[Intervention PNJ nécessitant l'intervention d'une équipe de ronde. Nous ne re-posterons pas avec le PNJ - à vous d'improviser ses réactions et d'imaginer la suite de cette situation ! Discutez-en avec votre binôme. N'oubliez pas qu'en cas de question, vous pouvez toujours envoyer un MP à l'un des membres du staff. BON JEU !

> La liste des binômes se trouve sur le topic de l'event, dans les news, > ici <]

- Mais foutez-moi la paix !

Dans un excès de rage, l’étoile envoie voler les deux personnes qui lui font face. Ce que c’est bon de retrouver ses pouvoirs de Titan…
Généralement, Kaël ne s’énerve jamais. Mais généralement, personne ne vient le contrarier. Or, il n’est pas du genre à se plier aux règles à 100%. Et même si on lui a dit qu’il devait rester dans sa chambre une fois le couvre-feu passé, si lui n’a pas envie de le faire, alors il ne voit pas pourquoi quelqu’un se permet de l’empêcher de le faire. Il a faim, d’accord ? Alors quand on a faim, on va manger. Et personne ne mange à 18h, désolé. Et pourtant, avec leur couvre-feu, on dirait qu’on n’a pas vraiment le choix…

Sonnées, les deux élèves qui assuraient normalement la garde se relevèrent maladroitement, un gros mal de tête lancinant leur cerveau. Bon, Kaël a un peu abusé sur ce coup… C’est vrai que c’était pas vraiment prévu, le sang qui coule du crâne et les oreilles qui sifflent. Mais bon, c’est de leur faute aussi ; c’est elles qui ont commencé.

Il y a des jours avec et des jours sans. Aujourd’hui sera un jour sans.

Sans histoires.

Sans disputes.

Sans surprises.

Ah, non ça c’était avant. Avant lui quoi. Putain, déjà on n’était pas chaudes de se taper les couloirs de l’institut parce qu’on avait genre zéro crédibilité déjà. Genre j’ai tellement fait de conneries depuis que j’suis là que je suis presque persuadée que « faire son Ipiu » est devenu synonyme de « foutre la merde violemment et involontairement. » En plus on se sent pas trop de dire aux élèves de nous respecter, non mais sérieux on n’a pas du tout de crédibilité. On en reparle de la réunion d’il y a trois jours ? Non, parce que clairement j’suis contre le fait d’empêcher les gens de faire ce qu’ils veulent hein ?
Mais bon, comme je suis coincée dans un fauteuil et que Adélaïde, pardon Hamilton, est coincée avec moi, on se tape les couloirs. La joie, tout ça. Point positif, j’ai retrouvé mes pouvoirs dans la matinée, ce qui me rassure. J’me dis que si quelqu’un essaie de s’en prendre à un élève ici j’le grille comme du bacon. Oui j’suis comme ça amatrice de bonne bouffe.

Tout se passait bien peu ou prou, on discutait tranquille tu vois le truc, faut dire que c’est très drôle en un certain sens. On a pas mal de connaissances en commun et on ne se connait pas. Si c’est drôle, dans ma tête du moins.

Toujours est-il qu’on a croisé un premier type. Ce type. Il n’avait pas à être dans les couloirs, pas à cette heure. Bref faut qu’on aille lui dire que le couvre-feu est passé pour qu’il retourne dans sa piaule. En vrai c’est pas plus con d’avoir tout l’monde dans le coin, ça permet de surveiller qu’un endroit à la fois tu vois ? Genre s’il y avait des noobs à protéger de partout ce serait dur, on serait pas assez nombreux on n’a pas tous récupéré nos pouvoirs, mais ça viendra.

On y allait cool, juste pour lui dire que l’horaire était passé et ce connard nous a frappées. Je vous jure qu’il nous a frappé, putain ! Genre ce connard tape sur une handicapée. Genre il a aucune valeur, aucun respect. Ce type c’est juste un blaireau. Un blaireau qui m’a pété mon fauteuil.

« NON MAIS T’EST SERIEUX GARS ? T’as faim ? OH PUTAIN TU VAS DEGUSTER ! »

Déjà tu vas avoir une forte envie de te calmer, tu le sens ce putain de calme qui s’empare de toi. Merci cadeau. Oh tu résistes ? Trop de colère ? Mais gars, ça va pas le faire. Je suis par terre, mon fauteuil est irrémédiablement plié et moi aussi je suis en colère. Il se calme pas, il se prépare à rattaquer la rousse qui se relève avec difficulté, le fauteuil a pris mais c’est pas le seul.

Calme j’ai dit merci.

C’est bon de retrouver ses pouvoirs. En tout cas, c’est ce que je me suis dit ce matin quand j’ai pu jouer avec mon Feu. Non, parce que, être à peine Etoilisée et se faire prendre ses pouvoirs… cela craint pas mal. Enfin. J’étais assez contente de pouvoir apprendre à mieux contrôler toutes ces nouveautés jusqu’à ce qu’on me dise que non, non, je n’aurai pas le temps aujourd’hui, j’étais de ronde. Je me suis donc retrouvée avec Ipiu, vaguement connue de nom et de visage, mais sans plus, à déambuler dans les couloirs bien trop calmes. Croyez-moi, c’était d’un ennui mortel.

Alors pourquoi suis-je par terre en train de grincer des dents, une douleur lancinante commençant à poindre au niveau de mon coccyx, me direz-vous ? MAIS PARCE QU’UN SALE PETIT GBHJNKLMNB NOUS A ENVOYE VOLER, LA TONNERRE ET MOI, VOYONS.

Calme. Calme, on a dit, Hamilton. Respirons. Tout va bien se passer. En tout cas, j’aurais aimé que celui-ci ne les retrouve pas, ses pouvoirs.

Came, disais-je ? Ce n’est pas l’avis d’Ipiu, je crois. Bon, ok, son fauteuil a encore plus pris que nous, je crois. Avec difficulté, je me redresse, le regard noir. Heureusement que des années d’entraînement m’ont appris à retrouver un air indifférent parfait que je pose sur l’élève.

- Ok, tout le monde se calme.
- Comment ça tout l’monde ? Et l’autre connasse là elle gueule et tu lui dis rien ?

… Oui, bon. Le calme on verra plus tard.

- Tu vas tout de suite mieux nous parler. Je ne sais pas si tu as remarqué, mais elle est passablement énervée, je ne suis pas certaine que l’insulter soit l’idée du siècle. Nous voulons juste que tu rentres dans ta chambre, pas besoin de péter les plombs comme cela. Tu as déjà cassé son fauteuil, cela ne te suf-

Mais ma phrase se perd alors que je vois le poing du gars en question s’avancer vers mon visage… Vite et un peu trop puissant à mon goût. Avant que je ne comprenne, l’Etoile se retrouve plaqué au mur, les yeux écarquillés par la surprise.

Ok. Je n’ai pas encore l’habitude d’utiliser mes pouvoirs plus…puissants dirons-nous. Et là, c’est d’instinct que j’ai agi.

- Ipiu… ?

Please. Help. Je ne peux pas maîtriser son corps éternellement et là, j’ai l’impression que dès que je vais lâcher mon emprise, le gosse, il va me buter.

Euh lol ? Juste lol. Et j’parle pas du jeu, mais du gros con qui a pété son câble. Et accessoirement mon fauteuil. MON FAUTEUIL. Putain. Heureusement que j’l’avais vu venir hein ? Parce que j’ai pas pris le fauteuil de Mitsu en me disant qu’il serait trop lent à manœuvrer si besoin. Bon, au moins le con a une chance de survie si on le bute pas avec Hamilton. Parce qu’en vrai on en a envie, j’ai peut-être pas retrouvé tous mes pouvoirs mais ça j’le sens. Lol. LOL.

La connasse ? Mais mec, MEC. Si j’m’étais comportée comme une connasse avec toi je crois que je le saurais. Un peu, genre, ça serait absolument fait exprès. En vrai moi j’m’en tapais de ta chambre gros, j’m’en tapais de toi. Mais ça c’était avant. J’voulais juste te faire remarquer l’heure, te dire que ce serait mieux de rentrer, mais que si t’avais la dalle t’avais qu’à te dépêcher. J’suis pas chienne tu vois… Sauf que tu m’as pété mon fauteuil. MON FAUTEUIL. Putain !

Hami m’appelle. Genre j’peux faire quelque-chose de plus étalée sur le carrelage ? Déjà on va s’asseoir, ce serait cool. J’me retrouve assise contre un mur.

Euh. Attends, d’où un terre fout la merde comme ça ? Non mais regardez les autres, c’est genre les gens les plus sympas du monde de la Terrae. Bon, j’en ai marre. C’pas que, mais j’apprécierais fortement beaucoup pas que mes pouvoirs de sensitives se résument à ressentir les choses et pas à les maitriser. J’ai l’impression de retourner des années en arrière quand parler m’aider à concentrer mon pouvoir… Récupérer mes pouvoirs c’est beaucoup dire.

« Ok manière forte. Sorry. Recules un peu Hami ? »

J’hésite à crier « Pika Pika » mais ça grillerait le suspens. Vaut mieux le regarder d’un air sévère et le tazer gentiment. Une petite décharge je maitrise. Ça j’en suis certaine. Il frétille-convulse une demi-seconde avant que j’éteigne mon pouvoir. J’veux pas lui faire trop mal.

« Tu as très envie de t’excuser.
- Comment ?
- Tu veux t’excuser.
- Tu peux crever.
- J’y viendrais un jour. Excuses-toi et on n’en parle plus. »

Et bien entendu il ne m’écoutes pas et il se remet à courir vers nous en préparant son poings. J’vous jure les blaireaux. Feraient mieux de rester sous terre.

Ipiu me demande de reculer et je m'exécute. Je glisse sur elle un regard, juste à temps pour la voir griller notre agresseur. Enfin, griller, c'est exagéré. Mais elle l'électrise assez pour que le gamin ait quelques convulsions, tout de même. En fait, elle fait super peur cette fille. Elle le menace totalement. En toute tranquillité. Bras croisés, en recul, j'observe le ping pong verbal en me demandant si elle a vraiment besoin de mon aide finalement.

Euh. Oui. En fait. Parce que le Terre – ne sont-ils pas calmes et posés eux, habituellement ? Je demanderai à Alice. Oui, je pars du principe qu'étant Terre elle devrait savoir. Oui c'est idiot. Mais en fait, voyez, je n'ai pas trop trop le temps de réfléchir là – donc le Terre je disais, nous fonce dessus, poings préparés. Cela va se jouer au plus rapide là.

Euh (bis). J'ai...tenté quelque chose ? Je pense que l'instinct a pris le dessus et que mon élément et mon pouvoir ont un peu paniqué. Parce que le gamin se retrouve avec une jambe qui ne lui obéit plus pendant une fraction de seconde, juste assez pour qu'il glisse et manque de tomber, et je me retrouve avec une flamme dans une main… Dont je ne sais pas vraiment quoi faire. Aha. J'adore devoir une nouvelle fois dompter tout cela.

Je m'avance pour venir me placer devant Ipiu – parce que s'il continue de foncer alors qu'elle ne peut pas bouger, cela ne va pas le faire - et transforme ma simple flamme en boule.

- Nous ne sommes pas censées te blesser. Mais il y a un moment où cela devient de la légitime défense. A toi de voir si tu veux continuer de chercher la limite.

La sphère tourne sur elle-même, d'abord doucement, puis de plus en plus vite. Mon regard s'assombrit sur le gamin qui commence à hésiter. Dans ses yeux, la colère règne.

- Vous saoulez. C'est d'la merde cet institut en ce moment. Et vous ça vous pose aucun problème de l'défendre comme ça alors qu'on vous a enlevé vos pouvoirs comme à nous ? Que vous aussi vous devez suivre des règles à la con ? Allez quoi, reconnaissez-le. C'est n'importe quoi tout ça !
- Tu ne comprends pas.
- Ah ouais ? Explique moi alors !

Sauf que je ne peux pas. Damn, il commence à me taper sur le système avec ses jérémiades. En effet, nous ne savons pas tout. En effet, nous ne comprenons rien, en fait. Mais c'est Terrae. Et Terrae ne peut pas nous faire de mal, pas vrai ?

Hamilton se débrouille comme une chef, elle gère bien son truc même si elle ne le fait pas exprès. C’est chouette la manière dont elle manque de le faire se ramasser à distance. Oui j’ai vu sa jambe refuser de bouger et le gamin chanceler et manquer d’aller embrasser le carrelage avec ses dents. Un peu plus et il lui aurait fait l’amour, une bonne baise ça l’aurait peut-être un peu déridé non ?

Mon grand j’prendrais le temps de t’expliquer si tu te calmes et qu’tu viens boire un thé avec nous… Là t’es juste dangereux pour nous, pour les autres et pour toi… Que je n’ai pas le temps de parler, bien sûr parce qu’il court, parce que c’est un titan, parce que… Putain si seulement j’avais encore mes jambes je pourrais retourner sa force contre lui, l’assommer sans risquer de lui griller les neurones. A tout prendre, j’crois qu’je ferais mieux de causer.

« T’sais en soi c’est toujours n’imp Terrae. J’admets que ces derniers temps c’est beaucoup la loose… Mais en soi c’est qu’une passade et si on se dévoue aujourd’hui c’est qu’on veut retrouver le Terrae de d’habitude. Celui qu’est venu chercher ton cul comme le notre à un moment où on en avait besoin… Mais là c’pas possible, et si on détruit tout sur un coup de tête on pourra plus rien reconstruire.
- Reconstruire quoi ? C’est un asile, t’as cru quoi ? On rassemble des gens vides et ça devient des supers héros ? On nous fait miroiter des pouvoirs pour nous reconstruire alors qu’on peut nous les enlever en un claquement de doigts, et c’est pour ça que vous vous battez ? »

Point positif il a arrêté de courir, bien que son attitude reste clairement trop menaçante à mon gout. Il faut que je lui dise quoi là exactement ? J’en ai pas la moindre foutue idée putain ! Help Hami ! Est-ce qu’elle peut lui expliquer mieux ? Est-ce qu’on va pouvoir éviter de se foutre encore plus sur la gueule ? Non parce que merde, j’en ai mare d’avoir des bleus partout.

Ok. Ok. Déjà, entre Ipiu et moi, le gamin a enfin accepté d'arrêter de nous foncer dessus comme un taureau sur un matador. C'est déjà cela de pris. La Tonnerre lui parle, à sont tour, mais le Titan paraît toujours avoir réponse à tout. J'inspire profondément, à peine agacée, avant de planter mes deux émeraudes dans le regard haineux :

- Un asile, dis-tu ? Mmh. Vu les cas qu'il y a dans le coin, ce n'est pas faux. Par contre, le côté super-héros que tu proposes me paraît assez fatigant, je passe mon tour. J'aime bien l'idée qu'on me laisse me reconstruire tranquillement dans mon coin. Je verrai plus tard si je suis devenue assez forte pour voler au secours des gens.

Je me redresse de manière à être bien droite, avant de croiser les bras sur ma poitrine. Sans laisser le temps au Terre d'en placer une, je reprends en me tournant vers Ipiu :

- En attendant, je ne sais pas pour toi Ipiu, mais je me dis que même si nous sommes peut-être dans un asile rempli de dépressifs, je me sens mieux ici qu'ailleurs. Vu la famille que je me tapais, plus j'en suis loin, mieux je me porte. Sans parler de tout le tintouin qui s'était construit autour.

Je hausse des épaules, reporte mon attention sur le gamin qui paraît assez remonté de ne plus être le centre de l'attention :

- Du coup, au cas où tu ne l'aurais pas compris, nous tenons pas mal à notre vie tranquille à Terrae. Déjà que c'est un véritable bin's en ce moment… Je ne pense pas que nous allons te laisser en faire encore plus. Et puis, tu sais, quand on est en colère, on n'est pas obligés de tout casser pour se faire remarquer. Parler, parfois, cela marche aussi.

Je vois la main du gamin se relever, ses sourcils se froncer jusqu'à durcir autant que possible ses traits, sa mâchoire se contracter… Mais je ne bronche pas. Son regard n'a plus la même détermination. En tapant dans le passé, Ipiu avait lancé la piste à suivre. Il suffisait d'enfoncer un peu plus le couteau dans la plaie. Finalement, le bras du Terre retombe et il nous dévisage, l'air affligé :

- J'sais pas ce qu'ils vous ont mis dans la tête ou combien vous êtes payées pour jouer les parfaits p'tits soldats de Terrae, mais sérieux, les meufs, vous saoulez…

Il secoue la tête et se laisser aller contre le mur.

- Mais ok, j'casserai rien. Par contre, j'ai toujours la dalle...

Je l’aurais pas formulé comme ça, mais j’ai une nette tendance à manipuler les gens pour qu’ils soient moins cons qu’ils n’en ont l’air. Bref ça a fonctionné, plus ou moins. J’soupire parce que j’soupire toujours. Je ne sais pas si c’est du soulagement ou de l’exaspération soit dit en passant. Je ne vais pas faire d’introspection. D’ailleurs je ne suis pas un soldat, j’ai mon libre arbitre genre tout le temps ? Je ne fais rien de débile.

« Si t’es chouette et que tu me portes dans mon fauteuil j’te montre l’coin où on planque l’apéro, t’auras même pas à sortir du bâtiment… Par contre faudra que tu re-remplisses les stocks demain… »

OUI. JE. PLANQUE. DE. L.ALCOOL. ET. DES. CHIPS. DANS. LA. SALLE. COMMUNE. J’assume. J’ai pas la place dans ma chambre pour tout ça. Il y avait un grand placard à balais dans l’couloir juste à côté de la salle commune et il y avait littéralement trois balais dedans. Suffisait d’un peu d’huile de coude et d’imagination et voilà… Une armoire qui pivote et qui cache tout ce qu’il faut pour une petite fête entre potes.
Bon ok, c’était à la période où j’étais défoncée H-24… C’est presque étonnant que j’ai pas oublié l’existence de ce placard. Sérieux… J’me désespère moi-même en vrai… Et depuis, bah, j’en ai parlé à beaucoup de monde. Le seul truc que j’demande, c’est qu’on n’en parle pas aux masters qui gèrent l’internat. J’pense pas que j’me ferais engueuler particulièrement, on est trop à s’en servir maintenant… Mais dans l’idée ils pourraient foutre en l’air la planque et bon ce serait juste tristoune.

« ‘fin si mon fauteuil est pas voilé… Parce que là j’ai trop des doutes. »

Il me regarde l’air de dire « mais what elle est sérieuse ? » bon bah, j’ai zéro crédibilité depuis longtemps. Je suis littéralement une antisystème. La casse-burne personnelle d’Hideko depuis que je suis arrivée.

« ‘fin si tu veux aller chiper un truc à la cafet et que tu reviens vite fondamentalement j’vois pas le problème… Mais tu voies dans les films d’horreur ? C’est le moment où tu pars à la cave pour chercher des conserves et où tu te sépares du groupe que tu te fais attaquer… Et là tu voies c’est l’même délire, on sait pas ce qu’il se passe, mais dans l'doute on prend pas de risques. Si tu veux en prendre on est pas là pour t’en empêcher, juste pour te rappeler que tu les prends. »

J’ai l’impression qu’il est perdu sous le flot d’informations. TMI. C’est drôle, ou pas. J’regarde Hami, j’sais pas si j’ai bien fait.

« Va pour l’apéro. »

VICTOIRE.

Pardon. Voilà comment j’me retrouve à tirer sur des roues CARREES. Sans avoir trop envie de le tuer. Parce que je suis d’accord avec lui. TERRAE C’EST UN PUTAIN D’ASILE. J’ouvre la porte secrète et VICTOIRE BIS. J’peux sortir trois sachets de biscuits apéritifs.

Dans le regard que je glisse sur Ipiu, une lueur de surprise amusée brille l’espace d’un instant. Une planque, carrément ? Maline, la Tonnerre. Bon, elle ne sait plus s’arrêter de parler à vrai dire – et elle est un brin menaçante et effrayante - mais son plan fonctionne. Ecrasé sous le flot d’informations qu’elle balance, le Titan finit par déclarer forfait. En même temps, il aurait continué de nous chercher, pouvoirs correctement revenus ou non, Ipiu l’aurait fait voler je crois. Ne serait-ce qu’à cause des roues abimées de son fauteuil.

C’est donc tant bien que mal que nous rejoignons la fameuse planque au système ma foi fort ingénieux. A l’intérieur du placard aménagé trônent chips, biscuits apéritifs et diverses bouteilles d’alcool. Eh bah, c’est du propre ! Cela a tout cas le mérite de satisfaire le gamin qui repart victorieux, paquets en main.

- Bien joué, lâché-je.

Je lui offre mon mince sourire fugace avant que nous ne reprenions notre ronde. D’après le temps que nous avons passé à gérer le Terre, nous devrions avoir bientôt fini. Tout est plutôt calme, de toutes façons. Comme la plupart du temps en fait. Ce garçon était un cas isolé, la plupart des Terraens se plie plus ou moins facilement au couvre-feu.

Enfin, l’heure de la libération sonne. En toute logique, nous devrions chacune rejoindre notre chambre mais…

- Je ne sais pas toi, mais je trouve que nous avons fait du bon travail aujourd’hui.

Et, tenez-vous bien, pour une fois, dans le regard en coin que je pose sur la Tonnerre, c’est de la malice qui s’est installée. C’est sa planque, c’est à elle de proposer. M’enfin, si nous ne pouvons même plus nous récompenser correctement, où va le monde ?

Bien mon chou. J'aurais pas bien apprécié de rejouer au tazer. J'ai trop de mal à doser ma puissance en ce moment et ça me ferait bien iech de lui griller les neurones par inadvertance. Franchement ça m'a jamais autant manqué de pouvoir assommer un type à coup de boule. C'était le bon temps.

Hamilton me glisse un "bien joué" auquel je reponds par un vague sourire. Je suis pas persuadée qu'avoir révélé ma planque et vu les réserves diminuer soit une bonne idée... Au moins il n'a pas pris d'alcool. C'est déjà ça. A défaut de pouvoir me gaver de cochonneries je pourrais toujours picoler.

C'est d'ailleurs ce que me propose ma comparse ( fait pas genre meuf je sais que tu sais que je sais... même pas besoin de pouvoirs.) ( comme s'il m'avait déjà fallu des pouvoirs pour capter qu'une belle meuf veut picoler...) ( oui je sais pas touche elle est maquée ...) ( mais en même temps elle est assez grande pour se gérer !)

"Ça te dit de se rafraîchir le gosier maintenant qu'on a fini ?"

Elle ne dit pas non et nous voilà donc à fouiller dans le placard pour trouver l'amour de notre nuit. Je serais pas contre un peu de vodka. P't'être un peu de rhum...

"T'as déjà gouté le mélange rhum-vodka ?"

A vrai dire ça sonne comme le commencement d'une très mauvaise idée. Je le sens, je le sais aussi... Je résiste vachement moins bien à l'alcool maintenant. Bon, j'ai plus le même métabolisme, plus la même masse musculaire. C'est logique aussi... Mais du pas bourré après trois bouteilles j'suis passée à bourrée après deux. Le truc de ouf.

La Tonnerre me propose que nous piochons, à notre tour, dans la réserve. Si je l’avais insinué, elle le déclare clairement. J’acquiesce à sa suggestion et nous voilà une nouvelle fois devant le placard.

- Oui j’ai déjà goûté. Je dois avoir du jus qui traine dans ma chambre si nous voulons…alléger un peu la chose.

Disons que cela monte relativement vite à la tête ? Enfin. N’est-ce pas un peu le but de ce que nous sommes en train de faire ? Au milieu de toute la tension, juste une soirée de calme. Quitte à ce qu’elle soit avec une quasi inconnue apparemment.

- Cela passe assez bien.

La question de la chambre dans laquelle nous allons finir notre soirée est débattue rapidement et c’est dans la mienne que nous atterrissons. J’ouvre la porte de celle-ci pour laisser entrer Ipiu et nous sors chacune un verre. Lui laissant doser son mélange, je fais le mien, avant de m’installer sur la chaise de mon bureau, une jambe repliée sous l’autre. Je porte ma boisson à mes lèvres, paupières fermées, avant d’inspirer profondément et rouvrir les yeux.

Par automatisme, j’attrape mon nécessaire à fumer et commence à me rouler une cigarette, tout en, pour mon propre étonnement, engageant la conversation avec Ipiu – en même temps, elle est dans ma chambre et je bois avec elle, je ne vais pas l’ignorer :

- Pourquoi as-tu décidé d’être volontaire, au fait ? Ah. Et. Est-ce que cela t’ennuie si je fume à ma fenêtre ?

Par habitude, j’allais le faire, mais après tout, on ne sait jamais. Mais si cela la dérange réellement, j’aurais dû y penser avant. Ce n’est pas tout, mais il m’a demandé de la patience, le Titan.

Alléger la chose ? Mais c’est triste non ? J’crois que maintenant quand je bois c’est vraiment pour me foutre à l’envers. Sinon ça n’a pas d’intérêt. C’est pour ça que je ne bois plus. J’n’ai plus d’intérêt à me mettre la tête à l’envers. Ma vie est cool, la plupart du temps. Quand j’me mêle pas du bousin que se transportent mes potes ou les potes de mes potes… Mais se foutre en l’air pour autrui étant de l’ingérence je vais pas l’faire. J’veux devenir un roc, un point fixe dans le paysage de mes potes, tout le monde change trop vite. Perso s’il n’y avait pas eu Nath dans mon paysage, je me serais perdue. J’veux être aussi forte que ça.

On finit dans sa chambre, qui est… Une chambre, du bordel sans plus. Je nous verse deux rhum-vodka.

« Tu veux réellement du jus de fruits dedans ? »

On sait jamais, moi j’n’en mettrais pas.

« Pas de soucis si tu me laisses en rouler une. »

Je suis en train de faire une connerie. J’ai arrêter de fumer il y a plus d’un an, c’est mal. C’est, oh et puis j’me reprends, j’ai peut-être pas eu de mal à me sevrer la dernière fois vu que j’étais dans le comas mais ce coup-ci ce sera pas la même.

« En fait non, vaut mieux que je m’abstienne. »

Vaut mieux être une dégonflée que de passer mes économies en fumée.

« En vrai j’sais pas pourquoi je me suis portée volontaire. Je n’avais juste pas envie de rester enfermée, j’préfère être là où il y a de l’ambiance j’imagine. »

Je la regarde, moi aussi j’ai une question. Sans doute la question la plus conne du monde.

« Juste le prends pas mal, mais j’dois t’appeler comment, Hamilton ou Adélaïde ? J’ai entendu les deux sons de cloche… Comprends que c’est un principe, j’aime bien connaitre le nom des gens avec qui je picole quand j’ai pas l’intention de finir dans leur lit. C’est toujours plus sympa quand on doit se tenir les cheveux sur la cuvette de pas avoir à improviser. »

[Défi hrp: écrire à une personne inhabituelle, ici "Tu"]

Ipiu te taquine en te demandant si tu veux réellement du jus de fruits dedans. Tu acquiesces sans réagir particulièrement. Tu sais qu’elle plaisante, mais tu te dis tout de même que tu ne tiens pas à finir complètement saoule en présence d’une inconnue. Tu veux bien boire un peu, pourquoi pas être pompette ? Mais tu sais comment tu peux être, réellement saoule. Tu oublies tes barrières, tes masques, tes limites...auxquels, malgré ton évolution, tu tiens toujours.

Tu roules ta cigarette, demandes à la Tonnerre si cela la dérange que tu fumes, et sa réponse te surprend. Tu t’efforces de ne pas trahir cette émotion qui te traverse lorsqu’elle ajoute que finalement non.

-…d’accord, lâches-tu en haussant des épaules.

Après tout, elle fait bien ce qu’elle veut.

Tu te lèves et ouvres ta fenêtre afin de ne tout de même pas enfumer la pièce, pour la jeune fille comme pour toi à vrai dire. Dormir dans une chambre empreinte de relents de cigarette, tu n’es pas si fan. Tu tires une taffe, l’oreille tendue vers la réponse de ta coéquipière de ronde. Tu es assez d’accord avec elle. Rester enfermée à ne rien faire, ces derniers temps, te parait si oppressant. Tu as besoin d’agir, de te sentir utile. Si tu n’essayais pas et que les choses tournaient mal, tu t’en voudrais tellement. Là, au moins, tu pourras te dire que tu as tout fait s’il te faut à un moment te consoler.

Ipiu enchaine sur une question, à propos de ton appellation évidemment. Tu retiens un sourire-grimace. Elle t’a demandée de ne pas mal le prendre et tu t’efforces de ne pas te sentir agacée que ce point revienne si souvent. Pourtant, tu comprends les interrogations. Elles sont légitimes, tu le sais, tu ne les reproches donc pas. Encore moins ce soir à la Tonnerre qui le fait avec humour, tentant de ne pas te blesser, tu le sens bien. Alors tu réponds calmement en replaçant une boucle envahissante derrière ton oreille :

- C’est un peu compliqué. Certains continuer de m’appeler Hamilton, d’autres Adélaïde. Plus souvent juste Adé, à vrai dire. Adé, si cela te va, est bien.

Adé c’est simple. Adé, ce n’est pas trop comme ta mère tout en évitant d’être comme tes grands-parents. Adé, c’est court et rapide, et tant que les gens t’appellent comme cela, tu n’as pas trop de longs surnoms. De toutes façons, la seule personne qui peut t’en donner des agaçants sans se faire fusiller du regard sur place, c’est Ariana. Asbjorn a bien essayé, il n’a pas recommencé.

Tu prends une gorgée de ta boisson.

- Mais je te promets que tu n’auras pas à me tenir les cheveux pendant que je vomis, même si j’apprécie le geste. En revanche, si tu es dans le besoin, tu pourras compter sur moi.

D’un geste sexy elle replace une boucle rousse derrière son oreille. Putain, moi aussi j’veux un cou long comme le sien et des cheveux de ouf. J’capte dans ce geste ce qui a pu plaire à Alice, mais j’me doute bien qu’il n’y a pas que ça. J’connais juste pas assez ma partenaire pour m’en rendre compte. Elle fume à la fenêtre, c’est une bonne chose. Dernièrement j’ai de plus en plus de mal à ne pas m’en griller une. Le stress j’imagine ? A chaque fois qu’on m’a proposé une clope j’ai eu une folle envie d’accepter… Et j’ai réussi à me reprendre. J’suis plutôt fière de moi, c’était facile de ne pas reprendre après l’accident, personne ne fumait autour de moi… Mais maintenant, c’est plus compliqué, parfois j’me prends à porter mon stylo à mes lèvres comme s’il s’agissait d’une cigarette et ça m’énerve. Ça m’énerve de ressentir ce manque, cette envie, j’ai déjà assez détruit mon corps j’crois. J’aimerais bien m’respecter un peu maintenant.

« Va pour Adé alors ! Enfin, jusqu’à surnom plus adéquat… J’te soumettrait une liste quand j’aurais des idées. »

Je sais que je joue littéralement avec le feu, mais bon, au point où j’en suis ça passe ou ça casse. Ca casse relativement moins souvent que ce à quoi j’pourrais m’attendre. J’ai le sentiment d’être quelqu’un de relou, mais les gens m’le reprochent pas souvent… Alors comme une enfant j’continue jusqu’à trouver le point de rupture. J’bois mon verre, peut-être un peu rapidement, allez comprendre d’un côté j’refuse de me remettre à fumer, de l’autre j’picole encore énormément… Je me stoppe circonspecte face à ses paroles. Vomir… être malade… Tout ça ? ça tilte ou ça tilte pas ?

« MAIS QUE JE SUIS CONNE. MES ANTIBIO SAMER ! »

Ah. Finalement ça a tilté. Alcool plus médicament, bien ça. BIEN. J’repose mon verre.

« Si tu l’veux… Moi j’vais éviter de r’tourner à l’hôpital. »

Corps de merde. Santé de merde. On en parle ? Non, on en parle pas. J’en ai raz le cul là, ce corps que j’voyais comme une libération commence à grandement me péter les couilles. J’en ai marre. J’ai pas passé la nuit dernière à l’hôpital pour quedale. Je peux absolument pas y retourner pour queudale. J’ai pas du tout l’impression qu’à la moindre connerie, au moindre petit écart j’me retrouve dans la merde. J’ai pas du toute la sale impression que mon corps a commencé à jouer dans l’équipe adverse.

« Déso, j’vais rentrer, j’vais être sage ce coup-ci, à charge de revanche quand toute cette merde sera finie et qu’Hideko reviendra nous faire un coucou après s’être payé de jolies vacances… Et que mes reins arrêteront de jouer aux plus cons. »

Une liste ? Oui. Une liste. Après l’énumération de surnoms d’Ariana, c’est une liste que quelqu’un va me soumettre. Et pourtant, j’accepte d’offrir un rire léger en écho à la blague…qui en est une j’ose l’espérer. Certes, j’ai aujourd’hui conscience de m’être tendu mon propre piège avec toutes ces histoires d’appellations, mais pitié, accordez-moi un peu de répit.

Mais soudain, plus question des manières de se faire appeler. La surprise de celle qui réalise trop brusquement se peint sur les traits d’Ipiu et j’étouffe un sursaut lorsque des paroles criées lui échappent. Je dois reconnaitre que le hurlement était légitime, mélanger antibiotiques et alcool n’est en effet pas la meilleure idée. Sauf que cette soirée à deux semble soudain se transformer en soirée solitaire… great.

- Sois sage en effet, si cela peut t’empêcher de te retrouver hospitalisée. Bon courage, en tout cas ?

Nouveau sourire. S’ils sont toujours discrets et réservés, ils deviennent plus nombreux ces derniers temps, pour mon plus grand étonnement.

- Nous nous referons cela quand tout ira mieux, tu as raison. Bonne soirée, rentre bien.

Mon regard suit Ipiu qui sort de la chambre après que je lui ai ouvert. Je me laisse tomber sur mon lit, mes pensées prenant un instant contrôle de mon esprit. Certains pensent sincèrement qu’Hideko a juste craqué, est partie, s’est payée de jolies vacances comme a dit la Tonnerre… Pourtant, j’ai du mal à y croire. Elle aurait au moins laissé une note, si c’était simplement qu’elle saturait, ou prévenu quelqu’un.

Un soupir. Mes émeraudes se posent sur les deux verres pleins.

Je suppose que je n’ai plus qu’à appeler Nicolas.