"Me lance pas sur la religion, parce que je sais des trucs qui pourraient à tout jamais te fâcher avec ce tissu de bêtises. Puis pas besoin d'être Jésus pour juger, suffit d'avoir la casquette de magistrat et c'est entendu."

Avouant elle même que la théologie et les maths ne sont pas son fort, je me permets de rajouter la géographie à cette liste. le canada et la suède se ressemblent.... Et puis quoi encore? Un caribou et un renne c'est la même chose? Le père noël se fait traîner par une équipe de castors en survêt et jette des gourdes de sirop d'érables sur les enfants pas sage? Mes aïeux....

"C'est même pas sur le même continent, c'est même pas sur la même aire tectonique! LE canada est 20 fois plus grand! Franchement Lys, le premier cadeau que je t'offre c'est un globe terrestre doublé d'un atlas, c'est pas légal de raconter des trucs pareil."

Pourquoi elle a quand même trouvé moyen de sauver l'idée du saut depuis le haut du toit? Je ne sais pas. Si il arrive un truc à sa coloc pour ça, je crois qu'elle pourra attenter un procès au drama, j'ai pas vu de disclaimer disant de pas reproduire cela chez soi. Ou alors les japonais sont un peu moins cons que la moyenne mondiale et se disent que de base c'est une mauvaise idée. Ou alors ça expliquerai les taux de suicides record dans le pays.... un suédois qui juge un pays sur ça, n'empêche j'ai un goût très naturel pour l'ironie moi.

"Pourquoi tu te sens toujours obligée de retenir les idées stupides que je lance en l'air comme ça? Un jour je vais lancer un couteau, tu vas te mettre en dessous pour le rattraper."

c'est vraiment pas sage comme comportement.

L'air narquois sur mon visage disparaît bien vite alors que le regard froid de la demoiselle se redresse vers moi. Un instant, un semblant d'effroi m'étreint, sans doute l'impression factice d'avoir éveillé une bête cruelle et violente qui se venge sur mes joues avec un choix de mot que je qualifierai d'infantilisant. Je pose donc un doigt sur son front avant de tendre de bras pour sécuriser mes pommettes malmenées avant de rétorquer :

"Mais c'est toi qui me tiens par les joues, fait un effort aussi! faudrait voir à pas me confondre avec un hamster ou un nourrisson, je suis sensé faire vieux croulant je te rappelles. Pense à réviser ta constance."

Ma voix? Mignonne? Mais comment elle m'a jamais un seul instant pris au sérieux en fait. offusqué, outragé et en début d'insurrection interne, je me sens obligé de contre attaquer verbalement, parc que de toutes façons il faut redresser la barre que Lys vient de laisser tomber bien bas.

"Je note, te faut donc des leçons de théologie, de géographie et élargir un poil ton vocabulaire parce que me traiter de moi, c'est pas franchement original. Et même de loin ça ne se ressemble pas. C'est comme si tu me disais que le désert du Nevada et le Sahara se ressemblent de loin. C'est pas vrai, et ça ne le sera jamais."

Bientôt elle va comparer mes forêts lapones au bois de Boulogne. Là ça serait de trop.

Je hausse un sourcil quand elle me dit que personne de lance de couteaux. Genre, elle est sérieuse, c'est pas un des tours d'adresses le splus classiques qui existent?

"Y a plus de monde que tu ne pourrais le croire qui se prête à ce genre d'exercice. T'as jamais vu ça? On attache quelqu'un ,généralement une jeune et jolie assistante peu vêtue, à une roue qui tourne sur son axe et un lanceur de couteaux aux yeux bandés doit toucher la roue sans blesser la demoiselle."

J'veux dire j'lai pas imaginé ça, si? dans un paquet de western on montre des trucs équivalent aussi. Ou alors l'explication serait que j'ai trop appris au travers de la pop culture, ce qui biaise de facto ma perception des choses. Il faudra que je me penche sur la question.

"Si c'est pour se jeter du haut d'un toit, je sais pas si il me tarde d'être VIP. Même avec des pouvoirs, si tu voles pas c'est con. Toi tu voles pas."

Bim logique dans ta mouille meuf! tu vas faire quoi hein? Bah elle continues à me casser les roustons, me traitant de vieux binoclards, c'est un raccourci je sais, mais c'est moins long que ce qu'elle me raconte.

"Parce que toi, tu appelles ça de la répar....AAÏEUh"

Un décharge parcours mon bras, le privant d'une parti de sa sensibilité alors que la source de mon problème bondit loin de moi, sûrement en attente de représailles. Cependant, l'art de la guerre nous apprend qu'il ne faut pas combattre son opposant là où ils nous attends. Je me contente de me saisir de la boîte de mochi avec un air parfaitement neutre sur mon visage, j'en extirpe un se son emballage et le compresse entre mon index et mon pouce. Curieuse texture que voilà, cette petite boule sucré réagit à mes pressions répétées en reprenant sa forme à chaque fois. Un sourire sadique se dessine sur mes lèvres alors qu'un regard provocateur se lève vers Lys pour la défier du regard.

"Tu es sûre de vouloir te lancer là dedans?"

J'accompagne mes mots d'une énième pression sur la gourmandise, plus forte ce coup ci, au point d'en altéré définitivement son aspect.

... Les mots me manquent. Aussi, c'est l'explication logique et basique qui m'échappe, à défaut de choses plus acérées à lui jeter verbalement.

"L'un est un désert rocailleux, l'autre est sableux. C'est pas une question de vue parce que même un myope comme moi peut faire la différence. Mieux, Un aveugle pourrait reconnaître l'un ou l'autre! C'est juste qu'il y a des gens qui essayent et d'autres qui ne font juste parfaitement aucun effort."

En même temps elle se marre, c''est sans doute qu'elle s'amuse de me voir trimer. un léger grognement renfrogné m'échappe. Comment tu veux pouvoir discuter si elle passe son temps à tourner tout ce que je raconte à la dérision. C'est tout de même un peu frustrant au bout d'un moment non?

"C'est pas une question d'intelligence Lys, mais de talent, ou de mise en scène, parce que certains s'amusent à gentiment escroquer les gens à l'aide de tours de passe-passe dans ce même tours. Mais du coup, si toi non plus tu voles pas, t'es pas encore VIP, t'es juste une tonnerre sensitve qui va se faire pistonner par son Air de coloc."

Son air de satisfaction fond face à la menace qui pèse sur la vie de maintenant dénommé Bertrand... Pourquoi l'appeler ainsi? La comédienne, prise dans son jeu, s'effondre dans le sofa, atteinte du très courant mal théâtral.

"Tu me traites de psychopathe, en tattendant je simule pas un malaise pour une confiserie."

Je prends une bouchée du mochi, ce qui m'arrache une légère grimace. Peu de saveurs en dehors du sucre et de je ne sais quel goût que je suis inapte à reconnaître.

"Puis franchement faire tout ce tintouin pour un truc fadasse comme ça, je suis pas sûr que ça en vaille la peine. Mais bon si tu le désires, tiens."

Joignant le geste à la parole, je lui tend le moshi à peine entamé, non sans un sourire satisfait de ma victoire.

"Tu vois, quand tu es docile, tu peux tirer de moi des choses plus facilement. Je répond mieux quand je me sens respecté."

Goût prononcé pour la connerie que l'on me connait, je m'amuse à faire subir à un sort équivalent à un second mochi avant de manger celui là. C'est pas meilleur mais il fallait bien donner une deuxième chance à ce truc.

C'est pas mieux mais maintenant au moins je sais que je n'aime pas cela.

"Je suis pas sérieux, je suis cohérent. La plupart du temps. Quand je me jette pas sur des types bourrés pour une demoiselle tout à fait capable de s'en tirer seule. Je commence à me demander si c'est pas pour leur propre bien que je les ai passé à tabac."

L'Histoire est écrite par les vainqueurs disait le sage. Dans ce cas précis, c'est ce que j'aimerai qu'on en retienne, c'est un poil plus présentable que la vérité.

"Bon, là j'avoue ça plus de gueule comme plan, c'est clair. Ça donne même envie de participer au projet, même si je suis plus preneur d'un plan parachute. J'ai bien le coté pas magique donc compréhensible de l'objet. Tu vois ce que je veux dire?"

Non pas que le chose que je ne comprends pas m'effraye, mais j'aime bien maitriser les paramètres d'une situation alors les pouvoirs, je trouve ça un poil imprévisible pour le moment. Certainement qu'avec mon temps ici, mon regard là dessus évoluera.

Je m'esclaffe au mot barbarisme. Pauvre confiserie assassinée, je contemple sa veuve dans le paquet, qui pleure ,dans ma tête et celle de Lys visiblement, et ne peux en tirer qu'un sourire satisfait. Sucrée est la saveur du forfait.

Mais voilà que la jeune femme manifeste des protestations. Me servant un argumentaire chargée sensé me convaincre qu'elle me respecte, je lui répond avec un sourire serein et la laisse conclure tranquillement. Elle se ressert une confiserie nipponne avant de conclure avec un sourire fourbe par une décharge droit dans mon flanc, me disant que c'était une chose contre laquelle elle ne pouvait lutter. Voilà que c'est moi qui trouve à redire. Je lui subtilise son moshi des main et lui pince le nez avec. Ça m'évitera que le courant passe de trop.

"Il me semblait t'avoir prévenu jeune fille. Tu m'as poussé à sacrifier une autre de ces créature. Si tu continues à ce rythme, ils seront bientôt éteints. "

J'abandonne le gâteau écrasé là où iul est pour m'éloigner d'une éventuelle représailles.

"Il ne faut pas taquiner l'ours qui gronde Lys, tu finis en entre-mets sinon."

Je ne peux m'empêcher de passer un doigt sur la die plaie. Tout ce que je sais, c'est qu'elle m'a donné mal au crâne. L'idée que cela attire particulièrement les demoiselles me laisse un poil de marbres.

"De toutes façons, je leur dirais quoi aux demoiselles? "Viens avec moi que je te montre ma cabane au fond des bois." Honnêtement, je trouve que dans ce cas là, une cicatrice n'est que la confirmation du fait que c'est une mauvaise idée de suivre ce gars là. Et de toi à moi, avant de me soucier de courir après les femmes, je vais d'abord trouver comment occuper ma vie." Mais merci.

J'ai quand même mon sens des priorités. J'ai pas encore de travail ni de projets concret alors m'engager dans un relation, non merci. Bon je crois que cela traduit également un manque d'envie. Pas comme si j'allais me forcer à courir les jupons après tout.

"tu devrais pas le présenter comme ça, les gens vont encore plus prendre les habitants de Terrae pour des fous. Même si je suis pas sûr qu'on soit si éloigné de la vérité. Mais c'est peut-être le terme "institut" qui me fait cet effet là."

Pour une raison ou une autre ce mot est connoté dans ma tête. Le regard noir que m'amène le second meurtre, tout de même sanctionné par une ingestion des preuves, est suivit par un compliment inattendu.

"C'est le coude, ça m'a marqué, je me laisserai plus avoir aussi bêtement."

Je me laisse un instant pour réfléchir à son invitation avant de venir me poser en haussant les épaules, quoi que toujours méfiant.

"Je veux bien la même chose s'il te plait."

J'y mets un minimum les formes, c'est pas plus mal, j'ai l'impression qu'elle prend vachement sur elle-même tout de suite. Je m'attends étrangement à un piège.

"Ils sont supposé être à quelle saveur les mochis ?"

Je ricane en constatant qu'elle a parfaitement saisi l'idée que je tentais de dépeindre. C'est pas que je suis sauvage, c'est juste que j'aime pas trop les gens. C'est pas de leur faute, juste comme ça j'ai du mal à coexister avec les autres. Sûrement parce que souvent, ils prennent de mauvaises décisions au mauvais moment ou racontes des conneries. J'suis sans doute un peu trop jeune pour jouer le blasé à ce point là, mais c'est caricatural, pas représentatif.

"Puis comme ça je peux me consacrer entièrement aux vict... Demoiselles qui m'invitent d'elles mêmes chez elles. Là On m'en a même servi deux pour le prix d'une. Je sort une tronçonneuse et m'occupe rapidement de ton cas, y a pas grand monde aux alentours ça devrait aller , puis au retour de ta coloc, j'aurai une seconde cible de choix."

Bizarrement je trouverai cela un peu facile si tout ce scénario hypothétique et navrant se déroulait pour de vrai. Y a que dans les mauvais films d’horreur que ça se passe comme ça. Je me saisi du verre tendu et en boit une longue goulée, écoutant l'étude approfondie des mochis que Lys m'expose.

"De toi à moi Lys, tu as jamais pensé à la cuisine ou un truc du genre en vocation? Je veux dire, avec ton sens du goût et tes tendances à l'originalité, un peu d'entrainement et tu feras sûrement des miracles culinaires."

Après tout, ça semblerait pas si bête.

"N'empêche les mecs, le thé ils peuvent pas se contenter de le boire, fallait absolument le manger. Faudra quand même que je goûte, e manière général j'aime bien les saveurs amères. C'est le goût que j'imagine à l'ironie dans ma tête."

Cette dernière réflexion aurait pu sortir de la bouche de Lys selon moi. Je me met, ou m'élève après tout je n'en sais trop rien, à son niveau.

"C'est marrant quand tu t'emportes sur un sujet, tu es intarissables . Un peu comme quand tu me casses les pompes, c'est un débit sans fin. Mais au moins on risque pas de s'ennuyer avec toi. Faut faire gaffe aux haricots rouges, cependant, ça met le ventre en vrac."

C'était le conseil inutile du jour. Apprenez rien du tout avec Søsø!

un rire franc m'échappe alors que le demoiselle joue complétement le jeu de ma connerie, aussi c'est avec un plaisir non feint que je lui lance un clin d’œil avant de surenchérir.

"Tu sais Lys, je me dois de bien cacher mes atouts avant de les utiliser. faut cultiver l'effet de surprise. Par exemple, sortir une tronçonneuse dans la rue, c'est pas forcément une bonne idée, je risquais d'affoler le vendeur. Je promets rien pour les draps et le sol, tu sais, le tronçonnage n'est pas un art de précision mais d’efficacité. Bon après y a bien des gens qui sculptent avec ça, mais je suis pas encore à ce niveau de maitrise de l'outil. D'où le fait que je m'entraine d'abord sur les jeunes femmes."

La logique selon un psychopathe, c'est beau.

"C'est pas une question de talent mais de volonté. Je comprends que tu préfères manger àà cuisiner. Perso les deux prennent trop de temps pour que je m'y investisse vraiment. Il faut direct au moins une heure de travail dès que tu veux faire un bon petit plat, moi ça me prejnd la tête je préfère faire autre chose et manger plus simplement."

Lys m'explique qu'elle a une bonne maitrise d'elle même mais qu'elle préfère laissé libre court à ses pensées, à ses mots. Chose on ne peut plus honorable. elle m'avoue ensuite que c'est quand elle joue qu'elle est le plus clame, là encore je peux comprendre. Je suis bien plus détendu quand je peux m'entraîner librement ou chasser.

" Oh non surtout t'empêche pas de parler, je suis pas sûr d'avoir assez de conversation pour deux. En général je peine m^me à réaliser ma part du travail. L'habitude de la solitude je suppose, j'ai l'illusion de pas avoir besoin des autres pour survivre. Alors qu'en vrai, je pense que je risquerais de devenir fout si je passais trop longtemps sans parler à personne."

Je regarde le lecteur internet en pause, son minuteur sur terminé et acquiesce de la tête .

"Pourquoi pas, c'était pas un chef d’œuvre, mais c'est tout à fait regardable*, à partir du moment où on accepte qu'un mec puisse être aussi con. Au vu de mes rencontres récentes au café, je serai enclin à dire que c'est possible."