Pour lui, c'était simple et efficace. Et il n'aurait jamais pensé aux conséquences de ses actes. Si à ses yeux, ce n'était qu'une simple altercation, aux yeux de la jeune fille, c'était bien plus grave. Et pas seulement elle, mais aussi les autres, tous ceux qui les entourent. Mais le Master n'y prête aucune attention et se réinstalle en savourant une dose de nicotine. Ca fait du bien, une cigarette après une baston... 
Après tout, c'était devenu un rituel depuis bien des années. Mais quand ce dernier relève les yeux sur sa voisine, c'était parce qu'elle hurlait. Elle hurlait. Tout d'abord, il ne l'a pas compris et la fixait de manière absurde. De quoi se plaint elle? Ce type lui a manqué de respect, il l'a simplement remis à sa place. D'un froncement de sourcil, la cigarette pendant légèrement à ses lèvres, il tente de se justifier:

"Mais c'est lui. T'as pas remarqué comment il te parler?! T'es bête ou qu-"

Mais c'est inutile d'en rajouter plus. Sibylle ne veut rien entendre et elle enchaine comme à son habitude. Comme à son habitude ou presque. Et si sur l'instant Ys avait ressentis comme une injustice incomprise, il déchante vite. Le contact de sa main sur la sienne lui provoque un frisson. Il fixe cette dernière, ne sachant quoi comprendre. Le serveur n'aurait pas compris? Et alors? C'est une raison pour lui parler ainsi? Non mais elle est en chaise roulante, c'est une fille et... Putain il ne pouvait pas rester là, planter sans rien dire, laissant couler. Non, lui, il ne laisserait jamais un homme manquait de respect envers une femme. Pas comme ce salaud de père... 
Alors ce fut instinctif, il a agis. C'était rapide, simple et efficace. Mais ça, Sibylle ne le voit pas de cet oeil. Cette dernière se rapproche mais le Master ne le remarque pas de suite, perdu dans ses pensées. Il n e comprend plus s'il a bien fait ou pas. Résoudre autrement par la violence.. 

Et si c'était dans l'incompréhension qu'il se baignait, ce fut un électrochoc lorsqu'elle le prit dans ses bras, lui demandant si cette solution avait toujours été la seule à ses yeux. Putain c'est vrai. Depuis toujours et encore plus maintenant, c'était toujours par la violence qu'il résout ses problèmes. Parce que selon lui, c'était efficace. C'est vrai. C'est toujours plus facile de cogner pour gagner. On obtient tout et on ne laisse plus que des corps exsangues. C'était la seule manière d'évacuer ce trop plein. Cette chose qui le submerge à chacune des émotions. Ca explose. 
Mais voir un psy... Tout de suite, il aurait pu le répondre dans la plus grande indifférence: "Plutôt crever." Seulement il se tait et c'est surement la chose la plus intelligente qu'il fait depuis ce début de journée. A ses yeux, voir un psy, c'est être faible. Lui, non, il relève ses manches et combien même il se prend une multitudes de murs, il résoudra son problème seul. Sans un guignol à qui lui parler de ses bobos. Mais il ne veut pas la contrarier. Comme il ne veut pas la faire pleurer. Et s'il n'est pas convaincu par l'idée d'aller présenter ses excuses à cet idiot de serveur, il ne peut oublier son regard apeuré.

"Parfois, j'aimerai tant être un idiot comme toi..."

Ce n'est pas péjoratif, c'est surement le plus beau des compliments. Sibylle, Matty, ils ont cette capacité de voir là où il n'a jamais poser les yeux. Ils ont cette sagesse, parfois niaise, mais cette paix qu'il tente en vain de trouver. Et qu'est ce qu'il aimerait un jour pouvoir être aussi idiot qu'eux. Juste une fois. Juste le temps d'un repos. Mais il le sait, il n'y parviendrait jamais. Il peut seulement essayer et frôler ce leurre. 
Passant une main autour de sa taille, le garçon enfouit son visage dans son bras, se cachant de son mal à l'aise. Maintenant, il sait pourquoi il l'avait suivis. 

"Tu sais quoi? Je me demandais pourquoi j'avais accepter de t'accompagner. Pourquoi avait il fallu que je sorte de mon trou?! .. .T'es peut être niaise, un peu folle, tu me pompes mon énergie, et tu parles fort sans écouter. Mais... Même si je ne sais toujours pas grand chose de toi, j'en suis persuadé, tu es surement l'une des plus belles personnes de Terrae."

Et ta manière de voir ce monde m'apaise. 
Les mots se bloquent mais son étreinte est plus forte. Pas besoin d'aller voir un psy, il suffira juste d'un tel instant pour être faible. L'atmosphère semble plus calme, apaisé, suspendu. Tant bien que le Master réalise leur position et que la demoiselle lui caresse le haut du crâne comme on le ferait à un chien. 

"Sauf que là, je me sens un peu con... -_-"

Retour à la normale. Tentant de se défaire cette emprise et de replacer sa coiffure, Ys bomba le torse et posa son regard sur la miss. Mince, la cigarette s'est consumée. Elle était restée entre ses doigts, au dessus du cendrier, suspendue elle aussi dans le temps. Mais ce n'est pas grave, ce n'est d'aucune importance. Parce que le plus important, c'est d'admettre tout ce dont venait de lui dire l'Allemande. 

"Sibylle... avant de présenter mes excuses à l'autre guignol, je souhaiterai d'abord te les présenter."

HRP> Je parlais d'Erik en seconde victime, une victime de Sibylle xD Et ca va, Ys n'a pas non plus roué de coups le serveur. Il l'a juste poussé du pied et secouer comme un pommier xDD Et putain ce mot!! Je vous déteste xDD

Le mot:

Sibylle n’est pas sûre d’avoir bien compris ce qu’Ys a dit. Il lui semble qu’il a dit qu’elle était idiote. Alors oui, c’est un fait, elle n’est pas très maligne, mais le dire comme ça, ce n’est pas vraiment gentil, non ? Bah, en fait, c’est mieux comme ça. Il lui dit ce qu’il pense. Elle préfère ça à ce qu’il mente. Donc non, c’est mieux. Et puis, c’est la vérité. Elle ne va quand même pas lui reprocher de dire la vérité ? Non non. En plus, elle s’en fiche, donc ça ne sert à rien d’en discuter. C'est moi qui en discute là, pas elle...

Le Master vient enfouir son visage dans son bras, comme s’il essayait de se cacher. Elle sent une de ses mains se poser sur sa taille, mais elle ne bouge pas. C’est elle qui est venue chercher le contact en lui faisant un câlin. Ce n’est pas pour reculer maintenant qu’il y répond. Il parle et l’Allemande écoute. Il lui fait un compliment, enfin elle croit. Il ne lui dit pas des choses très sympa au début, mais au final, le Master lui dit que c’est une belle personne. C’est bien ça. Elle continue de lui masser le crâne, emmêlant et démêlant ses cheveux roux, comme les siens. Il la serre un peu plus contre lui une fois qu’il a fini de parler… enfin non, il reprend.

« Bah j’espère bien qu’tu t’sens un peu con ! J’espère même plus qu’un peu ! Pa’c’qu’t’as fait ton macho violent là et c’est pas bien ! C’est vraiment débile. Va falloir changer ça, Ys. Chui sûre qu’en parler avec un psy ça va trop t’aider ! T’sais, y va pas faire l’boulot à ta place, mais des fois y pose des questions bien qui font réfléchir et tout ! », dit-elle, après avoir compris de travers ce que l’homme a dit. Il s’est éloigné et se recoiffe comme il peut, avant de bomber le torse. Sibylle lâche un soupire bruyant et non dissimulé, un peu agacée à nouveau. « C’est pas l’moment d’bomber l’torse, débile. Si j’étais toi, j’me f’rais plutôt tout p’tit, hein… », commente-t-elle avec un air finalement un peu blasé qu’elle a rarement. « T’es vraiment pas possible… », ajoute-t-elle encore.

Leur regard se croise et elle sent qu’il veut dire quelque chose. Elle se tait, attend patiemment qu’il se décide à ouvrir la bouche. Elle sent que c’est important, sans comprendre comment. Le Master s’excuse alors. La rouquine entrouvre ses lèvres, mais les referme sans avoir dit quoi que ce soit. Un souvenir lui est revenu en mémoire. Sa grand-maman… oui, sa grand-maman qui lui donne une leçon de vie, qui lui explique des choses importantes, des choses qu’il faut retenir, ne pas oublier jamais… « D’quoi tu t’escuses ? Dis moi, dis les mots. C’est trop facile d’dire « j’m’escuse », faut dire de quoi, sinon ça a pas d’sens, sinon c’est tout vide… », dit-elle d’une manière péremptoire. Comment a-t-elle pu oublier cette leçon que sa grand-mère lui avait inculquée pendant son enfance ? Elle disait que c’était important. Que de dire pourquoi on s’excusait, ça nous faisait vraiment prendre conscience de nos erreurs, que ça rendait la chose plus réelle et qu’on ne pouvait pas fuir. L’ex-danseuse n’avait pas compris et même aujourd’hui, elle ne comprend pas exactement tout ce que ça implique, mais c’est déjà plus clair dans son esprit. Sibylle sait qu’elle n’atteindra jamais la perfection dans rien, mais elle s’en fiche. Elle veut juste faire de son mieux et elle est persuadée qu’en suivant ce que sa grand-maman lui a appris, elle ne peut que faire bien.

Le mot:

Hrp:

Ys tente de se rebeller comme un ado, mais Sibylle reste intransigeante. Peut-être bien qu’elle le traite comme un gamin et lui fait la leçon, mais c’est parce qu’il n’a pas agi en homme et qu’elle aimerait qu’il comprenne. Elle a peut-être tort, peut-être que ce n’est pas son rôle, mais la rouquine ne se pose pas ce genre de question. Elle ne réfléchit même pas à ce qu’elle fait. Elle a ses idées, est persuadée d’avoir raison et ça lui suffit, alors elle continue. Elle enfonce le couteau dans la plaie sans le remarquer. Elle a ses idées bien arrêtées et elle s’y tient. Elle dit les choses comme ça lui vient, sans filtre, sans réflexion. Peut-être que ça fait mal, mais, selon elle, c’est nécessaire, alors elle insiste. Le Master ne va pas pouvoir s’échapper comme ça, pas après ce qui s’est passé.

L’Allemande l’observe lever les yeux au ciel. Il semble un peu perdu, mais il finit par parler, alors elle sourit, espérant que ça l’encourage. Bon, elle n’est pas d’accord avec le fait qu’il ne soit pas un bon Master, mais elle ne l’interrompt pas, parce qu’elle a compris qu’elle devait le laisser parler, que ce n’était pas facile. Elle serre ses lèvres et repose sa main sur celle d’Ys. Il s’excuse beaucoup, tout à coup. C’est comme si, comme s’il avait ouvert des vannes et que tout ce qu’il avait gardé jusque là se déversait d’un coup. Pourtant, ce n’est pas violent, c’est même plutôt doux. Il demande pardon à plein de gens qu’elle ne connait pas et ça lui fait bizarre. Un instant, elle ouvre la bouche pour l’interrompre, mais non, elle ne peut pas. L’ex-danseuse sent qu’elle ne doit pas le faire, que ce qui se passe est important. Elle se fait peut-être des idées, mais c’est ce qu’elle croit.

L’homme repose ses yeux sur Sibylle et elle lui sourit. « Bah tu vois, c’était pas si difficile ! Pis moi j’t’aime bien, alors j’vois pas pourquoi j’partirais ! J’t’ai d’jà dis. Tu t’en fous d’c’qu’les gens y disent sur toi. Pis moi, j’adore les rumeurs et tout, j’trouve ça trop drôle, mais j’attends d’voir si c’est vrai pour y croire, t’façon. », dit-elle avec son énergie habituelle. « Mais t’sais, c’est pas à moi qu’faut dire qu’tu d’mandes pardon à des gens, faut leur dire à eux. C’est pas à moi d’aller leur dire. Mais merci d’t’être escusé d’avoir été idiot et tout l’reste. », continue-t-elle en lui tapotant la main. « Allez ! Viens, t’es lancé là, faut en profiter ! », ajoute-t-elle encore, tout en tirant sur sa main, après avoir bougé son fauteuil. La rouquine n’a pas dit ce qu’elle voulait faire, mais pour elle c’est tellement évident. Elle entraîne Ys derrière elle, vérifiant qu’il la suit bien.

En entrant dans la crêperie, l’Allemande observe les lieux. Elle ne voit pas le serveur qui est probablement caché dans la cuisine ou plutôt dans les toilettes… sur sa gauche, il y a un pot en terre cuite avec de jolies fleurs. Si elle avait un vocabulaire plus développé, elle pourrait décrire leur pédoncule vert soutenant les pétales blancs et les sépales du végétale. Elle ne s’approche pas pour observer les pistils et se désintéresse complètement de la plante quand celui qu’ils cherchent réapparaît, en habit civil. Il a une main posée sur le ventre. Il doit encore avoir mal. En plus il boite. Sibylle a un peu mal pour lui. Soudain, il les voit et paraît effrayé.

« Hey, on vient s’escuser, tu veux bien ? », demande-t-elle avec un petit sourire. Le serveur ne bouge pas. Peut-être qu’il cherche l’entourloupe ou peut-être qu’il se dit que fuir ne sert à rien. Il a probablement trop mal pour courir et Ys a plutôt l’air en forme. Sibylle s’approche encore un peu, mais pas trop. « Alors, moi, bin moi chais pas trop c’qu’j’ai fait faux, donc c’est un peu difficile, mais j’m’escuse si j’ai dit un truc qui t’as fait mal ou qu’t’as trouvé méchant. Chais qu'chuis trop franche des fois, alors ouai, chuis désolée s'y a que'qu'chose qu't'as pas aimé entendre. C’tait vraiment pas mon but. Moi j’te trouvais trop chou et tout… ‘fin bref, c’est pas l’moment d’parler d’ça. Vas-y Ys, c’est à toi ! », termine-t-elle avec un sourire d’encouragement à l’adresse du Master. Ça va bien se passer, elle en est sûre. C’est obligé. Ils font tout juste là, pas vrai ? Ils viennent dire pardon et sont tout gentil. Le serveur ne peut pas à nouveau comprendre de travers. Ce dernier semble surpris.

« Attends, je comprends plus rien là. Vous… vous venez vraiment vous… vous excuser ? »

Sibylle lâche un rire léger. « Bah oui, qu’est-c’tu crois ? On n’est pas des méchants. Y a juste eu un malentendu, chuis sûre ! », dit-elle, avec un nouveau sourire.

« Oh euh, d’accord… »

L’homme, un peu décontenancé et grimaçant par moment, regarde maintenant Ys. Il est encore un peu sur la défensive, le pauvre. Il ne sait pas quoi trop penser de tout ça. « Allez Ys, tu m’as promis qu’tu t’escus’rais quand j’t’ai espliqué ! », insiste l’Allemande, mais le serveur l’interrompt.

« Attends, euh, s’il s’excuse, alors, euh, je… je suis désolé aussi. J’ai pas été très sympa avec toi. En plus, c’était vraiment pas du tout professionnel de ma part. »

Il paraît vraiment gêné. « Merci ! », répond Sibylle, radieuse. Il ne reste maintenant plus que le Master. Vas-y Ys, ne casse pas tout, sinon, là, elle t’en voudra vraiment beaucoup. T’as le droit de faire une erreur une fois, mais la deuxième fois, c’est de l’abus. (#copykitten pour ceux qui comprendront xD)

Le mot:

Hrp:

Tout se passe bien. Le serveur s’excuse, même ! Sibylle est heureuse. Elle savait que tout allait rentrer dans l’ordre, qu’il s’agissait simplement d’un malentendu. Elle se tourne maintenant vers Ys. Il lui a promis, mais on ne sait jamais. Il pourrait revenir sur sa parole. La rouquine ne le lui pardonnerait probablement pas. Même si elle n’est pas rancunière, il ne faut pas abuser non plus ! Le Master est tendu, ça se voit, mal à l’aise aussi, pourtant il finit par se courber et à présenter ses excuses. L’Allemande s’apprête à le reprendre gentiment sur la formulation qu’elle considère trop vague, mais le serveur accepte de pardonner l’homme, alors elle ne dit.

Sibylle les laisse échanger encore quelques mots, avant que le blessé ne quitte la crêperie, après qu’Ys a payé ce qu’ils ont commandé et finalement ni mangé, ni bu. Les deux amis quittent alors l’endroit, reprenant le chemin vers l’institut. « Ah, euuh, merci ? ‘fin j’crois ? Moi non plus, t’sais. Chuis contente d’avoir un Master comme pote ! Pis t’es un peu bête des fois, mais t’es un chic type ! », répond-elle, d’abord hésitante, puis avec aplomb, terminant sur un large sourire. Elle voit qu’il sourit aussi, alors elle est contente.

« Pourquoi tu veux une copie ? J’l’ai d’jà mise sur Facebook si tu veux la voir. Elle a d’jà plein d’j’aime. Aki, c’est une star main’ant ! Chuis sûre y s’rait content s’tu veux un autographe ! », continue-t-elle, partant à nouveau trop loin dans ses idées. « Ah mais, t’as pas Facebook. C’pas grave, t’sais ? Tout l’monde peut voir c’que j’poste ! T’es pas obligé d’être inscrit ! Faut juste taper mon nom sur google j’pense… pis tu d’vrais tomber sur mon compte et la vidéo… mais si tu trouves trop compliqué, ouai, j’peux t’l’envoyer… », ajoute-t-elle, expliquant tout comme il faut pour que le Master puisse comprendre. « Mais s’tu veux la vidéo, faut qu’tu m’donnes ton email ou ton numéro ! », enchaîne l’Allemande, sans laisser le temps à l’homme de répondre quoi que ce soit. « Ouai, y m’faut au moins l’un des deux. Chais pas c’qu’tu préfères. J’ai pas trop l’habitude d’envoyer des mails, j’passe tout l’temps par les réseaux sociaux, c’est tellement plus simple ! Mais j’f’rais un effort pour toi… mais si tu m’donnes ton numéro, j’pourrai plus facil’ment t’joindre, pis on pourra s’voir plus souvent pour faire des trucs cools ! Ouai, ça s’rait chouette ! », continue-t-elle sans répit, réfléchissant à voix haute. « OH ! Attends, on a trop pas pris d’photos encore ! », dit-elle en s’arrêtant pour sortir son téléphone. « Viens ! Faut qu’on fasse ça main’ant, sinon on va encore oublier ! Ça s’rait trop bête quand même ! Moi j’veux un selfie avec mon nouveau super pote Master ! », ajoute la rouquine, avant d’éclater de rire. « Pis on aura un souv’nir d’ton nez patate. », se moque-t-elle gentiment de lui, avant de lui tirer la langue.

Sibylle n’en démord pas. Ys n’aura pas le choix et s’il refuse, elle trouvera un moyen de prendre une photo de lui quand il s’y attend le moins, alors il a meilleur temps d’accepter tout de suite et de faire une tête potable. « Pis faudra trop qu’j’vienne une fois vous embêter avec Will. J’aurai une photo d’vous deux. Oh oui oui oui, ça s’ra trop chouette. », dit-elle, avec encore plus d’entrain. L’Allemande est prête, quand son téléphone vibre. Sans attendre, elle lit la notification qu’elle a reçue. « Ah bah, pourquoi y m’envoie un truc lui ? Holalala, j’y comprends rien. ! Dis, t’sais c’qu’c’est toi, un vé-du-ti-ste ? R’garde ! », demande la rouquine en montrant l’écran au Master. « J’vois pas pourquoi c’gars m’envoie ça. J’lui ai jamais parlé en vrai et c’est la première fois qui m’partage un truc. Alors pourquoi y m'envoie ça ? Chais pas, y pourrait plutôt dire salut, pis m'parler d'un truc cool, non ? », commente-t-elle, sans comprendre qu’il s’agit d'une publicité pour une exposition et que tous les amis de son contact ont probablement reçu la même notification. « T’y comprends que’chose ? », demande-t-elle finalement à Ys.

Le mot:

hrp:

Sibylle essaie d’expliquer à Ys qu’il peut trouver facilement la vidéo d’Aki sur Facebook et qu’il n’a même pas besoin d’être inscrit pour ça, mais il ne comprend manifestement pas ou alors il a décidé de changer d’idée. Elle ne se pose pas la question. Elle trouve ça vraiment chouette ! Elle s’apprête à exploser, après qu’il lui a dit qu’il lui donnerait aussi son numéro, mais il enchaîne directement et lève son index entre eux. « Bah, pourquoi tu m’montres ton doigt ? Qu’est-c’qu’il a ? », demande la rouquine, en le regardant, étonnée. « Mais non, promis, j’te har-cè-le-rai pas ! Chuis pas comme ça ! », dit-elle, en articulant comme il faut le mot compliqué qu’elle a de la peine à prononcer. « Pis tu verras, Facebook c’est trop génial! J’t’enverrai plein d’photos et plein d’vidéos trop chouettes. », continue-t-elle avec enthousiasme à l’idée d’avoir une manière simple et facile de contacter le Master.

Avant de lui montrer comment faire, Sibylle décide qu’il est l’heure de pendre une photo. C’est vrai ! Sinon elle risque encore d’oublier. Ça serait dommage quand même. Elle tire Ys par le bras et lui fait une remarque sur son nez en se moquant gentiment de lui. Elle ne peut s’empêcher de rire devant sa réaction. La rouquine est sur le point d’amortir cet instant d’anthologie quand elle reçoit une notification qui la surprend beaucoup. Elle montre son téléphone à son nouvel ami et il lui répond d’un air blasé. « Comment ça pas parler aux gens qu’j’connais pas ? Comment tu veux qu’j’rencontre des nouveaux amis si j’parle qu’à ceux qu’j’connais ? C’est bête comme r’marque ! J’te connaissais pas tout à l’heure quand t’es arrivé et qu’t’as r’gardé la vidéo d’Aki. J’aurais pas dû t’parler ? », demande-t-elle vraiment étonnée de ce que le Master lui a dit. Ce n’est vraiment pas possible de dire des choses pareilles quand même. C’est triste un peu, de parler seulement aux gens qu’on connait déjà. « Pis j’parle pas avec n’importe qui sur les réseaux, d’abord ! Et… », recommence-t-elle, avant de s’interrompre quand l’homme s’éloigne d’elle. Elle comprend quand son fauteuil avance tout seul, alors elle rit. « Bah dis donc, j’en ai d’la chance. Merci ! Et ouai, faut qu’j’r’tourne à l’hôpital », ajoute-t-elle en souriant. La notification et le mot compliqué sont déjà tous les deux oubliés.

« C’est parfait, comme ça j’ai les mains libres et j’peux t’montrer comment t’inscrire, pis j’peux prendre plein d’photos. C’est trop génial ! », dit-elle vivement. Pauvre Ys, pendant tout le trajet jusqu’à l’hôpital, il subit un tsunami de mots de l’Allemande qui lui montre son téléphone portable régulièrement pour qu’il comprenne bien toutes les étapes. Elle lui pose plein de questions sur lui, aussi, et lui demande d’épeler son prénom et son nom même. Après avoir tapoté bien des fois frénétiquement sur son téléphone et quelques « clics » plus tard, le magnifique profile d’Ys Ochikawa est en ligne sur Facebook ! Il y a déjà quelques photos du Master accompagné de Sibylle pour remplir un peu cette page pour le moment bien vide. Elle prend aussi des photos d'arbres en chemin, de nuages, plein de choses simplement pour faire tapisserie, décorer ce compte nouvellement créé. La rouquine en profite d'ailleurs pour directement se demander comme ami. Une fois arrivés à l’hôpital, elle lui montre le résultat, le remercie pour ce moment un peu mouvementé, mais finalement bien chouette passé avec lui et conclue par un à bientôt enjoué, avant de le quitter.

Hrp: