Nicolas gère difficilement la situation. C'est compliqué pour lui, toutes ces émotions qui jaillissent... Je le vois qui se décompose petit à petit, alors que nos voisins nous saluent. Huo va s'occuper de lui et je m'occupe des parents, que je raccompagne jusqu'à la sortie en discutant calmement avec eux. La mère semble avoir été attendrie par cette histoire, ce n'était pas une si mauvaise idée, au final... J'étire un semblant de sourire et m'excuse pour le dérangement auprès d'eux, avant d'aller m'occuper du reste des invités. Le repas se termine, et tout le monde finit par rentrer. Epuisée, je rejoins les garçons pour prendre des nouvelles du plus jeune et savoir s'il a pu repérer quelque chose d'utile. Je me contente de sourire doucement et d'accueillir ses impressions.

Au cours de la semaine qui suit, nous tentons de renouer contact avec eux ; cette histoire de cours particulier semble les avoir particulièrement intéressés. Les enfants, eux, par contre, sont plus renfermés que jamais, et je ressens leur mal-être, ce Vide qui émane d'eux avec plus de force chaque jour. Et je ne comprends pas ce que ces gens ont pu faire, comment ils ont pu les rendre si mal... Au fond, je suis certaine qu'ils ne voulaient que leur bien, à leur manière. C'est tellement triste... est-ce qu'on a vraiment le droit de leur retirer leurs enfants comme ça ? Pour autant, ils sont dans une telle détresse...

Nous laissons donc Nicolas passer plus de temps avec les enfants, lors de ces cours. On ne sait pas trop comment ça se passe, mais peut-être qu'il aura quelques informations supplémentaires ?

—Alors, comment ça s'est passé aujourd'hui ? je lance à Nicolas, alors qu'il rentre après une matinée passée chez les voisins à étudier. Comment vont les enfants ?

Je coupe le feu de la plaque et sort des assiettes pour le repas - oui j'ai cuisiné, non ce n'est pas immangeable (promis).

—Si jamais tu as de nouvelles informations au sujet de la disposition des pièces, tout ça… je fais en désignant le calepin qu'il avait déjà utilisé pour noter ses impressions de la veille. Ça pourra nous aider à les extraire en douceur...

Couper le système d'alarme, ouvrir la fenêtre de la chambre des petits et s'envoler avec eux, ça pourrait être le plus simple, non ?? Mais il faudrait que nous disparaissions à notre tour en même temps, et là, clairement, les soupçons se porteront sur nous...

Je jette un regard désemparé à Huo et Nicolas. Je ne sais vraiment pas quoi faire, pour le coup. Et Nicolas ne peut pas encore leur parler des personnes qui étaient déjà venues les voir, et voir leurs parents... C'est impossible.



[HRP : ....... Non je suis pas en retard.][sorry]
[♥]

Il y a des images qui ne sont pas les siennes devant ses yeux... C'est un façon d'exprimer ce que ses pouvoirs lui font subir à ce moment. En vérité, ça lui prend plutôt la tête... littéralement. Sa tête est lourde et s'il n'avait pas Huo pour le guider, il ne saurait pas où aller puisqu'il ne voit rien, avec ses yeux embués de larmes de fièvres. C'était trop. Beaucoup trop. Au moins, il sait maintenant qu'il ne fera plus cette erreur. Par contre il faut qu'il raconte ce qu'il s'est passé à Huo avant qu'il ne l'oublie. Vite. Assis, du moins il a la sensation d'être assis, il cherche de ses yeux aveugles le regard de son frère qui pose ses mains sur ses épaules. Le contact le saisit car il ne l'a pas vu venir ; il soulève instinctivement ses bras devant lui. Toutefois, par rapport à d'habitude où il tente désespérément de repousser la menace, Nicolas essaye d'atteindre Huo. Il entend sa voix et hoche la tête. Il a chaud et pourtant il tremble tout entier... Sa migraine lui vrille le crâne quand il veut se concentrer, lui tirant un gémissement de douleur d'entre ses dents serrées, mais il s’exécute en poussant un soupir. Sa voix est faible tandis qu'il lui délivre le peu d'information qu'il a pu réunir et analyser durant la conversation : les parents sont très fermés mais on peut les atteindre, le père s'ils deviennent utiles pour lui, guidé par l'intérêt, la mère s'ils deviennent plus proches, guidée par son instinct protecteur. Dans les deux cas, ça va être très dur... Ils ont laissé entrevoir leurs émotions parce que Nick était là, mais en vérité, ce sont des murs de méfiance... Nicolas tangue dangereusement, bafouille une dernière fois dans un souffle avant de s'endormir d'un coup, sa tête rencontrant l'épaule de Huo en tombant en avant. Penser à autre chose qu'aux émotions qu'il percevait encore au loin et la bulle de tranquillité que lui avait offert son frère l'avait achevé. Trop fatigué, physiquement... et plus encore.


La semaine qui suivit, on l'envoya donc chez ses voisins particuliers. Nick n'était pas un garçon intrusif, il ne posait pas son regard curieux partout et il faisait toujours preuve de politesse quand il devait demander quelque chose. Nicolas d'un autre côté devait quand même tenter de récupérer autant d'informations que possible. C'était compliqué... surtout que les pièces auxquelles il avait accès étaient d'une neutralité assez inquiétante. Propres, blanches, des murs nus sinon pour quelques cadres photos représentant la famille... Ça me rappelle mon ancien appart'... en plus cosy. Pas grand chose à dire niveau décoration d'intérieure donc... Le reste... eh bien... L'espèce de précepteur faisait bien son boulot, c'était certain. Il s'adaptait au rythme des gamins qui parfois avaient des problèmes d'attention... surtout quand la mère, qui devait peut-être s'acquitter de ses tâches quotidiennes, passait dans le salon en les guettant. Nicolas comprit qu'elle était suspicieuse envers lui, par le professeur particulier car lui semblait étonné par ces apparitions. Et les gamins... Les gamins osaient à peine parler malgré les encouragements de l'instituteur qui finit par s'occuper un peu plus de Nick.

Les jours suivants se ressemblent... A ceci près que les jumeaux se montrent plus téméraires... Ils ressentent de la curiosité envers Nicolas alors il leur rend le moindre sourire discret, le moindre échange secret, le moindre petit geste qui veut dire beaucoup. Il les comprend très bien, parfois même sans utiliser ses pouvoirs ; il a connu enfant, cette envie de s'exprimer, cette peur de le faire, cette manière de parler avec les yeux. Il se méfie toutefois du professeur ; il comprend vite que lui aussi fait en fait partie de la secte, ce doit être en majeure partie la raison pour laquelle les parents ont fait appel à lui. Les jumeaux ne connaissent donc que des adultes de ce genre... A leur place, il se méfierait lui aussi de n'importe quel "grande personne". C'est déjà le cas. C'est peut-être pour ça qu'il sont tout aussi curieux que méfiant envers lui ; Nick est un adolescent, un "presque adulte" à leurs yeux peut-être. Le précepteur ramène Nicolas sur terre alors qu'il avait les yeux dans le vague, au lieu de se concentrer sur son problème de maths. Putain Aaron me manque... Nicolas aurait soupiré ; Nick offre au professeur un sourire gêné avant de s'appliquer à faire son devoir.

Un peu plus tard, il se lève, sans doute pour aller au petit coin. La mère n'est pas dans les parages non plus. Nick le regarde s'éloigner et disparaître avant de poser ses yeux sur les jumeaux... qui le fixent. Il tressaille, c'est quand même une sensation étrange de voir deux paires d'yeux identiques qui ne le lâchent pas. Pourtant il sourit, tourne une page et dessine une étoile sur une feuille vierge. Il tend ensuite son cahier aux jumeaux et veille leurs émotions. De l'étonnement puis une très légère vague de joie. Ils se regardent un instant avant de se pencher sur le cahier pour à leur tour dessiner quelque chose... Ils rendent le cahier à Nick mais il n'a pas le temps d'admirer leur réponse... Le professeur est de retour et il doit renfiler le masque de l'élève modèle...


Nicolas referme la porte derrière lui et pousse un gros soupir en fermant les yeux. Il a tellement mal pour les petits qu'aller à ces leçons l'use terriblement... Il inspire courageusement, retire ses chaussures et rejoint Aoi et Huo dans la cuisine. Il a presque la sensation de rentrer dans une vraie maison avec une vraie famille, ça le perturbe un instant avant qu'Aoi ne lui pose une question en rapport avec la Mission. Merci Aoi. Il le pensait sincèrement... Il s'assoit sur sa chaise, passe ses mains sur son visage comme pour effacer les traces de sa lassitude et regarde Aoi poser une assiette devant lui. :

-Je suppose qu'ils vont bien... Ils ne m'ont pas encore adressé la parole, leurs parents parlent pour eux.

Elle désigne le carnet qu'il ramène vers lui... Nouveau soupir. Il y a si peu de choses dans ce carnet... Est-ce qu'on va y arriver ?... Il serre les dents. Oui. Il s'empare du crayon et marque la date du jour. :

-J'ai aucune idée de ce à quoi ressemble l'étage mais j'ai eu une vue de la cuisine aujourd'hui, par hasard en ressortant. Je pense que la maison ressemble plus ou moins à la notre, comme un peu toutes celles du quartier, avec les chambres à l'étage.

L'avantage des maisons pré-fabriquées des banlieues américaines. Nicolas grignote son crayon en réfléchissant intensément. Il s'anime d'un coup et s'empare de son sac. :

-On a été seul pendant quelques minutes ce matin, pas plus. J'ai pas osé parler de peur que leur mère les entende et rapplique mais j'ai pu dessiner sur mon cahier et le leur passer... Oh...

Le "oh" qu'il pousse est un souffle : à côté de son étoile, il y a maintenant un petit soleil et un croissant de lune fait grossièrement au stylo. Nicolas a un pincement au cœur. :

-Bon... Apparemment j'ai de nouveaux copains.

Il a un sourire triste... Les jumeaux avaient envie de communiquer, ils montraient là qu'ils étaient prêts à faire un pas vers lui... Mais il y avait tellement d'obstacles sur leur chemin qu'ils n'osaient rien faire de plus que lancer des regards et des sourires. Nicolas a la lèvre qui tremble lorsqu'il repousse un mauvais souvenir qui tente de refaire surface et décide de déchirer délicatement la feuille pour mettre les ridicules graffitis dans le carnet qui lui sert pour faire ses rapports. Il jette un regard à Huo... Que pouvait-il faire ?... Une diversion ? Ce serait peut-être trop gros... Nicolas pince ses lèvres et met son carnet de côté.

Mais l'adolescent est déconcentré par l'odeur de la nourriture. Il guette au loin le plat que mijote Aoi et se lèche déjà les babines... Il a jamais compris pourquoi Huo la vannait à propre de sa cuisine, il la trouvait très bien lui. Même si c'est clair qu'il n'était absolument pas difficile, tant qu'il avait quelque chose dans son estomac. Le privilège d'avoir eu Faim trop souvent, trop longtemps. Autre chose étrange, il remerciait toujours la personne ayant cuisiné avant même de planter sa fourchette dans la nourriture... et de la dévorer comme un animal. C'était sa seule contribution dans la cuisine. Sinon, pour le reste de cette nouvelle colocation, il s'occupait des tâches ménagères durant l'après-midi, ça faisait partie de ses habitudes, on ne pouvait pas l'en empêcher d'un côté.

Son cerveau se remit en marche d'un seul coup et il proposa sans vraiment être convaincu que ça puisse aider. :

-On peut... les appeler après manger, leur proposer de dîner à la maison ce soir pour les remercier de m'accueillir chez eux, rien que pour mes études ? Ou aller chez eux avec un gâteau ?... Je sais pas... mais n'importe quelle excuse qui ferait que le prof n'est pas là pour nous surveiller et que vous puissiez retenir les parents pendant que je suis avec les petits.


HRP : ........jécraké #pavé ♥

Les cours particuliers de Nico ont l'air de bien se passer pour le moment, enfin autant que possible vu que les parents restent aussi aimables que des portes de prisons. Intérieurement je les ai surnommés Glacière 1 et Glacière 2. Enfin ils se sont quand même un peu détendus avec nous je trouve. Leurs enfants sont toujours plus ou moins interdits de sortie mais au moins Nico a quand même des occasions de leur parler de temps en temps. C'est un bon point pour leur moral je suppose.

Leur Vide est dévorant parfois, il enfle un peu plus chaque jour. Ce mal-être est tellement prenant, parfois j'ai juste envie de les faire s'enfuir de leur chambre en pleine nuit. J'ai jamais aimé ce genre d'endroit, trop propre, trop carré. Je ne m'y sens tellement pas à ma place.

Je donne un coup de main à Aoi pour mettre la table pendant que Nico se pose après sa leçon de la matinée. J'écoute attentivement ce qu'il a pu apprendre de nouveau, ajoutant les informations à ma petite carte mentale de la maison. Je hausse un sourcil interrogateur quand il s'exclame en voyant son carnet et jette un oeil à la feuille qu'il déchire. Les petits dessins sont adorables et je souris doucement à Nico qui a l'air quand même un peu triste en voyant ça. On les sortira de là, c'est promis petit frère.

— C'est une bonne chose s'ils communiquent plus avec toi. Essaye un peu de leur parler la prochaine fois ? Même des trucs sans importance, c'est toujours bien d'établir un contact vu leur isolement.

Je m'asseois aussi pendant que Aoi termine de nous servir et la remercie avant de manger un peu. J'esquisse un sourire amusé en regardant Nico manger. Il dévore toujours et je trouve que ça fait plaisir à voir quand même. Il a tellement grandi, c'est impressionnant. J'avais oublié que la puberté quand tu es nourri correctement peut avoir ce genre d'effet.

— Je pense que c'est une bonne idée de les inviter à dîner. L'idéal serait quand même de se faire inviter chez eux mais on peut commencer par ça. Ca leur donnera surement envie de nous retourner l'invitation.

Au final j'arrive à avoir une discussion avec la mère en allant chercher Nico une fois après son cours. L'invitation semble quand même faire plaisir et le repas se passe bien. Les enfants sont toujours timides mais ils ont l'air de s'ouvrir en présence de Nico. Ca me fait plaisir de voir ça même si leur Vide me crie toujours dans les oreilles que je devrais faire quelque chose. C'est parfois dur à ignorer.

Environ une semaine plus tard j'accompagne Nico chez les voisins avant d'aller faire une course. La mère me retient une minute pour un café alors que Nico rejoins le prof et les enfants. J'en profite pour jeter un oeil à la configuration de la maison. Globalement c'est la même chose que dans celle où nous sommes. C'est plutôt une bonne chose, ce sera plus simple.

— Le repas de la dernière fois a été très agréable. C'était un plaisir de vous avoir à la maison, je tente.
— C'était un plaisir pour nous aussi. Si vous êtes disponibles un autre soir la semaine prochaine, peut-être pourrions-nous en organiser un autre ?
— Oh, bien sûr. Nick apprécie beaucoup vos enfants je crois. Même s'ils ne sont pas de son âge, ça lui fait du bien de se sociabiliser.
— Tant mieux alors. Que diriez-vous de jeudi prochain ? J'aurais le temps de faire la cuisine ce jour-là.
— Je pense que ce sera très bien oui. Merci beaucoup pour l'invitation.
— C'est normal.

J'acquiesce doucement. La discussion se poursuit encore quelques minutes avant que je reparte après avoir fini mon café. Ca se passe mieux que je le pensais. Ce sera l'occasion parfaite pour enfin avoir la configuration de la maison.

Visiblement, les petits commencent à s'ouvrir davantage à Nicolas. Ce qui est une bonne chose, fondamentalement... J'aimerais bien pouvoir être seule avec eux pour pouvoir leur parler, essayer de voir ce qu'ils penseraient de l'idée de partir... Mais ce serait trop risqué, non ? Ils sont malheureux, mais sont-ils désembrigadés pour autant ? Haa... C'est tellement compliqué, toute cette histoire. J'échange un regard avec les garçons, sans rien ajouter, et acquiesce. Le temps presse, mais nous ne pouvons pas brûler les étapes pour autant.

Il est donc convenu que nous organisions un dîner chez nous. Et au vu de mes capacités culinaires, c'est une vraie catastrophe. Heureusement que Nicolas et Huo sont là, sinon on aurait mangé un truc non-identifiable...

Les parents sont sympathiques, quand on prend le temps de leur parler. Ils ont presque l'air normaux, c'est fou. Mais les enfants sont tellement mal... Parfois, j'essaie de leur sourire. Leur montrer qu'ils peuvent avoir confiance en nous.

Une semaine plus tard, donc, Huo revient me voir pour m'annoncer que nous avons été invités le jeudi suivant. C'est encore long, mais je me doute que nous n'avons pas le temps de faire les fines bouches. Nous nous sommes déjà pas mal rapprochés d'eux - et je me rends compte, au vu des propos qu'ils ont, qu'ils cherchent peut-être à nous faire adhérer à leurs idéaux. Nous allons régulièrement dans leur sens, et c'est assez difficile comme ça de ne pas se trahir en en faisant trop. Heureusement, nous discutons régulièrement de la manière dont nous devons nous comporter, et nos scénarios sont toujours plus ou moins cohérents.

Les choses continuent à avancer lentement. Lorsque vient le moment d'aller chez eux, je me rends compte qu'il faut que nous passions rapidement à l'action. Et Nicolas s'est déjà bien rapproché des petits, maintenant...

—Vous croyez que c'est une bonne idée de mettre les enfants dans la confidence ? je lance à tout hasard, alors que je soulève mes cheveux pour que Huo referme ma robe, dans la salle-de-bain. Il faut que nous agissions, on ne peut pas continuer à attendre que les choses se passent. Il faut vraiment qu'on arrive à convaincre les enfants de partir avec nous pour pouvoir les emmener dans les prochains jours.

Puis j'ai un silence.

—Je me sens tellement coupable de leur enlever leurs enfants comme ça… je souffle. Je sais qu'on a raison de le faire, mais c'est tout de même un kidnapping.

Je lance un regard à Huo par dessus mon épaule. Comment tu réagirais, toi, si on t'enlevait tes enfants comme ça ...? Un soupir m'échappe, je récupère mon collier et fais bien attention à ce que mon tatouage soit caché par ma robe et mon cache-coeur que je mets par-dessus. J'attends qu'ils soient prêts, puis nous y allons tout doucement. Presque à reculons, pour ma part.

On nous accueille dans la maison et je salue chaleureusement les deux parents. Les enfants sont derrière, comme d'habitude, sages et tirés à quatre épingles. Je m'approche d'eux pour les saluer et leur lance un sourire doux. Nous nous installons, et le repas démarre. Nous mangeons, rions un peu. Je leurs dis que je ne prendrai pas de vin, et obtiens un regard curieux de la part de madame qui me fait automatiquement m'empourprer. Je lui renvoie un sourire et la discussion se fait plus détendue. Nous mangeons, et, bientôt, les enfants ne tardent pas à s'impatienter. On voit qu'ils ont envie de se lever, de faire autre chose, partir...

—Et si on laissait les enfants entre eux ? je propose joyeusement, laissant entendre que nous serons bien mieux entre adultes.

La femme semble rapidement se prendre au jeu, puisqu'elle n'hésite que quelques instants avant d'acquiescer. Elle doit se dire que j'ai des confidences à lui faire, et que je ne souhaite pas m'étendre devant les bouts de chou... Ahah. Elle est un peu commère, dans le fond, alors, hein ?

Le mari hésite et je me tourne vers Nicolas :

—Ne mets pas le bazar, d'accord ?

Après tout, ils l'ont déjà accueilli de nombreuses fois et ils lui font confiance... Les enfants ne tardent pas à être autorisés à quitter la table et mon sourire s'élargit. Et voilà, le tour est joué !



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HRP, conclusion de la mission :
Nicolas parvient à entrer en contact avec les enfants, ceux-ci sont effrayés et ne comprennent pas trop la situation. Ils font cependant part de leur malaise et Nicolas parvient à les convaincre de partir avec eux car ils craignent pour leur vie, malgré leur peur au moins équivalente de se faire attraper s'ils essaient de s'enfuir. Ils parviennent à les récupérer de nuit et les raccompagner à Terrae plusieurs jours plus tard. Les visages des terraens sont effacés de la mémoire des parents durant la nuit avec un cristal de télépathie lorsqu'ils les surprennent en train de faire sortir les enfants.
Fin !