Me gnacker ? Elle ressemblait de plus en plus à un petit animal dans mon esprit. Chose assez déstabilisante je devais l'avouer. Étrange créature d'apparence humanoïde...
Sans parler du fait qu'elle ne semblait pas comprendre mon geste à son encontre... C'était bien la peine d'avoir essayé.

Mais dans quel monde communique-t-on avec des cheveux ?? Niveau remarques absurdes elle tenait une sacrée couche ! De l'humour peut-être ?

- C'était en réalité une tentative pour calmer ta crise...

Au moins elle venait d'accepter ma proposition, on arrivait enfin à un accord. Mais me taper dans la main était vraiment nécessaire ? Est-ce une étape nécessaire pour valider ce genre d'accord ?

Elle s'attaqua à son bureau tandis que je me relevais et me dirigeais vers les vêtements entassés un peu partout. Pliant ceux qui étaient propres et triant les sales dans un coin de la chambre. Une tâche assez rapide à exécuter.

- Pourquoi ferais-je cela ? Y a-t-il un quelconque bénéfice à tirer dans le fait de « mater » tes sous-vêtements ? Je ne comprend pas vraiment le but de cette phrase.

J'ouvris l'armoire pour y ranger le linge soigneusement plié et balayais du regard la pièce.

- Je suppose que te dire qu'il serait préférable de passer le balais serais un peu trop te demander.

... Ah ouaiiiis. Chelou la tentative. En fait, on aurait plus dit un ObiWan en apprentissage qui essayait de communiquer par l'esprit - vainement - genre "tu vas te calmer, tu vas te calmer. mais pourquoi ne se calme-t-elle pas ?"... Ariana était certaine qu'en fait, elle ferait une parfaite cobaye pour les expérimentateurs en psycho. Vous savez, ces mecs qui font des expérimentations bizarres en vous disant qu'ils mesurent un truc qu'ils ne mesurent en fait pas du tout parce qu'ils vous mentent du plus profond de leur être ? Ben voilà. Ariana, elle, serait tout le temps à l'opposé de leurs conclusions. Elle ferait partie des 20% de personnes (bon j'dis ça mais en vrai je sais plus) qui n'iraient jamais jusqu'au bout dans l'expérience Milgram sur les chocs électriques. Ou qui diraient que le vert est en fait bleu quand tous les compères des expérimentateurs disent qu'une putain de toile verte est bleue. Elle, elle les materait en mode débile genre "Mais c'est du vert les gens...." Voilà.

Nan, en vrai, elle en savait rien, elle disait ça, mais ça la faisait rire. Elle était pas si peu collée aux normes, non plus. Enfin. Ca dépendait. Je sais pas trop non plus, en fait. Bref, elle était bizarre, mais c'était pas si grave en soi.

BREF. Avance rapide. Accepter la proposition, culottes, ah oui, voilà.

— Si t'es un obsédé, oui, y a un bénéfice. Mais j'admets que tu n'as pas trop la tête de l'emploi. Tu préfères les garçons ?

Ariana et le tact. Elle se leva pour commencer à ranger son bureau tranquillement et entassa ses feuilles. Les feuilles importantes d'un côté, les feuilles pas importantes mais qu'elle voulait garder de l'autre, le reste poubelle. La poubelle fut vite pleine. Tant pis. Elle la viderait après, hein, chaque chose en son temps.

— Bahh, le balais, oui, bien sûr ! Mais quand on aura tout rassemblé. Tu peux balancer les fringues propres sur le lit. Va falloir que j'enlève les draps pour faire une machine, par contre. Mais j'avais la flemme.

Elle s'étira, sautilla et s'accroupit devant le lit, avant de passer son bras dessous. Elle éternua à cause de la poussière qu'elle secoua.

— Ahhh le voici le coquinouuu !

Un balais. Oui. Un balais sous son lit. Que voulez-vous, elle n'avait pas grand endroit pour l'entreposer. Dans tous les cas, il était assez à l'image de sa propriétaire. Blanc et violet avec plein de pois de couleur. (riez pas j'ai le même à la maison ;_; )

— Et tadaaam ! J'imagine qu'il faudra aller récupérer le matos pour le nettoyage dans le placard à balais du couloir. Mais j'm'en occupe après t'inquièèète.

... En fait, elle se souvenait pourquoi le ménage était exténuant. Quand elle commençait, elle le finissait.

Ca lui prenait généralement quatre ou cinq heures. (sorry)