Coucou copain rp ! ^w^:

Mara prit d’abord conscience de son environnement. Une ruelle sale et étroite, compressée entre deux bâtiments décrépits, et avec pour seul éclairage un lampadaire à l’ampoule défaillante. L’air était lourd, voire étouffant, et empestait les vidanges. Instinctivement, elle porta la main à sa ceinture. Plutôt que de retrouver la garde de son sabre brisé, ses doigts rencontrèrent la surface lisse et ronde de ses pokéballs. Ses épaules s’affaissèrent de soulagement ; elle n’était pas seule.

Un tintement métallique retentit brusquement derrière elle, la faisant sursauter. Marie-Anne se retourna avec prudence, lorgnant la partie de la ruelle entièrement plongée dans l’obscurité. Sa vision n’étant plus aussi bonne qu’avant, elle plissa les yeux pour tenter de discerner la source du bruit. Un rattata ? Quelque chose sembla se détacher des ténèbres. Une ombre. Haute, titubante. Humaine ? Elle ouvrit la bouche pour l’interpeller, croyant avoir affaire à un ivrogne. Mais la chose qui se détacha finalement de l’obscurité ne ressemblait en rien à un être humain. Ou enfin, un humain vivant. Sa peau, ravagée par des plaies béantes, suintaient de sang et de pus. Lorsqu’elle avisa son ventre sectionné, duquel pendaient ses intestins, la jeune femme sentit son estomac se contracter. Mais elle résista au dégoût et à l’horreur que lui inspirait sa vision, et elle opta pour s’éloigner de la créature sans demander son reste.

Sitôt qu’elle tourna les talons, elle perçut un étrange changement dans l’atmosphère. Comme si quelque chose s’éveillait. Comme pour lui donner raison, un curieux gargouillis s’éleva derrière elle et se mua rapidement en un cri sauvage et guttural. Marie-Anne sentit son sang se glacer dans ses veines. Elle ne perdit pas une seconde de plus et détala comme un laporeille, passant brièvement sous le faisceau clignotant du lampadaire et regagnant ce qui ressemblait à un boulevard. Des bruits de pas rapides s’ajoutèrent aux siens. Plus nombreux, regroupés.

L’ex-sbire obliqua vers la droite et chercha aussitôt refuge derrière une voiture stationnée. Fuir et se cacher n’étaient que des options temporaires.

BONJOUR L'AMIE-:

Des.putains.de.zombies.
Les gars. Sérieusement.

Alors je sais pas ce qui est pas passé dans ma dernière séance avec ma psy, mais ça devait être un truc bien vénère pour que je me retrouve direct au milieu d'une horde de zombies après m'être endormi. Comment je sais qu'on est pas dans notre univers ? Pour avoir étudié la rapidité de diffusion des pandémies (oui hein jugez pas) j'aurais dû dormir plus de dix jours pour qu'on se retrouve dans un tel scénario, et vu que je tourne entre quatre et six heures par nuit en ce moment ça me paraît pas probable.

Pourquoi des zombies ? Alors, arrêtez moi si je me trompe, mais à partir du moment où tes viscères vont plus bas que tes parties génitales et que la moitié de ton visage décide de faire un tour sur l'épaule de ton voisin, je pense qu'on peut dire que la notion de "vivant" devient caduque. C'était plus ou moins l'état de la femme que j'ai vu avant de courir comme un dératé hors de la maison pas du tout accueillante dans laquelle je me trouvais.

Oh rassurez vous, le dehors non plus était pas accueillant. C'était même carrément pire. J'ai utilisé ma légendaire capacité à fuir les problèmes pour esquiver une horde qui passait par là (allez y répendez vous par terre je vous dirai rien) avant de capter un mouvement du coin de l'oeil. Mais serait-ce... Une madame badass cachée derrière une bagnole ? Ok, elle elle doit avoir les capacités pour m'éviter l'arrêt cardiaque dans les prochaines dix secondes. Instinct jeux vidéos bonjour.

Je cours pour venir m'écraser à côté d'elle et commencer à déblatérer, le souffle coupé.

_ Help- ok- T'as un flingue ou un truc du genre ? On va crever.

Très cohérent, bon point.
J'ai à peine le temps de vouloir enchaîner que je vois qu'elle a... Des- ok j'arrête d'essayer de comprendre. Des pokéballs. Soit. Je sais pas qui m'a donné un truc ni ce que c'est mais mon gars il va le regretter il a pas idée.
Une horde se rapproche.

_ On court ?

Et vite. Svp.

Quelque chose de lourd s'écrasa à côté d'elle, la faisant violemment sursauter. Mara fit volte-face avec autant de grâce qu'elle le put tout en étant accroupie, le poing levé, prête à frapper. Mais plutôt que de se retrouver nez-à-nez avec un cadavre ambulant, elle se retrouva face à un homme essoufflé. Elle abaissa aussitôt son bras, mais ses yeux s'étrécirent sous la méfiance. « À ta place, j'éviterais de faire ça aux gens. » Son coeur martelait sa poitrine avec force ; même si elle ne l'admettrait pas ouvertement, l'arrivée à l'improviste de son interlocuteur l'avait terrifé. Elle se ressaisit en secouant sa tête.

« Je ne suis pas armée, mais j'ai quelques pokémons avec moi. Ils pourront protéger nos arrières. » 

Elle n'était pas contre l'idée de courir afin de dénicher une meilleure cachette. La horde de zombies déferla sur le boulevard et se dispersa dans toutes les directions possibles, à la recherche de chair fraîche. Le bruit de leurs pas se rapprochaient dangereusement. Marie-Anne se redressa légèrement, étudiant leur approche au travers de la vitre de la voiture. « Maintenant ! » Et elle s'élança dans la direction opposée à celle des morts-vivants. D'un mouvement rapide, elle décrocha l'une de ses pokéballs et activa son mécanisme à l'aide de son pouce. Son rhinoféros apparut dans un bref éclat lumineux et poussa un rugissement tonitruant, attirant ainsi l'attention des humanoïdes. Du haut de ses deux mètres dix-huit, il pourrait aisément se débarrasser des importuns, soit en les encornant ou en les écrasant de ses pattes massives. Et grâce à sa peau cuirassée, aussi solide que de l'acier, il ne risquerait pas de se faire infecter par une morsure ou une griffure. 

« Ça devrait... nous faire gagner du temps. Il saura nous retrouver. » 

Tohr ne tiendrait pas éternellement et aurait éventuellement besoin de renfort, chose qu'elle lui prodiguerait en temps et lieux. Attrapant le bras de l'inconnu, elle le força à se diriger vers un large bâtiment qui ressemblait à centre commercial. Ils y seraient à l'abri pour le moment. S'arrêtant enfin pour reprendre son souffle, l'ex-sbire le toisa avec un mélange de colère et d'incompréhension. 

« Mais qu'est-ce qui se passe au juste ? Si c'est une blague, je ne la ris pas du tout. »

Elle  -  a  -  des  -  pokémons.

Mon visage s'exprime parfaitement pour moi je crois. Oui bien sûr, vas y cocotte, sors nous tes peluches de marchandising international qu'on rigole. Je vous jure je vois Pikachu je m'en relève jamais. MAIS OH MY GOD MAIS C'EST ENCORE PIRE QUE ÇA ?! C'est QUOI ce truc ?! Un rhinocorne oui je sais ta gueule mon cerveau, mais est ce que je suis le seul à me dire qu'un truc géant à corne contre une armée de morts vivants c'est le meilleur bail pour tourner un film de série Z ?! Pokémon Versus Zombies, je vous dis pas combien y'en a qui sont prêts à payer pour ça.

Puis mes connaissances immenses me rattrapent, et j'ai à peine le temps de rester bloquer, de gueuler :

_ Ce truc ne respecte pas DU TOUT les lois de la physique ?!

Avant qu'elle ne m'attrape par le bras pour me traîner dans un endroit plus sécurisé, je suppose. Et vas y que pendant ce temps là le mammouth encorne, décharne, enfourche, décape, dégozille tout ce qui passe à sa portée dans des gerbes de sang dé-gueu-lasses à visée purement littéraires. Et l'autre qui me lance qu'il saura nous retrouver.

_ Bah oui, avec sa taille j'espère bien qu'il est livré avec le GPS intégré tiens.

Alors qu'elle reprend son souffle (moi ça va je gère je suis pas du tout en train de cracher un peu mes poumons c'est faux), elle me demande ce qu'il se passe. Hé oh les mecs, c'est pas parce que je suis hypermnésique que je m'appelle Wikipédia alors il va falloir se calmer ok ?
Je la regarde comme si elle était stupide (pas ma faute c'est habituel chez moi).

_ Alors j'en ai aucune idée, mais il y a un lien de causalité qui fait que si je vois des gens qui crachent leurs organes je cours dans la direction opposée. Basique.

Je fronce un peu les sourcils quand même, essayant de former une statégie en espérant qu'on est plus dans un remake de Resident Evil que The Evil Within.

_ De base, s'ils nous attrapent on est morts. S'ils nous mordent on est contaminés. Et si on veut les tuer c'est soit faut viser la tête soit faut rouler dessus. Deux fois.

Merci à mes vieux souvenirs de Bienvenue à Zombieland.

Les lois de la physique ? Quel genre de dresseur incompétent ignorait qu'elles n'affectaient que les humains et les animaux ? Comment aurait-il réagi, d'ailleurs, si dans une démonstration on ne peut plus approfondie, elle aurait ordonné à son colosse de provoquer un tremblement de terre ? « Vue comment tu gueules, ça t'étonnerait vraiment qu'il ne puisse pas nous retrouver ? Tu es pire qu'un tauros en rût ! » Et elle était désormais prise avec lui, dans une situation où la moindre erreur leur coûterait la peau des fesses. Son regard s'adoucit lorsqu'il lui confirma qu'il ne savait pas non plus ce qu'il se passait. 

« Rectification. Ils nous rattrapent, tu es mort. Qu'est-ce que tu as pour te défendre ? » 

Elle embrassa le vaste hall d'entrée du regard. La plupart des fenêtres avaient été fracassées, les plantes en pot renversées. Une bannière annonçant le début des grandes soldes estivales jonchait le sol près des morceaux de vitre. Au loin, elle repéra des escaliers mécaniques qui leur permettraient d'accéder au niveaux inférieurs et supérieurs de la bâtisse. Bien qu'en panne, ils conservaient leur utilité. « Leur rouler dessus ? » Elle reporta son attention sur le gringalet et son visage s'éclaira. Mais bien sûr ! Un étrange sourire se dessina sur ses lèvres tandis qu'elle faisait apparaître une nouvelle créature. Fal, sa grolem, se gratta le crâne du bout des griffes. Son corps rond, composés de pierres de tailles diverses, agissait comme une carapace. Et lorsqu'elle rétractait ses membres, elle se transformait en véritable balle de flipper. 

« Tu m'as l'air d'un débutant, mais Fal est docile et t'obéiras sans problème. Elle pèse un peu plus de trois-cent kilos. Ça devrait suffir selon toi ou tu as besoin que je sorte l'artillerie lourde ? » 

Son sarcasme était évident. Elle asséna néanmoins une petite tape sur l'épaule de son partenaire de survie, un geste qui se voulait rassurant, avant de se diriger vers les escaliers mécaniques. Elle s'arrêta, une main sur la rampe et se tourna à demi dans sa direction. 

« Au fait, tu as un nom ? Ou je dois t'en inventer un ? »

Toutes mes excuses:

Genre moi je suis un tauros ?!
Elle a des problèmes de vue la gamine, je crois que niveau charisme on a une petite différence quand même. Elle en profite pour bien enfoncer le couteau dans la plaie, genre que moi je vais crever et pas elle, sympa. Donc je décide bien gentillement de bouder. Je suis une personne très mature vous savez.

_ J'ai pas ce qu'il faut et je m'en contenterai. Faudrait juste que je trouve un semblant de caméra.

Mais comme dans toute bonne apocalypse, il y a juste assez d'électricité pour faire clignotter des lumières et pas une caméra utilisable parce qu'on est dans un putain de patelin de ruraux texans. Tu trouves tout ce que tu veux en flingues et en onguents chelous à base de rhododendron, mais rien d'utile en informatique.

Et vas y pas qu'elle me sort un grolem au calme, parce que visiblement je suis tombé avec la bourrine de service. Alors elle va se calmer tout de suite Lara Croft avec ses sarcasmes et elle va récupérer son matériel de trois-cent kilos parce que c'est hors de question que cette chose me suive. Mais évidemment, j'ai pas le temps d'en placer une qu'elle se casse en me demandant mon nom.

_ Houston, je réponds par automatisme. Et toi ?

Là où j'aurais probablement dû dire "au vu de ma faible propention à rester en vie surtout si je risque de me faire écraser un dérivé NintendoTM, n'aurait il pas été plus utile que nous acquissions ensemble le nécéssaire pour survivre à l'apocalypse zombie ?". Evidemment elle se barre avant.

Ils arrivent devant elle. Elle a aussi détecté qu'il y en avait derrière, mais lorsqu'elle cherche à se cacher par la droite, elle tombe sur un nouveau groupe. Eux l'ont vu. Elle est piégée.

Je titube et me raccroche à un mur. Wow. Ok, les visions marchent ici, nickel. Je regarde par l'endroit où elle est partie. Trop tard, je vais pas gueuler ça va les attirer. Quoique... Je réfléchis en vitesse et me mets à courir, suivi du très discret Grolem (non sans rire). Comme prévu, je tombe nez à nez avec la horde de zombie censé l'aborder par la droite. Interception réussie.

Je gueule.

_ Rouleau compresseur, à l'attaque ! UN JOUR JE SERAIIII LE MEILLEUR DRESSEUR, JE ME BATTRAI SANS REPIS-

C'est fou comme je chante faux.

T'inquiète paupiette -:

Qu'allait-il faire avec une caméra ? Filmer un documentaire ? Marie-Anne conserva un silence désapprobateur, se contentant de se mordiller la lèvre et de froncer les sourcils. Le nom de cet homme insouscient finirait immortalisé sur une pierre tombale, pas dans un générique.

« Mara. »

Elle releva fièrement la tête avant de tourner les talons et d’entamer sa descente. La cours alimentaire se trouvant généralement au dernier niveau, l’ex-sbire comptait y faire un tour avant de chercher le reste du matériel dont elle aurait besoin pour assurer leur défense. Elle sauta en bas de la dernière marche et s’avança avec prudence. Elle dépassa une première boutique dont les grillages de sécurité, semblables à des paravents, pendaient misérablement au bout de leurs gonds. Mara repéra quelques traces de sang sur le carrelage et sur les murs, signe que les employés et les clients du centre commercial n'avaient pu échapper à la horde. 

Elle s'arrêta net lorsqu'elle vit les premiers zombies se détacher de l'obscurité, à un peu plus d'une vingtaine de mètres devant elle. Son pouls s'accéléra. Elle se mit à reculer, revenant sur ses pas vers l'escalier mécanique. Un grognement s'éleva derrière elle, terriblement proche. Il ne provenait pas d'en haut, où Houston et Fal se trouvaient, mais bien ici, en bas, sur ce même étage. Aurait-elle le temps de remonter ? Elle n'eut pas le temps d'approfondir son questionnement qu'elle vit le jeune homme débarquer en fanfarre, en gueulant comme un cochignon égorge. Mara l'aurait volontiers assommer. 

Ce ne fut que lorsqu'elle vit sa grolem se hâter et rétracter ses membres, pour former une boule de roc compacte, qu'elle comprit qu'on venait de la sauver. D'ailleurs, suivant l'ordre un peu trop vague de son nouveau dresseur, Fal s'activa. 


Elle fonça sur ses opposants, percutant violemment le premier et écrasant le second contre le mur. Les os craquèrent et la chair morte éclata, éclaboussant murs, plafond et plancher de fluides corporels à l'odeur putride. Le pokémon roche poursuivit sa course folle, sans laisser la moindre chance aux humanoïdes. Lorsqu'elle atteignit le fond du passage, elle revint à pleine vitesse, compressant ce qu'il restait des corps. 

« Houston, on a un problème ! » 

Alertée par les éclats de voix et les croassements de ses congénères doublement décédés, le reste de la horde arrivait au pas de course. Mara se signa, puis envoya ses deux derniers atouts au combat. Tehr, sa galeking, et Sÿk, sa sarmurai, dépassaient elles aussi le cap des deux mètres. Si la première se posta près de sa dresseuse dans une position défensive, la seconde bondit, toutes griffes sorties, et se prêta volontiers au jeu du massacre Elle décapita un importun et trancha le bras d'un second, avant de faire cliqueter ses mandibules avec hargne. Un zombie y vit l'opportunité pour mordre l'une de ses pattes blindées - ses mâchoires se refermèrent sur la carapace épaisse de l'insecte et ses dents cédèrent. Son compte fut réglé la seconde suivante.

« Houston, occupe-toi de ceux qui arrivent derrière. Je m'occupe de ceux-là ! »

WHAAAAAAT ?! :

C'est marrant, j'ai l'impression de capter les bribes lointaines d'une musique extra-diégétique qui me fait complètement halluciner. On va faire comme si j'avais rien entendu. Pour ma santé mentale. Quoique, vu ce que je vois... Vous savez ce qu'il y a de pire que l'odeur insupportable de cadavres en décomposition ? L'odeur des cadavres en décompositions tartinés sur touuuuuus les murs autour. Je ne sais pas si le but était de se défendre ou de refaire la déco, mais force est de constater que ça a plutôt bien marché. Eeeeeeet- Ha bah oui c'est bon le Gozilla est passé deux fois dessus. Ni-ckel.

Alors que la chose revient, Mara (comme diminutif de Mara-v'luilagueule) se retourne vers moi, manquant de me faire tomber dans les escaliers automatiques.

_ VETO ! Véto putain, arrêtez tous avec cette blague, merde !

Et à partir de là, ça devient un carnage. D'abord, on a deux nouveaux géants qui se joignent à la team de bourrins, des créatures de deux mètres qui prennent visiblement beaucoup de plaisir à massacrer de la chaire pas fraiche. Je croyais que j'étais sain d'esprit bah putain... Les zombies ont l'air de douiller contre l'armée personnelle de Mara Coft, si bien que je suis surpris quand elle me demande de l'aide pour m'occuper de l'arrière.

Un peu confus, je me retourne vers la grolem, entendant les craquements sinitres des os désarticulés qui s'approchent.

_ Tu fais comme elle a dit ?

Et évidemment la bestiole comprend pas trop hein. Bah quoi, je parle pas le cailloux déso pas déso ! Je vois une horde arriver, déchaînée et pleine de ressource physique que je n'ai pas. Qui a dit que les zombies savaient pas courir ? Bah c'est un con. Je lâche un charmant juron avant d'essayer de me concentrer sur... Ma situation de mort imminente. Crever dans un temple de la consommation entouré de pokémons et de morts-vivants, ça c'est une bonne anecdote de merde.

Puis les visions arrivent. Comme à chaque fois que je suis genre vraiment en danger. Elles sont courtes, à peine quelques secondes en avance sur la réalité, et j'essaye de donner les informations le plus rapidement à la bestiole qui m'accompagne pour éviter le massacre de ma personne. J'esquive aussi un coup avant de reculer et de me taper le mal de crâne du siècle.

Armée. Sauvage. Sorties barrées. Bruits. Dégueulasses, odeurs immondes.

Je me rattrape de justesse.

_ Mara ? On est genre grave dans la merde là. Y'a une petite armée juste dehors.

Parce que je suis un professionnel des bonnes nouvelles, je vous avais pas dit ?

Si, si ! ( non, pas la princesse ):

Chaque fois qu'un zombie tombait, un autre le remplaçait. Certains s'avéraient plus coriaces, esquivant les coups en déplaçant leurs corps dans des angles douteux et improbables. Mara essuya la sueur qui perlait son front et repoussa les mèches de cheveux qui lui collaient au visage. Guidée par une soudaine poussée d'adrénaline. elle se détourna d'Houston, le laissant gérer sa vague de nouveaux arrivants, et elle se saisit d'un morceau de métal qui traînait par terre. Ce n'était pas dans cette réalité qu'elle se laisserait bêtement mourir, pour son honneur et celui de ses ancêtres. Elle abattit son premier adversaire d'un solide coup de barre en pleine figure. Cela confirmait les dires de son interlocuteur, qui avait évoqué la tête des morts-vivants comme étant l'un de leurs points faibles. Reculant de quelques pas et se plaçant dans l'ombre de sa galeking, elle jeta un rapide coup d'oeil en direction du jeune homme.

« Une armée ? » Elle le répéta une seconde fois, perplexe. Mais qu'est-ce qu'il racontait celui-là ? « Comment tu le sais, tu es devin ? » 

Elle ricana nerveusement, incertaine du degré de sériosité qu'elle devait accorder à ses propos. Et mine de rien, elle eut une pensée pour Tohr, qui ne les avait toujours pas rejoint, et son coeur se serra. Impossible qu'il ait succombé à ses assaillants - la kantonienne refusait catégoriquement d'y croire. Ses doigts se resserrèrent autour de son arme improvisée. « Qu'est-ce que tu proposes de faire ? Qu'on regagne les étages supérieurs ? » Encerclés comme ils l'étaient, leurs options étaient limitées. Et si une armée se trouvait bel et bien à l'extérieur, prête à envahir le centre commercial...

Ses pensées furent interrompues par une puissante secousse, suivi par un vacarme assourdissant. À une quinzaine de mètre au loin, dans le couloir principal où s'agglutinait les zombies, les tuiles du plafond se détachèrent et s'écroulèrent, soulevant un nuage de poussière. Accompagnés par de lourds morceaux de béton et de céramique, le rhinoféros tomba à son tour et atterrit sur ses quatre pattes. Ses paupières mi-closes cachaient ses yeux révulsés et injectés de sang, et une fine écume rosée s'accumulait aux coins de sa bouche.

« Je t'avais bien dit qu'il nous retrouverait ! » Et en voyant sa corne vriller à plein régime, Marie-Anne sentit un vague espoir renaître. « Les souterrains ! » Leur échappatoire. Ils pourraient ainsi rejoindre le réseaux d'égoûts de la ville, voire même se tailler un chemin encore plus creux dans les entrailles de la terre, à l'abri de l'épidémie. « Je -ugh. »

Sa voix se brisa et sa vision se brouilla. Une douleur fulgurante éclata dans son ventre et lorsqu'elle baissa les yeux, elle vit les griffes de son rhinoféros qui transperçaient son abdomen. En relevant la tête, Mara jeta un regard désespéré en direction d'Houston. Celle-là, il ne l'avait sans doute pas vue venir. Elle non plus, d'ailleurs.

Puis les ténèbres l'envahirent... et elle se réveilla en hurlant, au risque d'alerter la maisonnée entière et les voisins. Elle se débattit longuement avec ses couvertures avant de parvenir à s'en dégager, et elle se redressa dans son lit. Haletante, tremblante. Autour d'elle, le décor familier de sa chambre. Sa fenêtre était ouverte et filtrait une faible brise qui faisait onduler ses rideaux. Couché dans son panier, son démolosse la toisait avec un air de pure terreur, comme s'il venait de voir un fantôme. Elle le rassura de quelques mots doux et lui intima de se rendormir. 
La donzelle tâta ensuite son ventre avec prudence. Rien. Elle soupira et se coucha à nouveau. Plus jamais elle ne visionnerait de film d'horreur avant d'aller dormir. 

Merci ! :

Avant propos :

Non seulement gérer ces trucs est franchement galère, mais discuter de son sarcasme sur le fait que je sois devin risque d'être encore plus complexe. "Alors non en fait, j'ai hérité d'un pouvoir de batard qui me donne des maux de tête agrémentés de poussières d'avenir mais ouais, le principe c'est que j'vois dans l'turfu". Je préfère sortir un "t'occupes, je sais c'est tout" bien plus rapide.

Par contre me demander la marche à suivre, c'est pas vraiment une bonne idée. Quoi-pourquoi-comment tu veux que je sache putain ?! J'ai pas vraiment le temps de m'exprimer de toutes façons que l'autre bestiole de tout à l'heure débarque du plafond (pouarf, normal j'ai envie de dire), et j'essaye de dépasser le sentiment d'inconfort et de peur panique que j'ai soudain en voyant ses yeux révulsés et son agressivité.

Heu. Dites moi si je me trompe hein. Mais. Il a un problème non ? J'ai bien envie de prévenir Mara mais elle va m'accuser de discrimination animale donc pour une fois je ferme ma gueule. Elle a d'ailleurs l'air de se réjouir beaucoup trop du retour de l'horrible bestiole. Vous croyez que je dois lui dire ? Ouais hein. Surtout que la chose fonce sur nous là. C'est pas DU TOUT un bon signe ça.

Trop tard.

_ OH PUTAIN ?! MERDE ! Merde merde meeeeeeeeerde ?!

Ma charmante collège se fait embrocher par son propre rhinocorne (MAIS C'EST SUPER TRASH ?!) sous mes yeux hébétés. Je regarde la scène, pétrifié, persuadé que c'est un des pires trucs auxquels j'ai jamais assisté. Et... Elle disparaît. Genre, commass. Heureusement, ses pokémons ont le bon goût de disparaître avec elle, ce qui m'épargne la même fin qu'elle. Non mais. Tué par des pokémons. Je sais bien que mon enfance a été sale, mais sérieusement ? Je me passerai d'un traumatisme de plus merci.

Je reprends conscience de ma situation seulement lorsqu'une main cadavérique attrape mon épaule pour me faire profiter de son râle moribond. J'essaye de me dégager, mais c'est sans compter sur sa bande de potes et ma force de moule avariée. Le premier coup de machoire me fait grincer des dents. Le deuxième m'arrache un bout de peau. Et je hurle.

Et merde.




_ MIKAMI PUTAIN ?!

Je me réveille à sursauts, en sueur, le coeur battant à cent à l'heure. Je mets un petit temps avant de se rappeler où je suis. Ma chambre. Cool. Bien. Ok.

_ Non-de-dieu-c'était-un-rêve-c'est-un-retournement-de-situation-beaucoup-trop-évident-c'est-même-interdit-dans-quelques-festivals ?!

Je viens de rêver que je me faisais dévorer vivant. Comptez pas sur moi pour dormir avant un booooon moment. J'essaye de reprendre ma respiration, jetant un coup d'oeil à l'écran à côté de mon lit. Le générique de The Evil Within est sur pause.

_ Mais ça aussi c'est très convenu ?!

Remerciements post Infinity Wa- heu- Apocalypse Zombie :