Cet état d'alerte de mes couilles, putain, j'suis vénère presque tout le temps en ce moment. Bon personne l'a trop remarqué parce que je me suis pas énervée sur quelqu'un. Bah non j'essaie de me contrôler un minimum, mais j'avoue que ça me saoule. Que ça aille mal. J'reporte la faute sur personne, tout le monde fait ce qu'il peut. Bon certains pensent que je suis agressive vu mes positions prises à la cafet, du coup ça me saoule parce qu'ils comprennent juste pas que se faire pisser dessus c'est pas hyper agréable. Mais bref ne revenons pas là-dessus ça va me saouler.

Et puis là les gens qui paniquent et qui pètent des câbles, ou qui sont en mode "OMG ON VA TOUS MOURIR" mais ferme ta gueeeule putain, on dirait les gens en France quand il neige "OLALALA ON VA PLUS POUVOIR RIEN FAIRE." Ca va putain de merde, des situations de merde y a bien pire, on sait même pas ce qu'il se passe, à part le fait qu'on est sans nouvelle de la Directrice, ce qui est certes chiant mais qui doit pas nous empêcher de vivre, et puis qu'on nous retiré nos pouvoirs dans le plus grand des calmes, bon ça vénère mais c'est bon. Bordel. Calmez-vous tous. Les p'tites meufs Eau qui arrivent en mode "Olala mais qu'est-ce qu'on va faire olala je peux plus me concentrer sur mes cours". BEH T'ES CON. Surtout que ça se voit pour certains que la perte de pouvoir affecte peu. Moi ça va. Et pour ceux pour qui c'est le cas, sérieusement, mais vraiment, ils me saoulent.

Et puis y a ceux qui prennent ultra cher. Ariana est pas bien, va falloir que j'passe la voir un peu. L'autre type chelou tourne pas mal autour d'elle et ça a l'air de la rassurer, alors je me dis que ça va. Nicolas est pas bien non plus, Adé le gère pas mal, et la Master Air aussi. Même si j'crois qu'elle m'en veut un peu, ce qui me saoule, elle est gentille avec les gens que j'aime bien alors ça va. Alice va très bien non plus je crois, elle a l'air toute perdue, elle sourit moins. Elle a l'air de vouloir se gérer toute seule, mais j'l'ai vu avec ses deux potes, le blond et le roux là, et puis elle est avec Adé, et j'pense qu'elles gèrent ensemble. Oui.

Et puis y a Asbjorn. Ce sale gosse. Putain. Ca m'fait trop mal au coeur, il sort plus de sa chambre, il est tout triste tout le temps, même s'il fait genre, je sais, ça se voit, le bro est pas bien. Et il est hors de question que je le laisse dans la merde. Mais comme j'suis pas quelqu'un qui gère le réconfort des autres, j'ai décidé que j'allais lui changer un peu les idées. Aller boire un truc. En restant pas loin. Je me redresse de mon lit, enfile une veste chaude, et sors de ma chambre. Je trace vers la partie Tonnerre, frappe deux coups à sa porte, et l'ouvre. J'y passe ma tête.

Eeeeh coucou Boubou ! Comment tu vas ?

Je me glisse dans sa chambre, fonce vers lui pour lui ébouriffer les cheveux à travers sa capuche. J'ai pris goût à faire ça depuis qu'on court ensemble. Ca fait un moment maintenant. Asb, j'peux plus m'en passer, malgré tout ce que j'en dis. Et voir sa bouille m'arrache beaucoup trop facilement un sourire. Pourtant j'suis vénère en ce moment. Mais j'suis contente de le voir, et déterminée à la bouger un peu.

Allez viens on bouge aujourd'hui ! On peut aller s'balader au village, j'te paie un café. Allez Asb !

Je lui souris lorsqu'il me demande comment je vais. Sa bouille m'avait manqué, et j'lui réponds avec un peu d'entrain moi aussi.

Moi ça va, mais j'ai besoin de changer d'air là. On bouge rapido, pas envie de croiser des gens.

Non, vraiment pas envie d'avoir encore envie de coller des droites à toutes les personnes que j'croise. Comment ça, violente ? Non, je règle seulement mes problèmes à ma manière à moi. Et y a pas de souci. Aucun. Je laisse Asb aller se changer de pantalon sans rouspéter. D'habitude je rouspète. Là j'ai pas envie. J'ai envie qu'il soit bien. Alors même s'il est toujours heureux le bro, j'me doute bien que c'est pas facile pour lui. Il rayonne moins qu'à son habitude, même s'il perd pas de sa volonté de briller. Allez p'tit chat, ça va aller. J't'emmène loin du monde mais sortir un peu. Bouger, t'aime ça non ? J'espère.

C'qui est compliqué avec lui, c'est qu'j'ai bien compris qu'il me dira pas de lui-même si ça ne lui va pas. Et qu'il ne voudra pas que ça ne lui aille pas s'il pense que j'veux. Oui. Et ça m'rend un peu tristou parce que j'dois me casser la tête en devinette pour tenter d'être certaine qu'il va bien, ou au moins un peu. C'est pas mon fort, j'suis nulle en devinette pour savoir ce que ressente les gens comme lui. Les gens qui font genre d'aller bien.

J'lui souris lorsqu'il revient. Elwynn, Elwynn, Elwynn, il ne fait que répéter mon prénom. Il est là, tout souriant, alors que je sais parfaitement que la perte de ses pouvoirs l'affecte, que la perte des pouvoirs et de la bonne humeur des autres le touchent encore plus. Mais il est là, avec son inévitable sourire et ses yeux intrépides, et il veut m'faire plaisir jusqu'à s'en oublier si j'peux lui offrir juste un sourire. Je tends mon bras vers lui, attrape son épaule, et le tire vers moi. Hmm. Asbjorn. Quel sale gosse. J'ai seulement un bras autour de lui, ma tête contre son épaule. C'est mes vrais câlins, c'est le grand max chez moi.

Je le lâche finalement sans rien dire, puis je me faufile dans le couloir. Du monde, mais pas trop. Je m'éloigne pas du Tonnerre, hors de question de le perdre ça lui donnerai une trop mauvaise raison de paniquer, moi, une trop bonne raison pour casser des culs. On sort de l'Institut, direction le village par la route obligatoire. C'est assez peu fréquentés. Les rares personnes qui y vont sont celles qui tentent d'aller mieux. On arrive bientôt au café. J'jette un coup d'oeil à Boubou, puis je murmure.

J'parie t'es même pas cap d'y aller à cloche-pieds.

Je le nargue. J'espère que ça va le faire rire. Rire pour de vrai.

Asbjorn accepte mon câlin. Bien sûr. C'est Boubou. Il pose sa grande patoune sur mon crâne, je souris, et alors que j'écarte la tête, il vient poser ses lèvres sur mon front. Croyez-moi bien, toute personne identifiée comme autre que Asbjorn Adnreassen serait grièvement blessée à l'heure qu'il est. Mais C'est Asbjorn en face de moi, qui vient d'me faire un bisou tout doux sur la tête. Et traite-moi de couille molle si tu veux toi là-bas, mais je souris. Ouais. Ca m'rassure. Et puis, qui a dit que j'avais pas b'soin de tendresse ? Bon ok moi, j'ai besoin de rien ni personne, mais ça fait du bien ok. Calmez-vous. Asb, c'est un peu ma famille maintenant. Alors. Hein. Bon.

Asbjorn fume, l'odeur de la fumée me crispe un peu, ça m'rappelle que dans ces moments pleins de tensions, j'en fumerai bien une... Mais non, non, j'dois tenir bon pour ça aussi. Faut des objectifs dans la vie ok. Et j'lui en pique suffisamment souvent. Et à Adé aussi. J'vais me calmer maintenant.

Une fois que j'ai balancé mon défi, en sachant très bien que je joue avec le Feu (lol il est Tonnerre j'adore l'humour merci bonne soirée), son sourire efface tout c'qui a autour tellement qu'il est grand. Je rigole, un rire calme, celui de d'habitude, et je le regarde partir comme un dératé sur une jambe. Je le suis du regard, comme une maman avec ses gosses, les mais dans les poches, ma démarche posée.

Tout le monde rigole autour de lui. Asbjorn amène la joie et le sourire. J'aime bien le regarder évoluer dans un monde qui n'parait pas être le sien. Ni le mien. C'est peut être pour ça qu'on s'apprécie autant. Et parce qu'on sait tous les deux que chacun de nous est pas totalement entier, au fond, comme en façade. Hm, pas vrai Boubou ? Mais jamais on en parlera. Parce qu'on est pas comme ça. Non. D'ailleurs toi là, qui filme avec ton portable, oui toi p'tit bâtard, tu arrête, oui tu arrête, merci, oui c'est bien efface cette vidéo. Bonne journée. Aaaah, parler seulement en fixant les gens. Des années d'entraînement.

Je m'assois sur la chaise en face de Asb. Je le regarde jouer avec ses sourcils, neutre, un vague sourire sur les lèvres peut être. Lorsque ma sentence tombe, je soupire. Et appelle la serveuse. Qui vient. Et. Je lâche, avec un rythme étrange, et une note monotone MAIS C'EST DU CHANT IL A PAS PRECISE COMMENT JE DEVAIS CHANTER.

Boooonjour, je voudrais, s'il-vous-plaît, un café et une bière, un café et une bière.

Elle me regarde très étrangement, acquiesce, et repart. Je tourne la tête vers Asbjorn, et croise les bras, l'air de dire ET ALORS T'AS CRU QUOI LA WALLAH. Je hausse seulement un sourcil.

Pas cap de dire à la serveuse toutes les choses sympas ET pas sympas que tu penses de moi.

Ah. Alors. Dire du mal de moi. HAHA. Bon j'ai pas précisé que ça pouvait être une vanne ou pas MAIS TA GUEULE ON DIT IL LE REMARQUE PAS.

Alors qu'il s'exclame de toute son âme, je garde mes bras bien croisés, et hausse les deux sourcils. Asb, j't'adore, mais faut pas dire des choses comme ça. Tu penses forcément des trucs pas cools sur moi, mais ça veut pas dire que j'le prendrai mal ou même que ça handicap notre amitié. J'attrape ma bière et remercie la serveuse, j'ai envie de rire devant l'air boudeur du Tonnerre. Et puis je commence à boire tout en l'écoutant.

EH OH. Ils ont quoi tous avec mes cheveux, j'suis pas un cheveu déjà, et puis ils sont très bien roux ok ? Non mais. Ok, j'ai un bon sens de la compétition et j'suis mauvaise perdante en plus de ça, j'avoue, il a raison. Les surnoms me cassent les couilles. J'dis rien mais quand c'est lui, c'est pas pareil, quand c'est lui ça m'dérange pas. C'est chelou hein, mais j'sais qu'il fait pas ça pour m'humilier ou quoi. Alors ça m'dérange pas. Enfin, plus.

Et là il parle de ma p'tite carapace. Ca m'fait sourire, mais au fond pas du tout. Autant, effectivement, 99% des gens dans cet Institut se planquent pour pas avoir mal. Mais moi Asb, j'en suis plus à m'planquer. Moi j'suis comme ça depuis que j'ai 9 ans. Et j'suis pire depuis mes 10 ans. J'ressens des choses mais j'y fais même plus attention. C'est au delà d'un handicap Boubou. C'est devenu ma nature profonde. Il n'empêche que c'qu'il dit me fait... Du bien ? Ouais, c'est con, mais savoir qu'on le droit... D'être ? N'importe comment ? Avec lui, et beh ça fait plaisir. Ouais.

Il change d'expression. Oulah. Oulalalalala. Il commence à dire des trucs beaucoup trop mignons. J'suis vraie ? Selon lui, j'suis vraie. C'est stylé. Et selon lui j'suis quelqu'un de bien. Je bois encore un peu, et j'manque de m'étouffer quand il dit que j'suis drôle, et j'rigole vraiment quand il parle de Jérémy, mais quel con. Je souris enfin, parce que quand même, il est trop mignon. La serveuse fini par s'en aller, et j'descends un peu plus rapidement ma pinte.

Malgré son clin d'oeil, je sais pertinemment que j'vais prendre cher par la suite. Et ça manque pas, il veut que j'affiche tous mes sentiments devant tout l'monde. Parfait ça. Je lève un doigt pour lui faire signe d'attendre, termine d'un trait ma bière, et me lève. J'enjambe la table. Glisse mes mains dans mes poches. Et toussote. Les gens me regardent extrêmement bizarrement. Et encore plus bizarre. Je m'en balek.

Bonjour à tous, j'ai une déclaration très importante à faire. Ne vous inquiétez pas, rien à voir avec les récents événements calmez-vous. En ces temps de crises j'voulais faire savoir que sans un petit groupe de personne, je ne serai probablement en aussi bonne santé, physique et mentale. Je vous souhaite à tous de rencontrer des personnes aussi formidables et attachantes que celles que je peux côtoyer tous les jours et que j'appelle, maintenant avec aplomb, mes amis. J'ai eu la chance de retrouver ma petite soeur ici, j'ai la chance d'avoir pu rencontrer des personnes qui m'accepte et s'accepte du mieux qu'elles le peuvent, et c'est déjà bien assez. J'ai la chance d'être entourée et accompagnée quoique je fasse, soutenue dans le moindre de mes projets.

Des gens commencent à sourire, d'autres comprennent juste pas. Mais personne n'a eu encore la mauvaise idée de me filmer. De toute façon j'serai allée lui péter sa gueule à la fin. Mais c'est pas l'moment.

Prenez soin des gens que vous aimez, parce que tout le monde a pas la chance d'être aimé en retour. J'sais pas s'ils m'aiment, mais en tout cas moi j'me sens bien avec eux, et j'ai pas l'intention de les lâcher comme ça, vu tout l'bonheur qu'ils m'apportent depuis plusieurs mois déjà. Merci pour l'attention.

Je me laisse tomber de la table, fais un signe de tête à Asb. Je pose mes fesses sur la chaise.

Allez bois ton café et on bouge d'ici maintenant.

J'attends qu'il ait terminé, je ne dis plus rien. Ouais, j'ai pas peur de dire c'que je pense, faut pas confondre les sentiments et la pensée. C'est Nico qui s'rait fier de moi ahaha. Allez va. Alors qu'on bouge du café, j'marche un peu plus proche d'Asb. J'ai pas besoin de parler fort pour qu'il m'entende.

Pas cap de m'dire ta plus grande peur.

J'aurai voulu lui d'mander de m'appeler si jamais il se sentait mal, en vrai. Comme ça j'aurai eu une vraie promesse. Mais j'peux pas lui demander un truc aussi dur et sur du aussi long terme. Mais au moins si j'sais ça, peut être que j'pourrai l'aider.

Boubou m'applaudis. J'imagine même pas quelle tête il a pu tirer pendant que j'parlais. J'espérais le voir chialer j'avoue, mais j'crois que j'ai fait mon effet. Et puis bon ça va, à un moment donné, reconnaître ce qui est, c'est pas un mal non plus. C'est même plutôt cool, d'être capable d'accepter les choses comme elles sont. J'les aime. J'suis pas seule. J'me sens bien. C'est une chance incroyable. Et t'inquiète mon pote que même si j'ai mis un peu de temps à me rendre compte de l'état des choses, j'ai compris instant la chance que j'ai. Parce qu'on n'a pas souvent été cool avec moi.

Il a l'air surpris. Je le regarde, les bras croisés. Tss.

Sous-estime pas le fait que j'puisse avoir des sentiments pour les autres Asb. Ca, c'est mon taf. Par contre c'est peut être aussi l'mien de te faire savoir que je sais très bien ce que ça représente une fois que j'me rends compte des choses.

Je sens qu'Asb m'observe une fois qu'on est sortis du café et qu'il se pose peut être des questions. Sur ce que j'ai dit ? J'en sais rien, mais j'pourrai pas y répondre tant que j'les connais pas. Alors quand j'lui demande sa plus grande peur, il commence par me dire que c'est une bonne question. Abruti, évidemment que c'est une bonne question, sheh. J't'aime tu sais Boubou.

La peur de blesser. Evidemment. Bien sûr. Sans commentaire. Evidemment. Pourquoi j'ai posé la question putain, j'le savais déjà. Avec sa clope au bec, il ne veut pas en dire plus. Je n'insiste pas. J'suis pas du genre à insister. Tu l'sais Asbjorn. Je ne donne aucun commentaire. La peur de blesser le ronge comme un champignon bouffe le tronc d'un arbre jusqu'à pourrir ses canaux vitaux. Asbjorn se pourri lui-même directement de l'intérieur avec cette peur compréhensible mais absurde si poussée à bout. Asbjorn, tu pourrais me planter un couteau dans l'ventre sans faire exprès que j't'en voudrais pas une seule seconde. Asbjorn, tu pourrais me foutre une gifle parce que je t'ai saoulé, tu pourrais me balancer tous mes défauts à la gueule, j'm'en fou. C'est toi.

Mais je ne dis rien.

Mon plus beau souvenir ? Je m'allonge dans l'herbe, un bras sous la tête, un autre sur le ventre. Je réfléchis en silence, l'air sérieuse. Je parle pas très fort j'crois.

C'est quand j'suis avec vous. C'est quand on est tous ensemble et qu'on rigole, ou alors quand j'retrouve Misao sur le toit. Ca aussi c'est des moments cools. Je... Ouais. Aha, j'ai pas...

J'me rends compte de l'absurdité et de la tristesse du fait lorsque je le dis.

J'ai pas vraiment de beau souvenir d'avant Terrae.

Silence. Aucun avec ma mère. De bons souvenirs avec le Maitre. Mais aucun de beau. Que de la violence dans la rue. Encore plus dans le gang. De bons souvenirs, aussi, avec Nina et Roman... Si, je sais.

Les matins d'après mission. Lorsqu'on était encore en vie. Qu'on était tous les trois, sur le toit. Le matin. Quand la ville dort. Ca. Ca c'était bien.

Malgré les vies qu'on avait ôtées, malgré les blessures, malgré le sourire d'Ed quelques étages plus bas, malgré l'odeur de sale, malgré la sueur et le froid. C'était bien. On était vivant, et on était ensemble. Au final, c'est aussi ça que j'aime, à Terrae. Etre vivante. Et avec eux. Je ferme les yeux, et je lâche un soupir.

Pas cap de passer la nuit d'aujourd'hui avec moi devant un bon film.

Asbjorn se montre positif. Comme à chaque fois hein. Je souris. J'ai déjà tout un tas de bons souvenirs ici. Si j'devais partir demain, j'aurai plus que jamais le seum de tout quitter, puisque je vous ai vous, maintenant. J'crois que j'suis en train de me créer une nouvelle famille. Je sais pas, on verra, j'ai encore du temps ici. Tout le temps que je veux non ? Pour créer plus de souvenirs. Je finis par hocher la tête.

Je sais ça. C'est cool.

Super expressive, comme d'hab. Mais c'est vrai, je le sais, et je trouve ça vraiment cool, de pouvoir compter sur des gens qui veulent m'offrir de beaux souvenirs. Il me lâche un regard limite incrédule lorsque je balance mon tour de jeu. Je hausse les épaules. Bah quoi j'ai rien cru de particulier, moi j'propose c'est tout. Je souris alors qu'il joue au gamin. Il s'étire et j'me redresse à mon tour. Je glisse mes mains dans les poches, et tourne la tête vers lui, je vérifie qu'il me suit. Bon au moins, il sera sortie un peu. Ca ne pouvait pas lui faire de mal, mais fallait bien qu'il sorte de sa léthargie hm.

Alors qu'il trouve son cap ou pas cap et qu'il me le dit, j'arrête doucement de sourire. Ca paraît naturel, mais dans mon esprit, je me sens tout à coup ridicule. Nulle. Totalement en dehors des codes. J'avance de quelques pas, avant de répondre, neutre.

J'ai jamais vu de dessin animé. Je suis pas cap.

Eh voilà. Encore une preuve que je suis différente, que je suis pas faite pour vivre en société, que j'ai pas grandi pour ça. Ta gueule, ferme ta gueule Elwynn. Arrête juste de penser là, tu pars trop loin, c'est inutile et c'est faux. J'le sais. Mais j'me sens suffisamment différente pour que ça m'rende un peu triste. Et ça c'est bof cool. Heureusement, Asb est imperturbable. Evidemment qu'il va m'en montrer ! Et ses préférés, et il espère que ça va me plaire surtout ! J'peux pas m'empêcher de sourire.

Bon au final on a fini par bouffer des cochoneries dans un pieu en matant des dessins animés, et moi j'me suis bien marrée. J'espère que lui aussi, et qu'il oserait un peu plus mettre les pieds dehors malgré l'ambiance un peu rude actuelle. Carrément débile en fait.