Ouais ben oui, bien sûr qu'il le vois pas, elle est un peu bête. Plus tard, tant pis ! Au pire, elle irait toquer à sa porte pour lui montrer ses créations, ce sera bien et chouette ! Lui, il faut qu'il te montre ce qu'il sait faire, c'est obligé. Il a l'air d'avoir des idées particulières et diverses, assez hétéroclites ; ça lui tire un sourire, et elle se dit qu'elle a vraiment envie d'en savoir plus, d'en voir plus, de le connaître plus. Elle aimerait bien s'en faire un ami, MAIS IL A ROULE UNE PELLE A SOn- ok j'arrête.

—C'est trop bien !!! Mais ouais je comprends, la photo c'est compliqué, mais j'aime bien ça. Je fais juste quelques photos de mes vêtements (et de gens mdrmdr) et de nourriture parfois, enfin rien de ouf quoi. C'est pas de la photo d'art, c'est plus pour me faire plaisir et avoir des souvenirs ! Et ouii montre-moi ça tout à l'heure !

Elle sourit plus franchement, puis tente de faire son truc en sautant, là, pour essayer d'avoir plus de réseau… Mais évidemment, elle se fait plus peur qu'elle n'arrive à régler son problème. Donc, toujours pas de réseau. Jusqu'à ce que Charlie ait une réflexion très intelligente !!

—Oh mais oui !! Bonne idée ! Enfin, je vais essayer de ne pas te faire mal, mais je suis pas très lourde a priori !

Ouaiiis les filles disent toutes ça, mais laissez leur de l'espoir. Elle est toute fine, c'est pas sa faute si elle bouffe trop d'énergie en sautillant dans tous les sens toute la journée.

Ariana laisse le Terre se mettre en place et enlève ses chaussures — ce sont des ballerines, elles sont faciles à enlever, puis pose son cactus pas très loin. Elle prend même soin de le désigner à Angie ("il est là, fais attention"). Elle tâtonne, se rend compte qu'elle vient de tâter ses fesses, pique un fard et s'excuse en baragouinant un flots de parole inintelligibles avant de réussir à se hisser sur son dos... Maintenant, l'objectif va être de se redresser... Ca tangue- c'est chelou, elle voit rien- ELLE VIENT DE LUI TÂTER LES FESSES BORDEL DE DIEU ET-

—OH J'AI UNE BARRE DE RESEAU !!!!

Mais son éclat de voix lui fait perdre l'équilibre sur le dos, elle tangue, glisse, s'étale contre la paroi de l'ascenseur en manquant de se recasser une jambe. Sueur.

—… Ah bah non, y a plus. T'es mourru ?

« C’est de l’art dès lors que tu décides que ça en est. »

C’est l’premier truc que t’apprenais à tes élèves, c’était le cheminement de leur pensée qui comptait le plus. Oh bien entendu, tu leur apprenais aussi des bases d’art appliqué pour qu’ils puissent apprendre à s’exprimer… Mais tu ne les notais jamais sur cet apprentissage, tu ne récompensais que leur créativité. Il était rare de te voir mettre une note en dessous de la moyenne, il est vrai. On te rapportait une boite à chaussure déchirée et tu étais heureux si on t’expliquait que le vide de cette boite était l’expression la plus parfaite du vide que l’on ressentait en commandant sur internet un produit pour se conformer au regard d’une société qui nous voulait tous semblables. C’était pas difficile d’inventer un bobard pour te contenter, mais même ça tes élèves ne le faisaient plus, préférant ne rien te rendre du tout.

« T’inquiète j’suis plus solide que tu ne le penseras en touchant mes côtes hein ? »

NON PARCE QU’ELLE VA ENLEVER SES CHAUSSURES AVANT DE TE MONTER DESSUS HEIN ? C’est p’t’être pas une bonne idée en vrai… Pourtant te voilà quatre pates suivant ses indications quand elle tape à un endroit pour t’en indiquer la direction… Ah, euh. Elle vient de toucher ton cul. Un prêté pour un rendu. Dis rien, c’est bon c’est déjà assez malaisant pour elle et si tu fais une réflexion ne serait-ce que pour détendre l’atmosphère ce sera gênant. ALORS FERME TA GUEULE.
Cool elle a une bar… Ah, non, elle glisse et se rattrape plus ou moins contre la parois de l’ascenseur, elle retrouve à peu près son équilibre alors qu’elle t’a littéralement défoncé le dos, tu serres les dents pour pas laisser échapper un petit gémissement bien viril et pour pas bouger, histoire que son dernier appuie ne se casse pas la gueule.

« Ça. Va. » tu dis d’une voix qui ne trompes personne.

C’est environ à ce moment là que la lumière se rallume et qu’l’ascenseur se remet très rapidement et surtout très brièvement en route. Trop brièvement pour que vous atteignez un étage, assez pour que vous voyez de la lumière sur la moitié d’la hauteur de la porte… Assez surtout pour que tu te ramasses et finir de vous achever. Là de suite t’as un peu mal. UN PEU.

« Et toi t’es vivante ? »

C'est pas faux. C'est un bon dicton, ça. Mais bon, sous ce principe, y a quand même des gens qui peignaient avec leurs fesses et ils considéraient que c'était de l'art ; Aria, elle, est un peu sceptique à ce niveau-là, quand même. Faut pas abuser, hein. Des vêtements peuvent être des oeuvres d'art, mais pas du caca, désolée.

Et du coup, voici la tour du diable. Elle sait pas trop pourquoi elle a eu cette idée splendide qu'est "grimper sur Angie de manière totalement non sexuelle", ni pourquoi il a accepté cette idée stupide, mais le fait est qu'ils le font tout de même. Et vous voulez savoir ? C'était effectivement une idée stupide. ET PUIS ELLE A PAS TOUCHE SES FESSES C'ETAIT UN ACCIDENT OMG OK.

—Bon parfait ! sue-t-elle à grosses gouttes, effrayée d'avoir pu se casser les deux gambettes.

Faut pas qu'elle fasse des cabrioles comme ça, c'est pas bon pour sa santé physique, ni mentale.

Et puis arrive l'impensable : la lumière se rallume, l'ascenseur bouge à nouveau. Juste un peu. Et puis la lumière se ré-éteint. Et ils se pètent tous les deux la gueule. Elle pousse un cri en atterrissant sur un truc mou (déso Angie) et grimace, un peu tremblante.

—A-aie... Ca va...

Elle grimace, tremblote en vérifiant machinalement sa jambe qu'elle palpe. Aie ! Ca... Devrait aller. Juste un bleu. Tout va bien. Elle souffle un peu, se redresse en observant Angie à la lumière faiblarde qui s'échappe de l'interstice.

—Bon, on va éviter les cabrioles, ok... J'ai pas envie de mourir… grommelle-t-elle. Désolée...

Elle essaie de se remettre plus ou moins assise dans un coin de l'ascenseur, les bras autour des jambes. Elle veut vraiment sortir, là, elle va finir par devenir claustro.

—Tu t'es pas fait trop mal, quand même ?

Parfois ce quui compte dans l’art c’est le message et non la manière de l’exprimer. Mierda d’artiste ou Cloaca avaient à tes yeux beaucoup de fond, bien qu’en soi les deux œuvres ne soient que de la merde en pots. Littéralement. Enfin, heureusement vos galipettes vous préservent de ce genre de discussions, vous vous ramassez en beauté. Faut dire que toi après tes allez-retours incessants à l’hôpital de ces dernières années t’as plus vraiment peur de te casser quelque-chose, les airs savennt faire repousser les os de manière surnaturelle… En même temps t’as pas encore testé les fractures ouvertes et les infections résistantes mon grand, t’as vraiment plus de chance que la jeune fille qui t’as dégommé une cote ou deux, toi il suffit de te réparer, pas de te guérir.
J’crois qu’ils vont encore avoir du taf, pourquoi ? Parce que j’crois que tu viens de te péter une cote… Encore. Putain Angie faut que tu te remettes gentiment mais surement à boire du lait t’es trop fragile… Ou alors t’as juste de plus en plus un sens de l’équilibre de merde ? Ou des gens qui te tombent dessus ? Une avalanche de gens qui te tombent dessus en fait. Enfin, tu fais contre mauvaise fortune bon cœur et puis t’es persuadée que tout va bien que t’es juste un bleu, t’envisagera d’aller consulter que dans dix jours quand ça continuera de te faire mal et que tu vomiras tripes et boyaux après ta commotion cérébrale dans les bois… Enfin, On n’y est pas encore. Tu t’en sorts vraiment toujours trop bien toi.

« T’inquiètes, t’es pas assez lourde pour me tuer, et au pire les airs sont plutôt doués pour me réparer. J’m’étais jamais rien cassé avant Terrae et même maintenant grâce à eux j’ai pas l’impression de m’être cassé quoi que soit… alors qu’en vrai, j’me suis ramassé joliement bien deux fois, j’ai du garder des plâtres quatre semaines en tout, alors qu’ailleurs j’me serais sans doute pris plusieurs semaines d’hospitalisation… Franchement on a trop de chance d’être à Terrae, même si là j’t’avoue que j’ai un peu la haine envers les tonnerres. Tu crois qu’il y a un moyen de se venger ? TU CROIS QU’ON DEVRAIT FAIRE POUSSER UNE FORET DANS LEUR COULOIR POUR LEUR MONTRER CE QUE CA FAIT D’ETRE EMMERDES PAR LES POUVOIRS DES AUTRES ? »

Tu vas fermer ta gueule Angie ? Tu parles genre beaucoup trop, t’as déjà oublié le début de ton monologue avoue.