Ipiu continua à rester de marbre face à moi. Je la fixais, imperturbable. Elle commença à augmenter la puissance de son pouvoir. Elle se retenait, elle ne voulait pas s'exprimer. Mais pourquoi ? Quelque chose clochait. On ne pouvait pas se contenir à ce point, si ? Je ne comprenais pas pourquoi elle restait comme ça sans rien dire. Si elle avait besoin de s'exprimer, pourquoi ne le faisait-elle tout simplement pas ? Même si cette entrevue servait initialement à répondre à des questions dans le but de créer un article, nous pouvions aussi discuter, non ?

Parce qu'après réflexion, je ne comprenais pas pourquoi elle ne creusait pas le sujet autour du Centre. Ryu, son erreur, les impacts de son erreur, sa punition, les appréhensions... Tout tournait autour du même sujet. Alors que le Centre était tout de même nettement plus dangereux, non ? Pourquoi ne s'y intéressait-elle pas ? Est-ce que les quelques questions préliminaires étaient suffisantes pour écrire son article ? Je veux bien qu'elle ait déjà des connaissances sur le Centre, mais aucune autre question ne lui venait à l'esprit ? Comme ce que nous avions prévu de faire ? S'il était possible que Terrae soit directement attaquée ? Si sa vie était en danger ? Si il ne fallait pas renforcer le système de sécurité ?

Non. Ryu, Ryu, Ryu, tout le temps. Son erreur.

Sa question suivante me tira un soupir.

-Tu sais, Ipiu, si tu as quelque chose à dire, tu as le droit de le dire. Parce que là je sens que tu commences à un peu trop garder pour toi, alors tant qu'à faire, laisse sortir les choses. Parce que moi, personnellement, je ne suis pas là juste pour répondre à des questions dans le seul but de descendre Ryu dans un article de journal.

HRP : Mais jpp.

J'écoutais Ipiu parler sans ciller. Mon regard ne quitta pas son visage qui, enfin, depuis le début de l'entretien affichait des émotions. Le doute, l'incertitude, la peur, la panique, l'appréhension. Je captai son regard, compris ses interrogations.

Je pris sur moi à la mention du "connard", me contentant d'essayer de comprendre sa réaction.

Un instant, mon visage s'adoucit et un fin sourire étira finalement mes lèvres. Je croisai mes jambes, posant délicatement mes mains sur mes genoux.

-Tu sais Ipiu, il y a déjà une chose que tu dois comprendre : ta vie ne vaut pas moins que celle d'un autre. Si toi tu as pris l'habitude de te sacrifier pour ton entourage en pensant que c'était le mieux à faire, tu dois aussi savoir que ce n'est pas forcément ce qui fera le plus plaisir à ton entourage.

Je marquai une pause.

-En ce qui me concerne, ta vie vaut autant que celle de n'importe qui dans cet Institut. Je ne t'échangerais jamais contre une "protection" sous contrat. Que ce soit vrai ou pas, c'est simplement quelque chose que je n'entends pas. Tu ne mérites en aucun cas de vivre ce qu'ils ont prévu pour toi par prétexte que cela puisse sauver plusieurs vies ici.

Je soufflai doucement.

-Tu devrais te rappeler cette conversation que nous avons eu il y a quelques années lorsque tu as récupéré la mémoire. Ta vie n'est pas une option. Et quand bien même tu avais fait des erreurs, tu avais le droit de te racheter à ta manière. Peut-être que c'est à cause de ça que Terrae est maintenant en danger. Peut-être que ce serait arrivé de toute manière, qui sait ? Le Centre, c'est quelque chose que nous gérerons ensemble, avec l'ensemble des Masters pour y réfléchir et trouver une solution adéquate.

Seul, personne n'est de toute façon capable de leur faire face à présent. Nous savons trop de choses. Et l'ensemble des Masters a, de toute façon, déjà été mis au courant de la situation.

-Si tu me disais maintenant plutôt pourquoi tu estimes que Ryu vous a mis en danger ?

Ma vie ne vaut ni plus ni moins que celle de quelqu’un d’autre, mais elle m’appartient encore et j’crois que j’en fais ce que je veux. Si je trouve qu’elle est mieux dépensée à sauver les gens que j’aime je vois pas en quoi c’est son problème. Je suis pas conne au point de me foutre en l’air pour quedal, mais j’suis assez fine stratège pour savoir que si ma vie doit être prise pour gagner la partie, j’ferais pas courir plus de risques aux autres pièces de l’échiquier.  Elle n’a jamais lu Harry Potter à l’Ecole des sorciers ou quoi ? Enfin, elle ne démord pas de ses discours bien pensants. On ne peut pas toujours sauver tout le monde et faire des sacrifices si c’est la seule issue pour s’en sortir est nécessaire. Une pièce contre me sauvetage de la partie c’est pas cher payé.

« Terrae était en danger à partir du moment où le Centre en a entendu parler, ma trahison n’a fait que les irriter un peu plus. Je n’ai pas tant d’importance que cela à leurs yeux, j’étais un pion utile mais rien de plus. S’ils veulent me récupérer aujourd’hui je ne pense pas que ce soit pour l’utilité qu’ils me trouveront dans le futur, une handicapée n’est pas très utile pour mes anciens employeurs. »

S’ils veulent de moi c’est pour faire un exemple, pour montrer qu’on ne leur échappe pas. Jamais. J’ai peur. Ils ont tout détruit tant de fois. Ils m’ont manipulée. Ils ont détruit ma famille. Ils ont fait en sorte que je tombe amoureuse pour me détruire une nouvelle fois et me permettre de rentrer à Terrae. Alors j’ai peur, juste peur qu’ils puissent faire du mal aux gens que j’aime… Oh bien entendu, Aaron et Huo sauraient se défendre avec ou sans pouvoirs, Nico et Jerem mettraient une trempe à qui essaierait de toucher à Lottie, Nathou tant qu’il a ses pouvoir n’est pas une cible facile même si sans il peut montrer de la ressource, mais Ariana, Alice et Selvi par exemple sans pouvoirs ce sont des proies faciles… ALORS OUAI JE SUIS MORTE DE PEUR. Parce que pouvoirs ou non, les personnes ici ne sont pas infaillibles, personne n’es immunisé contre un  poison bien servi, à part peut-être Aoi ? Et ouai elle a peut-être raison, de ma mort j’en ai rien à foutre, elle me choque beaucoup moins que celle de ceux que j’aime. C’est même pas que je me considère pas importante, c’est que la vie sans eux me terrifie.
J’sens que j’arrive dans ma réserve, bien trop tôt dans cette conversation. J’suis loin d’avoir des pouvoirs infinis et diminuer son seuil de peur quand on est terrifié ça creuse quand même.

« Un mot : désorganisation. S’il y avait réellement eu une taupe dans nos rangs, elle aurait profité du bazar qui régnait pour faire passer le mot à ses employeurs, et on n’aurait pas attendu 3 semaines pour avoir des nouvelles du monde extérieur. En agissant sans concertation il a créé une brèche immense dans la sécurité de Terrae, si encore il s’était entretenu avec les masters, si encore il y avait eu un plan derrière du genre « voir qui essaierait de contacter l’extérieur… » peut-être que son idée n’aurait pas juste été débile et risquée.
J’ai pas toutes les dernières news sur la sécurité de Terrae, mais même si le problème était effectivement interne il n’a pas réalisé que si taupe il y avait, priver jusqu’aux masters de leurs pouvoirs c’était rendre Terrae vulnérable à l’extérieur. »

Bien sûr je ne parle pas de la peur qu’il a créé de la méfiance, son acte pourrait être qualifié de terroriste. Ce n’est pas tant par son potentiel destructeur qu’il l’est, mais par la réaction disproportionnée qu’il a engendré. Le chaos. Ça a juste été le chaos.

« Tu n’as pas non plus répondu à ma question, est-ce qu’en l’état actuel s’il paniquait à nouveau il pourrait nous remettre dans ce genre de situations ? »

J'écoutais Ipiu parler. Je lui avais demandé de parler, je n'étais visiblement pas au bout de ma peine. Elle avait beaucoup à dire. Et ça commençait doucement à me courir sur le haricot. C'est bien gentil de nous reprocher de ne pas assez communiquer, mais je trouve pourtant que nous le faisons au maximum. Si, en revanche, nous ne les entendons pas, c'est tout de même compliqué de pouvoir répondre à leurs attentes. S'il faut aller leur tirer les vers du nez, alors je suis désolée mais j'aurais du mal à être à la hauteur car je ne peux pas prendre le temps d'aller interroger chaque élève de l'Institut.

Le fait est que je ne peux pas répondre à leurs attentes si je ne sais pas ce qui nous est reproché.

Je retins un soupir.

-Non.

Déjà parce que je ne disparaîtrais plus. Ensuite parce que même si les autres Masters comprennent l'action de Ryu, ils n'en restent pas moins qu'ils ne sont pas tous d'accord avec ce qu'il a fait. Beaucoup continueront à garder un oeil sur lui, et cet événement a bien illustré le fait qu'il fallait se concerter avant d'agir. Et même si nous l'avons toujours fait, Ryu sert maintenant d'exemple pour en justifier la nécessité. Nous nous sommes retrouvés pour agir contre les scientifiques. Nous partageons chaque Appel ressenti, nous travaillons dessus ensemble, nous choisissons le Master qui ira les récupérer ensemble. Nous avons décidé de l'entrée des psychologues à Terrae ensemble. Le vote est indispensable pour chaque nouvelle décision, chaque action entreprise, et même si nous ne sommes pas toujours d'accord, nous oeuvrons pour Terrae et pour s'assurer que tout se passera bien. C'est parce que nous ne sommes pas toujours d'accord que des mesures sont prises en amont ; chaque psychologue a été soumis à un entretien rude.

Alors non. Non, Ryu ne recommencera pas. Déjà parce qu'il a compris son erreur, quand bien même elle ne veut pas l'entendre. Ensuite parce que les autres Masters seront là, et qu'ils l'empêcheront d'agir. En cas de dérapage, tout rassemblement qui sortirait de nulle part attirera l'attention, et les autres seront là pour lui faire prendre conscience qu'il fait une erreur. Et je sais que je peux compter sur n'importe lequel de mes Masters. Car lorsqu'il s'agit de défendre Terrae, ils ont beau avoir leurs caractères, ils ont pu avoir leurs défauts et leurs problèmes ; ils sont là.

-Informe également les lecteurs du journal que le Master Morphe qui a été plongé dans le coma a donné des signes de vie. Il se réveille doucement.

Je reportai mon attention sur la Tonnerre.

-Les masters n'ont pas pu être affectés plus d'une heure par la greffe de Ryu. Et encore, une heure, c'est beaucoup. La seule chose qu'ils ont vraiment subi est une baisse de leur puissance originelle, ce qui peut être ressenti par eux comme une perte de leurs pouvoirs. En ce qui concerne le système de sécurité de Terrae, il est fiable et a été renforcé lorsque nous avons du essuyé les coups des scientifiques. La barrière magique empêche toute intrusion dans l'enceinte de Terrae. Chris reste au portail, peu importe les circonstances. Il y a des caméras et tout un système électronique qui permet de détecter la moindre entrée non autorisée. Ce système de sécurité est tenu par plusieurs Masters afin d'être certain qu'aucune information ne pourrait passer à la trappe. Encore aujourd'hui, chaque jour, ils travaillent à le rendre encore plus performant en y ajoutant tout un tas de logiciel ou création robotique. Aucune intrusion n'est envisageable dans l'enceinte de l'établissement. Si tu as d'autres questions, n'hésite pas.

« Je suis heureuse d’apprendre que le ressenti était en deçà du danger réel et que seul le désordre qui a régné dans les heures et les jours qui ont suivi nous ont mis en danger. »

Là je commence à manquer de puissance, et la panique gagne peu à peu du terrain. Il me faut de l’alcool ou quelque-chose qui m’assomme le temps que ce sentiment disparaisse. Après on verra.
Quoi me battre avec Hideko pour lui faire remarquer que même si on était en sécurité on ne se sentait pas en sécurité ? Qu’on avait peur, que certains étaient au fond du trou… Terrorisés ? Je ne vois pas l’intérêt, elle est au courant, elle connait les dégâts qu’ont fait ces évènements sur tout le monde. Je me demande comment j’ai réussi à gérer ça moi-même ?
L’habitude ? Non. Le sentiment que si je m’effondrais, les choses ne pourraient qu’être pire. Celui qu’on avait besoin gens comme moi qui gardent leur sang froid. Alors ouai. J’avais réussi à contenir ma peur, et à agir. Pourquoi je n’arrive pas à faire de même maintenant ? Sans doute car le nom de l’ennemi a été prononcé : le Centre. J’inspire, j’expire. Je retrouve le contrôle de moi, n’usant plus de mes pouvoirs.

« Depuis combien de temps ce master était-il dans la forêt ? »

Moi je ne l’avais pas vu depuis des années, enfin, je ne l’ai pas vu depuis des années. J’ai deviné qui il était aux descriptions qu’on m’en a faite, mais je le pensais mort. Maintenant que j’ai la trame de mon article je change de sujet, et j’en viens à celui qui me permettra sans doute de garde mon calme dans les mois à venir.

« Même si je suis consciente que le Centre n’en a pas après Terrae à cause de moi, que je suis qu’un prétexte, ils ont dépassé les bornes, et j’m’en sens coupable. Qu’est-ce que je peux faire pour aider ? »

-Depuis qu'il est passé Master. Six ans, peut-être sept. Le passage au rang de Master l'a fait fusionner complètement avec son pouvoir de Morphe. L'instinct animal l'a éloigné de la civilisation... Toutefois, comme il n'avait jamais été dangereux, nous avons préféré le laisser vivre sa vie. D'autant que nous avions perdu sa trace et nous pensions qu'il avait disparu lorsque les scientifiques nous ont attaqué il y a quatre ans. Il restera en soin intensif le temps qu'il faudra. Norah s'assure que tout son corps est en bonne santé. Un psychologue le rencontrera bientôt.

Je sentis à sa voix qu'Ipiu commençait à paniquer. Elle parvint toutefois à reprendre le contrôle sans plus utiliser ses pouvoirs. Sa question suivante me tira un sourire. J'ancrai mon regard dans le sien.

-Passer Master.

Combien de fois Aaron t'en a-t-il parlé ? Tu sais aussi bien que moi qu'il le faut. Tu seras plus en mesure de nous aider à combattre le Centre en étant à ce niveau-là. Parce que, déjà, nous n'aurons plus à te protéger. Ensuite, nous pourrons réfléchir à une stratégie à adopter la prochaine fois qu'ils nous contacteront. Nous n'avons aucun intérêt à lancer le premier coup - au contraire. Nous ne pouvons qu'attendre un signe de leur part et nous préparer en amont à affronter tout ce à quoi nous pourrions faire face.

-Et nous donner absolument toutes les informations que tu as à propos du Centre. Revoir le rapport que tu nous avais fait parvenir, t'assurer que tu n'as rien oublié. Le moindre détail sera à prendre en compte.

J'explose juste de rire. Non parce que elle peut pas être sérieuse si ? Moi master mais gros lol quoi. Je fais déjà assez de conneries comme ça pour pas avoir une légitimité à les faire. Bon après... En général je les fait pas seules mes conneries, Huo, Aaron, Mitsu ont été complices des plus grandes. Leur point commun : ils sont masters. Je décrédibilise déjà assez la fonction de l'extérieur. Ah elle rigole pas et du coup j'arrête de rire genre gros choc et j'ouvre gros les yeux tout aussi surprise qu'au début de notre rencontre.

"T'es sérieuse ?"

Samer la tepu. Non je parle pas d'Hideko mais bordel de merde. Déjà Aaron me saoulait avec ça il y a un moment mais je pensais qu'il le faisait juste parce qu'il savait que je dirais non.

"Ils ont peut-être encore des moyens de pression sur moi, et je ne peux pas jurer de protéger Terrae tant que ce sera le cas."

Je rentrerais pas dans les détails parce que ça peut faire mal. Parce que ça fait mal tout court et que je me dégoute à chaque fois que j'y pense. Heureusement mon cerveau passe rapidement à autre chose.

" Le rapport que je vous ai déjà fait était exhaustif et mes informations datent... Mais je pourrais tenter d'en avoir de nouvelles. Je suis conne pourquoi je n'y ai pas pensé ? Imaginons un instant que j'arrive à contacter d'autres pions du Centre dans mon genre et que je les convainque de nous fournir des informations ? En toute franchise c'est risqué, ils pourraient nous trahir et jouer double jeu, mais certains pourraient apprécier l'idée de liberté... "

Enfin il me faudrait user de persuasion et de mes pouvoirs... Ou plutôt de ceux de quelqu'un de plus puissant que moi mais ça pourrait fonctionner. J'ai été une taupe mais je pourrais en recruter une à mon tour...

Hideko avait plus confiance en Ipiu que la jeune femme elle-même. Elle connaissait ses faiblesses et savaient qu’elles ne pourraient jamais être comblées tout à fait. Elle connaissait ses faiblesses et savait que le Centre aussi. Elle espérait sincèrement que s’ils n’en avaient pas encore usé c’eut été qu’ils se soient eux-mêmes privés de cet avantage il y avait des années… Et en même temps elle s’en voulait de souhaiter que l’enfant qu’elle avait porté des années plus tôt soit mort. Elle avait du mal à conjuguer au passé et à l’avenir car ses deux temps lui semblaient encore bien emplis de tristesse. Alors elle les niait souvent pour réussir à vivre au présent, comme si tout ce qui comptait et n’avait jamais compté c’était le Terrae d’aujourd’hui.
La blonde ne commenta d’ailleurs pas le fait qu’on lui mette des chaperons dans les pates ou que l’on repousse la discussion à ce sujet. L’idée avait fusé naturellement et méritait qu’elle comme la directrice la retourne dans tous les sens cherchant tous les tenants et les aboutissants. Manipuler les autres était un jeu dangereux et il faudrait faire attention à ne pas se retrouver manipulé.

« Je crois que j’ai les informations qu’il me faut, je t’enverrais l’article avant de le publier. Je m’excuse d’avance car je pense devoir arrondir les angles et je risque de modifier quelque peu tes propos. Je ne veux pas que cet article mette de l’huile sur les braises des évènements de novembre. »

Il n’avait pas l’ambition de tout apaiser, mais au moins d’apporter des réponses aux questions restées en suspens. C’était déjà ça. Elle espérait que le fait que ça vienne d’elle, connue pour trouver à redire tout ce qui lui déplaisait jouerait dans l’apaisement en cela qu’elle ne pratiquait pas la langue de bois et ne raconterait pas une histoire officielle.

Les deux femmes finirent par se quitter, et la blondinette par boire les bières que la directrice n’avait pas voulu entamer… Et bien plus encore, ce soir-là elle avait besoin d’une dose d’alcool anxiolytique, le lendemain seulement elle commencerait à accepter tout ce qu’elle avait appris et à écrire ce foutu article.