Apparemment j'ai appuyé sur un bouton caché et invisible, quand tu l'enclenche, Lys rosie et se raidit comme un balai dans un cul. Ce n'est que la distance entre nous qui va lui permettre de retrouver sa contenance. Perso je trouve que le regard qu'elle a lancé sur le coup effrayant, aussi je ne retente pas l'expérience et marmonne un petit "désolé" dans mon absence de barbe.

Je lui parle des mes projets et elle m'encourage, alors je relève les yeux brillants d'espoirs vers elle. Faut pas me parler comme ça à moi, après je vais croire qu'on m'aime bien et que j'ai des privilèges et tout.

"Je te remercie, j'en parle pas souvent alors t'imagine bien que quand j'en parle  on me dit pas à chaque fois, "c'est trop bien !" mais plutôt "commence par faire une phrase cohérente à l'oral et on en reparlera Abe " tu vois le genre. J'ai voulu rentré chez un éditeur une fois, pour demander des infos, mais on m'a traité de clodo et mit à la porte. "

Son timide merci, me pousse à sourire le plus possible en mode " tkt bb"  et à mon tour on me flatte quant à mes capacité à servir de bouffon de la reine.

"Il faut saluer la lucidité du pouvoir décisionnel en place dans ces dortoirs pour ma nomination à ce poste que je ne fais qu'occuper humblement. Mais merci, tu n'es pas mal non plus en Reine."

La question de l'emploi semble nous laisser un peu sans réponse, le panneau d’affichage me tente bien, ça a un petit coté rpg des familles à l'ancienne. Mais voilà on me propose un choix de carrière qui semble indiscutablement le bon.

" En plus je peux encore les voir normalement les licornes ! Mais je suis tout naze avec les animaux..."

Je conclus sur un poker face. Ouais nan si je m'approche d'une licorne, je vais me faire empaler. Mon instinct me le dit. Je vais sûrement gonfler la pauv' bête comme le psy et elle, n'étant pas tenue à la courtoisie la plus élémentaire, va juste me mettre un coup de corne.

" Après pour être franc je me voyais plus vendeur ou serveur là comme ça, ça a l'air moins risqué. Puis les pourboires sont un plus ."

Elle me remercie un énième fois, cette fois ci pour l'avoir écouté.

"Disons que l'écoute c'est mon talent bad ass à moi. Merci à toi, d'être venu me parler, j'aurai pas réussi à me sortir le rencard avec Erik de la tête sans ça ."

Je lui adresse un grand sourire, un pouce levé et un air si stupide que ej pourrais m’appeler Dunny.

Le petit bout d'histoire avec l'éditeur me fait éclater de rire presque instantanément. Ah ça me rappelle quelque chose ça. Je rigole quelques secondes avant de reprendre ma contenance et de lui adresser un nouveau sourire amical et compréhensif.

"On m'a traité de clodo aussi une fois. On voulait pas me laisser rentrer dans une boutique de fringues. Bon en même temps tu vas me dire, mes cheveux étaient sales et j'étais couverte de boue, ça peut porter à confusion."

Je secoue légèrement la tête en pinçant les lèvres d'un air déçu.

"Je pense pas que ton expression orale ait quoique ce soit à voir avec ta façon d'écrire personnellement. Après j'y connais rien, je lis, mais j'écris pas. Alors bon, si t'as pas le talent inné, au final, c'est pas grave, t'as qu'à t'entraîner. Au moins je pense que tu écriras sur un truc qui te passionne et te ressemble alors ça devrait aller."

Je lui sert mon clin d’œil de motivation. Je me demande à quoi ressemble le style d'écriture d'un Abe sauvage, aussi je lui lance un petit regard suppliant et plein d'étoiles.

"Tu me feras lire à l’occasion ?"

Il me sort un magnifique 'tu n'es pas mal non plus en Reine' qui me donne automatiquement envie de jouer le jeu. Je bombe la poitrine, redresse le menton et prend un air hautain et prétentieux. Ma main devant mes lèvres je pousse un petit ricanement sonnant comme un "ohohoh" de princesse coincée.

"Merci bien très cher. Vous me flattez..."

Finalement, les licornes ne semble l'intéresser plus que ça. Si il n'a effectivement aucun affecte avec le règne animal, autant ne pas s'approcher des créatures fantastiques. D'autant que les licornes, à mon avis, elles doivent être bien sadiques au fond.
Je hoche donc la tête lorsqu'il me parle d'être serveur ou vendeur à Terrae. C'est effectivement ce qui collerait le plus. Il n'a pas l'air trop mal à l'aise avec les gens jusque là, ça devrait lui aller.

"Effectivement et vu tes airs mignons, tu devrais en arracher des pourboires à mon avis. Tu vas ruiner l'économie tu sais ?"

Je rigole doucement lorsqu'il enchaîne avec son rencard. Je lâche un "ah oui tu es une fille" étouffé sur la fin, en me rendant compte de ma bêtise. Non, ça ne rentrera PAS. Je soupire et passe une main dans mes cheveux avant de lui sourire à nouveau.

"Premier jour et déjà un rencard. Dis donc, tu traînes pas dis moi. Tant mieux si tu as du succès, ça me permettra de renforcer mon emprise sur ce monde via ta célébrité. Tout le monde pensera que je suis une Reine avec beaucoup de goût."

Mes yeux brillent de la lueur de la bêtise.

"Ah me remercie pas, je t'ai presque agressé avec ma question au final ahah ! Mais ça valait le coup ! J'espère que ça se passera bien en tout cas. Au pire si il t'embête, j'ai une super technique: le coup de bien latéral. Là tu vois, tu avance à portée de l'intrus en mode 'câlin copain' et hop! tu redresse le genou au niveau de l'entrejambe. Ultra efficace et on le voit pas venir."

Je hoche la tête, fière de mon conseil inutile.

"Enfin, pour revenir au sujet de l'emploi, il y a un restaurant et autres boutiques dans le village de Terrae, ils ont sûrement besoin d'aide quelque part dans le coin. Si tu trouve rien d'intéressant sur le panneau, vas directement à la source. Je pourrais te faire visiter si tu veux. C'est pas un rencard ça pour le coup hein. Moi je veux juste t'aider, rien de sous-entendu..."

Je ponctue la fin de ma phrase par une série de clins d’œils justement pleins de sous-entendus et un sourire stupide, comme le sien.

Lys et moi partageons donc plus d'un point commun, on a aussi un passif de clodo apparemment. Du coup je pourrai lui offrir un carton à l'occasion. Puis sa moue, un peu blasée, me dit que les gens qui m'ont dit que l'écriture n'ont pas forcément raison. Dans ta mouille Ajay. Ses encouragements réchauffe mon cœur solitaire, elel gentille en plus d'être bad ass et cool. Tout à l'heure je me disais que j'allais l'épouser, mais je commence à trouver cette idée de plus en plus sympa. Avec un meuf comme ça on doit jamais s'ennuyer! Enfin, avec un regard, que je qualifie de mon coté de mignon, elle me demande si elle pourra lire mes écrits .

"Une nana pas apprêtée, toute souillon et tout, je suis sûr que ça peut-être sexy. Mais si ce que j'écris me ressemble, quelque chose me dit que les gens vont pas trop comprendre ce que j'écris. Juste t'attends pas à ce que j'ai une grosse production, je suis du genre dilettante au fond.j'aime bien me laisser le temps de faire ces choses là."

Je commence à me marrer à sa mise en scène, mais sa poitrine bombée attire mon regard. Je sais pas si c'est de la jalousie ou juste un manque dans ma vie d'orphelin, mais j'ai très envie de toucher. La miennes ayant plus ou moins la texture d'un caillou. Juste pour voir la différence dans la justice de ce monde. Je relève finalement les yeux vers les siens, répliquant :

"mais non, ma reine, je ne fais que la vérité énoncer, Nulle ici bas ne saurait remettre en question , l'angélique et évidente filiation que laisse entrevoir votre doux visage aux teintes d'ivoires."

#Prose/20

La question du travail et de l'emploi est tout aussi urgente que je suis pauvre et sans le sous. Je dois vouer manger dans une cantine scolaire et tout, c'est pas vraiment mon truc. En même temps, je me suis barré d'un orphelinat il y a presque 10 ans pour échouer dans un dortoir, je trouve l'ironie de la vie un poil amer si on me demande mon avis. Il y a de la magie, mais je dois travailler. Je pouffe de rire quand elle annonce vouloir usé de ma futur notoriété et en meurs quand j'entends son conseil pour Erik, classique mais tellement efficace.

"Je suis rodé là dessus, comme je te l'ai dit, j'ai grandi avec trois frangin. Faut s'imposer, parfois de manière fracassante."

Elle me liste ensuite les différentes lieux pouvant proposer un emploi.

"J'ai cru voir un cinéma sur la carte, je dois avouer que bosser là bas ça serait plutôt cool."

projection gratuite quand je tafs pas , pop corn à volonté et des gens à qui parler toute la journée. De Quoi occuper Abe un long moment. Je lui souris chaleureusement, répondant à ses clins d’œil par un autre.

"volontiers, je ne pourrai rêver d'un guide plus gracieux."

Ouais gracieux pour rester dans le sous-entendu pas entendu.

Je ricane à nouveau quand il me parle de la possibilité d'être sexy même en étant habillée en clodo. Ouais, Ys a fait une remarque du genre lui aussi. Si je me souviens c'était un "t'embête pas à t'arranger, t'es sexy comme ça". Oui, à ce moment là je ne ressemblais pas à grand chose. Bon bah si je suis jolie quelque soit la tenue, je ne vais pas m'en plaindre. Après tout, on peut voir ça comme un atout de poids.
Je prends donc le compliment avec un sourire satisfait.

"T'en fais pas, je suis patiente avec mes lectures. Et puis j'aime bien les trucs bizarres apparemment. Je t'ai dis que je t'avais adopté dans ma tête ? Bah voilà. Tu es mon nouveau phénomène étrange favori, Abe."

Je prends un air mignon en disant cela. Je suis sincère en plus: j'ai pas rencontré énormément de monde depuis mon arrivée, mais je suis heureuse d'être tombée sur sa route. Je ne vois que des possibilités de rigolades infinies quand je le regarde. Enfin, il a une façon adorable de tourner ses phrases quand il s'adresse à la Reine. J'adore ça, ça marche beaucoup trop bien sûr moi.

"Attention je vais finir par prendre la grosse tête à force."

Je fais tourner une mèche de mes cheveux autour de mon index en prenant un air un faussement inquiet. Au bout de quelques secondes je finis par me redresser et commence à marcher un peu dans la pièce. Mon hyperactivité reprend un peu le dessus et j'ai besoin de dégourdir mes jambes. Je vais devenir dingue ou m'endormir à force de rester vautrée sur ces coussins. Une bonne fausse bonne idée.

"Je suis rodé là dessus, comme je te l'ai dit, j'ai grandi avec trois frangins. Faut s'imposer, parfois de manière fracassante."

Je lui lâche un rire amusé. Pauvres frangins. Ils ont pas du apprécier toutes les fois où ils ont voulu taquiner la petite sœur à mon avis.
Mes clins d’œils trouvent un échos chez Abe et je rougis légèrement. A nouveau.

"On se fera ça alors. Tu me diras quand tu voudras te balader, je suis pas difficile à trouver. Soit je traine dans le forêt, dans la salle d'astronomie ou par ici, pour le moment. "

Je marque une pause, tire un sourire en coin un peu aguicheur et reprends plus sérieusement:

"Je vais peut être récupérer un téléphone à l’occasion ça peut toujours être utile ça. Pour le cinéma, je pense que ça peut être une bonne idée. Tu pourras t'amuser là-bas. Je soutiens."

Je mets mes bras derrière ma tête et lance un regard à travers la pièce. Finalement on se retrouve tous les deux. Le Royaume semble avoir été déserté.

"Pfff, elles ont finit par avoir peur de nous je crois. Dommage. Enfin..."

Je me retourne vers Abe.

"D'ailleurs... Si t'as besoin d'aide pour quelque chose, ou simplement envie de causer, hésite pas hein."

Je fais une petite moue.

"Oh et pour le 'poke' de tout à l'heure, la réaction a dû te faire bizarre. C'est pas contre toi, je suis juste pas très tactile. Alors... Hum... Si tu peux éviter les contacts trop rapprochés, ça m’embarrasse beaucoup."

Je tire la langue à Abe et lui adresse un petit sourire en coin légèrement moqueur.

"Voilà si tu récidive et que je pars en courant pour disparaître pendant 3 jours, tu seras pas étonné comme ça ahah!"

Mon compliment fait mouche sur son jolie visage, où le millième sourire de la journée apparait . Soit elle est très joviale, soit Abe est dans une journée de forme. Mais la vrai réponse ne tarde pas à venir. Elle annonce que j'ai été adopté dans sa tête. Hourra c'était mon rêve quand j'étais gosse, même symboliquement. Puis elle rajoute le mot favori, ça fait mouche dans mon petit cœur d'orphelin. Je lui sourit en répondant.

"Du fond du coeur, ça me fait plaisir d'entendre ça."

Ça me donne une de ces pêches, je sens que la détermination nécessaire à ma douche est arrivée. Je m'étire longuement sur ma banquette en laissant échapper un soupir sonore au moment où je parvient à faire craquer mon dos. Je ferme les yeux un instant et je me met presque à regretter que Lys ait ranger son instrument. Alors que Lys s'inquiète de la taille de sa tête, je lui lance, en me redressant :

"Elle n'en sera pas moins jolies, juste plus visible."

Je commence à réunir mes affaires, je farfouille ici et là pour savoir où j'ai pu jeter mon sac ce matin. Je le retrouve finalement sur un lit que j'avais constitué mien. Je retourne vers Lys et lui réponds alors qu'elle évoque la foret comme lieu pour la retrouver.

"La forêt je connais déjà bien, tu veux qu'on se retrouve à la troisième souche déraciné derrière l'arbre aux racines dans le sol?" #sarcasmedelapuissance. " Un téléphone, ouais ça me parait un bon premier investissement aussi. je vais faire pareil quand l'occasion se présente. Hey, je vais peut-être avoir une vie sociale. Ça serait trop bien."Si ça t’arrive un jour à ce résultat.

J'ai pas une semaine de lingue sur moi, va falloir que je localise la blanchisserie sous peu moi. Un robe et une paire de chaussures plus "chic" un autre jean, quelques shorties et un vieux t shirt et un débardeur. Et faire les boutiques, je soupire un peu blasé par le bilan de mes biens. Je suis tellement parti à l'arrache. Lys pendant ce temps constate l'absence des autres demoiselle qui nous ont faussé compagnie pendant qu'on papotait puis se retourne vers moi, me laissant bouche bée. Elle essaie d'instaurer une relation de confiance entre nous. je détourne le regard en cherchant une réponse adéquat qui ne soit pas une vanne ou un compliment douteux.

" Seulement si tu fais pareil de ton coté. c'est pas négociable, à prendre ou à laisser. Sache le Abe n'aime pas la demi-mesure."

Alors qu'elle m'explique sa réaction à mon agression du doigt de tout à l'heure , j'ai une mauvaise idée qui pointe dans mon esprit.Et bien sûr elle parle de récidive. Y en a plein mon casier judiciaire de ça mademoiselle. je m'approche donc d'elle, un sourire aux lèvres avant de lui dire :


" Coup d'état! "

Et de la poke à nouveau, mais plus légèrement cette fois.

"Du fond du coeur, ça me fait plaisir d'entendre ça."

Je dresse mon pouce dans les airs et lui fait un clin d’œil amical:

"Il va falloir se serrer les coudes. En tant que membres d'un asile, en tant que Reine et Bouffon et en tant que copains."

Il rassemble ses affaires. Je me doute que la séance papotage touche à sa fin. Ça aura été un moment bien sympa et inattendu en tout cas. Je récupère mes morceaux de trône et les posent sur mon lit. Je fais un petit nid douillet dans lequel je pourrais m'allonger et lire au chaud. Je finis de l'écouter tout en m'activant à la tâche.

Bon la foret effectivement, c'est pas très pratique comme point de rencontre. La remarque me fait rire et je me tourne vers lui:

"Derrière l'arbre aux racines dans le sol, il n'y a que 2 souches déracinées. On me la fait pas à moi, t'y connais rien ça se voit."

Je lui lance un regard plein de jugement et reprends mon travail l'air de rien. Je me fais rire toute seule avec mes bêtises. Mon travail achevé je m'assieds au bord du lit et pose mon regard sur lui. Il faut que je me souvienne bien de son visage et de son style, histoire de ne pas me tromper. Je répète son prénom quelques fois dans ma tête avant d'être interrompu dans le cours de ma pensée:

" Seulement si tu fais pareil de ton coté. c'est pas négociable, à prendre ou à laisser. Sache le Abe n'aime pas la demi-mesure."

Je plante une nouvelle fois mon regard dans les siens, le soutien quelques secondes et lui adresse un petit sourire plein de tendresse:

"Ça me va comme ça."

Je me perds dans des pensées affectueuses pour le personnage avant de me rendre compte qu'il ne se rapproche. Je le regarde faire.

"Coup d'état !"

Il pose encore une fois son doigt sur moi. Je me raidis encore, lui lance un regard noir et... j'attrape son poignet et l'éloigne de moi en poussant un long soupir exaspéré.

"C'est pas drôle. J'ai faillis te taper."

Je lâche son poignet et m'assied en tailleur en boudant un peu. Non mais oh. Le respect quand même.

Je la remercie de son amitié, je ferai en sorte de la respecter, promis. Je prends un sourire débile pour lui répondre.

"Pas trop fort, ça fait mal après !"

Je me retourne de nouveau vers mes affaires mais lâche mon sac pour me tenir les côtes quand elle me réponds. Putain mais elle s'arrête jamais, c'est juste une machine à connerie. elle est parfaite, je suis content qu'elle m'ait adopté. Puis cette tronche qu'elle tire, j'veux la faire encadrer.

" Dis moi Lys, tu t'enraille à un moment ou le canon à blague est en mode automatique? Plus sérieusement, vivement le téléphone, je prendrai ton numéro, ça sera plus pratique que l'expédition forestière."

Je craque pour son regard, et ce sourire, mes aïeux, que veux-tu de plus de moi femme, je t'ai offert un royaume, je t'ai offert mon cœur, devrai-je te donner mon âme pour qque tu cesses de me tourmenter ainsi? hum...hum... je m'égare. Et ce rapide passage à vide dans mes pensées commence à se ressentir dans la conversation. Cela rend mon forfait d'autant plus satisfaisant.

Sauf que le forfait en question est intercepté en vol par une main inquisitrice qui se saisie de mon poignet et me repousse sans me lâcher, me tordant le poignet au passage. Bon Elle est plus grande et a plus de force que moi... et plus de poitrine. Mais mon instant d'introspection est interrompu par l'air boudeur de Lys et sa réaction.  Une fois mon poignet libre Je m'écarte un peu d'elle, par pur réflexe je le confesse, en me frottnt le poignet, je fini par m’assoir devant elle, cherchant à capter son regard, enn faisant des grimaces avant de m'excuser.

" Pardon, je suis juste un grand enfant, c'était stupide. Promis, je limite le contact à celui qui pourra éventuellement te sauver la vie un jour, jusqu'à ordre contraire en tout cas."

Je conclus en lui adressant un sourire mi-inquiet mi-chaleureux.

Ma blague fait son effet. Abe s'arrête dans son 'travail' et éclate de rire. Un grand sourire satisfait et amusé se dessine sur mon visage et je l'accompagne dans son fou rire lorsqu'il me répond.

"J'ai du mal à m'arrêter une fois lancée. Le grand drame de ma vie."

Je hausse les épaules d'un air faussement déçu par cet état de fait et reprends:

"Je te fais signe dès que j'en ai un. Je vais aller me chercher du travail moi aussi, avec de la chance je n'aurais pas à attendre trop longtemps."

Alors que je me mets à bouder Abe après son acte de récidive, je me rends compte que j'y suis peut-être allée un peu fort. Je retourne donc finalement mon regard sur un Abe, un peu inquiète de lui avoir fait mal. Finalement je me retrouve nez à nez avec l'énergumène qui me fait des grimaces, assis en face de moi.
Je fronce légèrement les sourcils. Puis me détends en entendant ses excuses. Je prends ma plus belle poker face et tend la main vers son visage.... pour poser un "patpat" sur le haut de son crâne. Après trois petites tapes amicales je ramène mon bras vers moi et lui souris. Son air me fait m'en vouloir un peu.

"Si tu me laisses faire, si c'est moi qui décide de poser le contact, je te manges pas, tu vois ? "

J'attrape gentiment son poignet, l'air de rien et pose un index là où je l'ai attrapé. J'observe sa main en cherchant à voir si je n'ai pas appuyé trop fort dessus.

Sans relever les yeux, je reprends la parole:

"Je t'ai fais mal ?"

Mes grimaces provoquent, un froncement de sourcils, je sais pas pourquoi d'un coup j'ai l'impression que je vais mourir. Son visage prend un ton exceptionnellement neutre et sa main vient vers mon visage. En signe d'acceptation, et de panique surtout, je ferme les yeux. Si je dois mourir en cet instant . ça valait le coup... Nan en vrai la vie est une succession de pièges et je mourrai en tombant dans le dernier d'entre eux qui s'est présenté à moi. Une femme.

Tout penaud, je reçois trois caresses sur le sommet de la tête. Alors qu'elle m'explique les "règles" de Lys, j'ose à nouveau ouvrir les yeux et lui rend le sourire que j'y découvre.

" D'accord, je ferai attention à l'avenir."

J'ai l'impression d'être en train de me faire dresser. Pourquoi on me traite comme un animal depuis ce matin? Ouesh z'on un problème c'est pas un zoo ici....  Bon okay peut-être un peu visiblement. Elle me saisie d'un coup le poignet et pose son index là où elle avait pratiqué sa parade. Oui ça fait un petit peu mal mais je suis une chochotte, chut ça doit pas se savoir.

" Absolument pas, je suis indestructible !"

Je lui tire mon millionième sourire en lui demandant, du plus profond de mes pensées de retirer son doigt. Un bâillement à me décroché la mâchoire  me saisi d'un coup, me rappelant un peu à mon corps et à ma vie. Je suis H.s. je pus l'alcool de la veille et la sueur, j'ai les cheveux un peu gras et surtout. Je veux me brosser les dents. Je prends donc mon T shirt, un des mes shorties et une serviette de bain.

"Soldat Abe paré à la douche mon commandant, demande permission de désengagement sociale !" dis-je en prenant un garde à vous très caricaturale.

"Absolument pas, je suis indestructible !"

Je lance un petit sourire à Abe et lâche sa main. Il semble avoir entendu et comprit ce que je lui ai demandé.

"Désolée pour ça. Je ferais attention à l'avenir."

Je m'allonge dans mon lit-canapé, le bras sous la tête et tire un livre de la pile à côté de moi. Au hasard.... "Terry Pratchett et Neil Gaimann - De bons présages ". Le résumé m'a passionnée instantanément.
J'observe du coin de l’œil Abe attraper ses dernières affaires, tout en faisant tourner le livre dans mes mains, histoire de contempler sa belle couverture rouge.

Il me lance un salut militaire qui m'arrache un sourire amusé:

"Repos Soldat ! ... Allez, file à la douche, on se revoit à l’occasion ! "

Je ponctue ma phrase d'un dernier clin d’œil plein de sous-entendus et me plonge dans ma lecture, l'air joyeux. Ce fut un très bon moment passé en sa compagnie.
La Reine et le Fou du Roi.
Ravie.

O-wa-ri !