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Unbearble life, farewell
##   Sam 20 Juin - 17:53
Anonymous
Invité

Cher journal,

Tu sais, j'allais bien. J'allais vraiment bien jusqu'à il y a quelques jours. Je prenais du temps pour apprendre à maîtriser mes pouvoirs. Seule ce n'était pas simple mais je me débrouillais. J'avais commencé à sortir, abandonner les murs de ma chambre pour découvrir les alentours, des lieux autres que le bar ou la piscine, voir du monde. Oui. Je voulais voir du monde. Au début je me surprenais moi-même, mais c'était agréable de parler à de nouveaux gens. Quand je retournais dans ma chambre le soir, j'étais contente. Pas encore heureuse, mais toujours de très bonne humeur. La nuit je me surprenais même à rêver, plutôt que d'être tourmentée par mes cauchemars. Ça m'effrayait de rêver au départ, je n'y étais plus habituée. J'avais réellement peur de mes rêves parce que c'était si étrange de voir des images joyeuses. Mais j'ai fini par m'y faire. J'étais bien, ici, à Terrae.

Et ce matin, j'ai eu le malheur de regarder un calendrier. J'avais perdu la notion du temps, je voulais me repérer. Ce jour, cette date qui était gravée dans ma mémoire. Le jour où tout a basculé. Le jour où j'ai tout perdu. J'ai brutalement été ramenée à la réalité. J'avais oublié combien ça faisait mal. Mais ce n'était pas tout non. J'ai reçu une lettre. C'est cette lettre qui m'a achevée.


“Madame Icesoul,
Nous avons le regret de vous informer que l'état de sans de votre sœur n'a été qu'en s'empirant ces derniers temps. Nous n'avons malheureusement rien pu faire pour améliorer cela. Croyez-nous madame que nous sommes sincères désolés de ne pas avoir pu la sauver.
Nos plus sincères condoléances. ”


Les mots se sont imprimés dans mon cerveau lorsque j'ai lu la lettre. Je n'ai pas eu besoin de la relire par la suite, je la connaissais par cœur. Je m'en doutais. Je le savais depuis tout ce temps, mais je voulais rester dans le deni, je ne voulais pas voir la réalité en face. C'était trop dur. Beaucoup trop. Le vide s'est de nouveau creusé, il est devenu plus insupportable encore, insurmontable. Je ne pouvais plus. J'ai déchiré la lettre et me suis rendue au bar. Dès le matin, le barman était surpris. Mais il n'a pas fait d'histoire. Entre deux verres, je me suis bousillé les poumons en fumant plus que de raison, et depuis j'erre, à moitié ivre, des idées suicidaires me traversant l'esprit. Actuellement, je suis assise sur le toit. Je regarde le sol l'air absent. Il n'y a personne encore. Je sais que j'écris seront mes derniers mots. J'ai perdu tout ce qu'il me restait. Plus rien ne me retient. J'y avais déjà pensé, des mois plus tôt, sans jamais passer à l'acte. Aujourd'hui, il me suffisait de sauter.


***

Yûki s'était levée après avoir refermée son journal. Elle le lança dans le vide et le regarda tomber jusqu'à ce qu'il s'écrase au sol, le regard vide de toute émotion. Elle n'avait pas peur, elle n'était pas triste. Rien. Rien justement. Elle était juste vide. Elle leva les yeux vers le ciel et lâcha un soupir. Puis elle lança son violon et la guitare de sa mère. Et dans un dernier souffle, elle se laissa tomber. Il était temps pour l'oiseau de prendre son envol, à tout jamais.

« Adieu Terrae »
 

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