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Pleures, tu pisseras moins. Si tu crèves j'te tue. [Ronron]
##   Ven 12 Juin 2015 - 0:16
Aaron Williams

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Aaron Williams
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Humeur : Aha ! ... Attendez, c'était une vraie question ?

Première pensée qui me traverse lorsque je me roule en boule sur le canapé : Aaron, tu es con. C'est pas faute d'essayer de pas péter un câble, ni d'essayer de rester droit, digne, tout ce que vous voulez. Mais là, j'arrive juste pas. C'est comme s'il y avait eu un éboulis, quelque part dans mes fondations. Forcément, tout le reste est branlant. Au final, ça s'est complètement cassé la gueule. Ça veut pas dire que ça se reconstruira pas. Avec le temps, tout se reconstruit. Tout s'arrange, toujours. On oublie pas vraiment, mais on relègue ça un peu à l'arrière-plan de nos pensées. Puis un jour, on y pensera plus du tout. Et ça reviendra, parfois. Ça fera toujours aussi mal, mais j'pourrais p'tetre sourire de ces moments qui sont encore dans mon cœur. Pour le moment, je peux pas sourire. Je peux pas rire. Je ne peux même pas m'en vouloir d'être aussi pitoyable, parce que je sais que c'est pas ce qu'il aurait voulu. Mais au final, qu'est-ce qu'il aurait voulu ? Est-ce que je suis vraiment apte à en juger ? Ce n'est pas non plus comme s'il existait un "après" la mort. Ce n'est pas comme si les personnes qui nous ont quittées nous observaient de là-haut. Alors au final, on s'en fout un peu de ce qu'ils penseraient, non ?

Cette pensée me file la gerbe, et je retiens un haut-le-cœur douloureux. Je renifle et me frotte les yeux pour en chasser l'humidité qui vient obstruer ma vision. Regarder la télé pendant qu'on chiale, j'ai toujours trouvé ça d'un chiant ; on voit que dalle. Même si j'avoue qu'y a pas grand-chose à voir pour le coup. National Géographie ? Elle aurait pas pu trouver un truc plus merdique ? Dans le doute, je laisse quand même. Les voix off me donnent envie de dormir. Et au moins, j'arrive à peu près à ne penser à rien. À peu près.

Je m'en veux un peu quand même, j'me dis en m'enroulant un peu plus dans les couvertures, comme la foutue larve que je suis.

Dans l'entrée, j'entends la porte qui se rouvre. J'me redresse même pas quand Ipiu entre dans le salon et me fixe de ses yeux trop bizarres – ouais, ils sont bizarres, d'abord. Elle s'excuse, deux fois. J'en sourirais presque si j'étais pas aussi… soulagé, je crois. Un poids s'enlève de mon cœur et j'acquiesce lentement.

- Merci, j'arrive finalement à lâcher, malgré ma gorge serrée. Désolé.

J'ai toujours trouvé la notion de pardon particulièrement étrange. C'est vrai, le Pardon, ça devrait n'être donné qu'à Dieu, nan ? Enfin, si dieu il y a. J'sais même pas si j'y crois, et j'suis pas chrétien de toute manière. En fait, j'imagine que j'ai cessé d'y croire quand j'ai compris que j'avais un karma de merde et que ça n'allait pas en s'arrangeant. En plus d'être un sacré connard dans cette vie, j'ai p'tetre été Hitler dans une autre ; qui sait ? Personne peut le savoir. Mais j'me dis que mon autre moi, cet ancien Aaron, il devait pas être super sympathique à croiser. Vive les révélations spirituelles !

En vrai, je sais pas lequel de ces deux mots est le plus difficile à me tirer dans un moment pareil. "Désolé" ou "merci". J'sais pas. Vous savez, vous ?

Alors qu'Ipiu s'est installée, j'ose pas l'ouvrir encore une fois. J'ai conscience d'être allé trop loin, mais on ne pourra pas dire que je n'ai pas pensé chaque mot que je lui ai lancé. C'est peut-être ça le pire. Ce malaise qui flotte, il n'est pas là pour rien. Mais j'ai vraiment pas envie d'y penser. Elle sûrement non plus. T'façon, que j'lui dise que je suis désolé ou pas, j'sais qu'elle saura que j'le pense. Elle sait toujours tout, cette foutue garce. Parfois, souvent, ça m'énerve. Avant, ça m'a saoulé. Là, ça m'fait juste du bien.

Le silence plane un moment, et j'somnole pendant ce temps. Quand il me paraît trop insoutenable, trop forcé peut-être, pour moi tout du moins, je prends une légère inspiration.

- Tu t'es découvert une passion pour National Géo depuis quand ? J'savais pas que tu kiffais tant l'exotisme, je lâche dans le silence.

Nan parce que j'avoue que les programmes sur les barrières de corail, je m'en tamponne un peu le coquillard. Juste un peu. Penser à autre chose.

Lentement, j'étire mes jambes qui craquent dans le mouvement, et m'oblige à me lever. Dur. Ma tête tourne trois secondes, je dis bonjour aux petits points noirs devant mes yeux en me tenant au canap' et me déplace comme un zombie vers la cuisine pour chauffer d'l'eau. Tant qu'à faire, autant faire du thé. Si déjà j'ai plus de café.

J'sors deux tasses et les ramène le temps que l'eau chauffe, sans la regarder.

- T'en prends aussi ?

C'est pitoyable, hein. Et non, ce n'est même pas une question.



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##   Ven 12 Juin 2015 - 23:48
Ipiu Raspberry

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Je m’enfonce sans un bruit dans le fauteuil mitoyen de celui qu’occupe le maître des lieux. Silence est mon deuxième non, je ne vous l’ai jamais dit ? Même respirer je le fais sans bruits. Je crois que j’ai appris à vivre ainsi, en silence, me faire oublier est tellement plus simple que de tout  affronter. N’est-ce pas Ipiu ? Je soupire intérieurement colle mes yeux sur l’écran où les récifs de coraux défilent avec une lenteur psychotique. Ces lumières marines sont fabuleuses pour lessiver un cerveau remplis de pensées absconses. C’est toujours agréable de ne plus réfléchir et de ses laisser entraîner par un banc de poissons bigarrés.
Je sais qu’éteindre ses pensées n’est pas la solution mais ça permet de se reposer un temps. En tous les cas j’ai éteint mes pouvoirs pour la soirée. Enfin, j’essaie. Je me demande comment font les autres ? Pour moi le mode off est tellement plus difficile à trouver que le mode on. En fait cela vient sans doute du fait que je ne maîtrise pas grand-chose. Le plus souvent j’aimerais ne pas avoir à subir ça. Je ne sais pas comment expliquer ; s’entraîner à maîtriser la foudre dans son coin tout seul sans blesser personne, ça le fait grave. Ou pas, mais avec un peu de persévérance et d’assiduité c’est tout à fait possible. Je connais la physique, aussi comprendre le fonctionnement de cette partie de mon pouvoir est « facile. » Peut-être que j’abuse un peu, mais je sais là où je dois agir pour obtenir les résultats que j’escompte, la puissance brute ? Je n’en ai pas besoin. J’imagine même qu’en ces termes je suis plutôt pitoyable comparée à nombre de mes camarades tonnerres. Je ne suis pas puissante, mais quand on sait où frapper la puissance n’est pas utile. Il suffit parfois d’inverser la polarité d’une dizaine de molécules au bon endroit pour bouleverser le temps. Je pense que je serais capable de créer un orage monstrueux si je le désirais, pas parce que je suis puissante… Loin de là, je ne saurais le faire par instinct comme beaucoup de mes compères, je le ferais doucement, en réfléchissant. La puissance ne veut rien dire… L’inconvénient est que je suis soumise aux conditions extérieures, je ne peux pas tout modifier seule. Il faut que les éléments s’y prêtent. C’est ma limite et non des moindres, j’ai estimé qu’en consommant beaucoup de pouvoirs mon rayon d’action était de sept cents mètres en terrain découvert, assez pour bidouiller le ciel… Quand il n’y a pas de plafond… Mais s’il y a un plafond, il y a des prises électriques, donc c’est vachement plus simple… Et plus dangereux, de l’électricité à volonté, si je ne maîtrise pas je crame dans le meilleur des cas. L’une des premières leçons que m’a enseignées Lucky quand j’ai été initiée, fut de maîtriser. Ainsi, je n’ai pas peur du courant électrique car je sais lui dire non et arrêter d’influer sur lui.
Par contre, l’autre pan de mes pouvoirs, je ne le contrôle tout bonnement pas. Je le subis, j’ai pas de moyen de m’entraîner sans impliquer les autres. J’ai bien pensé demander de l’aide à Aaron pour réussir à apprendre à me tenir… Mais je ne suis pas certaine que tout master qu’il soit il sache comment fonctionne son pouvoir. Je pense qu’il est plus du genre à savoir d’instinct comment faire, ou à se faire troller par ses pouvoirs. Lui demander de l’aide ? Même sans cela je parierais sur un « non » si je lui demandais de l’aide. Du coup je subis… En silence pour changer.
Ce soir j'essaierais cependant de ne pas être un aimant à sentiments. Je ferme les vannes.

T’as pas besoin de t’excuser mec, ni même de dire merci. Puisque on est d’accord, nous ne sommes pas amis non ? C’était ça le deal non. Pas d’amitié. J’hausse les épaules, histoire de dire que ce n’est rien. Histoire de continuer à se mentir un peu plus. Je suis douée pour ne pas regarder les choses en face.

« National géo c’est génial, ça plait énormément à Bloby. »


Tu as oublié Aaron, avec moi c’est fuck the logique jusqu’au bout  de la nuit. Je souris doucement, comme si cela était mon expression naturelle. C’est juste l’un de mes masques.

« Thé pour deux professeur. »


Toujours de l’ironie, quand arrêteras-tu de rire pour assumer ? Jamais sans doute, je me lève et le suis dans la cuisine. Je ne compte pas parler si tu ne parles pas, j’ai compris la leçon. Le thé est vite préparé, je sors le sucre. Il évite de me regarder. Je soupire.

« Action ou vérité ? »


Si être sérieux c’est se condamner, alors jouons professeur. Le monde est trop triste pour que nous restions sérieux, tu ne crois pas ?


“- A qui la nuit fait-elle peur ?
- A ceux qui attendent le jour pour voir.”
― Pierre Bottero, Ellana
##   Mar 16 Juin 2015 - 17:17
Aaron Williams

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Le silence, ce n'est pas bon pour moi. Je déteste ça, je crois, en fait. C'est bien pour se reposer, parfois, souvent même. Mais là, c'est pas le même genre de silence. C'est pas une absence de bruit ; c'est presque une absence de vie, de chaleur, d'humanité. Je n'aime pas les silences lourds, qui parallèlement parlent plus encore que l'absence de sons. Pendant tout ce temps, je me demande à quoi Ipiu pense. Je me demande ce qu'il se passe sous sa tête pendant qu'elle fixe l'écran d'un œil vide. Dans un sens ça me regarde pas. Mais j'me demande si elle m'en veut. Si elle s'en veut, un peu aussi. Si elle pense à elle, à son passé, à son futur peut-être. C'est difficile de penser à son futur, quand on pense ne pas en avoir, vous savez. C'est difficile de se dire qu'on va vivre quand on a qu'une envie : celle de mourir. J'le sais bien. C'est habituel, comme sensation. Peut-être que je n'ai pas la carrure pour être Master, au final. Je n'encaisse pas bien. La douleur physique ne me fait pas grand chose, et il faut pousser loin la torture pour que je craque. Peut-être parce que je peux me forcer à ne rien ressentir. Mais parallèlement, je suis faible. Extrêmement faible. Dans ma tête. Instable, peut-être. J'aimerais ne pas l'être autant.

Finalement, je me lève et la réponse d'Ipiu à mes questions me tire un sourire un peu las. Blobby, hein ? Faudra qu'elle m'aide à le remettre sur son meuble, un peu plus tard. J'suis sûr qu'elle refusera, et qu'elle se foutra de ma gueule en prime. Parce que je serai incapable de me trimballer un aquarium aussi lourd jusque là-bas sans le faire tomber. Quoique, si je touche un peu la corde sensible en lui disant que Blobby risque sa vie, si j'le fais seul, elle devrait songer à m'aider nan ? C'est un bon point. Un très bon point. À noter dans un coin de ma tête.

J'lance un regard en arrière en l'entendant me suivre. Enfin entendre, c'est un grand mot. Elle ne fait jamais de bruit, quand elle se déplace. On dirait un peu un fantôme, parfois. J'suis même en train de me demander si j'hallucine pas, et si au final, elle n'a jamais existé. Elle pourrait très bien être une vue de mon esprit ; une illusion un peu chiante qui me fait la morale et me remonte de temps en temps. Finalement, elle est p'tetre un peu mon Jiminy Cricket quand on y pense. Sauf qu'elle est vachement plus envahissante.

- Ça marche. Je te prends une tasse.

Je verse l'eau dans la bouilloire et la prends dans le salon avec deux tasses, alors qu'elle apporte le sucre. J'me réinstalle, emmitoufle le bas de mon corps dans la couverture comme une petite vieille le ferait avec son plaid, et sert le thé lorsqu'il est prêt. J'attrape ma tasse et en profite pour me réchauffer. Pas de sucre pour moi. J'aime pas ça. J'devrais p'tetre. Faudrait que je reprenne un peu de poids.

Mon sourcil se hausse finalement, et je la fixe quelques longues secondes. J'me demande si c'est une blague, puis me souviens. C'est Ipiu. C'est normal, en fait. J'en sourirais presque si j'en avais le courage.

- Vérité ?

J'ai pas envie de bouger. Mais j'ai un peu peur de ce qu'elle va me demander. Ça me rappelle notre première rencontre, quelque part. Chacun une question. Chacun une réponse. Et la vérité. C'est la vérité qu'on veut, c'est ça ? Mais c'est quelle vérité qu'on cherche ? Celle qu'on souhaiterait détenir, ou celle qu'on détient ?



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##   Mer 17 Juin 2015 - 22:21
Ipiu Raspberry

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Être sérieuse cinq minutes ? Pourquoi je ferais ça ? Regarde-nous Ronron. Le sérieux ne nous réussit guère. Nous sommes des adultes trop souvent, p’t’être qu’on est tout bonnement pas fait pour ça tu ne crois pas ? Peut-être qu’si on se prenait pas autant au sérieux, tout irait mieux ? J’y crois qu’à moitié, mais on doit avouer un truc, là si on continue on va finir dans l’mélodrame. T’sais on doit pas être construit pour ça, j’veux dire pour s’prendre au sérieux. Regarde ça nous détruit !
T’as même peur du silence, alors que pour moi il n’est pas terrifiant. C’est un ami le silence, le seul à qui je puisse confier toutes mes pensées. Peut-être que c’est pas du silence que tu as peur mais des pensées qui le meublent ? T’sais moi mes pensées en général elles tiennent plus du ficus que d’l’humain complètement développé. Chaud. Froid. Soif. Soleil. Nutriments. Ok p’t’être que je suis à peine plus évoluée qu’un organisme végétal, p’t’être même qu’un unicellulaire. Les unis-cellulaires ils ne résistent pas à l’alcool, les plantes non plus, enfin j’en sais rien. P’t’être que certaines le font, les plantes alcooliques, ça peut exister quelque part dans l’univers. On devrait vraiment regarder national géo plus souvent, t’en penses quoi Bloby ?

J’prends le sucre, dans ma tête on prendrait beaucoup moins de risques à boire le thé dans la cuisine installés sur de hautes chaises, avec une table entre nos genoux et l’eau brûlante. Sans doute que j’me prends pas la tête, mais j’sais que si j’renverse un goutte sur le canapé j’vais me faire dégommer. Tiens, petite question de rhétorique : si on me dégomme ça veut dire qu’on me redessine ? Dois-je être redessinée ? Et si on me décalque est-ce encore moi un seulement l’ombre de moi-même que l’on a dessinée ? J’ai du mal à m’imaginer ainsi, car en général on cherche plutôt à gommer les erreurs que les reproduire.
Si l’enseignant ne sucre pas son thé moi j’mets deux morceaux. Bien sucré, j’rajouterais bien un peu d’miel mais j’sais plus s’il en reste… Ouai, bon okay c’pas chez moi-même si j’y squatte souvent. Voir trop souvent si j’en crois l’propriétaire, mais bon, j’pense que si j’abusais vraiment un p’tit coup d’jus m’aiderait à me reprendre. Sauf que pour l’instant il ne l’a pas fait… Enfin, à part aujourd’hui il ne m’avait jamais dit de partir en le pensant vraiment. Et je le sais, sensitive, éponge à émotions vous vous souvenez ? Tiens maintenant qu’on en parle, si j’capte les émotions des gens, je sais absolument pas les influencer… Bon on s’en tape. Je crois. C’pas le propos du moment.

Petite vieille s’entoure dans sa couverture. Je ne me fais pas le plaisir de railler, c’est bien trop évident pour que j’en remette une couche. J’préfère l’emmerder quand il pense qu’il est inattaquable, c’est plus intéressant pour nous deux. Ça relève le niveau, parce que sinon, il cherche vraiment le bâton pour se faire battre. Non, lui il ne se contente pas de le tendre, il le cherche en plein désert parfois. J’vous jure, Ronron c’tout une histoire. Doit être maso, je suis sûre qu’il est maso… OH VERITE ? DIS RONRON T’ES MASO ? Non, on va éviter de poser une question dont je connais la réponse.

«Alors... Quel sera le sujet du prochain contrôle que tu poseras à tes élèves ? »


Oh, bah ouai faut pouvoir arrondir ses fins de mois. Je suis certaine que tu n’y avais pas pensé, et que tu t’attendais à toute autre chose… Mais t’as oublié un truc vachement important, la matière où je suis la plus forte, à part te faire chier, c’est de te surprendre. Quoi que ça peut te faire chier aussi que je te surprenne si on va par là. Enfin je te laisse répondre un grand sourire au bec. Tiens j’m’en grillerais bien une en parlant de bec, mais ça gâterait le goût du thé j’imagine.


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##   Jeu 18 Juin 2015 - 19:11
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Elle parle pas, et j'tente plus vraiment de faire la conversation dans le vide. J'ai pas forcément envie de faire des efforts, ou de m'obliger à raconter des conneries qui me passeraient éventuellement par la tête. Au final, on s'installe de nouveau devant la télé, et j'sens son regard sur moi quand j'm'emmitoufle dans ma couverture. J'sais à quoi elle pense, j'y ai pensé aussi ; j'sais aussi que j'en ai rien à foutre. Elle peut se foutre de ma gueule si elle veut. Au mieux ça me fera sourire, au pire, ça me mettra à nouveau en colère. Je sais pas vraiment ce qui arrivera, mais j'sais aussi que je suis pas dans mon état normal. Alors de là à chercher un truc logique, je sais pas trop...

Elle m'interroge en lançant un nouveau jeu, finalement, et je hausse un sourcil en répondant vérité. J'm'attends pas à grand chose de sa part, elle est du genre à poser des questions débiles autant que des questions sérieuses. Voire à poser débilement des questions sérieuses, et inversement. Au final, quand elle me demande quel sera le prochain sujet de maths, je me contente de hausser les épaules. Il faut que je cherche loin dans ma tête pour me souvenir du sujet étudié en ce moment. J'remonte à la veille, tente d'éviter les souvenirs douloureux, et retourner plutôt à un temps où j'avais pas encore appris qu'un de mes amis était mort. Cette constatation, encore une fois, me frappe, et je reste là, à fixer mon thé sans rien dire. Avant de le boire, en resserrant ma prise sur la tasse.

- Produits scalaires.

Mes yeux croisent les siens et je hausse un sourcil. Puis lui tire la langue.

- J'en dirai pas plus. Tu m'as demandé le sujet, c'est le sujet.

Ça ne lui apprendra pas grand chose, de toute manière. C'était prévu. Mais de là à me souvenir du contrôle que j'ai préparé, faut pas trop m'en demander non plus. Puis. Sujet. Un sujet, c'est aussi ça. Dire de quoi ça parle, nan ? Elle joue avec les mots, assez souvent. J'vois pas pourquoi je ferais pas la même chose de mon côté.

- Action ou vérité, Ipiu ?

Vérité, d'après la p'tite dame. J'réfléchis pendant quelques secondes, le temps de chercher une question à lui poser. Un truc débile ? Ou quelque chose d'intéressant ? Lui demander pourquoi elle est venue ? Ou pourquoi elle fait pas un feu de bois avec le contenu de sa bibliothèque ?

- Comment elle était, ta première cuite ?

Moi, disons que... Je sais pas si je m'en souviens vraiment. Parce que fut une époque, j'm'en prenais pas mal à la suite. Pas des aussi violentes qu'aujourd'hui, mais tout de même. Faut dire qu'j'aimais autant faire la fête que rester cloîtré chez moi. Jamais réussi à trouver de juste milieu parmi cette merde. Comme pour tout le reste, au final. C'est pas bien grave, j'imagine.

Un sourire tire mes lèvres en coin. C'est pas comme si personne avait l'habitude, en plus.



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##   Dim 21 Juin 2015 - 10:46
Ipiu Raspberry

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Comme si tu n'avais pas pu me donner autre chose qu’un titre de chapitre sieur Aaron ? T’es au courant qu’avec les mathématiques t’as pas besoin d’avoir le sujet complet pour savoir sur quoi ils vont tomber. T’as un certains nombres d’exercices classiques, de ceux que tu peux poser à un certain niveau je réduis le nombre. Te connaissant j’ai encore réduit le nombre. En fait j’pourrais deviner le sujet sans poser la question, mais bon, si t’avais eu la décence d’être correct avec moi, tu m’aurais donné le sujet complet et ça m’aurait évité de me faire chier. Bon okay, j’me ferais pas chier à chercher, la flemme, si j’avais pu me faire du fric sans trop m’fouler ça aurait toujours été ça de pris. Je ne l’ai pas fait. Tant pis diront certains, tant mieux diront d’autres, t’aurais sans doute eu de meilleurs résultats si tu me l’avais donné au complet vu qu’ils auraient eu un sujet sur lequel s’entraîner, surtout que j’imagine bien que monsieur se serait fait chier à écrire un nouveau sujet pour me discréditer… Parce que fait pas l’innocent, je sais que ça te fait chier au plus haut point… T’avais qu’à pas être master, c’est cool d’être étoile aussi tu sais ? Non ? bon. Tant pis, enfin t’aurais tout de même eu un meilleur taux de réussite à ton test, parce que si je donne vend les sujets, je ne donne vends pas les résultats, je pourrais hein ? Mais j’n’y vois vraiment aucun intérêt. Vendre un sujet c’est laisser plus de temps à la personne pour le faire et se corriger, vendre les résultats c’est l'empêcher de réfléchir. Si je devais les vendre je les vendrais au prix de l’or et faux pour faire rentrer la leçon…
Enfin, j’suppose. J’en sais que dalle, j’avais plus envie de dire de la merde que de me prendre au sérieux. Comme d’habitude sans doute, je grince des dents et soupire, bon dieu que le monde est chiant. Marre d’être logique, marre de me prendre la tête. Simplement mare. J’porte la tasse à mes lèvres sans m’énerver nullement de la répartie de l’enseignant, c’est le but du jeu. Je pourrais gagner, je pourrais perdre, et cela me laisse purement indifférente. Du moment qu’on parle.
Le silence ne m’a jamais pesé car il fait échos à mes pensées, sombres de plus en plus souvent, cependant, comment dire ? Elles sont à moi ? Même lorsque je pense que j’ai mal, même lorsque j’envisage la mort, il n’y a plus personne qui me souffle ce que je dois penser. Aussi je ne sens plus le besoin de meubler. Avez-vous d’ailleurs remarqué que le silence peut-être le temps fort d’une conversation ? Mais aujourd’hui non, aujourd’hui ce ne sont pas mes pensées qui s’égarent mais celles de mon compère.
La mort ? C’est horrible d’y être confronté n’est-il pas ? Pierre Boterro, celui dont je tiens mon nom a écrit au travers des mains d’Elana, le personnage dont j’ai emprunté le prénom :

« Douleur infinie de celui qui reste,
Comme un pâle reflet du voyage,
Qui attend celui qui part. »
Ces mots sont vrais à jamais. Marqué dans la chair de tout être vivants. Ces mots je dois vivre avec chaque jours. Moi la meurtrière. Parfois je prenais un père, parfois une sœur, quelques fois un enfant, souvent un ami. Peut-être si je n’essaie d’estomper la douleur du master ce n’est que parce que j’essaie de me racheter ? Conneries. Vraiment ? Sans doute.
Alors, vérité ou gage ? Gage, je prends le risque qu’il me foute dehors sans plus de considération… Je suis joueuse, seulement si j’ai une chance de gagner. Ce qui n’est actuellement pas le cas. Tout n’est qu’un jeu Ronron…

« Vérité. »


La question s’ensuit et je me plonge dans mes souvenirs, premier verre d’alcool ? Je devais avoir cinq ou six ans, huit à tout péter. Le liquide transparent tenait plus du parfum que de la boisson et le but était de nous endurcir. Un truc comme ça, on avait commencé par une gorgé et on avait progressivement augmenté les doses, on avait fait cela avec de nombreux poisons aussi, habituant nos corps et nos esprits.
Qu’attend-il par cuite de toute façon ? Perte de connaissance ? Oublie d'la soirée passée ? Mal de tête le lendemain ? Parce que là j’imagine qu’il serait déçu, ma première perte de connaissance c’était sous les coups de personnes plus fortes et plus âgées que moi, les suivantes aussi d’ailleurs. Je pense qu’il a oublié à qui il parlait, sans doute. Je n’ai pas d’histoires simples à raconter… Je n’ai même jamais été cuité réellement j’imagine, pourtant je jouais le rôle parfaitement en mission.

« Mémorable, j’me suis réveillée sous trois types, l’un était bleu, l’autre s'était pris pour une princesse barbie et avant coloré ses poils pubiens en rose, le dernier portait mes sous-vêtements… »


Et oui, c’était la première fois où je perdais réellement conscience, ne laissant pas la place à l’espionne. En me concentrant je pourrais raconter la quasi-totalité de ma vie de ma première mission à aujourd’hui… Ce qui s’est passé avant, il y a un mur à franchir. J’essaie parfois. Sans y arriver. Certains souvenirs reviennent en forçant… le Centre… Avant tout est flou…

« Alors mon petit Aaron, Gage ou vérité ? »



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##   Mar 23 Juin 2015 - 22:37
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Quand elle me répond, j'me retiens de rouler des yeux et de râler. En fait, peu importe la question que je lui poserai, pour elle ce ne sera jamais anodin. Ce ne sera jamais rien de plus qu'une chose banale, et le jeu qui était censé me mettre de meilleure humeur, très certainement, me donne encore plus envie de tirer la gueule. Il ne m'amuse déjà plus. Même si la manière de le dire est assez drôle en soi. Je crois que je n'arrive toujours pas à m'ancrer dans le crâne qu'elle n'a pas vécu une vie comme nous. Elle a vécu plusieurs vies. Elle a vécu trop de choses. En a vu beaucoup d'autres. Est-ce que ça lui enlève le titre d'humaine ? Je me souviens lui avoir expliqué que non. Qu'elle avait le droit d'être ce qu'elle voulait, qu'elle était plus libre. C'est vrai, elle est plus libre. Mais elle a tant vécu qu'elle n'a au final rien connu.

Sa liberté l'enchaîne, vous pensez ?

J'me demande si c'est juste elle qui est aussi désabusée, ou si toutes les personnes de son acabit le sont aussi. C'est perturbant de se dire qu'il y en a sûrement d'autres aussi brisés qu'elle. J'me demande si elle arrivera à recoller les morceaux, un jour. C'est vrai ; elle a toujours connu que ça. J'me demande si elle saura comment faire, ou même si elle en aura envie un jour. Parce que même quand t'as connu la vie, tu sais pas comment faire pour retourner à ces jours-là. On y retourne jamais quand ils partent. J'imagine qu'il faudra en trouver d'autres. D'autres jours à conquérir, d'autres jours où sourire. Ce serait bien, non ?

Mon soupir trahit ma déception. Je ne sais plus quoi lui demander, d'un seul coup. De toute manière, après, ce sera à moi.

- Eh ben, ça devait être une belle bande de boulets tes potes. Ils étaient canons ? je la charrie avec un sourire que je me mets d'un seul coup à détester.

Le genre de sourire crispé que vous faites quand vous savez que vous devez sourire, mais que vous en avez pas la moindre envie. Mais bon. C'est vrai que c'était drôle.

- 'Tain quand je pense que vous m'aviez collé une perruque sur la tête… J'ai dû me couper les cheveux super courts à cause de vous, je râle.

Maintenant, ils ont repris une bonne longueur, suffisante pour ne plus me faire ressembler à un ressortissant de l'armée. Deux mois ont passé. Un peu plus j'dirais. J'ai toujours eu les cheveux qui poussaient vite, de toute manière. Faudrait que je les laisse pousser suffisamment pour pouvoir les rattacher…

Je bois une gorgée brûlante de thé et fixe mon regard sur le corps visqueux de mon poisson. Dire qu'il est arrivé en même temps que cette soirée… J'me souviens tellement de ma tête en le voyant pour la première fois. Et de celle de toutes les personnes qui ont eu l'occasion de le voir. Le pauvre, c'est un mal-aimé… Vous croyez que c'est pour ça qu'Ipiu le kiffe ? Parce que j'ai l'impression qu'elle est clairement attirée par les loques.

- Vérité, encore. J'ai pas envie de bouger.

La vérité – ahah – c'est que je ne bougerais de toute manière pas, même si elle me le demandait. Traitez-moi de faible, j'vous répondrai que je décuve tout doucement. Parce que moi, j'suis pas un espion endurci. J'me tape encore des cuites à quasi vingt-sept piges, j'ai toujours pas de meuf – ou de mec – et la famille c'est encore c'qui est le plus éloigné de moi, là. J'me fais vieux, et ça me déprime d'être resté bloqué à mes dix-neuf ans dans ma tête. Mais bon, qu'est-ce que vous voulez. J'veux bien qu'on me dise que je suis une tapette. Parce qu'au fond, on va pas se voiler la face, c'est carrément vrai.



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##   Jeu 2 Juil 2015 - 2:00
Ipiu Raspberry

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Tu crois vraiment que je ne vois pas quand tu forces trou du cul ? J’vais éviter de le souligner, je sais que tu sais que je sais, j’vais pas en rajouter une couche. T’sais j’chuis pas vraiment le genre à t’enfoncer quand tu serais capable de te laisser faire. Te faire chier quand tu as du répondant me fait rire, te faire chier pour que dalle quand tu te mettras en rogne pour rien ? Nan désolée, j’me respecte trop pour ça.
Foutre la merde quand ça n’aura pas de conséquences néfastes sur toi pourquoi pas. Foutre la merde quand tu te mettras en colère au point de risque de te faire du mal et de le regretter après… Non. Parce que ouai, quand on a mal ailleurs et qu’on se met en colère contre quelqu’un on s’en veut au final. On sait bien que c’est pas d’la faute à celui sur qui on passe ses nerfs, pourtant on le fait quand même, comme si on ne pouvait pas s’arrêter. C’est un peu le principe de la goutte qui fait déborder le vase quand la coupe était pleine, sauf qu’une fois les vannes ouvertes impossible de les refermer. Alors les flots de souffrances se transforment en flots de mots blessants, qu’on croit penser sur le moment mais qu’on regrette en un instant. Dois-je encore t’infliger ça Aaron ?

« Plus du genre boulet que canon »


Ce n’est pas faux, chacun de ces types avait quelque chose de sexy je dis pas, seulement vu leurs tenues… Comment dire, well… Sur le moment ils avaient l’air plus ridicule qu’autre chose. Surtout… Non en fait ils atteignaient tous le summum du ridicule. Tellement que j’n’ai pas réussi à me focaliser sur autre chose.
Moi je t’offre un sourire amusé quand tu évoques ta perruque. Mes sourires ne sont plus faux, ils l’ont toujours été, mais maintenant mon visage a tellement menti que le mensonge est devenu réalité. Je souris tout le temps, même quand mon cœur saigne, mes lèvres se refusent à toute expression de chagrin. Parfois j’arrive à avoir une expression presque neutre, si l’on exempte ces petits plis à la commissure de mes lèvres. Tout est mensonge, et tout est réel. Le mensonge est devenue mon quotidien.

« M’en parle pas, j’ai encore des reflets roux… »


Et moi pas question de me couper les cheveux et de passer pour une malade. Comment dire les choses proprement ? Désolée je n’ai pas de cancer. Pas que je sache, pas encore devrais-je plutôt dire. Quelque part je préfèrerais partir d’un cancer que de démence, ce sont deux maladies d’la personne âgée… Je ne vivrais pas jusqu’à l’âge de choisir entre les deux remarque. Poison, arme à feu, arme blanche peut-être ? Un truc dans ce style me conviendrait sans doute mieux. Poison… L’arme de la femme, de la sournoise… Faudrait une grosse quantité, j’le sentirais… Mais qui sait.

« Hm… Vérité. »


Je retire ce que j’ai dit tout à l’heure. J’vais faire mal et il va penser à autre chose… Sans doute douloureux mais moins. Désolée chéri mais une plaie nouvelle, même lorsqu’elle est moindre galvanise ton esprit et t’empêche de penser à une plus ancienne.

« Es-tu amoureux de Gaetano Bianchi ? »


Jeu. Set et match. Tu tenais à ton intégrité physique ma chère, j’pense que tu peux lui dire adieu. Là j’ai pas été cool… Allez advienne que pourra. Advienne ce qu’il voudra.


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##   Jeu 2 Juil 2015 - 15:00
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Comment ça des boulets ? Et reprends pas mon jeu de mots pourri en faisant croire que c'est le tien, vas-y. Je t'ai vue ! Copieuse. Je gonfle une joue et détourne la tête, faussement boudeur. J'crois que je recommence peu à peu à me calmer. Jouer au con, ça me calme. Même si je suis pas spécialement d'humeur, y a des jours, comme ça, où faut se forcer pour se faire croire qu'on va bien. Mais je vais pas bien, c'est clair. C'est clair, net et précis : ça ne va pas. Et ça n'ira pas, pas tout de suite. On va dire que je vais fermer les yeux, et que quand je les rouvrirai j'aurai oublié. Ce sera pas les cas, mais faudra que je fasse avec. Prêt ? Non ? Pas encore. Plus tard, peut-être. Dans une dizaine de minutes, une heure, trois peut-être. Quelques jours. J'attendrai le temps qu'il faudra. Je ne veux pas aller mieux, mais je sais que j'ai pas le choix. Accepter ou souffrir. J'serais presque prêt à souffrir pendant des années si ça m'évitait d'avoir à me dire que je le surmonterai… Mais au final, on le surmonte toujours. Avec le temps. Ça n'empêche pas d'avoir mal.

- Bah, ça t'va bien le roux, te plains pas.

Finalement, mon regard se repose sur la télé pendant qu'elle cherche une question à me poser. Regard vague un instant, durant lequel je me demande ce qu'elle va encore me trouver. J'suis pas déçu, tiens. En temps normal, j'aurais probablement ricané, ou haussé un sourcil, j'aurais rigolé et j'lui aurais dit qu'elle a probablement craqué son string. Là j'me contente de tourner les yeux vers elle, de la fixer de longues secondes. Mes lèvres s'entrouvrent et je prends une longue inspiration. Bien. Bon. Calme-toi, Aaron. T'es zen. Zeeen. Ne la grille pas. Ou évite juste de la tuer ? Une petite électrisation, ça pourra pas lui faire de mal, et ça lui apprendra à fermer sa gueule, nan ? Nan ? Putain.

- Dis-moi, ton but ultime dans la vie, c'est de me casser les couilles ?

Pourquoi il n'y a que des gens trop curieux, autour de moi ? C'est vrai, ça leur apporte quoi ce genre de réponses ? Moi aussi, ça m'intéresserait de la connaître, tiens. Cette foutue réponse qu'elle attend. Parce que la vérité, c'est que j'en sais foutrement rien. Oui, peut-être, sûrement. Mais non. J'm'y refuse et c'est plus fort que le reste. Ça n'apporterait rien à personne. Parce qu'après tout, c'est vrai. Je suis le genre de mec dont un peu de proximité rapporte un peu de réconfort, et beaucoup de proximité rapporte des emmerdes. C'est pas la peine, comme ça.

- J'tiens à lui mais je ne l'aime pas.

Le monde se ligue contre moi, en ce moment, je crois. Déjà à Boston. J'essaie de refourguer la chose dans un coin de ma tête. Je les enferme à double tour pour ne pas avoir à y penser. En fait, j'crois que ça me met vraiment mal à l'aise. J'sais que ça prouve bien qu'y a un problème. Mais ça, ça ne concerne que moi.

Un soupir m'échappe et je détourne les yeux. J'sais pas quoi lui poser comme question, en retour.

- Et toi, personne en vue ? Ça doit être triste, le célibat, je ricane.

J'm'attends pas forcément à une réponse, mais bon. C'est juste pour lui renvoyer l'ascenseur. Dans les dents. Espérons.



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##   Ven 3 Juil 2015 - 1:09
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« Tout m’va bien chéri, si j’repasse par une période gothique tu constateras à quel point avoir ma gueule est génial. »


Bon en même temps sans ça j’pourrais pas coucher avec tant de types différents tous les soirs si j’pouvais pas remplir différents fantasmes… L’espionne aux mille visages n’a pourtant qu’une seule vulve… Mais deux paires de lèvres. Bref je n’continue pas sinon j’vais en choquer plus d’un. Ou pas. Putain mais j’sais faire des choses vous n’imaginez même pas ! On nous a appris quelques choses intéressantes au Centre tout de même. Oui je sais c’est glauque mais j’ai perdu ma virginité avant mes premières menstruations, qu’ça ait servi à quelque chose.

« Je dois admettre que c’est un petit plaisir que j’me refuse rarement. »


A question con réponse conne. Non mon but n’est pas de te casser les pendantes, même si ça m’fait kiffer, j’pense pas t’avoir jamais fait chier pour te faire chier. Souvent je suis chiante, mais ose dire que t’as rien en échange. Des rires, le plus souvent… Une réponse plus rarement. T’es con Aaron, avant de te faire trouver une conclusion faut y aller avec un marteau piqueur… Et t’as d’la chance je suis une putain de tête de pioche. Quoi, c’quoi ce rire au fond d’la salle ? vous pensiez sans doute que j’allais m’arrêter à putain ? Bin non, j’ne me fais pas payer. Désolée je suis seulement une pétasse. ♥
Ah ? Pour ceux qui n’avaient pas encore compris, j’assume totalement celle que je suis. C’est plus facile que d’assumer celle que j’aimerais être. Encore faudrait-il savoir ce que je voudrais être. Plus facile à dire qu’à faire… Malheureusement.

Soupir dans la salle de classe, il est sérieux ? Bien entendu qu’il est sérieux. Allez savoir pourquoi mais ça m’saoule. Vraiment j’veux dire, putain mais merde Ronron, t’es dingue de ce type et tu t’en rends même pas compte. Tu sais que si on répète trop souvent un mensonge on finit par le croire… Et j’en sais quelque chose. Sérieux, j’crois qu’ça m’fout plus en l’air de t’entendre dire ça que de t’avoir retrouvé dans ta pisse.
Tu sais t’as l’droit d’être heureux sans réfléchir à plus loin ? Putain si seulement j’pouvais ouvrir ma gueule… Mais on sait tout deux que te donner la solution n’est pas la solution. Même si je te dis la vérité si tu n’y crois pas, comment en faire ta réalité. Ça m’énerve j’ai le droit de te casser la gueule ?
Tu joues avec le feu chéri… Et tu sais quoi ? J’aime jouer… Aller si tu m’as pas encore grillé, ça veut dire que tu m’aimes bien… Ou tout simplement que… T’as la flemme de me buter. Ce que je peux comprendre totalement.

Allez profitons de ma chance encore un moment. Ou pas. Sérieux que ne ferais-je pas pour te faire comprendre que t’as de la chance. T’es amoureux, tu ressens ça… Moi j’me l’interdis. Aimer ? Pourquoi faire ? Pour blesser encore ? Aimer… Oui mais sans lendemain. Je pose ma tasse et me saisis de la tienne pour la poser sur la table. Ma main traine sur la tienne trop longtemps, mes doigts s’entremêlent aux tiens alors que mon regard accroche le tiens.

« D’après toi ? »


Pourquoi j’finis toujours par revenir ici. Tu te l’es sans doute posé cette question… La réponse est évidente, je n’ai nulle part où rentrer. C’est triste… Mais c’est ici que je reviens. Je me rapproche à califourchon sur tes genoux. Je me penche et frôle une fois de plus tes lèvres avant de les gouter pleinement. Première fois que j’t’embrasse… NON CETTE SOIREE LA NE COMPTE PAS ! Je n’en ai pas de souvenirs.
Oui je sais répondre à une question par une question c'est mal... J'brûlerais en enfer pour ça... ou pour le reste.

Vas-y Aaron. Réalise, c’pas mes lèvres que t’as envie de sentir. On le sait tout deux, tu vas rester de glace et me virer. Tant pis. Tant mieux. L’amour est un mensonge, j’ai trop souvent menti.


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##   Ven 3 Juil 2015 - 15:41
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Bon, là, c'est clair : elle veut ma mort. Ou la sienne, peut-être ? Elle me provoque pour que j'abrège ses souffrances ? Non parce que si c'est ce qu'elle veut, on pourra très vite trouver un compromis intéressant, hein. Moi je m'arrange toujours avec les gens, alors si c'est ce qu'elle souhaite, ça pourra être très cool à mettre en place. Électrocution, noyade, paille dans le cerveau, objet contondant au coin de la tête… Non ? Ça ne dit à personne ? Je suis chaud, là, j'vous jure. Taquet et tout. Allez, viens Piupiu, on va bien s'amuser tous les deux.

Mon regard blasé se transforme rapidement en regard noir face à sa réaction. Vas-y, soupire encore une fois de cette manière si profondément exaspérée et je te fous la tête dans l'aquarium de notre ami Blobby. C'est quoi le problème, au juste ? En quoi ça t'intéresse ? Tu joues à la dame marieuse maintenant, t'as envie de me voir casé pour pouvoir dire que ton p'tit fiston est grand ? Je roule des yeux et détourne la tête. Sérieusement, elle m'énerve. Qu'elle se mêle de ce qui la regarde… De toute manière c'est pas comme si ça pouvait se faire normalement, hein. Non mais. Imaginez trente secondes. Juste trente secondes. Vous voyez votre tête bizarre ? Ben pareil.

Mes lèvres se pincent et finalement j'me décide à lui poser la question. Sa réaction me laisse cependant sceptique. Elle prend ma tasse et je sens sa main sur la mienne, ses doigts qui s'entrelacent aux miens, et en la voyant se rapprocher de cette manière, avec ce regard, je sais ce qu'elle va faire. J'aurais soupiré si elle n'avait pas déjà été si proche. Sa question me tire cependant un frisson et je fronce les sourcils. Euh. J'irai pas jusqu'à dire "qu'est-ce qu'elle fout ?" dans le sens où je sais parfaitement ce qu'elle fait ; juste que je ne comprends absolument pas d'où ça sort, subitement. Euh. Ipiu. Tu me fais flipper, là…

Elle grimpe à demi sur mes genoux et ce qui devait arriver arrive. Forcément, hein. J'vous fais pas un dessin. Elle m'embrasse, et je ne tarde pas à faire de même. Ma main libre se glisse le long de son bras, lentement, que j'effleure jusqu'à son épaule, et je l'éloigne finalement en nous séparant, mes yeux plantés dans les siens. Expérience cheloue bonjour… La pauvre, heureusement que j'me suis brossé les dents 'taleur. Ahah. Ah. C'est pas drôle…

- Tu t'attendais à quelle réaction au juste, là ? Tu me fais quoi maintenant ? je souffle, à demi exaspéré, et un peu perturbé tout de même.

Doucement, je replace une de ses mèches de cheveux derrière son oreille. Faites comme si j'avais un sourire en coin, c'est tout comme, mais mon visage en a marre de prendre des expressions pareilles. J'sais ce qu'elle essaie de faire. Enfin je crois. Tu veux me prouver que ce que j'ai dit tout à l'heure était faux, c'est ça ? Franchement… tes moyens sont pas très moraux. Enfin te connaissant, ça m'étonne pas.

- Sinon, j'imagine que ça veut dire personne ?

Ouais, j'suis un con, je sais.



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##   Sam 4 Juil 2015 - 0:41
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Oh putain de bordel de merde. Tu me fais quoi là ? Non juste non. J’m’attendais à quoi en t’embrassant ? J’en sais rien. Pas à ça, c’est certain. Tu aimes ce type merde. Tu ne devrais pas te laisser embrasser, t’aurais dû m’virer direct au lieu d’répondre à mon baiser. J’m’attendais limite plus à m’prendre mille volts dans les dents que ça quoi… Merde.
Parce que pour embrasser t’sais le faire, t’es pas un débutant qui se demande si « là ça va ? et comme ça c’est mieux ? » Non monsieur trouve naturellement ses marques. SES marques sur MES lèvres. Il y a rien de choquant non ? Si ? Moi ça me perturbe vachement. J’reste tellement choquée que je ne bouge pas. Putain t’aurais dû… Tu l’aimes ? Non. Ok. Okay.
Et si on faisait un reboot système là ? Qu’est-ce qui me perturbe au fond ? Rien, j’aurais dû m’y attendre. T’as pas une réputation de branleur, enfin si mais pas dans le sens précédemment employé. Normal que tu saches comment y faire, mais putain de bordel de merde, m’fais plus ça par surprise sinon tu m’décroches plus. Non nuance, ne me fais plus jamais ça en fait. Ça ne nous correspond pas. Ça m’fout la pétoche, je suis capable de faire certaines choses en pensant qu’j’vais me faire jeter. Quand j’dois assumer derrière il n’y a plus personne.
Faut comprendre, là c’est juste super chelou. Chelou parce que je l’avais pas prévu, chelou parce que ce genre de bévue ne devrait pas m’arriver. Chelou parce que j’ai fait quelque chose qu’en d’autres circonstances je n’aurais pas assumé. Chelou parce que tu as changé la donne et tu me forces à assumer. A continuer l’histoire qui aurait dû se conclure sans que j’ai à réfléchir à pourquoi, ou a comment.
Putain non t’aurais pas dû faire ça. T’aurais dû m’envoyer bouler. Parce que nous on n’est pas ça. On ne peut même pas s’permettre d’être des amis. Tu ne me fais pas confiance et c’est réciproque… Je crois. Alors maintenant on fait quoi ?
J’me ressaisi. Alors ? Pourquoi ? Comment ?

« J’étais persuadée que tu aimais le sieur Bianchi… Ce n’est pas le cas, je tente ma chance. »
J'ai pas dit ça... Si ? Si. Putain.

Je fanfaronne du haut de ses genoux que je n’ai pas encore quittés. Ma main se tend à nouveau et mes doigts caressent ses lèvres qui viennent de lâcher les miennes. Fanfaronne, tu peux le faire. Tu ne sais que faire cela. T’espérais quoi ? Je soupire et me redresse presque à regret. Certaines choses ne peuvent-être. N’est-ce pas sieur Williams ?
Je retrouve ma place. La vie c’est dégueulasse non ? Parfois je devrais plus réfléchir aux conséquences de mes actes… Et d’autres fois je devrais me laisser vivre.

« On va dire qu’j’ai le cœur brisé pour l’instant. »


Comme toujours je ne mens pas vraiment. Je laisse juste les gens interpréter ce que je dis. Mes sentiments sont ce qu’ils sont. Je reprends ma tasse comme si de rien n’était. Presque, j’ai fait en sorte de ne jamais le quitter des yeux. Ça n’a pas vraiment d’importance, ce que je ressens j’l’ensevelis toujours. Pas la peine de blaser tous les sensitifs du coin. Avec moi on préfère rire non ? Alors rions, à trop répéter un mensonge je finirais sans doute par y croire. Mes yeux se ferment quand j’me rends compte de ce que je viens de faire. Réellement.

« Ton ordi va me tuer. »

Je suis persuadée qu’il a tout vu et qu’il trouvera encore le moyen de me le faire payer… Mon facebook va être mis à jour sous peu. Oh. OH. Merde. Déjà après notre folle soirée à quatre il m’a fait la gueule pendant des lustres… Heureusement que rageur il nous ait effacé toutes les images qu’il avait prise… Sinon on aurait vachement souffert. Il a dû voir de ces choses… A ma connaissance il refuse toujours de nous dire ce qu’il a vu…
Je suis morte.


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##   Sam 18 Juil 2015 - 22:04
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Pauvre petite. Je crois que je l’ai choquée. Elle ne bouge plus quand je l’embrasse, semble presque s’arrêter de respirer. Ah. Bon. Elle s’y attendait pas. Moi non plus du coup, ça veut dire qu’on est ex-aequo non ? Une connerie contre une autre connerie. C’est assez équitable, je trouve. De toute manière, ça ne veut rien dire. Ça ne veut rien dire, mais pourquoi ça me perturbe à ce point qu’elle soit aussi… perturbée ?

En fait, je comprends pas bien ce qu’il se passe. Peut-être parce que je suis encore ralenti par ces heures passées sur le parquet, ou peut-être parce que c’est tellement hors de toute logique que je suis incapable de me rendre compte de ce qu’il se passe. C’est le bordel dans sa tête, c’est le bordel dans la mienne aussi, du coup. Putain mais pourquoi elle fait cette gueule-là ? Enfin. C’est pas le visage, elle est trop stoïque pour ça… C’est plutôt ce que je capte dans le fouillis qui lui sert de cerveau.

Ses doigts effleurent mes lèvres lentement, et je frissonne à son geste. Elle ne descend pas de mes genoux, et me lâche ces conneries innommables. Un sourire nerveux manque de s’étirer sur mon visage. Tenter ta chance ? J’aurais presque envie de répondre qu’y a pas de chance à tenter avec moi, et que c’est plutôt tenter le diable, mais j’me dis qu’il vaut simplement mieux rien répondre du tout.

- Tu perdrais au change si tu faisais ça, crois-moi, je réponds en soupirant, alors qu’elle descend de mes genoux.

Puis je hausse les épaules. Le cœur brisé hein… On l’a tous eu un jour ou l’autre, je crois. J’essaie de ne pas trop baliser à ce sujet. Elle me stresse. C’est un thème que j’ai pas spécialement envie d’aborder aujourd’hui – c’est vrai. Je ne la laisse pas rester ici pour qu’elle me bassine au sujet de mes histoires de cœur. Ni pour qu’elle me perturbe de cette manière. J’veux dire. Elle réagit étrangement. Habituellement, elle n’aurait pas eu ce genre d’agissements. Pourtant ça a été le cas ; la question est de savoir pourquoi. Et je n’ai pas envie de le savoir. Si ça la perturbe parce qu’elle croit que je ressens quelque chose, ou parce qu’elle croit ressentir quelque chose. (Là ce serait étrange quand même. Je veux dire. Que quelqu’un ressente un truc pour elle ; ok. Qu’elle ressente un truc pour quelqu’un ; c’est vachement plus bizarre, tout de même. Laissez-moi être sceptique…)

- Moi aussi, j’crois, je rajoute en haussant les épaules.

En même temps, il me semble que je me brise le cœur tout seul, à force… Enfin on va pas partir dans le sujet, ça commence à devenir blasant à force. Elle aussi est blasée, ça tombe bien. J’reprends ma tasse à mon tour et la porte à mes lèvres, sans regarder la tonnerre. Changeons de sujet. Mon ordi ? Bonne idée.

- Fallait y réfléchir avant ma grande, tu sais très bien qu’il a déjà une dent contre toi.

J’retiens un rire amusé. En même temps, il aime personne ce con. C’est une extension de moi-même, je pense. Ça doit expliquer le narcissisme évident et le fait qu’il m’aime comme si j’étais le seul et unique humain à mériter de vivre sur cette terre. Oui, à ce point. Le pire c’est que je décide pas de leur caractère, c’est eux qui se programment seuls…

- Au pire, fais comme si de rien n’était, il le remarquera peut-être pas…

J’me tais et le silence qui s’ensuit me rend légèrement mal à l’aise. Bon…



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##   Dim 19 Juil 2015 - 17:07
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Humeur : Vous connaissez le syndrome de la cocotte minute ? Bah voilà. sous pression et prête à exploser !

T'as menti Toumaï comme tu mens toujours. T'as menti à Aaron mais tu t'es surtout mentie à toi même. Le coeur brisé ? Quel doux euphémisme. Juste ça fait partie des choses que tu ne peux évoquer à voix haute. Des choses qui évoquées à voix haute deviendraient trop réelles. Trop insurmontables. Ils te voient sans coeur et sans âme. C'est un moyen comme un autre pour eux de te cataloguer. Tu es placée dans la boîte trente-six sur l'étagère en bas à gauche. Tu es étiquetée dangereuse. En petits caractères il y a écrit " ne pas s'attacher elle pourrait vous trahir."
Ils en ont besoin tu sais de cette boîte. Ils en ont besoin de te juger. Tu sais au final tu es utile à tout le monde, l'exemple à ne pas suivre. L'inhumanité personnifiée. Ils ont raison d'ailleurs, toi aussi tu le penses. Toi aussi tu te ranges dans cette petite boîte aux parois qui t'étouffent. Ces parois auxquelles tu te limites. Elles sont la cage que je t'ai construite. Tu y crois pourtant à ce qu'ils disent. Tout est de ta faute. Toujours. Si tu avais été plus forte, si tu avais été plus courageuse, si tu n'avais pas obéissant aux ordres, alors ils t'auraient trouvée plus humaine ?
Mais Toumaï comment une enfant de quatre ans peut-elle trouver le courage de se rebeller contre ceux qui l'harcèlent de coups nuit et jour ? Comment une gamine arriverait-elle à distinguer le bon du mauvais quand on l'a dressée pour être mauvaise ? J'étais ce qu'on t'as appris à être. On t'as fait oublier la douceur d'un foyer. On t'as forgée dans la douleur. Ta compassion naturelle a été remplacée par de la colère. Colère de ne plus être protégée mais trahie par les adultes.
Tu sais du bas de la caisse trente-six tu pourrais le leur dire ce qu'il t'a fallu comme courage pour briser tes chaînes. Pour aller à l'encontre des vingt années de dressage que tu as reçues. Tu pourrais leur dire que tu es aussi humaine, sinon plus, qu'eux, car cette humanité t'es intrinsèque. Elle ne vient pas d'une éducation que tu as reçue, elle ne t'a pas été enseignée, elle était en toi tout simplement. Enfin. Simple cela ne l'est guère, briser une éducation si durement enseignée n'est pas aisé. On est ce que l'on a appris à être.
Pourtant tu es là dans le coffre trente-six bien rangée, ce n'est pas ta place. D'ailleurs tu n'as pas une place précise, tu es humaine on ne peut te classer comme un vulgaire objet. Pourtant tu te l'acceptes cette place. Parce que c'est plus simple.  Plus simple d'accepter d'être un bourreau que d'être une victime. Plus simple de dire que ton coeur est brisé plutôt que de dire qu'il est là entier et rempli d'un amour impossible. Rempli d'un amour que tu as essayé d'étouffer. D'un amour que tu as détruit. Celui-là même dont tu détournes les yeux pour ne pas succomber à la détresse.
Voilà alors continue de mentir. Laisse moi reprendre les rênes, tu penses que la douleur sera moindre. Tu fuis, et moi je reste. Tu crois que cet amour douloureux est tient ? Tu crois que nous autres le gérons mieux ? Tu te trompes, nous l'avions choisi, toutes trois. Il n’y avait pas de raison. Nous l'avions choisi parce que c'était lui, parce que nous étions nous et que le nous que nous formions ensembles nous semblait spécial. Nous l'avons trahi, je l'ai trahi. Ce n'est ni toi ni Ipiu. C'est moi qui devrait en porter toute la responsabilité et pourtant vous souffrez toutes deux de cette perte. Julien. Un seul nom une seule pensée ravive votre douleur et votre culpabilité... Une seule pensée ravive la flamme qui ne saurait s'éteindre, celle d'un amour qui s'était imposé à vous plutôt qu'il ne vous avait été imposé.
Tu n'as plus dit son nom depuis longtemps... Depuis que tu t'es souvenue de moi. Depuis que tu sais que tu étais responsable.

Tu as voulu en jouer, tu as menti jeune fille. Tes sentiments tu les as laissé transparaître un instant. Cet amour infini. Cette douleur mêlée de regrets. Tu l'as laissé frôler leur surface, sans pour autant lui expliquer leur véritable raison, leur histoire. Non tu as usé de la faiblesse de ce pouvoir: ressentir les sentiments d'autrui n'a jamais permis de connaître leur origine. Tu mens de mieux en mieux et je ne sais si je dois te féliciter.

Nous voilà donc face à face monsieur Williams. Cela faisait longtemps il me semble que je ne vous avais affronté seule. Vous êtes un drôle de type vous savez ? Je vous conseillerais bien d'apprendre à vous connaître, vous et vos sentiments avant d'user de vos pouvoirs. Comment reconnaître des sentiments que l'on n'a pas domestiqués ?

" Perdre ? Cela dépendrait de la mise et des gains escomptés. Certaines défaites sont nécessaires."


Sans défaites l'élève arrête d'étudier. Il pense tout maîtriser. Une défaite parfois donne trop de confiance à l'adversaire. Il baisse sa garde et fait des erreurs. Non perdre n'est une mauvaise chose que lorsqu'on abandonne.

J'hausse les épaules. C'est clair son ordi à un sacré foutu caractère. Pour faire la paix avec lui j'en ai bavé. J'ai dû trouver un arrangement complexe. Il me fout la paix si je lui file des photos de son propriétaire. Glauque hein ? Mais bon là je crois que ça ne suffira pas...

" Au pire il passera par la fenêtre ça lui fera du bien de prendre l'air..."


Menace en l'air ? Pas tellement. S'il s'amuse à publier des trucs sur le net il nous met tous en danger. Le Centre guette. Toumaï est gentille, je le suis moins. Je pose avec douceur la tasse sur la table, je suppose qu'il a besoin d'explication, que je dise que je rigole, ce n'est pas le cas. Je ne ferais jamais passer un objet, aussi intelligent qu'il croit être, avant une personne.

" C'est à moi de poser une question."
Je pourrais la faire à l'interrogative mais j'ai trop d'expérience pour ça. "Restons dans le thème, alors raconte-moi ton plus grand amour."


“- A qui la nuit fait-elle peur ?
- A ceux qui attendent le jour pour voir.”
― Pierre Bottero, Ellana
##   Jeu 23 Juil 2015 - 1:59
Aaron Williams

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Aaron Williams
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Humeur : Aha ! ... Attendez, c'était une vraie question ?

Bon... J'aime bien Ipiu, ne vous méprenez pas. Elle est gentille parfois, on rigole bien ensemble, c'est une bonne partenaire de conneries, de bouffe, de boisson, de marrades, de casse-couillage et de tout ce que vous voulez. Mais juste. Je commence à me demander assez sérieusement si elle tient réellement assez à la vie pour me poser des questions pareilles. Faut dire que c'est assez sordide, tout de même. Même dans sa tête, c'est sordide, croyez-moi. Son cœur balance toujours entre la droiture, l'indifférence si vous préférez, et une profonde douleur. D'autant plus depuis le début de cette discussion. Sa poitrine se serre, meurt doucement. Elle aussi a perdu quelqu'un qu'elle aimait, et depuis, elle fait comme si elle ne pouvait plus rien ressentir, ou peut-être qu'elle l'aimerait. Son passé l'a marquée comme un tatouage marquerait la chair de quelqu'un. Comme mon tatouage a marqué la mienne. C'est triste à dire, mais c'est comme ça. Un jour, j'aurai le courage de le faire effacer... En attendant, j'regarde pas et j'y pense pas.

Au final, je n'ai pas répondu et me suis contenté de hausser les épaules. Je ne mise pas donc ne gagne rien. À vrai dire, je n'en ai pas spécialement envie. C'est vrai, pourquoi miser quand on a rien à gagner ? Je ne dirais pas non plus que j'ai beaucoup de choses à perdre, mais certainement plus que ce que je n'arriverais à gagner cela dit. Mais ça, on s'en fiche. J'ai aussi fait la gueule quand elle a parlé de faire faire un vol plané à mon ordi, et j'ai cru que j'allais vraiment finir par la noyer. Je sais à quoi elle pense, et ça me gave. Mon ordinateur n'est pas stupide, merci bien. Il ne nous mettrait pas en danger. Personne. Il a été bien éduqué, vous savez. Au fond, il me ressemble peut-être un peu. Juste un peu. Ce n'est qu'un ordinateur, après... Rien de transcendant. Une machine qui contient trop d'infos pour son bien. Je devrais le formater...

Puis elle a reposé ses questions.

Là je balise un peu. Le joli bug vous savez ? Cette fois, je détourne les yeux et pince les lèvres. Le silence s'étire. Le "ta gueule" qui menace de franchir mes lèvres ne sort pas, et je suis tenté de ne pas répondre du tout. Elle s'en formaliserait, et moi je n'aurais qu'à lui dire d'aller se faire foutre. Je n'ai pas envie de penser à ça. Je n'ai pas envie de penser à ça juste après avoir repensé à l'échec de ma vie sentimentale ces derniers mois.

- Un mec. Blond, grand, les yeux très verts. J'ai toujours aimé les blonds, j'me rends compte. (Moue pensive.) Enfin bon. C'était une espèce d'amour de jeunesse qui a fini en longue histoire bordélique. Ça s'est fini brutalement, et je suis venu à Terrae. Y a huit ans un truc comme ça.

Mes yeux partent dans le vague et j'retiens un soupir exaspéré. Je sais que je ne suis pas obligé de lui parler de ça. Mais quelque part, j'me sens un peu forcé, parce que je l'ai autorisée à rester. C'est stupide, mais ça joue.

- J'en ai chié parce qu'on avait tous les deux des caractères de merde. On se tapait dessus comme des connards, on se laissait rien dire, et puis on était un peu cons. Mais c'était bien...

C'était bien, quand je pensais pas encore autant. On se comprenait sans vraiment avoir besoin de parler, c'était tout dans les regards, les gestes. On semblait pas très affectueux l'un envers l'autre mais j'ai jamais aimé quelqu'un comme ça. Enfin je crois. Je m'y suis surtout plus penché depuis, parce que ça ne m'intéressait plus. C'est un peu triste à dire. J'ai aimé Tomoe, je crois. J'aime Gaetano, je crois. Au final, je ne sais même pas. Qu'est-ce que c'est censé vouloir dire, de toute façon ? On finit tous par partir un jour. Alors pourquoi on aime ? J'aimerais être capable d'un peu de stabilité, parfois.

- Bref. Quoi d'autre. Vérité toujours pour toi ? Ou action ? Tu as pas envie de faire un p'tit tour à cloche-pied autour de l'immeuble ?

Plutôt que de poser des questions particulièrement désagréables, j'entends bien sûr !



HRP : Bon désolée c'est beaucoup plus court que le tien mais j'ai malheureusement pas autant de choses à dire dans mon post ahah >>



Aaron vit en #E5882A.
Louisa danse en #78AB3F.


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