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Lueurs sanglantes [/Piu ♥]
##   Ven 30 Déc 2016 - 14:57
Anonymous
Invité

Lueurs matinales, brumeuses, laiteuses… Ensanglantées. Un petit matin comme tous les autres, le soleil se profilant à peine à l’horizon. Les fleurs sont encore closes, la rosée recouvre les pétales fragiles à perte de vue, les premiers oiseaux se réveillent et entament leur premier chant du jour levant. Le calme tranquille de la prairie, le silence fragile de l’aube, les couleurs pastels de la faible lumière naissante apaiseraient n’importe quel courroux, et tranquilliserait toutes les peines. Sauf qu’un élément perturbe le tableau idyllique. Un intrus, une erreur, une faute de frapper entre les lignes de l’habitude. Un homme en sang, une tache rouge dans l’immaculé du potron-minet.

Fury titubait, se traînant au milieu des fleurs, dans un équilibre précaire causé par les coups violents qu’il avait reçu dans la tronche. La terre tanguait, le ciel quelque peu coloré par les premières chaleurs du jour s’y mêlait, pour sa plus grande incompréhension. Son œil gauche à moitié fermé était teinté du rubis d’un filet de sang aveuglant sa vision. Ses côtes étaient meurtries, mais il était totalement habitué à cette douleur perçante, bien que ce ne soit pas une fierté de l’admettre. Un sifflement omniprésent emplissait totalement son environnement, et l’empêchait de réfléchir correctement.

Il n’avait pas fermé l’œil de la nuit ayant eu besoin de se défouler en chassant ses proies en boîte de nuit. Il avait trouvé un jeune homme fort attrayant qui n’avait pas été insensible à ses charmes, et il avait pu profiter d’une bonne partie de la nuit… Mais cette nouvelle âme à manipuler s’était révélé très violente dans des cas de dénigrement homophobe de son entourage. Le groupe de connards qui avaient décidé de s’en prendre aux deux hommes avaient mal choisi leurs souffre-douleurs. La mêlée générale s’était terminée en bain de sang, et Fury avait mis au sol plusieurs des agresseurs, avant de s’en aller pour tenter de récupérer ses forces, laissant sa proie, qui ne l’intéressait plus tant que ça, aux poings du reste d’homophobes.

Seul son amour propre était réellement endommagé, le fait de n’avoir pas pu jouer comme il le souhaitait avec sa petite chose, fraichement dénichée. Il serra les dents. La stupidité ambiante de l’humanité lui donnait envie de vomir. Il tomba à genoux et regarda enfin autour de lui. Il ne savait pas ou son chemin l’avait mené, il avait marché sans réfléchir, n’en ayant pas vraiment la capacité totale momentanément. Il tenta de vraiment saisir les contours des objets non-encore-identifiés devant lui, et comprit au bout d’une bonne minute qu’il s’agissait de fleurs. Il bugua, puis commença à rire nerveusement, rire qui s’enfla en fou rire totalement incontrôlé et psychotique. Son corps torturé se convulsait au fur et à mesure qu’il laissait s’échapper ces sanglots de rire, les larmes coulant sur ses joues sans plus aucun contrôle. Il balança sa tête en arrière, le visage vers le ciel, sa nuque claquant dans un craquement sinistre, et il hurla enfin, à plein poumons. Enfin. Il hurla tout ce qu’il avait enfoui toute la journée dans ses tripes : sa haine. Il hurla à ne plus trouver d’air, à ne plus pouvoir respirer, comme s’il ne voulait plus jamais avoir à respirer de sa vie.

Il resta les yeux fixés sur les cieux tournant lentement au bleu. Plus rien n’était aussi pur qu’à l’aube autour de lui, les couleurs avaient pris leurs couleurs trop criardes pour ses yeux abimés par la vie nocturne, la lueur de l’astre brûlant s’était réchauffée, laissant le blanc immaculé aux oubliettes… Il laissa échapper une dernière larme rougie par le sang de ses blessures avant de s’écrouler au sol.
##   Sam 31 Déc 2016 - 12:44
Ipiu Raspberry

Personnage ~
► Âge : 11/07/1995
► Doubles-comptes ? : Afya et Charlie-Ange
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Ipiu Raspberry
Master Tonnerre Solaire
Messages : 3715
Date d'inscription : 11/07/2013
Age : 28
Emploi/loisirs : Euh... Ecrire ?
Humeur : Vous connaissez le syndrome de la cocotte minute ? Bah voilà. sous pression et prête à exploser !

Hey Piu ? Comment tu vas ? Piu, s’il te plait, réponds-moi. Piu ? La jeune femme froisse le papier de la lettre, elle est arrivée ce matin tôt, où hier tard. Elle est arrivée alors qu’elle avait décidé d’oublier. La courageuse a fui et elle regarde ce papier sans le voir. Elle se demande ce qu’elle doit en attendre… Elle se demande ce qu’elle préfèrerait. Un résultat positif ou négatif ? Quelles en seraient les répercussions sur sa vie ? Elle regarde la lettre, ces résultats auxquels elle ne voudrait pas être confronté. Elle a le choix elle le sait. Elle peut tout rejeter en bloc, elle peut fuir. Essayer.
Il ne la laissera pas faire. Au fond c’est cela qu’elle lui reproche, il la force à avancer plus que ce dont elle est capable. A changer alors qu’elle ne s’est pas encore trouvée. Il espère qu’elle trouvera la personne qu’elle cherchait. Cette petite fille qu’elle fut. Cette femme qu’elle aurait voulu être, mais peut-on chercher ce qui a été détruit ?
Elle regarde cette lettre et ce sont des vagues de dunes qu’elle voit. Son regard se perd dans les nuages de chaleur qui déforment l’horizon, elle contemple ses souvenirs avec conviction. La lettre ne sera pas ouverte, elle la pose sur son bureau, plus tard pense-t-elle.

Elle a besoin de sortir, de prendre l’air, elle a cette sensation nauséeuse des lendemains de cuite, alors qu’elle n’avait rien à fête hier, pas plus qu’aujourd’hui. L’air frais de l’aube lui fait du bien. Il la calme et l’emporte loin de cet océan de sable où elle a grandi. Les souvenirs reviennent goutte à goutte. Une odeur, une sensation. Rien n’est précis, les enfants ne gardent pas énormément de souvenirs précis, elle s’est chargé d’effacer ceux trop douloureux.
Elle est comme toute le monde ici, elle a ses casseroles. Elle roule lentement admirant le paysage aux couleurs sombres, l’aube ne s’est pas encore levée. L’hiver rend le jour paresseux.

Il n’y a pas de morale à son histoire, pas de fin son périple elle déambule au grès d’une envie, suivant tantôt le vent, tantôt la brume. Souvent l’envie. Elle avance dans le vent matinal qui fouette ses cheveux contre ses joues. Elle s’en fout, elle réfléchit autant qu’elle se fuit dans la contemplation de cette nature blanchie par le givre. Le moteur produit un doux chuintement qui se mêle à ceux plus discrets de l’aube.

Elle ne sait comment elle se retrouve là et qu’importe. Elle y est, son regard se retrouve attiré par un cris, mi homme, mi animal… Et pourtant la seule question qu’elle se pose est : comment les fleurs peuvent-elles survivre au givre hivernal… Elles semblent ne pas être atteintes du tout. Encore un coup des terres pense-t-elle non sans sourire. Elle lévite sur son fauteuil jusqu’à la forme étendue sur le sol. Des volutes blancs s’échappent de sa bouche lui apprenant que malgré les apparences il est encore vivant.
Elle réfléchit au moyen le plus facile de le réveiller. Il a une sale gueule et le champ de fleur n’est pas le lieu le plus approprié pour la recevoir. Une infirmerie peut-être ça serait plus cool… Elle fouille ses poches et n’y trouve rien, elle est partie sans rien d’autre que ses pensées. Alors elle parle, sa voix est sans doute la seule chose qu’elle arrive à projeter jusqu’à lui :

« Hey, j’sais que c’est classe de crever ici tu sais, mais ils laisseront pas tes tripes servir d’engrais... J'te jure un lit serait plus adapté. »

La classe la délicatesse, je me retrouve un peu. Bien quoi, ça me ressemble ! J'ai pas pensé à prendre mon portable, j'avais pas envie d'être joignable... Du coup faut que j'le motive à pas crever là quoi.


“- A qui la nuit fait-elle peur ?
- A ceux qui attendent le jour pour voir.”
― Pierre Bottero, Ellana
##   Sam 31 Déc 2016 - 17:32
Anonymous
Invité

Un rire rocailleux s’éleva de la masse informe qu’était Fury au sol, entremêlé de quintes de toux sanglantes. Il se redressa très lentement sur ses coudes, dans un craquement d’os sinistre, sentant tous ses muscles endoloris lutter contre la léthargie. Il tourna difficilement la tête vers la nouvelle personne venue et tenta de reconnaître une silhouette assise… Assise… ? Son cerveau embrumé ne comprenait pas.

« On peut pas crever en paix dans ce pays… ? marmonna-t-il plus ironiquement que véritablement énervé, tu as été mené ici par l’odeur du pitoyable, n’est-ce-pas ? Pour te rassurer, ou non, ceux qui m’ont mis dans cet état en sont ressortis encore pires que moi. »

Il ricana de nouveau, mêlant une sorte de fierté malsaine à une honte incommensurable de s’être laissé fait frapper à ce point. Il roula, non sans peine sur le côté pour se retrouver sur le dos, l’azur lui agressant instantanément les rétines.

« C’est vrai qu’un lit, genre juste ici, ce serait pas de refus. Ce serait un peu moins froid et humide, même si je me demande même comment je fais pour ressentir encore le froid après avoir passé la nuit dehors. »


Pourquoi disait-il tout ça ? Le choc sûrement. Il n’était pas du genre à déblatérer des conneries au premier venu, il était habitué à réfléchir à ses paroles, peser ses mots, en saisir leur impact. Il se faisait l’effet d’être un gamin, bien qu’il ne connaisse pas la véritable sensation, n’ayant jamais connu l’enfance ou la naïveté qui en découle. L’enfance était pour lui une sorte de convention, un état imaginé et impossible à reconnaître, désormais, pour lui. Ce n’était qu’une période vide, dénuée de sens, pour cet amnésique amoché.
Il tenta de relever quelque peu la tête, après que ses yeux se soient habitués à la lumière, afin de pouvoir enfin connaître le visage de son interlocutrice. Il vit alors une forme devenant petit à petit plus nette, d’une jeune femme en fauteuil roulant, le regardant d’un air dénué de toute expression. Qu’est ce qu’elle pouvait faire ici ? Cet endroit n’était pas vraiment le plus adéquat pour un fauteuil roulant, tenant compte des trous de la terre laissée à son libre-arbitre. Quoique… Des fleurs en hiver… ? Cette prairie était-elle bien normale… ?
##   Ven 20 Jan 2017 - 19:10
Ipiu Raspberry

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Humeur : Vous connaissez le syndrome de la cocotte minute ? Bah voilà. sous pression et prête à exploser !

« T’sais j’m’en tape un peu de ceux qui ton foutu dans cet état… »

On va pas se mentir, j’suis pas une justicière en fauteuil roulant, j’suis plus le genre de personne qui vit sa vie en se foutant de ce qui se passe à côté. Un peu comme tout le monde en fait. J’avoue que j’ai aucune crédibilité pour dire ça, là maintenant alors que j’viens chercher la merde auprès d’un gars qui s’est manifestement battu (et qui a pris cher.)

« Et t’as la vantardise mal placée, t’es trop dans un sale état pour m’dire les autres ont pris plus cher. »

Surtout que les autres ont visiblement eut l’intelligence de pas aller se paumer dans le trou du cul de Terrae pour panser leurs blessures. Vous croyez que j’peux le présenter aux Darwin Awards ? Non parce qu’en réalité c’est quand même franchement con quand on est dans son état de finir ici. Bon, p’t’être pas assez pour qu’il gagne mais il pourrait au moins être nominé quoi. Enfin, j’imagine que j’peux pas le laisser là quoi.
Bon il est bien amoché mais j’pense qu’il a encore un peu de jus, sinon il ne parlerait pas. En général ceux qui parlent crèvent pas de suite. Sauf mort violente, et là j’ai pas particulièrement envie de lui rouler dessus. Quoi que, ce serait vachement moins long et désagréable.

« J’te propose un deal, j’te porte jusqu’à l’infirmerie et on fait comme si on ne s’était jamais rencontrés. »

Ouai, parce que j’ai pas envie qu’un type comme ça me doive quoi que ce soit en fait. Je sais juger sur les apparences tout ça, tout ça… En vrai je suis trop bonne j’vous dis, j’lui donne une chance de me faire une meilleure première impression en se rencontrant genre ailleurs, quand il aura pas la gueule du soulard loubard qui s’est battu toute la nuit et qui a perdu.

« Bon par contre va falloir mettre du tiens tu vois, j’vais avoir du mal à te hisser sur mon fauteuil, faut que tu montes. »

Je lui propose de s’assoir sur mes genoux alors que j’le connais pas. Finalement c’est une bonne chose que j’lui ai proposé d’oublier tout ça après. Pas que j’en ai grand-chose à carrer hein, mais dans l’absolu c’est pas une super impression qu’on donne quand on dit à un inconnu de s’assoir sur nos genoux. Sérieux, quoi que. J’suis en fauteuil roulant, donc j’suis rentré dans l’idéal populaire de l’handicapée sainte. Comme si on pouvait plus avoir de sexualité quand on se retrouve en fauteuil… Ouai c’est mon cas, remuez pas le couteau dans la plaie, puis c’est un choix d’abord ! Vous avez vu des mecs biens sur le marché ? Pas moi… Ou alors ils sont gays. Ou alors déjà casés, ou alors mineurs. Bref. On s’en tamponne le coquillard. Il monte ou pas ?
Sinon j’vais devoir me farcir l’aller-retour au dortoir pour trouver un portable et lui envoyer les secours. Quoi que, j’aurais plus vite fait d’aller en ville. Enfin dans l’absolu c’est la merde quand même, j’vais le laisser là alors qu’il pèle et il sera encore plus dans un sale état, mais bon j’fais mon possible, ça dépend de lui.


“- A qui la nuit fait-elle peur ?
- A ceux qui attendent le jour pour voir.”
― Pierre Bottero, Ellana
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Lueurs sanglantes [/Piu ♥]

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