Elle te relance un nouvelle fois et sans aucune surprise, tu rétorques, persuadé de la validité de ton propos :

-Quand je te dis que tu sais pas ce que tu racontes, tu renvoies ça à la compétition, moi je te parles de faits, de choses concrètes. Il fait nuit, on parle pas de jour. Dans deux ou trois heures, la choses sera différente.

C'est l'enfer, une boucle sans fin, inutile, absurde, douloureuse et inéluctable. Tu croises les bras pour souligner la pertinence du propos que tu viens d'énoncer, ce que tu as l'air condescendant comme ça.

Tu te rends vite compte qu'elle idolâtre les Masters et tu juges ses propos crédibles. Tu vois cette envie en toi que tu sens montée, cette curiosité de voir un Master un l'action. Bah tu devrais la ranger, parce que quand ils en sont rendus à devenir sérieux, c'est que c'est la merde mec.

-Si j'avais pas la garantie de devoir consulter le psy pour étayer ces recherches, je m'y lancerai avec plaisir, dans cette étude des pouvoirs. Mais c'est sûrement déjà fait en plus.

Son enthousiasme face à ta passion te fait plaisir, elle est attentive et cette petite lueur d'admiration flatte cet ego que t'assumes pas du tout. Pourtant t'es bien content de faire le malin là. Tu souris à ses compliments et t'empresses de répondre à sa question.

-Un club? Ça peut être cool. Je pratique depuis 4 ans. Je m'entraîne dès que j'ai un peu de temps libre. Ça m'aide à me canaliser.

Lys semble vouloir t'imiter, elle avait l'air de trembler, prête à exploser, tant elle souhaitait bouger. La voilà en position, tentant de reproduire les mouvements que tu lui as montré. Incorrigible tatillon, tu viens te placer près d'elle, à l'aide d'un genoux tu recales sa jambes droite et des mains, tu ajustes la positions de ses bras.

-Comme cela.

-Bien sûr que je veux!

ENFIN, JE SUIS LIBREUH! LE débat stérile prend fin après un forfait du parti Lys, toi tu bombes fièrement le torse, persuadé d'avoir rendu le monde un peu plus mieux parton incomparable logique. Gloire à toi.

Tu te rends quand même bien compte qu'à ce niveau là, c'est une sainte et toi la sainte connerie pathologique du mec qui a respiré des gaz d'échappements quand il était minot.  Ou alors tu as été bercé trop près du mur. Quoi que tu te dis que connaissant ta mère, elle a sûrement picolé pendant la grossesse et qu'en plus t'es fini à la pisse parce que pour débattre pendant une heure sur bonjour bonsoir, c'est  dramaturgique.

N'empêche que voilà, à faire le malin, tu as fini par faire une idiotie. Cette dernière a été de relâcher ton attention, car l'ennemi attaque toujours quand tu te relâches. C'est pas moi qui le dit c'est le cinéma et la télé. Ici, alors que tu recadrais les mouvements de Lys tu manges son coudes pleines bourres directes dans l'arcade. Un aller simple dans les choux pour toi, petit lapon, et un long moment de stress pour la blondinette .

N'empêche tu l'as cherché.

Étalé comme ça par terre torse nu, l'arcade ouverte, on se demande si tu sors pas du film fight club. Heureusement que tu avais pas remit tes lunettes, sinon elles auraient fusionnées avec ton œil. Un pirate suédois, moi j'appelle ça un viking,toi avec ta tronche tu donnes plutôt de la pucelle à trousser.

Mais voilà, la demoiselle, se sent coupable, elle panique un peu, sûrement persuadée d'avoir foutue sa vie en l'air. Non, elle a juste était le bras musculeux du karma qui trouvait que tu abusais un poil de sa gentillesse. Elle se déshabille pour toi, comme elle sympa. Je veux bien manger un coup dans la tête à ce compte là.

Penchées sur toi, Lys scrute attentivement ton état. Va savoir à quoi elle pense. Si ça se trouve elle se demande déjà où elle va enterrer ton corps. Mais bon, pourquoi elle se donnerait du mal à t'empêcher de saigner , hein? Non, essaie pas de me répondre. Le gémissement que tu pousses est tellement pitoyable que y a James Blunt qui s'excuse d'en avoir fait une chanson.

Tu commences à te émerger peu après la supplique de la jeune femme. Tu tentes de te redresser mais ton corps te ramènes à la réalité, et la gravité au sol. Tu vois pas très bien de ton œil gauche, ta paupière est gluante et un peu collée et tu as l'impression qu'il te brûle et explose en même temps. Tu regardes la blonde et lui lance faiblement :

-Ça c'était du muay thai, sale brute. J'suis pas une arbre merde. Pourquoi?

Tu laisses cette question en suspens, tu es pas sûr d'avoir envie d'entendre la réponse en fait.

-Je veux bien le joint pour faire passer le mal de crâne.

Si tu as le temps d'avoir des tendances toxico, c'est que ça va pas top mal, même si t'es pas très chaud pour te redresser. Ta tête tourne encore un peu, les étoiles sont pas très bien alignées les unes sur les autres. T'es tellement sonné que t'as l'impression d'avoir le T-shirt de Lys tamponné sur le crâne.

-C'est grave docteur?

Son inquiétude est palpable, en ce qui me concerne je ne la comprends pas. trop con pour mourir et trop têtu pour partir. Tu lui fait un sourire pour la rassurer :

-J'ai la tête dur, c'est le froid arctique qui m'a durci le crâne. Puis bon, tu m'as pas achevé,je suppose que tu me veux pas de mal.

Non, c'est bon les gens, tout va bien, si il fait des blagues aussi nul c'est qu'il va bien. Sa voix résonne un peu dans ta tête, même si tu sens un acouphène dont tu n'avais pas conscience disparaitre. Un poids s'ôte de ton crâne. Pas de chance pour toi la dame à perdu le cône. Et pour ta plus grande souffrance,,elle retire ta tête de ses genoux et l'afflux de sang qui te monte au cerveau tu fais découvrir une véritable migraine sous les lancements de ton œil. Comme elle te le montre tu fais compresse avec le T-shirt. Tu réponds tranquillement à ses questions, elle se détendra peut-être si tu lui fais comprendre que ça va à peu près.

-Mal à l’œil et une petite migraine. Sinon le sol est vachement moins confortable que ta cuisse. D'ici quelques minutes on sera fixé, si je m'évanouis ou que je commence à plus être cohérent, appelles vite fait des secours.

Tu préfères pas prendre de risque. Un commotion cérébrale est si vite arrivée.

-Je veux bien, ça va pas me faire de mal.

Tu te saisies de la bouteille d'eau et te redresse péniblement. Tu es un peu une une chochotte non? Après une longue gorgée rafraîchissante, tu retire le T-shirt de ton visage et entreprends de nettoyer ta paupière. Bah en fait si, ça t'as fait mal Tu lâches plusieurs jurons dans ton absence de barbe avant de rendre sa bouteille à la jeune femme.

-Je crois que ton maître fait bien son travail, si j'en juge d'après tes réflexes et ta force de frappe. Il doit pas toujours s'en tirer à bon compte.

Tu décides qu'il vaut mieux que tu restes allongé un peu plus longtemps. Ta connerie te pèse moins à l'horizontal. Peut-être qu'il aurait fallut t'achever pour t'en libérer complétement.

-On parle de ça à personne hein? Non seulement je risque de passer pour un type louche et lourd mais en plus je vais passer pour un faible. Si on te demande, je suis tombé dans les escaliers.

Ah bah voilà, maintenant tu comprends ta sanction. Tu le sauras, consent is important quand un touche une demoiselle.

-Bah, je suis touché de tout le soucis que tu te fais pour moi. C'est frappant comme tu le regrettes. J'me figurais un abandon pur et simple de mon corps, mais on dirait bien que je me suis mis un doigt dans l’œil. Avant de juger la paille dans l’œil du voisin, il faut vérifier le coude que tu as dans les tiens.

Je crois qu'elle t'a cassé mon grand, un tel enchaînement de blagues n'est légal qu'en période d’élection, d'ici je te déconseille de tenter à nouveau d'être drôle...Pour notre salut à tous.. T'en fait pas, ça va aller mieux car la jeune femme de donne la prescription du docteur Marley. Une grande bouffée et tu réponds à l'invitation de la demoiselle.

-C'est plus agréable que le sol je te l'avoue.

Tu jettes un dernier coup d’œil au t-shirt rougit pas ton sang avant de la rendre à sa propriétaire avec un sourire penaud.

-Désolé, il sera pas sauvable je crois. Tu peux prendre le miens si tu veux en attendant, le blouson sur la peau doit pas être très agréable.

Tu lui rends son sourire et lève un pouce en sa direction, dans une tentative de la rassurer.

-T'inquiètes dans quelques heures ça ira mieux. Puis comme tu le dis, c'est pas une question d’honneur, tu as frappé par instinct. La prochaine fois, je pourrais l'esquiver.

Tu es surpris qu'elle rigole à tes blagues,en général, on te demande d'éviter l'humour quand on commence à te connaitre. Faut dire que c'est pas très subtil ni original,mais bon, ce ne sont pas forcément tes points forts alors tu lui rends son sourire et te laisse aller à rire quand elle fini par accepter le vêtement après l'avoir refusé une première fois.

-C'est un monstre ton coloc ou quoi? Ou alors il se prend pour ton père. T'es pourtant assez grandes pour faire ta vie toute seule non? Puis tu fais bien ce que tu veux avec les mecs non? Sauf si c'est spécial entre vous, ces des choses qui arrivent. Et là je comprendrais ta volonté de faire ça discrètement.

Tu entreprends de te redresser lentement, pour libérer la demoiselle qui risque de prendre froid si elle se rhabille pas. Tu remets tes lunettes, prenant note de ses remontrances. En vrai , tu risques pas d'oublier. Le demoiselle se ramasse allègrement et tu ne peux retenir ton rire.

-Tu te rends bien compte que c'est moi qui ait pris un coup sur la tête

Tu tires une grande latte avant de tendre le joint à Lys, tout sourire.

-T'inquiètes, elles sont assurés. J'ai tendances à jouer les casses cous, et comme j'ai pas mal voyagé, bah je les commandes sur internet, j'ai pris le supplément en cas de casse.

Tu t'étires tranquillement en continuant à parler à la demoiselle.

-Tu faisais quoi avant toi?

Tu es un poil perplexe devant l'histoire de son coloc mignonne. Tu te demandes si il/elle/ça assume mal son genre ou alors il est hermaphrodite, ce qui d'un coup te sembles vachement plus logique. Bien entendu mon petit. Mais une part de toi à envie de comprendre le fond de l'affaire.

-Si il te dit ça pour ton bien, c'est clair que tu peux rien lui reprocher. Par contre du coup, j'ai pas bien saisi. Il est elle? Il est Il mais aimerai être elle? Inversement peut-être?

Tu vois, quand quelqu'un te parles de violences, tu évites de poser des questions, alors trois à la suite... Pour un type qui veut vivre quelques semaines dans les bois, je trouve ton instinct de survie un poil merdique. Mais je juges pas hein !

Tu hausses un sourcil et découvre la douloureuse vérité, tu peux plus avoir l'air surpris sans avoir mal. Dommage~ Un rapide juron s'évade et tu reportes ton regard vers Lys. Tu penses avoir compris autour de quel pot elle tournait.

- D'où le fait que tu te sentes à ton aise dans les bois la nuit, ça fait sens. Je suppose que tu es bien mieux ici, et beaucoup plus affairée. Mais tu devais avoir une rôle de tête en femme sauvage.

Tu résistes à l'envie d’ébouriffer ses cheveux pour tester. T'es un sale gamin au fond. Au lieu de ça tu lui souris.

- Tu t'en doutes, vu le métier de mon père, je passais pas mal de temps en forêt. Je m'y sens revivre.

Tu prends une grande inspirations, tu sens l'odeur du bois, du humus, l'humidité ambiante qui charrie ce fumet si particuliers aux forêts. Un soupir t'échappes, comme ce brin de nostalgie auquel tu te laisses actuellement aller.

-Tout est plus simple ici.

Non, bizarrement tu comprends tout à fait ce qu'elle essaie de te dire sur sa coloc du coup. La demoiselle doit avoir un sacré caractère pour que Lys redoute ses remontrance mais elle à l'air de bien l'aimer.

-Temps que tu t'entends bien avec, ce qu'il y a entre ses jambes compte pas. Tu as des critères pour les nanas? C'est pas le risque d'être un peu réducteur ?

La version femme des bois que tu as de lys tiens plus de personnage de roman fantastique que de qu'a dû être la réalité, mais tu en as bien conscience, c'est juste que c'est mieux d'essayer d'avoir une image flatteuse des gens.

-Je sais pas si l'avis des gens compte vraiment, je suis un poil précieux perso, mais si j'ai besoin de me balader avec une peau d'ours sur le dos pour survivre, je vais pas hésiter, quoi qu'en dise les gens.

Ta réflexion impose un instant de silence. Tu te sens étrangement mal à l'aise d'avoir imposé un temps mort par erreur. Tu te demandes toujours si tu as dit une connerie par erreur. Fort heureusement Lys te tire de ton malêtre en reprenant la parole pour aller dans ton sens. Tu récupères et fumes sur le joint commençant à voir la fin de ses minutes venir. Pauvre petit.

Tu croises les bras, l'air un poil outré, quand elle parle de débat stérile. Selon toi, si elle trouve ça stérile, pourquoi elle a pas lâché le morceau, c'est tellement évident que tu as raison. T'es vraiment irrécupérable.

-Comment ça se passe ici? Tout le monde a des pouvoirs? Ou il y a des gens "normaux" ? Faut limiter l'usage des pouvoirs? Des règles particulières? Implicites? Genre je suppose qu'on aprle pas trop du vide....

Tu es reparti pour poser une multitude de questions. Bravo. Au moins, le coup sur la tête ne t'as pas abîmé plus qu'en surface.