Ah bah oui, c'est sûr que le principe de couper l'eau c'est de faire en sorte qu'il n'y ait plus d'eau. EH OUI. OHLALA. MAIS QUELLE CHOSE ABSURDE ??? ON NE S'Y ATTENDAIT PAS DU TOUT.

Sourire en coin de la petite rouquine, qui porte une main à sa taille en appuyant le poids de son corps sur la jambe opposée, avant de le fixer de haut en bas. Hmmmmm. Ouaiiiiis, ça aurait pu le faire, mais non. Serviette, et que ça saute !

—J'ai pleiiiiin de choses à manger ! Des twix, des kinder buenos, des bonbons, des chips, des tortillas..., énumère Ariana tout en fermant sa porte à clé, et qu'Erik ne se sèche tant bien que mal.

Elle lève les yeux vers le blondinet, puis cligne plusieurs fois des paupières en le regardant fouiller dans son placard, qu'elle lui a désigné. Euhhhh. Encore plus suspect ?! Mais c'est lui le mec suspect, pas elle ! Mais euh, wesh, c'est pas juste !

—Genre c'est suspect ?! Au pire, tu sais quoi ? S'il arrive, tu te transformes en chien. Et je dirai que je t'ai adopté, avant de me mettre à éternuer et hurler : "NOOON, j'avais oublié que j'étais allergiiiiique !!" et te mettre à la porte. Deal ?!

Nan mais hors de question que ce soit bizarre, ohlala, il ne manquerait plus qu'Allen pense qu'elle le trompe : la catastrophe, ou plutôt devrais-je dire la "catariastrophe" !

La rouquine agite une main lui indiquant qu'il peut se servir dans la boîte à gâteaux (franchement, le choc ; elle pensait qu'il se jeterait sur ses kinder buenos) puiiiis s'apprête à aller mettre de l'eau dans sa bouilloire pour le café… mais comme ce monsieur est très jontil, il se propose de le faire lui-même.

—Ohhhh t'es mignon ! Je veux bien un thé, s'il te plaît ! sourit-elle... avant de se rendre compte. Ah oui, merde, non, y a pas d'eau. Du coup. Pas de café ou de thé. Mehhhhhhh. Euuhhhh, chocolat chaud alors ! J'ai peut-être encore un peu de lait au frais...

Elle sautille jusqu'à son minuscule frigo en le poussant d'un coup de fesses (comment ça elle ignore complètement le fait qu'il dise "dis-moi où c'est" ? NON PAS DU TOUT elle est juste sourde, toussa toussa) particulièrement délicat eeeet.... se rend compte qu'elle n'a plus rien dedans. Genre. Si. Un pauvre bout de compté emballé pour les fringales nocturnes.

—Mauvaise nouvelle, Super Acolyte. Les réserves de vivres sont entièrement vides, déplore Ariana.

En même temps, c'était pas sa priorité de faire des courses, dernièrement.

—Deux solutions : soit on se déssèche ici jusqu'à ce que mort s'ensuive...

Sourire en coin, tout en sautillant sur ses minuscules jambes.

—Soit on retourne en super mission, Super Acolyte !! Et quel est le meilleur plan pour ça, me demanderas-tu ? Non pas la cafétaria… maiiiis… La salle commune, eh ouiiii !

Applaudissons tous le génie d'Aria, voulez-vous ?

"L'idée est pas mauvaise, et extrêmement drôle. Le truc c'est que je suis à court d'énergie aussi. J'ai essayé de me transformer tout à l'heure. Une pale copie de furry nule, avec juste une queue. Donc en plus de pas être crédible, tu vas passer pour une meuf chelou."

Je marque un léger temps de pause, avant de reprendre.

"... Plus que d'habitude, j'entends."

Je lui jette un regard entendu, et me tourne vers la bouilloire. Vide, évidement. Du coup, je m'approche de l'évi-

"Merde. Pute. Ouais, je sais faire le chocolat cha-"

Je sais pas ce qui me surprend le plus là. Pas le fait qu'il n'y ai plus d'eau, ça c'est acté, et j'ai juste pas -une fois de plus- réfléchit. Mais. Entre un frigo vide et le coup de fesses dans la porte dudit frigo, mon cœur balance. Je veux dire. Comment peut-on vivre avec un frigo vide? Et comment un corps aussi gracieux que celui de Super Rouquine peut effectuer des actions aussi peu. Aussi peu... Nan j'avoue c'était classe
Mais ça règle pas le problème. Je continue de l'écouter, tirant une gueule d'enterrement. Et ça pue la mort. Genre. Elle sautille beaucoup trop pour une meuf complètement vidée de son énergie il y a quelques minutes. Ça sent l'idée de merde. Okay. donc. Soit on meurt. Soit on fait de la merde. Blanc de quelques secondes. Facepalm intérieur. Sourire enthousiaste. Yeux brillants de malice. Highfive.

"Deal."

Je m'assieds par terre, intimant à mon sidekick - Euh. À mon modèle- de faire de même.

"Il nous faut un plan. Cha cherait bien chi on y allait pas comme des connards cette fois. Je peux faire diverchion le temps que tu faches le chale boulot? Chinon on improvige."

J'essaye de construire un début de truc, mais les gâteaux rendent l'articulachion un peu compliqué.

Ahhhh oui c'est vrai qu'il est à court d'énergie... Zut, flûte et reflûte ! Si elle avait pu, elle lui en aurait transféré un peu — bien qu'elle ne sache en réalité par comment faire, mais, elle suppose que c'est comme dans Avatar, tu fais ZUIIIIP SWISSSH, FLAAAP et tadam ça a marché. Mais actuellement, ses réserves d'énergie tirent sur le 0. C'est pour ça qu'elle continue à sautiller partout. Parce que,  quand elle est fatiguée, et sous perfusion de sucre, Ariana a une tendance affligeante à sautiller dans tous les sens jusqu'à épuisement le plus complet. Aka quand son corps lâche et lui explique qu'il faudrait peut-être ralentir la cadence, à défaut d'autre chose.

Elle reprend un kinder bueno et croque dedans avec délectation, avant de manquer de s'étouffer.

—Hé, comment ça plus que d'habitude ?! Je ne suis pas siii bizarre que ça, je te ferai savoir !

Juste. Un peu. Etrange ? C'EST TOUT.

En tout cas, faut dire que les deux camarades Morphes ne sont pas super doués pour anticiper les conséquences de leurs actes. Plus d'eau chaude ?! Plus de café ?! Plus de thé ?! HORREUR ET DAMNATION. Ca mérite un deuxième kinder bueno (ce rp me donne faim, aled). Ils s'installent donc face à face, l'air grave. Non, j'déconne, Aria jubile et Erik a l'air aussi ravi qu'elle. SUPER ACOLYTE, C'EST TA CHANCE.

Elle acquiesce vivement.

—Ohhhhhh ne t'en fais pas !! s'enjoue-t-elle en se redressant sur ses petits pieds, courant presque jusqu'à l'autre bout de sa chambre pour fouiller dans son placard. J'ai ce qu'il te faut pour que tu fasses une superbe diversion. Il te fauuut... Un costuuuume !

Tout en parlant, elle sort un châle de son armoire qu'elle enroule d'un seul geste précis autour de ses épaules, se cachant à demi le visage derrière en battant des cils.

—J'ai ce qu'il te faut pour te rendre par-fait.

Et je dirais même plus : absolument parfaite.

—Bon en vrai la salle commune n'est pas si difficilement accessible, le problème étant que si on croise un Master et qu'il te voit dans cette tenue, il va trouver ça suspect… Ou pire : imagine si quelqu'un nous dénonce ?!

Elle retourne fouiller dans son placard pour trouver de quoi ne pas se faire reconnaître. Au cas où quelqu'un soupçonnerait l'implication de Super Rouquine et Super Acolyte (faut vraiment lui trouver un meilleur nom. OH, Super Caniche, ça passe nan ?!) dans l'affaire de la douche...
(Oui, Ariana a l'art de se compliquer la vie. No stress.)

—C'est une mission facile, cher Acolyte, mais elle servira à mettre à l'épreuve ta détermination et ta for-

Soudain, elle se redresse, toute heureuse, les yeux brillants et la main en l'air, dans laquelle se trouve...

—Ohhhh j'ai retrouvé une bouteille de rhum hihihi !!!

J'éclate de rire à sa remarque sur sa pseudo normalité, surenchérissant un peu.

"Nan j'avoue. T'es pas SIII bizarre si on met de côté la première fois qu'on a discuté. C'était particulier comme première impression. Mais j'aime bien. T'es drôle. Et gentille. Je rajouterais bien "douce" mais j'en sais rien, alors je vais arrêter la liste ici."

Maintenant on est assis, et je balance mon ébauche de plan complètement pas fini. Puis je me retrouve seul assis au sol, la tête levée vers ma nouvelle future complice Morphe, en train de fouiller dans ses affaires, et de me faire un défilé, toujours plus sautillante, extravagante et pleine de vie.

"Un costume, hein? Je suis bien en caleçon, tu sais. Puis j'ai des fringues dans mon sac et- Ouais nan laisse tomber mes fringues sont trempés. fuck. Go pour le costume. Ça va être encore plus suspect, et je doute pouvoir rentrer dans tes fringues. Mais ça va être drôle."

Je viens de foutre une main dans mon sac. C'est trempé. Aussi trempé qu'une bonne sœur libérée de sa frustration par je ne sais quel démon après des années de chasteté. Puis elle enchaîne, parlant de mise à l'épreuve. J'allais répliquer un truc du genre "Comment osez vous douter de la force de mes valeurs, de mes engagements et de ma volonté", mais je suis interrompu par la petite rousse qui revient vers moi en faisant une sorte de danse de la joie, exhibant une bouteille à bouts de bras. Du rhum? Ça devrait faire l'affaire. Je m'en saisis et engloutit une bonne rasade, en grimaçant.

"Tu vas pouvoir ajouter du diluant, à la liste des choses à récupérer dans la salle commune."

Je lui rends la bouteille, toujours ouverte, le bouchon gisant tristement au milieu de mes fringues mouillés.

"Tu penses à quoi pour le costume, du coup? Je suis tout ouïe."

J'imagine qu'un jogging, même trop court, ça va faire l'affaire? Ou un shor- Ma réflexion interne est interrompue quand la rousse m'attrape par le bras et m'entraîne plus ou moins contre mon gré devant sa garde robe. Meh. J'étais bien, par terre. Du coup. Étrangement, contrairement au reste de la chambre, c'est nickel. Tout est bien rangé. Du coup. Un truc assez large pour que je rentre dedans... OH. Ouais nan mais NAN. ARIA JE dzkeqdbj. Pas cette jupe moche. Merci. La déception dans ses yeux est grande, je le vois bien. Je suis pas sûr de résister si elle refait une proposition du genre, avec ce regard. Je continue ma recherche, faisant semblant de ne pas entendre chaque "OH ÇA ÇA T'IRAIT TROP BIEN !"

Je finis par jeter mon dévolu sur un un short assez élastique y entrer mes deux jambes. Enfin je crois. Va falloir que je l'essaie.

"Tu peux te tourner deux secondes, s'il te plaît? J'pense que ce truc devrait faire l'affaire."

Elle me jette un regard entendu et s'éloigne de quelques pas, les bras croisés, regardant ailleurs. Enfin je crois. Ni une, ni deux, j'enlève mon caleçon toujours trempé et j'enfile le short. C'était prévisible, mais c'est sacrément serré. Enfin. Le bas, c'est fait. Et ouais Aria. Mes couilles sont en contact avec ton short. Déso.

Mais. C'est quoi ce déballage de compliments d'un coup ?! OMG. Elle a pas l'habitude. Elle va rougir. Il va se moquer. C'est sûr. OMG. Gnnnn ! Genre douce ?! Keuwa ?! C'est trop bizarre. Arrête de la draguer, Erik, c'est trop chelou !- Elle secoue donc simplement la tête en riant, pas convaincue mais pas déterminée à se creuser les méninges pour trouver des contre-arguments efficaces. À la place, elle regarde pour quelques vêtements dans lesquels il serait susceptible de rentrer, du genre une jupe longue pour cacher ses jambes velues (il a de la chance d'être blond, pas comme Ys ; il n'aura donc pas besoin de passer à la cire ou au rasoir).

—Bon, je cherche des trucs, mais si ce que je choisis t'plaît pas, t'as toujours ta chambre pas loin, champion !

Sous-entendu : si t'es pas cap, y a toujours la solution des faibles. Autre solution : boire pour faire passer ça. Ils pourraient toujours abandonner l'idée du chocolat... Mais vous savez ce qu'on dit : quand ils ont un truc en tête, ils foncent un peu les zozos. La jeune femme glousse donc et reprend la bouteille devant l'air du bonhomme, le guidant devant sa garde-robe. Regarde la belle JUP-- Ah bah non. MEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEH. Mais putain t'aimes vraiment rien, mec, t'as juste pas de goût !!!! (Non, elle ne le dira pas, mais ses yeux le hurlent.)

La jeune femme croise les bras et le laisse choisir, s'installe sur son lit pour boire un bon coup.

—Attends, comment ça JE dois me tourner ?! Tu peux pas utiliser la salle-de-bain comme les gens norm-- RAHHH mais ces mecs !! râle-t-elle en se détournant, à la vision d'un bout de fesses (et pas que) qu'elle ne souhaitait pas voir. MAIS. Tu pouvais pas garder ton calbut ?!  T'es vraiment un porc omg !

Elle lui jette un coussin en pleine face pour se venger, joues gonflées. Tssss. Enfoirée !! Plus jamais elle le porte, ce short : il finira dans l'incinérateur !

Ariana retourne près de l'armoire et farfouille dedans, lui fourre deux bouts de tissu entre les mains et referme l'armoire.

—Tiens, mets ça ! T'as pas le choix. Ah, et ce foulard sur ta tête, aussi...

Oui. Oui. Tu as bien lu. Il y a bien marqué "Je suis un pingouin" sur ce fichu t-shirt violet à paillettes. C'est mérité. OSE DIRE NON ET TU SUBIRAS SON COURROUX, MECREANT. (Elle aurait techniquement pu lui passer un des hauts d'Allen, mais trop peur qu'il les croise et le capte direct. De toute manière ils sont bien planqués, et c'est un peu son doudou donc well NOPE.)

Elle reprit une rasade d'alcool, prise d'un léger frisson, et mit ses lunettes de soleil en forme de coeur qui étaient posées sur sa table de chevet.

—BON. Si t'es prêt on peut y aller. J'crois. On doit ramener quoi ?

À part quelques softs, et de quoi ne pas mourir de faim, s'entend.

Elle va pour se redresser et, à peine debout, manque de se prendre les pieds dans le tapis dans un sursaut : les plombs viennent de sauter. Ou alors ils ont coupé le courant ? UUUUUUPS.

—Si ils demandent. C'est pas notre faute, ok ?!

Bon. Lumière. Portable. LUMIERE ?! PTN. C'est vraiment pas la soirée. Pourquoi elle a bu ?! Pourquoi elle a des lunettes de soleil ?! C'est où la gauche et la droite ?! Ah, le lit est là. Ah, ça c'est mou, c'est Erik. Cc toa. Help ?

"Bien sûr que oui que tu te retourne. STP. Puis jsuis certain t'en a vu d'- Hee mais. HEEEE. J'allais avoir la trace du caleçon trempé sur le cul ça aurait diminué ma street cred'. Spèce de malade"

Jme suis pris un coussin dans la tronche, un peu plus j'en perdais mes lunettes quoi

Enfin j'ai pas le temps de répliquer, parce qu'à peine ai-je le temps de sourire à la vue de sa mine défaite, joues gonflées, qu'elle me balance un chiffon pailleté dans les br- Naaaaan. Naaaaaa. Genre c'est un t-shirt ce truc.

"T'es pas sérieuse là?"

Ah bah si. Dorénavant, je serais un pingouin. Ça change du Dindon qu'elle est. J'hausse les sourcils en levant les yeux vers le plafond, et je suis obligé d'enlever mes lunettes pour que ma tête passe dans le trou. En forçant un poil, évidement. C'est fou comme le monde est flou, bordel. J'attrape mes lunettes que j'avais posé sur le lit, et elle me pose une question ma foi fort utile.

"On va dire que jsuis pr-"

...

J'ai sursauté. Et lâché mes lunettes par la même occasion. Je souffle pour moi même:

"Bordel de merde. ENCORE?"

Me v'là à quatre pattes dans le noir, en train de tâter le sol pour retrouver le truc maintenant inutile qui me permet de voir pas flou.

"Evidemment que c'est pas de notre faute. Il manquerait plus que ça. Nous on a passé la soirée tranquille à regarder Netflix et à boire. Genre. T'as vu "La Casa de Papel?" Ça ferait un bon alibi. Par contre. Tu peux enlever ta main de mon visage stp? Et m'aider à trouver mes lunettes, elles sont t-"

~Crac~

Petit sourire triste que personne ne verra jamais. Je vois rien. Et je vois rien flou. Et ça pour quelques jours, vu que je viens de mettre la main. enfin. Le genou, sur mes lunettes. Mes yeux ne peuvent confirmer, mais mes mains sont formelles. Deux morceaux. Cassées nettes, pile au milieu.

"PUTAIN"

Simple, efficace. J'espère j'ai bien réveillé les voisins. Nah. Soirée de merde.

"Au cas où tu te demande, le crac c'était bien mes lunettes. ET ILS FOUTENT QUOI LÀ... T'as encore la bouteille dans les mains? J'en aurai bien besoin là."

Jsuis assis en tailleur sur le sol, dans la position communément appelée "Position du dépit" par moi même, en train de chercher péniblement mon sac où doit être mon téléphone. Elle l'avait mis où, déjà? Une lampe torche ça serait pas de trop.

—... Parce que t'as vraiment une street cred ?

La réponse est et restera toujours non. Et le coussin, c'est bien fait pour lui omg ! Sourire en coin, poing sur la hanche. Quoi, il a vraiment cru que la grande, la magnifique Super Rouquine n'était pas sérieuse en lui balançant un tel t-shirt ?! Eh ben si. Prenez ça comme vous voulez, mais c'est surtout pour venger son pauvre short qui doit supporter les couilles mouillées de ce garnement.

Résultat, elle s'apprête à sortir accomplir sa mission quand la lumière s'éteint. Nooooon. Noooooooooooooooooooooon mais pourquoi ?!

—EVIDEMMENT QUE J'AI VU LA CASA DE PAP- ah pardon, c'était pas ta narine, ça ? Déso déso.

Nan, pas déso, omg. Elle se serait bien essuyée la main sur le short déjà souillé que porte Erik, mais elle aurait trop peur de s'essuyer au mauvais endroit. ET DANS LE NOIR, BONk, HEIN. Qu'est-ce qu'il fout à quatre pa--

**Crac**

—... AH !!! C'ETAIT PAS MOI, J'TE JURE----

Elle tatonne encore. Des cheveux ? Oui, c'est des cheveux. Bon. Se baisser. S'assoir. Une main toujours sur la tête de Super Acolyte. Elle descend sur son épaule. COOL, au moins elle arrive à repérer où il se trouve. Héhé.

—Euh. Bah. Euh. Merde...

Evidemment qu'elle a la bouteille. Elle prit une rasade d'alcool, grimaça face au goût, puis tenta de retrouver la main d'Erik. Ouais, non, mauvaise idée ; elle se contente de lui tendre la bouteille, appuyée contre son torse. S'il est pas teubé il arrivera à l'attraper.

—Comment t'as fait pour péter tes lunettes, en vrai... ? MAIS T'EN FAIS PAS ! Dès que la lumière se rallume, je te trouve de quoi les réparer héhé !

Super Rouquine est aussi Super Système D(émerde).

Vaincue par leur soirée de merde, elle se décide à rester appuyée dos contre le lit, à moitié avachie, l'alcool embrumant déjà quelque peu son esprit.

—Pourquoi t'es venu me chercher moi, tout à l'heure, en fait ?

Elle est un peu surprise, parce qu'habituellement, disons qu'elle est pas la première personne que les gens contactent quand ils ont fait une connerie et qu'ils voudraient la réparer. ... Bon, le résultat est le même que d'habitude : c'est encore plus le bordel.

—Je crois qu'il va falloir avorter la mission, lâche-t-elle (trop) spontanément, sur un ton presque désolé, avant de se raidir. Au pire, on peut toujours papoter ici en attendant... J'sais pas où est mon portable.

Puis comme ça, ils pourront parler de trucs de Super Dindons.

Ouais, merde. Tout comme elle dit, l'Etoile. Elle m'enfonce à moitié les côtes avec la bouteille, que j'attrape et dont je prends une grosse gorgée, ponctuée par un hoquet. J'ai bu trop vite.

"Je sais pas... J'ai des élans de maladresse, des fois, va comprendre pourquoi. Mais si t'y arrives, c'est super chouette. Enfin j'ai peu d'espoir, et puis bon. Elles sont vieilles et je commençait sérieusement à penser en changer."

Nan mais c'est vrai, ça. Je suis juste pas doué hein, on va pas chercher d'excuse quoi. Et pourquoi elle? Ça c'est une bonne question à laquelle je peux sans doute essayer de répondre. Mmh. Une autre rasade d'alcool pour m'éclaircir la gorge et je prends la parole.

"Et bien. Euh. Parce que. Me fallait un Eau. Compétent, de préférence. Et les Masters vivent pas ici, ç'aurait été trop galère. Du coup je me suis tourné vers les Etoiles. Et euh bah. En tant qu'ancien voisin de palier, je sais que tu m'aurais pas envoyé chier, malgré l'heure. Et parce que tu m'as l'air d'être une personne de confiance. Genre tu iras pas me balancer à Hideko-sensei, hein? Vraiment merci, en tout cas. En plus grâce à toi j'ai fait mon premier cristal, si c'est pas ouf !"

Je lui tends la bouteille avec plus de délicatesse qu'elle n'en a eu tout à l'heure.

"Mais du coup merci beaucoup. Vraiment. Super Rouquine c'est presque trop faible. Genre. Super Méga Rouquine Gentille et Serviable ça serait déjà mieux, pour allonger ton CV. Enfin j'imagine que c'est pas le but."

De ma main, j'essaye d'atteindre l'épaule d'Ariana, et après quelques secondes infructueuses, j'arrive à lui tapoter l'épaule en guise de preuve de la sincérité de mon remerciement. J'ai complètement abandonné la quête de mon sac à dos, avec tout ça. "Tout ça". Genre. On m'a tendu une bouteille et j'ai perdu le sens des priorités.

"Bah. Disons que si dans 5 minutes on est toujours dans le noir on laisse tomber? Et je t'avoue que là, avec les couilles comprimées dans ton short, j'ai un peu la flemme de ramper pour chercher un téléphone. Et j'ose pas l'enlever, au cas où la lumière revient. On peut papoter, comme tu dis, en attendant, oui, avec plaisir. On a jamais eu trop l'occasion. Je veux dire. L'échange le plus long qu'on ai eu il était quand même à propos d'une future course de dindons. Dis, je peux t'appeler Aria? Ariana c'est long, et j'ai du mal à l'articuler et tout. 'fin. Jsais pas vraiment si on est assez intimes pour ça."

Ma voix se brise un peu sur la fin. Genre. J'assume pas trop trop. J'enchaîne rapidement, en me tournant vers elle (ou du moins vers ce que j'estime être son visage)

"Et parce que SuperRouquineçafaitunpeutropsérieux. Surtout en dehors des heures de travail. Eh."

Ça y est, l'alcool atteint peu à peu le cerveau. Je laisse tomber mes bras le long de mon corps, à moitié adossé contre je sais pas trop quoi. C'était gênant, nan? C'était même carrément gênant je crois...

Ce serait bien de pouvoir réparer les lunettes de petit Erik... Quand même. Ca la rend un peu mal à l'aise, parce qu'elle se dit que dans une situation pareille, si elle ne voyait pas grand-chose sans lunettes (ce qui n'est heureusement pas son cas, entre son diabète et ses problèmes de santé récurrents quand elle était plus jeune, ses parents l'auraient tuée si elle avait été myope en prime, omg). Espérons que ça aille, du coup. Elle ponctue la réflexion d'Erik par un petit encouragement sonore, et en profite pour poser ses propres lunettes en forme de coeur sur le sommet de son crâne. Elle lâche un rire à la mention d'Hideko. Evidemment qu'elle allait pas le balancer, elle est pas comme ça !

—Eh, c'est normal ! Je pense pas que qui que ce soit t'aurait balancé à Hideko, pour être honnête... Enfin, pas les Eaux, du moins, ils sont trop jontiiiiiils.

Elle attrape la bouteille comme elle peut et manque d'en renverser sur le sol en la laissant déraper ; rattrapage en règle, pas d'accident héhé !! Elle boit une gorgée en grimaçant… et manque de s'étouffer de rire. Elle toussote un peu pour faire passer sa quinte de toux.

—Mais n'importe quoi ! C'est rien, rit-elle, amusée. Ca m'amuse aussi. Et puis, ça me donne une occasion de m'exercer en situation réelle !

.... Et il n'y a pas de dinosaure, cette fois. Ah. ah. ah.

Elle se laisse tapoter l'épaule avec un sourire amusé, profitant de la bouteille entre ses mains. Lorsqu'elle dit qu'ils vont devoir abandonner la mission, la voix blasée du Morphe lui parvient. Elle manque de s'étouffer une seconde fois en buvant lorsqu'il parle de ses couilles comprimées dans SON short à elle. Morte de rire, elle retend la bouteille à monsieur morphe.

—Oui alors ! Non ! Garde le, le short ! Et bien sûr, tu peux m'appeller Aria omg personne m'appelle Ariana à part Adé… Super Rouquine, c'est que pour les heures de travail, justement, héhé.

Littéralement, elle se présente aux gens sous "Aria", et pas "Ariana", alors c'est que c'est bon pour elle. ... Mais elle a tendance à oublier qu'il est un peu japonais (oui, "un peu", comme Allen !) et que pour eux, les prénoms, c'est souvent un peu plus formel que ça. Elle a jamais rien compris à leurs délires de dire les noms de famille plutôt que les prénoms, sérieux.

—J'aime bien comme c'est beaucoup moins bizarre pour toi de parler de tes couilles comprimées dans mon merveilleux short que de me demander si tu peux m'appeler "Aria", c'est trooooooppppp mignonnn, pouffe-t-elle de rire, à moitié en train de s'avachir sur le sol parce qu'elle glisse.

Elle tend à nouveau la bouteille à Erik, en essayant de pas l'assommer (mission accomplie, EHWI EHWI).

—Comment tu te plais, à Terrae ? elle lui demande, un peu plus spontanément que prévu.

Je n'arrive pas à savoir ce qui est le plus mignon. Son rire, ou la façon dont elle essaie de le camoufler. Ce qui est bien, avec le noir, c'est que j'oublie totalement que j'ai à faire à une fille. Enfin jveux dire. Elle a une voix de meuf, ouais, c'est certain. Mais j'arrive à faire abstraction de ça.

"En même temps, les Eaux c'est les meilleurs, et de loin! Jontiiils j'irai pas jusque là, tu vois, mais ouais."

C'est rien, c'est rien, pas tant que ça, tu aurais pu avoir des problèmes quand même. Enfin, j'aurais fait la même chose, alors je comprends ce qu'elle veut dire. Et puis oui, c'est un entrainement, ça c'est indéniable.

"Tu as quand même utilisé beaucoup d'énergie, ça aurait pu mal tourner. Mais tout est bien qui fini bien, oui. Si on peut dire que c'est fini. Merci."

En disant "Si on peut dire que c'est fini", j'ai désigné un coin du plafond au pif, en espérant désigner l'ampoule. Ce qui ma fois était un peu inutile. Et je rougis parce que c'était ridicule. Mais tout ça, Super Rouquine n'en saura jamais rien. Surtout qu'elle me tend la bouteille de Rhum, dont je prends une nouvelle gorgée. Je vais finir complètement saoul, à ce rythme là. Tant pis. Eh. J'ai fini le boulot j'ai le droit. Enfin. J'ai le droit de boire si j'y arrive. Parce que moi aussi j'ai faillit tout recracher.

"Mph t'abuses Aria, j'ai faillit m'en foutre partout. Merci. Mph, du coup, ouais. SR c'est pour le travail. Et écoute, mes couilles c'est les miennes, dans ton short ou pas, alors que la façon dont je t'appelle, bah ça reste la façon dont je t'appelle, alors autant qu'elle te convienne. C'est joli, comme prénom, en tout cas. Ça fait genre. Un peu céleste. Je sais pas. Une étoile. Un truc du style. C'est pas le nom d'une constellation? Pis jsuis pas mignon d'abord."

La bouteille passe d'une paire de mains à l'autre, les langues se délient, les équilibres se font précaires, les têtes tournent un peu. Et toujours pas de lumière.

"Mhh. Je me plais, c'est tout. C'est pas facile de développer. Mais, les gens sont supers gentils, j'ai fait des rencontres incroyables. Et tu es une de ces rencontres que je n'aurais jamais pu faire hors d'ici. J'ai des amis, une famille, presque. Un boulot, je peux passer mon temps libre à faire ce que je veux. J'ai des POUVOIRS omg. Genre. C'est ouf. Tout est bien dans cet endroit. L'alcool ça a cet effet sur moi, j'avais oublié. J'ai plus vraiment de filtres, je dis tout ce que j'ai sur le cœur. En plus de me faire dangereusement pencher sur le côté Je laisserais ma place ici pour rien au monde. Et toi? Tu te plais, à Terrae, Aria-senpai? T'es là depuis combien de temps?"

D'autres questions encore me brûlent les lèvres, mais chaque chose en son temps. Puis j'ai peur que certaines soient déplacées. Pour le moment je suis encore assez sobre pour éviter ce genre de sujets. Si j'ai toujours eu beaucoup de chance à ce niveau là, et que personne ne s'est jamais vexé ou senti blessé- oh et puis hein - Dans un murmure, après une rasade supplémentaire d'alcool, regardant ce que j'estime être mes pieds, j'ouvre la bouche. Ma voix est faible, et se veut calme, mais même à moi, ça ne me semble pas concluant.

"Et comment tu as échoué ici, toi?"

Comme pour accompagner ma question, m'attendant à une réponse pas vraiment agréable à entendre, mais encore moins à donner, je tends une nouvelle fois la bouteille à la petite rousse à côté de moi. Parler du Vide et avoir du mal à poser la question, c'est la première fois que ça m'arrive. Sans doute parce que rien qu'imaginer ce qui peut se cacher derrière le sourire permanent et chaleureux d'Aria, ça n'est pas chose aisée.

Mais si, les Eaux ils sont tous jontils ! C'est marqué dedans les livres sur les pouvoirs ! Jontils, fidèles et timidou : comme des bébés chiots qui sont intimidés par les gens face à eux. Tadaaaaam ! Les Feux, eux, en comparaison, ils seraient plus des espèces de chevaux de feu, genre, pfioooooouuuuhhh CHUI BO regardez comme chui bo et je brille ! Les Feux, c'est des licornes. Et. Les Airs. C'est des zoizos. Et. Les Terres. C'est des mignons petits faons. Et les Tonnerres, c'est des zinzins. Oueeeep. Juste des zinzins. (J'déconne. J'ai pas d'idée. Flemme.)

Ariana lève son pouce, et manque de le planter dans le nez de son nouvel ami ; heureusement, ça s'est joué à deux centimètres, et ni lui ni elle n'aura vent de ce malheureux presque-incident à part les narrateurs. Parfait.

—De rien héhé ! Promis, je gère.

Ce qui est vrai : Aria a l'habitude d'utiliser ses pouvoirs de manière inconsistante et inconsidérée ; autant dire qu'il ne faut pas trop s'en inquiéter.

En face de la rouquine, le japonais-métis-blond-on-sait-pas-trop-quoi manque de bieeen s'étouffer avec sa bouteille... Bah quoi, elle a dit quoi de drôle ?! ... Ah, ouais, ses couilles. NAN MAIS QU'IL PARLE PAS DE SES COUILLES DANS SON SHORT, LÀ, AUSSI, OMG. Elle éclate de rire, écarlate, et se laisse davantage tomber contre son lit. Dans son hilarité, elle glisse quelque peu sur le sol, à moitié avachie. Hors de question de se redresser, pour le coup.

—Siiii t'es mignon. Et naaah, c'est pas le nom d'une étoile ! Mais ça veut dire "sacré" en grec, et Aria c'est la chanson en hébreux ou je sais pluuus. Ma maman préférait la deuxième version, ça se rapprochait plus de ses croyances chrétiennes. Moi, je préfère Ariadne du labyrinthe. Elle est trop chouette.

Beaucoup trop d'alcool dans ce sang.

Elle a un sourire doux alors qu'Erik lui explique comment il se sent ; elle lâche un petit "mooohhhww" attendri, lorsqu'il parle d'elle, des autres, de sa place.

—Bien sûr !!! C'est la meilleure maison du monde !! Ca fait, euhhhhh, trois ans ? Je croiiis ?

Meilleure maison du monde, si on excepte les morphes tarés, les incendies et les guerres civiles, bien évidemment.

La question suivante la fait cligner des yeux. La bouteille lui est tendue, et elle l'attrape d'un geste vague, avant de prendre une rasade d'alcool. Comment lui expliquer ça...

—Bah, en fait, j'conduisais, ET PUIS BAM, ACCIDENT !!! Et j'avais foncé dans le mur de Terrae, j'ai même fait un trou etou !! Puis j'les ai obligés à me garder, ehui ! ... Nan en vrai j'ai eu un accident de voiture, mais j'étais pas blessée etou, hein, c'est uste, bimbamboum BADABOUM, ça arrive, cénul, et paf le Vide.

... Le pire, c'est que ce n'est pas totalement faux. Allez Riku, pose pas de question, sois sympa mdr.

La signification derrière le prénom d'Ariana me fait sourire. Enfin, je ne sais pas si c'est la signification ou la façon de raconter ça de la rousse, mais c'est indéniable, je souris.

"De mémoire, son histoire est pas très cool pourtant... Mais je t'accorde le point pour le fait qu'elle soit chouette !"

Je suis un peu éméché et je ris pour des conneries, mais tout va bien. Le petit "mowh" de la morphe me fait rougir énormément, mais elle ne le saura jamais, et c'est pas plus mal.

"Wow, trois ans? Ça explique pourquoi tu es siiiiiii forte !"

Pourquoi est ce que je commence à parler de la même manière qu'elle, moi? Oskur. Enfin, je lui ai posé une nouvelle question, et c'est les yeux fermé, les bras ballants une fois dépossédé de la bouteille de rhum que j'écoute sa réponse. Elle raconte ça sur le ton de l'humour, et ça me crispe, étrangement. J'ai cette impression de "il manque un truc", ou de "c'est trop récent pour qu'elle puisse en rire pour de vrai", mais je ne le dirais pas. Parce que j'ai posé une question et j'ai eu ma réponse, qu'elle me plaise ou non.

"J'espère que tout ça, tout ce Vide, c'est derrière toi. Parce que te voir sourire tout le temps, ou presque, c'est communicatif, j'ai l'impression, et c'est important. Merci d'être toujours aussi souriante, Aria-senpai."

Je crois l'alcool ça m'aide à mettre des mots sur mes impressions. C'est dommage que je n'arrive pas à faire ça sobre. Parce que bourré, vraiment, ne pas dire tout ce qui me passe par la tête c'est un combat. Et ne pas agir comme j'ai envie d'agir, c'est pareil. Parce que là, ce dont j'ai envie j'ai peur que ça soit déplacé. Vraiment beaucoup. J'inspire.

"Dis, Aria. Super Rouquine. Est ce que je peux te prendre dans mes bras et te faire un câlin? Désolé d'avoir posé cette question. Et d'avoir dit des bêtises... Si tu veux pas je comprends, t'en fais pas mais. Si tu veux pas je veux bien la bouteille si t'en a plus besoin."

Ouais, je m'offre une porte de sortie toute nulle, et alors? C'est mieux que rien nan?

Elle incline la tête, réfléchissant à l'histoire de la jolie Ariadne. Hmm.

—Elle a guidé Thésée dans le labyrinthe... Et puis après il l'a abandonnée. Mais parce qu'il l'a abandonnée, elle a pu rencontrer Dyonisos, qui l'a vraiment aimée, et en a fait une déesse ! Au final, c'est pas si terrible, sourit-elle. En plus c'est le dieu du vin, c'est trooop bien ! Puis c'est un peu comme quand on arrive à Terrae ! On se fait mal, et puis après on a le pouvoir et on peut faire tout ce qu'on veut !

L'alcool lui délie la langue ; elle n'a plus autant l'habitude de boire, la p'tite rousse. Et puis ça reste dans le thème des questions d'Erik : elle glousse quand il lui dit qu'elle est forte. Elle n'en pense pas autant, bien qu'elle soit d'accord avec le fait qu'elle vive bien ses pouvoirs. Au final, elle peut faire un peu ce qu'elle souhaite avec, il faut juste pas qu'elle se fatigue...

Heureusement qu'elle a la bouteille ! Sinon, elle serait pas sûre de réussir à survivre à la question qu'il lui a posée. Elle glousse encore, reprend une gorgée en grimaçant. Il faut qu'elle ralentisse la cadence, sinon elle finira mal. Elle cligne des yeux, fixe l'endroit où semble se tenir Erik dans la pièce... Erik qui lui dit que son sourire est communicatif, Erik qui la remercie. Elle s'en rend pas compte tout de suite, mais elle a les larmes aux yeux — parce qu'habituellement, on ne la remercie pas pour ça, on lui demander juste de continuer à briller pour les autres. Et bon sang, qu'est-ce que c'est crevant de briller pour les autres, sans être fichu de briller pour soi-même...

—Merci, chuchote-t-elle, la voix quelque peu éraillée.

Elle se redresse comme elle le peut, posant la bouteille le plus loin d'elle possible pour ne pas risquer de la renverser, puis se met à quatre pattes, se redresse sur les genoux… Ah, elle trouve les épaules de Riku !!! Parfait !! Elle s'affale donc sur lui comme un sac, lâchant un grand "ouuIIIiii CALIN" à demi gloussé. Pourtant, elle pleure un peu. Mais il ne la voit pas, alors si elle rit et ne se fait pas trop remarquer, il ne le remarquera sans doute pas.

—Mince, j'arriverai plus à me redresser… Tanpiiis.

Elle sourit largement.

—Diiiis Riku, c'est quoi qui te manque le plus de ta vie d'avant ?