Renji accepte ma proposition de cours de musique en échange de son art du combat. Enfin, c'était déjà ce que nous avions prévu à la base, mais peut-être aurait-il préféré quelque chose d'autre ? Je suis malgré tout soulagée qu'il soit toujours d'accord avec les "termes" de notre pacte. Je n'aime pas revenir sur une parole donnée !

Alors que nous parlons de son choix de donner une chance à Terrae, je lui fais plusieurs propositions, assez enthousiaste. Le brun finit par lever la main en signe de stop, et je m'arrête de parler, mordant ma lèvre inférieur. Oups, trop de mots, désolée. Je me sens rougir légèrement et hoche la tête en signe d'approbation.

"Tu as raison, je me suis un peu emballée, désolée... Il ne faut pas mettre la charrue avant les boeufs !"

Je lui souris, arrêtant de parler de ce sujet. Et je sais, j'ai des expressions de vieux, mais je vous emmer... Ennuie, je vous ennuie !
Le japonais semble décontenancé par le compliment que je lui fais, et détourne les yeux sans rien dire. Il change ensuite rapidement de sujet, me tirant un sourire. Se pourrait-il qu'il soit timide, derrière sa carapace de froideur ? C'est difficile à dire, mais pas improbable !

Renji me propose ensuite de passer par la douche avant toute chose, que j'en ai bien besoin. Je ne pense même pas un seul instant qu'il parle du fait que j'ai froid, non, je comprends sa proposition d'une toute autre manière ! Mes yeux s'ouvrent grands et je me sens rougir, très gênée. Est-il en train de dire que je sens mauvais ?! J'ai un peu transpiré pendant notre entraînement, c'est vrai, mais rien d'excessif non plus ! Je n'ai même pas l'impression de sentir la sueur, mais c'est vrai qu'il est parfois difficile de sentir sa propre odeur...

"Euh, je... Oui, oui, il vaut sans doute mieux que... Que j'aille me rafraîchir, ahah..."

Très distingué, hum. Je suis le jeune homme vers le gymnase, où nous récupérons nos affaires respectives. Se dirigeant vers les douches, il me propose d'aller voir un film après notre toilette. Mes sourcils s'arquent de surprise alors que je tourne mon visage vers lui. Il est sérieux ? Je dois dire que ça me surprend autant que ça me fait plaisir ! Moi qui pensais qu'il pourrait en avoir assez de ma compagnie... Je suis contente que ce ne soit pas le cas. L'instant de surprise passé, mon visage se fend d'un sourire et je hoche la tête.

"C'est une bonne idée ! Tu préfères aller au cinéma, ou regarder un film dans ma chambre ? J'ai une belle collection, même si mon écran est moins grand..."

Parce que bon, le cinéma c'est bien, mais il n'y a pas toujours forcément des films intéressants ! Je me rends seulement compte après quelques instants, que ma proposition peut sonner comme une tentative de séduction. Je me sens rougir stupidement et baisse la tête. J'espère que Renji ne verra pas les choses de cet oeil, car c'était une proposition innocente ! Mais je préfère ne rien ajouter, ça ne ferait qu'accroître mon malaise... De toute façon, il y a des chances que l'idée ne lui traverse même pas l'esprit, alors autant faire comme si de rien n'était.

"Bon ben... On se retrouve là dans 15 minutes, ça te va ?"

Je lui propose tout en ouvrant la porte du vestiaire des femmes, direction la douche.

Refermant doucement son casier, le japonais porte son sac sur l'épaule quand il est interpellé par la réaction de la jeune femme. Arquant un sourcil, il trouve son comportement des plus étranges. Pourquoi elle rougit ainsi? C'est juste une douche. Et puis, cela lui permettra de se réchauffer. Décidemment, il a bien du mal à suivre le genre humain, de plus, c'est une femme. 
Néanmoins, elle adhère son idée. Ne préférant rien ajouter, et puisqu'il est passé à autre chose, le brun le fit face quand cette dernière lui proposa plutôt un film dans sa chambre.

Il y eut un long instant de silence quelque peu pesant. 
Non, Renji n'imagine pas un seul instant ce qu'il pourrait se passer en toute intimité entre un garçon et une fille. Il n'a pas l'esprit d'un pervers. La première chose à quoi il pense, c'est plutôt qu'effectivement, seuls dans sa chambre, ils seront loin de la foule. S'il pouvait éviter le brouahaha, cela lui conviendrait. 
Mais il y a une tâche au tableau. Dans une chambre de fille... S'ils se font pincer, ils pourraient être un sujet de rumeur déplacé et ça, Renji le supporterait pas. Quand à la dernière fois qu'il fut piégé avec la gente féminine dans une même pièce, là aussi, ça s'était mal placé. 
D'ailleurs, certaines images dérangeantes le bousculent. 
Bon, faisons une mise au point. Après tout, c'est Pandora, la seule et unique personne en ce monde avec qui il peut supporter sa présence. Et jusqu'ici, tout s'est toujours bien passé alors...

"Si tu préfères, dans ce cas, c'est d'accord."

Le son de cloche est donné. Et sur cette entente, la brune lui lance un dernier rappel avant de disparaître derrière cette porte. Renji reste encore quelques secondes à fixer la porte. 
.... Elle a quand même un comportement étrange. 
C'est vrai! Entre ses expressions de vieux, sa façon de s'exprimer aussi maladroitement et puis... et puis voilà. Dans le fond, le garçon en sourit. 
Silencieusement, il part à sa tour prendre sa douche. Il est seul. Tout va bien. Il peut donc faire couler l'eau sur sa nuque. C'est apaisant. Ce calme l'apaise et lui fit le plus grand bien. 
Lorsque le japonais regagne son sac pour enfiler un jean, il fut interrompu par l'arrivée de deux autres garçons. Ces derniers arrêtent toute conversation quand leurs regards tombe sur le brun. 
Renji en fit d'autant. Ils le regardent, lui et tout ce qu'il en dégage. Le regard du japonais glisse sur son bras avant de se reporter sur les inconnus. Ok, ils fixent sa musculation. C'est gênant. Eux, ils ressemblent à des jeunes ados alors le contraste est évident, mais quand même, on ne fixe pas les gens comme ça! 

Etouffé, Renji quitte précipitamment les lieux. Il a eu juste le temps de mettre un jean et ses chaussures qu'il préfère enfiler son pull en V en dehors des douches. 
Ouvrant brusquement la porte, ce dernier peut terminé d'enfiler son pull quand son regard s'attarde sur Pandora.

"Ah..."

Surprit de tomber nez à nez avec elle, il se rendit compte de son allure et passa immédiatement une main sur ses cheveux histoire de les plaquer. Bah c'est qu'elle fut rapide aussi, pour une fille. C'est une personne de paroles!
Reprenant son calme, le brun reprit:

"Tu te sens mieux? Tu n'as plus froid?"

Mais son attention fut interrompue. Il semblerait que l'heure est passée si vite au point que certains élèves soient arrivés au gymnase. Certains passent même entre eux. 
Bon, bah il est peut être temps de fuir cet endroit.

Renji semble hésiter un moment, avant d'accepter ma proposition. Enfin, disons qu'il ne l'accepte pas vraiment, mais plutôt il me laisse le choix. Je me demande si les raisons de son hésitations, sont les mêmes que celles qui m'ont fait rougir ? Mais je n'en suis pas sûre, il n'a pas l'air de se sentir mal à l'aise le moins du monde... Je hausse légèrement les épaules, prenant une décision.

"Disons que c'est plus simple, il ne risque pas d'y avoir de la foule, et en plus un meilleur choix de film ! Mais va pour une séance cinéma chez moi, dans ce cas."

Et on pourra même passer par la supérette acheter du pop-corn, si le coeur lui en dit. Ou des chips ? Je crois me souvenir qu'il n'est pas fan du sucré. Je lui lance un dernier sourire avant de rentrer dans les vestiaires des femmes, sac sur le dos.

L'endroit est vide, et c'est d'autant mieux. Je me souviens ma mésaventure avec Elwynn, et ne peut retenir un léger sourire sur mes lèvres. Finalement, ça s'était bien terminé, et j'avais gagné une rencontre sympathique ! Je me déshabille et file rapidement sous la douche. L'eau chaude sur ma peau est toujours aussi agréable, mais néanmoins je ne m'attarde pas, ne souhaitant pas faire attendre le japonais. Mes cheveux sont propres de la veille donc pas besoin de les laver, ça sera déjà une belle perte de temps en moins !

Une fois propre, je me sèche et enfile les vêtements de rechange prévus dans mon sac de sport. Un blue jeans, des boots noires, un débardeur blanc et un sweat zippé à capuche noir également. Pas très féminin ni très stylé, mais simple et efficace. Je ne suis pas là pour faire étalage de ma garde robe, de toute façon ! Je passe devant le miroir rectifier mon maquillage et attacher mes cheveux négligemment, avant de sortir des vestiaires. J'ai fait plus vite que Renji, visiblement !

Je le vois finalement sortir dans le couloir, enfilant son pull dans le même temps. Ca n'a duré que quelques secondes, mais j'ai quand même eu un aperçu de son torse. Et hum, comment dire, il est encore mieux foutu que je ne l'aurais cru avec ses vêtements ! Haha, je suis toute rouge là, non ? Un peu plus et je baverais. Allez, respire Pandora, ce n'est qu'un peu de peau après tout, tu as déjà vu des hommes bien moins vêtus que ça. Je me racle la gorge pour reprendre contenance, avant de hocher la tête à sa question.

"Ca va mieux, oui, merci ! J'avais un pull dans mon sac, heureusement. On y va ? Tu veux passer chercher quelque chose à grignoter, ou pas besoin ?"

Je lui propose tout en remettant mon sac sur l'épaule, ouvrant la marche. En fait, passer à la supérette serait un énorme détour, maintenant que j'y pense. Mais par contre, on passe devant la cafétéria pour remonter dans les étages.

Renji accepte ma proposition de passer chercher de quoi grignoter. Je n'ai pas spécialement faim, mais ça risque de venir... Et puis surtout, c'est une habitude, de manger un petit encas devant la télé ! Mauvaise habitude, je suis d'accord, mais bon.

Le couloir du gymnase commence à être vraiment envahi d'élèves, je me demande s'il y a un cours de sport à cette heure-ci ? Nous sortons de la foule, et je sens le soulagement du brun à mes côtés, une fois de retour dans un environnement plus calme. Je pense que son aversion des lieux trop peuplés est encore pire que la mienne ! J'ai appris à faire abstraction des gens autour de moi, à force... Du moment qu'on ne me bouscule pas, et qu'on n'envahit pas trop mon espace personnel, évidemment !

"En effet, ça doit être la guerre pour les douches maintenant ! Tu as l'air de ne vraiment pas aimer la foule... Comment tu as survécu à tes années de lycée ?!"

Je lui demande en plaisantant, mais n'empêche que ça a du être difficile quand même ! Enfin, il y a toujours moyen de trouver des endroits où s'isoler, j'y suis bien parvenue. Je repense alors à ma discussion avec Akito, au sujet des Yankees, et de Renji... Mes sourcils se froncent à cette pensée, j'avais presque oublié tout ça. Il devait être craint et respecté par les autres élèves, venant d'une famille de Yakuza... Mais c'est du passé, l'ardoise est remise à zéro en arrivant à Terrae, n'est-ce pas ? Je ne peux quand même m'empêcher de lancer la discussion dans ce sens.

"Tiens, en parlant de lycée, j'ai rencontré quelqu'un qui te connaissait. D'avant Terrae je veux dire. Akito, tu vois ?"

Nous continuons ensuite jusqu'à la cafétéria, où le japonais se prend un paquet de chips et de l'eau. C'est simple, rapide, et je ne peux m'empêcher de penser que ça lui correspond bien. Il m'indique ensuite les bonbons, et mon visage se fend d'un large sourire. OUI, je suis une grande gamine quand il s'agit de bonbons, ça va hein ! Chacun son petit péché mignon. Je m'en remplis un grand sachet et prends une bouteille d'Ice tea, avant de me diriger vers la caisse.

"C'est moi qui offre ! Pour les bonbons de la dernière fois. Et puis, c'est la moindre des choses, après tout c'est moi l'hôte ce soir."

Je prends ce qu'il a en main et le pose devant la caissière, sans lui laisser le temps de répondre. Il serait capable de protester, non mais ! Je règle nos achats puis nous quittons la cafétéria, direction le couloir Air. Il n'y a personne et c'est tant mieux, je ne voudrais pas avoir à supporter les regards lourds de sous-entendus de mes voisins...

J'ouvre la porte de ma chambre, et invite Renji à entrer d'un geste de la main. J'ai repeint les murs en bordeaux et gris clair - je voulais mettre du noir, mais ça aurait été trop sombre... Quelques posters de groupes (Metallica, Rammstein, ACDC <3 la base quoi), et de nombreux sketchs dessinés moi-même, des idées de tatouages principalement. Au sol, des vêtements éparpillés et sur mon bureau, des feuillets de musique en grand nombre. Oui, je suis bordélique, je ne l'avais jamais mentionné ?

"Tadaaa ! Bienvenue chez moi ! Désolée, je n'avais pas prévu d'avoir de visite donc ce n'est pas très bien rangé..."

Je lui adresse un sourire d'excuse, tout en entassant tous les vêtements, sacs et chaussures qui traînent dans un coin.

Renji est bien heureux de quitter le gymnase. Trop de monde, trop de bruit. Pandora ne manque pas de se moquer de lui. Le lycée... c'est vrai. 
Aussi bien qu'il s 'en souvienne, soit il suivait des cours particulier à domicile ou bien personne ne venait l'embêter. 
Des cours particulier parce que oui, il aurait pu faire de grandes études mais ce n'est pas un détail qui pèse pour devenir chef d'un clan de meurtrier. 
Et parce qu'on connaissait sa véritable identité que personne ne désirait se frotter à lui. C'est un peu aussi pour cette raison qu'il n'a jamais eu d'amis. 
Mise à part ces idiots qui pensaient que c'était drôle de se frotter à un fils de Yakuza, ils finissaient la plupart du temps dans le caniveau. Mouais...

Renji ne fit aucun commentaire et se contenta de détourner son attention. Seulement à sa grande surprise, la brune reprit et posa une question des plus inattendues. Figé, le garçon n'ose plus poser son regard sur cette dernière. Akito? Oui, bien sûr, s'ils parlent du même, alors oui.

"Hum... Oui, je le connais."

Non, ce n'est pas un amis. C'est juste... une connaissance? Il est vrai qu'il l'avait croisé quelques mois auparavant. Mais ils sont combien à Terrae pour que la jeune femme et le blondinet se croisent?!
Très vite, leurs pas les menèrent à la cafétéria. Et tandis que le japonais patientait pour régler leurs produits, la demoiselle le devança.

"Ah mais-"

Coupé, Renji fut seul spectateur. Pandora ne lui laissa aucune chance et se précipita pour régler leurs achats. Renji n'est pas habitué à ce genre de principes. Généralement, ce sont les hommes qui prennent les choses en main et de plus, qui invitent les femmes. Son égo en prit un coup, un peu. Mais la demoiselle n'est pas de son monde. Elle est... Libre.
C'est un peu aussi pour cette raison qu'il apprécie sa compagnie, étrangement. Libre comme elle l'entend quand elle sent la brise la soulever.
Revenant à lui, l'observant dans son coin, le brun reprit son chemin aux côtés de la demoiselle.

"Merci tout de même."

Silencieusement, il suit son hôte. Et quelle fut sa surprise quand il découvrit sa chambre. Tout d'abord, il retire ses chaussures, de vieilles manies. Puis son regard balance sur les murs de cette pièce. Il entend bien la jeune brune mais il s'approche doucement pour découvrir son monde en silence. 
Cette chambre représente bien Pandora, c'est elle matériellement. Etant proche du bureau, il fixe les posters et son regard s'attarde sur ses notes. Bon d'accord, elle est bordélique. Mais lorsqu'il découvre ses écritures, il se rend compte qu'elle l'a invité à rentrer dans son intimité. 

"C'est la première fois que je rentre dans une chambre de fille."

Laisse-t'il échapper tandis qu'il reporte son attention sur la jeune brune. Cette dernière tente de dissimuler le crime. C'est un peu trop tard mais elle a le don de lui tirer un... soupir? Quelque chose qui du moins s'approche plus d'un rire étouffé.
S'éloignant de son bureau, le garçon fit un signe de la tête demandant l'autorisation de poser son sac près de la porte. 
Puis une fois les bras libres, il reprit, quelque peu anxieux.

"Tu connais Akito depuis longtemps? Est ce que... est ce qu'il t'a dis des choses?"

Renji regrette déjà sa question mais cette rencontre l'inquiète. Akito parle beaucoup. Beaucoup trop parfois et il en a déjà payé les frais. Malgré tout, Renji a besoin de réponses. Il ne voudrait pas que les choses soient déformées. Ou se pourrait-il qu'il s'inquiète pour rien?

Renji me confirme qu'il connaît Akito, sans trop relever toutefois. J'en déduis qu'il n'a pas envie de parler de leur passé commun, et respecte sa décision en ne posant pas d'autres questions. Toute cette histoire me tourne un peu dans la tête, je dois bien l'avouer... Mais tout vient à point à qui sait attendre ! Une confession a bien plus de valeur lorsqu'elle n'est pas forcée.

Une fois à la cafétéria, alors que je règle les achats pour nous deux, je vois le brun protester mais n'y prête pas attention. Je savais bien qu'il ne serait pas d'accord si je lui avais demandé son avis ! Je commence à le cerner un peu, et je suis sûre qu'il est du genre vieille école, galanterie et tout ce genre de principes... Mais ce n'est pas mon cas ! Chez moi, c'est 50-50, on paie chacun son tour ! Et c'est d'autant plus important en amitié, de ne pas profiter de l'autre... Après, j'aime bien aussi qu'un homme m'invite à dîner, je ne vais pas mentir... Mais bon, ça n'a rien à voir, ahah !

"Oh mais avec plaisir ! C'est trois fois rien !"

Nous arrivons finalement dans ma chambre, et je vois le jeune homme observer respectueusement mon antre. Il ne fait aucune remarque, se contente de se moquer doucement en me voyant ranger rapidement. Enfin, c'est plus du cache-misère que du rangement, mais bon ! Je lève finalement les yeux sur lui, assez surprise, quand il m'annonce qu'il n'est jamais entré dans une chambre de fille. Je n'ai pas eu l'occasion de voir beaucoup de chambres masculines, mais quelques-unes quand même... Et pas seulement celle de Matt, si vous voyez ce que je veux dire !

"Vraiment ? Tu n'as jamais eu de petite amie ?!"

La question m'a échappé mais je la regrette directement, ça ne me regarde vraiment pas, et je n'ai pas envie de le mettre mal à l'aise ! Je me mords la lèvre, cherchant comment rattraper le malaise, quand Renji me tend une perche. Ah, voilà qu'il remet le sujet Akito sur le tapis ! Bon, en fait, je ne suis pas sûre que cette conversation aide à détendre l'atmosphère... Mais puisque c'est lui qui lance le sujet.

"Je l'ai rencontré peu après mon arrivée, donc ça fait quelques mois, maintenant ! Il... Non, je lui ai demandé de ne pas le faire. Je préfère que tu sois celui à me raconter ce qu'il y a à savoir sur toi, quand tu en auras envie... Je sais juste que vous étiez dans la même bande, au lycée... Et hum. Il m'a quand même dit que ta famille faisait partie des Yakuzas."

Voilà. C'est dit. Je sens l'ambiance s'alourdir rien qu'à prononcer ce mot. Je me racle la gorge et m'affaire autour du lit. J'ai besoin de m'occuper les mains ! J'arrange les coussins et la couverture contre la tête de lit, afin de créer un semblant de canapé. Bon, plutôt une méridienne vu qu'on aura les jambes allongées, mais bref !

"Voilà, installe-toi ! Tu as une idée pour le film ? Au moins une préférence de genre ?"

Quand il compare sa chambre à celle de Pandora, c'est le jour et la nuit. La sienne est rangée. Rien ne déborde. Tout est sa place, c'est stricte. Ici, les murs sont peints de posters. Le bureau est couvert de pages. Ici, c'est vivant. 
Clairement ils pouvaient se ressembler comme se différencier. Si on devait les qualifier à un symbole, Pandora serait le Soleil et lui la Lune. 

Finalement une chambre de fille n'est pas toujours "rose". Ce n'est pas tant que le japonais se posait des questions ou imaginer quelque chose. De toute manière, il s'en moquait bien. Les filles de son lycée... ne l'approchaient pas. De toute manière, il y aurait pu y avoir une admiratrice qu'il ne s'en serait jamais rendu compte. Et au grand jour, il découvre réellement une chambre de la gente féminine. Et Pandora ne tarde pas à le questionner. Mais cette question laisse le japonais sans voix. 
Interpellé, il pose immédiatement son regard sur cette dernière. L'ambiance semble pesant d'un coup. C'est assez soudain et... indiscret. Serait ce encore l'une de ses blagues maladroites? 
Le jeune homme préfère détourner le regard, quelque peu agacé. Non, il ne ressent aucune colère envers elle. Mais c'était si inattendu. Si seulement elle savait, elle aurait pas besoin de poser la question.
De toute manière, il n'allait pas tarder à comprendre qu'Akito avait bel et bien encore parlé. Finalement, elle en sait, un peu.
L'écoutant d'une oreille, le regard du brun se perd. Ainsi elle sait. Elle connaît la triste vérité. 
Sa proposition d'un film n'est qu'une diversion. Et le garçon y répond que brièvement. 

"Non, peu importe."

C'est étrange mais l'atmosphère semble un peu plus alourdir. Son regard s'attarde sur le lit transformé en guise de canapé. Renji observe un instant la place qui lui était destiné. Puis finalement, il tranche ce silence et toise du regard la brune.

"Si tu es au courant... Pourquoi suis je là?"

Cela signifierait qu'elle connaît la vérité depuis un moment. Depuis un moment, elle sait qui se tient en face d'elle. Alors pourquoi continues t'elle de le côtoyer? Généralement, toutes les personnes de son entourage le fuyaient comme la peste. Peur des représailles. On ne joue pas avec le fils d'un Yakuza. C'est la mafia. Ce sont des meurtriers. Et tout ou tard, il en deviendra un à son tour. 
Son regard perçant continue de soutenir le regard de la jeune femme. Il a du mal à croire qu'on puisse être amical avec lui. Ce n'est pas de la pitié au moins?!

"Tu n'as pas peur?"

Il se tient en face d'elle, à l'autre bout de la pièce comme si une distance se dessinait entre. Leurs mondes séparés.

Renji semble contrarié par ma question indiscrète, et je me sens encore plus mal. Pourtant, c'est très rare que je sois curieuse ! Ou du moins, c'est très rare que je l'exprime à haute voix... Mais c'est vraiment sorti tout seul ! Je veux dire, je sais bien qu'il n'est pas très loquace ou sociable, mais il est plutôt beau garçon - et le mot est faible, il est carrément canon ahah - et ça ne m'aurait pas étonné que des filles aient tenté de percer sa carapace. Mais apparemment non, vu le regard qu'il me lance. Bien Pandora, bravo, tu as raté une occasion de te taire...

Mais alors que nous abordons le sujet de son passé, l'atmosphère s'alourdit encore plus. Je tente d'alléger l'ambiance en revenant sur le sujet du film, mais le brun me répond à peine. Il a l'air... En colère ? Agacé ? Je ne sais pas exactement, mais ce qui est sûr, c'est qu'il est soudain devenu glacial. Je m'arrête d'arranger le lit, m'arrête de bouger tout court en fait. Je reste droite, face à lui, incapable de bouger sous son regard inquisiteur. Sa question résonne dans la chambre devenue silencieuse, et ma réponse lui fait directement écho.

"Parce que ça ne change rien."

Encore une phrase sortie toute seule. Décidément, c'est bien ma journée ! Mais maintenant que je l'ai dit... Je me rends compte que je le pense vraiment. Qu'est ce que ça peut bien changer, au final ? Oui, il a été élevé dans la violence, c'était quelqu'un de dangereux et ça l'est peut-être encore... Mais pour une raison ou une autre, il a atterri à Terrae. Comme moi, comme tous les autres pensionnaires... Et il a droit à sa seconde chance, à reprendre un nouveau départ ici.

"Qui tu étais et ce que tu as fait, ça m'importe peu... Tout ce qui compte, c'est qui tu es maintenant, et qui tu veux devenir. Et moi je pense que tu es quelqu'un de bien."

Même si lui, il ne le pense pas... Et c'est vrai qu'on se connaît peu, mais j'en suis tout de même convaincue. Si c'était une personne mauvaise, je le saurais. Je le sentirais, l'instinct ne trompe pas ! Le japonais continue à me toiser de l'autre bout de la pièce, me demandant maintenant si j'ai peur. Je raccourcis la distance entre nous, pour finir par me planter devant lui, soutenant son regard d'un air déterminé.

Non Renji, je n'ai pas peur de toi.

"Tu me ferais du mal ?"

Je connais sa réponse. Je le vois dans son regard, dans sa manière de se comporter avec moi. Un silence s'installe alors que nous nous faisons face, immobiles. Je pourrais prendre ses mains dans les miennes, ou placer mes mains sur ses épaules, en signe de chaleur, de proximité. Mais non. Il n'apprécierait pas, et moi je ne trouverais pas cela naturel. Tout passe par notre simple regard.

"Tout le monde a droit à une seconde chance. Alors prends-là. Et maintenant assieds-toi, je vais choisir un film."

Je lui offre un sourire, avant de me détourner finalement de lui pour aller vers mon ordinateur. La discussion est close pour le moment... Même si je suis sûre que nous reparlerons de son passé, un jour ou l'autre. Tout comme je suis sûre que je lui raconterai mon histoire à moi, quand je serai prête.