. La master était venue le chercher avant. Quelqu'un était venu le sortir de son malheur, quelqu'un était venu l'aider, lui offrir un nouveau départ, une chance de recommencer ailleurs, loin de la douleur. Il n'était pas encore tout à fait en paix avec cette partie de sa vie, de son passé, mais le fermait gentiment la blessure. Il n'oubliait pas, il se pardonnait.

Nathanaël retint un soupir lorsque la jeune femme lui redit qu'il était en danger avec elle, puis un éclat de rire triste lorsqu'elle enchaîna. Lui ? Ne jamais faire d'erreur ? Il était surdoué, pas parfait. Cependant, il répondit à son doux sourire. Des erreurs, il en faisait, bien sûr. Elle n'avait cessé de le lui reprocher : erreur de lui faire confiance, erreur de se croire en sécurité auprès d'elle, erreur de ressentir ce qu'il ressentait pour elle, erreur de croire qu'il pouvait l'aider, erreur de s'obstiner, erreur, une succession d'erreurs... Or à présent, la Sensitive changeait d'avis ? Il comprit qu'une modification radicale venait de s'opérer. Elle ne cherchait plus à le faire fuir, mais à le rassurer, à lui faire reprendre confiance en lui. Avait-elle pitié de lui ? Non, il lui semblait que c'était autre chose. Elle avait senti sa peine, son trouble et sans doute avait-elle eu peur de le blesser trop profondément. Comment pouvait-elle encore douter d'elle-même, alors que tout ce qu'elle faisait, avait pour but de le protéger ?

Son murmure le percuta de plein fouet. Le Terre oublia de respirer un court instant. Puis la Tonnerre retira ses mains et lui demanda de partir. Tomber malade ? Il s'en fichait. Il était plutôt résistant de ce côté-là. Ignorant ses dernières paroles, il la prit dans ses bras, la serrant doucement contre lui, caressant ses cheveux d'une main, mais en faisant bien attention à ne pas s'appuyer contre la sienne qui était abîmée. Il se mit à pleurer en silence. Ce n'était pas vraiment du soulagement, car Nathanaël sentait qu'il n'avait pas gagné. L'Étoile n'acceptait sa présence qu'à contrecœur, mais il se dit que c'était déjà ça. Il fallait du temps, être patient, et, peut-être qu'un jour, elle pourrait lui expliquer, lui raconter tout ce qu'elle avait sur le cœur, peut-être qu'un jour, elle l'accepterait réellement à ses côtés.

N'oublie pas de soigner ta main et ne fais pas de bêtises. À bientôt.

Malgré les larmes qui continuaient de couler, sa voix, douce, ne trembla pas. Le Titan la relâcha et posa un baiser sur son front, puis la contourna et quitta le toit. La journée ne faisait que commencer, mais il ne comptait pas en profiter. Cette rencontre lui laissait un goût amer dans la bouche. La Sensitive avait cédé, mais pas de plein gré. En descendant les escaliers, il eut un sourire triste. Il en demandait trop et il le savait.

Une fois dans sa chambre, il ferma la porte à clef et y appuya son dos. Puis, ne tenant plus, il se laissa glisser au sol, secoué de sanglots.


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##   Jeu 22 Jan 2015 - 23:54
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Les bras du jeune homme m’enserrent encore une fois. Il cherche à me protéger, comme d’habitude. Sans voir à quel point il me partage. Il demande comme souvent, ce que je ne peux lui donner son me battre. Il me demande ce qui le blessera. Malgré mes mises en garde, malgré le fait que nous nous mutilions l’un l’autre. Il continue toujours de me demander l’impossible. Il me demande d’être forte lorsque ma seule option raisonnable est la fuite.

Peut-être ai-je finalement trop de vécu pour comprendre les réactions de cet enfant qui se croit homme. Peut-être que la fraicheur de son âme finira par me transir. J’aurais aimé être comme lui. Toujours droit. Garder l’espoir d’un jour meilleur.

Seulement le monde n’est pas beau. Mon monde n’est pas fait pour les rêveurs. Mon monde est cruel et sans pitié. Sitôt qu’une chose vous est offerte, elle vous est arrachée. L’espoir n’y existe pas. L’avenir n’est même pas quelque chose de certain. Je me demande souvent si j’existe réellement, perdue dans cette cacophonie d’agonies qui s’entremêlent. Pourquoi dois-je lutter contre moi-même. « De tâcher toujours plutôt à me vaincre que la fortune, et à changer mes désirs que l'ordre du monde… » dirait le sage.

Sage je ne le suis malheureusement plus. Sage je ne l’ai jamais été. Observatrice passive d’une vie que je ne vivais pas. Subir est devenu comme une seconde nature chez moi. Quand je prends une décision c’est toujours la mauvaise. Croit-il vraiment que je n’en ai pas conscience ? Mais quand aucune des voies qui s’ouvrent devant soit n’est bonne, que doit-on faire ? S’assoir et patienter sur le bord de la route ?

Les bras me libèrent, moi qui m’étais tenue immobile presque choquée qu’il rompe ma zone de sécurité. Qu’il ait tellement confiance qu’il n’écoute pas mes mises en gardes. Choquée aussi par l’odeur de ses larmes. Cette odeur salée qui rappelle la mer. C’est bizarre une larme, ce n’est pas compréhensible. Pourquoi pleure-t-on ? Ses lèvres effleurent mon front. Si l’immobilité n’avait pas été mon prime refuge, je pense que je me serais alors figée. Je ne veux pas de ce genre de relation. Redevenir son amie est déjà un grand risque, qu’il puisse me prendre dans ses bras, me dérange déjà. Qu’il m’embrasse comme ça, sans réfléchir. Hors de question. C’est trop dangereux. Tout simplement.

Dans ma tête dès lors que je m’attache à quelqu’un deux solutions s’offrent à lui, soit que je le blesse, soit qu’il devienne une cible. C’est l’une de mes appréhensions même si je ne suis pas encore prête à la formuler à voix haute. J’ai trop longuement œuvré pour le Centre. Je connais leurs méthodes, j’en ai amélioré certaines, développées d’autres… Et s’en prendre aux gens qui sont précieux à ceux que l’on veut faire craquer ça ne date pas de la dernière pluie. De ça il n’a pas conscience. Je sais confusément que je ne lui parlerais jamais du Centre, ni de moi. Ses épaules ne sont pas assez fortes pour ça.

Il s’esquive avant même que je n’ai pu rompre ma pétrification. Avant que je n’ai retrouvé le moyen de faire bouger mes muscles. Voilà l’état dans lequel il m’a mise. C’est mauvais j’en ai conscience. Comme il est mauvais de l’avoir laissé partir en larmes. Je ne sais que faire. La raison me pousserait à rester là. Moins nous aurons de contact mieux il s’en portera. Si je le blesse ainsi à chacune de nos rencontres, ma présence ne sera pour lui que souffrance.

Mais je prends toujours la mauvaise voie. Je ferme les yeux et m’élance. Prends mon envol et tombe. Oui je suis conne. Je ne devrais pas prendre cette voie. Pas avec ma main brisée. Je devrais prendre les escaliers. Mais je suis tellement impulsive, que plutôt que de me donner la possibilité de fuir je m’interdis toute porte de sortie. Le mur défile, trop vite. Je ne me souviens que trop tard que l’une de mes mains ne me portera pas. Je grimace rien qu’à voir la couleur qu’elle a prise. Hémorragie je dirais. Je m’en fous. Je la force à bouger déplaçant vraisemblablement une fracture qui se voulait simple. J’m’en tape. Mes os pourraient sortir à l’air libre que je ne m’arrêterais pas pour autant. Vite je me retrouve devant la fenêtre désirée. Je pourrais la casser pour entrer vers le spectacle qui s’offre à moi.

Seulement je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Je réfléchis, si je lui fais signe ça ne fonctionnera pas. Je soupire. La douleur assaillit ma main, le froid brûle ma peau. Je rassemble mes pouvoirs car je sais que je n’ai pas énormément de puissance. Parce ce que je vais faire demande un contrôle énorme. Je crée un champ magnétique, de la même manière que le courant électrique dans les bobines d’étain. Le tout sans que l’air ne prenne pas feu, ou que le bâtiment n’explose pas. (bon okay je n’ai pas assez de puissance pour ça…) Je me concentre pour le diriger, doucement. Lentement. Imperceptiblement la poigné de la fenêtre se tourne.

La sueur d’effort perle sur mon front. Mauvaise idée. Le froid rougit ma peau. J’m'en tape. La poignée cède enfin. Je bondis par la fenêtre et la referme sans grand fracas avant de m’approcher de mon ami médusé qui pleure à chaude larmes. Je pense un moment à le prendre dans mes bras pour le rassurer. Mauvaise idée vue leur teinte bleutée. Je ne réussirais qu’à le frigorifier. Alors je pose ma main contre sa joue. Glace contre feu liquide. Le choc des éléments. Je m’accroupie devant lui.

« Si c’est toi qui commence à me fuir… Où ira-t-on ? »



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##   Ven 23 Jan 2015 - 18:41
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Le contact froid de la main de l'Étoile sur sa joue sortit Nathanaël de sa stupeur. Il ne put retenir un petit rire après sa question rhétorique. Vous savez, ce genre de rire qu'on a quand on pleure, mais que quelqu'un parvient à nous raconter quelque chose de drôle. Les sanglots du jeune homme s'étaient arrêtés au moment où la fenêtre s'était ouverte. Il avait regardé la Tonnerre entrer dans sa chambre, pantois. Elle était folle d'agir ainsi avec sa main abîmée. Il ne se rendit cependant pas compte que ce n'était pas le fait de passer par l'extérieur du bâtiment qui le choquait le plus, mais bien qu'elle le fasse en étant blessée. Plus rien ne semblait l'étonner ! Elle avait dû faire de la gymnastique à un très haut niveau, de la grimpe aussi, mais pas seulement, car il avait remarqué que ses sens étaient très développés, l'ouïe et l'odorat, notamment. Soit la Sensitive possédait un don naturel, soit elle avait été entraînée, mais par qui et dans quel but ? Un mystère de plus qu'il ne parviendrait certainement pas à résoudre.

Le Titan reporta son attention sur les mots prononcés par la jeune femme. Oui, il avait fui. Il devait bien l'admettre. Il aurait pu lui répondre qu'il n'avait fait qu'obéir, que c'était elle qui lui avait demandé de partir, ce qui, en soit, n'était pas tout à fait faux, mais cela n'aurait pas été correcte et honnête. Ce n'était qu'une excuse. En fait, il avait eu l'impression que tout avait été dit, qu'ils étaient revenus au point de départ : il demandait l'impossible, voilà tout. Alors, pourquoi rester ? La conversation n'aurait fait que tourner en rond : je t'aime, moi non plus... Le Terre eut un petit ricanement intérieur. Il était pathétique ! Et puis, il y avait aussi le fait qu'il ne voulait pas que l'Étoile le voie pleurer... comme si elle ne savait pas exactement ce qu'il ressentait, pfff, stupide orgueil. Pourtant, malgré toutes ces raisons, ce qui l'avait vraiment motivé, si on pouvait dire cela comme ça, c'était la peur, peur de sa réaction, qu'elle ne change d'avis. Son geste, ce baiser, se voulait amical, mais son cœur avait dérapé et il le regrettait. Il n'avait pas le droit de lui imposer ça. Il s'était promis de bien se tenir, de ne pas la rendre mal à l'aise et il avait failli. Du coup, il avait fui... mais elle était là, à présent, accroupie devant lui. Malgré sa réaction, la Tonnerre n'avait pas fui. Au contraire, elle s'était approchée. Il en fut profondément touché. Le Titan voyait dans son regard qu'elle s'inquiétait pour lui.

Ne t'en fais pas, ça passera.

Nathanaël s'essuya les joues avec la manche de sa jaquette. Il se leva, comme si son trouble, sa peine n'avait été qu'imaginaire. Elle était là. Il ouvrit son armoire et en sortit un pull et une couverture, celle qu'il utilisait l'été, en lieu et place du gros duvet plié actuellement sur son lit. Ensuite, il revint vers la jeune femme et lui tendit le vêtement.

Enfile ça, tu es frigorifiée.

Puis, le Terre plaça délicatement la couverture sur ses épaules. Quelle idée de sortir en T-shirt par ce froid, tout de même. Il ne pouvait rien lui proposer de plus, un verre d'eau chaude éventuellement. Il espérait que cela suffirait à la réchauffer. Toujours planté devant elle, il entreprit ensuite la deuxième tâche qu'il s'était fixé. Il saisit délicatement la main abîmée de l'Étoile et l'observa. Il se sentait obligé d'agir, car après ce qu'elle avait fait, il n'était pas sûr qu'elle se soignerait d'elle-même. La main était violette, gonflée. Le Titan avait entendu les os craquer lorsque le poing de la jeune femme avait percuté le sol. Il savait donc qu'il y avait eu fracture, certainement les deuxième et troisième métacarpes. C'était le type de blessures classiques. Il l'avait appris lors de sa mission contre les scientifiques. Sa main était alors dans le même état. Cependant, lui n'avait pas continué à l'utiliser contrairement à la Sensitive. La fracture s'était donc sans doute déplacée. Il serra les lèvres. Il lui faudrait certainement une opération, sauf si un air guérisseur pouvait soigner ce genre de blessure. Elle en aurait pour au moins un mois...

Nathanaël réfléchit à ce qu'il pouvait faire. Il avait bien de la décongestine dans sa petite trousse de secours. Cela ne la guérirait pas, mais ça réduirait les contusions... sauf qu'il n'en était pas certain. Il n'avait pas les connaissances médicales nécessaires et il avait peur d’aggraver la blessure. Il aurait aimé immobiliser sa main. Il avait une bande, ainsi que des petits bouts de bois à disposition. Il s'était foulé les doigts tellement de fois qu'il avait appris à se soigner tout seul. Mais là, c'était différent, ce n'était pas une simple foulure... et ce n'était pas lui. Le jeune homme n'était pas sur de vouloir prendre cette responsabilité. De plus, il avait peur de ses mains à lui. Il avait un bien meilleur contrôle de son pouvoir de Titan, mais pas une parfaite maîtrise. Combien de crayons avait-il cassés lorsqu'il prenait des notes en cours ou qu'il faisait ses devoirs ? Il ne s'en souvenait pas. Il fronça les sourcils. Autant le fait d'être un Terre l'enchantait, il en était très fier, autant avoir une force surhumaine le désespérait. Eh bien quoi ? C'était compréhensible ! S'il avait été guérisseur, ou téléporteur par exemple, il aurait pu agir, être utile ! Il aurait pu la soigner ou l'emmener à l'hôpital sans qu'elle ne puisse protester. Il soupira. Non, décidément, il ne voyait pas les avantages d'avoir une force surhumaine. Ce n'était que de la violence et il n'en avait pas besoin.

Nathanaël se décida enfin à sortir de son mutisme et de sa contemplation.

Il faudrait vraiment que tu ailles à l'hôpital. J'ai de quoi immobiliser ta main, ici, mais j'ai peur de faire plus de mal que de bien.

Il lui offrit un sourire gêné.


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##   Sam 24 Jan 2015 - 1:02
Ipiu Raspberry

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Humeur : Vous connaissez le syndrome de la cocotte minute ? Bah voilà. sous pression et prête à exploser !

Le temps n’efface pas la douleur… Il la recouvre juste de poussière et on la voit moins dépasser…

Une plaie non soignée s’infecte, c’est peut-être un peu pour cela que suis ici. Je ne le laisserais pas souffrir. POINT. Parce que merde, il vient me chercher, il me fout hors de moi, manque de se faire tuer, se prend une raclée et part en pleurant. ALORS MERDE. Ca ne peut pas se finir comme ça. Je ne peux pas le laisser souffrir pas comme ça. Pas inutilement.

Je me demande quand le changement s’est réellement opéré en moi ? Quand ma crainte de moi-même est passée au second plan derrière ma peur de le voir vide, de le voir malheureux. Quand ai-je grandi ? Quand ai-je arrêté de me focaliser sur moi ? Ma main efface ses larmes. Doucement, sans impatience attendant seulement qu’elles ne cessent. Parce que je ne veux pas qu’il ne souffre de la solitude alors que j’accepte enfin d’être à ses côtés. Je veux qu’il comprenne que je ne l’abandonnerais pas.

Et ce même si je sais que je vais le blesser. Peut-être que rester ensemble est une idée idiote. Non pas peut-être. Si j’étais raisonnable je partirais. Mieux vaut être triste et en vie que mort et heureux.

Je sais bien que c’est faux, mais ma peur de le blesser, d’être responsable de sa douleur est ce qui me retient. Que je ne suis qu’une faible égoïste. Alors je vais essayer pour lui d’être un peu plus que ça. De dépasser ma frousse. D’être courageuse, pour lui pas pour moi. Parce que je ne mérite certainement pas l’attention et l’affection qu’il me porte.

Je frissonne glacée, j’ai usé toute ma magie. Je suis plus habituée à la précision qu’à l’usage de la force. Aussi quand je manie ces trucs-là, je me vide tout simplement, me retrouvant dénudée. Je ne vais pas dire que je n’ai pas froid, ou que je n’ai pas mal… Mais je sais faire abstraction. Comme j’ai appris à le faire. Quand on est blessé en mission on ne peut pas simplement s’effondrer. De même quand on vous torture d’ailleurs. Faire abstraction ce n’est pas si dur.

Les larmes stoppent, Nath essuie les dernières avant de me filer un pull propre. Il sent la lessive, j’aime cette odeur. C’est apaisant. Je le passe avec gratitude, et en grimaçant. CA FAIT PUTAIN DE MAL DE POSER QUELQUE CHOSE SUR MA FUCKING MAIN. Alors la passer dans une manche. AIE. Tant pis pour moi je n’avais qu’à pas frapper le sol. J’avais qu’à être intelligente. INSPIRE EXPIRE. Ma main sort enfin de la manche, j’ai vraiment merdé.

Le blond m’enroule dans une couverture. C’est confortable. Elle sent aussi le propre. Je jette un regard sur son lit et y découvre un duvet. Je souris presque amusée. Non totalement amusée. Ca lui ressemble tellement. Je sais pas, c’était soit ça soit un lit au carré. J’essaie de capter ses sentiments, je n’y arrive pas. Je n’ai vraiment plus rien en réserve. La seule chose que je comprends c’est son inquiétude pour ma main, en même temps faudrait être aveugle pour passer à côté.

Il se saisit de ma menotte, enflée et violacée. Pas beau, douloureux aussi. Je pense que les os n’étaient que fêlés à la base, mais maintenant ils sont cassés et déplacés. J’ai de la chance de pas avoir une fracture ouverte vue comment je les ai malmenés. Il me dit d’aller à l’hôpital, qu’il a peur de faire plus de mal que de bien. Je dirais simplement que le mal est déjà fait.

Je n’ose pas lui dire que je ne veux pas le quitter. Que je viens de le retrouver, que j’ai peur qu’en me séparant de lui je perde mes bonnes résolutions. Mais… J’ai trop peur de dire ça. C’est trop personnel. Trop. Je ne sais pas. J’ai peur voilà. Merde. MERDE.

Ma main ne bouge plus. Même en voulant très fort je n’arrive pas à faire bouger mes doigts de plus de quelques millimètres. C’est grave j’en ai conscience. A vue de nez j’dirais que soit je tombe sur un super guérisseur, soit j’me fais opérer. Cool. Je pose ma main récalcitrante sur le bureau à plat. Je grimace quand la seconde, la gauche vient tâter le dessus de la dite main. CA FAIT MAL. Pourtant je continue. Appuyant, remettant les os en place. C’est pas du grand art, loin de là… Mais c’est mieux que rien. Je me force à sourire malgré tout.

« Crayons et bande s’il te plait. J’vais l’immobiliser, ça suffira pour l’instant. J’irais à l’hosto cet aprem… Sans doute. »


Je soupire, j’vais encore me faire engueuler. Comme après la mission. La cicatrice est encore visible sur mon épaule. On va dire qu’une jolie petite brindille de plusieurs centimètres de diamètre en travers de l’épaule ça ne fait pas vraiment du bien par où ça passe. La en plus j’ai la « fracture du connard. » Celui qui frappe dans un mur parce qu’il est trop con pour se contrôler. Au moins il tape pas sa meuf c’est d’jà ça. Enfin. Je fais comme si tout allait pour le mieux.

Mon regard se perd sur le réveil du gamin. MERDE. Décidément, je deviens vulgaire avec la douleur. Ca m’apprendra. Je n’ai pas envie de le quitter mais je dois me montrer responsable, pour lui si ce n’est pour moi.

« Tu vas être en retard en cours… »


“- A qui la nuit fait-elle peur ?
- A ceux qui attendent le jour pour voir.”
― Pierre Bottero, Ellana
##   Sam 24 Jan 2015 - 23:36
Nathanaël Lancer

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Nathanaël suivit inconsciemment le regard de la jeune femme vers son réveil, puis revint le planter dans le sien. Il lui avait semblé déceler quelque chose dans sa voix, quelque chose de... différent. Il se permit un sourire.

Non, ne te fais pas de soucis pour ça.

Le Terre laissa le silence s'installer quelques instants, pour maintenir le suspens.

Je n'ai pas de cours avant quatorze heures, aujourd'hui. Et puis, c'est mon cours de japonais. Je suis sûr que M. Sarutobi ne m'en voudrait pas si je ne venais pas. Je suis censé faire un court exposé, mais... comment dire... de toute façon, il n'y a pas le tiers de la classe qui comprendra la moitié de ce que je vais raconter. Alors, je préfère écrire un travail et l'envoyer au prof. Je sais qu'il acceptera.

Il marqua, cette fois, une courte pause.

Et puis, après, j'ai le français avec Tomoe, mais elle, elle ne s’inquiétera même pas de ne pas me voir. Elle ne comprend toujours pas ce que je fais à son cours. Je suis presque bilingue.

Le jeune homme lâcha un petit rire, puis s'interrompit soudain. Il avait l'impression d'avoir jacassé comme une pie. Pour masquer son léger malaise, il se déplaça de l'autre côté de son bureau pour ouvrir le deuxième tiroir à la recherche du matériel demandé par la Sensitive. Il rougit lorsqu'il aperçut la couverture du troisième tome du Pacte des Marchombres. Il avait, en effet, oublié ce détail. Sans s'attarder davantage, il prit sa trousse de secours, la posa sur son bureau et referma le criminel un peu trop brusquement à son goût. La poignée céda sous sa force. Le Titan retint de justesse un juron qui se termina en marmonnements étouffés sur ses lèvres. Il ouvrit sa main tremblante et les morceaux de bois tombèrent au sol. Inspiration, expiration. Il fallait qu'il se calme. Ce n'était pas parce que la Tonnerre avait vu le livre qu'elle allait partir en courant. Alors, oui, elle pouvait mal le prendre, parce que c'était une manière de se rapprocher d'elle, d'en apprendre davantage sur elle. Il n'osa pas la regarder, pas tout de suite. Le plus délicatement possible, il ouvrit la trousse et en sortit une bande avec son agrafe, ainsi que quelques bouts de bois qu'il avait achetés dans un des magasins du village de Terrae. C'était la vendeuse qui les lui avait conseillés. C'était de toute manière plus hygiénique que des crayons et puis, comme c'était prévu pour être utilisé ainsi...

En lui tendant les objets, Nathanaël regarda la main de l'Étoile. Il n'avait pu s'empêcher de grimacer lorsqu'elle s'était remis les os en place. Il avait eu mal pour elle. Il fallait vraiment faire quelque chose.

Donc, je suis à ta disposition pour toute la journée. Je peux t'aider à bander ta main et ensuite, on peut aller ensemble à l'hôpital.

Le Terre osa enfin croiser son regard. Il était tendu, toujours cette même peur sourde qu'elle ne parte. En revenant vers lui, la Sensitive lui avait donné un fol espoir, celui qu'elle ait enfin accepté de le côtoyer, sauf qu'il n'arrivait pas à le croire tout à fait. Il avait attendu ça pendant trop longtemps pour qu'il l'accepte sans doutes. Oui, il doutait, non pas de sa sincérité, mais de ses certitudes. Quelque chose avait changé, il en était sûr. Après tout, elle était là. La Tonnerre était revenue près de lui, mais il ne comprenait pas vraiment pourquoi. Il se demandait si c'était par pitié, parce qu'il pleurait ou parce qu'elle en avait vraiment envie. Le Titan avait peur qu'elle ait pris une décision, mais qu'elle finisse par le regretter et qu'elle décide de revenir en arrière. Et il avait peur que son comportement n'en soit la cause.


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