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[Eclipse 4] Embrasse-moi avant que j'm'en aille • Solo
##   Dim 16 Fév 2020 - 12:47
Aaron Williams

Personnage ~
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Aaron Williams
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Emploi/loisirs : Prof de maths et papaaaaa ♥
Humeur : Aha ! ... Attendez, c'était une vraie question ?

Après l’épisode assez compliqué avec le Titan arrogant et surtout la discussion que j’ai eue avec Norah à l’hôpital par la suite, j’ai pris la décision d’aller directement voir Hideko et poser les choses. Evidemment, la culpabilité était déjà intense avant même que je ne décide de récupérer ce cristal dans la salle des Masters. M’être fait agresser par l’autre pauvre type m’a pas mal retourné le cerveau. Au fond, je sais que je l’aurais pas forcément utilisé, c’est pas la première fois que j’suis à deux doigts de faire un truc répréhensible mais que je me rétracte parce que j’ai pas envie d’subir cette culpabilité-là. J’suis pas très courageux, hein. À la limite j’aurais demandé à quelqu’un de m’en créer un, à la place. Ou je serai sorti de Terrae discrètement, Mitsuki m’aurait sans doute couvert ; ou alors je lui aurais demandé de l’aide, peut-être qu’on aurait pu faire ce portail, finalement, qui sait ?! Et peut-être que j’avais besoin de me foutre un coup de pied au cul, ou que j’avais besoin de montrer à Hideko à quel point j’me sentais désespéré dans la situation ? Peut-être que je me trouve juste des excuses ? J’en sais trop rien. Beaucoup de peut-être, et au final les choses se sont passées trop vite pour que j’aie le temps de process. Il doit penser que j’ai changé d’avis à cause de lui, mais je lui dois rien. Je dois rien à une personne qui se met à attaquer les autres sur la base d’interprétations.

Evidemment, Hideko n’a pas forcément apprécié ce qu’il s’est passé — elle a accepté mes explications, mes excuses, et je lui ai rendu le cristal un peu craquelé. Il devrait encore fonctionner efficacement, mais le titan a gâché une de ses utilisations malgré tout, et je crois que c’est ça qui me gonfle le plus. Ca et tout son discours violent envers les autres Masters. J’lui dis qu’il a l’air clairement instable. Qu’il se met en danger, et les autres avec, pour des choses qu’il n’a pas à régler. Hideko m’connait, et quelque part, ça me fait du bien de voir sa confiance. Même quand je fais des conneries. Même quand je fais des erreurs. Elle sait ce que je donne pour Terrae. Que je ferai toujours ce qu’elle me demandera. Que je ferai toujours tout pour que ça aille, quitte à en crever. Elle le sait… Et quelque part, j’ai ces mots qui résonnent dans ma tête. Est-ce que j’ai vraiment trahi Terrae, pour une bête histoire de cristal ? Est-ce que vouloir à tout prix retrouver quelqu’un que j’aime, sans mettre personne en danger, sans faire de mal, c’est trahir Terrae ? Briser les règles, oui ; mais briser la faible confiance que l’on a en moi ? Ca me donne envie de fondre en larmes. Toutes ces années, je me suis défini par Terrae, par cette famille que j’ai, je crois, aussi aidée à construire. Est-ce qu’il serait pas temps pour moi de partir, en fait ? Putain, j’en peux plus. Et je lui dis. J’en peux plus. Louisa est loin, elle me manque. J’ai jamais trouvé quelqu’un qui me respectait à ce point. J’ai jamais trouvé quelqu’un qui m’aimait et que j’aimais à ce point. Quelqu’un avec qui je suis bien, avec qui je veux passer tous les jours de ma vie. Et tout se délite, elle est inquiète, elle est en colère… Si seulement elle la voyait ! Des visio-conférences ? Evidemment qu’on en fait ; évidemment qu’on s’engueule. On évite devant les gamins, mais j’en peux plus, j’en peux plus. Je veux juste régler ça. Je veux juste lui parler en face. Parce que ça fait des mois que ça dure, ça fait des mois que ça ne va déjà pas. Ca fait trois mois qu’on s’est pas vus — trois mois. On vit déjà loin. Et elle me manque, et je ne sais même plus si je lui manque ; elle ne veut pas venir ici, parce que Terrae, cette espèce de prison qui ne laisse sortir personne et contient tous les cassos avec des pouvoirs ultra dangereux, la terrifie. Et moi aussi ça m’terrifie qu’elle vienne. Alors on fait quoi, Hideko ? Tu sais que je vais pas rester là sans rien faire. J’suis honnête avec toi. Mais j’ai besoin d’une solution.

On s’engueule. Enfin, je gueule. Hideko, elle, reste calme, comme toujours. Triste. Elle ne peut pas me laisser sortir, elle ne peut pas faire d’exception et je le sais. Mais pour tous ces gens qui ont de la famille qui s’inquiète, comment on fait ? On leur dit aussi « faites des visio-conférences » ? Comment on gère ça ? Ca devait pas durer aussi longtemps, et je vous jure que là j’ai besoin de sortir de ce fichu endroit. Je lui dis : même si tu m’y autorises pas, j’irai la voir. J’irai. J’en ai marre. Je veux pas rester enfermé ici. J’subirai les punitions que tu veux, que j’les mérite ou pas. Mais là il me faut une solution, et je la trouverai pas sans aller la voir. Même si ça fait d’moi une horrible personne, même si ça fait de moi un traitre, même si rien que cette idée me donne envie de sauter par la fenêtre, parce que je ne veux pas trahir ma famille… je peux pas non plus rester là sans rien faire.

Elle pourrait venir habiter ici, Aaron. Evidemment. Evidemment, je lui ai déjà demandé, et elle a pas accepté jusqu’ici. Déjà parce qu’elle pensait que jamais Hideko s’rait d’accord, que jamais les Terraens l’accepteraient. Parce qu’elle a peur, aussi. Parce qu’elle croit la presse, parce qu’elle voit tout ce qu’il se passe. Parce que tout ça dépasse son entendement, et je sais pas si je suis censé lui demander de l’accepter juste parce qu’elle m’aime et que j’l’aime. Ca marchera pas, et ça me tue. Mais je lâche pas le morceau, j’ai pas envie. Alors maintenant quoi, qu’est-ce que je fais ?

Pourquoi je lui en ai pas parlé plus tôt, hein… Je. Sais même plus ? Parce qu’on aurait pu trouver une solution ensemble. Sans doute. Je sais plus trop. Alors… Ouais. J’suis déjà en train de me demander comment je vais survivre psychologiquement à l’idée de réellement trahir Terrae, réellement trahir mon amie, pour pouvoir sortir. J’encaisse pas trop, et j’sais qu’elle sait. J’sais qu’elle sent, parce qu’en ce moment elle est putain de sensitive et que je suis en train de chialer comme une merde devant elle. Comment elle fait pour retenir ses larmes, tout le temps, elle ? Putain, Hideko, apprends-moi à être plus fort, j’en peux plus. J’me sens complètement perdu, et encore une fois, c’est entièrement de ma faute.

Quand j’arrive enfin à me calmer, elle me propose une alternative viable, qui ne brise pas les règles, mais qui me permettrait aussi de lui parler face à face. Je relève les yeux vers Hideko, plein d’espoir.

À force, je crois que je sais même plus comment la remercier. Mes merci sont comme une litanie. J'ai pas le droit de merder.


***


Résultat, me voilà en mission tout près de Boston. On a eu vent d’événements étranges là-bas, mais je suis pas sûr qu’il se passe réellement quelque chose qui aurait nécessité notre intervention. Enfin, je ne vais pas m’en plaindre, du coup. Quand j’ai été en mesure de partir, j’ai prévenu les garçons et Lou. L’équipe, comme l’amplitude des dégâts est pas ouf, est composée de moi et un élève seulement. Résultat, j’ai encore mal parlé, c’était effectivement un type qui s’est initié spontanément. Bon, du coup, il fait pousser magiquement plein de choses dans la ferme de ses parents et que ça 1) leur fait une attraction touristique et 2) leur permet de faire des récoltes même en plein hiver, donc ils sont tous plutôt contents, et lui plutôt deg de devoir venir avec nous. Je lui dis qu’on va lui laisser un peu de temps, mais qu’il fallait qu’il nous promette d’arrêter de faire ses tours de magie face à tout le monde, ça va vraiment ramener du monde. Comme on est super tôt le matin, je lui ai dit qu’on reviendrait plus tard dans l’après-midi, le temps qu’il fasse encore ce qu’il peut et qu’il ramasse ses affaires. Comme il s’entend finalement plutôt bien avec l’élève qui m’a accompagné, ses parents ont décidé de l’inviter à manger à midi, c’qui m’arrange bien pour ne pas avoir à l’abandonner dans une auberge pourrie ou à le ramener avec moi à Boston. J’aimerais m’engueuler avec ma copine sans oreilles indiscrètes svp-… Avant de partir, je lui conseille de faire une sieste s’il peut. Heureusement, il est compréhensif ; je lui ai expliqué le bail avant de démarrer la mission.

Le temps de louer une voiture, je mets quelques petites heures à atteindre Boston ; j’suis déjà épuisé, notamment parce qu’on est partis en fin de soirée de Terrae. (Je déteste ce décalage horaire. J’LE DETESTE.)

Une fois garé, je grimpe les marches de l’immeuble de Louisa jusqu’à son appartement. Wow super j’ai le ventre tordu, hmhmhm. Je toque doucement pour prévenir de mon arrivée et sors mes clés pour déverrouiller la porte. J’ai à peine le temps de mettre un pied dans la pièce qu’on me saute dans les bras. Inspiration ; je les referme sur elle, respire son odeur, la serre très fort. J’ai très chaud, d’un coup, et je sais que c’est parce que mes pouvoirs voudraient pouvoir flamber hors de mon corps. Je les contiens comme je peux, pas comme mes larmes qui baignent mes yeux. Doucement, on s’écarte l’un de l’autre, et on peut tous les deux voir l’état dans lequel on vient de se mettre.

—Salut toi… je souffle, glissant mon pouce contre sa joue, alors qu’une larme y coule. Tu m’as manquée.

Mon front vient rencontrer le sien, son nez effleure le mien alors que je lui murmure un je t’aime. Elle respire difficilement, moi aussi. Quelque part, je suis presque content de pas ressentir ses émotions, actuellement ; ce serait trop. Complexe à vivre, je crois. J’ai un sourire tordu, la poitrine comprimée.

—Tu as l’air plus en forme que je ne le pensais, répond-elle en reniflant, ses yeux exprimant à la fois sa désapprobation et son inquiétude.
—Je suis très en forme. Promis. (J’embrasse son front. Elle pose sa joue contre mon épaule et nous restons comme ça quelques secondes.) Toi, comment tu vas ?
—J’ai envie de te crier dessus.
—C’est pas une réponse, ça… je grimace.

Elle secoue la tête et s’écarte, rassemblant machinalement ses cheveux blonds pour les attacher. Elle fait souvent ça quand elle est stressée. J’en profite pour refermer la porte derrière nous, qu’on ait un peu d’intimité.

—Je… Je ne vais pas bien. Je déteste cette situation, Aaron. Je déteste. Cette situation.
—Je la déteste aussi… C’est compliqué à gérer.
—Bien sûr, et je le comprends, je-… Mais je suis inquiète ! Tu as vu tout ce qui passe à la télé, encore ? Tu m’avais promis que ça n’arriverait plus ! Je ne suis pas prête à faire face à tout ça… Et quand je me dis qu’il y a des enfants, des enfants fragiles… Nicolas et Jérémy me disent qu’ils vont bien, mais est-ce que c’est vraiment le cas ? gémit Louisa.
—Ils… Est-ce qu’on peut s’asseoir ? (J’attrape doucement sa main, caresse son bras de l’autre main, la fixant dans les yeux.) Nicolas gère bien, même si c’est très stressant pour lui. Et Jérémy… Jérémy a eu des périodes compliquées. Les pouvoirs qui se mélangent, ça veut aussi dire… avoir des pouvoirs compliqués.
—Compliqués comment ?
—Télépathie, empathie, force décuplée…

Lou m’envoie un regard à la fois effrayé et défait. Elle soupire et accepte cependant que l’on se dirige vers le salon pour s’assoir sur le canapé.

—Ca doit être horrible… Et tout change tout le temps, comme ça ? Qu’est-ce que tu es, toi, là ? Tu peux lire dans ma tête ?
—Non, je lui promets. Je. Hm. Je contrôle le feu (ses yeux s’agrandissent) et je peux contrôler le corps des autres. Je le ferai jamais avec toi, je prononce rapidement.
—C’est du délire…

Elle se prend la tête entre les mains, penchée en avant. Face à sa réaction désespérée, j’ose à peine poser ma main sur son bras ou son dos. Plus je la regarde, et plus je me rends compte qu’elle aussi est épuisée. Cette histoire doit la bouffer, et j’ose pas imaginer comment ça peut influer sur son travail.

—Comment ça se fait qu’ils t’ont laissés venir ? J’aurais pensé que ça se serait réglé, comme les sorties sont interdites tant que votre bazar dure ?
—Hm,… On a un peu négocié. Je ne peux pas rester longtemps, je suis officiellement en mission. Sinon ce ne serait pas… juste, envers les-…
—Juste ? s’exclame-t-elle, son accent anglais ressortant de plus belle dans sa colère. Juste ?! Qu’est-ce qui est juste, là-dedans ?
—Ecoute, je ne suis pas non plus d’acc-
—Comment vous pouvez accepter d’être enfermés là-bas ? D’enfermer des enfants ?
—On les enferme pas, on les met en sécurité, je souffle, la voix blanche, baissant les yeux vers le sol. Et on les empêche de tout casser à l’extérieur, pour éviter qu’ils blessent quelqu'un et ne soient blessés…

Elle garde le silence quelques longues secondes, l’air coupable, puis se passe une main sur le visage.

—Excuse-moi Aaron, ce n’est pas ce que je voulais dire...
—Je sais, je lui souris faiblement. C’est rien. Excuse-moi aussi.
—Pour quoi ?

Je déglutis. Ma voix est tellement faible et peu assurée qu’elle s’enroue toute seule. Certains mots déraillent.

—Parce que tu t’inquiètes. J’ai pas envie que tu vives ça ? Tu. (Je souffle fort, passant une main nerveuse dans mes cheveux.) Vraiment. C’est… J’ai pas à t’imposer ça.

J’arrive pas à la regarder dans les yeux, aussi j’ai un gros plan sur son poing qui serre. Peut-être que là, tout sera vraiment fini ? Mais j'ai pas envie que ça se termine. Pas comme ça. Pas alors que tout aurait pu bien aller.

—J’ai accepté cette partie de ta vie quand tu m’en as parlé la première fois, parce que tu m’as promis que ça irait. Mais ce n’est pas quelque chose que tu peux me promettre.

Je relève des yeux surpris vers elle.

—Qu’est-ce que tu veux dire ?
—Je veux dire que j’ai besoin de stabilité ! Je t’aime Aaron, d’accord ? Mais j’ai besoin… de stabilité.

Elle a du mal à respirer et parler, ses yeux sont à nouveau remplis de larmes. J’arrive même pas à répondre, alors j'encaisse le coup. La faire pleurer, c'est certainement l'une des pires choses au monde. Mais on a trop évité cette discussion, avec les enfants dans les parages.

—Je n’ai pas envie que tu me promettes que tout ira bien et que tout parte finalement à vau-l’eau ! Je n’ai pas envie d’avoir à m’inquiéter tous les jours de savoir comment tu vas, de ne pouvoir communiquer avec toi que par téléphone ou de te voir une fois toutes les deux ou trois semaines, ou une fois tous les trois mois, simplement parce que ta Directrice te le demande ! Je ne veux pas que tu me manques tous les jours comme ça !
—Mais alors qu’est-ce que je peux faire ? Bien sûr que j’ai envie de rester avec toi… Mais je peux pas partir en laissant les garçons là-bas ! Je peux pas emmener Charlotte loin d’eux ! Je peux pas les séparer… Ce serait trop douloureux pour eux !
—Et pour toi ? sanglote-t-elle. Et pour moi ?

L'air me manque et ma poitrine se compresse. J'sais à quel point c'est difficile pour être de me dire ça. Elle n'a pas tendance à m'imposer ses émotions, sa peine. Tous les deux, on est face à un précipice, et il ne nous faut qu'un pas de plus pour tomber dedans, c'est sûr. On le sait tous les deux.

Je reprends sa main dans la mienne doucement ; elle a un mouvement pour la retirer mais l’attrape finalement, pressant mes doigts entre les siens ; je fais de même. On est deux à retenir nos larmes. La voix cassée, je tente encore une fois :

—Si je te demandais de venir, est-ce que tu le ferais ?
—J’ai toute ma vie ici, je peux pas tout quitter, bredouille-t-elle, tremblotant face à moi. Et à Terrae… Il n’y a aucune chance qu’ils m’acceptent-… Et avec tout ce qu’il se passe, les garçons… Comment ça pourrait bien se passer ?

Elle a vraiment l’air de paniquer. C’est pas qu’elle ne veut pas, et je le comprends très bien. Elle est terrifiée. J'insiste, complètement désespéré :

—S’il te plaît, Lou. Je veux être avec toi. Plus que tout. Les garçons seraient heureux que tu viennes, Hideko serait d'accord et... Je veux qu’on trouve une solution, je-… J'veux pas te laisser partir, pas comme ça. J’ai besoin que tu me réponde. Si je te demandais de venir avec moi, est-ce que tu le ferais ?
—Bien sûr ! Bien sûr que je le ferais ! Je veux aussi pouvoir être avec toi- Mais dans les circonstances actuelles, comment est-ce que tu veux-

Mon cœur s’est arrêté de battre au moment où elle m’a dit que oui, elle viendrait. J’écoute même plus, mon cerveau a cessé de fonctionner, et j’ai cette espèce de désespoir et de bonheur et de tristesse mêlés qui se bagarre à l’intérieur de moi. Je me penche davantage vers elle, très proche de son visage, et réplique sans réfléchir :

—Alors épouse-moi.
—Oui- attends… Quoi ? réalise-t-elle, fronçant d’abord les sourcils puis ouvrant grands les yeux.

Je. J’arrive plus à respirer. J'arrive pas à croire que j'ai dit ça.

—Quand tout ce bordel sera fini… épouse-moi.

Elle reste immobile quelques secondes, peinant à retenir ses larmes, et peut-être à comprendre. Elle ouvre la bouche plusieurs fois pour parler, sans réussir à dire quoi que ce soit. Je me perds dans ses yeux verts, je me perds dans mes inquiétudes qui montent très vite, très fort, ma respiration qui s’emballe, mon esprit qui s’est comme évaporé. Je sais pas quelle réaction je dois avoir quand elle arrive enfin à articuler en hochant la tête :

—Ok. Oui. Je… Oui.

La bouche entrouverte, je cligne des yeux. Je. Une chaleur intense se glisse de mon ventre à ma poitrine, envahit ma tête ; mes joues, mes lèvres, mes oreilles ; même mes mains, mes doigts. Je tremble un peu, esquisse un sourire tremblotant, puis ris.

—Aar-

Je la laisse pas parler. Pas cette fois. Ma main se glisse sur sa nuque et je l’embrasse, on s’embrasse, pour la première fois depuis des mois, comme pour chercher l’air par les lèvres de l’autre. Elle aussi finit par rire, puis me donne une petite tape sur le bras, pleure un peu plus. Mon front rejoint le sien, je garde les yeux fermés, les joues humides. Je me gorge de tout ça, malgré la tristesse du moment, malgré tout. On a supporté ça jusque-là. Elle est prête à continuer. Le reste je m’en fous, je m’en fous putain. Ses doigts courent dans mes cheveux, les miens dans les siens. Sa voix inquiète me parvient à travers la bulle qui m'entoure.

—Aaron, tu as de la fièvre ?
—Nan. Nan… Je suis juste heureux. (Elle rougit, je l’embrasse encore, longtemps.) Je t’aime. Laisse-moi passer la journée avec toi.

Louisa sourit, elle a les yeux qui brillent, une expression à la fois émue mais douloureusement tordue. J’veux enterrer toutes ces émotions négatives. J’veux penser qu’à elle. J’veux penser qu’à nous. Même si jusque-là, d’ici à ce que tout se termine, on se verra pas beaucoup. On trouvera une solution, j'en ai rien à foutre.

Je la serre fort contre moi, hume son odeur, l'embrasse comme un fou. J’veux m’en souvenir. C'est une promesse que je te fais.


♪ Bonjour, ça fait des heures que je pleure, sauvez mon âme svp.
https://www.youtube.com/watch?v=viWlMmGZKJg



Aaron vit en #E5882A.
Louisa danse en #78AB3F.


Un peu d'amour ♥:
 

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