Faire gaffe avec d’autre mecs, que voulait-il dire par là ? Elle n’était pas certaine de bien comprendre ses propos. Il était vrai qu’ils pourraient le prendre bien plus mal qu’Allen. Le jeune homme malgré sa mine outrée avait réussi avec brio à percer l’abcès sans se fâcher. Elle était heureuse d’avoir rencontré quelqu’un de si gentil, quelqu’un qui ne lui tourne pas le dos avec dégout mais prenne le temps de lui expliquer… Pour elle il aurait été naturel que le jeune homme lui en veuille et ne veuille plus lui adresser la parole.
Sa vision du sexe était tellement sombre qu’elle ne pouvait même pas imaginer un instant que quelqu’un y prenne du plaisir à cette chose. Elle n’y voyait que de la contrainte, la violence, nul amour dans cette action qui la répugnait. Elle se sentait des plus coupables d’avoir pu lui laisser entendre qu’elle voulait coucher avec lui. Elle ne pouvait qu’imaginer le dégoût qu’il devait ressentir à son égard maintenant, que faire ? Comment s’excuser, comment changer de sujet ? Elle se sentait vraiment minable. Pourtant elle ne se replia pas totalement sur elle, elle ne s’effaça pas comme elle en avait l’habitude. Elle décida d’être forte. Elle attrapa la perche que lui tendit le jeune homme pour changer de sujet.

« J’aime les histoires, en écouter, en raconter, surtout en raconter ! »

C’était bizarre, mais une lueur s’alluma dans son regard qui n’avait cessé de s’assombrir. Celle d’une féroce passion. Elle avait toujours désiré devenir conteuse, elle l’était devenue il y a longtemps… Et maintenant ? Elle s’était égarée, elle n’osait plus conter ici les histoires de là-bas. Elle s’était tue.

« Tu me laisserais t’en raconter une un jour ? »

Allen était gentil, il ne dirait sans doute pas non. Elle devait tenter, elle devait se ressaisir ! Elle avait été forte, elle pouvait recommencer. Un jour elle lui raconterait une histoire s’il le voulait bien, mais ils n’étaient pas là pour ça. Pas aujourd’hui, aujourd’hui ils avaient décidé de s’entrainer. Elle ne se souvenait plus qui avait suggéré cette idée. Lui, elle quelle importance ?

« Tu peux refaire une petite tornade ? »

C’était beau, elle essaie de se montrer enjouée. La crise est passée, mais elle a du mal à se sentir à nouveau à l’aise avec le jeune homme. Alors peut-être qu’elle en fait trop pour faire comme si rien ne s’était passé et que tout était encore naturel entre eux.

Créer les gouttes c’était un peu au-dessus de ton niveau. Surtout s’il te fallait les affiner par la suite, alors tu te contentes d’utiliser le peu d’eau que contient ta bouteille et de la séparer en plusieurs petits morceaux. Ce n’est pas évident de maitriser tant de corps distincts. Tu es habituée à tout faire d’un bloc, l’eau est unité pour toi. Aussi tu dois diviser cette attention dont tu as bien trop souvent l’impression de manquer. C’est dur, et tu ne te rends pas compte que ta mâchoire se crispe sous la concentration. Pourquoi t’exécutes tu quand on te donne de si difficiles consignes ?
Tu y vois un défi à relever, et tu te demandes si toi tu peux y arriver. Tu ne le fais pas parce qu’on te le demande, mais parce qu’on a semé une graine de doute en toi. Tu ne le fais pas non plus parce que lui s’est exécuté quand tu le lui as demandé. Tu trouves ça toujours aussi beau de voir le vent se façonner entre ses doigts. Le maitre des tempêtes est un artiste, tu n’en avais juste pas plus conscience que lui. Tu ne l’as pas fait non plus parce qu’il t’a flattée. Tu n’es pas capable d’agir pour cela, tu n’as pas assez confiance en toi pour que la flatterie n’ai sur toi d’autre pouvoir que celui de te mettre mal à l’aise.
Te voilà qui sculpte l’eau comme il te l’a demandé d’une goute tu en fais deux, quatre, cent vingt-huit. Tu atteints là une limite houleuse, tes pouvoirs ne sont plus suffisant pour te laisser continuer, mais les goutes sont assez fines pour l’emploi que compte en faire l’homme. Il lance son pouvoir à la rencontre du tien et le nuage moutonneux s’élève dans les airs, oh il n’est pas bien grand mais sa vue fait naitre sur ton visage un sourire émerveillé. Vous avez réussi ! Vous avez fait ça !

« Waouh ! »

Ce sourire te fait perdre ta concentration, et tu as du mal à la regagner. Il y a quelque-chose qui cloche. L’eau est trop éloignée, tu ne la maintiens plus, c’est lui qui le fait. Et ce qui doit arriver arrive. Il ne tient plus l’eau tombe en gouttes épaisses. Vous mouillant bien plus que ne l’aurait fait la bouteille si elle n’avait pas été dispercée.

« Zut ! »

En plus il fait froid ! C’est manque de chance… Et tu es exténuée… Tu ne peux même pas retirer l’humidité de vos habits. Pourtant tu souris encore.

« On l’ai fait ! »

Tu sais, dire ça après lui avoir proposé quelques minutes plus tôt de te faire des choses. Vraiment ce RP tourne au n’importe quoi.