| ## Dim 8 Mar 2015 - 13:34 | |
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Marvin laisse couler un sourire doucereux quand il entend l’insulte de l'Américain. Ça confirme le levier qu’il possède sur lui, alors ça réchauffe un peu son égo. Il se contente d'acquiescer, savourant de ne goûter quasiment plus la frustration déjà planquée derrière sa nouvelle réussite. Il s’demande s’il va finalement réussir à lui tenir tête, s’il va reprendre ses airs de gamin renfrogné pour aligner ne serait-ce que quelques mots, qui lui diront gentiment d'aller se faire foutre. Il élargit son sourire, pariant que non malgré son mini-espoir de saluer au moins une fois dans la soirée, la résistance de son pote. Et quand il cesse finalement d’essayer de le tourmenter, qu'il a replacé ses doigts dans ses poches, ne sachant pas quoi en faire d’autre, un goût familier revient se heurter à ses lèvres. L'entêtement d'Eran irrite Marvin mais il ravale sa frustration, déglutit rapidement avant de le recevoir contre ses lèvres. Il le défie du regard, agrippant fermement ses hanches pour le retenir contre son bassin. Puis son corps se retrouve transi d'une multitude de frissons qui l'empêchent de le presser contre lui. Il doit ignorer les ravages qui s'opèrent dans son esprit pour lui laisser un sourire railleur, satisfait de réussir à autant l'attirer contre lui sans même le lui demander. Car ce n'est plus une approbation que le pt'it offre à Marvin. C'est une demande hurlante, une supplication dictée par le brasier qui semble se déchaîner dans son sein et dans sa tête. Le feu qui fait onduler son corps et qui le trempe des gouttes de désir qui vont se noyer dans le tissus gris collé à la peau de l'Allemand. Leurs dents s'entrechoquent, il lui mord voluptueusement la lippe inférieure, jouant avec du bout de la langue et de ses dents acérées par la retenue. Il ne peut effectivement pas le repousser. Mais finalement la réponse ne tarde pas à venir, et même si ses assauts successifs s'étaient révélés plutôt fructueux, le coup des dents ne faisait que réduire encore ses maigres chances de gagner sur sa répartie.
Et les multiples tentations qu’éveillent les caresses de son pote n’arrangent rien. Alors Marvin essaie de se retrouver un peu dans la petite salle, de remettre un sens à tout ça. Il tente de repérer dans l’obscurité où il est, pourquoi ils en sont là, pourquoi est-ce que les objets de cette pièce semblent ne plus avoir aucune raison d’être. Un peu déboussolé, la main tâtonnant dans le noir comme pour fuir ses baisers et ses douceurs qui le tourmentent, il trouve le rebord du lit et l'attrape à pleine main. Mais l'Allemand est trop fier pour se cantonner à cette place là. Il profite pas, Marvin, il fait semblant, quand ça touche à des choses sérieuses. Faudrait pas risquer de lui infliger la moindre chose qui s'écarte du plaisir. Le sang bouillonnant, il aurait quand même bien pris soin de ravaler son impatience pour laisser mariner son pote au moins autant qu’il l’a tourmenté tout à l’heure. Mais la façon dont celui ci est pendu à son cou fait grimper sa vulnérabilité, elle fout le bordel dans ses sens, l'assaille même de toute la misère du monde. Il ne peut plus rien refuser à l'Américain. Il sent son regard bloqué pour lui demander d'aller plus loin. Et toujours plus loin. Ses lèvres descendent le long de son torse pour aller enflammer son bassin alors qu'il s'accroche à son regard. Putain, c'qu'il aurait aimé fermer ses yeux et s'imaginer que rien n'l'atteint maintenant, que la fascination mêlée à l'inquiétude qui font luire son regard dans l'obscurité la plus profonde ne sont qu'illusoires, qu'il ne crève pas sur place en considérant la facilité d'Eran à foutre le bordel dans ses certitudes. Mais ce n'est pas le moment de douter. Il laisse quelques râles suaves s'échapper de sa gorge irritée par les souffles saccadés et résonner dans la pièce noire. Ses lèvres se font plus provocantes, déposent des caresses plus ardentes sur le centre de son désir. Et puis, comme pour le torturer un peu plus, il ajoute sa langue à la douceur de ses lèvres, ajoutant un peu de feu à ses caresses. Du bout de ses lèvres, il pourrait presque sentir le brasier de l'Américain s’embraser sous ses attentions. Bien sûr, il pourrait utiliser sa force pour laisser sa violence jouer à sa guise. Planter ses griffes dans la peau d'Eran, le faire étouffer sous sa chaleur, lui dévorer le corps entier et vider la dernière goutte de son énergie. Ça calmerait ses pulsions et le désir qu'il s'efforce de canaliser entre ses lippes. Il voudrait ne plus avoir à serrer la mâchoire et le laisser gémir douloureusement comme il l'avait envisagé à peine une minute plus tôt, se nourrir de la faiblesse qui pourra bien le faire délirer une fois qu'ils seront loin de l'autre parce qu'il aura fait un pas de traviole. Quand l'autre aura détalé après avoir craché une ou deux insultes parce que le beau connard qu'il sera redevenu ne pourra simplement pas se forcer à jouer les doux agneau. Glissant ses doigts le long de son torse, Marvin soulève doucement le teeshirt de son pote. Il lève ensuite vaguement le regard vers lui, comme pour obtenir une approbation, puis ramène le teeshirt très lentement vers le haut. Ses craintes, ses envies, ses désirs, tout ça il se souffle sur sa peau, laisse son souffle se balader le long de son corps, de son bassin au milieu de son ventre, jusqu'au creux de sa gorge. Là où il peut laisser un ou deux baiser colorés, ceux qu'on peut précisément replacer sur l'épiderme une fois débarrassé des dernières gouttes de sueur. Il ne sait pas où il trouve la force de s'arracher à ce contact, de faire taire les inlassables demandes de sa chaire, celles qui inondent encore sa tête d'une chaleur étourdissante. Mais il le fait, ancre sa paume contre le sol froid pour se donner une chance de se tenir une fois assis. Et il s'use les yeux à observer la plus petite courbe de son corps, la vision brouillée par le doute et l'atmosphère enfiévrée qui lui coupe le souffle. Marvin l'oblige à ne pas partir mais ne le laisse pas se reposer contre son corps, allant écarter du bout des doigts les mèches noires qui barrent son front et ses tempes. Parce que ça le rassure. " Désolé. J'aime pas les messieurs. " On est plus à un mensonge près. Et il aurait surement ricané s'il n'était pas tant absorbé par l'incohérence de ses traits. Dans son élan d'initiatives, il en profite pour aller chercher la force dans ses jambes et se hisser, s'aidant du bord du lit à proximité pour s'appuyer dessus. Puis il se relève brusquement, délaissant ses appuis pour faire un pas sur le sol inconnu de la chambre et redécouvrir la dose incroyable d'énergie qu'un corps demande ne serait-ce que pour tenir debout. Il hallucine, perd l'équilibre au départ, mais se stabilise aussi vite que ses pieds appréhendent le sol. Sa gorge sèche le démange trop pour qu'il puisse encore en faire abstraction, il serait trop mécontent que ça lui gâche une autre partie de son plaisir. Ses doigts ont vite fait de trouver le robinet une fois que les quelques pas qui le séparaient de la salle de bain sont engloutis, il voit pas grand chose mais c'est pas nécessaire pour qu'il se désaltère. Ça fait du bien, il en profite pour se mouiller un peu la tronche et virer son tee-shirt collant de sueur. Il peut s'offrir le loisir de jeter un coup d’œil dans la glace, histoire de savoir de quoi sa tronche à l'air et du même coup, évaluer l'ampleur des dégâts dans son cou et sur sa nuque.
La tempête fait rage sous son crâne, il ne sait pas comment réagir. Perplexe, il passe un doigt dessus, les comptant silencieusement. Et une fois que ses lèvres ont ondulé chaque chiffre, il tire une moue contrariée et tourne les talons, pour retourner près du feu, là où c'est chaud et où il est pas obligé d'abandonner le pt'it. Pas que ça le tourmente d'être loin de lui, il pourra toujours radoter en prétendant que c'est l'eau du lavabo qui ruisselle le long de sa peau. Que c'est la chaleur étouffante de sa chambre sans clim qui lui fait tourner la tête et que l'autre s'est surement retrouvé là par hasard. C'est grisant. Putain, c'que c'est grisant. Alors comme par protection, il ferme doucement ses yeux, ne cessant pour autant de faire rougir la flamme au creux de son bassin, puisqu'il est déjà parti s'installer entre les jambes de son pote. Et lorsqu'ils se trouvent mutuellement, Marvin oublie où il est. Naïvement, il ferme ses yeux plus fort, comme s'il pouvait échapper à la réalité en se faisant croire qu'elle n'a qu'une couleur. La couleur de l'invisible, le monde qui s'anime sous ses paupières. Il sent sa peau frémissante le chatouiller et elle obstrue encore un peu ses sens. Après quelques dizaines de secondes de demi-répit, il va chercher sa main, entrelace leurs doigts, les serre aux creux de sa paume et va déposer sur ses ongles un mini bisou. " Tsk. Regarde les choses sales et homosexuelles que tu me fais faire. " (...) Il souffle son murmure sur la peau froide, les paupières toujours closes. Il pourra l'accuser d'avoir forcé l'énergie dévastatrice qui montait dans son corps à prendre une pause. Un putain de break dont il n'avait peut-être pas besoin. Mais Marvin ne s'en soucie pas, il soupire contre ses doigts, écrase la chaleur des sons de son désir dans sa paume tout en savourant le retour au calme. Enfin, ce serait le vrai calme s'il n'était pas contraint de faire abstraction du feu de l'Américain qui continue de brûler la peau de son dos, faisant inlassablement perler des gouttes de sueur sur ses tempes. Et si tout son corps pouvait enfin s'arrêter de vibrer d'un désir malsain, il se serait retourné pour planter ses yeux puant la luxure dans ceux d'Eran. Il soupire et se contente de resserrer un peu son emprise, ses doigts toujours non loin de ses lippes. Il s'interroge encore, tente de délibérer s'il va ou non l'abandonner à son désir brulant.
Dernière édition par Marvin Wolf le Dim 19 Avr 2015 - 16:39, édité 2 fois |