Ha le bâtard.
Il aurait quand même pu acheter du jus d'orange.

C'est pas cher le jus d'orange non ? Ou alors c'est lui qui avait fini la dernière brique trop vite ? Avec un haussement d'épaule, il attrapa un yaourt, une boîte de gâteaux et ferma le frigo. Il avait un grand frigo d'ailleurs, peu rempli mais grand. Ça l'étonnait, il voyait assez mal Gaetano faire la cuisine. Ho, il lui offrirait un tablier, pour le remercier de son hospitalité. Rose. Avec des fleurs. Ou une des vieilles robes de la chanteuse éponyme ? Hm, il fallait réfléchir à tout ça...

Et quand Houston parlait de l'hospitalité de Lady Gaga, il faut dire qu'il avait un sens bien particulier de l'hospitalité. You avait débarqué la veille, à une heure qu'il estimait assez tardive pour être raisonnable (plus personne ne dort à 4h du matin, faut pas déconner !), avait sonné assez de fois pour réveiller tout l'immeuble avant de finalement crocheter la serrure et aller s'installer sur le canapé avec son portable, son ordinateur, un paquet de micros et de caméras tout neuf et une partie du contenu du frigo. Ha, et il avait allumé la télévision, aussi.

En bref, il squattait? Et ça ne lui faisait ni chaud ni froid, il trouvait ça normal. L'ex-tueur à gage l'avait donc trouvé à son réveil dans son salon, en train de surveiller les caméras placées dans tout l'établissement et de se plaindre que "personne ne se lève tôt dans ce bled ou quoi ?!". Il ne s'était évidemment pas excusé et n'avait pas expliqué sa présence. De toutes façons, il ne lui aurait pas dit.

En réalité, il n'arrivait plus à dormir. Houston et le sommeil, c'était déjà une longue histoire de désamour, mais là même les maigres heures qu'il réservait à son sommeil ne se passaient plus bien. Il se réveillait en sueur, en état de stress intense, sans se souvenir de ses rêves, et le cauchemars recommençait dès qu'il fermait les yeux. Il était passé de 4h de sommeils à 2, puis une seule. Il soupçonnait ses nouveaux "pouvoirs" d'en être responsables. Ou aux chocs post-traumatiques, mais ils seraient sacrément en retard.

La conséquence la plus évidente découlant de ce manque de sommeil, c'était qu'il avait encore plus de temps. Et toujours rien à faire. Alors il attaquait toujours et encore le serveur, sans réelle envie d'entrer, pour faire durer le plaisir. Au moins une fois toutes les deux heures, nuits comprises. Et il était un peu déçu en se rendant compte qu'il connaîtrait bientôt le système de sécurité par cœur. Heureusement qu'il y avait un ingénieur assez tenace et doué pour lui tenir tête. Mais bon, c'était un homme, il finirait par craquer.

D'un air distrait, il mit une chaîne d'infos en continu sur la télévision et se remit à pianoter sur son téléphone d'un air las. Il balança un petit virus qu'il venait de créer avant de commencer à réfléchir à sa prochaine grosse attaque. Il lâcha aussi une voix forte.

_ Lady Gaga, y'a plus de jus d'orange ! T'as du pamplemousse ? Bah non évidemment... Et si t'en fais je veux bien du café.

Si Houston avait une chambre ? Oui, bien sûr. Mais pourquoi s'en servir quand on peut vivre sur le dos d'un autre...

Je pensais que Houston ne pouvait pas tomber plu bas. Ou au moins qu'il se calmerait un peu en arrivant à Terrae. Vous savez... l'arrivée dans un nouvel endroit, le grand air, l'éloignement de la vie active... Haha...
Je m'étonnes moi-même d'être si naïf. Après tout, Houston restera toujours Houston. Un Carter et un putain d'emmerdeur sans aucune gène.

Je pionçais. Pour UNE FOIS, je PIONÇAIS ! Et ce connard a débarqué à quatre heure du mat' dans MON appart en FORÇANT LA SERRURE ! Houston n'a vraiment aucun sens de la vie privée ! Et honnêtement il a de la chance qu'Aaron n'ait pas été là et que n'étions pas dans une position compromettante. Je l'aurais envoyé à l'hosto avant même qu'il n'ait posé un pied dans mon appartement.
Résultat... Ce connard est en train... Que dis-je a dévalisé mon frigo et est actuellement avachi dans mon canapé tel un cachalot.
Ah oui. Et il essaye de hacker le réseau de Terrae tout en observant tout le monde à travers les micros et caméras qu'il a installé partout dans l'institut. Mais qu'est-ce qui m'a pris de le ramener ici ?! Je savais que ça allait arriver. Je le savais !

Bon j'avoue être assez partagé.
J'ai vraiment envie de le tuer ou au moins de le foutre dehors à grand renfort de coups de pieds dans le cul. Je pourrais. Et comme ça je retournerais à ma nuit de sommeil. Ou du moins ce qu'il en reste. Mais d'un autre côté... Je sais très bien qui est en train de s'arracher les cheveux pour l'empêcher d'entrer sur le réseau. Et franchement c'est assez amusant d'imaginer la tête d'Aaron.

Sauf que... Houston se trouvant dans mon salon, l'adresse IP que mon copain va trouver est bien évidemment la mienne. Et qui va donc se faire engueuler ? Bah c'est bibi !

Je me tiens donc dans mon salon, adossé au mur, observant Houston, un air plus que contrarié sur le visage.
Et j'hésite.
Sevrais-je cramer Houston auprès d'Aaron ? Cruel dilemme. Parce que c'est pas cool pour mon chéri de se faire attaquer de la sorte. Mais c'est teeellllleeeeeement drôle !

Soupire.
Nan mais pourquoi est-ce que je peux JAMAIS faire une nuit complète ?! Est-ce que ce serait trop demander ? Je crois d'ailleurs que je vais finir par poser des pièges devant mon appart. Ouais, des mines antipersonnel. Comme ça cet abruti n'apparaître plus à l'improviste. Malheureusement, le connaissant, je suis certain qu'il pourrait les désamorcer.
Tristesse et décrépitude.

Je fini tout de même par attraper mon téléphone, résigné, songeant qu'Aaron sera peut-être moins en colère si c'est moi qui lui dit.

"Je crois que le hacker que tu cherche à élu domicile dans mon salon... Et qu'il est pas prêt de se lasser...
Désolé ♥"

Mon regard se reporte sur Houston et je remarque les yeux de panda qu'il a. Sérieusement... Ce mec devrais vraiment dormir de temps en temps. Parce que là il a dépassé le stade zombi depuis trop longtemps je crois.

- Je suis pas ton chien Houston, je réplique d'un ton cassant.

N'empêche que je prendrais bien un café. Mais s'il peut toujours crever pour que je lui en apporte un.

Avec un soupir à fendre l'âme, je prend le chemin de la cuisine et quelques minutes plus tard reprend ma position initiale, une tasse de café chaud dans les mains.
Et maintenant, je suppose que je n'ai plus qu'à attendre le débarquement d'Aaron. je sens qu'on va s'amuser...

Il faut que j'arrache la tête à un poulet.
Il faut vraiment que j'arrache la tête à un poulet. Genre, je sais pas, avec les dents. De manière violente. Très violente. Ca me défoulerait, ça me ferait du bien.

Quoi, ma santé mentale ? J'aurais peut-être été en mesure de vous dire que oui, ma santé mentale allait parfaitement bien, si seulement j'avais pu dormir plus de deux heures d'affilées cette nuit. Déjà que les jours précédents, j'avais eu affaire à de nombreuses attaques de mon pare-feu, puis quasiment toutes les deux heures, et là, j'ai vraiment fini par péter les plombs, parce que ça commence à devenir sans fin. Mais vous savez quoi ? Je suis très calme. Je suis trèèèèèèès calme. Je n'ai envie de tuer personne. Sauf un poulet. Il continue à courir partout, après, c'est très rigolo. Un poulet mort, c'est marrant, non ? Ah ah ah. Aha.

Non mais je ne sais pas ce que j'ai fait pour que le monde s'acharne sur moi de cette manière. Déjà, il y avait eu Tjay, cet espèce de hackeur de mes deux qui m'avait donné rendez-vous sur le toit de Terrae, après sa tentative de hacking. Très bien. Très bien. J'avais passé l'éponge, parce qu'il avait été sympa, et que si je voulais aller le chercher, je savais où il était, qui il était, et que j'aurais pu le lui faire regretter de cent mille façons différentes. Mais je l'ai pas fait, parce que je suis un mec courtois et sympa, ok, un mec COURTOIS ET SYMPA.

Là, je commence à croire que je vais plus rester courtois si longtemps.

Non mais. Je vous jure que je suis tout à fait sain d'esprit, c'est pas parce que j'ai fumé deux paquets de clopes cette nuit et que j'ai failli défoncer l'écran de George avec Ginette que j'ai pété les plombs. (George c'est mon ordi, et Ginette c'est ma nouvelle lampe de bureau, elle m'aimait bien jusqu'à ce que je l'explose contre un mur dans un excès de rage, RIP petite Ginette, pardonne moi.) Même Termicator a pris peur et m'a miaulé dessus. Toute la matinée. Il m'a même craché dessus. C'est un chat robot et il m'a craché dessus, j'ai eu peur putain, j'ai failli faire une crise cardiaque ok.

Là, j'ai opté pour le plan D (le plan A c'était arrêter les attaques et tenter de le retrouver avant qu'il disparaisse dans le réseau, le plan B tuer Ginette et le plan C mettre Termicator dans la baignoire), à savoir aller quémander du soutien chez mon mec qui va probablement encore me prendre pour un taré. (Encore oui. C'est récurrent, surtout depuis l'épisode Blobby, canette et chat-robot dans le salon.)

La gueule défoncée et des cernes affreuses sous les yeux (désolé j'ai vidé mon stock d'anti-rides, anti-cernes et autres produits raffermissants) j'allais lui envoyer un message (type "sjghshdjùbfdhqsfgùjdbfhjsdbfhsdgbqghj dis-moi que t'es à la maisonshgjg je veux un câlinnnn") quand je bug devant mon portable. Une veine palpite à mon front.

Aha.

Ahah.

AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA (mon rire nerveux intérieur redouble d'intensité quand mon ordi me signale un nouveau virus)

Connard
enfoiré
connard
de
sale
fils
de
poulet
blob
pouet
qsfhjkdfgbkqsdjfghbnhjndkngkjdgbkjdgbjdbnfghdbgjkhbndjhgvbjkdqsghvbnjlkdbg kjwbvgkjdeqbdjkvb jdkcxbvdkcxj

ZEN
JE SUIS ZEN OK PUTAIN
JE VAIS LUI DEFONCER LA GUEULE
DONNEZ MOI UN POULET EN PLASTIQUE
SI JE LUI COLLE UNE CRÊTE J'AI LE DROIT DE FAIRE PASSER LE MEURTRE DE CE SALAUD COMME UNE ERREUR VOUS CROYEZ ?
"Oups je croyais que c'était un poulet
dsl
plz pataper"

AHAHAHAHAHAHA

Ni une, ni deux, j'ordonne à George de se charger du reste et file chez Gae. Je défonce à moitié la serrure avec la clé (nooon pas casser ma clé, pas ma précieuse ! elle a rien fait !) et ouvre la porte en l'explosant à moitié dans le mur derrière. Je déboule dans l'appartement, le visage écarlate de fureur.

— OH PUTAIN OÙ EST CET ENCULE D'SA MÈRE QUE JE LUI REFASSE LE PORTRAIT ?!

Et là, je le vois. Il est assit. Sur le canapé. Ce même canapé que celui où on s'est envoyé en l'air la veille - ahahahah pourquoi je pense à ça ? Il est moche. Putain qu'il est moche. Il a une tête de nerd et ses cheveux sont dégueux. Il se prend pour Raiponce, c'est ça ? Il essaie de faire une concurrence aux mamies aussi ? Non parce que vu la couleur.

Oh mais, non, j'ai compris, c'est parce qu'il se prend pour un poulet !

Je peux lui arracher la tête, dites ?

— Aha. Ahahaha.

Mon regard se tourne vers Gae, qui sirote doucement son café. Nan mais. Dis quelque chose. DIS QUELQUE CHOSE. Je me dirige vers le mec et lui arrache son téléphone des mains, un rictus nerveux sur les lèvres.

— Alors c'est toi, ahaha.... Ahahah… T'as vraiment du culot... Vraiment beaucoup de culot.

Je vais le tuer.

— Tu m'expliques ce qu'il fout dans ton salon ?!! je fais à l'attention de Gae, tremblant encore de rage.

Sur le canapé. Pas ce canapé putain. Ne pense pas à ça, Aaron. C'est la fatigue...

Vous savez, Houston n'est pas quelqu'un de compliqué.
Si il veut quelque chose, il cherche d'abord à l'obtenir par lui même. Et après, il demande. Mais il généralement, il n'a pas besoin d'arriver à cette extrémité. Par exemple, il ne demanda pas à Gaetano ce qu'il était en train d'écrire sur son portable, il le craqua avec une facilité déconcertante (le fait de l'avoir déjà utilisé un nombre de fois conséquent jouait énormément, c'est vrai) et regarda le message. Il aurait tout aussi bien pu faire sauter le réseau pour empêcher la réception, ou le modifier pour en faire un message compromettant, mais il haussa juste les épaules, préférant s'acharner à vider les dernières gouttes du jus d'orange.

_ Sale traître va, souffla t-il juste. T'as vraiment pas d'humour.

Ça n'avait plus aucun intérêt si il se faisait dénoncer non ? Pour lui mais aussi pour celui qui le cherchait, après tout. Enfin, c'était un peu de sa faute aussi, il prenait trop de risques, et puis il aurait tout aussi bien pu partir, il lui restait au moins 5 minutes pour filer avant l'arrivée de Sir Williams (et au moins lui il avait un surnom classe, on pouvait pas en dire autant de Gaga).
Mais il resta sur le canapé. Parce que. OUI EXACTEMENT, Houston justifie la moitié des actions de sa vie par "parce que", parce que chercher plus loin ça serait admettre qu'il est complètement masochiste. Il n'allait pas sortir un "après tout c'est ton copain Lady, il faut bien que je vérifie avec qui tu traînes et si ils sont pas trop craignos, je suis ta mère quoi !".
Il grimaça rien qu'à l'idée, leva la tête de son écran...

_ Gae, je suis ta mère.

... Pour s'y replonger aussitôt. Et c'était pas possible d'avoir l'air plus convaincu qu'il ne l'était.
Et des bruits de clés se firent violemment entendre ainsi que des grognements et des coups sur la porte. Le hacker leva les yeux de son écran en haussant un sourcil. Si il trouvait ça drôle ? Pas trop. Juste complètement ridicule.

_ Il est con, c'est ouvert. Dis Lady, tu t'es marié à un Grizzli ?
— OH PUTAIN OÙ EST CET ENCULE D'SA MÈRE QUE JE LUI REFASSE LE PORTRAIT ?!

Houla, il était bien moche. Des cernes qui lui tiraient le visage, des cheveux en pétard (genre tu peux parler LOL), la face déformé par un rictus plus que flippant... Il se mit à penser sérieusement que Gaetano avait des goûts étranges. Et puis il avait même pas la classe quand il défonçait les portes, Houston se demandait d'ailleurs si il venait pas de se niquer l'épaule contre la poignée. Parce que ça fait mal.
Il haussa à nouveau un sourcil (l'autre, parce qu'on en a deux, voyez) et retourna à son écran. Avec une petite phrase cynique murmurée en entendant le charmant rire de Sir Williams.

_ Vous avez le même rire de psychopathe, sérieux ça craint les mecs. Tu sors pas avec quelqu'un qui a le même rire que toi quoi...

Oui enfin après tout c'est facile d'avoir le même rire que Gae, suffit d'être un peu dérangé dans sa tête et de vouloir égorger quelqu'un et hop ! Dans la poche !
Mais visiblement lui non plus n'a pas beaucoup d'humour, il se précipite dans la pièce, vers lui évidemment et... lui arrache son portable des mains. Ha. Ho. Haha.
BUG.
Vous savez, c'est très, trèèèèès dur de mettre Houston en colère. Parce que c'est un gros râleur, certes, qui insulte tout le monde, mais être vraiment en colère, ça presque jamais. Exception faite de son téléphone. On ne touche pas son téléphone. On ne l'approche pas, on ne le frôle même pas, on s'en tient loin et on s'en porte très bien.
Son regard changeant sur l'excité, qui passa de Sir Williams à Tata Willi en moins d'une seconde. Et croyez le ou non, c'est pas aller bien loin dans l'estime de Houston.
Il tendit simplement la main, le regard tranchant et le visage toujours las.

_ Mon portable, connard.

Sous entendu : si tu le fais pas tes élèves auront une jolie sextape dans leurs boîtes mails demain matin, la totalité de tes défauts de payement se retrouvent sur le bureau du fisc dans une heure et je fais péter ce réseau en 3 minutes, sans compter que ton ordinateur surchauffera tellement qu'il mettra le feu à ta baraque. Pouvoirs magiques ou pas, on ne touche pas le portable de Houston. Jamais. #pasunebonneidée
Et dire qu'il voulait caser un "bah alors, on est mal luné ? Il faut dormir la nuit !", il n'en aurait même pas l'occasion. Ça l'attristait vraiment, sisi. Quoi, le culot ? Ha mais oui, You a une fâcheuse tendance à ignorer son interlocuteur. Dommage.

— Tu m'expliques ce qu'il fout dans ton salon ?!!
_ "Il" attend son jus de pamplemousse. Tu me le dois bien, Lady Gaga.

Après tout, c'est lui qui l'avait si bien dénoncé, il pensait qu'il lavait pas vu son petit sourire ? Il voulait un fight, c'était clair. Sauf que Houston, à défaut d'être très vif, n'était pas stupide.
Un seul coup de Tata Willi et c'en était fini de sa vie de moule.

Je fais un grand sourire à Houston. Vous savez, celui qui dit "Mais oui moi aussi je t'aime mon chéri", oui voilà, celui-là. Parce que je sais au plus profond de mon coeur que dans quelques minutes il va y avoir du sport dans l'appart. Et aussi que mes oreilles vont moyennement apprécier. Bon ça c'est le point négatif. Mais je veux voir la tête d'Aaron. En fait rien que d'imaginer celle qu'il peut avoir en ce moment alors qu'il reçoit mon sms, ça vaut de l'or.
Haha. Hahahahaha.

_ Gae, je suis ta mère.

Je recrache mon café dans une magnifique gerbe qui vient tâcher ma moquette. Il quoi ?! Je darde sur Houston un regard plus qu'étonné et quelque peu inquiet. je savais qu'il était dérangé, certes, mais là... Sérieux j'ai plus les mots quoi. Un de ses jours faudrait que je le mette en cure de désintox...
Et il continue de taper sur son clavier comme si rien ne venait de se passer. Bah ouais, vas-y connard, fais comme si j'existait pas ! Après tout c'est pas comme si tu squattais mon canapé depuis quatre heure du mat' !

Je suis soudainement interrompu dans mes pensées revanchardes par le bruit d'une clé qu'on tente malencontreusement d'enfoncer dans la serrure, puis celui de la porte qui vient s'écraser violemment contre le mur... Non mais je sais que t'es en colère chéri mais c'est pas la peine de défoncer ma porte d'entrée. Elle t'as rien fait la pauvre.

Qu'est-ce que je disais déjà ? Ah oui... Mes pauvres oreilles...
Et en plus Aaron a des valises énormes sous les yeux. Mon avis qu'il n'a pas dû dormir depuis avant-hier. On ne se demande pas à cause de qui.
Mes doigts viennent lentement masser mes temps, un air désespéré se peignant sur mon visage. Je sens poindre le mal de crâne. Oui celui qui vous annonce que vous allez passer un sale quart d'heure. Et tout comptes faits, je retire ce que j'ai dit. Ça va PAS être drôle !

- Houston je t'ai pas demandé ton avis sur les mecs que je fréquente. Parce que je crois que t'as rien à dire en la matière vu ta famille de barges !

J'allais dire à Aaron de se calmer un peu. Mais si, vous savez, j'essaye de faire le mec raisonnable, qui joue les médiateurs et tout... Bon j'ai surtout pas envie que mon appartement explose parce que mon copain aurait pété une durite au sens littéral du terme, mais ça c'est une autre histoire. Je disais donc que j'allais lui dire de se calmer jusqu'à ce qu'il fasse LA chose à ne pas faire. Il a pris le portable de Houston.

...

Il-a-pris-le-portable-de-Houston. Et merde.
Je suis pris dune soudaine envie de courir le plus loin possible de l'endroit, quitte à laisser mon appartement au main des ces barbares. RIP mon petit chez moi...

D'ailleurs la main tendue de Houston et le ton tranchant qu'il emploi n'augurent rien de bon. Genre, la vie sexuelle d'Aaron va se retrouver placardée sur le net et sur les murs de l'Institut. Ce qui veut dire ma vie sexuelle à MOI AUSSI ! Et je suis pas d'accord !

Hahahahahaha...

Et en plus c'est sur moi qu'il gueule maintenant ? Nan mais merde quoi !

- Oh la ferme Houston, je suis pas ton chien ! Et Aaron, pas la peine de m'engueuler, j'y suis pour rien si ce crétin a décider d’élire domicile dans mon salon à 4h du mat' !

Nan mais c'est vrai quoi, c'est pas ma faute !

- Et je te ferais remarqué chéri, que si je t'avais pas dit où il était, tu serais encore en train de te battre avec ton ordi en te demandant qui est le connard qui ose t'attaquer. J'ai pas raison, je demande avec un grand sourire.

Je pose ma tasse de café sur la table basse.

- Alors maintenant tout le monde se calme. Aaron, tu rend le portable a Houston et Houston tu met pas d'infos compromettantes sur Aaron sur internet ok ?

Nan mais sérieux, pourquoi c'est à moi de jouer les entremetteurs. Bon en même temps, j'ai un peu envie de dire que je savais que ça arriverait.
Je le savais.
D'ailleurs je crois que la rencontre aurait pas pu se passer plus mal...

Franchement, vous savez quoi, je suis zen. Je suis super zen. J'ai plusieurs choses à dire, aussi. Déjà, d'où il sait qu'on sort ensemble ? Il nous stalke ? C'est un de ses potes et il me l'a pas dit ? Pourquoi il est dans son salon ? IL ME TROMPE C'EST CA ???? Ensuite, d'où on a le même rire ? Genre nan on a pas le même rire je suis trop désolé vazy t'as un problème tu veux t'battre moi j'te mets la dérouillée de ta vie quand tu veux bâtard de merde va ! sjkfgbjskfg

Puis je note, je note. Houston, c'est ça ? Ok, Houston, je retiens, toi t'es fiché, à la moindre connerie je viens te voir et je t'égorge dans ton sommeil sale merdeux. Tu te crois plus fort que tout le monde, hein ?! ET OUAIS JE T'INSULTE DANS MA TÊTE SI J'AI ENVIE MAIS J'AI PLUS DE SOUFFLE À FORCE DE GUEULER JE VAIS FINIR ASTHMATIQUE AVEC VOS CONNERIES putaing !

— Ahahah. Il est pas content le geek, hein ? Oulala pas content, t'aimes pas qu'on te pique ton petit jouet ? Avoue, tu as envie de le voir cramer, c'est ça ? Non parce que sinon, y a aucune raison qui aurait pu t'amener au fait de me faire royalement chier depuis deux jours non stop. Alors tu sais quoi ? Non, je vais pas te le rendre, je vais juste attendre que tu te bouges le cul pour le récupérer, et si tu me touches tu te prends une décharge de quelques milliers de volts dans les dents. Moi aussi je peux jouer, tu vois ? C'est relou ? Tant mieux. Moi non plus je suis pas de bonne humeur. Ce qui est pas de bol, c'est que c'est toi qui en est à l'origine.

Qu'il essaie de me menacer, j'ai pas peur de cette demi tarlouze aux cheveux degueulasses. Honnêtement ? Rien à battre. Il se croit plus fort que tout le monde, c'est ça ? Qu'il soit plus fort que tout le monde, alors, j'en ai rien à battre. Il trouvera rien de compromettant qui soit pas déjà bien en vue sur le net ou dans le journal de l'institut. Comme si ça intéressait qui que ce soit, de toute manière...

Mon regard dévie sur Gae pendant qu'il essaie lamentablement - oui, lamentablement, c'est le mot que j'emploierai - de s'expliquer. Mes yeux l'assassinent littéralement - "et POURQUOI a-t-il élu domicile chez TOI à 4h du mat ?" je suis pas jaloux de cette merde sur pattes fermez vos gueules - et j'arrive même pas à me décrisper. Putain. Pourquoi faut toujours que ça m'arrive à moi, sérieux… Je lui ai rien demandé à ce type !

"Chéri." Il m'a appelé chéri là maintenant tout de suite ? C'est le moment, il trouve ? NON c'est pas le moment.

— Oui, bien entendu. Je confisque le jouet du sale môme qui me casse les burnes depuis des heures et il me menace DONC je dois lui obéir ? C'est quoi cette mentalité de merde ? (Je me tourne vers Houston) T'as quel âge dans ta tête, au juste ? Trois ans ? Deux ? À force de te cramer les neurones devant ton écran, t'oublies un peu que t'es pas l'seul à vivre sur terre c'est ça ? je m'énerve tout seul encore une fois.

Je balance son portable sur le canapé - en me retenant de pas le lancer contre le mur, mais j'ai du respect pour les biens des autres, pas comme certains - puis je me détourne vers la cuisine pour aller me chercher un café, en lui faisant un fuck dans ma tête. Lady Gaga, quoi...

— Si j'te reprends à me casser les couilles je t'égorge, mec.

Et avant d'entrer dans l'autre pièce, je me tourne vers Gae, mâchoire serrée. "Toi, faut qu'on parle." Puis je m'en vais me prendre une tasse. Putain je suis complètement déchiré, j'en ai marre. On peut pas me foutre la paix ?

_ Gae, on avait dit pas la famille...

Non puis il pouvait parler niveau famille, il était pas responsable de la mort de son frère ? Il se demandait s'il était vraiment le plus mal logé ici, mais vu le regard que le master eau avait sur lui, c'était en effet lui qui était le lus mal logé. Et merde, il savait que sa situation craignait mais bon... Nan, mais Lady Gaga exagérait toujours tout. C'était pas si terrible que ça, sa famille.
Bon et puis Gaetano en médiateur. Comment dire ? On en parle ? ... Ouais, mieux vaut ne pas en parler. Quoiqu'il se débrouille pas trop mal, il faudrait lui donner une papillote, comme il pense. Pour le féliciter, voyez. Il ira acheter des papillotes, plus tard. Et un mouton.
Par contre, il voit que l'autre est tout rouge. Mais il se demande comment c'est possible d'être rouge à ce point. Il va mourir par asphyxie non ? C'est dangereux de crier comme ça. Il l'écoute que d'une oreille, il continue à tendre la main, comme un débile mental, genre il y croit vraiment qu'il va lui rendre son téléphone. Bah oui, en plus son "chéri" lui a demandé. Son- ho god, quelle surnom affreux, il a l'impression d'être dans un ménage de deux petits vieux. "Chéri", vraiment ? Il a pas une tête de chéri, c'est une tête de pioche.
Ho, il veut qu'il bouge son cul pour le récupérer ? Il connaît pas Houston. You bougera pas d'un pouce temps qu'il aura pas son portable, parce qu'il est en ce moment en presque arrêt mental. Ho puis après il arrête d'écouter parce qu'ils se disputent, et c'est pas qu'il s'en fout un peu mais pas mal quand même.
Il hausse les épaules à la dernière remarque du sieur Aaron Williams, qui lui balance son portable, qu'il s'empresse de saisir.

_ Procédure d'urgence, transfert à la maison, qu'il murmure.

Simple précaution, il a compris que ce gars était dangereux, il fait attention maintenant. Après, il relève la tête, avec sa grimace habituelle du gars pas content et râleur de base.

_ "Bonjour, je me présente je m'appelle Houston, 23 ans - "Enchanté, moi c'est Aaron Williams, 26 balais bientôt 27, ravis de te rencontrer, je vais t'égorger." - Ho cool !" Tu vois la politesse ça s'apprend.

Puis ils partent vers la cuisine, il se demande si il doit redemander pour le pamplemousse. Hm, peut-être qu'il doit d'abord les laisser se mettre sur la gueule et après il demandera pour le pamplemousse. Parce que soyons clairs, ils vont pas être assez discrets pour qu'il n'entende pas. Puis au pire, y'a déjà un micro dans la cuisine.
Il lève la tête un instant. Ça se fait pas, de mettre des micros chez les autres ? Bof, ça se fait pas non plus de crier sur les gens, hein. Houston lui il crie jamais sur personne. Par contre, il s'agace souvent pour rien. Très souvent. Et là, ne pas avoir quelque chose à boire ou à bouffer, ça le frustre, mais à un point, vous pouvez pas imaginer. Parce qu'il a faim, putain !
Alors il se lève, en râlant à voix basse que "putain de merde non mais c'est pas super compliqué non plus, c'est tous des putains de radins, des enfoirés ingrats" et on vous passera la suite. Et il sort.

Dix minutes plus tard, il revient avec trois pamplemousses et demi, un mixeur et une demi douzaine de paquet de sucreries (twix, mars, lions, kit kat et deux paquets de kinders, si vous voulez tout savoir).
Il se rassoit dans le canapé avec flegme.

_ Servez vous si vous en voulez, sauf pour les pamplemousses et les kinders, c'est chasse gardée.

Et un twix rencontre sa magnifique rangée de dents droite.

Je pousse un looooonnnngggggg soupir. Du moins dans ma tête, car il semblerait qu'Aaron ne soit vraiment pas d'humeur à supporter la moindre remarque. Ou le moindre geste supposément agaçant. Du coup je me contente de passer ma main dans mes cheveux, attendant patiemment qu'il veule bien baisser d'un ton. De toute façon, connaissant mon copain, il ne sert à rien de s'énerver quand il est dans cet état, ça ne ferait qu'empirer les choses.

…

Je crois que j'aurais pas dû lui envoyer le sms… Ou alors j'aurais dû virer Houston dès le départ. Et puis qu'est-ce qui m'a pris de le ramener à Terrae aussi ? Je savais bien que ça allait arriver un de ces jours connaissant le personnage. You est définitivement imbuvable. Indécrottable. "A fucking pain in the ass" comme disent les américains.

Aaron finit donc de hurler à tous vents et me demande les dents serrées de la suivre dans la cuisine. Ouais bah merde ! C'est pas comme si j'avais le moindre contrôle sur les agissements de Houston. C'est pas en reportant tout sur moi que les choses iront mieux. De même que lui réchauffer les fesses à la façon gigawatts ne va pas aider non plus, comprendra qui pourra.

Je suis donc Aaron jusque dans la cuisine, jetant au passage un regard noir à Houston, lui signifiant de ne pas bouger son cul de ce putain de canapé. Je n'ai pas envie qu'il aille faire encore des conneries.
Je passe devant Aaron, attrape la cafetière pleine et remplit deux tasses dont une que je tends gracieusement à mon cher ami, pour ne pas dire petit copain. Même s'il est vrai que dans l'immédiat il a plus l'air d'un panda enragé qu'autre chose. Aussi j'espère que le café fera office d'offrande de paix. Je n'ai pas envie qu'il détruise mon appartement.

- Ecoute Aaron, je sais que t'es super énervé à cause de Houston et à ta place je le serais aussi mais c'est pas une raison pour t'en prendre à moi. S'il est venu squatter mon appart c'est sans doute parce que je suis à peu près la seule personne qu'il connaisse à Terrae. En plus ça n'aurait servi à rien que je le foute dehors, il aurait continué à faire joujou avec les serveurs quand même.

Ouais, bon… C'est peut-être la meilleur raison au monde que je puisse trouver, soyons honnêtes. J'ai pas voulu le jeter dehors parce que j'ai pitié de lui ? Car j'aurais pu le faire mais vu son état de délabrement actuel j'ai songé qu'il valait mieux que je le garde à l'œil. Houston me fait chier sérieusement. Mais d'un autre côté… je sais pas… ouais je crois que j'ai pitié de lui. Il dû dormir tout au plus deux heures en trois jours si je me fie aux cernes sous ses yeux. Mais breeeeeeffffff… Revenons-en à nos moutons. Aaron est furax, Houston squatte mon salon et je suis entre le deux à essayer de calmer le jeu.
Ok. Je devais être sérieusement bourré quand j'ai ramené ce crétin aux cheveux blancs à Terrae. Ou suicidaire je sais pas. Ça m'apprendra à jouer les bon samaritains tient !

Je bois une longue gorgée de café, fatigué par ma nuit bien trop courte et la perspective de me prendre sérieusement la tête avec mon copain. Sérieusement, si ce n'était pas pour mon café je crois que j'aurais craqué depuis un bon moment.

Ok, c'est définitif, je vais lui défoncer la gueule. Non ? J'ai pas le droit ? Pourquoi j'aurais pas le droit, parce que c'est un geek fragile qui voulait simplement mettre un peu de piquant dans sa life ? Moi ça me va s'il met du piquant dans sa vie, j'en ai rien à foutre : seulement s'il pouvait y mettre du piquant sans me casser les burnes, ça m'aiderait grandement à ne pas m'imaginer le clouer contre le mur. Le connard marmonne dans son coin et je me retiens de me jeter sur lui. Reste calme Aaron, ça sert à rien de sortir de tes gonds. T'es lessivé et il en profite. (Si Gae pouvait juste arrêter de faire comme si c'était pas grave, ça m'arrangerait. Je veux bien qu'il ait des potes chelous et qu'il ait l'habitude de leurs frasques, mais là, qu'il le contienne un peu, je sais pas ?!)

Regard assassin vers Gae, avant que je ne me serve ce putain de caf-- Ok, même ça il va pas me laisser faire ? Parce que je suis vénère, ça veut dire que j'suis débile et impotent, genre bonjour je sais pas me servir une tasse de café ? La galanterie ça te va pas, mon chéri, surtout dans une situation pareille. J'ai la mâchoire serrée quand il me tend ma tasse, que j'attrape avec un demi merci. Un demi parce que la moitié du mot a été mangé dans mon étranglement rageur lorsque j'l'entends me dire que "c'est pas une raison pour m'en prendre à lui".

Ma tasse rencontre un peu brusquement la table de la cuisine.

— Et ça t'es pas venu à l'idée de lui faire fermer sa gueule, ou au moins de l'empêcher de pirater le système de sécurité de l'institut qu'on est censé protéger ?! Tu crois que les centaines de dossiers qui sont sur le serveur sont là pour faire joli ? Si tu l'arrêtes pas, je le prends par la peau du cul et je le ramène à Hideko, on verra bien ce qu'elle pense de ça.

Il peut pas comprendre qu'un peu de soutien, ça m'aurait fait du bien ? Que j'ai juste pas besoin de ça non plus ? Je suis tellement à cran que je pourrais me mettre à chialer, là.

J'reprends une respiration tremblante et me passe une main sur le visage. Du calme, j'ai besoin de calme.

— D'solé... J'ai juste-, commencé-je, avant de détourner la tête, amer et sarcastique. Laisse tomber. T'as raison, j'suis un con, encore.

Je reprends ma tasse et m'apprête à retourner dans le salon quand je bug en voyant qu'il est vide. Petite larmichette dans ma tête, regard profondément plein d'espoir vers Gae. (Enfin, c'est plus du désespoir que de l'espoir, mais j'suis au bord du nervous breakdown.)

— Il va pas revenir, hein ? Dis-moi qu'il va pas revenir ?...

Cette fois, j'me laisse tomber sur le canapé et me pelotonne dessus avec une couvert et mon café. Si j'pouvais, j'me foutrais en PLS sur le sol, mais depuis l'épisode Destan, j'avoue que j'ai du mal à dormir sur le parquet sans flipper ma race.

Puis. Là. Il revient. Je le regarde revenir, brancher son mixeur et se faire un jus de pamplemousse sans rien dire, le visage complètement défait.

Est-ce que vous la sentez, là, l'aura de dépression sordide qui tournoie autour de moi ? Je regarde autour de moi. Mes yeux se posent sur les cables de la télé. Ca ferait une bonne corde pour se pendre, je crois.

Après avoir soupiré, je sors la main de mon plaid et dis d'un air mi-blasé mi-suicidaire :

— Gae, un kitkat s'te plaît...

Avant de m'enrouler à nouveau dedans, la tête sous la couvert'. J'veux plus voir la sale gueule de ce geek, laissez-moi crever. (Et s'il touche encore à mon serveur, croyez-moi, on va rire. Très fort.)

HRP : Il va sans dire que je m'excuse pour le retard... Sorry T-T


Houston posa son mixeur sur la table de la cuisine et commença à couper son pamplemousse, pas de tout gêné par l'ambiance lourde de la pièce. Il a l'habitude des accrochages, il s'est persuadé depuis longtemps que si les gens ne l'appréciaient pas à sa juste valeur c'était uniquement parce qu'il avait le malheur de dire la vérité. Et puis bon, qui l'engueulerait pour un jus de pamplemousse ? Haters gonna hate, comme on ne dit pas assez.
Il voit d'un coin d’œil Lady Gaga ruminer et son amant se foutre littéralement en PLS dans une couverture douteuse. Qu'à cela ne tienne, il finit son jus et vient se rasseoir sur le canapé, jus en main, portable dans l'autre, un bout de brioche qui traînait à la bouche. Il regarde un instant le master tonnerre, qui a demandé un kitkat. Il se saisit aussi d'un chocolat. Ho, encore deux minutes et il pense qu'il pourrait s'habituer à ce ménage à trois.
Le geek regarde fixement la forme de Aaron Williams, entre la curiosité et le désespoir. Il sent qu'il va encore s'en mordre les doigts, mais bon il faut dire les choses, quand même, c'est pas bien quand ça reste bloqué.

_ T'as l'air crevé, faut dormir la nuit.

Houston, ou l'art d'avoir du tact et de ne pas s'en servir.
Il préfère déjà oublier sa remarque pour se tourner vers Gaetano. Non mais, il allait oublier la raison de sa venue, en plus ! Quel manque de grâce... Il sourit néanmoins, présageant directement que la demande suivante n'allait pas plaire à tout le monde...

_ Au fait Gae ! Vu qu'il semblerait que j'ai un peu cassé ton copain, tu veux pas me trouver un truc à faire, je m'ennuie. Ou quelqu'un à emmerder, chais pas fait preuve d'imagination.

Bienvenue dans "la grande question existentielle de Houston" : Qu'est ce que je vais faire maintenant ? Parce que si j'arrête de faire des choses je vais sûrement me rendre compte que ma vie n'a pas de sens et que j'ai en fait PAS de vie. Non Houston, t'as pas de vie.
Conscient qu'il a oublié le cadavre de la pièce, il se retourne une dernière fois, les yeux sur son portable cette fois, mais s'adressant au master tonnerre.

_ D'ailleurs bravo, c'était très amusant de jouer avec toi. Je pourrais profiter de ton état de faiblesse pour finir de craquer le truc, mais c'est pas drôle si y'a pas de résistance, toi même tu sais. 'Fin bref, si tu veux refaire un tour je suis pas contre. Tu m'passe ton numéro ou je me sers ?

Bah oui, va donc cracker des codes complexes avec quelqu'un que tu viens à peine de rencontrer et qui visiblement t'aime pas du tout, merci pour l'idée du siècle.

C'est une chose compliqué que de contenter tout le monde. Faire en sorte qu'Aaron ne soit pas trop en colère contre moi, et Houston... En fait vous savez quoi ? Je ne sais même pas pourquoi je ne l'ai pas viré plus tôt de mon appartement. Je n'aurais pas eu à supporter ses jérémiades et je ne me serais pas pris la tête avec Aaron. Sans doute ne l'ai-je pas fait perce que je préférais l'avoir à l'oeil, enfin c'est ce que j'essaye de me dire. C'est sans doute triste à dire mais je crois que j'ai pitié de Houston. Il n'a plus grand monde, son cousin est dans le coma et il ne peut pas sortir de Terrae car il est recherché par un grand nombre de personnes peu recommandables.

Je soupire. Je crois bien que j'en ai soupé pour le reste de la semaine là.

- Aaron, ne crois pas que je ne sache pas à quel point les dossiers présents sur le serveur sont sensibles. Le problème c'est que je ne peux pas vraiment empêcher Houston de pirater tout ce qui passe à sa portée. J'aurais pu lui confisquer son portable mais il aurait toujours trouvé un autre moyen.

Je suis fatigué.

- Je suis désolé okay ? Crois-moi, je lui aurait bien tiré dessus si ça pouvait arranger les choses malheureusement j'ai déjà essayé et ça avait pas été un franc succès, je lâche pour essayer de détendre l'atmosphère.

Et Houston part. Et j'espère de toutes mes forces qu'il ne va pas revenir avant un bon moment. Mais ce serait trop beau n'es-ce pas ? Ce qui m'agace le plus c'est qu'il fait vraiment comme s'il était chez lui. Ce mec est vraiment sans gène, c'est insupportable.

Aaron s'est mis en PLS sur le canapé et franchement je me sens mal pour lui. Et Houston qui en rajoute une couche... Le tact ? Il doit très sérieusement se demander si c'est une chose qui se mange.
Faut que je reste zen. Mais je crois que je ne vais pas y arriver.

- Houston, je crois que si tu ne dégages pas dans les minutes à venir tu vas te retrouver à l'hosto.

Je lui sert un grand sourire de sadique. Bon, je sais que ça ne marche pas avec lui mais je peux toujours essayer.

- Je sais que je fais plus ce genre de choses mais pour toi je ferais une exception.

Je tend une barre de Kit Kat à Aaron.

- Sérieusement You, va voir ailleurs. J'en sais rien, va voir tes cousins, va faire quelque chose de constructif pour une fois. !

Bon ok, on avait dit pas la famille, mais là j'en suis au point où ça m'est complètement égal.

Pas. un franc succès ? Je lève un sourcil, l'air de lui dire qu'honnêtement, il peut avoir essayé de se débarrasser de lui pendant dix ans sans succès, ça m'empêchera pas d'avoir envie de lui tordre le cou parce que j'ai l'impression qu'il ne m'aide pas. C'est en faisant croire à ce genre de personnes que tout leur est permis qu'ils se permettent tout, justement. Là j'suis en train de mourir dans le canap, et j'observe les deux types d'un oeil mort. Ouais, je suis cassé. C'est sa faute. Qu'ils se démerdent. Je suis en mode ronron-pas-content, maintenant qu'ils se démerdent. J'attrape le kitkat que me tends Gae et mords dedans d'un air neutre - dans ma tête, je suis en train d'arracher la tête de ce balais à chiottes avec les dents.

Très amusant. Merci. J'suppose qu'on va beaucoup s'amuser aussi, quand j'aurai explosé le moindre appareil électronique que je trouverai dans ta piaule. Promis, tu verras rien venir, monsieur le génie.

Je m'apprête à répliquer - oui j'ai décidé de sortir ma tête de dessous mon plaid - afin de l'insulter copieusement avec toute la grâce dont je disposais, mais Gae me devance. Rohhh. J'aime bien quand il fait son mafieux méchant, c'est rigolo. C'est beaucoup moins rigolo quand je passe pour le looser incapable de se défendre tout seul. Mais fondamentalement, j'ai pas vraiment l'envie de me débattre avec ça maintenant, m'voyez ?

Doucement, j'acquiesce en hochant la tête de haut en bas. C'est bien Gae, prends tes ballottantes à deux mains et pose les sur la table, impose toi ! C'est de ta faute s'il est là, de toute manière. T'as qu'à pas connaître des connards. Assume et gère ça, c'est pas mon chien à moi, alors demerdenzizisch.

Je me penche vers Gae et lui fait un bisou au coin des lèvres avant de me lever.

—Ouiii, c'est une très bonne idée, occupe-toi de ça !

Je m'approche de Houston. Lentement. Un grand sourire aux lèvres. Puis je patpat sa tête - mon dieu je l'ai touché je vais être contaminé - et dis :

—Si tu veux je connais un type fort sympathique qui est encore novice et qui doit être aussi doué que toi en crackage, mais bien moins casse-couilles. Va le trouver, vous serez de trèèèès bons copains !

Pardon Tjay, je devrais pas faire ça, mais j'sais que tu le supporteras, lui.
Puis je tape dans mes mains et je lance :

—Bonnn ! Sur ce !

J'attrape un paquet de kinder. OUI. LES KINDERS. DANS TES DENTS HOUSTON.

—Moi, je prends ça… je commence calmement, avant d'étirer un nouveau sourire. Mon chéri (je pointe Gae), je te laisse le gérer (je pointe la moule). Et la prochaine fois qu'il me casse les couilles, tu pourras t'occuper des tiennes tout seul. Au fait, si une seule infos sort de cet ordinateur, Hideko se chargera de lui pour mise en danger de l'institut. Je me ferai un plaisir de rebalancer sa tête à claque d'où elle vient, s'il n'est pas simplement enfermé à l'hôpital ou dans les sous-sols sans son matos. Bisous.

Je leur souffle un baiser et je me casse en sautillant, avant de donner les ordres à mon système de sécurité et m'octroyer une bonne journée de sommeil. J'ai aucun remords, vraiment aucun. Gae pourra bouder autant qu'il veut, j'peux aussi faire la gueule parfois si j'en ai envie. En plus, j'ai des kinders, et ça c'est cool.



HRP : Bon, j'avais dit que je répondrai pas mais ça me saoulait de le voir traîner dans mes RP à faire xD Comme ça Aaron se barre, il est pas content-olalalapascontentleronron- et tout est bien qui finit bien !
Des bisous sur vos fesses !

- Houston, je crois que si tu ne dégages pas dans les minutes à venir tu vas te retrouver à l'hosto.

Houston ne put s'empêcher de relever un sourcil. Ho, c'était déjà finit ? Il était devenu beaucoup plus tatillon avec le temps, il finirait probablement vieux PD aigri à maudire tout ce qui se trouverait devant sa bagnole. Le geek aurait presque eu envie de sourire à sa propre blague mentale mais il haussa juste les épaules, commençant à dégager ses affaires sans vraiment y croire. Bah ouais, c'était pas comme si la remarque lui avait fait peur- l'hôpital, sérieusement ?! Au moins il irait dire bonjour à son cousin hein.
Ho puis s'il a le droit d'être une exception ! Non mais Gae se fout vraiment de la gueule du monde, et ça amuse Houston, évidemment. Et évidemment, quand on joue à ce petit jeu, ça finit toujours par revenir à la famille. Houston grimaça en croquant dans un kit kat.

_ Gae, la famille putain, tu veux vraiment qu'on aille sur ce terrain là ?

Et il mima avec ses mains un terrain glissant.
Aaron attira à nouveau l'attention sur lui et Houston lui trouva un air très vide. Ho, ça y est, il était mort à l'intérieur ? Aaron était une vraie moule. Mais il avait réussi à piquer son intérêt en parlant d'un novice doué en informatique.

_ D'acc d'acc, je m'amuserai avec lui la prochaine fois !

Un nouveau challenge, il n'attendait que ça, en réalité. Pour la suite, Houston levait les sourcils de plus en plus haut, imaginant sa propre tête tomber dans un escalier et faisant des arrêts par plusieurs pièces de torture spéciales Terrae. Ho, il savait jouer avec les mots, le copain, mais il avait des fortes tendances psychopathes (il avait donc de fortes compatibilités amitiés avec la moitié des Carter. Private joke.)
Le geek laissa tout de même échapper un "t'es sérieux ?!" quand le master tonnerre lui pris un Kinder. Non mais.
Une fois que ce dernier fut sortit, il se leva pour récupérer ses affaires (sans oublier le mixeur, bien entendu) et se tourna vers Gaetano.

_ No stress je m'en vais t'inquiète. Mais sérieux, adoptez pas, ou genre accouche pas- c'est dégueulasse en passant. Vous savez pas gérer les gosses.

Et il s'apprêta à sortir, tel un roi, mais se ravisa quand même pour une dernière remarque.

_ Ho, et un jour faudra que tu me dises ce que tu lui trouves, à cette drama queen.

Et il sortit enfin.
Bon.
Quoi faire maintenant ?