- Dessinons Terrae, tiens !

Lui accordant un sourire, je me mis à dessiner les cerisiers de Chine bordant l’entrée de l’institut. Faisant attention à ne pas utiliser un ton trop flash en diluant le rose dans le blanc, je faisais des petits « spoutch-spoutch » grâce à mon pinceau.

- Le paysage est diffèrent quand tu le regardes d’en haut où d’en bas …

Que croyez-vous ? Je perdrais mon temps à marcher avec les élèves sur le sol en gravier tandis que je pouvais voler par dessus sans peine ? Ca m’évitait de les saluer et d’être bousculée par un troupeau d’élèves surexcités.

Continuant à donné des détails à mon dessin, je m’arrêtais un instant pour le regarder en essayant de me souvenir de ce qu’il y avait autour de ce portail. Des gens … souvent des gens … Dessinant une petite ombre dans un arbre en ne voyant que des jambes pendre, je souris avant de déclarer :

- Mon frère … Il se posait tous les jours là pour regarder les gens.

Ce même frère qui ne faisait plus partie de Terrae, cette personne qui m’avait lâché pour une autre femme. Le salop, je le tuerai … après l’avoir fait souffert autant que mon cœur me fait mal à cet instant précis.

- Mon grand-frère adore être en hauteur, les cheveux dans le vent. Il dit que ça le rend plus hot. Il s’appelle comment ton frère ? C’est ton ainé ou ton cadet ?

Elle dessina son frère, regardant cette petite tache humaine sur l’un des bâtiments, je ne pu que sourire. « Le rendre plus Hot », quelle drôle d’expression !

- Ogami Asama, c’est mon ainé.

Je ne voulais rien dire d’autre, les Asama était connu aussi mais certainement pas autant que les Fujino ou encore les Ushiromiya. J’avais été adoptée dans une petite famille de bourgeois sans grand intérêt pour le monde des affaires. Cette famille ne figurait pas dans le classement militaire ou scientifique, elle n’avait pas de puissance, elle ne faisait que profiter de ses connaissances.

Les Marguerite me demandez-vous ? Rien de bien connu non plus, cette famille est restée dans l’ombre pendant des siècles. Ma mère n’était autre qu’une habitante de l’ancien Terrae, tandis que ses parents eux, je n’en ai jamais eu vent. Je pouvais seulement dire que ma mère était une personne étrange, peu appréciée des autres par sa folie mais aussi par son comportement, ne se gênant pas de vendre les membres de sa famille ou trahir ses amis pour sa propre jouissance. Finirai-je comme cela ? Non, tant que j’ai Shizuru pour m’empêcher de devenir folle, ca ira … n’est ce pas ?

Entendant du bruit en provenance de la porte, je vis deux étudiantes rentrer dans la salle d’Art. M’arrêtant de peindre quand celles-ci nous fixèrent, je les regardais avec étonnement tandis qu’une des deux se mit à rougir.

- Ushiromiya-Sama et Tomoe-Sama …

Oui … et ? Sans comprendre ce qu’il se passait, les deux jeunes filles partir en courant de la salle de cours dans un cri d’hystérie. Restant presque bouche bée devant ce spectacle des plus débiles, je soupirais presque de lassitude en me retournant sur ma peinture.

- Les jeunes de maintenant … En y pensant, je t’ai vu dans un magazine récemment. Ce n’est pas trop dur de poser ainsi ?

Une question … Non, ne me traitez pas de perverse … les livres X … aurait-elle déjà posé dedans ?

- A vrai dire, c’est assez énervant. Mais c’est mon boulot, je ne peux pas faire grand-chose. Et pour répondre à ton « sous-entendu » ou pas, je ne pose pas dans des trucs pornos. En fait, j’ai déjà reçu des tonnes de demandes, mais c’est Zero, mon grand-frère, qui les déclinait à ma place. La dernière fois, une entreprise de magazine porno m’avait demandé cinq fois de suite, au bout de la cinquième fois, Zero a fait en sorte que l’entreprise fasse faillite tellement il en avait marre.

Elle avait compris le sens de ma question, évidemment, je ne l’avais pas vraiment caché non plus. Je ne voulais pas spécialement la voir dans des livres pornos, loin de moi cette idée, ce n’était qu’une question comme une autre.

- Le pire, c’est les confessions…de filles particulièrement et leurs cris hystériques, comme tout à l’heure…

Rigolant à cela, je ne pu me retenir de me serer le ventre. Elle était comme Shizuru, identique à elle. Ma reine ne supportait pas non plus son fan-club et encore moi croiser des gens lui demandant de sortir avec elle toutes les cinq seconds. Je faisais office de garde du corps pour Shizuru à mes temps perdus.

- Je peux comprendre cela, Shizuru est débordée aussi, contrairement à toi, c’est les demandes des jeunes hommes qu’elle décline elle.

Lui souriant, je me retournais vers la peinture, donnant quelque petit trait de finition, je regardais celle-ci avant de déclarer :

- Qu’en penses-tu ?

-C’est très beau.

Oui, c’était le cas, le paysage étant magnifique. Mieux qu’une photo, respectant les couleurs et les formes, les gens ainsi que la nature, j’étais éblouie devant notre œuvre. Avant que je ne puisse lui dire quoi que ce soit, des pas se firent entendre non loin de nous. Passant la porte, un jeune homme me saluait avant de tendre une arme à Akari-Chan.

Regardant celle-ci, je ne pu que sourire en sachant déjà à qui elle allait être destinée. Shizuru Fujino, sa hallebarde offerte par la famille Ushiromiya était enfin prête.

- Tomoe, tu pourras la donner à Shizu’ ? Dis lui d’en prendre soin.

Prenant cette magnifique lance dans mes mains tout en me relevant, je lui fis un oui de la tête avant de donner mots à mes gestes.

- Oui, ne t’inquiètes pas pour cela, elle la recevra d’ici peu.

Attrapant le reste des affaires de Shizuru que j’avais déposé près de l’évier, je passais vite le pinceau sous l’eau avant de le faire sécher avec mon pouvoir. Une fois cela fait, je m’arrêtais près de la peinture ainsi que près d’Akari pour lui dire :

- La peinture, tu peux la garder, en présent de cette rencontre, Akari-Chan.

Lui accordant un sourire, je me dirigeais vers la porte avant de me décider à franchir celle-ci tout en faisant un signe de la main à Akari-Chan.

- On se reverra sans doute, j’enverrai Shizuru te remercier ! Bye bye …

Bon ! Direction mon chez moi maintenant pour attendre Shizuru, encore trois heures … que faire … ?