## Sam 3 Fév - 20:04 | ||
Athéna Messages : 988 Date d'inscription : 17/05/2013 Age : 27 Emploi/loisirs : Compter des trucs, fabriquer des trucs et réparer des trucs Humeur : Nickel Giselle | C'était arrivé comme ça, un matin. Elle était là, elle y avait probablement toujours été, attendant le bon moment pour se glisser au devant de moi. Ou avais-je juste tourné la tête pour l'apercevoir ? Elle n'avait pas l'air là hier, mais aujourd'hui c'est comme si elle était évidente. Elle est de celles que l'on ne peut pas ignorer, une montagne en travers de son chemin, qui nous ronge et nous accompagne, nous devance et nous suit. Telle une inception réalisée d'une main de maître, elle m'avait frappé en ouvrant les yeux, un matin. C'était une idée. Peut-être que "constatation" serait une appellation plus à propos pour la définir, mais le fait que je ne l'ai pas remarqué avant me donne l'impression qu'elle est une nouveauté. Elle me prouve à quel point je suis humaine, à quel point je peux oublier, je peux me mentir, aussi. Cette constatation, cette idée m'a frappée alors qu'étendue dans mon lit mais parfaitement réveillée, je faisais le point sur les sensations de mon corps. Comme d'habitude, aucun problème pour la tête, les épaules, de l'arrière de mes omoplates jusqu'au bout de mes seins, mes sensations glissent sur mon tatouage jusqu'à mes hanches et puis… Rien. Je sais ce que peuvent m'offrir mes yeux de ce point de vue : ils me montrent souvent ces jambes fragilisées, toujours plus atrophiées, plus fines, plus difficiles à assouplir par des exercices toujours plus longs, toujours plus fastidieux pour… Tenir debout ? J'avais froncé les sourcils, je m'en souvenais très bien. Pourquoi je faisais ça, au juste ? Pourquoi je m'imposais un spectacle aussi rude, chaque jour, pourquoi je n'essayais pas de changer cela ? Certes, j'avais mis en place un système pour me tenir debout. Certes, j'avais accepté ma condition assise le reste du temps. Vraiment ? Non, pas vraiment. Je me suis toujours laissée une échappatoire, une porte de sortie inutile. Je venais de comprendre que, malgré tous les efforts que j'avais fait, j'avais toujours eu cet espoir vain que tout pourrait redevenir "normal". Enfin, le plus proche possible du normal. Mais à quoi bon se contenter de la normalité lorsque l'on peut faire encore mieux ? Pourquoi garder des jambes qui me ralentissent alors que des prothèses seraient un million de fois plus efficaces ? Et l'évidence m'avait frappé. Le fauteuil, le squelette mécanique, c'étaient une chose. Mais me séparer d'une partie de mon corps, c'était un autre type d'engagement. C'était accepter enfin que le retour en arrière n'allait pas être possible, et que la voie empruntée au final ne ressemblerait ni de près ni de loin à la normalité. C'était accepter que, sans mes pouvoirs pour faire bouger les prothèses je n'étais rien, c'était accepter de n'être rien sans Terrae. Et je n'avais jamais fait ce choix. Pas jusqu'à ce que mes parents me demandent de rentrer. Maintenant, je sais que j'ai trahi les attentes de ma famille pour Terrae. C'est parce que j'ai fait ce choix que l'idée, la constatation, l'évidence est venue d'elle même. Je suis devant la porte du bureau de Aoi, à l'hôpital. Etait-ce vraiment utile de préciser, je me demande. En ce moment, c’est un peu la folie avec tout ce qu’il se passe. Ce n’est pas parce que les élèves ont retrouvé leurs pouvoirs que tout va pour le mieux, et j’ai conscience que son temps doit être plutôt compté, en tant que master. Moi je n’y vois pas de problème, j’ai confiance en les master. J’ai confiance en des connaissances, des amis. Mais je ne suis pas vraiment une généralité ici. J’essayerai de ne pas lui prendre trop de temps pour mes problèmes personnels. J'y viens souvent pour des contrôles, moi qui détestait y mettre les pieds à une période (bien que techniquement je n'y ait effectivement pas "reposé les pieds" si vous voyez ce que je veux dire). Je me prends à espérer en passant ces portes que ce sera une des dernières fois où je les franchirai accompagnée de mon fardeau. Je jette un coup d'oeil à mes jambes. Je vous ai trouvées légitimes, normales sur un corps humain. Puis je vous ai haïs, regrettées, aimées, prises en pitié, j'ai voulu vous sauvegarder à la folie. Maintenant, il est temps de vous faire mes adieux. Je ne peux pas vous emmener, là où je vais. Merci. Je toque et attends le signal pour entrer. Lorsque mon fauteuil glisse sans un bruit dans la pièce, me vient un sourire étrangement serein. J'ai l'impression de faire un pas en avant. Un pas de plus. Prendre une bouffée d'air. Un air sain, pur. Je regarde Aoi. _ Bonjour Aoi… Est ce que je pourrais t'emprunter un peu de ton temps, j'aurais besoin de précisions médicales… Si tu es prête à m'accueillir Terrae, je te donnerai tout. Mon âme, ma chaire, et tout le reste encore. |
## Dim 4 Fév - 18:10 | ||
Aoi Amazaki Messages : 1538 Date d'inscription : 08/01/2011 Age : 28 Emploi/loisirs : Te soigner après ta dernière connerie. Humeur : Vous voulez la version longue ou la version courte ? | Plus d'une semaine est passée depuis le début de l'alerte, et nous ne savons toujours pas dans quelle situation nous nous trouvons. Tout ce que l'on sait, c'est qu'Hideko a disparu—peut-être même de son propre gré. Nous aurait-elle abandonnés, ou bien n'est-ce qu'une impression ?… À l'hôpital, au moins, les choses ont commencé à se calmer ; les psychologues sont moins stressés et vaquent discrètement à leurs occupations, bien que devoir rester confiné à Terrae ne les arrange pas. Nous avons du gérer leurs scandales, gérer leur panique, mais aussi celle de tous les élèves. Pour le moment, ils acceptent. Mais ce n'est pas le cas de tout le monde. Les élèves sont de plus en plus agités, irrités. Des personnes essaient de semer la zizanie partout où ils passent, et il faut dire qu'ils y parviennent assez bien ; combien de fois n'ai-je pas entendu mes collègues et Huo parler de ces fauteurs de touble qui viennent stresser les autres habitants et, plus encore, fragiliser notre entente avec eux ? Le plus dur est certainement que cela renforce davantage leur méfiance à notre égard ; des Masters commencent à faire s'envenimer les choses, tous ne réagissent pas avec bienveillance, et je ne sais plus non plus comment faire. Norah est désabusée, parfois réellement en colère ; Yuuna, elle, se contente de faire son job sans rien dire, mais on voit bien qu'elle se contient. Les esprits sont agités, douloureux. Et même si c'est compliqué en ce moment, je n'arrive pas à savoir comment faire pour leur expliquer que l'état d'alerte n'est pas censé changer quoi que ce soit à notre position à Terrae... Terrae reste Terrae, non ? Un peu agacée, après une énième rencontre avec un titan qui avait eu la bonne idée de prendre un mur pour cible - et c'est encore à nous de le réparer, c'est ça ? - je referme son dossier, où j'ai consigné ce qu'il s'est produit. Je me masse les tempes un instant avant de me laisser tomber dans le fond de mon fauteuil ; je crois que j'ai besoin d'une pause. J'approche de la bouilloire électrique dans un coin de la pièce, la remplis d'eau puis la mets en route, préparant la théière à côté. Bien vite, quelqu'un d'autre frappe à ma porte et j'abandonne ma pause avec un nouveau soupir. Un peu surprise, je tombe sur Isis ; elle a une expression particulière, très... je ne sais pas ? Sereine et déterminée à la fois ? Quelque part, ça m'inquiète, et je me demande immédiatement s'il ne s'est pas passé quelque chose. Sans attendre, je la laisse entrer et referme la porte derrière nous. —Bonjour Isis. Ne t'en fais pas, je ne suis pas très occupé pour l'instant de toute manière, je fais en désignant la bouilloire d'une main vague. Tu voudras une tasse de thé ? J'attends tranquillement sa réponse et vais verser l'eau bouillante dans la théière, que je ramène avec des tasses sur le bureau. Pourtant, je ne vais pas m'installer derrière et préfère au contraire tirer ma chaise pour me mettre face à elle, sans partir dans une conversation trop officielle. —Est-ce que tout va bien ? je demande après un temps, sourcils vaguement froncés, mais surtout inquiète. De quelles précisions tu as besoin ? Je vole en #F54759 ♥ |
## Lun 5 Fév - 13:28 | ||
Athéna Messages : 988 Date d'inscription : 17/05/2013 Age : 27 Emploi/loisirs : Compter des trucs, fabriquer des trucs et réparer des trucs Humeur : Nickel Giselle | Je la sens tendue, et fatiguée. Ce n’a pas l’air d’être réellement physique, plus mental, et même si je ne peux pas compatir tout à fait (je ne suis pas dans sa situation) je la comprends. C’est cruel lorsque ses responsabilités se retournent contre soi. Je me demande comment font les masters pour ne pas se sentir trahis. Je pense que.je n’aurais pas aimé, personnellement. C’était d’ailleurs étonnant qu’aucun d’entre eux n’ait montré son énervement, alors que les élèves eux ne se gênaient pas pour mettre le bordel. Même. Pour de soit disant bonnes raisons (comme Kimberley). Elle me dit ne pas être occupée, mais je sais que c’est faux. Ou du moins, elle est préoccupée et ce n’est pas forcément mieux. J’accepte volontiers sa proposition pour le thé, surtout parce que je sais qu’elle en a besoin plus que moi. Je suis peut-être venue la déranger pendant sa pause ? Bon, tant pis, je ne vais pas faire demi-tour maintenant. D’abord parce que ça serait ridicule, ensuite parce que ce serait lui faire penser que je ne peux pas compter sur elle maintenant, et je préfère lui montrer que j’ai confiance en son opinion. En tant que médecin, en tant que master. Mais bon, peut-être que j’extrapole encore. Elle me regarde, je sens qu’elle s’inquiète pour moi. Bon sang, comment elle fait pour encore se préoccuper des autres ! J’ai envie de rigoler, de lui demander de me raconter sa vie, de se détendre, d’être égoïste, de penser à elle un peu, de compter sur les autres aussi, notamment les étoiles. De se reposer, surtout. Je lui dirais après. Je souris pour la rassurer un peu, mais j’ai conscience que ce que je vais lui annoncer ne va pas vraiment améliorer sa journée. Je prends la parole, sereinement. _ J’ai beaucoup réfléchis dernièrement, à beaucoup de choses, et je suis revenue sur certaines décisions que j’ai pris. Lorsque j’ai perdu l’usage de mes jambes, je refusais de penser à m’en séparer, je les pensais encore indispensable, et j’ai trouvé tout un tas de façons toutes plus tarabiscotées les unes que les autres de les rendre utiles. Je rigole, un peu nostalgique de la moi naïve, bernée d’illusions. Et aussi pour lui laisser comprendre seule là où je veux en venir. _ Mais je me suis rendue compte que je m’accrochais à rien. Et elles m’empêchent d’avancer, d’évoluer, tant que j’aurais envie de les réparer, je ne pourrais jamais passer à autre chose. Enfin, bref, je pensais à l’amputation. Je reprends avant qu’elle n’ait le temps, je ne sais pas, d’avoir l’air choquée. _ Je te rassure, ce n’est pas une décision arbitraire due à la douleur ou quoi que ce soit, j’y ai vraiment réfléchis, sérieusement, j’ai pesé le pour et le contre, et de toutes façons avec le climat actuel je me laisse encore deux ou trois semaines pour y réfléchir tranquillement, voir revenir sur ma décision, même si je ne pense pas. Enfin, je venais te voir en qualité de docteur et guérisseuse, je me demandais ce que l’amputation entraînait, en terme de médication, d’opérations et de risques pour le reste de mon corps… Et en tant qu’amie, pour avoir un avis sur ma décision également. C’était tout. |
## Mer 28 Fév - 14:38 | ||
Aoi Amazaki Messages : 1538 Date d'inscription : 08/01/2011 Age : 28 Emploi/loisirs : Te soigner après ta dernière connerie. Humeur : Vous voulez la version longue ou la version courte ? | Le visage d'Isis est serein, déterminé. Je m'interroge un instant, me demande si tout va réellement bien ; mais l'ambiance grave dans laquelle nous nous trouvons déjà ne m'aide pas à calmer mon imagination débordante de scénarios catastrophes. Pendant que le thé infuse, je m'installe pour la fixer, l'encourageant à parler d'un demi sourire qui répond au sien. Cependant, ses paroles, bien que légères, sont assez explicites ; mes sourcils s'arquent tout d'abord puis se froncent à nouveau, jusqu'à ce qu'elle prononce le mot. Amputation. Je crois que je n'en suis à la fois pas surprise et choquée. Isis est une personne Ô combien rationnelle ; depuis le temps que je la connais, je m'en suis bien rendue compte. Elle est créative dans ses choix, mais ça ne veut pas non plus dire qu'elle ne va pas réfléchir. Je repense à son dodo, à son armure, à ce balais volant qu'elle m'a un jour offert. Lentement, j'acquiesce, me mord la lèvre. Mes pensées filent, vite, loin ; elles repassent les choses en revue, les cours, les livres, les conseils, ma propre morale. —Je vois... Il me faut quelques secondes de plus pour parvenir à organiser ma pensée. Je n'ai pas envie de laisser trahir mon inquiétude plus que ça, mais j'imagine que cela doit se voir. —Je vais te poser une question indiscrète, et si tu ne veux pas y répondre tu n'y es pas forcée. Mais est-ce que ce n'est pas simplement un autre moyen de fuir cette réalité ? Tu dis que tu refusais de t'en débarrasser, mais personne ne te l'a jamais demandé. On n'ampute pas les gens parce qu'ils ne veulent plus d'un membre, même si celui-ci est jugé… "inutile" par son propriétaire. Un soupir m'échappe et j'appuie momentanément mon menton dans ma main, dos droit, dans une position réflexive. —Ensuite, j'aimerais d'abord que tu saches que n'étant pas médecin, ce ne sera pas à moi de prendre la décision de t'opérer ou non—il faudra en discuter avec le chirurgien de l'hôpital. Mais si tu le souhaites, je serai là moi aussi, je finis par lâcher, sans vraiment savoir si je le regretterai ou non. Doucement, je fais la moue. Je n'ai pas non plus envie de la dissuader, mais c'est une opération lourde. Un frisson remonte le long de mon dos, et je me retiens de fermer les yeux. On n'a jamais eu affaire à une amputation, ici, à l'hôpital de Terrae. —En quoi l'amputation te permettrait-elle d'avancer ? J'ai un peu du mal à comprendre... La question n'a pas pour visée de la piéger ; simplement, elle a une idée derrière la tête, et j'aimerais bien savoir de quoi il s'agit pour ne pas lui conseiller de se lancer dedans à l'aveugle. Je vole en #F54759 ♥ |
## Dim 8 Avr - 11:51 | ||
Athéna Messages : 988 Date d'inscription : 17/05/2013 Age : 27 Emploi/loisirs : Compter des trucs, fabriquer des trucs et réparer des trucs Humeur : Nickel Giselle | HRP : J'avais dit rapide... My bad je suis trop lente xDD Je sens que ça demande à réflexion de son côté, et c'est pour ça que je ne l'interromps pas dans ses pensées. Si moi j'ai eu le temps de me faire à ma pensée et de la retourner dans tous les sens, je ne peux pas en attendre autant de quelqu'un qui vient de découvrir la chose. Je ne lui tiens rigueur de rien en fait, j'attends patiemment un verdict. Elle me dit qu'elle va me poser une question indiscrète, j'acquiesse, je la laisse prendre le temps de formuler, d'expliquer. Je réfléchis également, n'ayant pas vu la chose sous le point de vue qu'elle me propose. C'est vrai qu'on ne m'a jamais parlé de l'amputation techniquement, et je dois savoir d'où vient cette pensée étrange. Je penche la tête sur le côté, comprenant la raison de ma formulation. _ C'est vrai qu'on ne me l'a jamais proposé en tant que tel, mais mon esprit lui l'avait envisagé à l'époque. Et c'était sans conteste quelque chose que je n'aurais jamais pû accepter. J'acquiesse, en accord avec ce qui est sûrement mon ancien moi. _ Quant à la question de fuir la réalité... Je pense de la façon inverse. Au contraire, enlever ces parties inutiles me permettrait de faire définitivement une croix sur l'idée même de pouvoir marcher avec. Je comprends bien que dans un sens c'est un refus de rester clouée par mes jambes à un fauteuil, ou même de porter leur poids de membres morts mais... Elles le sont, mortes. Les garder comporte plus de risques à long terme que de les retirer, bien que la vie s'en trouvera autrement plus complexe. Je soupire. Je veux lui montrer que j'ai conscience de ce qui va se passer. Je hoche la tête pour lui montrer que je comprends. _ Je ne veux pas t'imposer un choix égoïste, si tu n'approuves pas ou que tu ne veux pas voir ça je comprendrais parfaitement. Sa dernière remarque me fait arriver à la partie la plus... subjective de mon argumentaire. Et ça, je me demande si elle va pouvoir le comprendre... Tentons, on ne sait jamais. C'est mon tour d'être un peu gênée et je passe une main distraite au dessus de ma tasse chaude. _ Pour être honnête, j'ai plusieurs idées pour la suite. Sauf que c'est quelque chose qui n'est pas éthiquement consensuel pour le moment... Disons que je ne me "mutile" pas dans le but de ne jamais pouvoir marcher, mais plutôt dans un but transhumaniste. J'ai ateint le maximum que je puisse faire avec mes jambes et mes machines pour améliorer ma vie, aussi bien au niveau du fauteuil que des exosquelettes. Alors que... Je reprends de l'assurance. _ Il existe pleins d'autres solutions. Je pourrais tout aussi bien fabriquer des prothèses, ça serait beaucoup plus facile, par exemple. Récemment, Chris m'a aussi parlé des Golems, et... J'avais déjà imaginé plusieurs façons d'utiliser mon pouvoir pour me permettre de marcher temporairement. Et dans le cas où ça ne marcherait pas, alors je m'y suis déjà préparée. En fait, je sais que Terrae n'est pas éternelle, d'autant plus en ce moment, et que je n'aurais peut-être pas toujours l'argent pour me payer de bonnes prothèses. Je sais aussi que ce genre de situations va arriver dans un futur proche, que j'estime de deux mois à 5 ans, donc après ça il y a de forts risques que je ne puisse plus du tout marcher de ma vie. De la même manière, je ne pourrais pas non plus fuir. Malgré tout, avoir mes jambes n'aurait absolument rien changé à cette partie du calcul. Je hausse les épaules. _ En somme, l'idée c'est d'anticiper la détérioration de mon niveau de vie pour que l'amélioration temporaire soit plus satisfaisante. Et puis perdre quelques kilos en trop, aussi. En gros, c'est des maths, des statistiques appliquées à un choix humain. |
## Sam 21 Avr - 17:52 | ||
Aoi Amazaki Messages : 1538 Date d'inscription : 08/01/2011 Age : 28 Emploi/loisirs : Te soigner après ta dernière connerie. Humeur : Vous voulez la version longue ou la version courte ? | HRP : Kom tabuz :'o Je crois n'avoir pas bien conscience de mon corps actuellement. Mon cerveau carbure comme jamais ; il passe en revue tous les choix possibles, et aucun ne paraît vraiment aller dans le sens de ce qu'elle me demande. On ne se débarrasse pas d'un membre comme ça, ce n'est pas aussi simple. Déontologiquement, je ne sais même pas si nous en avons le droit. Après, dans son cas, puisque ses jambes sont inutilisables, peut-être que les médecins accepteront, mais ce n'est même pas vraiment certain... Il va falloir que j'aie une discussion avec eux, et que j'en discute avec Hideko ; on ne peut pas pratiquer une telle opération sans la mettre au courant, et... Et puis je me souviens. Je me souviens qu'Hideko n'est plus là, et que pour le moment, la question ne se pose pas vraiment. Je suis tentée de me masser les paupières, mais je reste stoïque, presque figée, concentrée sur Isis. J'acquiesce lentement ; quelque part je suppose que je peux comprendre ce qu'elle ressent vis-à-vis de ses jambes... Mais admettons que cela puisse se faire ; j'ai peur que ce ne soit encore plus compliqué à l'avenir pour elle. Mais en soi les risques sont certainement bien moins importants qu'actuellement, elle n'a pas totalement tort… Je secoue lentment la tête. —Ce n'est pas que je n'approuve pas, je ne me suis pas encore fait d'opinion sur le sujet. Mais si ça doit se faire, je ferai en sorte que tu sois le mieux suivie possible. Et s'il faut un guérisseur dans le lot, j'aime autant que ce soit moi. Parce que j'aurai sans doute besoin de vérifier que tout ira bien pour elle, qu'il n'y aura pas d'erreur, que j'aurai fait ce que j'ai pu. Mais c'est dangereux. On ne me laisserait peut-être même pas entrer dans la salle d'opération. Puis, enfin, Isis en vient au gros de son "plan". Je fronce les sourcils un instant, concentrée sur ses mots. Lorsqu'elle dit que "Terrae n'est pas éternelle", je ferme les yeux et me masse les paupières. J'ai envie de lui dire que Terrae existe depuis dix ans maintenant et que ses calculs ne se basent que sur le contexte actuel, c'est à dire "on a des problèmes régulièrement et y en a un qui va nous faire nous casser la figure". Mais même si Hideko ne revient pas, dans le pire des cas, nous pourrons faire tourner l'endroit avec les volontaires. Ce ne serait pas pareil, mais les pouvoirs ne sont pas forcément voués à disparaître… Sauf s'il y a une nouvelle Eclipse... Mais ne parlons pas de malheur, par pitié. Je ne relève pas. —Je vois. Donc tu penses pouvoir te reconstruire des jambes à partir de tes pouvoirs, c'est ça ton idée ? Quelque part, ça pourrait marcher, mais je ne sais pas si elle en serait capable avec son niveau d'Etoile. Mes sourcils se froncent encore et je tapote nerveusement mon stylo contre la table. —Pour les prothèses, tu pourras peut-être voir avec Mitsuki, ça devrait être faisable. Peut-être qu'avec des cristaux de télépathes ou de sensitifs, les prothèses seraient plus efficaces… Un soupir m'échappe en même temps que mon stylo, qui roule sur la table. Je me remets dans le fond de ma chaise, doigts croisés, toujours pensive. Je reformule. —Mais je comprends. Donc pour toi, la seule situation viable, c'est celle où tu te débarrasses de tes jambes pour tenter de remarcher, et si ça ne fonctionne pas, tu auras épuisé toutes tes cartes, c'est ça ? Une moue tire mes traits, je croise les bras sur ma poitrine. Je ne suis pas vraiment contre, mais j'ai du mal à me faire à l'idée... —D'accord. Si tu veux, je pourrai en parler avec les chirurgiens pour qu'ils prennent rendez-vous avec toi. Je pense qu'ils seront objectivement les mieux placés pour t'en parler, surtout ceux qui ont déjà eu affaire à ce genre d'opération. Je ne dis pas qu'ils accepteront de la pratiquer sur toi, le choix leur revient. Mais il me semble que dans le cas de lourds handicaps, dues à une malformation ou un accident, l'amputation volontaire est possible. Il faudra voir avec les chir. Je m'humecte les lèvres. —Si tu as des questions en premier lieu, on peut en parler. Mes réponses ne seront en revanche pas les plus précises du monde, je ne suis pas experte dans le domaine. Disons que ce n'était pas mon plan de carrière. Je vole en #F54759 ♥ |
## Ven 11 Mai - 20:44 | ||
Athéna Messages : 988 Date d'inscription : 17/05/2013 Age : 27 Emploi/loisirs : Compter des trucs, fabriquer des trucs et réparer des trucs Humeur : Nickel Giselle | HRP : Déso encore pour le retard T^T C'est surprenant comme elle a l'air déterminée alors même qu'elle vient à peine d'apprendre la nouvelle, je me demande si cet esprit aussi généreux ne risque pas de lui jouer des tours un jour. Elle ne m'accorde peut-être pas une confiance aveugle pour le moment (ce que je ne lui demande d'ailleurs pas), mais elle sait tout de même me proposer son aide. Je souris et hoche la tête à la démarche, si elle préfère le faire elle même je n'irai pas à l'encontre de son avis, après tout si cela peut la rassurer... Ce que je fais est déjà bien assez égoïste pour ne pas en demander plus. J'incline également la tête lorsqu'elle me demande de confirmer que c'est avec mes pouvoirs que je veux reconstruire mes jambes. Bon, ce n'est qu'en parti vrai, puisque je compte sur un mélange de mécanique et de pouvoirs, mais dans l'idée ça ne change pas grand chose, je souhaite tout de même les remplacer. Je secoue par contre doucement la tête lorsqu'elle me parle des cristaux. _ L'idée de travailler dessus avec Mitsuki m'enchante, mais je ne fais pas cela pour obtenir plus de confort, donc je ne pense pas que les cristaux me seront utiles. J'essayerai probablement, mais l'idée n'est pas de m'y habitué, j'ai perdu mes jambes et c'est comme ça, inutile de le nier. Je la laisse continuer, synthétiser, retourner le problème dans sa tête comme j'ai pu le faire. Sûrement de manière plus objective que moi cela disant, après tout ça reste mon corps, il me serait difficile d'être autre chose que subjective. Elle a l'air tendue mais elle finit par accepter mes arguments, de me proposer de voir pour un rendez vous, et je lui souris, vraiment comblée. Vraiment, je sais que ce que je demande n'est pas facile, ça ne l'est jamais, mais elle accepte de voir, de réfléchir. Elle semble tendue tout de même, et entre ma situation et la tension qui règne dans Terrae ça ne doit pas être facile. Je pense qu'il faut que je la laisse maintenant, elle doit avoir besoin de repos. _ Pour l'instant ça va, je te remercie vraiment pour ton attention. Je pense que je vais te laisser, je vais attendre que tout ça (je montre l'environnement en général) se tasse pour prendre une décision plus avancée et prendre rendez vous, en tous cas merci de m'avoir écouté. Je lui tends une main amicale, faisons ça de façon officielle. J'espère que ça lui fera passer à quel point je voudrais qu'elle se reprose et qu'elle pense un peu à elle aussi, de temps en temps. |
## Dim 20 Mai - 21:59 | ||
Aoi Amazaki Messages : 1538 Date d'inscription : 08/01/2011 Age : 28 Emploi/loisirs : Te soigner après ta dernière connerie. Humeur : Vous voulez la version longue ou la version courte ? | Hmm... Je vois oui. J'ai du mal à comprendre son point de vue, en réalité. Mais je le respecte ; elle y a sans doute bien mieux réfléchi que moi, et il s'agit de sa propre décision. Je ne peux pas décider pour elle comment elle se sent à ce sujet-là... Mais je sais aussi que c'est une décision dont elle devra discuter avec les médecins et un psychologue ; malheureusement je ne suis pas habilitée pour ça. J'acquiesce lentement pour lui assurer que je comprends son point de vue, puis reprends la parole, détaillant mon point de vue. Je suis un peu surprise qu'elle coupe court si tôt à l'entretien, mais effectivement, nous avons parlé un moment et l'heure tourne. Je reste songeuse, assise sur ma chaise, pendant qu'elle désigne d'un geste l'environnement global. Cette fois, je me mords la lèvre et acquiesce. Ce n'est pas le meilleur moment pour faire des projets au lance-pierre. Prenons le temps pour y penser. Peut-être ne pourra-t-elle même jamais voir son projet prendre forme… peut-être que nos pouvoirs disparaîtront en même temps qu'Hideko. Si seulement nous avions les réponses... —Merci à toi d'être venue me voir, je souris faiblement, consciente qu'il s'agit d'une preuve de confiance de sa part. J'attrape doucement sa main pour la saluer, puis pose l'autre sur les deux nôtres. Nous sommes amies, Isis. Je ne suis pas juste une guérisseuse, je sais que tu en es consciente. —Prends soin de toi, Isis. Tiens moi au courant si tu veux, tu sais où me trouver en cas de besoin. Si tu as besoin de précisions, ou simplement de parler... Est-ce que ça ira ? Mes yeux lui posent cette question muette alors que je la raccompagne près de la porte. —À très vite. Fais attention, dehors. Les gens deviennent un peu fous, j'ai l'impression... Chacun a sa propre manière d'avancer, semble-t-il. C'est à nous de le respecter. Je vole en #F54759 ♥ |
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