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[Eclipse 5] Que reste t-il de nos maisons ? [ft Alice]
##   Lun 2 Mar 2020 - 22:01
Houston Carter

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Houston Carter
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C'était au détour d'un couloir de l'Institut, à peine sorti du taff, alors que je faisais tourner mon petit cristal téléporteur entre mes doigts, bien caché dans ma poche, que j'ai recroisé le gamin. Mais si vous savez, celui que j'avais vu juste avant de vivre un des épisodes les plus ridiculement télé novelas de ma vie ? Et bah le même, à croire que la téléportation l'attire.

Il avait la même attitude que la dernière fois : reclus dans un coin sombre, assis par terre, les genoux contre son petit torse, le regard perdu, comme dans l'attente de quelque chose. Quelque chose qui n'arrivera probablement jamais. Avec un soupir, je m'approche et, comme la dernière fois, je m'assois devant lui. Je lui demande encore s'il est perdu, s'il veut que j'aille chercher quelqu'un pour lui. J'évite de lui demander s'il va bien la question l'avait perturbé la dernière fois. Comme notre précédente rencontre, il hoche la tête, mais quand je lui propose d'aller chercher Alice ou Tomoe, il la secoue vivement. Ah. Bien. Je lui explique brièvement que s'il ne me dit pas qui je peux pas deviner (oui ma patience a des limites croyez pas). Il fait une moue -enfin une expression sur son visage-, avant de sortir un papier de sa poche, sur lequel je reconnais, écrit en caractères cyrilliques : "Maman".

Je me mords la lèvre, essayant d'ignorer le pieu que ce gamin vient de m'enfoncer dans le cœur. Je fais un effort pour lui répondre dans un russe approximatif que je ne sais pas où est sa maman. Il n'a pas l'air surpris. Il prend alors un autre papier, qui porte le nom d'Alice, en caractères latins approximatifs cette fois. Je hoche la tête, me relève et lui tend la main, qu'il saisit pour se lever. Je laisse échapper un petit claquement de langue surpris lorsque sa prise se referme et qu'il me fout un coup de jus par la même occasion. Bon bah y'a plus qu'à espérer qu'il soit sonore sinon à tous les coups je suis reparti pour un tour. Après un rapide calcul de mémoire, il me semble qu'Alice doit se trouver à la bibliothèque, mais vu l'heure ça doit bientôt être la fin de son activité... Est ce que je dois directement le ramener à la salle des enfants ? Ou est ce qu'il y a autre chose de prévu ce soir ? Ouais, au lieu de se prendre la tête, bibliothèque.

Le chemin se fait en silence, le bonhomme n'a toujours pas l'air de vouloir ou de savoir parler. Nous arrivons au bâtiment et je passe la porte avec un bonjour pour l'accueil, puis je me dirige vers la salle réservée aux activités, où quelques jeunes voix s'élèvent encore. Je sais pas comment Alice fait, c'est beaucoup trop bruyant. Je toque à la porte et pousse un peu en avant le garçon, tout en interpellant leur gardienne au passage.

_ Tiens Alice, je t'ai ramené une brebis perdue !

Il ne me faut qu'un coup d’œil pour me rendre compte que c'est bizarre.
Pas que je ramène un gosse, c'est le rôle de tout adulte responsable je suppose, mais plutôt... Nous. Ça fait un moment que je ne l'ai pas croisé. Depuis... Ouais, un moment.



HRP : OUI C'EST ADAM LE GAMIN- Ahem- Il est censé être Air Guérisseur, du coup téléporteur à cette phase ! Voilà, il va pas rester j'pense mais c'était surtout pour intro xD



... :
##   Mar 3 Mar 2020 - 12:24
Alice Borges

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Alice a bientôt terminé son service. Aujourd'hui c'est sorti à la bibliothèque. Avec l'Eclipse, certains Masters parents gardent leurs enfants pour éviter trop de pagailles. Tomoe leur est très reconnaissante, mais elle a toujours à s'occuper des autres petits. D'autres Masters se joingnent à elle pour l'aider, et Alice en fait autant. Elle n'a cependant pas ajouté de créneau supplémentaire, déjà occupé avec son nouveau rôle de préfet, et souhaitant continuer d'aider à l'hopital. Néanmoins, elle reste fidèle à ses horaires habituelles.

Tomoe est en train d'aider les enfants à ranger alors qu'Alice commence à mettre les premiers prêts en rang pour rentrer à l'Institut. Elle s'était beaucoup occupé des enfants en difficultés avec leur pouvoir. La porte s'ouvre, Alice se redresse, son chignon haut perché laissant voir un début de cernes sous ses yeux tout bleu. Alice avec des cernes, c'était un fait notable.

Houston est là. Accompagnant Adam, une fois encore. Les yeux d'Alice lisent dans ceux de Houston la même chose qu'elle doit renvoyer. Hm. Il y a toujours ce quelque chose qui ne va pas. Malgré tout, elle lui sourit.

« Ah, merci Houston ! Alors Adam, tu n'avais pas envie de venir ? »

Alice s'approche du petit garçon et se pose à genou devant lui pour être à sa hauteur. Elle a un geste très doux en lui replaçant une petite mèche de cheveux. Elle lui sourit. Elle savait, pour son manque, sa maman qu'il aimerait voir.

« On va rentrer tous ensemble à l'Institut. Est-ce que tu es d'accord ? »

Le petit garçon hoche la tête, et vient doucement dans les bras d'Alice, qui accepte de le prendre tout contre elle. Elle le soulève et le cale contre ses hanches en lui souriant. Tout va bien se passer maintenant qu'il est avec elle. Alice tourne la tête vers Houston. Toujours là, ce quelque chose. Alice ne savait pas vraiment qui des deux évitait l'autre, pourquoi même ils étaient comme cela. Elle n'avait pas très envie de réfléchir à pourquoi elle se comportait comme cela de toute façon. Elle savait qu'elle le ferait pourtant.

« Houston ? Est-ce que tu serais d'accord pour qu'on discute après que j'ai raccompagné les petits ? »


[Eclipse 5] Que reste t-il de nos maisons ? [ft Alice] Alice%20Signa


Moonshine:
##   Jeu 12 Mar 2020 - 0:55
Houston Carter

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Un instant.
Et puis Alice répond, et j'apprends enfin le nom de l'enfant. Adam. Le nom du premier homme, amusant. Je vois le garçon toujours muet se blottir dans ses bras, et je vois à quel point Alice est douée avec les enfants. Pendant un instant, je suis juste happé dans la contemplation de cette scène étrange, comme suspendue dans le temps. Comme si l'Eclipse n'existait pas, comme si Terrae était un endroit totalement immunisé du monde extérieur où des enfants aussi jeunes pouvaient grandir sereinement. C'est certes mieux que ma prison à moi, mais elle n'est pas sans danger. Alice et moi en savons quelque chose.

Lorsque l'ancienne télépathe se retourne vers moi et me demande si nous pouvons parler, je suis d'abord surpris, puis je fronce les sourcils. Parler ? De quoi ? De Atumane et de sa frappe débilement punitive ? Elle veut parler de ça ? Est ce que moi je veux parler de ça ? Je suis le pire quand il s'agit de parler. Ma psy commence à se ronger les sangs à propos de cette histoire, elle me dit souvent que mon comportement par rapport à cette histoire est malsain, que je ne devrais pas trouver ça normal, qu'on dirait que je suis en attente de quelque chose... Et sur ce point, elle n'a pas tort. Mais si je lui en parlais, je suis sûre qu'elle désapprouverait. Je commence à m'y faire, à leur éthique.
Je hausse les épaules.

_ Ouais, pas de problème. Tu veux de l'aide avec les petits ?

Je veux pas avoir l'impression d'évacuer la question, mais j'ai pas envie de parler de violence gratuite devant des gosses, déjà que la moitié de cet institut sait que je suis la victime qui me suis fait détruire au fond du couloir des eaux, j'aimerai bien ne pas devenir la victimes des 6-10 ans.

Je l'aide de loin à civiliser ces mini-êtres humains, avant qu'on puisse prendre une pause un peu à l'écart. Je lui propose une table pas loin de l'endroit où nous nous étions assis lors de notre première rencontre. Ce constat me tire un petit sourire.

_ C'est drôle hein, comme les choses peuvent tourner en boucle des fois... Alors, de quoi tu voulais qu'on parle ?

Bah quoi ? Rien ne m'empêche d'être direct, après tout c'est elle qui veut parler.
Je suppose.



... :
##   Sam 4 Avr 2020 - 0:53
Alice Borges

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Houston fronce les sourcils. Il met un peu de temps à réfléchir à sa question, avant de lui répondre qu'il accepte. Elle sourit, et hoche la tête. De l'aide serait la bienvenue. Elle lui indique quoi faire exactement, majoritairement aider à replacer les livers empruntés durant l'heure de lecteur individuelle. Alice prend le temps de discuter avec chaque enfant, elle les regarde bien à eux, l'avantage d'avoir un relativement petit groupe, et d'être deux, trois avec Houston.

Le rang se forme petit à petit, Alice donne des consignes, répond aux questions, remercie les compliments, puis Tomoe vient vers elle avec un sourire. Elles discutent quelques instants, toute douce l'une envers l'autre, puis Tomoe s'en va seule avec le rang d'enfants encore pris dans les aventures des histoires lues. Elle se tourne vers Houston, signifiant qu'ils peuvent prendre du temps pour discuter, maintenant. Elle le suit jusqu'à la table qu'il propose gentiment. Cet endroit est familier, et pourtant cela fait si, si longtemps qu'ils ont discuté à cet endroit. Alice se le rappelle comme il y a une éternité, et paradoxalement, seulement quelques années de ça.

Elle sourit à la remarque de Houston.

« Effectivement ! »

Ils s'assoient alors que Houston entre directement dans le vif du sujet.

« De toi. De nous, aussi, je crois. Je voulais d'abord savoir comment tu vas. »

Jouer au jeu de l'honnêteté avec Alice, c'est jouer sur son terrain. Houston n'est pas en reste non plus par ailleurs. Elle se cale contre le dossier de sa chaise, elle sourit toujours, Alice le demande de façon très douce, toujours ouverte aux refus, aux doutes. Puis elle demande, en ayant un air un peu plus sérieux.

« Je suis désolée de ne pas être vraiment venue te voir après l'altercation qu'il y a eu. Je n'en avais pas vraiment la force, et puis les changements de pouvoirs n'ont pas franchement aidé. »

Alice avait pourtant veillée au loin. En demandant de ses nouvelles à ses proches à lui, en écoutant ce qu'il se disait sur lui. Alice veillait quoiqu'il arrive, même lorsqu'elle n'avait pas la force momentanée d'affronter la personne.

« Et je ne sais pas si c'était une bonne décision, parce que ça m'a beaucoup travaillé, et peut être que t'en parler m'aurait fait du bien. J'aimerai savoir comment tu t'en sens, si tu veux bien m'en parler. »


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##   Mar 7 Avr 2020 - 1:14
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Tout comme moi, elle commence directement en rentrant dans le tas.
Pas exactement par ce à quoi je m'attendais je l'avoue, j'ai du mal à savoir si c'est une question rhétorique ou pas. Est ce que je vais bien ? Je crois que j'ai épuisé toutes les réponses à cette question tellement ma psy me l'a demandé. Vous voulez savoir un truc fun ? Bah depuis qu'on a vécu ce truc tous les deux, bah bizarrement plus personne ne me la pose. Enfin si, toujours Judith, mais je ne lui réponds pas.

Elle veut parler de moi, de nous. De nous. Est ce qu'on va parler de relations d'amitié du coup ? Ça c'est pas mon domaine je suis vraiment à chier. Et cette foutue question à la con. Je la regarde, je lève juste un sourcil quand elle sourit. Alice est un ange, mais aujourd'hui son foutu sourire me fout la trouille. Il m'agace. Peut-être que c'est pour ça que je ne l'ai pas tant approché. Parce que c'est pas normal. Alice n'est pas comme moi, ce n'est pas normal de sourire comme ça après ce qu'il s'est passé. Elle me demande si ça va, mais est ce qu'elle a l'intention de me dire honnêtement si elle, ça va ?

Je la laisse continuer. Elle me demande pardon. Elle se trouve des excuses. Au moins elle ose dire qu'elle n'allait pas suffisamment bien pour ça. Je me mords la langue. Je dois attendre qu'elle ait fini, si je me précipite je risque de... De quoi ? Je me réinstalle sur ma chaise, mal à l'aise. Pas à cause de la situation, mais de moi. De ce qu'il y a à l'intérieur, de ce que j'ai vraiment envie de dire.

Elle me dit que ça l'a travaillé, elle parle probablement de ce qu'il s'est passé. Qu'elle voulait que je lui parle. Je passe une main derrière ma nuque, lève les yeux au ciel. Je sais pas. J'en sais rien Alice. Je suis bloqué. Si je te mens, tu le sauras, pas besoin d'être télépathe pour ça. Si je te dis la vérité, est ce que ça t'apaisera ? Mes vérités n'apaisent jamais personne. Personne ne veut les entendre. C'est bien pour ça que personne ne les demande.

Je prends une inspiration.

_ Comme je peux détester cette question...

Je suis désolé, Alice, mais je ne peux pas mentir. Pas à toi, tu le saurais, tu étais là.

_ Je suis en colère, je lâche d'un ton qui pourrait paraître neutre.

Et ça fait tellement du bien. Tellement du bien de le dire. Enfin.

_ T'as pas t'excuser de quoique ce soit, d'abord parce que j'ai pas fait d'efforts non plus, ensuite parce que même si je te le reprochais je me suis rendu compte il n'y a pas longtemps que je ne pouvais pas pardonner. Je te le reproche pas, t'avais besoin de temps pour gérer, c'est normal. Mais je ne te comprends pas. Je comprends pas pourquoi toi, t'es pas en colère.

Putain.

_ Je comprends pas pourquoi je suis le seul à... Je revois très bien chaque coup, je me souviens exactement de chaque phrase prononcée, comment il t'a parlé, comment il nous regardait. C'était pas une altercation Alice, c'était un putain de passage à tabac. Un truc que tu vis quand tu fais parti d'un autre monde, un truc qui devrait pas arriver ici. C'était pas un de ces combats de merde, c'était la volonté de quelqu'un de nous faire du mal. J'ai fait confiance à Terrae, et quoi ? Ah bah la sanction était exemplaire, y'a pas à dire, je finis, sarcastique.

Je lève la tête au ciel, essayant de contenir cette colère. C'est pas après elle que j'en ai. Je me mords la lèvre.

_ Ce fils de pute s'en sort royalement, deux semaines de pouvoirs que tu maîtrises à peine en moins ? Pour quoi ? Oh oui, juste avoir manqué de buter quelqu'un. Juste pour des images que je pourrais jamais faire sortir de mon esprit. Mais tout va bien c'est du passé maintenant, alors je suis censé me dire que c'est bon, parce qu'il a quitté Terrae, tout est bien qui finit bien.

Je tente de retenir au mieux mes mots. J'y arrive pas. Ça fait trop longtemps. C'est trop... Injuste. Malsain.

_ Si je risque à peine deux semaines sans pouvoir, je vois pas pourquoi je me ferais pas justice moi même.

Je la regarde dans les yeux. Mon ton est froid, il coule comme de source. Je connais cette voix. Je sais très bien ce que je suis en train de faire, et je suis trop loin pour reculer. Mais elle est la seule qui mérite de savoir, de comprendre. Parce qu'elle aussi elle a le droit d'être en colère.



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##   Mar 7 Avr 2020 - 1:58
Alice Borges

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Alice l'énerve. En tout cas ce qu'elle lui dit, l'énerve profondément. Elle n'est pas Sensitive mais elle a toujours plus ou moins bien gérer son empathie, et elle le sait. Houston est en colère. Probablement un peu contre elle. Probablement contre le monde entier. Et surtout contre Atumane. Et le lui signifie directement, lui aussi, en lui disant qu'il déteste cette question. Peut-être qu'il la déteste, c'est en tout cas le seul moyen honnête et sans pouvoir de montrer son intérêt sincère à une personne que l'on aime, pense Alice. Peut être a-t-elle tort, mais c'est sa façon de faire. Et elle sait qu'elle continuera de lui poser cette question. Cette vraie question, pas celle que l'on demande pour faire bonne figure.

Houston est sincère. Jusqu'au bout, il le sera. Il est en colère, Alice le ressent fort, ça vibre quand il parle. Elle l'écoute, avec ce sourire fantôme qui la caractérise, mais ses yeux sont sérieux. Elle écoute, elle absorde, il parle et c'est lui qui lui donne pour l'instant. Malgré ses mots durs, et ses accusations, elle ne sourcille pas, elle ne dit rien. Il lui reproche de ne pas être en colère. C'est amusant comme peu de gens demandent à Alice comment elle, elle va, pour de vrai. Ariana et Zola l'ont fait récemment. Adé, à sa façon. C'est tout. Elle partageait avec l'ancienne Morphe et le Titan cette espèce de fardeau : quand on sourit trop et qu'on est doux, les gens prennent pour acquis que l'on va bien. Quand on ne casse pas tout par colère, on va bien. Et l'on n'est pas vraiment en colère. Elle se doute que Houston ne commettrait pas cette erreur s'il y réfléchissait vraiment, mais ça lui fait mal. Mal qu'il lui reproche de ne pas être en colère.

Quand il le dit, elle revoit elle aussi chaque mot, chaque geste, elle entend chaque son, voit chaque regard. Houston à terre. On le finit et on se casse. Malgré tout ce qu'elle ressent, elle sourit un peu plus. Oui, Alice sourit. Parce que là tout de suite, ça lui fait du bien. Elle n'est pas seule à s'en souvenir. Elle n'est pas seule à avoir eu mal. Elle n'est pas seule à en être victime. Elle ne sera pas seule à tourner la page. Si elle va mieux, son témoignage à l'élection des Terres lui avait laissé un gout amer : on ne l'avait pas écoutée, pas une seconde on avait donné de la légimité à ses propos. On avait défendu Atumane, en lui disant que ce n'était pas sa place de parler. Mais là tout de suite, elle n'est plus seule.

Il critique les sanctions. Alice ne peut que le comprendre. Un léger rictus de douleur soulève les coins de ses lèvres. Il s'énerve, et pour une fois il va jusqu'au bout. Ce n'est pas la première fois qu'il va jusqu'au bout avec elle d'ailleurs. Cette fois c'est de la peur qu'il y a sur son visage à elle. Réelle, qu'elle ne cache pas. Elle le regarde droit dans les yeux. Ca lui fait peur. Puis elle sourit. Détourne le regard. Serre les poings. Son sourire est triste. Ses yeux bleus deviennent glacés.

« On le finit et on se casse. »

Elle sépare bien chaque mot, chaque syllabe. Son regard vient retrouver le sien. S'il y a quelques larmes qui s'y cachent, il est surtout dur. Son pouvoir est mieux maitrisé qu'avant, mais si les autres n'entendent qu'un soupir, cela doit ressembler à un cri pour Houston.

« Je suis en colère. »

Tu peux l'accuser de beaucoup de choses, des mots qu'elle emploie pour se protéger, de se protéger, de trouver des excuses, de ne pas crier tout haut ce qu'il s'est passé, de ne pas tout casser, mais tu peux pas lui reprocher de ne pas être en colère, Houston. Alice est en colère depuis longtemps, pour d'autres petites choses, qu'elle ne laisse pas la submerger. Peut être qu'en fait il faudrait la surnommer Hulk plutôt que Xavier ? Mais enfin la Télépathie est son don, pas le Titanisme.

« Comment on a pu te faire ça ? Comment on a pu faire ça tout court ? Comment c'est possible d'organiser, de légitimer tant de violence ? Pourquoi c'est si peu puni ? Pourquoi on ne m'écoute pas quand je voudrais dire que ce qu'il fait est dangereux ? Pourquoi on me dit que je ne devrais pas parler ? Pourquoi ça fait si mal ? Pourquoi ça te fait si mal ? Et puis pourquoi je n'arrive pas à venir te voir et à te soutenir, pourquoi je n'ai pas pu mieux intervenir, te protéger ? Pourquoi tu n'as pas parlé de lui avant alors qu'il t'obsédait ? Pourquoi est-ce qu'il était si idiot ? Comment c'est possible que ça arrive ici ? »

Elle souffle. Ferme les yeux. Les rouvre. Ca va mieux, un peu. Son regard est moins dur.

« S'il te plaît, ne me reproche pas de ne pas être en colère. Ce n'est pas parce que je reste calme que je ne suis pas en colère. Je voulais qu'on en parle aussi pour ça. Parce que tu es... La seule personne qui l'a vécu aussi. Et je voulais savoir comment tu vas, parce que aussi, égoïstement, je me sens moins seule. C'est moins difficile si on est plusieurs. Tu vas me trouver idiote, mais moi je suis contente de ne pas l'avoir vécu seule. Malgré le fait d'être en colère. »

Elle détourne le regard encore une fois. Ses doigts ont un petit mouvement de stress.

« J'ai peur que tu fasses du mal à des gens. Je sais que tu es en colère et je crois que c'est normal, et que même tu as le droit de l'être et de le manifester, mais j'ai peur que tu fasses du mal à des personnes pour te venger simplement et que ça ne fasse rien avancer. Je crois qu'il continuera de faire du mal quoiqu'il arrive et je n'ai pas envie que tu deviennes comme lui, parce que je le déteste. Je ne te connaissais pas avant Terrae, mais tu as toujours été une personne, depuis que je t'ai rencontré, qui a beaucoup compté pour moi, et je n'ai pas envie de te détester. »

Parce qu'elle ne te déteste vraiment pas, Houston. Et qu'on ne verra pas souvent Alice dire qu'elle déteste une personne, mais que Houston a été sincère, mais qu'il a lui aussi le droit, et le mérite de savoir ça.


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##   Mer 15 Avr 2020 - 13:34
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Elle sourit.
Mais c'est pas le même sourire solaire qu'elle sortait avant, c'est un sourire instable, qui se transforme de temps en temps en un sale rictus. Quand je prononce mes derniers mots, je crois déceler de la peur. Et ça me serre le cœur, parce que ni elle ni moi on ne devrait avoir à subir ça. C'est nous qui avons été frappés par cette foutue histoire, à aucun moment on devrait avoir à se blesser encore plus pour ça, entre nous. Mais c'était impossible d'en parler à quelqu'un d'autre, les autres ne comprendraient pas.

Puis elle prononce cette phrase. On le finit et on se casse. Ça me glace le sang et ça me soulage à la fois. Elle s'en souvient. Elle s'en souvient. Elle me regarde. Ses yeux me transpercent, et je me protège comme je peux devant sa volonté qui écrase tout. Elle pourrait me faire changer d'avis autrement, je le sais. Elle souffle. Elle est en colère. On dirait que j'ai merdé sur ce coup là, elle est en colère. C'est bien. C'est horrible. Il est fascinant de voir à quel point ma pensée a des relents quantiques. Je sens qu'elle m'accuse. Je n'ai pas le droit de lui dire qu'elle est passive, elle a raison. Mais qu'elle arrête de se forcer à sourire, bordel.

Puis tout éclate. Les questions fusent. Les questions qu'elle se pose, celles qui méritent d'être posées. Je reconnais dans certaines les événements qui se sont déroulés pendant le vote des terres, que Zola m'avait évoqué. Ce moment où on demande aux victimes de se taire. Ou on nie leurs propos, leur existence. C'est tellement n'importe quoi.

Puis elle s'adoucit à nouveau. Comme je le pensais, elle refuse que je l'accuse de ne pas être en colère. Elle a un point, je ne reviendrai pas là dessus. Elle me dit qu'elle voulait m'en parler, parce que comme ça on était deux. Qu'elle se sentait moins seule à l'avoir vécu. Puis. Elle ne veut pas que je fasse du mal à des gens. C'est si prévisible. C'est si normal. Elle me dit qu'elle le déteste, qu'elle ne veut pas que je devienne comme lui. Qu'elle ne veut pas me détester.

Mon cœur se serre, et ce qui devrait être la tristesse se transforme en toujours plus de colère. Je sais qu'elle est comme ça. Je sais que je suis le pire pote actuellement, que je devrais lui demander comment elle va, comment elle a tenu, mais ce n'est pas ce qui franchit en premier mes lèvres. Parce que j'ai la haine, qu'elle me dise ça. Qu'elle ne comprenne pas.

_ Je l'avais dit à Aaron. J'ai débarqué chez lui, je lui ai dit tout ce que j'avais vu. Je lui ai dit de prévenir les autres, je leur ai dit de se méfier. Pour ce que ça a changé, je sors, le ton blanc.

C'est à mon tour de prendre une pause, de faire en sorte que les jointures de mes doigts ne serrent pas trop les bras où elles reposent. Je me mords la lèvre avant de continuer.

_ Je... J'ai fait tout ce que j'ai pu pour pas que ça arrive. Est ce que ça a marché ? Non. Tu ne peux pas... Tu ne peux pas me demander de ne rien faire. J'ai pas envie que tu me détestes et j'ai pas envie de redevenir le fils de pute que j'étais, mais je ne peux ni me taire ni ne rien faire. Et je ne connais pas d'autre moyen de les frapper.

Je passe une main sur mon visage, essayant de calmer cette merde qui monte.

_ Comment tu fais ? Comment t'as géré pour pas avoir envie de leur arracher la tête ? Et comment tu peux encore te forcer à sourire alors que t'es pas obligé ?

La dernière est un reproche. Ariana fait ça aussi, sourire pour faire semblant que tout va bien. Mais faut arrêter de prendre les autres pour des cons, ça se voit en fait. Et ça fait encore plus mal quand vous faîtes semblant.



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##   Jeu 16 Avr 2020 - 14:05
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Houston l'écoute à son tour. C'est amusant, qu'ils prennent le temps de s'écouter, de se parler, en étant autant en conflit avec eux-même, et entre eux. Au moins, Houston semble entendre qu'Alice n'est pas calme, qu'Alice est en colère, qu'elle brûle de colère. Malgré le fait qu'elle ne le traduise pas de la même façon que lui. Et c'est peut être ce point-là qui crée leur différent à ce moment-là. Alice le comprend lorsqu'il lui répond. Il est tout aussi énervé qu'elle. Et pourtant leur colère ne sont pas dirigé sur l'autre.

Il avait prévenu Aaron. Alors les Masters avaient donc beaucoup d'informations. Alice avait prévenu Ipiu. Ipiu avait enquêté, elle n'en avait pas la confirmation, mais elle connaissait suffisamment la Master pour le savoir. Et pourtant, c'était arrivé. Alice se pose avec ses pensées une seconde. Si elle passe rapidement à autre chose, Houston a le droit de se sentir aussi en colère, et il est légitime qu'il éprouve tant de rancoeur avec ce contexte.

Alice comprend aussi qu'elle l'a déçu à l'instant. Parce qu'elle ne peut pas lui dire de ne rien faire. Et il a raison. Elle baisse la tête un instant, avant de reposer son regard dans le sien. Il ne veut pas qu'elle le déteste. Il ne veut pas redevenir comme avant. Mais il ne sait pas faire autrement. Il réagit avec ses moyens à lui, avec sa colère et sans personne pour l'aider. Parce que c'était vrai : personne ne lui était venu en aide concrètement. Aaron l'avait probablement écouté, les Masters tentés de trouver des solutions. Mais il s'était tout de même retrouvé là, roulé au sol, roué de coups devant les yeux d'Alice. Et on avait à peine puni son agresseur.

Leur agresseur. Si cette phrase d'une violence inouïe ne quitterait jamais ses pensées, Alice se souvient aussi des propos qu'il avait tenu à son égard, à elle. Houston était seul, et elle était la seule personne a l'avoir vécu aussi, avec lui.

« Tu as raison. Excuse-moi. »

Un murmure. Alice ne peut pas lui demander de ne rien faire. Mais son reproche fait mal. Ca fait mal dans le coeur, mais ce sont ses yeux qui parlent. Plantés dans ceux de Houston, son sourire s'agrandit, s'agrandit jusqu'à se tordre, ses yeux se ferment, retiennent des larmes. Elle rouvre les yeux. Sérieuse.

« Pardon, je ne devrais pas te demander de ne rien faire. Ce serait comme nier ce qu'il s'est passé, et je ne veux pas faire ça. Je n'ai pas envie que tu te taises et que tu restes immobile. Je crois que je comprends. Je ne ressens pas les choses de la même façon, mais je comprends. Je peux simplement te dire que j'ai peur de ce que tu pourrais faire, mais que ce n'est pas à moi de décider. Même si je ne suis pas d'accord et que je pense qu'il existe d'autres façons de faire, tu as le droit de faire comme tu le souhaites. »

Un soupir. Elle croise les pieds. Reste honnête, parce qu'il a aussi le droit de savoir.

« J'ai géré parce que j'étais plus inquiète pour toi et pour mon état mental qu'en colère contre eux. J'ai géré parce que j'ai réfléchis à la place de chacun, repassé ce moment dans ma tête des centaines de fois pour me calmer, et passer à autre chose. Je ne suis pas une battante Houston, je ne sais pas combattre comme tu peux le faire. J'ai décidé que j'irai parler à Senri quand je le pourrais pour comprendre et lui faire comprendre. J'ai décidé que j'essaierai de faire de même avec Tiago. Et j'aurai aimé faire de même avec Atumane. Je veux comprendre, je veux faire en sorte que ça n'arrive plus. Il y a beaucoup de chances pour que ça ne fonctionne pas, je sais. Mais je n'aime pas être en colère, je suis épuisée d'être en colère, je suis épuisée d'avoir peur. »

Cette fois elle sourit pour de vrai, de nouveau.

« Je ne me force pas à sourire Houston, je souris parce que j'en ai envie, parce que je préfère être heureuse et ne pas leur laisser ce pouvoir sur moi. Ils ont voulu me marquer et me faire peur, très bien, ça a fonctionné un temps, mais ça ne m'empêchera plus d'être heureuse, de vivre, de donner de la joie aux autres pour réduire la moindre parcelle de mal qu'ils ont pu faire à néant. Je ne sais pas bien faire du mal, je n'aime pas ça, alors j'agis autrement. Pardon si mon sourire t'énerve, mais je suis sincèrement heureuse quand je suis avec les gens que j'aime. J'en ai assez d'être énervée parce que personne ne me demande comment ça va, personne ne me demande jamais, malgré le fait que je sois heureuse, comment je vais en vrai, jusqu'au bout. J'en ai assez de m'énerver parce que les gens ont peur de mon pouvoir, ou de ma capacité à accepter. J'en ai assez d'être énervée Houston, ça ne veut pas dire que je ne suis plus en colère, ça veut dire que je n'ai pas envie d'être dévorée par elle en permanence. Je préfère être heureuse. »

Et ça fait mal que tu penses que c'est faux. Alice a beaucoup parlé, mais maintenant il sait. Elle essuie ses quelques larmes. Ca va mieux quand c'est dehors.

« Je crois que c'est aussi pour ça que je te comprends. Je comprends que tu sois en colère. Et je n'ai pas envie de t'empêcher de l'être. Je crois que j'ai simplement peur que ça te... Hm. »

Alice serre les poings, les dents, elle devient toute petite. Elle le revoit. Houston, par terre, frappés, blessés, elle revoit leurs volontés de lui faire du mal. Elle revoit leur mépris de sa vie à lui.

« J'ai eu peur que tu meures, j'ai eu peur qu'ils te tuent. Et je n'ai pas envie qu'à cause d'eux, qui t'ont mis en colère, je te perde. Je crois que c'est ça. Mais je veux malgré tout, que tu puisses être en colère. Et je devrais te faire confiance, aussi. »


[Eclipse 5] Que reste t-il de nos maisons ? [ft Alice] Alice%20Signa


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##   Dim 19 Avr 2020 - 14:39
Houston Carter

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Elle s'excuse.
Je me pince la lèvre. Bordel, c'est tellement pas bien. C'est pas là que j'ai envie d'aller, je ne veux pas la forcer à s'excuser, non, je refuse de la voir aussi dépitée. Qu'est ce qu'on est en train de faire ? Pourquoi on discute de ça, j'aurais jamais dû lui répondre, on se fait juste du mal entre victimes. On se respecte mais il faut se rendre à l'évidence, on est pas d'accords. Je suis heureux qu'elle comprenne, déchiré que ça lui fasse autant de mal. Comment on peut ressentir autant de choses avec les mots ?!

Elle me dit qu'elle ne devrait pas nier, que j'ai le droit de ressentir ce que je ressens, qu'elle me comprend. Elle n'est pas d'accord mais elle comprend, je suis tellement désolé. Elle me dit qu'elle était plus inquiète pour moi que pour elle, qu'elle s'accrochait à ça, qu'elle s'est repassée la scène pour se calmer. Pour se calmer ?! La revoir ne fait que me mettre en colère encore plus. Elle est allé parlé à Senri. Elle veut parler à Tiago. Elle voulait parler à Atumane. Je serre les dents. Ça, jamais. Je ne veux pas comprends pourquoi ils ont fait ça, je le sais. Je ne veux pas de leurs excuses, ça me donnerait envie de les défoncer encore plus. Ce qui est fait est fait, passer à autre chose est hors de question, j'envie sa force, d'un seul coup. Elle est épuisée d'être en colère. Je comprends. Je comprends pas. Je sais pas comment elle fait, la colère me rend vif, vivant, elle me réveille et me pousse à agir. Elle m'empêche de dormir. Oui, elle m'épuise, mais je ne peux pas la faire partir. Comme si elle était, est et sera toujours là.

Elle me dit qu'elle ne se force pas à sourire. Et je ne peux pas y croire. Sourire ne veut pas dire être heureux, une personne qui sourit pour faire passer le mal, je n'arrive pas à me dire que c'est bien. Encore une chose sur laquelle nous ne seront pas d'accords. Elle pleure. Elle sait que son sourire m'énerve. Des larmes coulent, je suis figé, je voulais pas ça. Elle fait tellement d'efforts. J'ai fait parti des gens qui n'ont pas demandé comment elle allait. Je suis le pire. Parce que je ne vais pas changer d'avis. Parce que je vais lui faire du mal, moi aussi. Bordel.

Elle a eu peur que je meurs. Elle veut pouvoir me faire confiance. Mes dents se serrent à m'en faire tourner la tête. Je voudrais lui prendre les mains, la serrer dans mes bras, la réconforter, lui dire que je suis là, que ça va aller. Sauf que ça serait injuste. Parce que c'est faux. Je joins mes mains, devant mon nez. Elles tremblent.

_ Je-

Ma voix est cassée.

_ Je suis désolé. Je ne suis pas mort, mais... Je ne peux pas... Te rassurer. Je suis incapable de leur parler, je suis pas assez fort pour ça...

J'inspire.

_ Je ne pense pas que tu puisses encore me faire confiance.

Qu'est ce que je suis en train de faire putain.
Mais que puis-je dire d'autre. Je crois qu'on s'est tout dit.



... :
##   Dim 19 Avr 2020 - 15:36
Alice Borges

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Qu'est-ce qui en va pas, exactement ? Ils ne vont extrêmement bien tous les deux, c'était un fait. Ils étaient sutout fondamentalement en désaccord sur comment réagir face à cette situation horrible. Alice ne souhaitait pas nécessairement tous les pardonner, ce qui était certain c'est qu'elle n'oublierait pas, elle n'oublierait jamais. Mais elle continuerait d'avancer, il était inconcevable pour elle de se laisser submerger par leur volonté de lui faire du mal. Et Alice n'avait jamais été désireuse de vengeance, elle n'était pas une battante dans ce sens-là. Alice considérait trop les autres pour vouloir s'en venger. Elle aurait malgré tout aimer que leur punition soit bien plus conséquente en réponse au traumatisme causé. Ce qui anime Alice est loin de la colère. Elle a seulement peur de perdre les autres.

Elle se dit pendant une seconde qu'elle doit avoir un problème, parce qu'elle a l'habitude que tous les autres ne pensent pas comme ça. Toute la Cool Patrol s'est énervée, tous ses amis ont eu envie de "vengeance" ou quoique ce soit d'autres dans cette idée-là. Mais pas elle. Alice est fatiguée d'être en colère, elle est aussi fatiguée de la violence. Mais là tout de suite, Alice est triste de faire du mal à Houston, qui en a déjà bien eu assez pourtant. Ses mains se pose sur son nez, elle le fixe, sans vraiment sourire. Elle attend, elle l'écoute en le regardant, ses cheveux courts, ses yeux fuyants, sa bouche tremblante. Elle est attentive à tout.

Et puis ça tombe. C'est pire que l'effet d'une gifle.

Dans le corps d'Alice, tout reste immobile. Elle le fixe. Elle ne dit rien. Elle a arrêté de sourire. Elle reste comme ça pendant un long moment. Elle finit par hocher la tête, lentement, comme on accuse un coup qui nous étourdie.

Long silence.

Houston aussi a dû comprendre. Ils ne seront pas d'accord. Il fera ce qui lui chante. Alice le lui a dit, elle veut qu'il fasse ses propres choix, elle n'a pas à décider pour lui.

« J'entends. Tu fais ce que tu veux, Houston. »

Elle se détend. Toute entière, d'un coup. Repousse ses cheveux en arrière, avant de planter son regard dans le sien.

« Ce n'est pas à toi de décider pour moi si je dois te faire confiance ou non. Merci de ta prévenance. »

Je crois qu'Alice est en colère de nouveau. Mais c'est une colère calme. Cela fait deux fois que Houston insinue comment elle devrait se comporter. Mais malgré tout, elle entend. Il ne peut pas la rassurer, elle ne lui en veut pas. Il n'a juste pas à décider ce qu'elle devrait choisir de faire ou de ressentir. Comme elle ne lui demande pas non plus d'aller leur parler gentiment. En fait, Alice voulait simplement lui parler. Maintenant ils savent. Elle le regarde longtemps, puis elle finit par sourire en soufflant, un léger rire.

« Merci d'avoir accepté de parler avec moi. Je sais que tu n'oublies rien, ou pas grand chose. Ici, il y a longtemps, tu m'as dit que si jamais j'avais besoin d'aide, je pouvais écrire "Houston I need help" sur Google et que tu viendrais m'aider. Parce que tu ne viendrais pas demander de l'aide à ma porte. »

Alice se lève, ramasse son sac.

« Je n'hésiterai pas à m'en servir. Et je sais que tu viendras. Tu fais ce que tu veux Houston, je ne suis personne pour te dire ce qui est juste, ou éthique ou que sais-je. Quoiqu'il arrive, je te fais confiance. Je serais peut être en colère contre toi. Mais tout ira bien. »

Elle lui fait face de nouveau. Pose une main douce sur son épaule. Elle est là, quoiqu'il arrive.

« Je n'expulse pas les piliers de ma cabane. »

Elle lui sourit. Puis se dirige vers la sortie. Elle ne sait pas quand elle reverra Houston. Elle ne sait pas comment ce sera, la prochaine fois. Elle ne sait pas si elle devra aller le voir elle ou si ce sera trop brusque. La dernière fois qu'elle sortait d'ici en le laissant à la bibliothèque, elle était pleine de certitudes. Là maintenant, ce sont les doutes. Et pourtant, Alice se sent soulagée d'avoir eu cette discussion. Elle sait où ils en sont. Elle doit réfléchir à où elle en est. Est-ce que c'est normal, de rentrer à l'Institut en pleurant à chaude larmes ? Est-ce que c'est normal, d'avoir le coeur qui pleure ?


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##   Dim 19 Avr 2020 - 22:58
Houston Carter

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Un long silence suit la fin de ma phrase.
Je sens que l'ambiance a changé de son côté, je sais pas exactement quoi, je suis pas sûr que savoir soit vraiment utile. Elle ne bouge pas d'un poil. Jusqu'à ce qu'elle se mette à parler. Là, le fait qu'elle énonce le fait presque penser à un reproche. Elle se détend immédiatement, et au lieu de me sentir soulagé, je ne sens que la peur remonter le long de mon échine. Danger. Ce n'est pas à moi de juger des personnes en qui elle place sa confiance. Peut-être bien. Mais ça ne l'empêche pas d'être prudente. A quoi est ce que ça pourrait bien lui servir d'avoir confiance en moi après ce que je viens de lui dire ?! Ah bah oui, elle peut avoir confiance en le fait que je ferais ma vengeance, génial.

Elle est en colère, je le suis aussi, rien ne va dans cette situation. Elle va clore la discussion. Elle ramène au goût du jour cette vieille phrase, cette alerte toujours présente sur internet. Mes lèvres se ferment. Je devrais lui dire qu'il n'est plus actif, parce que je n'ai plus le droit de l'utiliser. Mais malgré tout ça, je refuse toujours de lui mentir, et elle se doutera bien que ce n'est plus le cas. Car si je dois me venger d'Atumane, il faut bien que je puisse le suivre, suivre sa famille, suivre son trafic et tout démonter.

Elle me dit qu'elle n'hésitera pas à s'en servir. Qu'elle sait que je viendrai. Je serre les dents et les poings. Je... Ce n'est pas comme ça que j'imaginais qu'elle l'utiliserait. Je- Je ressens une profonde irritation en me rappelant que oui, elle a putain de raison, si elle l'utilise je viendrai. J'ai l'impression de m'être fait avoir, qu'elle aussi peut abuser de mon aide quand il lui plaira désormais. Même si je n'ai pas envie. Quand je lui ai proposé, mon avis importait peu. Maintenant, c'est différent.

Elle me dit qu'elle sera probablement en colère contre moi, mais que ça ira. Non, ça n'ira pas. Ça n'ira même pas du tout. Parce qu'elle sera la seule à être en colère, et me voir ne pas regretter ne risque pas de la calmer. Elle passe derrière moi, pose une main sur mon épaule, et le geste me donne immédiatement envie de m'en dégager. Je ne sais même pas pourquoi, peut-être que je voudrai pouvoir être comme elle, arriver à passer au dessus, ou peut-être que non justement, je veux pouvoir profiter de ma vengeance sans ce poids. Je ne sais pas. Je sais ce que je veux, je sais ce qu'elle veut, pourquoi... Pourquoi.

Elle sourit, mais je ne vois pas. Parce que je ne regarde pas.
Elle s'en va, et je ne fais aucun effort pour la retenir. Je ne sais pas quand on se reverra. Je passe mes mains sur mon visage. Si au début j'avais l'impression de me sentir mieux, soulagé, ce n'est plus le cas. Je joue à tordre mes bras encore un moment, jusqu'à ce que la bibliothèque ferme. Alors, je me lève, et je rentre. Dans ma chambre. Cette chambre qui n'a  plus aucune preuve du passage précédent des trois connards.

Merde.
Je les hais.



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