Les paroles de la jeune femme sont faibles. Il a du mal à entendre, ou du moins, à comprendre. C’est bien la première fois qu’il est assommé par autant de culottes d’un coup. Et contrairement à ce que l’on peut croire, ce n’est pas aussi agréable que ça en a l’air. Et il n’y aurait surement que Bito pour vouloir souffrir autant afin d’obtenir de telles faveurs. Et dire que pour une fois, il n’avait pas cherché à mater. Ce doit être une punition du ciel pour toutes les fois où il l’avait fait.

Peu à peu, sa vue devient moins trouble et c’est en ôtant son masque, qu’il put retrouver une bouffée d’air indispensable pour se remettre. Enfin, ce n’est pas pour tout de suite. Il comprend qu’ils ont trouvé la sortie. Mais à quel prix ? Pourquoi c’est toujours lui qui subi ? De plus, même s’il saisit pas tout, il se doute bien qu’Aby en profite pour se moquer. Sérieusement, elle aide pas. Et s’il pensait que toute cette mascarade s’arrêtait là, il se trompait. D’une main libre, Ys se frotte le visage. Il sent qu’il gonfle d’un côté. Il va ressembler à Quasimodo, c’est sûr ! Mais il y a une voix différente qui s’élève, une voix roque. C’est pas celle de son amie, c’est sûr. Et cette voix là semble énervée, trèèès énervée. Et ça lui donne mal à la tête. Genre de chose qui après s’être fais piétiner comme un mal propre, a le don de le rendre fou. Il finit par comprendre ce qu’il se passe. Il entend la demoiselle lui demander poliment mais à sa manière, de les téléporter loin d’ici. Ça sent le roussie. Malheureusement, il y a un problème : il ne pourra pas les téléporter. Ce n’est pas vraiment cette raison qui le pousse à se redresser vivement. C’est surtout l’appellation que lui donne le vieil homme hystérique : voyeur !

D’un bond, sans cris égard, Ys se tient debout, attrape le col de l’inconnu, le soulevant à un ras du sol. Malgré le visage enflé, et surtout qu’il est déformé , ses yeux brillent de milles feux.

« VOYEUR, ! TU PARLES DE QUI LA ? C’EST DE MOI QUE TU CAUSES ?! EST-CE QUE T’AS BIEN VU MA GUEULE ?! EST-CE QUE TU PENSE VRAIMENT QUE J’AURAI TERMINE COMME CA SI J’VAIS MATTE ?! POUR QUI TU ME PREND ? JE SUIS PAS UN BOUFFON !! T’AS COMPRIS ?!!!! »

Hors de contrôle, Ys ne pouvait pas se contenir d’avantage. Et il ne pouvait laisser le temps au vieil homme de répondre puisque ce dernier était secouer comme un cocotier. D’ailleurs, à force d’être secoué de la sorte, il tomba dans les pommes.

« ET EN PLUS T’ES UN MAL POLI !! TU DORS ? HO ! REVEILLES TOI PAPY !! »

A force d’insister, Ys se résout à le laisser tomber. Il avait agi dans l’extrême mais être accusé à tord et à travers, il ne supportait pas l’injustice. Enfin, surtout à son égard. Lâchant le corps de sa victime comme un mal propre, Ys se frotta les mains tout en fixant son accusateur d’un air dédain.

« Sérieux et ils osent dire que les jeunes sont mal élevés. Je t’en me-… » »

Ys due se stopper quand un étrange grésillement sortit de la ceinture de l’homme. Un talkie walkie émit des voix demandant où ce type se trouvait. Et quelques secondes après d’autres voix se ruèrent vers le lieux où ils se trouvaient. Relevant les yeux vers les hommes qui n’allaient pas tarder à arriver jusqu’à eux, Ys comprit l’erreur de son geste. Oups ! Il venait d’assomer l’un des organisateurs. C’est moche. Mais c’est trop tard. Pas une seconde à perdre, ys attrape le poignet de son amie et les téléportent aussitôt loin d’ici. Tant puis pour la mauvaise blague, ils auraient pu être sévèrement punis. Et les voilà sur un terrain vague, non loin de Terrae dans leurs costumes effrayants.

« Héhé… Je crois qu’on leur a fait encore plus peur qu’on ne l’aurait voulus… »

Fit-il en se laissant tomber en arrière, allongé dans la verdure fraîche de la nuit. Se sortant une cigarette, Ys repensa à leur évacuation. Heureusement que personne ne les avait vus. Ceci dit, il se crut bon de prévenir la rouquine.

« Au fait, ne redis plus jamais ça. Mais aucun mortel doit savoir qu’on existe. Tu comprend que je ne pouvais pas nous téléporter devant le vieux. Bien que ça aurait été marrant.. »

Emit-il dans un rire amusé. Derrière oui, sans que personne ne le remarque, il aurait pu. Mais juste sous les yeux du type, ils auraient eu de gros soucis. Bien plus important que d’avoir franchis les dépôts de l’attraction.

HRP> Ouep... tu as détruit tous mes espoirs! è_é xD

Ah. Donc non. Il ne nous téléportera pas. Il préfère s’énerver. Et secouer le vieux comme un cocotier. Il va nous le tuer. Quel dommage. Je soupire et lève les yeux au ciel.

« Ys. Ys calme toi. Ys ne le tue pas je te prie. »

Néanmoins, le Tonnerre est enragé et crie bien trop fort pour que ma pauvre petite protestation soit entendue. « Je suis pas un bouffon » qu’il raconte… Tout en passant complètement pour un. Posant ma perruque trop chaude au sol, je hausse les épaules et attends calmement qu’il se calme, l’observe nous faire un véritable show. Il ne manquerait plus que le pop-corn et ce serait impeccable.

« Réveille toi papy » ? Cela en est finit, le rouquin a achevé l’homme je crois. Pof. Le corps est par terre.

« Ys tu n’as vraiment aucun respect… »

Le garçon continue de s’énerver contre le pauvre homme mais doit se stopper net alors que des voix provenant d’un talkie-walkie se font entendre. Je grimace. Nous ne sommes pas encore sortis de nos ennuis, je le crains. D’ailleurs, les personnes arrivent, je peux les entendre. Et Ys aussi. La preuve en est qu’au moment où je me lève, prête à une nouvelle fois me mettre à courir, il est plus réactif et m’attrape le poignet, me faisant disparaître je ne sais où.

L’atterrissage me paraît brutal. Je jette un regard accusateur et indigné au Tonnerre.

« Ne pourrais-tu pas être un peu plus doux dans tes déplacements ? »

Bien entendu je le charrie, et j’espère que mon sourire en coin taquin suffira à le lui faire saisir. Il vient de nous sauver, il n’y a aucun doute là-dessus. Néanmoins, il me rappelle ensuite une règle essentielle qu’il ne faut pas que j’oublie : personne ne doit savoir qui nous sommes.

« N’y a-t-il donc personne qui connaisse Terrae ? »

Tout en lui demandant cela, je le rejoins dans l’herbe. Cela faisait en fait un bon moment que nous étions dans cette maison hantée, je ne m’en étais pas rendu compte. Entre temps, la nuit était tombée et la pluie s’était arrêtée, laissant même gentiment apparaître la Lune et quelques étoiles. Je m’allonge à mon tour, observant le ciel avec un léger sourire. Il fait assez bon là, et même si elle a été éprouvante, cette sortie m’a amusée.

Je tourne ma tête vers le rouquin et affiche une moue mi embêtée, mi amusée en voyant une bosse gonfler sa joue. Le pauvre, il va certainement souffrir d’ici quelques heures.

« N’es-tu pas trop cassé de partout ? Ton visage risque d’être sacrément marqué demain… Tu n’auras pas du tout besoin de masque pour faire peur ! Enfin… Je ne suis pas certaine que cela change tant de d’habitude… »

Je ris légèrement, attendant la répartie assez violente qui va bientôt me tomber dessus, je peux le sentir. Mais… Pour une fois que je suis tombée sur quelqu’un avec du répondant, n’est-il pas normal que j’en profite ? Néanmoins, peut-être qu’au moins le remercier de nous avoir sorti de ces embrouilles serait bien. Je tente, vainement, d’enfiler le masque de la gentille jeune fille polie, mais cela ne veut pas venir. Je soupire intérieurement et finis, au bout d’un moment, par y parvenir.

« Merci de nous avoir sorti de là. C’était assez drôle, mais cela l’aurait moins été derrière les barreaux je pense. »

Passer la nuit en garde à vue ne doit pas être très amusant… Cela ne fait aucun doute.

Hrp: C'est bon tu peux à nouveau croire aux miracles :D Et... Tu sais quoi? Ys me fait carrément penser à Natsu de Fairy Tail, c'est dingue ._.

Et dire qu'il avait trouver quelqu'un avec qui mettre en place son plan diabolique. Les chances que ce plan fonctionnent durent minces finalement. Pourtant tout y était, le décor, même les déguisements. Enfin, s'il devait résumé toute cette histoire, il avait tout de même passer un bon moment. Ce qui est assez amusant dans cette histoire, c'est le contraste entre les deux personnages. Ys s'emporte, mais Hamilton reste de marbre.
Ce doit être la fameuse copine avec qui on peut jouer à embêter les autres. C'est ce qu'il devait lui manquer. En y repensant, le garçon a ce léger sourire en coin.

Loin des ennuis, ils purent reprendre leur souffle. Éternelle râleuse, la dénommée Aby ne manque pas de faire une remarque sur leur style d'atterrissage. Elle se moque, il le sait. Il finit par la connaitre, un peu. Et il remarque bien ce regard malicieux. Un haussement d'épaules, et les voilà allongés sur la pelouse, scrutant le ciel. Quelques bouffés de fumée viennent se mêlées au ciel étoilée. Ys lui tend son paquet avant de reprendre la parole.

"C'est ce qu'on aime croire..."

Hamilton vient d'arriver, enfin, un peu près. Disons qu'elle n'est pas suffisamment vieille pour savoir que ce lieu a été une fois menacé, et qu'en vérité, il l'est toujours. Ys ne pourra jamais oublier cette première mission. Une mission qu'il n'avait jamais pris au sérieux, une grave erreur de sa part quand il constata les dégâts que Mitsu pouvait porter. Idiot!
Evidemment que cet endroit est connu. Du moins, des mauvaises personnes.

"Les scientifiques, l'Etat.... c'est mieux que ces quelques connards de mortels nous ignorent!"

Il y a comme un goût amer. Ces mortels... c'est tellement plus simple et plus insignifiant de les qualifier d'ainsi. Ça les rabaisse à eux autres, qui sont dotés de pouvoirs, immortels, pour l'éternité. Ceux qui ont été rabaissés par ces "connards de mortels" mêmes. Le tonnerre tente de se ressaisir et ne pas paraître en rage au delà de ses sentiments.
Un soupir suffit pour retrouver un calme parfait tandis qu'il se contente de quelques bouffés nicotines. Enfin ce n'est pas seulement la cigarette qui l'aide, mais surtout les remarques de la rouquine sur son état actuel. Ce qui a le don de lui tirer un petit rire amusé. Ouais, il doit être beau le Tonnerre.

"T'inquiètes, mon corps a l'habitude. Tu verras que demain dans l'après midi, je n'aurai plus rien...."

Puis, un sourire mesquin en coin, il détourne son regard vers la demoiselle et rajoute sur un ton plaisantin:

"Contrairement à toi, je ne ferais plus peur demain."

Petit jeu, petite entente. Naturellement, ils avaient trouvés un jeu. Décidément, les affinités et leurs caractéristiques.... ce sont bien de vastes idioties. Il n'y avait rien de tout ça qui désigné avec quelle personne s'entendre le mieux. Feu, Terre, Air, Eau, Tonnerre... aussi étrange que cela puisse paraître, Ys s'entendait avec tous. Au delà de ce qu'il aurait pu croire réalisable, il n'existait aucune barrière, juste des personnes avec qui oui ou non il aurait pu s'entendre. Mais trêve de plaisanterie, des paroles étranges mais suffisamment fortes pour que même dans un souffle, il pouvait les entendre.
Détournant son regard sur sa voisine, Ys eut du mal à en croire ses oreilles. Un compliment? Non un remerciement! A ses yeux, il ne s'agissait d'un rien, pour lui, il ne méritait pas d'un "merci". C'était asse banal vue son passé. Mais Hamilton semblait différente l'espace d'une seconde. Et contre tout, il devait bien se résoudre qu'il ne s'agissait pas d'une illusion.

Un fin sourire se dessine et il marque le silence. Il s'en souviendrait. Il repose son regard sur le ciel et d'une main libre lève au dessus de son visage son masque.

"La prochaine fois, je compte sur toi. Ça sera à ton tour."

Détaillant l'état de son masque, même s'ils avaient du finir derrière les barreaux, ils n’auraient rien subis de bien grave. Il connaissait bien les lois et surtout ce que la justice leur aurait promis. Alors non, ils auraient pu dormir sur leurs deux oreilles. Et amusé, il reprit:

"On aura tout de même bien ris. J'ai pu mesuré ton degrés de folie. Au moins, je saurai avec qui ne pas m’ennuyer. T'es libre samedi prochain?!"

Fit-il en émettant un rire amusé. Décidément, il y avait ici à Terrae, des personnes bien étranges et aussi barges que lui. Lui, qui se penser seul. Le masque retomba doucement sur son torse, alors qu'il plaça ses bras derrière la tête pour mieux la soutenir. Il voudrait bien qu'elle devienne la fille avec qui faire ces trucs barges mais Hamilton... Aby.....

"Dis moi.... Hamilton c'est ton nom?!....Mais mise à part Aby.... "

Il eut un instant d'hésitation, puis posant son regard sur la fille aux cheveux de feu, il se résolu à se redresser. En tailleur, il tendit sa main à la demoiselle et d'un large sourire, il reprit sans plus la onde d'une hésitation:

"Moi c'est Ys Ochikawa! Enchanté!"

HRP> Punaise! C'est Noël!! Tu as tué le game! XD
Natsu? Oh! Je peux pas dire, c'est l'un des rares manga que j'ai à peine suivis :s Mais merci du compliment ^^

J’attrape silencieusement une cigarette dans le paquet tendu. Je l’allume et tire une taffe avant de me tourner vers Ys, surprise par le ton de sa réponse. L’amertume qui s’y trouve n’est pas habituelle chez lui. Il y a de la rancœur, de la froideur dans le garçon lorsqu’il parle de ces « mortels ». Pourquoi mortels ? Ne le sommes-nous pas aussi ? Je comprends simplement que des gens ne nous veulent pas que du bien… Les gens ont peur de ce qui est différent, alors cela ne me surprend pas tant que cela.

Néanmoins, le rouquin soupire et retrouve son calme, alors je n’insiste pas. Je décide de ne pas faire la méchante là-dessus, cela serait inutile, gâcherait peut-être cette journée qui ne fut finalement pas si terrible que je le craignais, même agréable pour dire vrai. Mais cela, je ne l’avouerais certainement jamais.

A ma taquinerie, le Tonnerre rit, puis, après son sourire de sale gosse, me renvoie la balle. Outch, et joliment en plus. Je hausse les sourcils et… Non. Impossible. Rien d’original ne me vient. Le vieux « Oui mais j’aurais toujours un cerveau. » est bien trop cliché, me déplaît assez. Je soupire et secoue la tête, tirant une bouffée sur la cigarette.

« Et mince… Tu as gagné. Dommage pour toi que nous n’ayons pas parié sur qui aurait le dernier mot. »

Je lui adresse un clin d’œil et un grand sourire. Je suis bonne joueuse, je ne bouderai pas sous prétexte qu’il est parvenu à me clore le bec. Au contraire, cela m’amuse.

A mon remerciement, un sourire se dessine sur les lèvres de Ys. Il ne dit rien quelques secondes, comme pour marquer un temps, puis remonte son masque et me répond que cela sera mon tour la prochaine fois.

« Je suis toujours prête à me sacrifier voyons. »

Il rit, semblant amusé de la situation dans laquelle nous étions. Je souris à mon tour, puis retiens un air de surprise lorsqu’il me demande si je suis libre samedi prochain. Je n’en montre rien, mais je me sens totalement déstabilisée, ne sachant pas s’il est sérieux ou non. Alors, je décide de répondre à mon tour sur le ton de la plaisanterie. Après tout, entre nous, il est le plus adapté je crois bien.

« Ton degré de folie n’est pas trop mal non plus, mon cher ! Sinon, en effet, nous aurons bien ri. Et je suis évidemment toujours libre si c’est pour semer une jolie pagaille comme celle-ci et te voir écrasé par une foule de filles hystériques… Ne t’en doutais-tu pas ? »

Je lui adresse mon air le plus content, fière de m’être remise sans souci dans le jeu. Mais ce sourire se crispe rapidement. Alors qu’il me demande mon prénom en fait. Je me redresse à mon tour, le visage fermé, d’une neutralité retrouvée. J’observe silencieusement sa main quelques secondes, me souvenant que je ne peux la lui attraper ainsi, sachant qu’il me faut faire auparavant un travail sur moi-même pour ne pas me sentir malade. Au bout de quelques secondes, je tends enfin la mienne et la glisse au creux de sa paume pour un serrage de main maladroit et rapide.

« Enchantée Ys Ochikawa. »

Ma voix a retrouvé son calme habituel. Je tente un léger sourire avant de continuer.

« Quand à mon prénom… Ne trouves-tu pas Aby joli ? A vrai dire, j’ai dû être plus appelé ainsi depuis que je te connais que par mon prénom en une année… Je ne vois pas l’utilité de te l’apprendre, car, quand bien même tu le saurais, je refuserais que tu l’utilises. J’aime assez Aby, si tu ne souhaites pas m’appeler Hamilton comme les autres. C’est joli, Aby. »

J’ai plusieurs fois répété ce surnom parce que, en effet, je l’aime étonnamment. Il me fait me sentir quelqu’un d’autre, ne pas être « Hamilton ». Peut-être est-ce pour cela que je me sens assez à l’aise avec le Tonnerre. Il me permet de ne pas être moi.

Ou bien de l’être réellement… ? Je ne sais plus vraiment finalement. Quoi qu’il en soit, avec lui, je peux me détacher de la Hamilton habituelle, et c’est bien agréable.

Hrp: Mouahahaha. C'est Noël tous les jours avec moi ♥ (Plus ça va, plus je me dis qu'on est beaucoup trop comme nos persos è_é Des enquiquineurs de première :D)

Son rire éclate. Lui, avoir gagné ? Quelle drôle d’idée pensa t-il. Il n’est pas faux qu’ils cherchaient à tout prix à obtenir le dernier mot. C’était leur petit jeu. En y repensant, il n’y avait décidément qu’avec les affinités Feu qu’il devait avoir autant de repartie. Toujours le même combat, que se soit Hamilton, Joyce voire même Seattle à une époque. Bien sûr, que des femmes ! Mais Chut ! On évitera de dire tout ça tout haut par risque d’être brûler vif. Bras derrières la tête, son regard de braise se perd dans l’immensité de l’espace. De toute manière, il s’y était fait et il ne pourrait le nier que ce genre de relation ne l’avait jamais déplus.

La demoiselle est réceptive et n’hésite pas à user de l’humour à son tour. Intox ou info ? Quelqu’il soit, ils se mettront de nouveau d’accord pour passer une nouvelle soirée comme celle-ci. C’est juste que pour l’heure, ils ne veulent pas se l’avouer mais ils s’entendent assez bien pour des personnes qui aiment se chamailler. Seulement cette fois, ce serait Ys qui choisira le lieu. On évitera tout ce qui est monstre ou fantôme. Un peu de sérieux ! Ouais enfin.. c’est juste qu’il en a marre de crier comme une fille, son honneur meurt à chaque fois.

Mais le sourire de la demoiselle prend fin. Ys en est un peu désolé , il n’aurait pas penser revivait une telle réaction chez la jeune femme. Hamilton se tient face à lui, et d’une main hésitante, finit par lui serrer la main. Il le sent bien cette gêne, cette maladresse. Et peu à peu, tout s’éclair. Durant leur petite aventure, elle avait parue étrangement froide et distante, voire même agressive, lorsqu’il l’avait tiré loin de cette ombre aperçue. Il avait pensé que cette dernière n’avait pas aimé être tiré d’une telle façon, peut être même pour lui avoir fait mal. Mais il avait tout faux. Fixant cette femme, il vit combien une quelconque approche physique pouvait l’écoeurer . Il ose espérer qu’il ne s’agit pas seulement de lui. Il en est sûr, elle déteste le contact humain. Il ne pouvait pas lui en vouloir car il fut un temps où lui aussi, il haïssait toute approche sous une quelconque forme soit elle.

« Quoi ? T’as as besoin de tourner autour du pot pour me dire d’aller me faire foutre ! »

Arquant un sourcil, il observa silencieusement la jeune femme. Son ton s’était fait étrangement neutre et direct. Son prénom… Aby. Pas de soucis. Et puis ces parole « quand bien même tu le saurais, je refuserais que tu l’utilises » en disaient assez. Et parce que cette histoire prenait une direction tragique, Ys reprit de plus belle, rendant la situation instable par son large sourire sortit de nul part.

« Tes parents ont du te donner un nom bien pourrave ! Ou alors t’es une criminelle en fuite… Mouais, la seconde option serait plus possible… »

Fit-il tout en se grattant le menton comme s’il faisait mine de réfléchir. Il n’est pas idiot, même derrière son masque de moqueur, il comprend bien. Ses amis avaient mis du temps pour lui tirer les vers du nez. Ils n’ont jamais relâché et il avait finis par se livrer un peu plus. Alors il pouvait comprendre que la rouquine pouvait se braquer ainsi. Elle aurait pu se satisfaire d’un « Fous moi la paix » en aucun cas, il n’aurait en colère. Un instant et son regard se repose de nouveau sur son amie avant qu’un sourire se dessine laissant paraître ses canines.

« Tu sais, j’étais juste curieux mais en fait, je me fous pas mal comment tu peux t’appeler. Ça peut être Emilie, Sylvie ou même Robert ! C’est pas avec ce genre d’information en plus ou en moins que je ne voudrais pas te revoir. »

Le mégot écrasé, Ys se relève difficilement dans un long soupir.

«Si tu veux que je t’appelle Aby, alors ok ! Je m’en cogne ! De toute manière, ça te vas surement mieux qu’autre chose. »

S’étirant face au ciel étoilé, Ys se retourna vers son amie. Ouais il ne connait pas sa véritable identité, juste son nom et ses origines. Et après ? C’est juste un prénom qu’on te donne à ta naissance sans même t’avoir demander ton avis. On s’en fout pas mal. Il bouderait pas pour quelque chose d’aussi futile. Croisant ses mains derrière la tête, l’air frais balayant ses cheveux lui faisant un bien fou. La brise fraîche lui soulagé la chaleur causé à son visage.

« Qui tu peux être, saches que j’ai aimé notre soirée. T’es quelqu’un de chouette même si ton caractère est pourrie bah… je pense que je t’apprécie ! »

Lui offrant son plus grand sourire de voyou, mains derrière la tête, il ne disait pas ça sur un coup de tête. Il n’avait pas besoin de mentir. Il avait toujours été honnête, quitte à blesser parfois. Alors oui, il assuma ses paroles. Il n’avait pas honte. Peut être qu’il voulait rassuré la jeune femme. Et d’un coup, il se rappela du déroulement de leur soirée et jugea bon de préciser tout en pointant du doigt son énorme joue gonflée :

« Par contre on évitera ce genre de soirée où je rentre avec cette tronche ! »



HRP> Je crois de nouveau au père noël *.* Ouais j'en ai bien l'impression aussi :/ Je pense qu'on ne devrait plus se parler xD

Le regard d’Ys me montre qu’il saisit mon malaise. Je soupire intérieurement mais ne peux finalement plus garder mon masque de neutralité parfaite, laissant place à de l’étonnement, pensant en un premier temps que le Tonnerre est sérieux et prend mal le fait que je mette du temps à lui serrer la main. Il arque un sourcil et m’observe un moment sans rien dire. Je serre les dents, pour finalement me détendre un peu lorsque le sourire du garçon revient, plus large que jamais.

Je me mets à rire doucement lorsqu’il me répond. Un peu tristement tout d’abord, puis joyeusement. Je ne sais pas exactement pourquoi. Cela ne dure que quelques secondes, cela est fugace, cela est libérateur. Je secoue légèrement la tête avant de lui répondre, d’une voix étrangement plus douce que d’habitude, simplement amusée, sans qu’aucune agressivité ne s’y glisse pour une fois, ni froideur.

« Tu as tout saisi. Je suis une grande criminelle, j’ai braqué plus d’une centaine de banque et me voici cachée ici dans l’espoir que la société oublie mes crimes ! »

Ys a son air faussement sérieux. Celui qui lui donne à la fois l’air intelligent et parfaitement imbécile. Il semble partir une demi-seconde dans ses pensées, puis ses yeux retrouvent les miens, ses canines dévoilées derrière ses lèvres étirées. J’écoute ce qu’il me dit, mes yeux s’agrandissant étrangement, avant de retrouver leur taille normale alors que j’intègre ses paroles. Je détourne le regard sans pour autant cesser d’être attentive. Il se lève mais je reste assise. Je me perds dans les étoiles en laissant la voix d’Ys me bercer le cœur, m’apaiser un moment. Je sens pourtant son regard posé sur moi, et j’y découvre l’étrange sensation de protection, de réconfort. Un sourire étire mes lèvres lorsqu’il se moque de mon caractère, et j’accepte enfin de reposer mes yeux sur lui pour admirer ce sourire de voyou qui illumine son visage. Je ris à sa remarque puis finalement, repars dans les étoiles. Je ne réponds pas tout de suite, je me laisse le temps d’accepter l’idée qu’une personne puisse m’apprécier, et que ce sentiment soit partagé. Je repense au master qui m’avait littéralement démontée verbalement, et je le comprends soudain. Je refusais toute attache, m’exilais volontairement, alors je voulais m’enfuir. Aujourd’hui… Oui, je crois que je peux le dire. J’en ai un peu moins envie. Je me lève à mon tour et me tourne vers Ys, mon air taquin revenu.

« Je suis d’accord pour que nous évitions ce type de soirée mais, tout de même, je te trouve un peu craintif… Ensuite, si tu dois devenir sentimental à chaque fois… Sache que je risque de beaucoup me moquer de toi ! »

Désolée, je ne suis pas capable de t’avouer que ce que tu me dis ce soir me touche bien plus que je ne le montre, Ys. Tu es comme Nicolas, tu acceptes qui je suis sans m’en vouloir de cacher certaines choses. Je le regarde, un sourire aux lèvres.

Hrp : Bon, désolée, tu découvres la Adé pas très bavarde :’) C’est bizarre jusque-là Ys réussissait à la faire parler ma rouquine è_é Et sérieux, tu veux plus me parler ? Quelle tristesse en moi ._. :p

Il faudrait être aveugle pour ne pas remarquer le changement de comportement de la rouquine. L'expression de son visage change du tout au tout. Il se passe quelque chose. Le Tonnerre n'a jamais cherché à provoquer une quelconque réaction, évidemment, il n'a cherché qu'à soulager sa conscience. Cependant, le sourire de son amie réapparaît, une réaction qui se partage.
Le garçon rit légèrement aux commentaires de la demoiselle sur son identité caché de criminelle. Comme si Terrae pouvait être le lieu idéal. En y repensant, ce n'est pas possible. Enfin, du moins, peut être un certain temps mais si Hideko connaissait un tel passé, elle ne mettrait pas en péril le risque de fermer l'école pour un criminel, quelqu'il soit.

Une fois se tenant face à face, les prunelles du garçon ne quittèrent pas cet étrange sourire que lui offrait Hamilton. En détaillant un peu mieux secrètement, il pouvait lire des traits de visage moins tirés, apaisés. Cet instant aura été de courte durée, mais depuis le début de leur rencontre, il ne l'avait encore jamais vu dans un tel état. Peut être que cette colère qui la dévorait s'était estompé, un peu, du moins, pendant un instant. Juste suffisant, pour qu'elle puisse respirer de nouveau.

Toujours les mains croisées derrière la tête, le sourire taquin du garçon disparaît pour laisser place à une moue.

"Ah ça va! J'y peux rien si je n'aime pas les fantômes! Et puis, je peux être aussi un salaud si tu préfère! Je ne te donnerais pas l'occasion de te foutre de moi encore une fois!"

Mais l'air faussement boudeur du roux n'est que temporaire. Fourrant ses mains dans ses poches, instinctivement, et parce que l'effet de masse agit pour lui, il prit la route du chemin. Même si Hamilton est encore "sauvage", elle le suivrait ce soir. Du moins, ils auront pu trouver une soirée, un terrain d'entente. Alors, naturellement, il ouvra le chemin qui mène "chez eux".

"Au fait, t'as pu t'installer correctement? Non parce que je sens que t'es pas foutu de poser tes bagages... Enfin, après t'auras ta propre chambre. Tu verras c'est mieux. Finis les chaussettes de ton coloc sous le nez!"

HRP> Pour une fois, Ys a réussi à lui faire fermer le clapet! MOUAHAHAH!!!

Je ris face à sa moue vexée. Il a l’air d’un enfant, c’en est presque touchant. Je souris.

« Je n’en serais pas si certain à ta place. »

Mon regard taquin caresse son visage. Je sais parfaitement que l’un comme l’autre ne pouvons nous empêcher de nous embêter ainsi, se chercher, se moquer. Cela est pourtant étrangement amusant, alors que certains y verraient une relation désagréable.

Nous prenons finalement la route du retour. Je soupire intérieurement. Cela signifie que je vais retrouver le calme de ma chambre, la solitude que trop propice à réfléchir. Je ne supporte plus d’être face à moi-même je crois. Nous nous rapprochons de l’institut, de l’endroit auquel nous appartenons désormais. J’appartiens à un endroit… Quelle étrange idée.

Ys me sort de mes pensées. Je lui jette un regard en coin avant de lui répondre.

« Oui je suis installée. Cela fait un moment que j’ai quitté les dortoirs. De toutes manières, j’avais l’habitude de vivre à plusieurs alors, même si je ne trouvais pas cela particulièrement agréable, je m’y étais facilement faite. »

Rien à voir avec le foyer, cela est certain. Bien moins dangereux. Cela n’empêche pas que je n’ai jamais apprécié dormir dans la même pièce qu’une personne, alors plus de dix… Je m’étais tout de même pris une chaussure dans la tête, by the way…

« Pas foutue de poser tes bagages »… Qu’a-t-il voulu dire par là ? Aurais-je encore l’air de cette adolescente en fuite prête à s’échapper à tout moment ? Pourtant depuis ma rencontre avec Aaron mes envies de fugue ce sont bien calmées. Et puis, aujourd’hui j’aime être ici. Mais avant que je ne puisse lui demander quoi que ce soit, nous arrivons à l’institut, et je comprends que nos chemins vont se séparer ici. J’aurais pu lui poser ma question, lui proposer de traîner encore un peu dans le parc… Néanmoins, le zeste de fierté me restant me l’interdit, me fait me dire de ne pas montrer que j’ai bien envie de passer un peu plus de temps avec lui. Fierté, réellement ? Ou idiotie ?

Nous arrivons aux escaliers, et au deuxième étage, je le laisse après un dernier sourire et un dernier au revoir. Je lui aurais bien laissé un numéro de téléphone, mais comme je le lui dis, je n’ai pas de portable. A quoi cela m’aurait-il servi auparavant ? Pour nous revoir, il nous faudra toquer à la porte l’un de l’autre. Cela amène de l’imprévu, de la surprise. N’est-ce pas plus drôle ainsi ?

Une fois dans ma chambre, je m’allonge dans mon lit, ferme les yeux, me repasse la soirée dans mon esprit. Je souris, me sens étrangement apaisée.