Un autre jour, un autre rayon de soleil, c'est une philosophie qui ne pouvait pas s'appliquer en Laponie et qui très honnêtement de vous à moi, ne me manque guère.

Deux semaines s'était écoulés depuis mon arrivé et mes bonnes résolutions, la communication avec les gens en premier, sont un peu passé à la trappe, je dois le reconnaître. Il faut dire que la question de la puce m'a, par exemple, pris au moins demi journée pour me mettre en phase avec le principe de fonctionnement de cet outil, ô combien révolutionnaire. Nan mais rien que de tenter de concevoir tout les signaux qu'il doit convertir en permanence quand je suis au milieu d'une foule, je suis à la fois inquiet et ébahi.

Se creuser la cervelle comme cela est, c'est reconnu par les médecins, une grande source de consommation de calories, aussi pour me tenir prêt à affronter une journée remplie d'improvisations puisque je suis toujours sans emploi et sans pouvoir. Je me traîne donc vers le café le plus proche, pour prendre mon litre quotidien de café avec quelques gâteaux, éventuellement un beignet si ils sont encore chaud.

Sauf que voilà, alors qu j'entrée dans l'établissement pour me joindre à la queux formée par la clientèle, un jeune homme aux cheveux blanc, la peau sombre, et trop grand à mon goût me barre la route sans aucune forme de procès, prenant ma place dans la file d'un air le plus naturel du monde. Visiblement perdu dans ses pensées, je profite de son manque de réactivité pour le devancer et me faufiler devant lui, souriant à une demoiselle qui venait de rentrer dans le café, la laissant passer devant moi sous couvert de galanterie pour légitimer ma place derrière elle. Ça lui apprendra à l'autre malotru de passer devant les gens sans demander.

Je jubile un peu de ce petit tour, certes un poil déloyal mais qui fait quand même un heureuse. Je pense que ça sera une action neutre au regard de mon karma. Agressé par les odeurs de nourriture et de café, je trépigne un peu en regardant les gens passer avec leurs commandes. Un donut fourré à la framboise, un café et un jus. Le royaume de Lys pour ce petit déjeuner.

Pour remplir rapidement mon quota de contacts sociaux quotidien, je cherche un truc pour lancer la conversation avec la jeune qui a profité du manque de civisme de l'autre buse albâtre des cheveux. Sauf que.... parce qu'il faut toujours que ma vie se ponctue "de sauf que"... je sens un prise ferme sur mon épaule qui me repousse sur ma droite, en dehors de la file d'attente. Crier au scandale me ferait clairement trop mal à l'ego, un individu discourtois est une chose que je dois pouvoir gérer seul.

Le problème est que maintenant, il m'a gonflé, avec sobn  sourire à la con qui me toise de toute sa hauteur, les bras croisé avec ce que j'interprète comme une once de mépris dans le regard. Je penche la tête sur le coté, un sourcil haussé alors que l'expression la plus neutre possible se peint sur mon visage. Un drôle d'obstacle que voilà, entre moi et mon café. Mec, justement, j'ai pas encore bu mon café OKAY? Je suis donc pas frais et plutôt Irritable OKAY? J'ai tellement envie d'envoyer ma jambe dans son visage pour le respect mais je me contient, une tel violence me ferait sûrement viré à tout jamais du café et ça je ne peux pas me le permettre.

Du coup autant le traiter comme il est, un gros boulet qui me gène le passage. Je décide donc de passer sur lui. un bond et mon pied droit prend appuie sur les bras croisés alors que je penche mon corps en avant, entamant la révolution qui me permet de me réceptionner derrière lui, presque dans la demoiselle devant nous. C'est pas passé loin. Elle se retourne d'ailleurs, se demandant sans doute pourquoi il y a tant de mouvement dans on dos. un coucou de la main sera la seule réponse qu'elle obtient, accompagné d'un sourire assuré.

Je tourne allègrement le dos à l’impertinent. C'est le moment pour lui d'admettre qu'il ne pourra pas m'empêcher de prendre la place qui m'appartient de droit.

Dans un monde bien étrange, tout se serait passé sans suite et l'individu aurait patiemment attendu derrière moi. Mais voilà, les choses ne vont pas dans mon sens alors que mon audace , qui m'a poussé à ignorer le gender swap d'Ororo, me coûte la possibilité de me débattre quand un nouvel étau, toujours plus ferme, se referme sur moi.

C'est l'outrage de trop. Le respect est mort dans les braises mourantes de ma patience.

Je me retourne pour faire face au grand crétin qui me toise de toute sa hauteur, semblant guetter mon prochain mouvement. Je rajuste mes lunettes alors que je le regarde dans les yeux, le visage fermé. Je reste un moment ainsi, comme en suspend dans mon mouvement alors que j'opte pour la simplicité. Je laisse tranquillement le temps défiler, affichant progressivement un léger sourire, alors que je tente de conserver mon sérieux, amusé que je suis la situation que je vais lui proposer.

Une fois que le délai satisfaisant passé, je m'avance vers lui d'un pas souple sans quitter son regard vert, sans parvenir à cesser de sourire complétement, pour accélérer à quelques pas de lui dans direction et l'esquiver pour prendre place dans la file qui avait avancé dans son dos. Je ne fais pas à nouveau l'erreur de lui tourner le dos, sur mes gardes et de trois quart pour pouvoir surveiller la progression de la file.

Qu'il tente à nouveau de le soulever et je lance ma jambe dans sa mâchoire.

Le problème? Ça va finir par se voir.

Le subterfuge a marché avec une facilité déconcertante, je ne m'imaginais pas cela si aisé ! Tant pis pour lui, il accepte simplement sa défaite. Pourtant alors qu'il reporte son attention sur moi et son regard ne montre aucun signe de résignation. Bien au contraire, il y a fort à parier qu'il va tenter autre chose. Campé sur mes positions, je l'attends patiemment.

Un peu trop peut-être d'ailleurs, car celui-ci, après s'être approché de moi, décide de m'infliger une terrible pichenette. J'me sens un poil pas respecté, aussi je décide de ne même pas tenté de l'ignoré attendant l'instant où il me touche pour riposter.

"Quelle flagrante erreur!" Voilà la pensée qui me traverse l'esprit alors que je tombe à la renverse, à moitié sonné par l'impact d'une puissance improbable. Le front cuisant, la mâchoire serrée de frustration, je lui lance un regard noir, alors que je me redresse.

Il m'a fait chié, il m'a manqué de respect et maintenant il use de la force contre moi. Okay. Sauf que je n'ai aucune race !

C'est ainsi que, sous le regard médusé de la moitié de la pièce ainsi que celui de l'intéressé, je balance mon pied dans l'entre jambe du grand con. J'essaie de rendre service à l'humanité parce que des crétins pareil ne devrait pas pouvoir se reproduire.

Ça ferait des condescendants!