C'est Aaron qui l'embarque... Hé mais ! Non ! Aria HELP ! Il lui jette un coup d’œil par-dessus l'épaule mais il n'a rien le temps de dire... Son prof enchaîne la discussion comme si de rien n'était. Il pousse un soupir. :

-Ronron, tu sais. Tu as touché sa chère et tendre à mon avis là où il fallait pas... Mais eh, elle t'a pas traité de con... ...Seulement d'éléphant !

Rire. Et incompréhension... Comment ça pas contre moi ? L'instant d'après, Mitsu apparaît et le pousse de concert avec Aaron dans ce qui semble être un placard. Son corps en rencontre un autre et dans la pénombre, il le reconnaît aussitôt. Mathéo. Et lui. Dans un placard. ALERTE ROUGE. Il se retourne d'un coup. :

-ATTEND- *clic*

...Woh putain. :

-À dans sept minutes !

WOH PUTAIN ! Le cœur de Nicolas se contracte, créant cette douleur désagréable dans sa poitrine... Il n'a même pas besoin de le regarder, rien que sa présence le remplit de joie, de peine et d-d-d'a-d'am-NON JAMAIS JE LE DIRAIIIIS NON NON. D'AMITIÉ VOILA. Il pousse un autre soupir, pose sa main sur la porte. Il n'arrivera pas à lui faire face, il le sait. Il a beau se cloisonner au fond de lui-même, il a l'impression que son palpitant va exploser. :

-Bon... Tu vas devoir me supporter sept minutes.

Par là il faisait la promesse de ne pas parler et de ne pas bouger durant ce temps imparti... En même temps qu'est-ce qu'il pourrait bien dire hm ? "Salut, comment va depuis la dernière fois ? Tu sais, la nuit qu'on a passé tous les deux lololol !".....


HRP : .......bande d'enfoirées.

Je "discute" un peu avec Allen, même si on tourne finalement assez vite autour du pot, lorsque je sens une énergie familière se diriger droit sur moi. La voix de Mitsuki résonne alors dans mes oreilles et je lui offre un ravissant sourire, heureux de la revoir. Un petit air curieux se peint sur mon visage quand elle me dit avoir un plan machiavélique pour Ys mais qu'lele ne veut pas en parler ici. Par "ici" je saisis son geste vers Misao. Tiens, ça ne va pas entre eux ? Lui aussi a l'air crispé d'ailleurs. Je chasse ces pensées parasites bien vite pour acquiescer discrètement.

-Pas de soucis, dis-je en parlant plus bas à mon tour. Je suis toujours prêt pour faire des siennes à Ys!

En y repensant, j'aurai sûrement dû me méfier... Mais comment ? Tout paraissait si logique et ça lui ressemblait tellement. Comment j'aurai pu prévoir que, quelques minutes plus tard, je me retrouverai enfermé avec ... Lui. Quoique lorsqu'elle m'a dit vouloir en parler dans un placard, je dois avouer que la grimace que j'ai tiré était assez éloquente. Je suis trop naïf. Allen, promis, dès que je sors, je viens t'avouer que tu avais raison depuis le début sur moi.

Lorsque je sens son énergie, bientôt suivi de sa présence "matérielle" ( en l'occurence son corps ), je me tends instinctivement, sans vraiment le vouloir. Je ne tape pas contre la porte pour qu'on nous libère, j'ai entendu le message aussi... Non je flotte un peu dans un autre monde, résigné, sans savoir quoi ressentir. En même temps que sa présence ravive mes blessures, elle ramène en mémoire les beaux moments. Du coup je suis perdu. J'ai l'impression d'être dans un roman, où un geste imprévu rapproche deux inconnus en secret, comme dans un conte. Sauf que c'est bel et bien la réalité.

J'entends sa voix. Je suis face à lui, même si lui me tourne le dos. En même temps il n'y a pas de place ici, je ne peux pas bouger, je dois regarder son dos. Bien que pour moi ça ne change pas grand chose. Je peux tout de même voir son visage dans mon esprit, et à cette distance, je sens la chaleur de son corps, j'entends sa respiration. Je refrène un rougissement de justesse.

-Toi aussi on dirait bien..., dis-je avec l'ombre d'un sourire.

J'essaie de parler, d'ajouter autre chose, mais chaque fois que j'ouvre la bouche, aucun son ne sort. Sept minutes... comment allons-nous passer sept minutes comme ça ?


Hrp: Bande d'enfoirés²

Il tente de ne pas respirer trop fort mais c'est peine perdue... et puis dans un espace si petit... PUTAIN MAIS AARON ET MITSU ET VOS IDÉES DE- La réplique de Matheo le tend tout entier... Sa main se contracte automatiquement, faisant racler ses ongles sur le bois de la porte. Son visage est entièrement rouge mais il se rassure comme il peut ; il est dans la pénombre, avec un aveugle........ un aveugle qui le voit bien mieux que n'importe qui DAMNIT. Il serre les dents, tente de ne pas bafouiller. :

-Moi ? Supporter ?! N-non mais, moi ça va !

Cette phrase étant devenu sa devise. Silence... Hm. HM. HMMM ! Inspirer. Expirer. Nicolas se retourne... autant qu'il peut... en évitant de le toucher... Ce qui est quasiment impossible dans un endroit pareil. :

-C'est t-toi... oups... qui a souffert non ?... C'est toi qui subi ma présence là. Je. Tu... Enfin. Excuse-moi... Okay. Je...

J'arrive plus à aligner deux mots MERDE ! Il tente d'effacer ses rougeurs en passant ses mains sur son visage... mais même ses oreilles sont en feu. Il sait même pas ce qu'il essaye de faire... Occuper le temps ? S'excuser vraiment ? Et s'excuser de quoi ? Parce qu'il était am-am-... Son cœur se serre. Non mais non hein. Zut voilà.

J'entends sa respiration s'accélérer, son pouls commence à s'agiter, son sang bout en lui... exactement comme dans mon corps. Je contiens du mieux que je peux les tremblements de corps, gardant les mains serrès contre ma poitrine dans le but d'étouffer les battements de mon coeur de peur qu'il les entende. J'avale difficilement ma salive. Je ne peux rien dire. Pas tout de suite. Je ne sais pas quoi dire. Mon cerveau ne fonctionne pas normalement.

Tout change lorsqu'il prononce ses derniers mots. Il les balbutie, mais je les comprends, je les entends distinctement, comme s'il n'y avait qu'eux pour moi. Mes yeux s'agrandissent de surprise, j'ouvre la bouche mais aucun son ne sort, si ce n'est quelques bruits inintelligibles.  Pourtant, je me force à reprendre contenance, posant toute la force de mon regard sur lui, en attente de ce moment. Qu'il dise enfin ce dont j'ai besoin. La dernière pièce qui me manque pour aller mieux.

-De quoi t'excuses-tu au juste ?

Je veux qu'il le dise. Pas comme ça, je veux qu'il soit clair. Qu'il le dise à haute voix, qu'il dise ce qui m'a hanté pendant des semaines!

De quoi s'excuse-t-il au juste ? Bonne question. Peut-être de sa présence ici, là, dans ce placard alors que Mathéo voulait peut-être juste passer une bonne soirée avec ce... ce mec là ! Peut-être carrément de son existence, s'il n'avait été, il n'aurait pas souffert... Il aurait pu être avec quelqu'un de bien, de bien mieux que lui... Même s'il ne voulait pas, non. Il plonge dans les yeux aveugles qui lui font tordre ses entrailles. Il n'y a plus que lui et Charlotte dans son monde qui arrivent à réduire à néant cette décision qui avait pris de ne plus vouloir ressentir. Il prend une brève inspiration, se donnant assez de courage. :

-Excuse-moi d'être amoureux de toi.

Son visage s'enflamme de nouveau et il baisse les yeux... Pourtant, il continue. :

-Excuse-moi de ne pas pouvoir faire mieux. Excuse-moi de t'avoir fait du mal alors que je voulais... je voulais qu'on soit heureux, à deux, même pour quelques heures. Mais je ne peux pas... je ne peux pas...

Ses jambes tremblent... Il voudrait s'effondrer là tout de suite. Il déglutit difficilement, la bouche sèche... Il a l'impression de fondre à l'intérieur... et il donnerait n'importe quoi pour ne plus ressentir la souffrance qui le saisit tout entier.

Mon corps entier tremble sous le coup de la surprise. Mes jambes flageollent, mes mains tremblottent, mes lèvres se ferment et s'ouvrent sans qu'aucun ne sorte. Puis tout se fige. Je réalise au même moment que j'ai arrêté de respirer et que mon apnée me fait encore plus mla à la poitrine que le coeur qui tambourine à l'intérieur. Je m'attendais à ce qu'il s'excuse... Je m'attendais à ce qu'il me demande juste pardon pour cette nuit, pour ce qu'il avait fait, pas à....

-Nicolas....

Je parviens à peine à prononcer son nom. Juste un souffle s'échappe alors que je continue mon apnée. Des milliers de questions se battent dans mon crâne, des milliers de sentiments font rage en moi et menacent de me déborder. Il y en un qui domine, une envie très forte qui me gagne et exploqe en moi, bien que je la retienne de toutes mes forces. Je fais un pas en avant, ce qui équivaut à me retrouver collé à lui dans cet espace. Je ne bouge pas. Je ne fais rien. Puis, lentement, je penche ma tête sur son torse, appuyant mon front contre celui-ci, le visage vers le sol.

-Alors pourquoi... Pourquoi tu es parti ? demandais-je, la voix brisée

Ploc ploc. Je me rends compte que des larmes coulent depuis mes yeux pour arroser le sol du placard.

Il murmure son prénom et ça le secoue tout entier... Et puis il fait un pas vers lui... En fait, le seul pas qui les séparait. Quelque chose hurle dans le crâne de Nicolas mais il est tellement sonné par la soudaine approche qu'il n'arrive pas à prononcer un mot, ni à bouger. Et quand il pose son front contre son torse, Nicolas a la sensation de respirer pour la première fois depuis des mois. Il ferme lentement ses yeux... Matheo est là. Tout près de lui. Tout contre lui. Le monde n'a plus aucune importance.

Il les rouvre violemment en entendant sa voix brisée, en entendant ses larmes, en entendant sa peine. Il baisse alors la tête... Il avait souffert... parce qu'il était parti... Parce qu'il était parti mais ? Mais- Quoi ? Je croyais... HEIN ? Il baisse la tête vers lui... Sa main se lève mais il hésite... Est-ce qu'il allait lui faire mal encore ? Est-ce que c'était une bonne idée ?... Ses lèvres se pincèrent puis il se décida finalement. Ses doigts frôlèrent d'abord les cheveux d'ivoire, légers, doux... Il les fit glisser dessus, comme s'il les survolait. Puis il remonta doucement et posa, aussi délicatement qu'il le pouvait. :

-Parce que... je suis stupide, je ne te mérite pas, je suis un monstre, je ne veux pas te faire mal... ...je ne peux pas. C'est cliché de dire ça... et très con. Mais eh. Je suis con.

Là d'où je viens, aimer tue. Et même s'il n'y était plus, il avait vu Aria, il avait vu la Miss... il avait vu que c'était toujours et partout pareil. Sans s'en rendre compte, ses doigts glissèrent jusqu'aux joues humides de Matheo. Il aimerait lui dire d'arrêter de pleurer, mais il n'avait pas le droit... Il ne pouvait pas. Il ne fit qu'essuyer les larmes qui s'échappaient, impuissant, redressant doucement le visage pâle de celui qu'il aimait tant.

Un frisson me parcourt en sentant ses doigts dans mes cheveux, alors qu'il les effleure aussi doucement qu'une feuille touche le sol en tombant de son arbre. Mon corps se détent aussitôt en sentant cette tranquille pression sur mon crâne, sa caresse apaise mon coeur et pourtant, j'ai peur de ce qu'il va dire. Que ses paroles soient encore une fois différentes de ses gestes.
Je relève la tête, offrant mon visage à son regard tandis qu'il essuit mes larmes. Je penche légèrement la tête sur le côté pour profiter pleinement du passage de ses doigts sur mes joues. Un sourire triste finit par apparaître.

- Et moi ? Je... Je n'ai pas mon mot à dire c'est ça ?

Et si je m'en moque ? Si je moque complètement que ce soit un imbécile ? Si je me moque complètement d'avoir envie de le frapper pour ce qu'il a fait ? Si je me moque d'être amoureux d'un monstre, d'un homme pas prêt à aimer ou quoique ce soit ? Si je m'en moque de toute ça ? Je sais que je n'ai pas besoin de lui dire ça, il le sait. Il me l'a déjà dit. Les sensitifs savent. Je sais qu'il ressent ce que je ressens, alors que moi... je ne peux que me fier à mon instinct.

-Je t'ai détesté Nicolas. Vraiment. Je t'en ai voulu plus que j'en ai voulu à quiconque. Je t'en ai voulu de me faire ressentir ça car ce n'est pas ce que je suis! Je t'en veux de m'avoir fait devenir rancunier et vindicatif! Et pourtant...

Huo l'avait senti. Ys l'avait senti. Ils ne m'en avaient rien dit et pourtant, je vois ça si clairement maintenant en me repassant ces moments dans ma tête.

-Pourtant j'avais déjà fait mon choix cette nuit-là. Et peu importe combien j'ai essayé, je ne suis pas arrivé à revenir dessus. Mon coeur ne le voulait pas.

Je pose délicatement mes mains sur son torse, sentant les vibrations de son coeur à travers mes paumes se répandre dans tout mon corps.

-Moi non plus je ne suis pas digne de toi. J'ai été stupide avec cette vengeance idiote. Pardonne-moi.

Son cœur se contracte encore une fois... Si ça continue, il allait vraiment faire une crise cardiaque. Et les digues qui retenaient les émotions de Matheo en dehors de lui cèdent... Il lâche une onomatopée sous la surprise et la puissance. Ça se déverse dans tout son corps au point de le faire trembler de nouveau... Ce qu'il lui dit l'atteint à peine, ce qu'il ressent le bouleverse. Il pose ses mains sur son torse lui tirant un nouveau gémissement. Sa respiration s'accélère, il a l'impression que son collier le brûle d'être si proche de son créateur. Il chuchote. :

-Mat, s'il-te-plaît, pas si près.

Tu vas me tuer... ou nous tuer... JE SAIS PAS ! Hmm les pulsions de l'adolescence. Nicolas inspire aussi calmement qu'il est improbable de le faire dans cette situation. :

-Dis pas de sottises... Tu es parfait. Même ta vengeance était parfaite.

Son rire est comme entrechoqué par tout le reste... Nicolas plonge ses yeux dans ceux de Matheo et ses mains rejoignent instinctivement ses joues. Woah... Il est si beau. Ça lui coupe le souffle. Il sentit son corps se tendre en avant, ses lèvres allant chercher les siennes...

NON !!!

...avant de reculer si brutalement qu'il se cogne l'arrière du crâne contre la porte. :

-AÏÏÏÏE DE PUT' DE NOUILLE !

Une mine surprise passe sur mon visage en l'entendant. Je me mets à rougir lorsque je comprends pourquoi il me demande de reculer. Je toussote pour dissimuler la gêne, cherchant à reculer. Sauf que dans cet espace exigu c'est horriblement difficile de se déplacer. Puis tout se fige à nouveau. Je sens son visage, je le sens qui s'approche, je sens son souffle de plus en plus près alors que je me retrouve à nouveau en apnée. Ses lèvres s....

Je recule d'un seul coup, me cognant contre le mur. J'entends un autre choc au même moment alors que Nicolas s'exclame de façon très fleurie. Je relâche l'air dans me spoumons et inspire de grandes goulée d'air frais, comme si je remontais enfin à la surface d'un profond, très profond océan. Mon coeur bat la chamade et le rouge refuse toujours de quitter mes joues.

-Je... Hum... euh...

Je n'arrive à rien articuler de précis. peut-être parce que rien ne me passe précisément par la tête. C'est tout embrouillé au contraire. Heureusement, telle une bouée de sauvetage, la porte du placard s'ouvre au même moment. Ni une ni deux, je me précipite dans l'ouverture, courant à moitié. Je salue à peine Mitsuki dont je ressens l'énergie et passe en coup de vent droit vers le buffet pour retrouver Misao et les autres, rouge comme une pivoine.