L’homme du groupe ne semble pas convaincu est prend immédiatement Oksa pour la première timbrée venue, et peut-être elle aussi au passage. Sauf qu’elle, elle sait ce qu’elle a entendu, elle n’a pas besoin qu’on lui confirme quoi que ce soit, elle n’est pas folle et on ne lui a diagnostiqué aucun trouble psychologique. Donc elle sait qu’elle a bien entendu quelqu’un crier et que ni Oksa, ni elle, ne sont folles. Cependant, pour quelqu’un qui n’a rien entendu, sans doute parce qu’il était plus concentré sur son estomac, tout ça doit paraître bien délirant. Et monsieur était visiblement trop sûr de lui pour envisager ne serait-ce que la possibilité que toute cette histoire soit vrai, ce qui n’arrangeait pas les affaires des deux demoiselles, bien au contraire. Elles avaient donc affaire à un sceptique de premier ordre, magnifique !

Kimberly se retint de prononcer une flopé de remarques toute plus sarcastique et ironique les unes que les autres, ce n’était pas vraiment le moment de lui faire remarquer qu’il se comportait légèrement comme le dernier des crétins. Et de toute façon ce n’était pas à elle de lui faire remarquer cet état de fait. Sans oublier son dernier argument qui se résumait à : « Commencer une bataille avec ce phénomène s’apprêtait à être extrêmement fatiguant ». De quoi vous faire mourir de fatigue à n’en pas douter.

Un claquement de porte retentit, la coupant à nouveau dans ses pensées. Elle ne sursauta pas comme tout autre personne aurait pu le faire, simplement parce qu’elle était sur ses gardes. Si bien que cette fois-ci, ce n’est pas un sursaut qui était venu l’assaillir, mais belle un bien un discret frisson qui s’amusa à remonter le long de sa colonne vertébrale. Si la il n’était pas convaincu que quelque chose clochait, alors elle ne savait plus quoi faire.

- Faut arrêter de dire des conneries. J'étais dans le coin et je n'ai entendu aucun cri. C’est sûrement une débilos de Novice qui s’est fait une frayeur toute seule… Un peu comme toi. Aller on va aller chercher ce mec.

« Charmant » était sans doute le mot qui décrivait le mieux son attitude, si bien sûr il était dit avec ironie. Ce qui, dans le cas de Kimberly, était le cas. Elle le regarda s’éloigner tranquillement, ne voyant pas du tout ou il voulait en venir.

- Qui m’aime me suit !

Cette réflexion jeta comme un blanc sur la discussion. Kimberly, pour sa part, avait croisé les bras et relevé un sourcil interrogateur alors que son expression, elle, paraissait assez blasé. « Qui m’aime me suive » ? Vraiment ? Ce n’est pas comme s’ils venaient de se rencontrer, mais un peu quand même. Il s’imaginait vraiment qu’elles allaient le suivre comme ça ? Kimberly tenait déjà plus à sa vie qu’à lui pour commencer. Quant à Oksa… c’était peut-être pire, compte tenu du fait qu’elle donnait l’impression de vouloir le tuer sur place. Rien de bien joyeux en perspective donc.

A peine le temps de dire « ouf » qu’il avait fait demi-tour dans le but de les trainer à sa suite, par le poignet et sans aucune délicatesse, précisons le bien. Elle se jura que si elle avait une quelconque marque elle le donnerait en pâture à Oksa. Elle avait la net impression qu’il ne manquait pas grand-chose pour que cette dernière ne craque et dans ce cas elle ne donnait pas cher de la peau du seul garçon du groupe. C’est qu’elle avait déjà l’air sacrément remonté !

Une fois arrivé devant la porte Kimberly sent la poigne du jeune homme se desserrer. Elle lève donc son poignet à hauteur de ses yeux pour l’examiner. Heureusement pour lui, tout à l’air d’aller, à part une légère rougeur, on dirait qu’il a fait attention à ne pas trop serrer.

Il ouvre la porte et là, c’est le drame ! L’orage éclate, plongeant les lieux dans une atmosphère digne d’un film d’horreur et un homme couvert de sang apparaît. Le cœur de Kim loupe un battement alors que son visage blêmit, elle reste figée, incapable de formuler une idée claire dans sa tête. La porte est refermée aussi sec et elle recommence à respirer, elle avait dû arrêter inconsciemment. Au moment où elle se reconnecte à peu près à la réalité, elle voit Oksa qui craque. Le bruit de la gifle résonne dans tout le couloir comme s’il s’agissait d’une cathédrale, mais en vérité, si un tel silence n’avait pas régné à ce moment-là, l’écho aurait peut-être paru moins important.

La suite se déroule plutôt rapidement, Oksa se retrouve avec un pot de fleur entre les mains, tandis que Bito abandonne définitivement son honneur et sa fierté d’homme et pour finir Kim et relégué au rang de l’éclairage. Il n’empêche que toute cette stratégie apparaît comme particulièrement foireuse aux yeux de la blonde. Elle essaye bien de leur dire d’attendre mais ils ont l’air plus déterminé que jamais.

- Vous vous rendez compte que l’on ne sait même pas qui c'est, ni s’il nous veut vraiment du mal ?

Kim abandonne l’idée de les faire réfléchir là-dessus, les esprits ont de toute manière l’air trop échauffé pour se concentrer. La porte s’ouvre, elle essaye d’aveugler correctement l’homme en question. Et en même temps, elle a le temps de l’observer. Il est couvert de sang, elle le savait déjà, mais maintenant elle peut voir clairement les endroits où il est blessé. Elle n’a pas l’impression qu’il soit vieux, il doit avoir approximativement leur âge et pour le coup, il a l’air plus mal en point que véritablement dangereux. Le pot de fleur vole, l’inconnu l’évite in extrémis.

- Vous êtes qui ??? Qu'est-ce que vous voulez ???

Kim commence à être habitué à Oksa et son flux continue de parole, ainsi qu’à cette manière qu’elle a d’assaillir les gens.

- PUTAIN OKSA MAIS TU VAS ARRETER TES CONNERIES ?

L’inconnu a crié, il y a fort à parier qu’il n’a pas aimé être traité de cette manière. Chose plus surprenante encore, il connait Oksa et vu la manière dont il lui parle, elle doit le connaître aussi. Un ami à elle ? Probable. Dans tous les cas il a l’air bien énervé. Par reflexe, Kim a baissé la lumière il y a déjà quelques minutes de ça, elle n’allait pas continuer à agresser ses rétines pour rien.

- NON MAIS SERIEUX CA VOUS ECLATE DE BALANCER DES … JE SAIS PAS QUOI A LA GUEULE DES GENS ? PUTAIN JE SUIS PAS EN ETAT POUR VOS CONNERIES !

Plus que les cris de cet homme, c’est son état qui alarme Kim, il n’a pas l’air bien du tout. Il titube, se raccrochant au mur comme il peut, le sang qui le macule doit venir de lui et il a dû en perdre pas mal. La situation avait l’air tendus, ils avaient tous l’air au bord de la crise de nerf, il fallait faire quelque chose et vite.

- Ok, tout le monde se calme. S’exciter ne servira à rien. Pour commencer, je crois qu’il va te falloir un peu d’aide à toi.

Sa dernière phrase était adressée à l’inconnu. Elle ne le connaissait pas vraiment, mais puisque lui connaissait Oksa, c'est qu'il ne devait pas être dangereux en fin de compte, alors elle pouvait bien l'aider après tout. Une chose à la fois et la, la priorité était de stopper l’hémorragie à sa tête. Elle fouilla donc dans ses poches dans l’espoir de trouver quelque chose qui lui servirait. Elle sortit de sa poche droit un mouchoir qui ferait parfaitement l’affaire. Elle le porte près de la blessure et l’appuie dessus aussi délicatement que possible, elle se doute bien que ça doit faire mal.

Posant ma main sur ma joue qui me brûlait, je contractais la mâchoire en jetant un regard noir à celle qui venait de me gifler.
Une baffe… Elle m’a collé une baffe cette folle ! C’est bon je vais m’la faire, je vais la tuer avant même que ce type plein de sang ne nous bute. Rien à foutre.

" OK... A 3 t'ouvre abruti de service. Et t'a pas intérêt de déconner ”

- T’es sérieuses là !? Tu m’envoie tes phalanges en pleine gueule et tu crois que..!

Avant même que je ne finisse de me plaindre, l’excitée aux cheveux bleus lança le compte à rebours:
" 1…”
- Attends j’ai pas..!
“2... “
- MEERRDE ! Gueulais-je en ouvrant la porte sans même attendre que le “3” ne sorte.
“ AAAAAAAH "

Et voilà le résultat: Le pot fila droit devant et manqua sa cible. Le boucan que l’on avait fait derrière la porte avait sûrement retiré l’effet de surprise. Puis Oksa n’attendit pas plus longtemps pour se manifester et lancer un interrogatoire à l’inconnu. C’est toujours comme ça quand on donne un tâche importante à une femme, elle se foire, puis elle gueule.

Trêve de sexisme et occupons nous maintenant de l’inconnu. La réaction de ce type nous étonna tous, il se mit à hurler sur Oksa comme s’il la connaissait déjà. Pendant ce temps je regardais par dessus l’épaule de Kim pour être sûr qu’il n’y avait aucun danger et là…

- Mon dieu ! Lâchais-je en regardant en direction de ce gars.

La blonde s’avança en première dans le but de s’occuper du garçon blessé, mais avant même qu’elle ne puisse le toucher, je passais entre ces deux là et je les bousculais au passage pour aller rejoindre le distributeur à sandwichs qui se trouvait juste derrière.
Me laissant alors tomber sur les genoux, je cognais doucement mon front contre la vitre de la machine.

- Putain ! Y’a plus de sandwichs au chorizo !

Qui avait pu commettre cet affront ? Qui avait pu manger le dernier sandwich au chorizo sans même me demander l'autorisation avant !? C'était lui, j'en suis sûr !
Faisant alors rapidement demi-tour, je chopais vivement l'inconnu par le col me foutant royalement que celui-ci était blessé.

- Assassin ! C’est toi qui a bouffé le dernier !

- PUTAIN OKSA MAIS TU VAS ARRETER TES CONNERIES ?

« Oksa » ? Il connait mon nom. Merde. Pourquoi il connait mon nom ? Et pourquoi je connais cette voix ? Alors qu’il se remet à crier, se demandant à juste titre si ça nous éclate de balancer des pots de fleur sur les gens, je comprends d’où je connais cette voix. C’est Angie. Genre  je viens d’attaquer Angie… ET DEPUIS QUAND IL CRIE COMME CA LUI ?

«  Pour commencer, je crois qu’il va te falloir un peu d’aide à toi. »

Je pose un regard étonné sur Kim. De l’aide ? Pourquoi il aurait besoin d’aide ? Puis je me retourne vers le pauvre attaqué et comprends. Sous l’effet de la surprise je n’avais pas remarqué, mais il est en fait sacrément amoché. A priori, il a esquivé le pot de fleur, ce n’est donc pas moi qui l’ai blessé. Au fond de moi, je me sens soulagée. SOULAGEE ? Mais quelle… quelle connasse il faut le dire ! Ok ce n’est pas ma faute s’il saigne, mais il saigne quand même !Avant que je n’ai pu faire quoi que ce soit, Kim s’est déjà précipitée et lui applique un mouchoir sur la tête. Même Bito semble plus réagir que moi. Il crie un « Mon Dieu ! » et part vers l’homme.

Mais… Mais… IL FOUT QUOI LA ? Il va jusqu’au distributeur à sandwich et se plaint qu’il n’y en a plus ? OH ! C’est quoi le soucis des gens avec les sandwichs dans cet institut ? Entre Akira qui me pique le mien et celui-ci qui devient dingue juste pour ça alors qu’y a un gars en train de crever par terre ? Mais il est pas bien ! Et en plus il l’attaque pratiquement ? Ah nan nan et NAN. PAS TOUCHE A ANGIE.

(personne ne dira que j’ai failli lui envoyer un pot de fleur sur la tête)

Enfin sortie de mon état de torpeur, je me m’approche de Bito et l’attrape par le bras, le tirant violemment. Sauf que… euh… euh… Trop près du visage d’Angie là. Trop de sang. Arg. Nan. J’aime pas ça. Ah. Une goutte vient de me tomber dessus. Ah. Je vais… Je vais vomir. Ah non ça va. Oula non ça ne va pas.

Je m’accroche au bras de Bito alors que le monde autour de moi commence à tourner. Il se passe quoi là ? Le sol a l’air d’être en train de se barrer. Ça ne me plaît pas vraiment en fait. Je tente de dire que je me sens mal mais finalement abandonne. En plus, à côté de l’état d’Angie, le mien ce n’est rien. Ma tête baissée se redresse vers le garçon blessé que je vois alors flou. En revanche, sa tête ouverte je la vois un peu trop. A nouveau, je détourne le regard, mais c’est trop tard. Je me sens vraiment mal. Tout autour de moi s’en va, et la dernière chose que je vois alors que je tombe sur Bito, qui lui tombe sur Angie, c’est le sol juste à côté de moi, et Kim qui, entrainée dans notre chute, a atterri à côté. Et soudain, le noir.

T’as la tête lourde alors que tu t’appuies contre les vitres. T’es plus ou moins persuadé que tu vas mourir là. T’as envie de gerber, le choc n’aide pas. T’as le tournis et tu sens la terre qui tangue sous toi Ce que tu sais impossible, bien que vous soyez au Japon… En effet même dans ton état de décrépitude avancé t’as assez de ressources pour te dire que s’il y avait un séisme des sirènes résonneraient ailleurs que dans ta tête et les autres cons paniqueraient.
Oui les autres-cons t’as pas encore tout à fait digéré l’histoire du projectile, un peu plus et tu les rendrais responsables de ta chute du toit. Sauf que t’as juste pas envie de gaspiller ta sallive. Là de suite t’as envie qu’ils aient la brillante idée d’appeler une ambulance… Sauf que bien sûr personne ne t’écoute jamais. Comment-ça tu l’as pas dit à voix haute ? Non mais en même temps cette bande de blaireaux pouvait s’en rendre compte d’eux même non ? Tu pissais le sang…

Y a une petite blonde qui s’approche de toi remplie de bonnes intentions et qui t’appuie sur ta tête avec un petit mouchoir qui s’imbibe de ton sang bien vite alors que tu lâches un grognement en essayant de te libérer des mains de la sadique.

« MAIS APPUIES PAS CA FAIT MAL ! »

On appelle ça une compression Angie, le but dans l’absolu serait que tu arrêtes de saigner, ce qui arrivera d’ailleurs sans doute rapidement. La peau du crâne n’est pas très irriguée, ce qui craint c’est que c’est peut-être dans le même état à l’intérieur. On appelle ça une commotion cérébrale tu sais ? Et ce n’est vraiment pas joli à voir.
Puis il y a l’autre BOUFFON qui se pointe avec sa tronche de débile profond. Lui clairement il te gonfle avec son ton accusateur.

« Ouai c’est ça j’ai pris le dernier, j’te l’ai foutu dans l’cul, t'as fait l'hélico et j’ai appelé ça un chich kébab. »

Mais quel grossier personnage Charlie-Ange. Tu pourrais t’abstenir de ce genre de commentaires mais faut avouer que quand t’as mal faut pas te chercher. Tu deviens le plus hargneux des types. Malheureusement tu l’avais oublié ta prudence habituelle te préservant d’afficher au grand jour cet immense vulgarité. D’ailleurs quel rapport avec le chich kébab ? Aucun mais t’as mal.
On pourrait t’excuser mais là tu n’en as pas envie. T’as envie d’arrêter d’avoir mal, t’as envie d’être à l’hosto sous morphine. Toi qui te bats depuis toujours pour maitriser ce corps-là t’es prêt à l’abandonner au contrôle aux mains des médicaments.
T’entendez plus Oksa, si t’étais dans ton état naturel peut-être que t’aurais senti poindre la catastrophe. Quand elle se tait c’est jamais bon. ET BAM. Le destin s’acharne vraiment contre toi ce soir je crois. Dans ta tronche Angie.
Si personne n’a jamais vu le record du monde du plus grand nombre de dominos tombés en même temps ? je vous en prie cliquez sur ce lien et vous aurez une idée de ce qu’il vient de se penser.

« BORDEL DE MERDE OKSA. »

T’as pas la force te relever et ce d’autant que tu supportes le poids de trois personnes. T’as juste envie de mourir là de suite. C’est pas ta soirée. VRAIMENT PAS.

Kim jura quand elle se fit bousculer par un Bito surexcité. Qu’est-ce qu’il allait encore leur inventer ? Kim avait peur… Elle regarda distraitement ce qu’il était allé faire pendant qu’elle essayait d’arrêter l’hémorragie du blessé.

- Putain ! Y’a plus de sandwichs au chorizo !

Voilà, elle en était sûre ! Et un face palm imaginaire pour Kim, un ! Mais qu’est-ce qu’ils en avaient à faire qu’il n’y ait plus de sandwich au chorizo dans la machine ? Ce n’était vraiment pas le plus urgent. Ce type ne pensait vraiment qu’à la bouffe, c’en était dépitant. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il n’avait absolument aucun sens des priorités.

- MAIS APPUIES PAS CA FAIT MAL !

Toute l’attention de la demoiselle se reporta d’un coup sur le garçon. Il devait avoir sacrément mal, sans compter que sa blessure à la tête n’était pas la seule qu’il possédait. En bref, ça craignait pas mal pour lui. Kim grimaça un peu, consciente qu’il devait déguster à l’heure actuelle, mais elle continua à appuyer. C’était bien simple, il n’avait pas le choix, elle arrêtait la compression et il se viderait de son sang. Elle songea à un moyen de lui faire comprendre la situation du mieux qu’elle pouvait. Crier ne serait certainement pas la solution, si elle se mettait à devenir dingue aussi alors ce serait la galère. Elle choisit donc de lui parler calmement.

- D’accord, je sais que ça fait mal, mais si j’arrête d’appuyer maintenant, tu vas perdre trop de sang. Et suite à ça, tu vas perdre connaissance, parce que ton cerveau ne sera plus irrigué correctement. Donc, je ne peux pas arrêter, au moins jusqu’à ce que l’on appelle une ambulance. Alors s’il te plait, laisse-toi faire.

Elle n’aurait jamais cru que passer par autant de famille d’accueil lui serait utile un jour, mais le fait est que ça pouvait l’être en fin de compte. Elle continua donc d’appuyer, pas comme une brute, mais suffisamment pour enrayé le flux de sang s’écoulant de la plaie. Sans qu’elle ait eu le temps de percuter, l’autre excité était revenu vers eux à toute vitesse, quittant sa cher machine remplis de nourriture pour… agresser le blessé du groupe ?

- Assassin ! C’est toi qui a bouffé le dernier !

La surprise et l’air choqué qui était peint sur son visage furent vite remplacé par un air blasé et une aura plus froide qu’un iceberg. Elle allait donc lui asséner un magnifique « Tu fais chier, dégage ! », mais d’autres personnes furent plus rapides qu’elle.

- Ouais c’est ça j’ai pris le dernier, j’te l’ai foutu dans l’cul, t'as fait l'hélico et j’ai appelé ça un chich kébab.

Violence, quand tu nous tiens !

Entre ça et Oksa qui venait de tirer l’excité en mode « mais tu le lâches oui ?! », on pouvait dire que c’était réglé. Sauf que bah, un miracle n’arrive jamais seul on dirait. Oksa fixe le blessé et apparemment, ce qu’elle voit ne lui plait pas beaucoup. Elle commence à respirer plus fort et plus vite alors qu’elle s’accroche au bras de « chorizo man » et Kim comprend que quelque chose ne va vraiment pas. Oksa panique, semblant être à deux doigt d’hyperventiler. La blonde percute peut-être un peu tard, Oksa ne supporte pas la vue du sang, elle essaye d’ailleurs d’éviter de regarder le châtain. Kim le sent, Oksa va finir par leur claquer entre les doigts, elle aussi. Elle veut prévenir « chorizo man », mais c’est déjà trop tard. Et alors qu’Oksa tombe sur son soutien, qui a son tour tombe sur le blessé, Kim devine qu’elle ne va pas aimer la sensation de son corps rencontrant le sol.

Quand elle se relève, sa tête la lance, heureusement elle, elle peut se relever, elle n’est bloquée par personne. Ce qui n’est pas le cas des deux garçons, surtout du châtain qui lui est obligé de supporter le poids de deux personnes.

- BORDEL DE MERDE OKSA.

Il doit avoir encore plus mal, ça c’est certain. Bon, maintenant ils avaient deux blessés sur les bras, génial ! Kim prend son portable qui n’a heureusement rien eu dans sa chute, et compose le numéro des urgences. Pour l’instant, le plus important reste le blessé le plus grave. L’ambulance devrait mettre cinq minutes à arriver, en attendant, il faut qu’ils se rapprochent de l’entrée de l’école. Elle demande ensuite leurs noms respectifs aux deux garçons, ça lui évitera de s’emmêler les pinceaux et décide à l’avance de faire abstraction des âneries de l’un et des sarcasmes causés par la douleur de l’autre.

- Bon, Bito occupe-toi d’Oksa, elle ne doit pas peser bien lourd, tu devrais pouvoir vous relever tous les deux. Et si tu pouvais essayer de la réveiller ça serait cool !

Elle aide ensuite Charlie à se relever et prend sa main pour qu’il maintienne lui-même la compression.

- Tu maintiens ça en place s’il te plait ? On doit se rapprocher de l’entrée principal, je vais t’aider à marcher.

Ils n’étaient pas très loin de l’entrée heureusement. Elle n’avait pas fait attention, mais tous le long du trajet du sang avait imprégné ses vêtements. Bien sûr il y en avait déjà sur elle quand elle essayait d’aider Angie, mais là il y en avait nettement plus. Sur son jean ou sur sa veste ça passait encore, c’était du noir donc ça ne voyait quasiment pas, mais sur son débardeur blanc, on pouvait dire que c’était assez voyant. Il y avait aussi un peu de sang, qui avait déjà commencé à sécher dans ses cheveux, et quelques traces sur son visage. Quand ils arrivèrent, mettant plus de temps pour parcourir la distance qu’en temps normal, l’ambulance venait d’arriver elle aussi. Oksa avait l’air réveillé, mais avait l’air plutôt pâle en fait.

Il y avait 3 ambulancier en tout. Un qui conduisait et 2 à l’arrière. Un des deux ambulanciers s’adressa à Kim pendant que les deux autres préparé quelque chose, du matériel sans doute.

- Alors, il est ou le blessé pour lequel vous avez appelé ?

Elle lui confiait alors Angie qu’il alla installer sur le brancard qui était dans l’ambulance. Elle souffla, mission accomplie ! Un autre des ambulanciers s’approcha d’elle, la seule femme de leur groupe de trois.

- Ah, mais tu es blessé aussi toi !

Hein ? Kim voulut protester mais ou ne lui en laissa pas le temps, on la fit asseoir dans l’ambulance. Elle écarquilla les yeux, visiblement on ne voulait pas l’écouter. Ce n’était pas maintenant qu’elle pourrait retrouver son lit, elle allait devoir se résigner. Oksa se retrouva à côté d’elle quelques minutes plus tard. Les deux ambulanciers l’avaient jugé beaucoup trop pâle. Kim se demanda donc ce qu’était devenu Bito. Le troisième des ambulanciers, celui qui conduisait avait passé un bras autour des épaules de chorizo man. Il avait l’air un peu plus âgé que ses comparses, sans doute bientôt à la retraite.

- Allez viens t’asseoir avec moi à l’avant mon garçon, je vais t’apprendre à conduire une ambulance ! Je pourrais même te laisser conduire après si tu veux…

Kim n’entendit pas la suite de leur conversation, il s’était éloigné vers l’avant de l’ambulance. Elle regarda Oksa en désespoir de cause. Ce papi qui était censé conduire avait l’air tout aussi spécial que Bito, et ça n’avait pas l’air d’être une bonne chose.

- Ne vous inquiétez pas, Roger à juste une conduite un peu spécial.

La femme lui avait souris, comme si tout était normal. Etait-il vraiment trop tard pour descendre de l’ambulance ? Maintenant que les portes étaient fermées c’était fort possible.

Kim ne sait pas si ce fut le trajet le plus effrayant de sa vie. Ce qu’elle sait par contre, c’est qu’à l’arrivé, sa peau, celle de son visage en particulier, avait gagné environ deux à trois teintes de blanc en plus.

Et deux grands coups de klaxon pour finir en beauté cette course en ambulance.

- Wouhou ! Quand est-ce qu'on recommence !?

Pourquoi tant de joie ?
Eh bien malgré mon mépris envers Oksa l’autre suicidaire que j’avais voulu tabasser, j’avais aidé Kimberly à ramener ces deux abrutis jusqu’à l’ambulance. Pourquoi avais-je accepté alors que je haïssais ces deux là moi ? Ah oui, surement pour ses beaux yeux.
Mais au final, même si j’avais à la base refusé de monter dans cette ambulance, j’avais toujours rêvé d’activer la sirène de cet engin en disant sur un ton totalement rassurant “Ne vous en faites pas, Bito est là”.
Malheureusement je n’avais tenu le volant que très peu de temps, en faite je n’avais pu faire qu’une seule manoeuvre. Je devais passer la la première vitesse et laisser l’ambulance filer droit devant, sauf qu’à la place j’avais enclenché la marche arrière… Rien de bien grave, il y avait juste une branche d’arbre qui avait traversé la vitre arrière et failli arracher la tête de la blonde… rien de bien grave comme je vous dis.
M’enfin. le vieux reprit rapidement le volant et fit le reste du trajet avec une conduite que je qualifierait de “sportive”. Au final, je crois ne m’être jamais autant amusé.

Les ambulanciers s'empressèrent alors de sortir le blessé sur un brancard et ce fut quand celui-ci passa à côté de moi que je lui fis cette petite blague:

- Tiens t’as une tâche là...

Bien sûr qu’il avait une tâche, il avait du sang partout ce con.
Lui laissant à peine le temps de réagir, je lui foutu une baffe sur le front… Juste histoire qu’il ai un peu plus mal.

- Pistache ! Hahaha quel con !

Oui c’était totalement débile de ma part, mais sur le coup j’avais tellement ri.
M’approchant maintenant des deux filles qui se trouvaient à coté du véhicule je levai la main pour lancer un vote.

- Qui pour le laisser moisir ici pendant que nous, on rentre tranquillement ? Enfin…après s’être prit un truc à manger avant.

Ngu. C’est tout ce qui me vient là. Hum. Ça est une sale envie de vomir. Je me redresse d’un coup, encore à moitié dans les vapes.

C’EST QUOI CE BORDEL ?

Y a des pompiers partout. Ah non, juste trois. Mais bon, je vois à moitié double en fait. Je tente de me lever. Ça marche pas. Ça tourne trop. J’ai bu ou quoi ?

Ah non. Ça y est je me souviens. En les voyant embarquer Angie, j’ai revu ce sale moment où la Terre s’est barrée de sous mes pieds (cette garce) et où je me suis ramassée. D’ailleurs, j’ai sacrément mal au crâne, j’ai dû m’éclater par terre.
Ils nous embarquent tous. Pourquoi tous ? Encore, qu’ils tiennent à m’examiner, je comprends. Mais Bito et Kim ils ont rien. Bref. On s’en fout. De toutes manières j’ai pas l’envie de dire quoi que ce soit. C’est donc sans un mot que je me laisse tomber à côté de la fille.

WAIT. Ils ont dit quoi là ? Ils vont sérieusement laisser conduire l’autre taré ? Ils ont un type à moitié mort et ils veulent l’achever en fait ! Sauf que c’est la blonde qui manque de se faire embrocher alors que Bito éclate la vitre arrière. Pauvre débile va. Je ne dis rien et serre les dents mais je sens que je ne vais pas tenir très longtemps. Le dénommé Roger nous conduisit jusqu’aux urgences en nous malmenant à l’arrière, intensifiant mon envie de vomir. C’est donc encore plus pâle qu’avant que je descendis de l’ambulance, comme Kim d’ailleurs.

JE VAIS LE TUER. IL FRAPPE ANGIE MAINTENANT L’ABRUTI ? Si vous ne me laissez pas lui couper la tête, donnez-moi au moins quelque chose à lui lancer dessus je vous en supplie. Je regarde désespérément autour de moi mais ne trouve rien. J’ai quoi aux pieds ? Je baisse les yeux. Ma jolie paire de tennis. Je les aime bien ces tennis. Mais je hais ce type. Ok, ça vaut carrément le coup. Sous le regard étonné des pompiers, je vire une de mes chaussures et la lance de toutes mes forces – ce qui n’est pas grand-chose étant donné mon état il faut l’avouer – sur Bito, me délectant de le voir se la prendre en plein dans la tête. Bien fait. Je marmonne pour moi-même :

« Comme ça t’as une bonne raison d’être ici, connard. »

Oui, oui. Je l’ai insulté. Faut croire qu’il n’y a pas qu’Angie qui devient vulgaire cette nuit. Faut dire, il m’a sacrément remontée. C’est en claudiquant légèrement, déséquilibrée par ma tennis en moins, que je rentre aux urgences. J’observe Angie se faire emmener dans une salle et me laisse entraîner dans une différente. Nous sommes tous séparés. L’examination est rapide. Le médecin me donne un doliprane pour ma tête et me dit d’aller dormir. Merci, je n’y aurais pas pensé. Je sors rapidement et pars – en chaussettes, ma chaussure à la main – à la recherche d’Angie.

Tu réponds en rouspétant aux questions des secouristes. Oui tu as mal, non t’as pas d’allergies. Oui t’es tombée, non t’as pas perdu conscience avant de tomber mais après. Oui tu as SUPER mal, comment-ça tu l’as déjà dit ? Non t’as pas d’antécédents notables à part ton syndrome cérébelleux, qu’ils ne le mettent pas sur le coup du traumatisme hein ? Non, parce que t’avais déjà payé ces erreurs médicales à deux sous la fois ou une interne zélée avait voulu te garder en observation alors que tu ne faisais qu’amener un de tes potes qui avait un peu abusé de la boisson. Ouai t’pourrais avoir un engagement du machin-chose, t’avais pas retenu tout le jargon, juste qu’elle t’avait pourri ta soirée.

T’as pas les yeux en face des trous on va pas se mentir la morphine qu’ils t’ont injecté est de plus bel effet. Tu planes, niveau substance exogène c’est rare de te voir prendre du paracétamol… Alors là… comment dire… Tu as la tête un peu inclinée sur la gauche sur le brancard et tu fixes le toit de l’ambulance d’un air béat. Profites la descente sera pas aisée. T’aura peu ou prou l’impression d’être un moustique qui vient de se déguster le parebrise d’une voiture.
Pour l’instant tu te sens bien. T’as l’impression d’être en train de voler. T’as envie de rire, mais tu sembles plus savoir comment actionner ta glotte à cet effet. T’as les paupières qui se font lourdes, lourdes.

Tu t’mets à somnoler, ne faisant plus guère attention à ce qui t’entoure. T’es dans un état second et t’as pas la moindre idée de ce qu’il se passe. Distinguer rêve et réalité devient un défi insurmontable. A un moment tu t’es cru sur des montagnes russe, l’instant d’après t’as entendu crier, puis t’étais plus vraiment là. C’est l’esprit complètement embrumé que tu t’es redressé pour faire face à l’attaque du bouffon… T’as même pas compris que c’était une attaque, tu t’es contenté de te recoucher sur la civière. T’as même trouvé chouette d’être dans un monde où les chaussures pouvaient voler. C’était plutôt cool qu’elles aient enfin gagné leur indépendance.

Tu ne suis même pas ce qu’il t’arrive, tu passes de salles en salles, une radio, un fond d’œil, une IRM au cas où… t’as pas l’air d’avoir une hémorragie interne. C’est déjà ça de gagner, par contre ton bras c’est pas la joie. T’es bon pour te faire charcuter. Tu pars en salle d’opération, histoire qu’on réaligne tout le bazar, quelques broches suivent des coups de scalpel et précèdent une bonne rangée de points de sutures. Parait que t’as pas fait du bien à ton radius et ton ulna… Sauf que l’ulna de ton temps on appelait ça cubitus… Les questions viendraient demain, quand les points refermant ton crâne auraient la décence de te tirer, et quand tu recommencerais à douiller. Pour l’instant tu profitais de ta dernière nuit tranquille avant un moment, car il te faudrait supporter ton atèle pendant plusieurs semaines. Six si t’étais sages et que t’écoutait es conseils des docs…

HRP:

Manquer de se faire tuer en allant à l’hôpital, Kim avait adoré ! Non mais c’est vrai quoi, c’était un de ses fantasmes caché, vous ne saviez pas ? … En fait, c’était probable qu’elle ne remonterait plus dans une ambulance avant un moment. Le conducteur était un psychopathe et avait fait de Bito son disciple, comme si il n’était pas assez dangereux comme ça.

Oksa descend de l’ambulance, la blondinette la suit en chancelant, vérifiant qu’il ne lui manque rien nulle part. Avant même qu’elle l’ait réalisé une chaussure vole, Bito se la prend en pleine tronche. Elle reste blasée, même si elle hoche légèrement la tête silencieusement, comme pour donner un accord tacite. Parce que oui, c’était beau ! Oksa se barre sans récupérer sa chaussure, elle a déjà été embarquée pour un rapide examen médical. Avant de se faire attraper elle récupère la sainte chaussure, des fois que sa propriétaire voudrait la récupérer. Elle aurait pu frapper chorizo-man avec, ça aurait pu être intéressant… d’un point de vue purement scientifique et expérimental évidemment...

Le médecin l’examine, c’est une femme, la trentaine et qui a l’air plutôt maternel. Elle a ce sourire collé sur le visage, celui qui vous dit que tout ira bien, même si vous n’avez aucune idée du comment ou du pourquoi. Mais ça fait longtemps que Kim n’y croit plus elle. Elle n’a peut-être pas été suffisamment noyée sous ce genre d’attention maternelle. A grand renfort de sourire à la douceur décapante. Elle soupire doucement, consciente que le médecin ne trouvera sans doute rien, parce qu’il n’y a rien à trouver, si ce n’est que des maux de têtes persistants l’assaille depuis quelques temps et qu’elle a une condition cardiaque plutôt mitigée. Enfin, si le médecin possédait son dossier médical, nul doute qu’elle lui imposerait un test d’ordre psychologique, mais elle ne l’avait pas. Et c’était peut-être mieux comme ça, parce que Kim s’en contrebalançait le deltaplane de ce qu’elle pouvait penser de toute façon. Et oui, la gentillesse ne payait pas toujours avec les gens.

Elle sort de la pièce ou on l’a installé et part à la recherche de cette petite mais néanmoins puissante fille aux cheveux bleus. Pas que la perspective de conserver sa chaussure pour l’éternité lui déplaise mais bon, elle ne verrait pas vraiment quoi en faire dans tous les cas. Elle finit par tomber dessus au détour d’un couloir et entreprend de lui rendre la chaussure salvatrice. Elle va ensuite se renseigner sur l’état d’Angie avec Oksa. Maintenant qu’elle l’avait fait transporter à l’hôpital elle s’en sentait un peu responsable tout de même, et puis ça avait l’air d’être un type sympa en temps normal. Du moins peut-être ?

Après avoir harcelé les ¾ des infirmières, visité l’hôpital en long en large et en travers en quêtes d’informations, elle en avait enfin trouvé une qui lui avait indiqué une chambre. Petite pause donc dans la séance marathon, elle se pose sur une des fauteuils qui se trouve dans la chambre, on lui a assuré que c’était moins grave que ce qu’il paraissait. Elle reste un petit temps, peut-être une heure, puis repart en souhaitant bonne nuit à Oksa. Il était temps pour elle de retourner se coucher.

Tout compte fait cette soirée n’était pas si catastrophique que ça… Pour toi en tout cas.
Certes tu n’as pas eu de chorizo, tu t'es fait insulter (comme d'habitudes), tu t'es pris une gifle (une de plus) et une chaussure en pleine figure, mais cette petite virée en ambulance t’as beaucoup amusé.
Tout cela aurait pu être parfait si tu avais pu faire bouffer sa chaussure à cette petite peste aux cheveux bleus. Sauf que ce ne sera pas pour ce soir… les infirmiers s’occupent très vite des filles et Kimberly a déjà récupéré l’objet de ta vengeance.

Au final, tu finis seul, devant cet hôpital. La seule chose qui restera en ta compagnie est ce brancard sur lequel tu te vois déjà dévaler une pente. Cependant, avant qu’une connerie de plus ne soit faite, une infirmière avec de gros arguments vient te poser une question.

- Bonjour monsieur, nous cherchons des donneurs de sang. C'est pour sauver des vies, vous êtes partants ?

Ton regard a du mal à décrocher de sa poitrine, mais avec beaucoup d’effort tu fini par la regarder dans les yeux et bégayer.

- Euh... bah.. euh...

- Ne vous en faites pas monsieur on ne vous pompera pas tout votre sang. Dit-elle en lâchant un petit rire qui te fit fondre sur le champ.

C’est donc grâce à ta grande gentillesse et surtout à une belle paires de nichons que tu donnera un peu de ton sang pour sauver une vie ce soir. Toi t’étais juré de ne pas mettre le pied dans cet hopital, tu le fera quand même et sur ces belles paroles:

- Pompez moi tout c’que vous voudrez !