Tristesse. Joie. Peine. Colère. Déni. Oublie. Pardon. Amour. Faiblesse. Bonheur. Amitié. Partage. Union. Souffle. Cri. Au secours. Regards. Perdu. Rires. Choc. Communion. Honte. Refus. Fatigue. Confusion. Appel. Excitation. Détermination. Courage. Concentration. Vices. Pourquoi moi ? Solitude. Secret. Ensemble. Échec. Peur. Haine. Extase. Reconnaissance. Douleurs. ... Tristesse. Joie. Peine. ...

En boucle. Toujours. Nicolas marchait vite, comme s'il pouvait fuir toutes ces émotions... Les émotions des autres ; des vagues sans trop de consistance, mais qu'il percevait là, au bord de son esprit, comme des murmures vagues à ses oreilles qu'il tentait de boucher de ses mains... Sans succès. Des émotions. Des émotions nouvelles, des émotions connues, des émotions qu'il s'interdisait depuis la mort... le suicide de son père. A cause d'eux, à cause de ces autres qui lui faisait maintenant bouffer leurs tristesses, leurs joies, leurs peines.

C'est injuste... INJUSTE !

Il courrait maintenant... Il avait la sensation qu'elles se faisaient plus fortes à mesure qu'il essayait de les repousser. Était-ce son imagination ou les autres voulaient qu'il souffre à jamais ? Pourquoi l'emmerdait-on toujours ? Pourquoi ? POURQUOI ?! Question mentale lancée dans le vide... Parce qu'il les entendait mais eux, ne l'entendaient pas. Il allait pour toujours devoir subir le monde sur ses épaules, il allait devoir toujours écouter leurs voix pendant qu'il allait taire les siennes à jamais. Sa tristesse, sa joie et sa peine.

Laissez-moi tranquille, merde à la fin ! Laissez-moi ! Laissez-moi crever !!! Le silence... LE SILENCE !

Il rentra dans quelqu'un, au vu de la surface molle et chaude qu'il venait de rencontrer... Que faisait-il ici ? Comment était-il arrivé jusqu'à lui ? ...D'ailleurs où était-il exactement ? Plus aucune importance. Sans aucune raison apparente, il avait foncé droit vers la seule personne qui semblait l'avoir compris de toute sa vie : Huo. Étonnement. Il accrocha son regard dans le bleu des yeux de son ami et ses mains s'accrochèrent à lui, dans la marée des sentiments d'autrui, il se concentra sur tout ce qu'il lui envoyait. Le désespoir fit vibrer tout son corps tandis qu'il arrivait enfin à s'exprimer. :

-Huo ! Je suis Initié, je suis... je suis... Sensitif...

Il prit une grande inspiration, se rendant compte soudain qu'il devait courir comme un fou depuis plusieurs minutes sans s'en rendre compte. Et puis, il se passa quelque chose d'étrange... Quelque chose que jamais Nicolas pensait ré-expérimenter depuis la disparition de son paternel. Sous le choc, il porta une main à son visage et toucha ses joues... humides. Il pleurait. Et sept ans de larmes tombaient de ses yeux d'argent liquides comme du cristal... Déboussolé, il se rendit soudain compte d'à quel point il était collé à Huo. Il fit un bond en arrière, prit sa tête dans ses mains et se maudit... Il se maudit d'être né, il maudit ses parents d'avoir eu l'idée de le concevoir, il maudit le village de son enfance pour l'avoir maltraité durant des années, il maudit la terre entière pour les avoir laissé faire... Une nouvelle vague revint, noyant Huo dans la masse... Plus puissante à mesure que sa colère et sa détresse emplissait son âme.

J'ai mal. Je suis seul. C'est drôle ça ! Je t'aime. Je pense à demain. J'ai oublié de prendre ça ! Et si je lui demandais ? Qu'est-ce qu'il se passe ? J'ai réussi ! Je vais y arriver... J'aime pas ça. Embrasse-moi idiot ! Mais pourquoi j'ai fait ça ?! Non ! Attends ! Oui ! Laisse tomber... Tu m'as tellement manqué ! Lâche-moi enfoiré !

Quelque chose se brisa dans Nicolas. Quelque chose qu'il avait enfermé dans une cage, à double tour, puis caché au fond de lui. Quelque chose qu'il avait essayé d'oublier depuis qu'il avait décidé de se défendre, de se battre et d'essayer de se construire un avenir. Quelque chose qui venait de le déchirer. :

-Je veux mourir... lâcha-t-il dans un souffle, fatigué de la vie, fatigué d'essayer, fatigué des échos de l'humanité alors qu'il devait faire face à son propre silence.

Je crois que j'ai un problème. Passer ma matinée entière en salle d'entraînement à essayer de faire des papillons j'ai un sérieux problème. N'empêche que l'idée d'attaque que j'ai eu avec ça est stylée. Une nuée de papillons de flamme c'est traître. Ca bouche la vue déjà, ensuite c'est beaucoup moins prévisible que la trajectoire d'une boule de feu et dès qu'ils touchent quelque chose elle s'enflamme. C'est dangereux. Mais pas au point. Je n'arrive pas à en contrôler plus d'une petite vingtaine à la fois et encore c'est quand je ne fais que ça. Donc pas quand je suis concentré en même temps à esquiver ou à prêter attention à mon environnement.

Je suis fatigué d'essayer de penser à autre chose à vrai dire. Je n'ai pas envie de reprocher à Aoi son manque d'attention. Je ne suis pas comme ça. Mais ça me frustre quand même. Je sais que je ne devrais pas à mon avis. Si c'est pour retenir ça... A un moment j'exploserai. Ca sera bon pour personne. Mais voilà j'ai pas envie qu'elle pense que je- Quoi ? Qu'elle me manque ? Que je suis sentimental ou quelque chose comme ça ? C'est de la fierté mal placée peut-être. Mais ça ne m'empêche pas de me sentir mal avec ça.

Je dois être vraiment ailleurs pour ne pas l'avoir vu avant qu'il me rentre dedans. Il courait presque. Son regard gris clair a accroché le mien. Je n'ai pas bien compris. Il s'est accroché à moi comme à une bouée de sauvetage. Il tremble un peu. Initié... J'ai pas d'expérience avec ça. Je ne suis pas télépathe ou sensitif. Mais il pleure. Je frissonne. Sa détresse est perceptible. Il ne contrôle rien. Il s'écarte vivement, comme soudainement conscient de ce qu'il fait, avant de prendre sa tête entre ses mains.

Je me mords la lèvre, tente de juguler mes pensées et mes ressentis pour ne pas lui en rajouter. Ne dis pas ça Nico. Je m'approche doucement, prend son visage entre mes mains avec fermeté pour le faire me regarder.

-Regarde moi Nico. Respire lentement. Tu dois te fermer aux sentiments des autres. Concentre toi sur une image simple. Ne pense à rien d'autre.

Inquiétude. Angoisse. Je l'invite à se calquer sur ma respiration en inspirant lentement. Mes yeux sont toujours fixés sur les siens. Je ne dois penser à rien. Ne rien ressentir. Ca m'est facile oui. Je crois que je comprends le problème. A vouloir rester sur du vide si on possède ce pouvoir on se remplit plus facilement avec les sentiments des autres.

Il voyait flou, mais au point où il en était, il savait pas si c'était du à cause des larmes ou de lui-même, comme s'il refusait de voir la vérité. Pourtant, il se laissa faire quand Huo lui prit le visage, il chercha un instant son regard à l'aveuglette et s'empara des mains qui le tenait. La force de son ami, à cet instant, c'était d'avoir usé de ce qu'il fallait d'autorité pour que Nicolas retrouve un semblant de bonne volonté, plutôt que de s'écrouler lâchement. Vide. Inquiétu... Vide. Vide. Vide. Il fit de son mieux pour suivre les respirations de Huo, tremblant encore, terrifié tout autant par ses pouvoirs que par ce que la détresse l'avait poussé à dire...

Et tout d'un coup, plus rien. Dans le vide d'Huo, c'est comme s'ils avaient créé une bulle où il n'y avait plus qu'eux deux. Néanmoins, Nicolas ne bougea pas, de peur que les vagues reviennent à l'assaut pour s'emparer de ce qui lui restait de courage... Il ne lâchait plus le regard bleu mais respirait bien plus calmement et put enfin faire le point sur lui-même, se concentrer sur ce qui l'habitait lui. Une dernière grimace où il faillit de nouveau s'effondrer en larmes, mais il se retint de justesse, saisit aux entrailles par la honte.

J'ai pleuré... Merde j'ai pleuré. C'est possible ça ? C'est ce qui arrive aux gens quand il ont mal pourtant... Mais j'ai pas mal. Je me suis même pas battu aujourd'hui.

Il baissa la tête pour essuyer les grandes eaux qui lui avait échappé avec la manche de son pull gris. Reniflant fortement, il n'arrivait même plus à se comprendre... Pourquoi s'était-il précipité vers Huo déjà ? Pourquoi avait-il eu peur ?... Ce n'était que des voix, ce n'était que les autres !... Pourtant, son ventre lui faisait terriblement mal sous le coup du stress et de cette peur sourde qu'il n'arrivait plus à identifier maintenant que la panique n'était plus. :

-Je... Merde... Pardon Huo... je dois te... déranger...

Nicolas hurlait au déni. Il s'y jetait corps et âmes comme pour fuir cette partie de lui... Non, je vais bien... Je me suis laissé emporté c'est tout. J'ai lâché des mots qui surpassaient ma pensée voilà... Je vais très bien. Je peux pas avoir un pouvoir pareil de toute façon hein ? Oui c'est ça, il se sont juste trompé, c'est un effet secondaire d'un autre pouvoir... Un truc inédit du coup, ils pensent que je suis sensitif. Voilà. Et puis d'un coup, il éclate de rire. :

-Ahah ! Désolé ! C'est vraiment n'importe quoi ces pouvoirs hein ?... Pfiou, j'ai bien cru écoper du pire pendant quelques secondes mais c'est pas possible hé ! On peut pas m'faire ça quand même !

Et dans son rire, la terreur... Le vraie ; pas celle de se retrouver nez à nez avec son dealer alors qu'on a pas vendu la moitié de la came qu'on devait refiler dans la semaine, pas celle lorsqu'on se rend compte qu'on est suivi et qu'on va sans doute être pris en tenaille au prochain carrefour, pas celle où l'on voit quelqu'un sans défense se faire maraver la face à coups de pelle et être tout simplement incapable d'aller l'aider...
Celle où l'on sait qu'on va devoir vivre avec un poids qu'on refuse, jusqu'à la fin.

J'essuie doucement une larme qui roule sur sa joue. Cacher ses émotions. Putain que je suis doué pour ça oui. Enfin pour une fois que c'est utile à autre chose que juste moi et mon égoïsme. Il semble se calmer un peu, tremble moins. Grimace encore une fois et je lui sourit doucement. J'ai jamais eu ce genre de soucis avec mon pouvoir. C'est pas vraiment comme si ils s'y prêtaient.

Il s'essuie les joues avec sa manche en reniflant. C'est un enfant. Honteux. Terrifié par ce qu'il vient de ressentir. Parce que ce n'est tellement pas... Normal ? De ressentir tout ça. Et surtout de penser que c'est possible de ressentir simplement. C'est tellement plus simple d'être juste vide. Moi aussi j'ai parfois mal. Juste quand je pense à autre chose qu'à moi. C'est tellement plus simple d'être juste égocentrique.

Son rire sonne presque hystérique. Faux. Son regard est juste terrifié. Je lui souris doucement et ébouriffe ses cheveux. Un foutu gosse. Et moi... Je devrais l'aider ? Je ne sais pas. Je crois que je n'ai jamais rencontré quelqu'un comme ça ? Avec Misao on se comprenait un peu. Mais là c'est différent. Malgré qu'on a pas vécu la même chose j'ai l'impression de le comprendre.

-Nico, je souffle. C'est pas grave de pleurer. N'importe qui se sentirait mal en ressentant tout ça d'un coup. Ca demande du travail de maîtriser ses pouvoirs, c'est pas inné pour personne.

Je me sens tellement con parfois.

-Si t'as besoin d'aide pour quoi que ce soit, j'suis toujours là. Je t'ai dit que je t'aiderais nan ? J'suis pas un spécialiste des pouvoirs de Sensitif mais je peux essayer.

Ouais tellement con. T'es qu'un crétin de Marionnettiste. Comment tu comptes l'aider ? Toujours faire des promesses sans être sûr de les tenir c'est bien de moi ça. Je soupire doucement et me passe une main dans les cheveux.

-Viens. On va pas rester dans le couloir. Ma chambre est à côté.

C'est pas grave de pleurer. résonne en lui, un sonnette d'alarme est tirée.

-Je sais pas de quoi tu parles.

Buté. Il y a peut-être d'autres mots pour décrire ce qu'il se passe à cet instant... En tous cas, Nicolas se comporte comme quelqu'un aux limites du psychotisme, chose à laquelle il ne se laissait jamais aller. C'est la peur qui le fait marcher maintenant et autant dire qu'il était bien plus compliqué de maîtriser un animal terrifié plutôt que calme.

-J'suis pas Sensitif. crache-t-il dans un murmure.

Pourtant, docilement, il suit Huo jusque dans sa chambre. Il ne s'y invite pas pour autant, préférant s'adosser à la porte... Un moyen de défense comme un autre, se tenir près de la sortie, au cas où. Il prend une grande inspiration... BON ! Tout renier en bloc me fera pas avancer, et hors de question de ressortir une horreur pareille... Mourir non mais quelle idée ! J'suis pas mon con de paternel.

-Raaah 'scuse-moi vraiment... J'suis tout perdu là.

Il secoue ses cheveux d'un geste rageur et pendant un court instant, ils s'animent sous la légère électricité statique qui l'habite désormais... J'vais devoir m'y habituer. Il s'ordonne mentalement de dompter sa capillarité folle et y arrive... bien mieux en tout cas que l'échos des sentiments d'autrui. :

-Huo... J'peux pas être sensitif. Impossible. dit-il dans un soupir tout en glissant le long de la porte. Je déteste les gens et ils me le rendent bien. Je... J'peux pas. J'ai aucune envie de les écouter...

Et se rendant compte de l'égoïsme de ses paroles, il joignit ses deux mains, entremêlant ses doigts et fixant un point invisible devant lui, le regard bouillant de colère, sa chevelure crépitant à nouveau. :

-...Je ne veux pas écouter ceux qui m'ont été sourd.

J'étire un sourire en coin. Le déni pur et simple. Pas la bonne solution ça gamin. Plus tu rejette et plus ça va te revenir dans la tronche quand tu te relâcheras.

-Et moi j'suis la Reine d'Angleterre, je fais en ricanant.

Il rentre quand même dans ma chambre, pas vraiment intimidé. Plus... Nerveux ? Je vois qu'on perd pas facilement les bonnes habitudes en tout cas. Toujours rester près de la porte au cas où. Je soupire doucement. Eh bah on est pas sortis de l'auberge avec ça. Je roule des yeux et me tourne vers lui.

-Tu viens d'être initié Nico. Quand je l'ai été j'ai failli me brûler avec mon propre feu avant de réussir à le contrôler, je fais avec un petit rire. Si tu crois qu'on maîtrise du 1er coup franchement...

Ses cheveux se hérisse sous l'électricité statique et je ne retins pas un petit rire. Quelqu'un est stressé on dirait. Il a l'air de mieux contrôler cet aspect au moins. C'est peut-être mieux comme ça. Il ne risque pas de blesser quelqu'un comme ça au moins.

-On ne choisit pas Nico. Il faudra faire avec c'est tout.

Et pourtant... Nos pouvoirs nous correspondent surement bien plus que ce qu'on veut avouer. Ce n'est pas pour rien que notre affinité dépend de notre caractère. Et quelque part c'est ironique aussi mais il faut vivre avec.

-Rien t'oblige à le faire tu sais. Tu apprendras à te fermer à ton pouvoir. De ce que j'en sais être Sensitif c'est pas qu'écouter. Tu pourras manipuler aussi ou projeter.

Je fais la grimace. J'ai toujours eu plus de mal avec le Marionnettisme pour ma part. Surement parce que je suis plus un bourrin qu'autre chose. Manipuler ça demande plus de subtilité. Et je suis mais alors vraiment pas subtile comme mec.

Nicolas explosa... presque littéralement. Il se releva d'un coup, touché pile à l'endroit où ça faisait mal et ses cheveux crépitèrent plus vivement tandis que son hurlement remplissait la pièce, comme un roulement de tambour se répercutant à l'infini sur les murs de la pièce... L'orage, la tempête, le tonnerre, tout ça ensemble, personnifié dans la pauvre petite personne d'un gamin de quinze ans qui haïssait le monde et tentait de se le cacher depuis toujours.

-NON !

Pourquoi ses capacités électriques étaient plus vives sur son crâne ?... Sans doute parce que c'est là-dedans que venait le problème... Ca ne l'empêchait pas de trembler de partout et d'avoir des tics nerveux dans ses mains, serrant et desserrant les poings trop vivement, comme s'il hésitait à se battre... Ce qui n'était pas le cas. En gros, plus qu'aucune envie animait Nicolas, sinon celle de vomir sa rage.

-Faire avec ?! FAIRE AVEC ?! Ooooh j'ai fait avec bien assez longtemps pour mériter un peu de calme MERDE ! Et puis d'abord, ça me servirait à quoi hein ?! MANIPULER LES GENS ? PROJETER ?! Mais qu'est-ce que tu veux que je projette ?! TU M'AS BIEN VU ?!

Tristesse. Joie. Pein... SILENCE !

La force de sa pensée le fit tressaillir de plus belle. Néanmoins, il continua. Plus rien ne pouvait l'arrêter, tout comme rien n'est capable d'arrêter l'orage et l'averse. :

-Je cherche pas à maîtriser c'bazar. J'EN VEUX PAS ! J'suis pas un psy et j'compte manipuler personne ! J'veux juste qu'on me laisse tranquille, moi et mes sentiments bordel. J'ai déjà assez de boulot avec moi-même...

Tout s'éteignit doucement, les éclats de lumière faisant place à un vent plus calme... Nicolas se rassoit, cogne sa tête contre la porte... Ce n'est pas grave. Ça me donnera une raison de pleurer. Deux fines gouttes de pluie glissèrent sur ses joues. :

-Mais qu'est-ce qui m'arrive ?... Pourquoi moi ?...

Ses pouvoirs se turent pour de bon mais le beau temps n'était pas là... On l'attend tous après l'orage mais là... Une nappe de brouillard opaque recouvrait la plaine, mille échos hantant son esprit. Nicolas frissonna comme s'il avait froid cette fois. Il était devenu d'un coup trop faible pour retenir ses pensées. :

-J'ai pas la force pour ça. L'électricité ok, s'tu veux. En plus je maîtrise mieux, à part quand je m'énerve, mais ça va franchement, je risque pas de faire du mal à quelqu'un... Mais ça, non. Je sais pas pourquoi, mais je veux pas, je peux pas. ...Les gens... Je veux continuer de penser que le monde est horrible, méchant et vicieux... Je veux pas revenir en arrière et me dire que j'ai peut-être blessé des gens plus profondément que physiquement parce que je me défendais dans la rue. Je veux continuer de me dire que je suis pas un monstre...

Il explose. Est-ce que c'est mal d'avoir envie de ricaner ? Je ne me fous pas de sa souffrance loin de là mais c'est tellement... Je sais ce que c'est d'en vouloir au monde entier. D'avoir envie de hurler sa rage sans personne à blâmer. Personne à part peut-être nous-même, ou peut-être juste le monde, la société, les règles, les autres. C'est tellement plus simple comme ça. Je suis pas un psy non plus. Je pensais même pas qu'un jour je pourrais être assez équilibré pour voir ça d'un oeil extérieur. J'ai une morale et un esprit de compassion qui sont ce qu'ils sont. Sans aller jusqu'à dire que j'en ai pas je suis pas du genre à m'apitoyer sur les autres.

Seulement ce gamin me touche. Il a un regard trop adulte. Il ne veut pas comprendre, pas savoir ce que ça fait de se sentir un monstre. Il a raison. Moi je le sais. Je ne le souhaite à personne. Je soupire doucement, le laisse crier un peu. Il se calme finalement, les lumières de ma chambres cessent de clignoter. Je souris faiblement.

-Le monde EST horrible méchant et vicieux Nico. Il est même pire que ça. Ce serait tellement simple si tout était juste noir ou blanc. Mais c'est pas le cas. Tout le monde a une histoire, des raisons, bonnes ou mauvaises, de faire ce qu'on fait. Et ouais, c'est dégueulasse mais tu peux pas réduire quelqu'un à ce qu'il t'a fait.

Je me passe une main sur la nuque et soupire doucement. Contenir la rage, la tristesse, la douleur. Ne le laisse pas voir ça. Je veux pas qu'il comprenne à quel point ça a pu être moche dans ma tête. Il a pas besoin de ça.

-Mais toi tu n'es pas un monstre. Tu t'es juste défendu, tu n'as pas voulu te laisser faire. C'est pas monstrueux, c'est courageux.

J'aurais aimé avoir ce courage aussi. L'autre. Celui de ne pas penser qu'il y a plusieurs façon de lutter contre le système et de se défendre face à une société trop manichéenne. Mais je me suis laissé faire. Et j'en porterais la responsabilité toute ma vie. Avoir du sang sur les mains ne s'efface pas juste avec un peu d'eau.

-Ecoute... Je peux pas t'aider à contrôler tes pouvoirs. J'y connais rien honnêtement. Mais ce que je peux faire au moins ce soir c'est t'aider à penser à autre chose. Ca aura au moins le mérite de te permettre de ne pas être parasité temporairement.

Un petit combat ? Un tour au bar ? Je sais pas mais en tout cas les deux me vont.

Assis contre la porte, tête posé sur ses genoux, retenant ses larmes, prostrés comme un mioche pas content, Nicolas devait faire pitié. En même temps, c'était vrai... Il était pas content. Dans cette position, il remua ce que lui disait Huo dans son crâne... Ça avait le mérite qu'il se concentre sur autre chose que sur les autres qui tentaient de le dévier de ses réflexions. Il eut un rire miteux, et il releva la tête pour lui faire face. :

-T'sais quoi l'plus drôle ? Je leur en veux pas de m'avoir fait souffrir physiquement... C'est dans ma tête... Tout dans ma tête... et maintenant on me refuse même ça.

Deux dernières grosses larmes finirent par s'échapper de ses yeux d'argent. Il se sentait tout fatigué d'un coup... Pleurer ça fait du bien ? C'est des conneries ouais ! J'ai mal aux yeux, c'est tout ce que ça fait ! Il voulut essuyer ses pleurs mais Huo posa sa main sur sa nuque... Nicolas réagit instantanément, tressaillant furieusement, mais il passèrent tous les deux outre ; Nicolas recevait un nouveau cadeau. :

-Huooooo...

Le ton était pitoyable et ses yeux mouillés de petits chiots en détresse dut finir d'ajouter LA dose de ridicule qu'il lui manquait. Il hocha la tête incapable de prononcer un mot... Huo va me faire faire une overdose de gentillesse... PUTAIN mon cœur quoi ! J'suis sensible hé ! Tremblant encore un peu, il lui prit la main qui le tenait encore en reniflant. Courageux... Peut-être qu'il l'avait été... Jusqu'au bout en tout cas, il aura essayé de préserver ses valeurs face à la haine des autres. Il était pas tout blanc non plus... Il avait envoyé des gens à l'hôpital lui aussi... Mais il avait essayé, et c'était déjà beaucoup.

Il déglutit et mordit sa lèvre... Il avait un peu honte maintenant de s'être mis dans cet état devant lui, alors qu'il n'avait fait que l'aider. :

-Merde... J'suis désolé... de t'avoir crié d'ssus... et d'avoir failli griller tes ampoules.

Énième reniflement après un regard fuyant... Certes, venir ici n'avait pas résolu ses problèmes... Mais il allait mieux. Et Huo allait le soutenir jusqu'au bout... :

-Ch'ais pas... On fait quoi généralement quand on se sent au fond du trou ?

Il voulut rire, mais c'était un peu trop forcé. Mais la question, elle, était véridique. Quinze ans, pas d'amis, jamais de sortie... Juste sa chambre pour sanctuaire. Et là, ils avaient tout Terrae à eux deux... Qu'est-ce qu'on peut bien faire pour oublier ?

[HRP : Il est... tard en fait, *aucune idée de l'heure désolé* et je viens de me rendre compte que j'avais mal lu ta réponse... En effet j'ai cru lire "Je passe une main sur sa nuque", venant de la part de Huo... Et tu me dis rien XD ?! S'il faut je modifierai ma réponse, mais zut... J'me sens tout con maintenant ^^" !]

Je secoue doucement la tête. Ca me fait mal de le voir comme ça quand même. Je le connais pas bien Nico. Enfin je l'aime bien c'est sûr et ça me fait quelque chose de le voir comme ça. Etre télépathe ou sensitif c'est pas un pouvoir facile. Autant pour soi que pour le regard des autres. Je m'accroupis devant lui doucement et pose ma main sur sa nuque pour tenter de la réconforter un peu. Je suis maladroit vraiment. Je sais pas comment on fait ces choses là. Il tressaille un peu violemment

Non pitié me regarde pas avec ses yeux là. On dirait un chiot sous la pluie putain. Même Jun m'a jamais fait ç- Ha bah si en fait. Merde il a trouvé mon point faible ! Il prend ma main doucement avant de s'excuser. Je rit un peu.

-Bah c'est que des ampoules hein. Au pire je les aurais fait changer, je rigole.

Je l'aide à se relever en le tirant par la main avant de lui ébouriffer les cheveux avec un sourire. Bon, si je l'emmène au bar ils voudront jamais lui servir autre chose qu'une grenadine. Et honnêtement j'ai pas très envie d'attaquer dans mes bouteilles, déjà que Piu m'a vidé ma vodka. C'est que les réunion boulot ça demande du carburant faut pas croire.

-En général quand j'ai pas envie de penser à mes problèmes je vais faire un tour au bar. Mais vu que toi ils te serviront pas d'alcool on va trouver autre chose hein.

Je fais la moue un instant, pensif. Je pourrais lui proposer un fight mais à vrai dire il est tard et je me sens pas vraiment d'attaque... Sinon on a qu'à aller jouer aux cambrioleurs dans les dortoirs des mecs ? Ca peut être carrément drôle en fait. Puis ça me donnera une bonne histoire pour un article.

-Ca te dit d'aller faire un tour dans le dortoir des mecs ? On leur piquera leurs caleçons pour les planquer dans les douches des filles.

Oui j'ai des idées pourries. Mais avouez que ça peut être carrément drôle. Et au pire si on se fait chopper on dira que c'est parce que Nico a oublié un truc en déménageant dans sa nouvelle chambre. Moi j'dis ça le fait.

Il rit en chœur avec Huo. Il se sent mieux, égayé par la chaleur dont faisait preuve son ami. Aller brrr ! Un dernier sniffi, sniffi, hop ! C'est fini ! Le reniflement retentissant qui suivit fut digne d'un crescendo final d'une symphonie... Ce qui était un peu le cas en fait... Une remontée de morve nasale en point final à la disgrâce des larmes. Nicolas avait le don pour finir les choses en apothéose. ...Non en vrai, il aurait eu un mouchoir là et il aurait été le plus heureux des hommes.

Il se relève, aidé par une main sûre avant que cette dernière ne secoue sa crinière dans tous les sens... La seconde suivante, un crépitement joyeux se fit entendre. En langage chien Nicolas remuait la queue. Il mordilla sa lèvre inférieure encore une fois faisant son possible pour ne pas rougir... Joie. Quelque part, quelqu'un répondait à ses propres sentiments... Il en aurait été vraiment satisfait s'il avait eu le temps d'apprécier la sienne. :

-Alors, tu vas rire... peut-être même que tu vas pas me croire... mais j'ai jamais bu d'alcool.

Dans son village, l'accès aux bars était strictement surveillé... Non pas par les forces de l'ordre, qui "aurait pu" préserver la jeunesse des excès de la vie, mais par les piliers de comptoir, préservant leur liquide précieux. Ceux-là, ils buvaient un nombre incroyable de litres de bières et de mauvais whisky à la journée, et maudis était ceux qui se trouvaient dans le bar quand la gérante hochait de la tête, quand les réserves étaient vides. Alors les p'tits jeunes qui savent pas boire comme des grands, dehors ! Sa mère n'avait jamais acheté de bouteilles d'alcool et, contrairement à la cigarette, la substance pouvait émousser les réflexes... Autant de raisons qui ont fait que Nicolas n'avait jamais eu la curiosité d'expérimenter, et ce, même une petite binouze coupée à l'eau qu'on leur servait aux feux d'artifices de l'été...

A la seconde proposition, Nicolas ouvrit grand ses yeux, choqué... avant d'éclater d'un rire franc et fort. :

-Ah AH ! Et c'est toi l'adulte ici ?!

Mais il faut dire que la proposition était tentante... Nicolas avait beau avoir quinze ans, il n'avait jamais fait de "bêtises" de ce genre. Les miennes sont plus louches encore qu'une histoire de caleçons !... Et pis, il était un peu curieux de savoir à quoi ressemblait les douches des filles... C'est vrai ça, elles doivent être sans doute différentes puisque sinon, pourquoi on les séparerait ?! Bon, sur la liste des choses à faire plus tard, notez bien : lui faire boire de l'alcool et lui faire rentrer dans le crâne les préceptes de l'amour.

[HRP : Affligeant vous dis-je !!!]

Je souris en coin, amusé. Jamais bu ? Hmmm faudra arranger ça une autre fois décidément. Oui j'encourage l'alcoolisme sur un mineur. C'est pas bien je sais. Mais bon juste une fois c'est cool de boire un peu. Je vais pas lui bourrer la gueule non plus. Même si ça pourrait être drôle. Mais bon si ça arrive c'est plus fun que ce soit pas ma faute quand même.

-Nan je te crois, je fais avec un sourire. Moi j'ai jamais été très accro à l'alcool. Mais ça m'a pas empêché de finir avec la gueule de bois plusieurs fois. Mais honnêtement boire à ce point-là c'est jamais drôle...

Le seul point positif c'est que ça te fait oublier tes problèmes. Mais après tu es tellement mal que ça change pas grand chose en fait. Boire a jamais aidé personne. Enfin sauf quand ça donne des idées pourries. Là éventuellement c'est drôle. Mais bon depuis que Aoi a fini droguée au bar j'évite de boire là bas. On sait jamais ce qu'on peut mettre dans un verre.

Je lui propose mon idée et il éclate de rire. Bon au moins il a l'air partant. Mais je ne lui dit pas qu'e j'en profiterait pour nous faire passer à la postérité. Faut que je lui demande ce qu'il voudra comme surnom de super héros des conneries d'ailleurs. C'est parfait pour les articles à bêtises. J'en ai déjà fait quelques uns mais ça manque souvent de photos là j'en aurais des parfaites.

-Eh j'ai que 24 ans ! C'est pas encore adulte ça. Puis de toute façon y a pas d'âge pour faire des conneries. Mais du coup j'en déduis que t'es partant ?

Je jette un oeil à mon bureau, en bordel comme d'habitude, et commence à farfouiller pour récupérer mon appareil. Ne pas oublier mon flash aussi. Les photos avec la lumière éteintes ça rend mieux. Puis c'est bientôt Halloween j'en profiterait pour faire un article genre "Le fantôme du dortoir". Ce sera parfait.

-On va se marrer tu verras. Les opérations sécrètes c'est le mieux.

De l'alcool, il avait vu le pire... mais quand on est môme, le pire ça a quelque chose d'attirant... Pourtant, le plus attirant, c'était bel et bien cette histoire de caleçon à cacher chez les filles. Il calme son rire, reprend son souffle et prend un air un peu plus sadique. :

-T'as de la chance toi... On peut dire que t'es tombé sur le roi de l'infiltration.

Il le vit fouiller son bureau... C'est à ce moment qu'il se rendit compte qu'il était dans la chambre de son aîné et qu'il aurait pu en profiter pour jeter un coup d’œil innocent à son quotidien... Mais il n'avait rien capté, tout entier à sa peine... Et soudain, il se demanda. Je suis triste, je vais pas bien... J'appelle Huo de bon matin et on part s'entraîner. Je suis malheureux, je veux mourir... Et je débarque devant chez lui, sans trop comprendre, et il m'aide avant même que je n'ai le temps de lui demander quoi que ce soit. Son sourire s'efface... il se souvient du vide, du creux de sentiments de Huo qui l'avait préservé des autres... et il se sentit profondément égoïste... Dis Huo... Frangin... Est-ce que toi, tu vas bien ? La question resta au fond de sa gorge, incapable de sortir.

Puis Huo se retourna, l'air triomphal, appareil photo à la main. La peine de Nicolas s'envola encore une fois, sous le regard rayonnant de son ami... Il pointa du doigt l'appareil, aux anges. :

-Putain mec t'es un génie !!!

Il se précipita vers la sortie, certain que, sur ses pas, Huo le suivrait... Le sauver encore une fois s'il le fallait.

Je ricane. Le roi de l'infiltration. Ouais ça sonne bien ça. Je crois que je reprendrais ça. Ca fait penser à ces romans des années 30. Arsène Lupin et compagnie. On devrait en faire un feuilleton en fait. Comme les comics américains. A chaque numéro une histoire.

Il pointe mon appareil en riant et je souris. Bien sûr que c'est du génie ! Du génie photographique ! Il sort et je le suis en refermant derrière moi avec un sourire. Je le rattrape dans le couloirs et me penche à son oreille.

-Tu vas voir ce que c'est le vrai génie~ On va bien rire.

Je met mon index sur mes lèvres pour lui faire signe de rester silencieux et l'entraîne vers les étages inférieurs. Il n'y a personne heureusement. On croise souvent des nocturnes habituellement mais ils doivent déjà être dehors maintenant. En arrivant au rez de chaussée je vérifie que les lumières sont bien éteintes. Je me tourne vers lui et lui désigne le couloir qui mène aux dortoirs avant de commencer à avancer tout doucement. Je pousse la porte aussi lentement que je peux et jette un oeil à l'intérieur. Bon ça a l'air de bien roupiller là dedans.

Je prend une photo sans flash en mettant la sensibilité de l'appareil au maximum. J'espère que ça suffira. J'allume une toute petit flamme dans le creux de ma main et referme mes doigts dessus pour m'éclairer. J'aperçois quelques vêtements qui traînent au pied d'un lit et vais fouiller dedans. Beuh les mecs vous pourriez être plus soigneux quand même.

Un grand sourire sur les lèvres, Nicolas ne pouvait pas faire autrement que de laisser exploser sa bonne humeur. Même si, devant chaque porte, une nouvelle vague de sentiment venait vers lui, furieuse, timide ou vibrante, il avait... on peut le dire... plus rien à foutre. Sa joie débordait sur tout le reste. Même si une petite voix, au fond de lui, fit resurgir tout un tas de question en rapport avec son compagnon de crime. Une envie terrible et prenante de satisfaire sa curiosité, là, maintenant, tout de suite, lui prit les tripes.

Mais c'était pas le moment. Huo lui fait signe de se taire et ouvre la porte du dortoir. Les gars dorment déjà, et apparemment, à poing fermé. ...Extinction des feux. Nicolas perdit son sourire, soudain concentré, le visage impassible et retira son cuir, qui faisait du bruit au moindre de ses mouvements pour le poser à l'entrée... Vous pensez qu'il prend ça trop au sérieux ?... Naaan. C'est sa tête habituelle quand il passe en mode infiltration. Il se glisse dans l'interstice de la porte et, à pas feutré, retrouve ce pourquoi on l'appelait le "Loup noir" ; dans les bois de son village, comme s'il avait dressé les feuilles mortes pour ne pas laisser deviner sa présence, devenu insaisissable dans la nuit par la force des choses. On le voit à sa façon de se tenir, les sens en alerte, les genoux pliés, les yeux d'argent luisant au moindre éclat de lumière. Pas un son ne vient de lui, même quand il passe au dessus des piles de vêtements posées en tas, au-dessus des sacs et des livres... 'tain, je passe Initié et direct, ils refoutent le bordel.

Mais l'avantage d'avoir rangé le dortoir à ses heures perdues, c'est qu'il en connaissait les moindres recoins... Même les petites cachettes de chacun. Et c'est toujours dans un silence de mort, à en faire jouir un nécrophile, qu'il ouvre des tiroirs, fouille en dedans, choppe les sous-vêtements, à la lumière légère que dégageait Huo, regardait les piles désordonnées à terre, puis, dans un mouvement victorieux à l'adresse de son ami, brandit les caleçons tel un trophée, bouquet de dessous multicolores au romantisme douteux. Le petit Nicolas, perspicace et vif d'esprit, apprenait bien rapidement... Et il travaillait vite et bien, tout sourire, un paquet de slip à la main. Pour la gloire on repassera.

Il ressortit avec autant de discrétion qu'en entrant, et il attendit qu'Huo face sa part et le rejoigne. Cette fois, direction les filles, et Nicolas profita du court chemin à faire pour enfin lui parler. :

-Tu sais, j'ai fait une insomnie l'autre nuit, et j'ai croisé Matheo. Il m'a dit qu'il te connaissait...là, il fit une pause. Il est mignon et il m'a touché.

Il fit un mouvement de sa main libre de caleçons, devant son visage, persuadé de l'innocence de ses propos. :

-T'sais, pour me voir ! Enfin, deviner à quoi je ressemble... Et j'me disais que, t'étais toujours là pour moi. Aujourd'hui mais avant aussi... et je ne sais rien de toi. C'est Matheo qui m'a appris que t'avais une copine...

C'était pas une chose incroyable en soi, mais c'était juste pour appuyer que Nicolas s'était ouvert à Huo... mais que l'inverse n'était pas arrivé.