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Chante-moi l'histoire d'une fille d'autrefois [ Asb ]
##   Lun 5 Déc 2016 - 20:11
Paulina Ivanova

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Une balle de tennis me passe sous le nez. Je sursaute, lâchant un petit cri de surprise, avant d'apercevoir les auteurs du crime. Deux garçons s'amusent à se lancer une balle pour s'amuser, criant bruyamment au passage et manquant d'assommer quelques personnes. Je fronce les sourcils. Je suis au courant que c'est une salle commune, tout le monde peut y venir mais je ne pensais pas que personne ne réagirait à la présence de ces deux énergumènes. La plupart, comme moi, sont en train de lire, ou de s'entraîner avec ce qui ressemble aux pouvoirs dont Akihiko m'a parlé. Je regarde une fille faire léviter une lampe, un air extrêmement concentré sur le visage. Un léger sourire s'épanouit sur mes lèvres et je l'encourage mentalement, elle semble y mettre du cœur et j'espère qu'elle va parvenir à faire ce qu'elle veut, quoique ce soit. Paf! Un grand bruit retentit alors. La balle des deux imbéciles a échappé à l'un d'entre eux et s'est fracassée contre la lampe de la fille. Celle-ci n'a alors plus rien de mignon et se change en une véritable furie, leur criant d'aller jouer ailleurs, les pourchassant avec les restes de sa lampe, toujours dans ses mains. Ils s'en vont en courant, sans demander leur reste.

    Un sourire amusée étire ma bouche et je pouffe même légèrement. Il ne faut jamais se fier aux apparences comme quoi. Mon regard est alors attiré par la fenêtre. Il pleut aujourd'hui, et il ne fait pas chaud. Je n'ai pas fait beaucoup d'efforts pour m'habiller d'ailleurs puisque je porte un simple leggings en tissu de sport avec un gros pull blanc, les cheveux lâchés en désordre par dessus, mais au moins, je n'ai pas froid. J'observe la pluie qui tape contre les carreaux, les gouttes coulant le long du verre. Des images me viennent alors en tête, des couleurs aussi en mouvements, suivant la chute de la pluie. Je regrette de ne pas avoir de quoi dessiner avec moi. Je me détache finalement du spectacle pour retourner sur mon livre. Les jambes repliées sous mon corps, je suis dans ma position favorite de lecture, surtout que pour une fois, je n'ai pas à me torturer l'esprit avec des mots compliqués. J'ai choisi une nouvelle en arabe, courte et simple, un sorte de conte pour les petits que je comprends très bien du coup. Mon petit dictionnaire gît à côté, on ne sait jamais.

- Cela ressemble un peu aux Milles et Une Nuits...

  Je ne me rends pas compte immédiatement que je parle toute seule, comme cela m'arrive parfois lorsque je suis très concentrée sur quelque chose. Je remarque seulement que deux personnes ont levés les yeux vers moi. Je leur adresse un signe d'excuse et replonge la tête dans mon livre intitulé ' La petite fille du palais d'Al-Djem"


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##   Jeu 8 Déc 2016 - 12:35
Asbjorn Andreassen

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C’est plus dur que ce que tu croyais, n’est-ce pas Asbjorn ? Tu prends sur toi. Tu supportes. Mais putain, t’en baves. T’avais zappé à quel point ça faisait mal, d’être confronté à la douleur des gens. C’est ironique d’ailleurs, pas vrai ? T’es tombé dans la drogue parce que tu ne supportais plus de voir les mêmes visages abimés par la douleur, déformés par la souffrance. Tu ne pouvais plus rester impuissant face aux fauves en cage qu’étaient les prisonniers. Et pour t’aider, on t’a emmené dans le lieu où les gens les plus brisés sont rassemblés. Et tous les jours, tu les vois. Sauf qu’aujourd’hui, tu n’as pas la même échappatoire qu’à l’époque.

« Et ça me rend encore plus malade que la désintox finalement… »

Tu erres plus que tu ne marches, planqué au fond de ta capuche, perdu dans ta veste trop grande. T’essaies de te concentrer sur les gens que tu as rencontré. Mais finalement, la plupart de ces rencontres te paraissent emplies de douleur. Oh, tu étais heureux au moment même. Mais à bien y réfléchir, ce que tu revois, c’est Tahia en poupée brisée, c’est Ys en garçon désabusé, c’est Prétextat et ses yeux blancs, dépourvus de toute vue… Il y a bien Nicky au milieu. Nicky… Lui, il t’a fait sourire. Il t’a fait chanter. Il t’a fait danser. Ça te met un peu de baume au cœur quand même. M’enfin, tu sais que s’il est là, ce n’est pas pour rien. Et ça te bouffe.

Mais tu souris. Tu souris quand tu traverses les couloirs. Tu souris quand tu entre dans la salle commune. Tu t’émerveilles face à une fille qui fait léviter une lampe. Et tu élargis tes lèvres lorsque tu vois que cette petite fascination est partagée par une rouquine face à toi, installée dans un canapé. Tu vois, Asb, il n’y a pas que du mal !

« Oui, mais si elle est ici, c’est qu’elle a beaucoup trop souffert. »


Et soudain, la lampe se brise. Deux garçons qui s’amusaient à s’envoyer une balle ont apparemment raté leur coup. Et ils sont tombés sur la mauvaise personne. La fille se transforme en furie prête à les attaquer et le trio disparaît, ne laissant derrière eux que des cris enragés ou apeurés selon la personne. Ton regard retourne sur la rouquine. Elle pouffe. Tu glousses aussi un peu de ton côté. Mais son air change. Elle ne rit plus. Elle regarde par la fenêtre. La pluie la rendrait mélancolique ?

« Elle a souffert… Trop souffert… »

T’as besoin de lui redonner le sourire. Tu sais pas vraiment pourquoi, mais t’en as besoin. Peut-être plus pour de ton côté parvenir à être à nouveau le Asbjorn imbécile heureux que tu aimes tant être – ou faire croire que tu es. La rouquine replonge dans sa lecture et tu t’approches d’elle. Elle parle seule, ça t’amuse.

Tu arrives par derrière et glisses ta tête à côté de la sienne sans prévenir avant de froncer les sourcils en balayant les lignes écrites de tes yeux ambres. Les lettres tracées ne font aucun doute : la rouquine lit de l’arabe. Le dictionnaire posé à côté d’elle le confirme. Mais tu décides de passer par un autre angle d’attaque et prends ton ton le plus sérieux :

- Tu sais, se moquer du malheur des gens c’est mal. Aussi bien, les deux zigotos sont actuellement étalés par terre chacun avec un morceau de lampe dans la tête !


Un petit rire t’échappe. Tu sais tellement pas être sérieux Asb, c’en est déprimant je t’assure. M’enfin, au moins la pauvre inconnue que tu assailles saura que tu plaisantes !


Chante-moi l'histoire d'une fille d'autrefois [ Asb ] SignaB

##   Jeu 8 Déc 2016 - 17:44
Paulina Ivanova

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        Je fronce les sourcils lorsque mes yeux passent sur une phrase particulièrement ardue. Normalement, dans ce genre de nouvelles, les constructions sont bien plus simples mais là, malgré ma compréhension globale, je ne saisis pas les détails du texte. Ainsi concentrée, je ne remarque pas tout de suite que quelqu'un s'est approché , au point de lire par dessus mon épaule. Puis mon intuition me pousse à tourner la tête, vous savez, comme lorsque une personne vous regarde fixement et que vous parvenez à le ressentir. A ce moment, je remarque le visage d'un garçon très près, penché au dessus de moi. Je pousse un cri de surprise et saute à l'opposé du fauteuil dans le but de m'éloigner le plus possible, laissant choir mon dictionnaire. Je pose une main sur mon cœur, emballé par la peur que l'inconnu m'a causée.  Je le dévisage alors sans aménité, comme si je faisais face à un de ses fous du centre où j'étais enfermé.

-Ne refaites jamais ça!


        Je m'exprime d'un ton involontairement sec. Je suis encore sur le coup de la surprise. Je souffle un bon coup et parvient tant bien que mal à apaiser ma respiration. Je détaille alors le garçon qui me fait face. Il est plutôt grand, bien que je ne lui donne pas plus que mon âge. Il semble presque se noyer dans sa veste trop grande et son attitude me fait dire qu'il est plutôt content de sa plaisanterie. Quelques détails me sautent aux yeux : ses cernes, son visage émacié, sa peau très blanche... La colère fait place à la curiosité, bien que je garde une distance raisonnable avec l'individu. J'écarquille les yeux à ses paroles, jetant aussitôt un coup d'oeil vers la porte, me levant à moitié de mon fauteuil.

-Mais enfin il faut appeler les secours, plutôt que de... Qu'est-ce qui vous fait rire ?

        Je le contemple à nouveau comme je le ferais avec un quelqu'un de perturbé. Je comprends alors que ce n'était qu'une blague. Je lâche un petit "Humpf" sec, et me rassois, sans le quitter des yeux. Décidément, ce jeune homme est bien étrange.

- Ce n'est pas drôle...

             Je ne sais pas quoi ajouter de plus. Je n'ai plus l'habitude des longs discours. Avant je lui aurais dit ce que je pensais vraiment, lui déconseillant de recommencer car, effectivement, ce n'était pas drôle. Et s'il y avait vraiment eu un blessé ? Pourtant, je suis sure qu'il ne pensait pas à mal. Il n'a pas l'air d'un mauvais garçon, juste un peu inconscient peut-être, avec un humour bien à lui comme il aurait dit. Cette pensée, en même temps qu'elle serre mon cœur, me tire un très fin sourire. Il n'aurait jamais fait de plaisanteries comme ça lui non plus, mais il n'aurait peut-être pas réagi aussi excessivement non plus. Je prends la peine de me pencher pour ramasser mon dictionnaire que je pose sur mes genoux avec mon livre, à présent refermé.

-Excusez-moi, je ne voulais pas paraître méchante.

        C'est important de reconnaître ses erreurs. Maman et papa l'ont déjà assez répétés, les médecins aussi.


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##   Jeu 8 Déc 2016 - 22:38
Asbjorn Andreassen

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T’as fait peur à la rouquine. La pauvre, il fallait s’y attendre en même temps. Elle saute littéralement pour changer de place, et tu l’aiderais bien à ramasser son dictionnaire mais tu es trop occupé à te faire enguirlander. En effet, la jeune fille au visage légèrement émacié te dévisage et son ton est une claque – bien méritée, reconnais-le.

Elle te vouvoie, et cela te surprend plus que sa froideur. Il te semble que vous avez le même âge et puis surtout… « On est tous dans le même bateau ici, nan ? Pourquoi s’encombrer de politesses exagérées ? ».

Et soudain elle panique. Merde ! elle te prend au sérieux. Alors là, ça te tire un sourire étonné. C’est bien la première fois qu’on croit à une de tes vannes ! Oumph… elle a pas particulièrement apprécié, la rouquine. Première et dernière fois alors ?

Tu hausses doucement des épaules. Toi, tu trouves cela drôle. Qu’elle n’aime pas, tu veux bien l’accepter. Elle s’excuse, et là tu lèves les yeux au ciel.

Pof, tu chois à ses côtés et poses tes doux yeux sur son visage aux traits tirés. Tu laisses aller ta tête en arrière avant de prendre la parole.

- Je promets de pas le refaire si… hum… Ouais voilà ! si tu arrêtes de me vouvoyer. C’est gênant tu sais. Par contre, si tu veux que je te vouvoie, tu m’le dis et je me plierai à ta volonté juste pour me faire pardonner !

Tu lui adresses ton habituel clin d’œil taquin avant de te redresser d’un coup pour t’assoir en tailleur en te tournant vers la rouquine, l’une de tes épaules appuyée de cette manière contre le dossier du canapé. Tu tends solennellement ta main.

- J’m’appelle Asbjorn ! Enchanté ! Et désolé j’voulais pas t’importuner avec mes blagues. J’comprends que ça te fasse pas forcément rire.

Tu ponctues ton excuse d’un petit rire avant de lui offrir ton sourire de travers.

- Et t’as pas eu l’air méchante t’en fais pas. J’ai à peine eu peur.

Tu t’arrêtes soudain et regardes à droite à gauche avec un air inquiet avant de légèrement te pencher sur la jeune fille et de reprendre dans un murmure mystérieux.

- Enfin, le répète pas mais en vrai, tu m’as carrément fait flipper. Sauf que, tu sais, les mecs ça doit pas avoir peur des filles et tout ça tu vois…


T’arrêtes de dire des conneries des fois ? Nan, jamais. Et en plus ça te fait marrer. T’es toujours dans le second degré. J’espère pour toi qu’elle va le comprendre, miss Rouquine, parce que sinon t’es mal barré pour t’en sortir. D’ailleurs, qu’est-ce que tu dis comme conneries aujourd’hui ! C’est pour contrer ton cœur serré ? Tes nerfs tendus ? Ta nausée chronique ? Peut-être un peu oui. C’est ta manière à toi de te forcer à être heureux.


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##   Ven 9 Déc 2016 - 19:43
Paulina Ivanova

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    Encore méfiante, je me replie instinctivement lorsqu'il se laisse tomber près de moi sur le fauteuil. Je ne dis rien en revanche, estimant m'être suffisamment fait remarquer comme ça, bien qu'il semble tout faire pour me essayer de me faire parler. Je lui lance un regard perdu, ne comprenant pourquoi il se rapproche ainsi : est-ce qu'il attend quelque chose de moi ? Il veut me demander un service, bien que l'on ne se connaisse pas ? Apparemment pas, il veut juste discuter. Je me détends légèrement, restant malgré tout sur mes gardes. On ne sait jamais.

         Je retiens un hoquet de surprise lorsqu'il essaie de négocier, ne plus le refaire si je le tutoie. Je fronce un peu les sourcils. Il se comporte un peu comme un sale gamin, du style "je ne ferais ça que si tu fais ça". Je ne suis pas particulièrement une adepte de ce système mais je n'en fais pas la remarque car je vois que, au fond, ce n'est qu'une tentative d'humour, sûrement pour me dérider. Mais il devrait faire attention car je suis habitué à tout prendre au premier degrés, ce qui avouons-le est un comble pour une étudiante en littérature.


-D'accord, j'accepte de vous..., commençais-je, avant de laisser un petit sourire étirer mes lèvres, de te tutoyer.

        Je secoue alors la tête pour répondre à sa propre question. Bien sur qu'il n'est pas obligé de me vouvoyer, ce n'était qu'une marque de politesse, rien de plus. J'avais pris l'habitude de vouvoyer toutes les personnes que je ne connaissais et que je rencontrais pour la première fois. Lui, en revanche, semble parfaitement dans son élément, très à l'aise. Sa posture, son clin d'oeil, la manière dont il m'aborde et me parle, tout clame que je ne le stresse pas la moins du monde. Mais pour moi, qui ai été éloigné de la compagnie de personnes normales pendant longtemps, il me faut du temps pour prendre mes marques, surtout dans un nouveau lieu.

     Je regarde un instant la main qu'il me tend, tout en se présentant. Je pince mes lèvres, mordillant discrètement ma lèvre inférieure. Les contacts non plus je n'y étais plus habituée, pourtant tôt ou tard, il faudra que je m'y réhabitue. Je tends alors la mienne et la serre de façon un peu molle à mon goût, manquant singulièrement d'assurance. Je lui adresse un sourire gêné avant de me présenter à mon tour.


-Paulina. Il n'y a pas de mal, ajoutais-je

        Il enchaîne à nouveau sur le fait qu'il n'a pas eu peur de moi une seconde, je hoche la tête avec entendement. Ce n'était pas le but de lui faire peur, je ne pense pas d'ailleurs avoir une apparence si effrayante que ça; de toute façon, c'est lui qui ai venu me voir. Il se penche alors vers moi, comme s'il voulait me faire une confidence, pour me dire qu'en réalité il avait bien au peur mais qu'il n'osait pas l'admettre par... ego masculin il semblerait, frustration masculine je dirai même. Je le contemple un instant, interdite, puis je pouffe légèrement, me détendant un peu plus.

-Tu es vraiment du genre blagueur.

         C'est une constatation. D'un autre côté, je ne vois pas comment je pourrais prendre ce qu'il me dit au sérieux, quoique cela pourrait être vrai, si l'on prenait le temps de se pencher dessus et de faire des études sérieuses.

-Mais tu as sûrement raison d'avoir peur des filles, toutes ne sont pas aussi calme que ça.

         Je désigne d'un regard la porte par laquelle la furie de tout à l'heure avait pourchassé les garçons. Ce n'était pas mon genre ne revanche, de rentrer dans une colère furieuse ainsi. Peut-être lorsque j'étais jeune oui, mais depuis j'ai grandi, et mes colères restent froides, très calmes, ce qui l'effrayait souvent je me souviens, ce pourquoi la phrase de Asbjorn m'a fait pouffer. Il m'a rappelé ce souvenir.


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##   Jeu 15 Déc 2016 - 23:10
Asbjorn Andreassen

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La pauvre demoiselle te regarderait presque avec détresse. T’es dur à suivre de temps en temps, tu sais… Et soudain, ses sourcils se froncent. Sale gosse que t’es, Asb, tu ne la connais pas encore et déjà tu l’embêtes trop. Et pourtant, elle joue le jeu. Et sourit ! « Un souriiire ! ». Parce que quand même, t’aimes bien faire sourire les autres, faut le reconnaitre. Tu vis même essentiellement pour cela…

Elle accepte de te tutoyer et te fait comprendre que tu n’as pas besoin de ton côté de la vouvoyer. C’est plutôt pas mal, tu aurais eu du mal à t’y faire.

Son regard se pose un instant sur ta main tendue. Et de deux personnes que tu déconcertes en voulant leur serrer la main, deux ! Tu soupires intérieurement mais ne montres rien du petit pincement au cœur que cela t’apporte, toi qui es si tactile. Néanmoins, la jeune fille finit par glisser la paume de sa main dans la tienne. Elle ne serre pas fort. Manque d’assurance. Tu t’en aperçois bien vite. Et son sourire gêné achève de te le confirmer. Ok. Tu te fixes l’objectif de ta journée : réussir à mettre à l’aise la demoiselle – Paulina donc – et lui tirer un sourire rayonnant. Chacun sa technique pour ne pas souffrir de la désintoxication, d’accord ?

- Enchanté Paulina !

T’as un peu peur d’être ensuite allé trop loin en te rapprochant ainsi d’elle mais… ELLE POUFFE. Ah, ton objectif risque d’être atteint trop facilement. Il va te falloir t’en fixer un autre. Tu vas chercher, mais d’abord, continuer de faire sourire la demoiselle. Celle-ci te dit que tu es du genre blagueur. « En effet… ». Elle te dit ensuite que tu as raison d’avoir peur des filles et désigne la porte par laquelle le trio s’est enfui un peu plus tôt. Ton rire soulève ta poitrine.

- Oui en effet je ferais mieux de me méfier !

Tu regardes alors autour de toi d’un air agité. T’es vraiment intenable aujourd’hui, Asbjorn. C’est un de ces jours où le manque se fait plus ressentir que d’habitude, apparemment. Chacun de tes muscles est tendu. Ton ventre te fait un mal de chien. Ton sourire est un peu plus crispé. T’as encore plus envie que d’habitude de disparaître dans ta veste. Mais t’oublies pas Paulina, alors tu reposes tes yeux ambrés sur son joli visage. T’as soudain une idée. Néanmoins, t’es pas certain que la demoiselle suive.

- Dis-moi ! T’aimes bien marcher sous la pluie ? J’trouve ça super personnellement ! Tu sais c’est tout frais et… j’sais pas c’est super agréable, non ? Comme ça on pourrait se balader et tu pourrais me parler de…


Je me penche sur le livre qu’elle lisait avant que je ne l’interrompe, mais le titre est en arabe et je ne peux le déchiffrer.

- … cet ouvrage, peu importe quel en est le nom…

Je redresse la tête, un large sourire étirant mes lèvres.

- Et comme ça j’trouverai le moyen de te prouver que je suis pas juste un taré qui saute sur les gens qu’il ne connait pas sans raison logique !

Parce que là quand même, la pauvre bichette, ce que tu fais ça ressemble un peu à une mauvaise tentative de drague, il te faut le reconnaitre. M’enfin, t’as surtout besoin de sortir, de te calmer un peu. De te « laver » sous la pluie qui s’abat sur Terrae aujourd’hui.



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##   Dim 18 Déc 2016 - 18:11
Paulina Ivanova

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    Me voir sourire semble lui faire plaisir, et je remarque ses lèvres s'étirer naturellement elles aussi pour faire écho aux miennes. J'avais remarqué au début de notre rencontre que c'était un garçon très excité, un peu excentrique sur les bords. J'admire en vrai sa capacité à s'extasier ainsi de ce qu'il a sous les yeux, même si ce n'est que moi. Me parler lui plait, ça le distrait, il aime vraiment ça, je peux le dire en regardant dans ses yeux et faisant attention à ses manières, ses petits gestes qui démontrent qu'il fait attention à mes sentiments. C'est curieux cette volonté de vouloir à tout prix bien faire, de ne pas me déplaire. Curieux... et attendrissant aussi. J'admets qu'il m'a fait peur au début, il semblait si imprévisible, et je ne m'attendais vraiment pas à ce qu'il m'approche aussi près. Peut-être pourrais-je lui donner une chance et baisser ma garde à présent... Il semble tout faire pour en tous cas.

    Je le vois rire. Lui non plus ne me prend pas au sérieux, sauf que lui n'a pas envisagé une seconde que je puisse dire vrai contrairement à moi. Il est beaucoup moins crédule. Mais c'était difficile de ne pas voir la plaisanterie dans ma phrase. Il a bien compris de toute manière, je peux le dire, que je n'étais pas ainsi. Quoiqu'il ne me connait pas, je pourrais le surprendre. Ses yeux d'ambre se posent soudain sur moi. Je n'y avais pas fais attention auparavant, mais ses yeux étaient vraiment clairs. Je l'observe avec curiosité. Je le trouve un peu crispé malgré ses plaisanteries, mais je n'en dis rien. Je n'ose rien dire, je ne le connais pas, je ne veux pas m'impliquer ou risquer quoique ce soit, pas pour l'instant. Je sursaute un peu en entendant sa proposition.

-Et bien... en vérité, je n'aime pas trop la pluie. Je trouve ça beau, mais je n'aime pas être dessous, précisais-je.

    Je baisse le visage à ce moment-là, contemplant mon pantalon gris. L'idée d'aller dehors me tente, enfin de façon normale, car j'apprécie aussi d'être installé au chaud ici, avec mon livre. Mais je ne peux décemment pas continué alors qu'il est avec moi, ce serait malpoli et ça lui ferait comprendre que je ne veux pas de lui, ce qui n'est pas vrai non plus. Je commence à m'habituer à sa personnalité, à la cerner un peu alors je suis bien moins mal à l'aise que tout à l'heure. Je lève les yeux vers la fenêtre, remarquant que la pluie tombe toujours, puis me tourne de nouveau vers lui. Son idée l'enchante apparemment . Un air surpris se peint alors sur mon visage quand il parle de mon livre, se changeant vite en amusement lorsqu'il essaie de lire le titre.


- Al-amira fi al-qasri El-Djemi, ou La princesse du palais d'El-Djem si vous... tu préfères, répondis-je machinalement.

    Je ne m'attendais pas vraiment à ce qu'il s'intéresse à mon livre, surtout qu'il est écrit en arabe, ce qui a tendance à décourager plus d'une personne. Je crois qu'il veut vraiment faire cette petite promenade, quitte à s'intéresser à mon livre, pour en savoir plus sur moi, que l'on se connaisse davantage. Je tourne encore mon regard vers la fenêtre, j'hésite sur la conduite à suivre. Je pousse un léger soupir puis hoche la tête, avant de me lever, mon livre et mon dictionnaire en main.


-Est-ce que l'on peut passer par le dortoir avant ? Je voudrais poser mes livres et prendre un parapluie.

    Je m'adresse à lui sur un ton calme et doux, pour ne pas qu'il imagine m'avoir forcer la main, et qu'il culpabilise. C'est la dernière chose que je souhaite. Je me dis qu'un peu d'air frais ne peut pas me faire du mal. Je ne suis pas beaucoup sortie depuis mon arrivée, alors autant en profiter. J'attends qu'il se lève pour le suivre timidement mais sûrement, il est vraiment plus grand que moi maintenant que je le vois debout, j'ai l'impression que son ombre me couvre. Ce n'est pourtant pas désagréable. Je marche dans ses pas tranquillement, puis, ne voulant pas le laisser tout le temps rompre le silence, je prends sur moi d'entamer la conversation.

-... Tu... es ici depuis longtemps ?

    Je lui jette un rapide coup d'oeil avant de les détourner pour regarder devant moi.


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##   Sam 14 Jan 2017 - 14:35
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La rouquine n’aime pas la pluie. Changement d’objectif : lui faire aimer ? Peut-être. T’en sais rien, tu te lances juste, et avec un grand sourire lui réponds :

- Peut-être que je vais parvenir à te montrer qu’elle aussi mérite d’être appréciée à sa juste valeur, même lorsque l’on est dessous – et même, encore plus lorsque l’on est dessous !

Mais la demoiselle hésite encore. Et toi, t’es de plus en plus en manque. Pas de cigarette, tes jambes qui s’engourdissent à cause de ton manque de mouvements. Un tic nerveux tend soudain tes muscles une fraction de seconde, faisant se relever le coin de tes lèvres. Rapidement. Fugacement. Imperceptible. Qui plus est, Paulina avait les yeux posés sur la fenêtre et n’a rien dû remarquer, du moins tu l’espères.

Heureusement vous partez sur le sujet du livre, dont tu apprends le titre.

- C’est un joli nom.

Un petit sourire taquin apparaît sur ton visage alors que la jeune fille manque de te vouvoyer et se rattrape rapidement. Tu le trouves drôle, sans qu’elle le veuille vraiment tu penses. Et finalement, après un soupir, elle accepte d’aller se balader. Néanmoins, malgré le ton doux, calme – travaillé ? – utilisé ensuite pour sa demande de passer par le dortoir, tu hésites un peu. Tu crains qu’elle ne se force, qu’elle ne veuille pas réellement mais craigne de t’offenser. Tu n’en dis pourtant pour le moment rien.

- Bien sûr qu’on peut y passer !

Tu vois à son air timide qu’elle ne partira pas la première et te lèves avec un petit sourire se voulant rassurant. Lorsqu’elle se met à son tour debout, tu t’aperçois qu’à tes côtés, elle parait - malgré sa taille probablement dans la moyenne - petite. Tu te fais soudain la réflexion qu’elle ressemble à un petit renardeau sauvage que tu tentes d’apprivoiser, et cela te tire un léger rire que tu ne peux retenir.

Vous vous lancez dans le couloir silencieusement. Tu n’aimes pas les silences. Tu détestes ça. Alors tu t’apprêtes à combler quand Paulina te devance en te demandant combien de temps cela fait que tu es à Terrae.

- Mmh… Un peu plus de deux mois ? hésites-tu. Probablement ça, oui…

Tu lui jettes aussi un regard en sentant son coup d’œil furtif mais ses yeux ont déjà retrouvé le couloir. « Oui, c’est ça… Un petit animal sauvage. ».

- Et toi ?

Si elle est aux dortoirs, tu comprends bien que cela ne fait pas très longtemps. T’es content d’ailleurs d’enfin rencontrer un novice, comme toi. Quelqu’un qui découvrira aussi ses pouvoirs un jour et qui n’est pas encore totalement habitué à l’institut. Vous arrivez d’ailleurs au lieu-dit et Paulina va poser ses livres et chercher son parapluie. Tu l’attends en dehors, appuyé contre le mur du couloir. Quand elle sort, tu penches légèrement la tête sur le côté et poses ton regard un peu plus longtemps qu’il est normal sur son visage, les sourcils à peine froncés.

- T’es sûr de vouloir sortir ? Je veux pas que tu te forces, hein.

Déjà, marcher t’as fait un peu de bien. Tes mains tremblotent toujours, mais les autres tics nerveux se sont calmés. Pourtant, cela ne t’empêche pas d’avoir envie de sentir la pluie te tomber dessus, même si en compagnie de la jeune fille, tes cheveux resteront secs puisque tu n’enlèveras pas ta capuche. Tant pis, tu attendras un autre jour pour te laisser tremper ainsi.


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##   Mar 7 Mar 2017 - 18:32
Paulina Ivanova

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    Je sors du dortoir pour le voir appuyé contre le mur. Je lui jette un regard en coin, lui montrant mon parapluie pour lui dire que j'étais prête, et je remarque enfin quelques petites choses sur lui. Je n'y avais pas vraiment fait attention jusque là car ce n'était pas dans ma nature d'observer les gens, mais lorsqu'il passe devant moi, je remarque un air soucieux sur son visage. En tous cas, il ne semble pas tranquille, limite fiévreux. Je ne pose cependant aucune question et me contente de le suivre dehors, silencieusement; du moins jusqu'à ce qu'il me pose de nouvelles questions.

-Je suis arrivée il y a quelques jours environ. C'est difficile de s’accoutumer à cet endroit en si peu de temps... Même si l'atmosphère est plaisante.

    Il se dégageait une aura d'ancienneté, de secret qui entourait tout le bâtiment. J'aime cette sensation, sûrement la chercheuse en moi qui réagit. Dans tous les cas, il  y a quelque chose dans cet institut qui pousse à la curiosité, et je serai curieuse de voir combien de mystère sont enterrés dans ses fondations. Lui était ici depuis deux mois, je parle d'Asbjorn évidemment, mais pour autant que j'en vois, je ne l'imaginais en chercheur invétéré en quête de connaissance. Quoique... Je peux tout aussi bien me tromper.

-Que faisais-tu avant d'arriver ici ?

    C'était une question personnelle certes mais je n'avais pas l'habitude de tourner autour du pot. Je ne cherche aucunement à avoir des informations sur lui mais sa personnalité m'intrigue, autant que celle d'Akihiko, car elles sont différentes de la mienne. Plus extravertie, plus... rayonnante. L'hôpital m'avait retiré les rayons qui faisaient que j'aurais pu leur ressembler, alors je me demande. Je m'interroge sur ce qui les motive.
Je réalise au même moment que j'ai éludé sa question alors, tout en marchant, et essayant de mettre de côté mon aversion pour la pluie en voyant que l'on se rapprochait de dehors, je lui répondis enfin:

- Ne t'en fais pas pour moi. Je suis une grande fille, dis-je d'un ton neutre.

    Quelques secondes plus tard, j'ouvrais mon parapluie et pénétré dans la cour. Déjà des flaques se formaient sur le sol pierreux, que j'évitais soigneusement, n'étant pas chaussée pour. A l'abri, bercée par le bruit régulier des gouttes tapant contre le tissu de mon parapluie, j'observais ce déluge aquatique noyer l'institut qui m'hébergeait. Intéressant spectacle.

Hrp: Sorry du retard!


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Dernière édition par Paulina Ivanova le Lun 20 Mar 2017 - 20:25, édité 1 fois
##   Dim 19 Mar 2017 - 11:07
Asbjorn Andreassen

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La jeune fille te montre son parapluie, signant par ce geste le départ. Tu hoches de la tête et te lances en direction de la sortie, Paulina sur tes talons. Celle-ci t’apprend qu’elle n’est là que depuis quelques jours. Tu poses sur elle un regard surpris :

- C’est vrai que ça fait vraiment pas longtemps ! T’as eu le temps de visiter un peu, quand même ? Et ouais, l’endroit est sympa !

Même s’il te tord de temps à autres les boyaux pour ce côté « rassemblement de gens vides », tu aimes bien être ici. Tu te dis que tu vas peut-être apprendre à t’y habituer. En tout cas, t’es loin de vouloir en partir, c’est certain.

Paulina te pose ensuite à son tour une question. T’es content d’ailleurs, parce que tu te dis que si elle ose, c’est qu’elle devient un peu moins timide avec toi. Et puis, tu t’en fous que ce soit un peu personnel. Tu lui souris et réponds sans te départir de ton enthousiasme :

- J’étais gardien de prison, mais ça a dérivé en SDF camé ! lâches-tu avec un petit rire.

Hmm. Peut-être qu’elle va un peu flipper, nan, à te voir te marrer comme ça pour un truc pas drôle du tout ? Allez, Asb, développe. T’es doué pour ça, normalement :

- J’ai mal supporté pas mal de choses alors j’ai fini par craquer. Mais ça va mieux, aujourd’hui !

Tu souris. Tu souris encore. Qui essaies-tu de convaincre, au fond ? Paulina, ou toi ?

Vous continuez de marcher, et la rouquine te dit de ne pas t’en faire, qu’elle est une grande fille. Tu ris intérieurement. Toi, t’en faire pour les autres ? Jamais voyons ! Tu sais juste pas faire autrement, c’est comme ça. Tu te contentes d’acquiescer pour montrer que tu as saisi, puis vous sortez.

Ton sourire s’agrandit encore un peu quand les premières gouttes tombent sur ta capuche, dans ton dos, viennent humidifier tes vêtements, s’insinuer avec fraîcheur jusqu’à ta peau. Tu fermes un instant les yeux avant de les rouvrir et sortir une cigarette de ton paquet. Tu l’allumes avec difficulté, la pluie mouillant le petit bâton de tabac, mais finis par y parvenir et peux enfin tirer ces taffes qui apaiseront tes tremblements.

Vous faites quelques pas et tu remarques que Paulina est minutieuse, précautionneuse sous la pluie, prenant garde à ne pas abimer ses chaussures, à ne pas être mouillée.

- T’aimes pas beaucoup la pluie, je me trompe ?


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##   Mar 21 Mar 2017 - 18:48
Paulina Ivanova

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    Bien à l'abri sous mon parapluie, j'observe la pluie tomber à verse, tel une chute d'aiguilles argentées. J'aime peindre la pluie, j'aime ce qu'elle représente et j'aime le rideau gris dont elle couvre la nature, comme si elle révélait les couleurs cachées par le soleil trop éblouissant. Mais être dessous... C'est différent. On ne ressent que le froid et la bruine qui mouille petit à petit votre corps sans que vous vous en rendiez compte. La pluie est belle à observer, non à expérimenter à mes yeux. Sous mon parapluie en revanche, je me sens à l'aise. J'observe même les flaques se former ici et là avec un soupçon d'amusement. J'ai l'impression de retomber en enfance. Et cette odeur... l'odeur de la terre mouillée. J'inspire un grand coup, en m'en faire tourner la tête, avant de daigner répondre à Asbjorn.

-Le master qui m'a emmené ici m'a montré l'essentiel, mais il y a encore beaucoup de choses que je souhaite découvrir.

    L'extérieur de Terrae m'était encore inconnu, alors que l'intérieur même n'avait été que partiellement découvert. Je n'étais ici que depuis quelques jours et je suis donc loin d'avoir fait le tour de tout ce qui m'intéresse. La plupart des élèves ici suivent les cours de l'institut, ce qui leur donne un schéma à suivre, des lieux rituels qu'ils visitent régulièrement. J'apprécie la liberté que mon niveau et mon âge m'offrent. Je peux vaquer à mes occupations quand je le désire, et je suis libre de visiter ce qui me plait, sans avoir à répondre à un emploi du temps. Toutefois, il faut que cela change. Que je reprenne mes études, que je trouve un travail... Je ne pouvais pas décemment vivre de rien. Il fallait recommencer à nouveau depuis le début.

    J'observe son visage, ravi de se délecter des gouttes de pluie, tandis que son corps et ses gestes se détendent imperceptiblement. J'écoute sa rapide histoire sans l'interrompre, tout en marchant tranquillement pour rester à sa hauteur. Il semble avoir vécu quelques durs moments.


-Alors tout va bien, dis-je en l'entendant me dire que ça allait mieux aujourd'hui.

    Je suis une littéraire et une historienne dans l'âme, s'il y a une chose que je sais, c'est que chacun à sa propre histoire. Chaque personne fait partie d'un grand tout, comme rouage qui fait fonctionner une mécanique vieille comme le monde. Peut-être qu'un jour son histoire rejoindra l'Histoire, qu'en sais-je ? Il avait vécu et travaillé dans un milieu très différent du mien, il devait savoir plein de choses que j'ignore. Il avait fait l'expérience de la dure réalité du monde, il avait vu sous différents angles. C'est une personnalité intéressante.


-Tu ne m'as pas dit d'où tu viens. Je n'ai jamais entendu un nom comme le tien avant, remarquais-je, curieuse.

    Sa question précède la mienne, et je m'autorise un sourire en l'entendant mentionner mon aversion pour la pluie. A moitié cachée par mon parapluie, Je ne réponds pas immédiatement à sa question. Mon regard est attiré par un arbre dont les feuilles paraissent d'un vert lumineux sous les effets de la pluie. Le chatoiement que cela crée me donne envie de peindre, provoquant une multitude de possibilités dans mon esprit sous la forme d'un patchwork de couleurs et mouvements.

-La pluie est essentiellement créatrice pour moi. Elle façonne des traits, des couleurs, des impressions... En un mot comme en cent, elle crée de l'art. J'aime ce côté-là.

    Je me tourne alors vers lui, lâchent un rire léger pour finir de répondre à sa question.

-Mais je n'aime pas être dessous, je le reconnais. L'eau et moi n'avons jamais été de grandes amies.


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##   Ven 14 Avr 2017 - 22:40
Asbjorn Andreassen

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Tu acquiesces doucement lorsque la jeune fille te dit qu’il lui reste encore des choses à découvrir. Au fond, tu te demandes s’il est réellement possible d’un jour tout voir, tout savoir de Terrae. En fait, Terrae c’est un peu Poudlard, si tu y penses bien. Tu as l’impression que tu ne sauras jamais vraiment tout de l’endroit, ce qui lui donne une aura mystérieuse qui attise la curiosité pour un long moment… Si ce n’est toujours.

Alors tout va bien. Tu souris, de toutes tes dents, en entendant ces mots. Un petit rire satisfait t’échappe alors que tu tires une taffe de ta cigarette, heureux pour une fois que la personne face à toi accepte que le passé soit le passé, fasse qui tu es mais ne doive pas amener à la trop grande compassion, voire la pitié.

- Yep, c’est ça ! lâches-tu avec bonne humeur.

En revanche, comme la plupart des gens que tu rencontres depuis que tu n’es plus en Norvège, Paulina te demande d’où vient ton prénom, s’étonnant de ne jamais l’avoir entendu auparavant.

- Je viens de Norvège ! D’ailleurs les trois quarts des gens galèrent sur mon prénom, alors s’tu veux m’appeler Asb, hésite pas ! J’comprendrai ! Tu viens d’où toi ?

La rouquine te parle ensuite de la pluie comme d’une source de création. Ton cœur bat un peu plus fort. Tes yeux émerveillés se posent sur elle, un air radieux illuminant ton visage. Une personne voyant la nature, voyant en fait tout ce qui l’entoure, comme de l’art est rare. Tu en fais partie, et tu as appris à apprécier le partage de cette passion :

- Tu aimes l’art, Paulina ? Je comprends c’que tu veux dire. J’trouve la fraîcheur de la pluie apaisante, bien plus que les rayons du soleil, et c’est vrai que chacune des couleurs pourrait être prise pour en faire un tableau ! Tu trouves pas ? En tout cas, j’suis bien content que tu vois les choses comme ça. Et qu’tu détestes pas totalement la pluie aussi.

Tu tires une petite taffe et coules un regard sur la rouquine :

- T’es sûre que ça te dérange pas ? J’peux finir ma clope et on rentre s’tu préfères.

T’aimes pas sentir les gens se forcer. Tu souhaiterais du fond du cœur réussir à lui faire apprécier la pluie comme toi tu l’apprécies, mais si elle ne parait vraiment pas à l’aise tu ne peux l’obliger. Avec un sourire, tu reprends :

- Tu dois me parler de ton bouquin, et j’voudrais que tu le fasses dans les conditions qui te vont le mieux !


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##   Mar 20 Juin 2017 - 18:59
Paulina Ivanova

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    Mon regard semble perdu à l'horizon, revient pourtant de temps à autre sur le visage du garçon qui m'accompagne. Asbjorn... Ses traits, ravagés juste avant par une envie dévorante, paraissent plus détendus à présent. Je baisse la tête quelques secondes puis avance de quelques pas, tournant le manche du parapluie entre mes doigts, observant la pluie qui tombait à mes pieds, écoutant le son qu'elle produisait sur le tissu qui me protégeait.

-Je ne l'aurais jamais deviné, dis-je simplement en entendant qu'il venait de Norvège.

    Je connaissais le nom du pays, mais je ne m'y étais jamais rendu, et je n'avais jamais fait la connaissance de Norvégiens auparavant. Nos deux pays ne sont pourtant pas si éloignés. Dans mon esprit, chaque pays est proche des autres, que ce soit par la culture, la géographie, la littérature, l'histoire... Tous les pays se ressemblent car ils sont justement différents. La différence rapproche bien plus que les points communs à grande échelle. Les humains ne sont pas fait de la même sève.


- Je suis Estonienne.

    Son discours sur l'art de la pluie m'intéresse de prime abord, pourtant je n'entends pas la fin. Je suis plongé dans mes souvenirs, j'essaye de me rappeler ce qu'est l'art. Je n'avais touché un crayon ou un pinceau depuis longtemps, et curieusement, je n'en éprouvais pas l'envie. Je ne voulais plus peindre, ni dessiner. Je n'étais pas encore prête à me replonger dans les tourments de l'art. Pas encore..; Pas avant longtemps. Peut-être jamais.

-Je ne l'aimais pas tant que ça visiblement...

    Ma réponse laconique me tire un bref soupir. Je m'approche d'un arbre dont je tire la branche, allourdi par l'eau. Des milliers de gouttes tombent alors sur ma main, atteignent ma joue, le haut de mon manteau. Je la lâche enfin, et contemple ma main, ruisselante d'eau, me tournant de nouveau vers Asbjorn. Mes yeux se posent sur les siens.


-La pluie, comme l'eau, n'est qu'un reflet. L'art qu'elle dégage ne lui est pas entièrement propre, elle n'est pas belle en elle-même. Mais combinée avec divers éléments, des odeurs, des couleurs, des objets... Elle peut prendre forme. Faire un tableau, au final, c'est un peu comme contempler la pluie, dis-je de façon énigmatique.

    Il y avait longtemps que je n'avais plus parler peinture avec quelqu'un. Je secoue la tête doucement. La sensation me déplaisait, je n'avais plus envie d'en parler. J'espérais secrètement qu'il se dirige vers un autre sujet de conversation. Ce fut le cas.

    Je répondis à sa question d'un bref hochement de tête, signifiant que cela de me dérangeait pas. Pour l'instant. Il n'avait pas oublié que je devais lui parler de mon livre visiblement. S'y intéressait-il vraiment ou était-ce juste une façon de m'aborder pour faire la conversation ? Je pose à nouveau mon regard sur lui, comme si je l'analysais. Finalement, un petit sourire étire mes lèvres, avant de lui répondre.


-La petit-fille du palais d'El-djem... C'est une histoire terriblement complexe, pour les enfants au premier abord, mais je te laisserai en juger. 'Aisha est fille de sultan, elle est belle, jeune, jolie, elle a de nombreux amis toutefois elle n'est pas heureuse. Son existence se limite aux quatres murs de son palais, le palais décadent d'un royaume sur le point de mourir....

    Je marche alors vers un banc de pierre, dont une partie n'a pas été touché par la pluie, dû à l'arbre qui el protège. Je m'installe dessus, les jambes croisées, et pose mon menton sur la paume de ma main soutenue par mon genoux. Je jète un regard malicieux sur Asbjorn, rendu, par un léger sourire ironiques.

-Si tu veux connaître la suite, il te faudra lire le bouquin, dis-je, amusée.


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##   Ven 21 Juil 2017 - 11:12
Asbjorn Andreassen

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Tu fais un peu la moue intérieurement. Certes, tu acceptes les goûts de chacun, tu comprends la différence et elle ne te gêne pas… Mais un manque d’enthousiasme tel sur l’art ? Tu trouves cela dommage. Après tout, il y a tant de formes d’art… Comment ne pas en aimer au moins une ? Mais Paulina a employé le passé, peut-être était-il nostalgique ? Tout le monde a une histoire différente avec l’art. Tu ne connais pas la sienne, tu ne peux ainsi pas tout comprendre. Tu ne dis alors rien, gardant ton éternel sourire, cette naturelle extension de toi-même, et laisses Paulina continuer de parler.

Enfin, d’abord, tu la regardes. Tu admires ce petit bout de femme qui s’approche d’un arbre et fait intentionnellement tomber les gouttes amassées dans le feuillage sur elle. Tu contemples ce tableau parfait qu’elle forme. Dans le paysage aux couleurs rendues plus pâles par le manque de soleil, le roux de sa chevelure éclate, explose, saute aux yeux. Tu regrettes de ne pas avoir d’appareil photo, de ne pas pouvoir capturer la scène. Paulina se retourne vers toi et tu penches un peu la tête sur le côté, attentif à ses paroles.

Celles-ci te nouent étrangement la gorge. Elle… Oui, elle vient pour toi de blesser la beauté de la pluie. Lui retirer de son authenticité, de sa légitimité. Tu ne parviens pas à saisir pourquoi. Tu souris, mais tu ne comprends pas.

- Tout est le reflet de quelque chose. Tout est rendu beau par ce qu’il y a autour. Toute beauté est subjective, éphémère, dépendante d’autre chose. Ce n’est pas pour autant que rien n’est beau en soi-même. Ce n’est pas pour autant que la pluie n’a pas une beauté bien à elle. Elle a des mouvements qui sont les siens, une transparence qui est la sienne, une fraîcheur ou une chaleur qui lui appartient… Le paysage, le décor ne font que les faire ressortir un peu plus.

Tu tires une taffe de ta cigarette avant d’en écraser le mégot sous l’une de tes bottes. Tes mains s’enfoncent dans les poches de ta veste alors que vous lancez la discussion sur le livre de la demoiselle. Celle-ci te sourit, parait plus à l’aise avec ce sujet. L’histoire t’intéresse, te parait être un voyage par le simple résumé que t’en fait Paulina. D’ailleurs, celle-ci s’amuse et le coupe en plein suspens. Un rire bref t’échappe alors que tu la rejoins sur le banc, t’asseyant à ses côtés en prenant garde à ne pas empiéter sur son espace vital. La partie où tu t’installes est un peu humide, mais tu n’y prêtes guère attention.

- Alors il faudra que tu me prêtes le bouquin en question, Paulina ! tu souris. Si t’y vois pas d’inconvénient, bien sûr !


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##   Jeu 23 Nov 2017 - 15:24
Paulina Ivanova

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  Je laisse mes yeux s'absorber dans le gris du ciel, observant la façon dont la pluie quittent les nuages pour tomber à terre. J'ai toujours aimer faire ça... depuis ma fenêtre ou l'intérieur de mon appartement. C'est un des rares moments où regarder le ciel n'est pas douloureux, jusqu'à ce moment où la pluie cesse, où la lumière devient plus brillante qu'avant à cause de l'eau, au point de presque nous aveugler. Mais même lorsque le ciel nous fait mal à ce point, on ne parvient pas à s'en détourner, on réessaye encore puis on attend que tout s'apaise pour recommencer à nouveau.

  J'ai la sensation qu'il essaie de faire pareil avec moi en me parlant de la pluie. je l'écoute distraitement, les yeux toujours fixés sur les nuages. Je réponds à ses remarques par un petit "hum", songeant à ce qu'il venait de me dire. Je pouvais voir à travers ses yeux, je pouvais comprendre, mais son avis différait du mien. Ce qui est normal et heureux par ailleurs, ce serait triste si les gens pensaient toujours la même chose. Je baisse finalement mon regard sur lui, esquissant un léger sourire en coin.


-Tu te fais bon défenseur de la pluie, jugeais-je, un brin amusée. Pour moi ce n'est qu'une voleuse, qui tombe toujours au mauvais moment soit dit en passant.

  Il vient s'asseoir à côté de moi. Je le suis un instant des yeux avant de m'intéresser de nouveau à la nature grise autour de moi. On dirait presque un spectacle de chaos. C'est beau, suffisamment pour donner presque envie de repeindre. Je chasse aussitôt cette pensée de ma tête. Hors de question de retoucher un pinceau. Je me le suis jurée. Les choses sont bien mieux comme ça. Énervée contre moi-même je me relève quelques secondes après qu'il se soit assis. J'ai brusquement envie d'être seule. De ressasser mes souvenirs en paix. Je me tourne vers Asbjorn à qui je tournais le dos sans m'en rendre compte et lui lance un regard par dessus mon épaule.

-Je te le prêterai quand je l'aurai fini. Tu n'auras qu'à passer au dortoir quand tu le souhaites.

  Je remets mon parapluie en place et avance de quelques pas avant de me tourner de nouveau vers lui.

-Je préfères rentrer, seule. Je suis un peu fatiguée, je vais m'allonger. Bonne soirée, dis-je en inclinant légèrement la tête pour le saluer.

  Sur ces paroles, je détourne et me dirige d'un pas décidé vers le couloir qui mène aux dortoirs des filles. Je m'y retrouve assez vite. Une fois à l'intérieur, je jette mon parapluie près de mon lit, le laissant ouvert pour qu'il sèche, et m'allonge sur le lit, la tête appuyée sur une main.  De mon bras libre, je m'empare de la nouvelle arabe dont nous avons parlé et continue ma lecture. Je me sens immédiatement mieux. Je préfères la solitude.



HRP: Désolé pour le retard, vraiment T.T Je me permets de conclure du coup, vu le temps que ça traîne je pense que c'est mieux xD Dis-moi si tu préfères autrement surtout! (Désolé 'Lina est pas très sympa <3 )


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