Sérieusement, je commence à croire que quelqu'un nous en veut. On a prévu des vacances au Mexique avec Gae – ou plutôt je voulais y aller et je l'ai tanné jour et nuit pour qu'il accepte de venir – et y a que Ludmila qui s'est portée volontaire pour, en dehors de ça. Bon, ce n'est pas que c'est gênant ou quoi, je l'adore hein ; mais ça aurait été trop plus cool si on avait été plus !... Ou que personne ne s'était proposé du tout, au final. Comme ça aurait été tranquille ! Là je sais que ça va être le bordel ! Sérieusement, Ludmila et moi c'est une vraie équipe de merde. Gaetano et moi aussi. Alors Gae, Lud et moi ? Sérieusement ? Vous espérez vraiment que ce soit un voyage normal ? Pas moi !

Déjà, on s'est tapé un nombre interminable d'heures de vol pour arriver jusqu'à Mexico. Là, déjà, on aurait clairement dû demander à un Master téléporteur de nous emmener là-bas – et pas question que je demande à Lud de le faire, j'ai envie de rester entier, merci bien. Autre remarque : la présentation de Gaetano à Lud. J'ai vraiment tenté tout ce que je pouvais pour rester serein en essayant de ne pas simplement dire "Bon, j'te présente mon mec, tu sais, le type dont je t'ai déjà parlé ! Ah. Oui, c'est vrai, on s'est mis ensemble y a pas longtemps !"… C'est un peu embarrassant, quand même. Juste un peu. Huhu.

Enfin bref. Après avoir essuyé les regards insistants et bien gênants de Ludmila à l'aéroport on a pris notre avion. Qui a eu deux heures de retard. Alors déjà, là, j'ai cru que j'allais m'énerver. On a fini par papoter comme des cons dans la salle d'embarquement en attendant que le co-pilot daigne arriver. Ensuite, le trajet. Plus de treize heures de route. J'ai failli péter les plombs. À un moment donné, j'me suis contenté de grogner mon mécontentement et d'utiliser Gae comme coussin, et on m'a plus entendu du voyage. J'sais pas ce que les deux se sont dits pendant le trajet et très franchement, je veux pas savoir.

Puis on a atterri. En sortant, j'avais les cheveux en pétard et la gueule du mec qui vient tout juste de se réveiller. J'me suis laissé guider hors de l'avion en manquant de me latter la gueule dans les marches, j'ai manqué de crever sous la chaleur écrasante de l'endroit (j'supporte mal la chaleur !!), et puis on a attendu nos valises.

Et on a attendu.

Et on a attendu…

Bon, j'vais pas vous faire un dessin : ces enfoirés de *** ** **** ont paumé nos valises dans un trou noir. Comme ça. Ah bah oui, suis-je bête, peut-être avons-nous simplement oublié de les faire déposer à la soute, hein ! N'EST-CE PAS ?!

C'est donc avec au moins trois à quatre heures de retard, après des embouteillages monstres, qu'on arrive finalement devant notre hôtel, pour ma part d'une humeur exécrable et avec une gueule de déterré, et avec pour seuls bagages ceux que nous avons emporté en cabine.

J'crois que j'vais détester ces vacances.

Honnêtement, je crois que si Dieu existe, il ne doit pas m'aimer.
Quand on m'avait dit que cette année, on pourrait partir en vacances, je n'y ai pas cru. C'est vrai quoi! L'an dernier on tentait de survivre à un massacre de scientifique et cette année, on pouvait partir se dorer la pilule au soleil! Cet institut était totalement illogique!
Bref, si ça m'a étonné, c'est pas pour autant que je n'ai pas sauté sur l'occasion! J'avais besoin de sortir d'ici. De ne plus penser à ma sœur ou à mon père. Ni même à Rin. Quoique je crois que nous avions des vacances de prévu.... ensembles. Le coups du sort j'y suis pour rien moi merde!

Bon jusque là, si le sort s'acharnait, c'était passablement supportable. Non mais le pire, c'était le voyage à Mexico. Le Mexique putain les gars! Je me suis inscrite d'office, ayant toujours voulu y aller.
Sauf que... J'ai appris qu'Aaron y allait... Avec Gaetano. Et qu'on serait seuls! Oui vous avez bien entendu... J'allais tenir la chandelle à un couple des plus tordus. Enfin, ça me faisait plaisir je suppose, qu'Aaron et lui ait réussi à s'avouer leurs sentiments. Comment je l'ai su tout ça? Ben quand je vois Aaron avec un sourire à la con au visage, un autre gars qui a l'air d'avoir été supplié de venir plus que volontaire et qu'en prime mon prof de maths dort sur lui dans l'avion pour qu'on cesse d'entendre ses jérémiades... Ouai, y avait pas photo, j'avais compris.

L'avion avait eu du retard, du coup, on avait parlé et fait les cons. Vous avez déjà vu Aaron énervé? Non? C'est pas beau à voir, et c'est pénible à supporter. Vraiment. Je l'adore mais honnêtement, là j'avais envie de lui gueuler de s’asseoir plutôt que de faire les cents pas.

Une fois dans l'avion, Aaron s'est endormi sur Gaetano et j'ai souris. On a un peu parlé, avant que la fatigue ou l'ennui ne nous gagne. J'avais tenté d'en savoir un peu plus, et j'appris donc qu'il était prof d'italien. Ça m'étonnait pas.

Quand on est sorti de l'avion, on avait tous des têtes de fracassés. En même temps, treize heures de vol, ça vous tue. J'ai soupiré et on a attendu nos bagages.
On a attendu. Encore et encore, jusqu'à perdre patience. Et puis un gars s'est approché de nous. Il avait l'air désolé. Mais nous, on était fatigué et c'était pas vraiment le moment pour nous dire qu'on avait perdu nos valises.
Perdu nos valises. Ben encore heureux que je n'ai pas emmené Nut hein! Sinon ils l'auraient perdu aussi! J'ai contenu au mieux ma rage. On avait donc plus que nos sacs de cabine de dix kilos grand max.

C'est donc quelques heures plus tard qu'on est donc arrivé à l'hôtel, fatigués et énervée, et en prime, sans rechange ou même une brosse à dent. Ouai, les vacances commençaient très bien. Je vous dis, si Dieu existe, il devait pas m'aimer.
Bon... Le côté positif, c'était que la compagnie était censée remboursée nos affaires... Génial hein? Ironie quand tu nous tiens.

Mon ordinateur. Mon ordinateur n'est pas dans mon sac de voyage mais dans ma valise. J'ai un immense bug en déballant le peu d'affaires que j'avais emmenées en cabine, une fois dans notre chambre. Je retiens un long, loooong soupir en balançant mon sac dans un coin de la pièce, avant de lever les yeux vers Gaetano, lui aussi d'une humeur exécrable. J'crois que ces vacances vont vraiment craindre un max, mais on va faire en sorte que ça aille quand même. Je m'approche et pose mon menton sur son épaule par l'arrière, une légère moue sur le visage.

- T'as tout déballé, on peut y aller ? Faut qu'on s'achète quelques fringues avant que tout ne ferme. Et des brosses à dents. Surtout des brosses à dents…

Après avoir bien pété une durite à l'aéroport et dans la voiture, je crois que je suis le plus zen des trois. C'est vrai, ça aide de taper dans un mur avec son pied ! Par contre, ça fait un poil mal… (Juste un poil.) J'embrasse la joue de Gae en espérant le dérider un peu – bon, ok, ça marche pas du tout – et m'éloigne en chopant mon portefeuilles, mon portable et la clé magnétique de la chambre. Je sors en m'étirant, tiens la porte au Morphe qui ne tarde pas à me suivre. Puis, je m'approche de la chambre adjacente et frappe quelques coups à la porte. En arrivant, on s'est dit une petite demi-heure de pause le temps de se taper la tête contre un mur, se passer un peu sous l'eau froide et rester un peu au calme avant de repartir.

- Allez, Lud, on y va ! C'est parti ! Je sais que vous en rêviez tous les deux : PAPAPAM ! Les boutiques à Mexico, yeaay !

Petit silence dans le couloir. Rohhh, c'est bon, ils vont pas continuer à tirer la gueule, hein ?! Moi non plus j'aime pas le shopping, pourtant là, y a pas le choix ! Sauf s'ils veulent qu'on emprunte la tenue des mecs qui bossent à l'hôtel, mais étrangement j'en doute.

- Oh je sais, j'vais te prendre un maillot de bain à fleurs ! je lance à Gaetano en chopant son bras d'un côté, et celui de Ludmila de l'autre. Et toi, une tenue haïtienne. Je suis sûr que tu pèteras la classe dedans.

Je sais, nous sommes au Mexique ; ET ALORS ? Laissez-moi être heureux, c'était une des pires journées de ma vie ! 'fin non, mais… Presque ! Je les entraîne en piaillant jusqu'à l'accueil de l'hôtel, où je tente de baragouiner un truc vite fait à la réceptionniste pour savoir où se trouve le magasin le plus proche. Avant de les reprendre par le bras pour les traîner derrière moi jusqu'à ce dernier. MERVEILLE. Des fringues ! Et surtout… surtout. De la crème solaire, bon sang ! J'en attrape un tube, comme le Saint Graal, avant de choper un maillot de bain au pif et une tenue complète. Hé, je m'en fous, c'est la compagnie aérienne qui paie !

- Y a de la crème solaire les gens ! C'est merveilleux ! Je vais peut-être pas finir dans le même état qu'un homard thermidor !

Regrettez d'être partis avec moi, les gens. Regrettez. Oh tiens ! La jolie chemise à fleurs pour Gae... vous croyez qu'il va me frapper si je lui demande d'essayer ?



HRP : Je saiiis, on avait dit court...

- Allez, Lud, on y va ! C'est parti ! Je sais que vous en rêviez tous les deux : PAPAPAM ! Les boutiques à Mexico, yeaay !

Oh bordel non. Non, non, non et non! Devinez ce qui était resté dans la valise? Allez y deviné? Bravoooo! Mon IPod, que Dieu seul sait pourquoi j'ai préféré mettre dans ma valise plutôt que dans mon sac. Je me suis haïs.
Finissant de poser mes deux-trois affaires inutiles, je récupérai mon sac, profondément agacée et je sortie. Sans attendre, Gaetano et moi-même furent pris d'assaut pas un Aaron excité qui nous prit par le bras. Ah non, j'étais franchement pas d'humeur à supporter son hyperactivité là!

- Oh je sais, j'vais te prendre un maillot de bain à fleurs ! Et toi, une tenue haïtienne. Je suis sûr que tu péteras la classe dedans.

J'allais l'assommer. J'ai jeté un regard effarée à Gae, priant pour qu'il arrive à faire taire notre boulet de Tonnerre que l'agacement avait rendu excité. Pitié, c'était une vrai torture.
On s'avança vers l'accueil et je découvris avec amusement qu'Aaron tentait de trouver comment on parlait espagnol. C'est con, mais ça m'a tellement amusé que j'ai pas pensé à lui dire que je le parlais couramment. Eh! Ma mère avait des origines japonaises. Pour elle, il était important de connaître beaucoup de langues. Du coups, le japonais et l'espagnol c'était presque mes langues maternelles, avec l'anglais et le français. Mais Aaron était juste trop drôle à tenter une impro comme ça.

Breeeeeef. Quand nous sommes arrivés au magasin, il a tout de suite plongé sur les crèmes solaires. J'en pris un flacon aussi. Eh je suis rousse, je crame vite!
Du regard, j'embrassais les lieux, et ne trouvant pas le rayon femme, je me permis de m'adresser à une vendeuse dans un espagnol quasi parfait, le tout devant mes deux professeurs. Elle me répondit que c'était situé à l'étage.

- Bon les gars, je vous abandonne cinq minutes, je vais me chercher de quoi m'habiller. Et fais pas cette tête là Aaron, c'est tout de même pas si surprenant que je parle espagnol si?

J'étais souriante. Oubliés les soucis de bagages, le fait de me foutre de mon professeur de maths était juste excellent. Je montai rapidement à l'étage, et me choisit deux tenues complètes (chaussures incluses, je rappelle que j'étais en sandales, et que mes baskets étaient dans une valise je ne sais où).
J'attrapai aussi une serviette et un maillot ainsi qu'un jogging, une brosse à dent, une à cheveux, du maquillage (ben quoi?) et des sous-vêtements. Le tout, tout frais payer par l'aéroport. Ben quoi? Ils perdent ma valise, ils assument! Déjà que j'ai plus mon baladeur...
Payant mes achats, je redescendis vers les garçons, que je trouvai sans mal.

- Alors? Vous avez trouvé votre bonheur?

HRP : Bon, vous m'excuserez mais je clos ! Je pense pas que ce soit utile de s'acharner plus longtemps.


La chemise hawaïenne, ça ne lui a pas plu. Mais en même temps, il n'avait pas trop le choix le p'tit Gae ; soit il sentait le fauve - et je ne tenais pas à ce qu'il fasse empester la chambre dans laquelle on allait vivre pendant une semaine, merci mais non - soit il mettait cette foutue chemise. Vous savez quoi ? Il l'a mise. J'ai des photos. Gnéhéhé.

Lud, elle, semblait paaarfaitement dans son élément ; déjà, elle parle super bien espagnol, je suis grave trop jaloux, à côté on dirait que je parle en yaourt vous savez. Babebibobu. Toussa. Sauf que les espagnols c'est plus rrr et ksss ! Enfin, vous voyez, quoi, c'est sexy.

Comme prévu, je me suis pris des putain de coups de soleil de malade. J'ai fini cramé au je sais pas combientième degré, et j'ai même réussi à me prendre un coup de soleil sur le dos et le haut du cul. LE HAUT DU CUL. J'ai dormi le cul à l'air avec de la Biafine dessus, sur le dos, le soir-même. Bon, honnêtement, Gae pouvait pas trop se plaindre, j'ai bien vu qu'il matait grave. Par contre, pas de sexe. Là, il avait plus les nerfs. Mais que voulez-vous...

J'ai pas trop apprécié quand des meufs sont venues nous draguer et que Gae leur a tapé la discut', genre tout est normal et tout ! Bon, après il m'a roulé un patin et elles ont fini en écrevisse, mais à part ça...

Lud, elle, se faisait touuuut le temps aborder par les mecs à la plage et la piscine, je vous jure ! C'était abusé, à un moment donné j'ai cru qu'elle allait en noyer un parce qu'il avait essayé de lui mettre la main au cul. (Vous en faites pas, je suis apparu et je me suis chargé de lui, il devrait plus tenter ce genre de trucs à l'avenir. Je me suis toujours demandé si une torsion des couilles faisait vraiment mal...)

Sinon, on s'en fait des visites de diiiiingue aussi ! Genre les pyramides et tout, trucs Aztèques ! J'ai plein de photos, pareil, j'en ai envoyé plein à Hideko mais elle m'a jamais répondu cette tepu. J'ai pris plein de souvenirs pour tout le monde aussi, genre Mitsu, Ipiu et Tomoe ! Je vous dirai pas ce que c'est, héhé. Nop. Je vous dirai pas !

Enfin bon, franchement ces vacances étaient magiques, on a grave fait la fiesta, je crois que Gae pourra plus jamais nous supporter Lud et moi - et en même temps, quand les deux s'associent pour essayer de te faire douiller, ben... c'est sauvage, hein. Et je ne parle pas d'un plan à trois !

Ah oui d'ailleurs, les valises, vous voulez vraiment savoir comment ça s'est terminé ? Trois jours après notre arrivée, l'aéroport a appelé l'hôtel pour nous les transmettre. La joie de revoir mon ordi a rapidement été éclipsée par ces petits trucs dans la valise de Gae. J'ai cru que j'allais le buter. Il a essayé de les cacher, mais je les ai vus... JE LES AI VUS OK.

« Chéri, je peux savoir pourquoi tu as emmené tes flingues en vacances ? »

Et là on s'est engueulés. Enfin je l'ai engueulé. Et je suis allé dormir chez Lud pour lui montrer que je boudais.

À part ça, et le braquage de banque auquel on a assisté la veille du départ, c'était plutôt un bon séjour en fait ! (Ouais nan mais le braquage de banque... C'est pas utile d'en parler, vraiment. VRAIMENT.)