Elle se casse. Nan mais je rêve. ELLE SE CASSE. ET POURQUOI ELLE ME FAIT SIGNE DE NE RIEN DIRE. ARRETE DE PANIQUER OK- OH PUTAIN, J'AI ENTENDU UN BRUIT.

Nan, reste calme Allen, c'est rien, C'EST RIEN JE TE DIS. C'est bon, tout est sous contrôle, la rouquine est dans les arbres -sérieux c'est abusé cette agilité là ohlàlà et moi j'fais quoi en attendant, j'empile des feuilles sur moi pour me planquer ?!- et elle détaille la zone. Tout va bien se passer, n'aie pas peur, nan mais c'est bon, ça va quoi, on va quand même pas se faire attaquer par un ours ! Quoi que, si j'me rappelle bien, y'a des cinglés à Terrae qui ont un tigre et un loup, alors bon, on sait jamais, petite rage de dent, l'animal s'échappe et cherche de la viande fraîche. NAN MAIS QUI LES A AUTORISE A VENIR ICI AVEC DES ANIMAUX, S'IL VOUS PLAIT ?! FAUT ETRE DINGUE !!! ENCORE UN CHIEN, JE DIS PAS, MAIS DES ANIMAUX SAUVAGES ?! N'IMPORTE QUOI. N'IMPORTE QUOI.

Qu'est-ce qu'elle fait là ? Pourquoi elle redescend ?

-Nan ! Nan nan nan mais tu reviens pas ici, tu guettes le bruit suspect ! Sérieux, c'est moi, j'ai dit de la merde, mais là t'as pas entendu ?! On va se faire bouffer là, je l'sens ! Si ça se trouve les cinglés de l'Institut ont laissé s'échapper leurs animaux sauvages là, ils viennent nous bouffer, nan mais t'imagine ?! J'suis pas bon à bouffer moi, j'ai pas un pèt' de graisse, j'peux pas mourir maintenant, c'est mort ! HAHA le jeu de mot, t'as vu ?! Nan mais bref, CHUT FAUT ARRETER DE PARLER.

Allen. Allen, Allen, Allen. Tu me fatigues.

-Tu peux pas nous téléporter à deux ?! Nan mais moi j'reste pas au sol pendant que t'es à l'abri dans les arbres, hein, c'est carrément mort !!!

Mais t'inquiète Allen. T'es un homme fort. Mais si. Tu caches juste bien ton jeu. Tu le caches même très très bien.

Mon père -avant qu'il ne devienne un sombre connard doublé d'un meurtrier ayant perdu ses couilles- avait pour habitude de dire que même l'homme le plus con du monde sent quand il est en danger.
J'avais beau tenté de me rassurer, je n'arrivai pas à réfléchir posément. J'aurai mis ma main à couper que ce grognement n'était pas tout droit sorti de mon esprit. Et au vue de ta subite panique, Allen, je ne comptais pas me calmer tout de suite. Bon sang, j'aurai vraiment aimé être voyante pour le coups! J'aurai peut-être pu prévoir si oui ou merde il y avait quelque chose dans ces fourrés.

Non je n'étais pas stressée, c'est faux! En revanche, j'ai subitement eu un regain d'énergie. Comme si l'adrénaline me ramenait plus de dix ans en arrière, quand les gosses me courraient après. Je savais que cette fois, si le danger était réel, je risquerai bien plus qu'un aller à la case prison.
La panique avait un drôle d'effet sur toi Allen. Tu faisais des jeu de mots pourris et tu me donnais des ordres. Ça me rappelait un peu l'époque où l'on s'était connu. Pas très joyeux et vraiment pas approprié.

Tu as finis par lancer l'idée que je nous téléporte dans un arbre. J'avais rien contre mais si le grognement était réel, je ne savais pour autant pas à quoi m'attendre. Cette chose pouvait tout aussi bien savoir grimper aux arbres, auquel cas ça ne servirait strictement à rien. En revanche, j'ai finis par soupirer, une idée bien plus brillante en tête et qui nous éviterait à tous deux d'avoir peur plus que de raison.

T'attrapant par le bras, j'ai bloqué ta vue pour t'éviter un malaise et je nous ai téléporté... Dans l'enceinte de Terrae. Nous étions juste dans les couloirs menant aux chambres. Je t'ai lâché en vérifiant que tu allais bien.
J'ai regardé autour de moi, rassurée. Ce n'était pas aujourd'hui que l'on découvrirait ce que les bois renfermaient mais au moins étions nous sains et saufs.

- Tu vas bien Allen?

L'une de ses proies disparaît d'un coup pour réapparaitre ailleurs. Il ne la remarque pas tout de suite, mais il se tend, s'aplatit davantage dans sa cachette. Il repère finalement la femelle, un peu plus loin, qui se cache dans les arbres. Elle a laissé le mâle seul. Sa proie s'agite et parle de plus en plus vite et de plus en plus fort ; lui se lèche les babines... Il avance d'un pas... Non. La femelle revient. La colère monte en lui, il se retient de gronder encore… Patience...
Ils ne le regardent plus... C'est le moment... Il commence à s'avancer, prend de la vitesse. Son grondement résonne plus fort.
Et puis ils disparaissent. Ses pupilles s'étrécissent davantage. Ils ne sont plus là. Sa rage éclate en même temps que ses griffes déchirent l'écorce de l'arbre le plus proche, comme si elle n'avait été qu'une feuille de papier. Son coup laisse quatre crevasses béantes dans le bois.
Il serre sa mâchoire, fait brusquement demi-tour dans la forêt. Il court. Il court, et il a toujours faim.

Si je vais bien ? Si je vais bien ?! SI JE VAIS BIEN ?!

Omg j'vais vomir. Ok, j'avais lancé l'idée de la téléportation dans les arbres, finalement c'est ailleurs, pas de panique. MAIS PUTAIN J'AVAIS OUBLIE LA SENSATION QUE CA FAISAIT. ET C'EST HORRIBLE. POURQUOI ELLE M'A FAIT CA ?! OUI JE NIE L'AVOIR DEMANDE.

Nan mais c'est affreux. Et les téléporteurs vivent ça tout le temps ?! Mais c'est pas envisageable ça ! C'est beaucoup trop affreux ! Ca me tourne le ventre, j'crois vraiment, VRAIMENT, que je vais vomir.

Du coup, réflexe de survie, hein. Nan mais c'est pas comme si j'avais pris l'habitude de vomir quand j'étais dépendant à l'alcool, HAHA.

Je me suis assis par terre, dos contre le mur et jambes étalées devant moi. Allez, on respire. Inspiration, expiration. On répète le schéma. On inspire avec le nez, on expire avec la bouche. Très bieeen, félicitations Allen, on continue comme ça !

-Oui. Ca va.

Privilégier les phrases courtes. Donc. C'était quoi cette bestiole putain ?! (Et ouais j'perds pas le nord haha, j'suis un ouf moi.)

-T'as vu c'que c'était ? C'était horrible en vrai ! J'suis sûr que ça avait envie de nous bouffer, truc de ouf !