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J'ai le mérite de pouvoir me dire qu'au moins, j'ai lutté
##   Dim 26 Nov 2017 - 22:30
Joyce Noran

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Bip. Bip. Bip.

Vous comprenez pas ce que je fous là pas vrai? Moi non plus pour être honnête. J'ai pas vraiment compris. J'allais bien. J'avais un espoir. C'est trompeur ce truc pas vrai? Ouais, moi aussi, j'y croyais. J'étais folle de joie à l'idée de vivre, de rire et de mourir vieille.
Mais non. Attendez que je vous explique, vous allez comprendre.

Un mois plus tôt
Je ne suis plus très sûre mais je crois que c'était un samedi. J'avais voulu m'entraîner et Mitsuki n'étant pas disponible ou je ne sais quoi, j'ai demandé à un de mes camarades de m'accompagner. Il était étoile, lui aussi. C'était avant tout le bordel autour de Terrae, juste avant. Peut-être même la veille ou un truc du genre. Heureusement vous me direz, j'aurais probablement fais scandale sinon.

J'étais entrain de m'entraîner et tout allait aussi bien que possible quand c'est arrivé. J'ai commencé à avoir des vertiges. Beaucoup plus que d'habitudes. Mais j'ai continué. J'ai poursuivie l'entraînement, j'ai tenté de me protéger des averses de coups de mon adversaire. Mais j'ai finis par chuter. C'était pas du tout comme dans les films. Vous savez, ceux où on voit les gens tomber dans les pommes au ralentis, alors que le noir se fait autour d'eux? Dans ces films, on a l'impression que ça ne fait pas mal, qu'on a la classe. On tombe parce qu'on a apprit une nouvelle bouleversante ou parce qu'on a trop bossé jusqu'à l'épuisement.
Dans la vie, rien ne s'applique. On tombe comme une merde, on souffre puis c'est le noir. Et c'est rarement pour une bonne raison. J'ai eu franchement mal, je vais pas mentir. Comme si on déchirait mon cœur avant que ma tête n'explose.

Le temps que les secours arrivent, appelés visiblement par mon coéquipier, je ne m'étais pas réveillée. Bien que l'on m'ait administré les soins de premiers secours je ne parvenais pas à me réveiller.
Paradoxalement, bien que j'ai les yeux fermés et la conscience en berne, j'entendais tout. J'ai cru comprendre que j'avais fais un arrêt cardiaque. J'ai cru entendre que mon cœur était faible et qu'il me fallait d'urgence une opération. Et retour au noir profond.

Aujourd'hui
Voilà un mois que c'est ainsi maintenant.
Avez-vous déjà vu ou lu "Si je reste"? Non? Pas grave. C'est l'histoire d'une fille qui suite à un accident tombe dans le coma. Toute l'histoire s'articule alors sur le choix qu'elle doit faire de se réveiller ou de mourir. Et bien dans cette histoire, elle se voit. Je veux dire que son corps est allongé et froid et pourtant, elle, elle voit et entend tout. C'est un peu ce que j'ai vécu. Je discernais les mouvements, percevais les sons.

Je me suis réveillée deux semaines après mon opération. J'étais pourtant faible et pas capable de discerner mon repas de la télé. J'étais dans les vapes, abrutie par les médicaments. J'étais mal en point. Je me battais pourtant, bien déterminée à ne pas mourir, à relever le défi. A survivre tout simplement.
En tête, mes projets me revenaient souvent. Ma vie. Ma musique. Mes rêves. Mon couple. Mon Dieu Liam... Comment avait-il réagit? Et Ys? Putain, il devait plus savoir quoi faire!

Pendant les deux semaines suivantes, j'ai eu des moments de lucidité. J'arrivais à parler, à rire même et à participer à une conversation, mais ça ne durait jamais bien longtemps. Je me sentais partir et bien que je lutte, cela devenait difficile. Alors j'ai pris mes dispositions, au cas où, grâce à une infirmière.

Des visites ont eu lieux, les médecins ont tenté vainement d'expliquer à mes proches et à moi-même que j'avais eu une brutale rechute. C'était incompréhensible. Personne ne savait pourquoi, c'était ainsi.
Et moi? Ça faisait un mois que je tentais de lutter mais j'étais arrivée au bout de mes limites, et chacun des infirmiers ou médecins prenant soin de moi le savait. Je crois qu'à un moment donné, Linda, l'infirmière que je connaissais depuis mon arrivée à Terrae, m'a dit qu'ils se chargeraient d'appeler mes proches si mon heure était venue.

C'est drôle hein, la vie? Comme quoi, il ne suffit pas de le vouloir pour pouvoir. Parfois, même la plus grande des volontés ne suffit pas à nous sauver. C'est peut-être pour ça que je me retrouve dans une des chambres des soins palliatifs de l'hôpital de Terrae. Et j'ai peur. Terriblement peur.


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##   Lun 27 Nov 2017 - 22:07
Ys Ochikawa

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Il ne sait plus vraiment comment ça s'est passé. Du moins, il ne saurait comment il avait retenu sa colère et surtout la possibilité à sa greffe de s'évader.
C'est arrivé si vite, c'est devenu si flou...

Encore maintenant, ils n'auront pas eu le temps de nettoyer cette horrible tâchée restée sur le mur blanc. Certes, Ys avait du payer les frais et le matériel cassé. Il avait du également présenter ses excuses auprès du personnel. Mais encore maintenant, lorsqu'il traverse le couloir, il peut apercevoir l'endroit exacte où il avait laissé parler sa rage.
Bien qu'évidemment le Master se soit calmé depuis sa rencontre avec le médecin en charge de s'occuper de Joyce, Ys ne saurait dire combien de temps s'était écoulé depuis l'annonce. 

Tout semblait si normale. Tout aurait pu être parfait. Il avait atteint son point, il ne lui restait plus qu'à la lever vers le haut. Comme autrefois. Mais ce sentiment atroce où on vous interdit tout bonheur. Ou vous vous sentez comme incapable, désarmé, faible...
C'est ça. Faible. Parfois elle souriait, parfois elle ouvrait ses grands yeux verts pour les poser sur lui et ensuite c'est le néon de nouveau. 

Il connaît la vérité, les médecins ne lui ont pas mentis. Mais il s'accroche à cet infime espoir tel un enfant qui croit encore aux contes de fées. Pourquoi? Pourquoi le temps ne peut il pas s'arrêter? Juste à cette période où tout allait bien. Ou tout n'était qu'innocence et inconscience. Pourquoi devait il hair autant la vie? Ce monde?
Et chaque jour, il venait. Il s'asseyait près de son chevet. Lui faisait la lecture, lui racontait la vie à Terrae, lui racontait des blagues. Parfois il se taisait et restait près d'elle de longues heures jusqu'au couché du soleil. Il avait même finis par poser un talkie walkie sur sa table de chevet pour lui parler de longues heures le soir, une fois les visites interdites. 
Et parfois, il cherchait simplement son regard dans ses prunelles, à la recherche de cette flamme.

Encore aujourd'hui, le Master se tient près d'elle. Son visage plongé dans ses mains, accoudé à son lit. Joyce ne lui répond pas , encore une fois, son esprit est loin.

"S'il te plait... par pitié.... prouves le encore une fois... prouves leur.... qu'ils ont tord..."

Murmure-t'il.
Si seulement il était possible de pactiser avec le diable et pouvoir échanger leur place, il le ferait sans l'ombre d'une hésitation. Il le ferait.


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##   Mar 28 Nov 2017 - 0:29
Joyce Noran

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Vous vous souvenez des films dont je vous parlais tout à l'heure? Ceux où tout est toujours tout rose et tout beau? Oubliez-les. La réalité, c'est loin d'être ça. Dans la vraie vie, une fois que vous atterrissez à l'hôpital en phase terminale d'une maladie mortelle, vous êtes aussi pâle qu'un cadavre et vos cheveux sont encore plus ternes que votre teint est cireux. Dans mon cas, j'ai perdu jusqu'à tout éclat dans mes yeux embrumés par les vapeurs de morphine et par la mort que l'on devinait peu à peu me gagner.

Le plus dur dans la mort, ce n'est pas ce qu'endure la personne souffrant de la maladie. Ce sont les ravages que cette maladie causent à ses proches. C'est peut-être là que sont le plus fidèle les films: C'est réellement les personnes sur le lit qui consolent ceux qui sont autour, pas l'inverse. Pour nous, ça fait peur un moment et puis ça passe, une fois que le dernier souffle a été rendu, plus rien n'a d'importance. Mais pour eux? Jamais ils ne pourront oublier. Et la peur persistera à jamais, avec les regrets et l'amertume que la perte d'un être cher nous offre.

Mes amis ne m'avaient pas mentis. Je n'ai jamais été seule, jusqu'à la fin, ils ont été présent, je peux aujourd'hui le dire. Ils m'ont offert tout ce à quoi j'aspirais. On m'a offert une vie, et en cela, je ne leur dirai jamais assez merci.
Mais bien plus encore, celui qui a été le plus présent reste mon frère. Il m'avait promis qu'il ne fuirait plus jamais et il avait tenu parole. Et bien que je ne réagisse pas toujours, je savais qu'il était venu chaque jour depuis mon admission ici, et je savais tout autant à quel point il avait eu du mal à calmer sa rage.
Nous n'avions jamais pu fêter son passage au rang de master. Nous n'avions plus eu la possibilité de jouer ou de nous chamailler. Et plus jamais nous ne le pourrons visiblement. Nous avions parlé, bien sûr, des heures durant. Je crois même pouvoir dire que nous n'avions jamais autant conversé ensembles. Je n'en avais jamais autant appris sur lui, ni lui sur moi. J'avais souvent des moments d'absence bien sûr, mais je ne m'étais jamais réveillé sans qu'il ne soit présent à mon chevet. Et aujourd'hui ne fait pas exception.

Il est assis à mes côtés et il a tombé le masque, ce qu'il ne fait que lorsqu'il croit que je suis alourdie par les médocs. Suffisamment pour ne pas comprendre le monde qui m'entoure. Sauf que maintenant, si mes yeux sont devenus vides, ce n'est pas juste à cause de la morphine.

"S'il te plait... par pitié.... prouves le encore une fois... prouves leur.... qu'ils ont tord..."

Il n'y a rien de plus dure à entendre que les mots d'un être si cher à notre cœur sur notre lit de mort. C'est insupportable, au delà même de tout enfer. Je sais ce que c'est que de perdre famille et repères. Je sais ce que la perte de l'espoir provoque. Mais je n'ai jamais été confronté à l'espoir vain dont fait preuve Ys à cet instant.
Dans un geste des plus faibles, j'attrape sa main, avec toute la force dont je suis capable, un sourire doux et taquin aux lèvres, comme au bon vieux temps. Est-ce sa main qui est si chaude ou la mienne qui est glacée?

- Ys... Frangin, t'imagine? Tu devrais encore me supporter, moi, ton calvaire de petite sœur? Quelle horreur!

J'essaye d'en plaisanter, parce que finalement, il ne me reste plus que ça. Je lutte encore, moi aussi transporter par cet espoir vain que cela suffise à me ramener à la vie. A ma vie. J'ai demander à ce que l'on réduise les doses de calmants hier. Tant que je sens la douleur, c'est que je suis en vie.

Il est difficile de ne pas pleurer et de garder le masque si longtemps. Surtout devant mon frère. J'ai eu envie de le serrer dans mes bras chaque jour en lui disant que ce n'est qu'un mauvais moment à passer et que je reprendrai les cours d'ici quelques mois. Mais il n'y aura plus de cours, plus d'entraînement, plus d'anniversaires, plus de sorties entre amis, plus rien. Et je m'en veux terriblement.

- Je suis désolée Ys, je te jure que je me bats mais ça ne suffit plus. J'ai pas réussi à passer Master, je te demande pardon...

Les larmes ont commencé à rouler sur mes joues au moment même où j'ai pris la parole. Je ne peux juste plus faire semblant de ne pas avoir peur ou de ne pas m'en vouloir. Je voulais tellement y arriver! Je voulais tellement avoir le droit à la vie!

- Ys écoute moi. S'il te plait, ne m'interromps pas parce que c'est difficile pour moi de te parler de tout ça.

Je soupire, reprends mon souffle et je plonge mon regard dans le sien, la flamme s'y rallumant un instant comme pour prouver que je n'ai pas cesser de me battre.

- Il y a quelques jours, avant que tu n'arrives, j'ai demandé à Linda d'écrire pour moi. Quand tu sortiras de ma chambre ce soir, je veux que tu ailles trouver cette infirmière et que tu lui demandes mon carnet à chanson. Va à la dernière page et suis mes instructions d'accord? Tu veux bien faire ça pour moi?

Je me mords la lèvre, peu certaine. Je soupire, une larme m'échappe encore, les sanglots et l'émotion me nouant la gorge et me broyant le cœur.

- Ça fait trois ans Ys. Ça fait trois ans que tu m'as sauvé. Tu as permis à une orpheline, à une enfant de grandir et de réaliser ses rêves et même au delà. J'ai atteint des sommets que je n'espérais pas toucher un jour et cela, je ne le dois qu'à notre amitié, qu'à toi. Tu es le meilleur des amis et le seul grand frère que j'aurai voulu. Mais je ne veux pas que tu abandonnes tout ce que tu as construit depuis qu'on se connait. T'es plus le même toi non plus alors ne perd pas tout ça.

Je souris, à travers les larmes.

- Je t'aime espèce de grand frère surprotecteur et emmerdeur. Putain je t'adore. Merci d'être encore là aujourd'hui. Merci de l'être demain aussi et tous les jours qui suivront jusqu'à la fin. Ta mère serait fière de toi. Moi je le suis.

J'ai étouffé un rire jaune. Je voudrai tellement voir l'homme qu'il continuera de devenir. Je voudrai tellement voir où son histoire avec Mitsuki le mènera et quel genre de maris ou de père il sera. Je voudrai tellement continuer de le voir évoluer.

- Mais souviens-toi d'une chose Ys Ochikawa: Celui, qui, un jour, a sauvé une gamine de l'enfer en lui offrant une famille, une maison et une vie au détour d'un couloir dans les sous-sols, c'était toi, feu-follet. Alors vas-t-en, t'as rien à faire dans cet hôpital. La vie n'attend que toi. Ta guitare, ta musique, ta copine et tes rêves n'attendent que toi. Et tu es vraiment trop con de rester ici à veiller au chevet d'une idiote comme moi. Fais le au moins pour moi. S'il te plait.

Je ne veux pas le blesser. Je le jure. Mais je veux qu'il s'en aille. Je veux qu'il parte. Je veux qu'il vive et je ne veux plus voir cette lueur de douleur chaque fois que je croise son regard.
Je suis en larmes, amincie et affaiblis sur un lit d'hôpital. Je sais que je n'en ai plus pour longtemps. Mais Ys va bien, il respire la santé et il est hors de question qu'il perde son temps ici.

- Je suis fière d'être ta petite soeur Ys. T'es quelqu'un de bien. Vraiment. T'es chiant et con, mais t'es quelqu'un de bien. Je pourrai jamais assez te dire merci pour tout ce que tu as fais pour moi. T'es vraiment un frère génial. Le meilleur dont je puisse rêver. Et crois moi, je me battrai jusqu'au bout.

Le truc con avec l'espoir, c'est qu'il meurt en dernier. Avec la vie. Et j'ai beau parler, je me sens partir. Je sens arriver le bout du tunnel. J'irai pas jusqu'à dire que je vois la lumière, simplement que je commence à m'habituer à l'obscurité. Mais en fin de compte, n'est-ce pas là qu'est ma place?


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##   Mar 28 Nov 2017 - 22:43
Ys Ochikawa

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C'était surement une émission culinaire. Ou une connerie dans le genre. Il ne saurait dire. Cela pourrait même être des infos en boucle que le Tonnerre n'avait rien relevé. La télé était la seule chose encore qui émettait du son. Pour le reste, tout  n'est que silence.
En y repensant, Ys avait bien eu une once de lucidité. Liam devrait surement passé vue l'heure qu'il était. Et Mitsu? Oh évidemment, il avait remarqué ce petit symbole sur l'écran de son téléphone affichant qu'il avait reçu des messages de la Master. Il devrait répondre, il le sait bien. Mais il est lasse. Il le ferait plus tard, c'est bien mieux ainsi. Pour l'instant il fait une chose improbable: il prie. 
Qui? Dieu? Lequel? A t'il réellement quelqu'un pour l'entendre? Et puis après tout, il peut bien être n'importe qui ce Seigneur, du moment qu'il entend sa prière et exauce son vœu, le reste ne sera plus que dévouement de sa part.
Mais il y a bien longtemps que plus personne ne l'écoute. En vérité, il n'est pas du genre à se rendre tous les dimanches à la messe. Mais pour une fois, il accepterait devenir fou et croire en l'improbable.

La main glacée de Joyce est le dernier signe qui le rattache à cette terre. Ses prunelles de braises fatiguées se posent dessus avant de se lever vers son amie. Oui, elle tente en vain de l'amuser. Mais son teint pâle, blanc, ses yeux tirés, ses lèvres gercées... Non, il n'a plus le cœur à rire. Pardon, mais ça fait bien trop mal.
Et si le garçon ne trouve rien à y redire, le reste n'est que déchirement. Il l'écoute sans jamais l'interrompre comme elle le souhaite, comme si ce fut son dernier souhait. Il l'écoute mais c'est une véritable torture. 
Néanmoins, le Tonnerre se redresse sans jamais quitter du regard la blonde. Il hoche simplement de la tête suite à sa requête. Ah oui son carnet, c'est vrai. Il faut le récupérer à tout prix. Alors oui, il lui rendrait un dernier hommage et tiendrait parole. 
Il entend ses paroles et elles bercent son cœur d'une douce chaleur tout aussi agréable que triste. 
Le Master prit une profonde respiration pour se donner du courage. Est ce donc là leurs derniers adieux? Surement oui, il le sait, elle aussi. Ils ne sont plus des enfants qui croient aux rêves. C'est ici que tout va se finir et cette réalité est violente. 

"Non."

Fit il simplement. Comment pouvait elle penser qu'il allait la laisser là seule? Non, ce n'est pas une raison, ce n'est pas parce qu'il est en pleine santé et avec un futur qu'il devait la laisser derrière lui. 
Se reprenant, le jeune homme posa son autre main sur celle de son amie, comme si ce simple geste pouvait réchauffer sa peau.

"Tu es mon futur. Tu es et resteras avec moi jusqu'au bout. Jamais je ne te laisserai, je resterai avec toi."

Cette sensation douloureuse reste bloquée dans le fond de sa gorge. Il tente en vain de rester digne, au moins pour Joyce. D'une main aimante, il essuie cette larme qui perle sa joue. Se rapprochant un peu d'elle, avec tout l'amour d'un grand frère, il pose délicatement son front contre le sien et reprit d'une voix posée, calme.

"Si on pouvait refaire nos vies, où que tu sois, je serais venu te chercher pour te garder près de moi. Je ne t'aurai plus jamais quitter. J'aurai continuer à te faire rire, te faire sourire. Si on pouvait tout recommencer, j'aurai couru jusqu'à toi dans ces sous sols. Je-"

S'interrompant, le garçon ravala difficilement une onde de chagrin. C'est de la torture. On va lui retirer son souffle de vie. On va lui oter une partie de lui. Plus rien ne sera comme avant, il le sait. Il ne veut pas connaître ce monde sans elle. Si seulement il pouvait effacer cette anomalie, tout serait si parfait, pour une fois...

"Je suis si fier de toi et je t'aime Joyce."

Finalement, il s'en rend compte, Terrae n'est pas magique.


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##   Mar 28 Nov 2017 - 23:25
Joyce Noran

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Je ne pensais pas pouvoir pleurer plus avant qu'il ne prenne la parole. Sa main prend la mienne, comme dans un geste vain pour me réchauffer. Mais je n'ai pas froid non, simplement, c'est le souffle de la mort qui me berce au delà du réel.

Mon père m'a toujours dit qu'il fallait vivre sans regret. On vit tous des traumatismes ou des drames qui viendront ensuite influencer ceux que nous deviendrons dans l'avenir. Pour autant, il ne faut pas regretter nos choix, car sur le moment, ils nous auront été bénéfiques, tout du moins nous l'aurons pensé. Il avait raison. Je ne veux pas partir sans avoir accompli ce que je devais. Je ne veux plus fuir et je ne veux pas abandonner. Jusqu'au bout, je donnerai jusqu'à mon âme pour me sauver, et ça, Ys et moi en sommes bien conscient.

Ys dit juste non face à ma requête et je souris. Je pourrai râler, évidemment, mais les longues heures de conversations passées ce dernier mois et les sentiments nous habitant à l'instant ont raison de nos querelles passées. Mon Dieu ce que j'aimerai qu'il me dise d'arrêter de faire ma victime et de me battre de nouveau! Ce que j'aimerai qu'il me mette au défi d'y arriver! Ce que j'aimerai pouvoir y arriver et retrouver ce frère qui jadis m'a sauvé.  

"Tu es mon futur. Tu es et resteras avec moi jusqu'au bout. Jamais je ne te laisserai, je resterai avec toi."

Je sais combien ces mots lui coûtes, et plus encore combien la situation lui est insupportable. Mais Ys est comme moi. S'il advenait que je parte alors que je suis seule dans cette chambre, il s'en voudrait à jamais. Je ne pourrais pas le forcer à partir, pas même si j'en avais envie. Je vois bien qu'il lutte pour ne pas s'effondrer, parce qu'il pense que son rôle est de me rassurer. C'est faux. C'est à mon tour de tenir ce rôle.

Il se penche vers moi, pose son front contre le mien, comme pour me rappeler que quoiqu'il arrive, nous sommes faits du même bois, à défaut de partager notre sang et que nous serons toujours frère et sœur, même si je pars.

"Si on pouvait refaire nos vies, où que tu sois, je serais venu te chercher pour te garder près de moi. Je ne t'aurai plus jamais quitter. J'aurai continuer à te faire rire, te faire sourire. Si on pouvait tout recommencer, j'aurai couru jusqu'à toi dans ces sous sols. Je-"

- Ys...!

Il n'y a rien de plus douloureux que des adieux. Rien de plus déchirant. Mais nous sommes chanceux de pouvoir ainsi se les dires, certains n'ont pas cette chance. Je n'ai pas eu cette chance avec ma famille.
J'ai retenus mon souffle pour faire l'effort de prendre Ys dans mes bras, nichant ma tête dans son cou, les larmes roulant sur mes joues. Je voudrai pouvoir lui retirer sa peine mais je ne peux pas. Et c'est à la fois le plus douloureux et le plus beaux des cadeaux: S'il n'y avait pas de douleur, il n'y aurait pas d'amour.
A nous voir ainsi, on ne pourrait pas se douter une seconde qu'au début, on a hésité à s'accorder une chance, ne sachant trop si oui ou non, nous étions encore prêt à prendre le risque de nous attacher à quiconque.

"Je suis si fier de toi et je t'aime Joyce."

On dit souvent que les patients en phase terminal attende de conclure un chapitre avant de partir. J'ai peur d'avouer que c'est vrai. Ma mère m'a raconté un jour que son père, atteint d'un cancer, avait attendu que sa fille revienne lui parler après une violente dispute survenue des mois plus tôt pour partir, en paix. Je n'y avais pas cru jusque là.

Je comprends ce qu'il se passe avant même que la douleur ne me touche. Je sais. J'ai compris. Je me mords la lèvre, je veux rester dans les bras de mon frère, dans cette étreinte chaude qui me rappelle que la vie est toujours possible. Mais je le sens. Je sens mon cœur s'emballer anormalement. Je sens mes poumons manquer d'air et mes forces me quitter. Je sais ce qu'il se passe mais je ne veux pas l'affronter.

J'ai encore la présence d'esprit d'appuyer sur le bouton pour appeler une infirmière, n'importe qui. Je ne suis plus capable de parler, je sens mon coeur ralentir. Je crois que je saigne du nez, à un moment, mais c'est sur l'épaule de Ys que je suis appuyée, et je n'ai pas la force de me reculer. J'ai fermé les yeux aussi non? Putain, il se passe quoi?! J'ai peur. J'ai tellement peur. J'entends des pas dans le couloirs, quelqu'un vient? Pourquoi le bip de la machine s'affole-t-il? Pourquoi je n'arrive pas à ouvrir les yeux?

Ys, pourquoi t'as choisi ce moment pour me dire que tu m'aimais? Et pourquoi moi, j'ai attendu ce moment pour comprendre que tu t'étais toujours considéré comme le frère que je voulais que tu sois? Pourquoi n'avais-je pas voulu y croire avant? Pourquoi tout était-il si beau et pourquoi tout devenait-il si noir?

Je ne veux pas partir! Pitié non!
Quelqu'un pitié, à l'aide. Laissez-moi rester!
Je ne veux pas les abandonner... Je ne peux pas!
Au secours... Je veux rester! Je veux me battre!



Les infirmiers ne mirent pas longtemps à pénétrer dans la chambre. Sans ménagement aucun, voyant la jeune fille inconsciente dans les bras de son ami le plus proche, ils vinrent pour la transférer au bloc opératoire.
Étonnamment, la jeune femme n'était pas encore morte, comme l'infirmière pu l'apprendre au jeune homme encore présent dans la salle. Une longue opération était à prévoir et rien n'était moins sûr que son issue, mais tout était encore possible, il s'agissait là d'une vraie guerrière.

Les heures défilèrent, angoissantes et éreintantes. Elles étaient longues et difficiles et bien sûr, personne ne communiquait d'information. Evidemment, cependant, tant que personne ne sortait de la salle d'opération, c'était que la jeune fille au cheveux blond respirait encore, quoique difficilement.

Ce fût près de quinze heures plus tard que le chirurgien sortie du bloc, un air indéchiffrable sur le visage. Après un bref entrevu avec l'infirmière Linda qui était restait à attendre avec le jeune homme, il s'approcha de celui-ci.

- On me dit que vous êtes de la famille de Mlle. Noran?

Il attendit une quelconque confirmation. Il connaissait les antécédents du jeune homme face à la maladie de sa jeune amie et il appréhendait un peu sa prochaine réaction.

- Joyce présente tous les signes de la phase terminale de la maladie mais elle semble avoir envie de se battre jusqu'au bout. Nous avons réussi à la stabiliser et nous l'avons plongé dans un coma artificiel afin de préserver ses organes vitaux. J'aurai néanmoins besoin de savoir si elle vous aurez dit si en cas de nécessité, elle s'opposerait à une greffe d'organe?

Il attendit que le jeune homme comprenne mais sachant combien le moment pouvait être difficile, il continua.

- Joyce est encore jeune et elle a un groupe sanguin A+. Elle pourrait correspondre au profil des demandeurs d'organes. Sa maladie reste située principalement dans la région du coeur aussi il reste une probabilité certaine que cela puisse marcher. Mais je préfère vous prévenir que cela va être difficile et douloureux, pour elle comme pour vous.

Il patienta un instant.

- Il reste encore un espoir M. Ochikawa, mais j'ai besoin de votre accord pour lancer la procédure. Elle vous a désigné comme parent proche et seule personne habilitée pour répondre en son nom à cette demande.


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Ils s'en doutaient, c'était bien là leurs dernières paroles, leurs derniers adieux. Et tout devient noir.

Serrant la jeune femme dans ses bras, les deux terriens restèrent un moment ainsi comme si l'éternité leur appartenait. Malheureusement, une atroce musique vint brutaliser leur apaisement. L'écran qui indique le rythme cardiaque de Joyce s'affole. Et généralement, un tel son est signe de mauvais présages. Alerté et paniquant, Ys jette un rapide coup d'œil à l'écran. C'est pas bon. Ce n'est pas bon du tout!! 
Le jeune homme tente d'attraper ce qui permet d'appeler l'infirmière, mais il découvre alors que la jeune femme la déjà en main. Et c'est alors qu'il découvre avec horreur son visage fermé, ses paupières clos, aucun son. 

"Joyce? JOYCE!!!"

Tout devient flou, les sons aux alentours ne sont plus que sourds. Le Tonnerre aura beau appeler son amie, la tenir par les épaules, mais rien n'y fait. Il n'a plus la présence d'esprit et perd rapidement son sang froid. 
Juste un peu. Juste un peu, encore quelques secondes par pitié. 
C'était trop demandé? Peut être bien... mais une dernière fois. 
C'est tout ce dont il désirait, quelques secondes pourvu qu'elle lui adresse un sourire, même bref. Non, décidemment rien n'existe, ni Dieu, ni magie.

Même les mains d'un infirmier sur lui pour le retenir alors qu'on ôter sa chère et tendre Joyce, même ces mains là, cette force pour le tirer, Ys ne le sentait pas. Il était aveuglé par ce corps inerte et dépourvu de vie. 
Se débattant avec acharnement, le Master parvient néanmoins à sortir hors de la chambre pour se précipiter dans les couloirs où il vit le brancard emportant Joyce loin, loin de lui. 
Beaucoup du personnel avait réagit, ils l'emmenaient au bloc. Oui, certes, c'est bien. Mais après? Ce n'est pas parce qu'on part au  bloc qu'on en sort forcement indem. 
Dépourvu, le jeune homme reste de longues minutes dans le couloir, gardant cette fin de couloir en vision. Il entendait uniquement son souffle dur et roc. Il le sentait, sa greffe, ce tatouage dont il se méfier, se déplaçait sur son corps tel un serpent qui s'enroule autour de lui. 
Il n'est jamais loin, il ne faut pas le laisser s'échapper. Ys le sait, il doit contenir sa haine. 
Et peu à peu, les lumières du couloir s'éteignent malgré elle, sous l'influence du garçon. 

Il y aura fallu de longues heures pour se ressaisir. Contenir cette bête enragée demande énormément d'effort et d'énergie. Ys aura tenu longtemps sur cette chaise, à lutter contre le sommeil. Mais quand ce sont les émotions qu'il calme, c'est la fatigue qui pointe le bout du nez.
Joyce n'était toujours pas ressortie de ce bloc, pas même un médecin. C'est long, atrocement long. Et puisqu'il n'est pas un surhumain, il finit par s'endormir sur cette chaise. Qu'est ce qu'il peut faire froid dans ces hôpitaux...
Ce n'est que lorsqu'il sent la présence d'une femme à ses côtés qu'il finit par se réveiller. Combien de temps avait il dormi? Et surtout, Joyce, où était elle? 
La dénommée Linda lui donne des nouvelles mais qu'importe, Ys ne veut plus rien entendre. Il n'est pas là pour faire connaissance, alors il l'ignore de nouveau une fois les informations requises.
Ce n'est que plus tard qu'enfin un médecin digne s'approcher. Ce dernier parait méfiant, normal. Mais il lui apporte enfin des nouvelles, peu enjouées. Se levant rapidement, le Tonnerre tangue légèrement avant de se redresser.

"Oui... Oui, je suis sa famille."

C'est vrai. C'est ainsi depuis longtemps et jusqu'au bout, cela le restera. 
Calme, Ys devint patient, pour une fois, il fait preuve d'intelligence. Il écoute ce dont le docteur a à lui dire. Une greffe... La dernière solution plausible sans pour autant que le combat soit remporté. Le Master comprend rapidement que tout dépendra de sa réponse. Inutile de réfléchir plus longtemps, et rapidement il reprit d'une voix tranchante:

"Oui, je vous autorise. De plus, je ne sais pas si cela peut aider, mais je suis également du groupe A+. Si je peux aider..."

Même sa vie, vous pouvez la greffer, il lui donnerait.


J'ai le mérite de pouvoir me dire qu'au moins, j'ai lutté 00ba1e12
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##   Mer 29 Nov 2017 - 22:36
Joyce Noran

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Joyce Noran
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Le jeune homme avait répondre par l'affirmative et, rassuré, le médecin pu faire un rapide compte rendu de la situation? Il vit bien combien les heures avaient été longues pour le garçon mais il ne pouvait pas y faire grand chose sinon lui rendre le peu d'espoir que la vue du corps inerte de son amie avait dû lui ravir.

Il vit la compréhension dans ses yeux ainsi que l'acceptation d'une nouvelle forme d'espoir. Il était pourtant médecin depuis suffisamment longtemps pour savoir qu'à force, on ne supporte plus d'avoir cet espoir que la prochaine sera la bonne.
Il expliqua le plus posément possible qu'il restait une solution pouvant permettre à la jeune femme d'avoir suffisamment de temps pour changer les choses. Mais il ne lu pas l'ombre d'une hésitation dans le regard du master.

"Oui, je vous autorise. De plus, je ne sais pas si cela peut aider, mais je suis également du groupe A+. Si je peux aider..."

Le médecin sourit, attendri par l'affection que le master semblait éprouver pour cette orpheline qui bien des années plus tôt, l'avait rencontré pour la première fois, seule et perdue et qui était revenu il y avait très peu pour se battre.

- Je vais de ce pas inscrire votre amie sur le registre de demande de don d'organe. Je vais vous donner un biper. S'il sonne, venez, cela voudra dire que nous pouvons l'opérer et nous aurons besoin de sang. Si cela ne vous ennuie pas, nous apprécierons ce don. Et si elle se réveille, elle vous devra la vie, j'espère que vous en avez conscience. Vous pourrez voir les modalités avec Linda. Je crois qu'elle a quelque chose à vous remettre.

Se détournant du jeune homme, le médecin fila retrouver ses patients. Joyce, transférée de nouveau dans une chambre, semblait endormie et sereine. On ne voyait rien de sa maladie si ce n'était sa pâleur.
Une fois parti, Linda s'approcha du master avec un sourire rassurant au visage. Une fois les modalités remplies, il fût tout naturel pour elle de tendre à l'homme face à elle le précieux carnet que Joyce lui avait confié.
A la dernière page, après chacune des paroles et chacune des chansons que la jeune musicienne avait couchée sur papier, une lettre, écrite de la main de l'infirmière, attendait que son destinataire daigne la lire.


Ys,

Si tu lis ces mots, ça veut dire que les choses se sont pas vraiment passées comme prévu. Je ne sais comment les choses évolueront d'ici à ce que tu ais mon carnet entre les mains, mais je peux te promettre une chose, c'est que je me battrai jusqu'au bout. Je refuse d'abandonner la partie alors que l'enjeu est aujourd'hui si important.

Je t'ai déjà remercié un million de fois dans ma tête pour toute la bonté et tout l'amour que tu as eu pour moi. Je crois même qu'une fois ou deux, je t'ai avoué que je t'étais reconnaissante. Outre que le bonheur et une famille, tu m'as redonné également goût à la vie, moi qui avait arrêté d'en voir les intérêts. Tu m'as offert ce que nul autre ne me donnera jamais. Je veux me battre pour ça et je veux grandir pour pouvoir te prouver que tu avais raison, ce jour là, de venir me chercher.

Je me souviens de pleins de trucs en ce moment. De pleins de souvenirs chelou. C'est drôle, mais t'es présent dans quasiment les trois quart de mes souvenirs de Terrae. C'est même pas une blague. Je t'ai détesté, méprisé, j'ai voulu te surpasser tant de fois que je ne pourrai les compter, jusqu'au jour où j'ai commencé à t'apprécier pour finalement t'adorer et te considérer comme mon propre frère et ma seule et unique famille désormais.

Bon, trêve de bavardages, je suis claquée et tu vas pas tarder à arriver de toutes manières. Ça serait con que tu lises ça devant moi, imagine le moment gênant! Tu te gênerais pas pour le faire je suis sûre, t'es chiant comme mec.
Bref. T'es passé master (pfff trop facile, même pas peur), tu devrai pouvoir pénétrer dans ma chambre sans trop de mal (du moins j'espère, sinon, t'es vraiment nul papy). Je ne sais pas trop comment tout ça va se passer pour mes affaires donc si tu pouvais t'en charger, j'aime autant que tu le fasses toi plutôt qu'un autre. Jette tout si tu veux, j'en aurai visiblement plus l'utilité. Mais... Mais si tu avais envie de garder quelque chose te gêne pas. Quand à ce carnet, il te revient de droit: Il est à toi. Pour le reste, je te laisse voir.

- Dis à Akito que je suis désolée de ne rien lui avoir dit pour la maladie. Je voulais croire qu'en le gardant dans l'ignorance, il n'aurait jamais à savoir. Je crois que c'est raté et j'espère qu'il ne m'en voudra pas, même s'il en aurait le droit. Dis lui aussi que même si on a pas été du tout discret, j'ai adoré aller voler du chocolat avec lui et que ma proposition sur le toit était sincère, qu'elle perdure toujours.
- Dis à Mitsuki que non, j'ai pas abandonné juste parce que ses entraînements étaient trop dur (même si c'est totalement vrai, tu sors avec un tyran ma parole! T'es taré!). Dis lui qu'elle a été une amie en or, et sûrement ma meilleure amie. Et que je ne regretterai jamais nos coups de gueule, parce qu'on s'est toujours réconcilié. Précise-lui aussi qu'elle a été une super prof et que j'ai adoré faire des manèges avec elle.
- Dis à Misao que je ne veux pas qu'il déprime. Il est moche quand il déprime. Dis lui que la vie est belle à en crever et que d'autres n'ont pas la chance que nous avons de pouvoir la vivre, même si parfois, on se demande si elle en vaut la peine. Et dis lui que le baseball c'est génial, et que j'en connais maintenant les règles par coeur.
- Dis à Liam que je déteste les adieux. Dis lui que je l'aime et qu'un jour, il trouvera une femme qui le méritera vraiment. Dis lui que je ne veux pas qu'il me pleurer, même s'il en a très envie. Dis lui que s'il veut, pour aller mieux, il peut me haïr en se disant qu'un jour j'ai faillis le tuer à coups de flamme.
- Et enfin, je veux que tu saches que je suis fière de toi. Tu es devenu master Ys, c'est pas rien. Tu as trouvé l'amour, tu as retrouvé goût à la vie, ne le nie pas. Même si mon départ te dévaste, je sais que tu t'en remettras un jour. T'es quelqu'un de bien, de génial même et de très fort. Je suis fière d'avoir été ton amie, et plus encore d'avoir été ta soeur. Je suis heureuse que tu m'ais accordée une chance et je te suis reconnaissante pour tous les rires, les larmes et les colères qu'on a pu essuyer ensembles. Une vie ne suffirait pas à tout t'expliquer, alors juste, merci.

Actuellement, tu dois être en train de me haïr. Je suppose que c'est normal, je ne t'en veux pas. Si tu m'avais fais un coups pareil, je crois que c'est moi qui t'aurais achevé. Merci de m'avoir accordé la vie et merci de m'avoir accordé le bonheur. Merci aussi de répondre à ces dernières exigences.
Et merci d'avoir été là, jusqu'au bout. Tu ne sais pas ce que ça représente pour moi.

T'es le meilleur Ys, ne l'oublie jamais OK? Sinon, je reviendrai te hanter et crois moi, je suis une véritable emmerdeuse!

Ta petite soeur, Joyce.


***


Quelques jours à peine après la première opération, le biper du jeune homme sonna. Visiblement, un malheur venait de faire un chanceux. Ou plutôt, une chanceuse. Un coeur était disponible. L'opération dura six heures, durant lesquelles personne ne savait vraiment si la jeune femme aurait encore la force de se battre.

Une fois sorti, cependant, on annonça aux proches de la patiente que tout s'était bien déroulé et qu'il ne tenait maintenant plus qu'à elle de se réveiller. Il faudrait encore attendre pour confirmer la compatibilité de l'organe à la jeune fille mais le chirurgien était confiant. Elle était dans la chambre 203 et les visites étaient autorisées. Il encouragea sa famille et ses amis à aller la voir, une fois prêt, pour lui parler et lui prouver qu'elle avait une raison de se battre. Une raison de vivre.


***

Il n'y avait rien autour de moi. Tout était vide. J'étais consciente de ne pas être morte, mais j'étais aussi consciente de ne pas être en vie. J'étais dans un entre-deux, sans véritablement savoir comment mourir ou comment vivre.

Où-suis-je?

Par moment, j'avais froid. Peur. Je me sentais seule et abandonnée. Je ne savais même plus mon nom, ni même mon âge ou encore ma nationalité.

Qui-suis-je?

A d'autres moments, j'entendais des voix, parfois froides et austères presque trop professionnelles. D'autres fois, elles étaient chaudes et apaisantes, comme un baume sur mes plaies. J'avais envie de répondre, sans savoir à qui ni même pourquoi.

Qui sont-ils?

J'avais des absences, des moments d'inconscience dans mon palais sombre. Je ne savais pas ce que je fichais ici, mais les douleurs que je ressentais me permettaient de comprendre que quelque chose m'étais arrivée.

Que m'est-il arrivé?

Mais au delà de tout ça, le temps s'étirait, long, bien trop long, sans que je ne parvienne à répondre à mes questions restaient éternellement sans réponses. Parfois, une chaleur sur mon corps, comme si une main prenait la mienne ou encore que des lèvres m'embrassaient, tantôt sur la bouche, tantôt sur le front ou encore la joue, selon la personne présente à mes côtés.
J'aurai voulu ouvrir les yeux. J'aurai voulu me rappeler.

Pourquoi devrais-je rester?
N'est-ce-qu'un rêve?
Quelqu'un m'attend-t-il?


Je tentais parfois de réfléchir à tout ça, tentant de comprendre. D'où venait toutes ses voix et qui ils étaient m'importait peu au fond, tant que j'arrivais à comprendre s'ils étaient bien réel. Je me rappelais avoir lutté puis avoir brusquement arrêté. Avant de recommencer. Puis de faillir à la tâche. Là étaient mes seuls souvenirs. Et c'était là que résidait ma plus grande question, celle à laquelle je craignais de trouver réponse.

Ai-je encore une raison de vivre?


J'ai le mérite de pouvoir me dire qu'au moins, j'ai lutté Bv3g
##   Mar 5 Déc 2017 - 23:35
Misao Honda

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Tic tac tic tac tic tac...

La chambre d'hôpital est silencieuse. Dehors, il n'y a que quelques rayons de soleil qui filtrent au travers des minces rideaux blancs qui pendent sur les tringles.

Joyce dort de son sommeil paisible, immobile, pâle, à mi-chemin entre la vie et la mort. Elle n'aurait jamais voulu lâcher, Joyce. Elle n'aurait jamais voulu abandonner. Sa conscience n'est plus, mais son corps se bat encore, comme raccroché par l'écho sincère de sa volonté qui continue à pulser. Elle est forte, même maintenant.

Misao, lui, tient sa main sans rien dire. Il a l'habitude, maintenant. Ce n'est pas la première fois, ça ne sera pas la dernière. Son regard est vide, comme absent. Il ne sait pas bien lui-même à quoi il pense ; les idées filent, les mots dérivent, les images pleuvent. Son attention n'accroche rien de précis ; il pense à des choses tristes, surtout. Misao n'est pas un grand optimiste, et attendre ainsi, dans le silence, ça ne lui fait pas vraiment du bien non plus. Et en même temps, ça l'apaise un peu. Il n'est pas heureux, bien sûr, mais il n'a pas non plus envie de pleurer.

Pleurer, c'est plutôt quand il sort de la chambre et qu'il retrouve la sienne, quand personne ne peut le voir. S'il craque avant, il se contente de disparaître. Parfois, il va se réfugier dans un coin de l'hôpital pour sangloter tout seul. Invisible. Et les gens qui passent devant lui se demandent d'où montent les pleurs qu'il n'arrive pas à contenir.

Il a eu le temps de penser que la vie était injuste. Il a eu le temps de penser qu'il échangerait mille fois sa vie misérable contre celle de son amie. S'il pouvait lui donner un coeur, s'il pouvait lui donner un poumon, un rein, n'importe quoi, il le ferait. S'il pouvait en sautant par la fenêtre avoir la certitude qu'elle rouvrirait les yeux, il le ferait.

Pourtant, elle lui a demandé de ne pas déprimer. Elle lui a demandé de vivre.
Pourquoi c'est si difficile, de vivre ?

Le concert, il n'a pas pu y aller. C'était trop difficile. Il ne voulait pas se confronter à tous ces visages tristes ; le sien était déjà bien trop difficile à porter, masque lourd cachant une détresse plus profonde encore. Mais il a parlé à Ys. Il l'a laissé lui parler de sa lettre.

Comment veut-elle qu'il ne soit pas anéanti ...?

La gorge serrée, Misao se relève. Il lâche la main frêle de la jeune feu et effleure son visage avec une tendresse maladroite et tremblante. Les gouttes s'échappent de ses yeux pour tomber lourdement sur ses joues, alors qu'il se penchait sur elle. Il se recule. Observe les sillons tracés sur la peau presque translucide. Il aimerait lui redire à quel point il tient à elle, mais sa voix ne porte plus.

Bientôt, la porte s'ouvre, puis se referme. On ne voit personne ressortir de la chambre. Il n'y a que quelques larmes qui viennent s'échouer sur le sol, et quelques hoquets contenus qui résonnent, seuls, dans les couloirs.


Parle en #b7273d.
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