Elle t'a forcé à lever la tête, et toi, t'as pas bronché. Tu l'écoutais. Mais ce qu'elle te disait passait par une oreille pour sortir par l'autre. T'étais perdu, t'avais même plus envie de faire l'effort de te retrouver... Tu reviens très légèrement à toi lorsqu'elle te dit que ce n'est pas une solution. Tes yeux se baissent vers tes bras. Rouges, raturés, mutilés... T'avais envie de lui crier que si, ça c'était la solution. Que ça, au moins, ça te soignait. Que quand ça disparaissait, une partie de ta peine disparaissait et tu pouvais recommencer pour en effacer une autre. Mais elle comprendrait pas, hein, qu'elle comprendrait pas. Tu détournes la tête alors qu'elle part. T'as pas envie de la suivre. Pas envie d'être supporté. Pas envie de tirer quelqu'un vers le fond... Mais t'as pas non plus envie de rester avec tes pensées. De sans cesse penser à ton frère. T'as plus envie de ça. T'as juste envie qu'il te foute la paix. Qu'le monde entier te foute la paix. Mais c'est pas possible, hein ? Parce que y aura toujours quelqu'un pour s'inquiéter de toi...

L'adolescent ferma les yeux en soupirant. Ça n'allait pas. Ça n'irait pas. Il ne voulait pas qu'on s'inquiète de lui. Non, non, non. Surtout pas ça. Car il finissait toujours par dire quelque chose de blessant, et ça, il ne le voulait pas. Il cherche son pouvoir. Cette chaleur toute douce maintenant, toute réconfortante... Il la laisse l'envelopper comme une douce couverture avant de la retirer brusquement. Lorsqu'il rouvrit les yeux, il était dans sa chambre. Ces téléportations douces étaient les plus agréables... même si elles prenaient énormément de temps. L'adolescent se laissa juste tomber sur son matelas, tira la couverture au-dessus de lui, prit un oreiller et le serra et ferma les yeux... se laissant glisser vers le sommeil.