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EPREUVE #3 — BOND DANS LE TEMPS.
##   Sam 8 Sep 2018 - 0:00
Aaron Williams

Personnage ~
► Âge : 34. (apparence 29 ans)
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Aaron Williams
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Emploi/loisirs : Prof de maths et papaaaaa ♥
Humeur : Aha ! ... Attendez, c'était une vraie question ?



EPREUVE #3 — BOND DANS LE TEMPS
toute la journée du samedi, jusqu'à minuit



Rien n’a changé pour vous. Intérieurement, vous êtes toujours le même. Extérieurement, en revanche, c’est autre chose : vous vous retrouvez soudainement avec l’apparence d’un enfant de 5 ans. (Alors, qu'est-ce que ça vous fait d'être à nouveau jeunes ?! Petits veinards.)


Votre participation se composera d'un texte de 1500 mots maximum.
Pensez à présenter rapidement votre personnage au début de votre post ♥️ Vous pouvez mettre votre avatar/signature si vous le désirez !
N'oubliez pas de préciser de quel forum vous venez :D



Aaron vit en #E5882A.
Louisa danse en #78AB3F.


Un peu d'amour ♥:
##   Sam 8 Sep 2018 - 11:02
Nicolas L.L. Williams

Personnage ~
► Âge : 22
► Doubles-comptes ? : Jérémy B. Williams - Chrys Suede - Kaiko Yamada - Justine da Silva - Miguel Villa
► Rencontres ♫♪ :
Nicolas L.L. Williams
Master Tonnerre Solaire
Messages : 1919
Date d'inscription : 16/09/2015
Age : 30
Humeur : Oui.

Présentation pas longue du tout...:


Y'a des matins, on est content de faire la grasse mat'. Y'en a d'autres, on se demande pourquoi on s'est pas réveillé plus tôt. Nicolas observe longuement son reflet dans le miroir. Y'a un souci, j'lui fais remarquer, quand je constate qu'il est trop choqué pour réagir. Ça le débloque légèrement, il amène sa main jusqu'à son visage, là où trônait hier encore, sur sa joue, la cicatrice d'un profond coup de couteau. Elle a disparu. En fait, toutes ses cicatrices ont disparues, si ce n'est les quelques éraflures à ses genoux, preuve qu'il était maladroit étant enfant. Était ?... Il se sait pas vraiment. Le reflet lui montre un gamin tout maigre, aux côtes trop apparentes, un peu trop petit pour son âge, les cheveux longs anarchiques et bruns. J'ai cinq ans, j'crois. Et quand on avait cinq ans, François était encore vivant, c'était la croix et la bannière pour manger mais on n'a pas le souvenir d'avoir eu faim, parce qu'à l'époque, nos parents étaient des parents responsables... et on vivait dans ce village maudit, pas à Terrae.

Soudaine réalisation. Nicolas a beau être dans sa chambre, dans la maison Williams, il a soudain peur de vivre une illusion. Il s'empare de la couverture qui le couvrait jusque là, ses vêtements étant devenus bien trop grands, avant de courir. Le couloir est toujours celui qu'il connaît, le salon est toujours celui qu'il connaît, et dans la cuisine se tient bel et bien le Master qu'il connaît. :

-R-Ronron ? lâche-t-il hésitant, se demandant s'il arrive à le reconnaître.

La réponse lui vient avec un couinement d'hamster content et un câlin surprise saupoudré de papouilles de l'enfer. Bordel, j'ai pas assez de caféine dans le système pour supporter-... Non bon d'accord Ronron, j'te laisse faire mais dépêche-toi qu'on trouve une solution après.

Bien sûr, aucune solution n'a été trouvée... A part le fameux "Laissons l'effet s'faire", ce qui m'arrange pas du tout. Je me suis retrouvé dans un t-shirt trop petit de Ronron, trop grand pour moi, mais qui m'habillait mieux que tout ce qu'on peut trouver dans la maison. Jérémy s'est levé, en a profité pour se moquer de moi un temps -j'ai hâte de retrouver mon corps de dix-huit ans et de lui foutre un pain dans son pif déjà pété, ggrblm- avant de m'interdire de café, de cigarette et de me forcer à bouffer des céréales parce que, apparemment, je suis aussi rachitique qu'un légume déshydraté. J'ai d'ailleurs du lutter à ce qu'il me foute pas sur un pèse-personne, je suis déjà assez traumatisé par mon apparence, merci bien ! Nicolas soupire. Le seul avantage qu'il trouve dans cette situation, c'est qu'il peut faire un gros câlin à son chien Baltazar et surtout à Charlotte, sa petite sœur. Ça lui a valu une nouvelle séance photo de la part d'Aaron mais qu'importe... Elle nous reconnaît, c'est tout ce qui compte.

La situation ne pouvait pas rester secrète bien longtemps... On a appelé Aria pour qu'elle me fasse quelques vêtements sur mesure. Et bien sûr Aria a prévenu tout le monde. Huo est passé avec Aoi, le temps qu'elle me coupe les cheveux car la longueur était insupportable pour moi. Alice est venue en soutien moral, Elwynn en soutien de rien du tout, j'crois qu'elle voulait juste se marrer un peu et me narguer en buvant une bière -qui m'était interdite aussi, bordel qu'est-ce que ça craint d'être petit- et la Miss... eh. Je sais pas trop. Elle a bloqué un long moment en me voyant jouer avec Charlotte. Boubou, mon meilleur ami, m'a fait la remarque que ça allait être compliqué pour moi, d'atteindre les placards tout seul, que ça allait être difficile pour mes petites mains de faire tout ce que je faisais par habitude, que j'étais franchement ridicule quand j'étais assis à table et qu'il n'y avait que mon nez qui dépassait du bord. On a du acheter un rehausseur de siège. Heureusement que j'ai pas trop d'estime de moi sinon je serais mort de honte. Ça servira à Lottie quand elle sera plus grande... qu'on dit pour se rassurer. AHAH.

Nicolas ne peut pas aller à la fac comme ça, mais ça ne l'empêche pas de faire sagement ses devoirs. Ça doit être étrange à voir de l'extérieur ; un gamin de cinq ans qui fait un devoir sur de la microbiologie. Il est tout concentré quand Jérémy l'interpelle. C'est l'heure de la promenade au parc pour Lottie, et c'est à leur tour de s'y coller. Nicolas saute de son rehausseur et va chercher ses chaussures... Ses rangers militaires lui manquent un peu, mais d'un autre côté, des baskets sans lacets c'est bien pratique. Il est prêt avant tout le monde, il a même mis la laisse de Balthazar. Il attend sagement dans le couloir... Nicolas se demande brièvement s'il était aussi complaisant avant. Est-ce qu'il faisait des crises type jalousie ou égoïsme ? Est-ce qu'il pleurait souvent ? Il savait qu'il était maladroit... Est-ce que ça voulait dire qu'il courait partout sans écouter ses parents et en prenant le risque de se blesser bêtement ?... Je ne sais pas. Est-ce que c'est triste de se dire que les seuls souvenirs de petite enfance qu'on a, ce sont ceux qu'on est en train de se faire ? Ça ne doit pas compter, on a toujours dix-huit ans dans notre tête... Et une GROSSE envie de fumer depuis quelques jours.

Jérémy porte Charlotte et nous sommes partis. Nicolas est obligé d'allonger son pas pour rattraper le géant, et il donne plutôt l'impression d'être promené par Balthazar, plutôt que celle de promener son chien. Nicolas bougonne. Jérémy lui dit d'arrêter de se plaindre... Il n'a aucune pitié pour mini-Nico. Je vais pas m'en plaindre... c'est mieux que les bisous constants de Ronron. Et j'ai certainement pas envie que Jérémy me fasse un bisou. Ils s'apprêtent à traverser mais une grosse paluche l'en empêche. Jérémy l'arrête sur le trottoir et tend sa main, lui ordonnant sèchement de donner la sienne. ...Horreur. Mais j'ai pas trop le choix, peut-être qu'il allait ralentir son pas comme ça.

Avec tout ça, j'avais oublié qu'en restant moi, le Nicolas de dix-huit ans dans un corps de gosse, j'avais des pouvoirs. En contact avec la peau de Jérémy, ça se réveille soudain, car la vague d'inquiétude qu'il dégage me surprend. Je lève les yeux vers lui, mais il observe la route, guettant une éventuelle voiture, avant de reprendre le chemin vers le parc, serrant ma petite main un peu trop fort. Jérémy, ce grand abruti de Jérémy... a peur pour mini-moi. La même peur le traverse quand il est trop loin, trop longtemps de Charlotte. Une fois qu'on a traversé, je retire ma main. Ça me met mal à l'aise ok ? Y'a encore quelques temps, Jérémy, c'est le mec qui m'a maltraité au village, celui à qui je dois la grosse majorité de mes cicatrices. Cicatrices que je n'ai plus. Un gros silence s'éternise tandis que je songe. A quoi pense-t-il quand il me voit si petit ? Quel mauvais souvenir lui revient en premier ? Est-ce que c'est pour ça que ça réveille son instinct protecteur, sans pourtant oublier dans un coin de son crâne de piaf, que je suis toujours ce Nicolas qu'il a tabassé, coupé, failli tuer ?...

Je suis si petit, à cause des carences de mon passé difficile, mais si je tends mon bras, je peux atteindre son index. Sa peau toute abîmée par les combats, comparée à la mienne presque neuve, sans coup et sans tatouage. Il réagit à mon contact, je sens la surprise qui se déploie vivement, avant qu'une chaleur attendrie l'enveloppe. Aaah, Jérémy... qu'est-ce que t'es con. :

-Il faut vraiment que je sois si petit pour que tu te comportes en grand frère avec moi ?

Réponse vaguement bougonnée. J'ai réussi à le faire rougir. Je ris. Je ris comme le gosse que j'étais, c'est bref mais aux éclats, vif et lumineux, comme un éclair dans une nuit noire.

Au final, cette expérience n'aura duré que quelques jours. On ne sait toujours pas pourquoi c'est arrivé, ni même comment, mais c'est arrivé, comme un rêve qu'on ne comprend pas et qui n'a pas besoin d'être compris... On pourrait croire que mon premier réflexe aurait été de me faire un café, de rouler une clope et de courir dans le bar le plus proche mais non. Je me suis levé ce matin-là bien content d'avoir fait la grasse mat', j'ai retrouvé un Ronron surpris et un peu déçu de me revoir si grand dans la cuisine et je me suis penché un peu vers lui, lui faisant un câlin. :

-C'est pas mieux comme ça ?

Rires. Si, mais merci quand même de m'offrir une enfance mon Ronron... ...Et maintenant CAFÉ !!! ENFIN !!!

1476 mots o/


#666699
EPREUVE #3 — BOND DANS LE TEMPS. Oblk2p


Spoiler:
##   Sam 8 Sep 2018 - 12:50
Anonymous
Mary Nephilim [MP]

Présentation:

Morne. Terne. Triste. Ce sont des adjectifs qui vont bien à la ville de Voilaroc, dans la région de Sinnoh. Depuis la fenêtre de ta chambre, dans le quartier général de la Team Galaxy, les gens ressemblent à de vulgaires Fermites. Chacune a son but, sa fonction, sans disposer de volonté propre, mis à part survivre et faire rentrer assez d’argent pour faire prospérer la région et ainsi avoir une vie plus confortable. Mais c’est lorsque la cape noire de la nuit l’enveloppe que la ville prend tout son charme et que tu aimes la contempler. Chaque soir, lorsque tu rentres de mission ou que tu entraînes tes Pokémon, tu regardes ces jolies lumières dignes de Mucioles et de Lumivoles en esquissant un sourire satisfait. Plus le temps passe, et plus tu deviens puissante. Chaque jour est un pas de plus vers ta destinée et vers la chute d’Arceus. Peu importe les épreuves, même si tu rentres parfois blessée physiquement ou mentalement, ses pantins ne peuvent pas arrêter ta progression, qu’ils soient prêtres, policiers, ou même sbires de Teams différentes. Chaque combat est une expérience nouvelle dont tu te serviras pour t’élever toujours un peu plus. Ton bras gauche en est la preuve, après tout, et c’est en le retirant et en le mettant sur ta table de chevet que tu te dis qu’il est toujours bon de voir la vie du bon côté, malgré ce qu’elle peut avoir de mauvais en réserve. L’espoir de tuer Dieu. Cela semble contradictoire, mais c’est ce que tu penses.

Et c’est avec cette satisfaction dans ton esprit que tu plonges dans un profond sommeil, attendant le lendemain avec impatience. Seulement… cette fois-ci, les choses sont bien différentes. Pour commencer, ton lit te parait bien plus grand qu’avant ton réveil. C’est même ce qui t’intrigue et te fait lever en sursaut, avant de te rendre compte que tes vêtements te paraissent trop amples pour toi. Tu regardes ta main droite et écarquilles les yeux. On dirait une main de bébé ! Quel genre de rêve étrange est-ce là ? A moins qu’il ne s’agisse d’une farce d’un Pokémon qui a jeté un sort d’illusion sur toi ? Tu t’empares de la Poké Ball la plus proche de toi sur ta table de nuit et en libère le contenu. Anastasia, ta Momartik, observe les alentours avant de te regarder d’un air stupéfait. Ton rythme cardiaque s’accélère tandis que tu diriges vers la salle de bain. Tu te regardes devant le miroir en pied et pousse un cri de surprise, alertant aussitôt le fantôme de glace qui décide de te suivre. Ton corps… Tu as rajeuni ! Comment est-ce possible ? Si ce n’est pas un Pokémon qui t’a fait ça, comment as-tu pu redevenir une enfant ?

« Il faut que je reste calme. » dis-tu à voix haute pour essayer de reprendre contenance. « Il y a une explication, il y en a forcément une. Au moins, je me comporte encore comme une adulte. »

Tu ne sais pas si c’est vraiment réconfortant, mais mieux vaut se dire que ça l’est avant de complètement céder à la panique. Tu as connu pire, après tout. Enfin, peut-être. Tu ne sais pas vraiment, en fait. C’est mieux que d’avoir perdu un membre de sa famille ou un bras, mais combien de tes Pokémon te considèreront encore comme une maîtresse crédible ? Non, tu ne dois pas y penser. Chaque chose en son temps. Tu commences par attraper ton téléphone portable et à appeler ta supérieure hiérarchique, la Lieutenant Ashley Reynolds.

« Qu’y a-t-il, Mary ? » s’enquit-elle, immédiatement après avoir décroché.

« J’ai besoin de votre aide, je vous en prie ! » alertes-tu. « J-Je ne sais pas ce qui m’arrive. »

« Pardon, mais qui est à l’appareil ? Mary, si c’est une blague, elle est de très mauvais goût, nous avons bien mieux à faire. »

Evidemment. Tu aurais dû t’y attendre. Mais tu ne peux pas abandonner tout de suite. Alors tu décides de lui faire comprendre d’une manière ou d’une autre que c’est toi.

« Je suis Mary Nephilim, membre de la Team Galaxy. » récites-tu. « Le code de ma chambre est 66301, et l’organisation m’a confié un Ectoplasma et une Pandarbare qui m’aident lors de mes missions. La Team compte mettre sur le terrain dans les prochains jours le premier cyborg de combat, et… »

« J’arrive. »

La communication se coupe brutalement. Elle a raccroché, mais surtout, elle a compris que tu étais sérieuse. Tu viens de révéler des informations confidentielles, des choses qui seraient punies de mort si tu devais en parler aux mauvaises personnes. Comment une enfant saurait-elle cela ?

La porte s’ouvre alors, et la femme aux cheveux violets sursaute et rougit en te voyant. Il faut bien avouer que, comme ton corps a changé, tu ne peux pas vraiment cacher certaines parties de ton corps sans trébucher constamment…

« Mary ? » s’écrie-t-elle. « Que fait cette… »

« C’est moi, madame. Je suis ici. »

Elle le savait certainement, mais elle ne voulait pas y croire. Dans la Team Galaxy, c’est la science et les explications rationnelles qui priment, pas des tours de magie aussi ridicules ! Tu lui expliques alors comment tu en es arrivée à ce point, et elle baisse la tête, pensive.

« Aucun de nos projets en cours n’a pour but d’arriver à un résultat aussi… étrange. » réfléchit-elle. « Tu n’as pourtant rien ingéré ni rencontré de Pokémon que tu ne connaissais pas au cours de ta dernière mission ? »

Tu secoues la tête. Il faut se rendre à l’évidence. Tu es coincée dans ce corps sans la moindre explication et tu ne sais pas comment revenir à l’état d’adulte. A moins que le coupable ne soit pas de l’ordre de l’ordinaire, et soit une entité de loin supérieure aux règles du temps. Qu’il te renvoie au stade d’enfant pour te provoquer, te faire comprendre qu’il est puéril d’essayer de l’affronter. Le nom du coupable, bien que ton idée soit complètement folle, te parait alors très clair.

« C’est fâcheux, je voulais te demander de voler et revendre la statuette d’Arceus en or à l’intérieur de la cathédrale de la ville pour ta prochaine mission. » regrette Ashley. « Je vais au moins te chercher des vêtements, c’est la moindre des choses. »

L’expression sur ton visage change alors qu’elle prononce Son nom. Pour une enfant, ton regard trahit malgré tout ton désir de meurtre et de vengeance. Ce n’est pas parce que l’on t’a infantilisé au sens propre du terme que tu en deviens moins dangereuse.

« Non, j’accepte cette mission. » objectes-tu. « Je voulais passer là-bas, de toute façon. »

*

La nuit tombe de nouveau sur Voilaroc. La messe du soir vient de se terminer et la foule de croyants sort peu à peu de la cathédrale tandis que l’évêque observe ses ouailles avec un sourire bienveillant. Bien à l’écart de la scène, assise sur une chaise de bois, tout près du transept, tu fais mine de jouer avec une Poké Ball comme s’il s’agissait d’un ballon de handball, mais en cachant la partie blanche de la sphère ainsi que le bouton central. Le bruit que tu fais est suffisamment fort pour alerter le prêtre, qui, une fois tout le monde parti, se tourne vers toi, intrigué.

« Eh bien jeune fille, que fais-tu encore ici ? » veut-il savoir. « Tes parents ne sont pas avec toi ? »

Tu secoues lentement la tête, profitant de cette façon pour vérifier qu’il ne reste plus personne au sein de la cathédrale. Parfait. L’exécution peut commencer.

« Viens avec moi, on va les chercher ensemble. » propose-t-il en te tendant la main.

Tu remarques un décalage entre son sourire poli et son regard qui, si tu avais véritablement cinq ans, te ferait froid dans le dos. Tu sais ce qu’il a en tête. Répugnant. Aussi répugnant qu’Arceus lui-même. Tu vas prendre du plaisir à t’occuper de lui, ce soir.

« Je ne parle pas aux inconnus. » répliques-tu avec une fausse innocence dans la voix.

Tu laisses tomber la Poké Ball, qui révèle le fantôme de glace. La Momartik se matérialise alors dans un flash de lumière, et gèle instantanément les jambes et la bouche de ton ennemi en le frôlant simplement d’un Vent Glacé. Maintenant qu’il est immobilisé et qu’on ne pourra pas l’entendre, lui infliger tes sévices sera plus simple.

« Tu pensais me priver de mes facultés physiques, Arceus. » soliloques-tu. « Mais en réalité, tu m’as donné une nouvelle arme. Maintenant, assiste à la destruction de l’un de tes pions, et contemple ma puissance ! »

Enfant ou adulte, tu resteras la même. Tes idéaux ne changeront jamais, même si le temps doit t’affecter d’une autre manière. Ta justice s’abattra sur Arceus, et le monde que tu veux créer verra le jour, peu importe ce qu’il t’en coûtera !

Nombre total de mots : 1499
Merci de m'avoir lu ! :3
##   Sam 8 Sep 2018 - 15:59
Anonymous
Tamara Lagden [THS]

Spoiler:

Elle s'était réveillée un matin avec une sensation étrange au creux du ventre. C'était comme si elle était elle-même sans l'être, comme si elle pressentait que cette journée allait être particulièrement embêtante, sinon mal partie.

Tamara allongea son bras gauche dans un réflexe intégré depuis des années pour consulter les nouvelles des réseaux sociaux avant de se souvenir qu'elle ne captait rien dans ce bateau. Il n'avait pas l'air, non plus, d'atteindre la table de nuit, ni même de la trouver. Tamara ouvrit soudainement les yeux et se leva.

La première chose qu'elle vit, c'était que le décor était le même que la veille et l'avant-veille. Une cabine trop petite, beaucoup trop chère pour le prix qu'elle valait, secouée ci et là par les calmes remous de l'océan. Rien ne semblait avoir changé, et pourtant... Elle avait la vague impression que tous les meubles autour d'elle avaient grandi comme si, elle ne savait pas trop comment, elle avait été déplacée dans une pièce géante. La jeune femme pensa brièvement au conte d'Alice au pays des merveilles avant d'entendre la voix forte d'un homme, sur le pont, chantonner gaiement une chanson. Elle mit quelques secondes à reconnaître « Help ! » des Beatles et la voix si caractéristique de l'homme qui prétendait être leur capitaine. Elle esquissa une grimace, puis se tourna.

Accidentellement, son regard se croisa dans un miroir accroché sur le mur et elle vit le portrait d'une gamine. Elle mit plusieurs secondes à comprendre qu'il s'agissait d'elle, tellement la chose lui paraissait invraisemblable, se pinça et fit plusieurs tours sur elle-même.

Tout était vrai. Elle était persuadée qu'elle était toujours dans un rêve ou quelque chose comme ça, mais elle n'avait aucune idée de comment se réveiller. Le bateau était vrai, l'île était vraie et le sentiment d'être coincée ici sans solution pour rentrer était vrai. Elle avait cinq ans et elle était coincée sur une île déserte. Il semblait urgent de régler de lui procurer des vêtements : ceux qu'elle avait étaient informes, beaucoup trop grands pour elle. Elle avait l'impression de flotter dans sa culotte, son débardeur faisait la taille d'une robe et quelque chose de beaucoup trop grand venait lui chatouiller la poitrine. Elle plongea la main sous son tee-shirt et en sortit un soutien-gorge qui, de toute évidence, n'avait plus du tout sa place par ici.

« Une taille d'enfant... »

Elle pourrait garder son short si elle le découpait un peu et qu'elle se servait d'un bout de ficelle en guise de ceinture. Elle n'avait jamais été très douée pour tous ces travaux de découpages, mais elle s'activa : le short était à sa taille, même s'il lui faisait avoir une drôle d'allure et pour le haut, elle se rappela soudainement qu'avant le départ, motivée par la perspective d'immenses plages de sable fin, elle avait emporté avec elle un petit top jaune qui lui arrivait au dessus du nombril. Lui-aussi, une fois enfilé, était beaucoup trop grand en largeur, mais c'était mieux que rien !

Dehors, elle entendait le bruit des conversations des explorateurs qui ne s'étaient pas risqués à aventurer la forêt et se dit qu'elle ne pouvait pas leur apparaître comme ça. Elle préférait ne pas les croiser et prit la décision de partir toute seule, incognito.

Ses petits pieds nus taille 27 foulèrent le sol du couloir prudemment pendant qu'elle regardait s'il n'y avait personne dans les environs. Et si elle devait faire quelque chose d'unique pour regagner son vrai corps ? Et si elle devrait trouver par elle-même la chose à rectifier pour que le court du temps redevienne normal ?

« Qu'est-ce que tu fais par ici, ma petite ? », vint l'interrompre une voix alors qu'elle avait presque atteint le pont. L'homme ne semblait pas méchant, mais Tamara se crispa : vus d'aussi bas, les adultes avaient l'air de géants.

-Je...Je..., sortit-elle d'une voix cristalline. Je cherche ma maman, je l'ai trouvée !

Elle s'élança à toute vitesse vers le pont, puis vers la passerelle et enfin sur le banc de sable fin. À l'abri sous les épaisses branches de la forêt après avoir couru plus d'une vingtaine de minutes, Tamara souffla. Ses pieds nus la brûlaient, elle n'avait pas trouvé de chaussures assez petites pour pouvoir les enfiler.

L'endroit où elle était ne lui disait rien du tout : elle s'était déjà aventurée dans la forêt, mais elle n'était jamais allée aussi loin. La végétation était luxuriante, comme en témoignaient ces fougères qui avaient eu le temps de s'étaler et ces arbres à la cime gigantesque. Prudente, Tamara s'avança sur la pointe des pieds vers une direction un peu au hasard.


Jour 1

J'ai trouvé dans ma poche quelques papiers et un stylo que je devais trimbaler depuis un petit moment déjà. Je me suis posée sur une branche en hauteur pour écrire, la nuit commence à tomber, la température s'est refroidie et par crainte de la faune, je vais dormir en hauteur.

Jour 2

Je ne sais pas où je vais. Je n'ai pas de boussole avec moi et je n'ai dû ma survie suite à la rencontre avec une créature sauvage que grâce à mes talents de grimpeuse. J'ai faim et soif. J'ai encore un peu de force grâce aux herbes que je mâche. La situation est critique. Je n'ai pas d'armes : je ne me suis jamais sentie autant en danger qu'avec ce corps vulnérable. Le vent a augmenté en intensité, j'ai l'impression qu'une tempête se prépare.


Le vent s'intensifia dans la soirée et les arbres, en apparence si solides, commencèrent à se courber. Tamara descendit en vitesse de son promontoire et se mit à courir, affolée. La terre trembla sous ses pieds.

Jour 9

J'ai trouvé refuge dans une caverne déserte. C'était la maison d'un ours, j'ai vu sa dépouille écrasée par une roche. Il n'est plus comestible mais émet une odeur pestilentielle. L'état de l'île est cataclysmique. Il y a eu une grosse tempête ou je ne sais quoi. Je n'ai pas pleuré, jamais. J'ai réussi à me fabriquer un espèce d'arc et une lance avec des silex et des bouts de bois. J'ai tué de pauvres lapins : il fallait bien manger.

Je ne sais pas quoi faire. Je me sens tellement impuissante.

Je deviens folle, je crois. Le septième jour, j'ai cru entendre des chants dehors avant d'être piégée par un ouragan : je suis rentrée in extremis.

J'ai peur.

Le huitième, je me suis réveillée avec une odeur de chocolat chaud dans le nez : j'ai failli ne pas voir l'horrible animal qui lorgnait sur mon garde-manger. J'ai pris ma lance et lui ai transpercé le corps avec un cri horrible avant de m'apercevoir que ce n'était qu'un singe affamé.

Au centre de la caverne repose sa dépouille et son sang souille les murs.

Dehors, je crois que ça s'est un peu calmé, je vais aller voir, je vais marcher un peu, en faisant attention. Je ne sais pas si je ressemble à quelque chose, j'ai l'impression que je fais peur, sans mettre douchée depuis dix jours. Mon corps pue, j'ai l'impression que cette odeur me rend un peu folle.


Le lendemain,  le soleil semblait avoir regagné sa place habituelle dans le ciel : la petite tête de Tamara passa par l'ouverture de la caverne, les cheveux emmêlés et les joues tâchées par ce qui paraissait être du sang de lapin. Elle avait des chausses en peau de bête et elle avança prudemment comme si elle ne souhaitait pas être vue.

Au loin, il lui semblait voir un groupe d'hommes vêtus bizarrement. La faim et la soif aux lèvres, elle se dirigea vers eux, plissant les yeux pour mieux les voir. Elle agita les mains et ils avaient l'air de lui répondre. Plus elle s'en rapprochait, plus elle les voyait nettement : ils ne ressemblaient à rien de ce qu'elle connaissait. Des cannibales ? Son petit cœur ratait un bond. Elle continua tout de même à avancer vers eux et leva une jambe pour franchir ce qui était un petit ravin, rien d'infranchissable pour quelqu'un d'1m80.

Elle ne faisait plus 1m80. Elle faisait au maximum 1m10 et sa détente était beaucoup moins grande qu'elle ne le croyait.

Elle sauta.

N'arriva jamais de l'autre côté.

Merde. Elle avait survécu à une tempête, à des animaux sauvages, pourquoi fallait-il que ? Elle s'écrasa contre un rocher, plusieurs mètres plus bas.


Tamara se réveilla un matin avec une sensation étrange au creux du ventre. C'était comme si elle était elle-même sans l'être, comme si elle pressentait que cette journée allait être particulièrement embêtante, sinon mal partie.

Elle avait le vague sentiment d'avoir un souvenir d'un cauchemar un peu pourri où elle affrontait une tempête à elle tout de seul et où elle était devenu une gamine, mais ce n'était qu'un rêve, non ?

Elle allongea un de ses bras pour saisir son portable, lorsqu'elle vit cette main trop courte.

Elle se leva précipitamment et courut face au miroir.


Mots : 1500, sans compter la description du personnage.
##   Sam 8 Sep 2018 - 16:25
Anonymous
Nabil - (Im)Perfection

Nabil et sa nouvelle amie:



Hein ? Regardez-moi ce bras minuscule et tout potelé, ce coude enfoncé dans le gras délicat du bambin, avec un gigantesque sourire édenté, passant son doigt boudiné dans l'espace que l'incisive avait laissé lorsqu'elle était partie rendre visite à la petite souris. Il peinait à y croire.

- Et donc là.... J'ai 26 ans....?

Lâcha-t-il en marmonnant dans la barbe qu'il n'avait plus. Ses yeux roulèrent vers le plafond avant de se heurter à la forte lumière que produisait l'ampoule sans abat-jour, n'ayant maintenant pour vision qu'une énorme tâche variant du blanc au jaune. Alors, Nabil descendit tant bien que mal de l'escabeau qu'il s'était éreinté à mener jusque là, devant le lavabo, parce qu'il venait de se réveiller et qu'il avait constaté que son corps ne prenait pas la même place que d'habitude dans son lit. Le grand garçon n'était pas du genre à paniquer, mais franchement là ça en valait le coup.

Ça ne faisait pas longtemps que Nabil était ici à Sindety, n'ayant découvert cette ville et son fonctionnement que très récemment, c'était très logiquement que sa déduction fût faite : il devait y avoir plein de choses qui lui restaient encore inconnues sur Terre.

Après tout c'était peut-être un truc comme une coutume locale, du vaudou, un sort, une réaction chimique ou une drogue qu'on aurait mis dans son verre hier soir ? Enfin, hier soir il était resté seul à jouer à la PlayStation, mais bon quoi qu'il en fût c'était sûrement pas naturel. Mêlant sa perplexité à sa fatigue, il frottait ses petits yeux bruns et globuleux le temps que sa vision pût revenir à la normale. De longues minutes s’écoulèrent avant qu'il ne réussît à atteindre la cafetière, à se faire un café et à ne – finalement – pas le boire. C'était dégueulasse. Peut-être avec du sucre à foison et deux tiers de lait ce serait mieux ? Ce qu'il essaya de s'empresser de faire. Maintenant c'était froid et à ras-bord, hors de question de se hisser jusqu'au micro-onde au risque d'en foutre partout. Nabil ne voulait pas nettoyer, c'était un coup de balais une fois par semaine et c'était tout.

D'humeur plus que bougonne, le petit garçon n'en pouvait plus car il s'agissait là plus d'une intention de nuire plutôt que d'un jeu. Parce qu'un jeu c'est marrant, logique.

Plaçant ses deux petites mimines sur le canapé et y hissant ensuite tout son corps à l'aide de ses genoux, ce qu'il voulait c'était son paquet de clope. Il le prit en main et sentit qu'il était étonnamment plutôt léger. Tu croyais que c'était un subterfuge de ton corps d'enfant qui avait du mal à juger des poids, pas vrai Nabil ? Haha, non c'était bel et bien vide. Alors là, le petit gars  fronça fort ses deux sourcils ; rien n’allait. Il fallait qu’il allât en acheter, même s'il avait la taille d'un nourrisson et que ça risquait de pas du tout le faire, il fut rempli d'un espoir soudain et il bondit du canapé. Direction la chambre afin de recouvrir son petit zizi minuscule de bébé grognon avec ce qu'il pourrait. Ce fut un caleçon avec une ceinture parce que bordel il avait perdu au moins un mètre de taille et que plus rien ne lui seyait ! Pauvre Nabilou ne chouine pas, même si on dirait, ce n'est plus de ton âge.

Marchant dans la rue sans même avoir tenté de fermer sa porte à clefs pour que personne ne rit de lui, il se dirigea vers l'endroit où il pouvait se procurer l’élixir de bonne humeur à la nicotine. Il ne remarquait pas la présence de la jeune femme derrière lui : Kaylee, qui marchait dans les rues de Sindety, jouant fidèlement à Candy Crush – ou Candidat Cruche pour les intimes – sur son portable sans se soucier des alentours. Son carnet coincé sous son aisselle, elle releva ses yeux inexpressifs sur le mioche qu’était désormais Nabil, tous deux se dirigeant vers le bureau de tabac. Oh ? N'était-elle donc pas la seule à avoir envie de tic tac et de mentos glacés qui allaient lui givrer l’œsophage quand elle prendrait une gorgée d'eau ? Étonnant. Toujours aussi inexpressive qu'à l'accoutumée, elle continua d'avancer avant de soupirer.

Sans lui prêter attention, il poussa la porte avec force, entrain et ses deux bras, comme si tout ce trajet ne l'avait pas déjà épuisé à cause de la taille de ses maudites riquiquis gambettes.

- Un paquet de Marlboro 100's s'te plaît Edwige.

La jeune femme dut prendre appui sur le comptoir pour regarder son "client" qu'elle refusa évidemment de servir. Les poings serrés, il essaya de la convaincre, de lui dire qu'on lui avait fait une blague ou qu'il était malade, peu importait le nombre de version qu'il put débiter elle n'en crut aucune. Il se retourna pour regarder les environs, pointant le doigt vers Kaylee et s'adressant à elle avec une voix de mioche insupportable.

- Toi famille, dis lui que je suis NABIL. S'te plaît !

Kaylee regarda inexpressivement le mioche avant d'arquer un sourcil.

- Non. Les enfants de cinq ans ne se tapent pas des Marlboros.

Le tout dit sans lever son inexpressif regard de Candidat Cruche, évidemment. Donc c'était peine perdu pour Nabil ? Punaise s'ils s'étaient rencontrés hier elle aurait su que c'était réel, qui d'autre dans cette ville possédait cette tignasse noire et frisée ? Eh bah personne ! Puis y'a personne pour remarquer qu'il n'y avait aucun enfant à Sindety en toute logique étant donné qu'ils étaient tous infertiles ? Non, personne non plus ! Le menton plissé, les yeux humides et la bouche tombante il réussit à crier quand même.

- Mais j'ai pas cinq ans, puis ça fume pas les enfants de cinq ans. Et pourquoi vous me faites ça ? J-j'ai même pas b-bu mon café...

Oui, il commençait à réellement sangloter. La blonde pencha légèrement sa tête de côté et rangea son portable dans son sac en bandoulière. Il allait vraiment lui sangloter entre les doigts ? Tandis qu'elle s'avançait vers le comptoir, écrivant sur son carnet tout en contournant le sale mioche pas si bambin que ça apparemment, la vendeuse adressa à Kaylee un sourire désolé. Elle posa son carnet sur le comptoir, lettres orientées dans le sens de la vendeuse. Sur la page était marqué un « Un paquet de Marlboros 100's, des tic tac à la menthe et des mentos menthe glacée. » Posant déjà les sucreries sur son carnet, la vendeuse lui adressa un regard sceptique.

- Vous êtes majeure ?

Kaylee lui darda un regard qui fut noir et perçant l'espace d'une seconde. Elle avait 25 ans et on la prenait encore pour une lycéenne ? Elle mit alors sa carte d'identité, où un "Née le 19/06/1993" était inscrit, sous les yeux de la vendeuse. Devant l'expression de cette dernière, Kaylee hocha la tête et rangea sa carte d'identité dans son sac.

- Oh, pardon.

Ignorant le pardon de la vendeuse, notre blonde la regarda prendre le paquet de nicotine et lui rappela son prénom et son nom à l’écrit pour qu’elle pût débiter le tout de son compte. Kaylee se retourna vers Nabil et lui tendit un papier où était marqué « Viens, on va aller prendre un café. » tout en le poussant hors du tabac d'une main dont la douceur contrastait avec son inexpression impénétrable. Heureusement que cette vendeuse ne la connaissait pas, sinon elle aurait su que Kaylee ne fumait pas en plus de tousser la mort à la moindre fumée de cigarette parasite… Une fois dehors, elle lui donna le paquet de cigarettes.

- Merci, t'es un ange ! C'est moi qui paye le café krkrkr..

Le jeune garçon lui adressa un sourire sincère en lui attrapant l'avant bras, sans elle il n'aurait rien pu faire. Ah ça, quand il sera revenu à sa taille normale, elle va l'entendre Edwige !
##   Sam 8 Sep 2018 - 17:20
Anonymous
Pink la punk (Epica)

Le personnage principal, Gilbert, est un vieillard aigri aux cheveux blancs, toujours avec une bouteille de whisky dans la main. Il n’aime (presque) personne. À 5 ans c’était un enfant aux cheveux roux bouclés, tout mignon à croquer.

Zéro, c’est le nombre de cheveux roux qu’il me reste. Le rouge a été remplacé par du blanc métallique. Je pense que j’avais aussi plus de cheveux que maintenant. Peut-être, je ne sais plus. Ces derniers jours, ma mémoire me fait défaut. Tout parait si lointain maintenant. Quand j’étais encore un môme tout juste sorti du ventre de sa mère, j’ai la vague impression que je teignais mes cheveux, pour passer inaperçu et éviter les commentaires des gens. Puis, des années plus tard, fraichement sorti de l’académie, j’étais parti chez un barbier pour coiffer mes cheveux à la mode de l’époque. En quelques jours, j’étais devenu un des officiers les plus populaires avec la gente féminine. J’étais beau, intelligent, talentueux, attentionné avec les dames et, surtout, jeune. Puis, le succès m’a monté à la tête et j’ai perdu tout contrôle de moi-même. Aujourd’hui je ne suis plus que le vestige de ce jeune homme, un vieillard ridé et décrépit par l’âge, amer avec la vie et le monde, qui ne survit que grâce à une maigre pension. J’ai été misérablement vaincu par le monde. Ma vie est remplie de regrets, et chaque jour qui passe en rajoute un. Les peines, le chagrin, la honte, et les remords ne font que s’accumuler, sans un plafond pour les arrêter. J’en ai fait des mauvais choix tout au long de ces décennies. J’ai connu les mauvaises personnes, que j’ai considéré comme amis pendant bien des années. Puis j’ai pris goût au jeu. Cette euphorie que je ressentais chaque fois que je gagnais me donnait envie de plus, sans jamais me rassasier complétement. Je devenais de plus en plus riche. Tout le monde venait vers moi, les yeux remplis de respect et d’idolâtrie. J’étais aimé par tous et, surtout, toutes. Je ne connaissais pas la défaite. J’investissais partout, dans tout ce qu’on me recommandait. Même si aucun des investissements n’avait abouti, et que je ne faisais que gaspiller mon argent de toutes les façons, j’étais bien trop occupé avec mes engagements sociaux pour y prêter attention. Puis, j’ai perdu la main. Je ne gagnais plus aux jeux. J’ai fini par trouver réconfort dans l’alcool. Je passais grande partie de la journée complètement ivre, puisque je n’avais rien d’autre à faire de mon temps. Tous mes amis avaient cessé de me contacter, les demoiselles fuyaient en me voyant, je n’avais même plus de boulot. Plusieurs fois tout au long de la journée je me demande où j’aurais pu être si j’avais pris les bonnes décisions, en évitant les mauvais choix. Ma seule consolation est mon imagination. Quand je m’endors, je rêve de tout ce que j’aurais pu avoir, de ce que j’aurais pu faire ou devenir. Ce matin, comme d’habitude, je rentre chez moi après le lever du soleil. J’ai passé toute la nuit à boire. Je me dirige vers mon lit, mais avant d’y arriver je trébuche et je me cogne la tête avec le bord de celui-ci. Je perds conscience. Je ne veux même pas imaginer la gueule de bois que j’aurai quand je me réveillerai.
J’entends des oiseaux chanter. C’est bizarre, d’habitude ils ne s’approchent pas du quartier où je vis, probablement à cause de la pollution. Je sens aussi quelque chose de doux sous moi. Mon lit a toujours été aussi confortable ? D’ailleurs, maintenant que j’y pense, je suis presque certain de m’être écrasé sur le sol. Ah, je dois arrêter de penser, j’ai un horrible mal de tête. Même si, bizarrement, je n’en ai pas. J’imagine que ça viendra d’ici peu. J’ouvre mes yeux mais je les referme immédiatement. Il y a trop de lumière, ça doit déjà être le matin. J’imagine que j’ai dormi pendant toute la journée, même si c’est assez rare que cela m’arrive. J’essaye de les rouvrir, cette fois-ci plus lentement, pour que le soleil ne m’aveugle pas autant. Je me lève peu à peu. Bizarre. Je regarde autour de moi. Mais ce n’est pas ma chambre ! Pourtant elle a l’air familière, très familière même. Je sens une odeur de cuisson. Voilà mon ventre qui gargouille. On dirait qu’elle provient de dehors. La porte de la chambre est ouverte. Sans faire de bruit, je me dirige vers la porte pour jeter un coup d’œil dehors. Au moment où je sors ma tête de la chambre, tout d’un coup je ne vois plus rien. Je lève la tête et je vois le visage de quelqu’un que je connais très bien, plus jeune de ce dont je me souvenais. Ça faisait longtemps que je n’avais pas vu ce visage. Tant de fois j’avais essayé de m’en souvenir, de retracer les contours de ses yeux, de son nez, de son sourire. Mais ça devenait de plus en plus dure, je redoutais le jour où j’allais oublier complètement à quoi elle ressemblait. Puis j’ai entendu une voix, sa voix, qui m’avait tant manqué durant toutes ces années. J’aurais tout donné pour pouvoir l’écouter ne serait-ce qu’une seule fois. La personne devant moi, avec un ton un peu contrarié, parla à nouveau :
- Tu ne m’as pas entendu ? Tu t’es levé tôt aujourd’hui, fiston. Pourquoi est-ce que tu fais cette drôle de tête ? Tu as fait un cauchemar ?
« Fiston » .
- Gil ? Gil ?? Gilbert ?!
Gilbert, mon prénom. Je n’arrive pourtant pas à y croire. Ou plutôt, je ne veux pas y croire, sinon la déception sera trop grande quand je me réveillerai. Cette personne devant mes yeux ressemble pourtant comme deux gouttes d’eau à ma mère, que je n’avais plus revu depuis des années. Tout en craignant que tout d’un coup elle disparaisse de mon rêve, je mets une main sur sa robe. J’arrive à la toucher. Puis je tente de lui faire du câlin, même si mes bras n’arrivent pas à l’entourer complètement. Bizarre.
- Qu’est-ce qu’il y a mon chou ? Tu pleures ? Allez, viens dans mes bras.
Ma mère se penche puis me soulève pour me porter dans ses bras. Comment est-ce possible ? Devant-moi, il y a un miroir. Je vois un enfant dans les bras de ma mère. Si le miroir reflète ma mère, il devrait aussi me refléter moi, non ? Mais où suis-je ? Qui est cet enfant aux cheveux roux ? Il me rappelle quelqu’un… moi ?! Pourquoi est-ce que je suis si jeune ?
- Mais je suis un enfant !
J
’ai crié de surprise.
- Bien-sur que tu en es un ! Allez, Gil, je viens de préparer le petit-déjeuner. On va manger ?
Ça ne peut pas être possible. Je me pince une fois. Deux fois. Trois fois. Je ne me suis toujours pas réveillé. Et si je me cognais la tête ? Ma mère vient de me déposer sur une chaise. Je suis trop petit pour toucher le sol avec mes pieds. Parfait.
BAM !
- Aïe…
- Gilbert ?! Tu vas bien ?!
J’entends toujours la voix de ma mère. J’ouvre les yeux et je la vois encore devant moi. Même après être tombé de la chaise, m’être blessé partout, je ne suis toujours pas réveillé. Tout parait si réel. Et si ? Non, c’est impossible. Mais si c’était vraiment vrai ? Et si je suis à nouveau un enfant ? Qu’en est-il de mes souvenirs ? Il y en a beaucoup trop pour que ce ne soit que le simple fruit d’un cauchemar. J’ai donc voyagé dans le passé ? Mais comment ? Si je suis mort, peut-être que… Quoi qu’il en soit, on dirait que je suis vraiment devenu un enfant à nouveau. Ma mère est aussi avec moi. J’ai l’impression que tous mes veux ont été exaucés. Je peux maintenant refaire ma vie de zéro. Mais j’ai de nouveaux doutes. Suis-je en capable ? L’univers vient de me donner une nouvelle opportunité pour avoir un futur différent, mais c’est si dur de ne pas faire de faux pas… Je lève les yeux et je vois le visage inquiet de ma mère.
- Je vais bien, maman. Tu verras, tout ira bien.
##   Sam 8 Sep 2018 - 17:31
Anonymous
Kreen (Istheria)

Spoiler:

Bouclier magique à gauche, coup de tête dans le larynx et pour finir, un geste large et maîtrisé du bras droit pour aller lui mettre son fléau d’arme entre les dents. Paf, l’impudent décéda. Kreen venait d’occire le combattant adverse dans un rayon de dix mètres : tous les autres étaient en train de se faire zigouiller par ses collègues et dans quelques instants, la bataille serait finie. Et remportée. Les Cavaliers de Sharna venaient encore une fois de semer la dévastation. La guerrière passa sa langue sur ses dents avant de s’en retourner vers sa monture, un poil déçue de devoir rentrer dès maintenant. Elle s’éclatait bien. Elle enjamba un cadavre avec désinvolture, puis un autre, puis un troisième, et le dernier, pas moyen. Sans explication aucune, l’impitoyable mort-vivante fut très soudainement prise de vertiges curieux, et elle s’affaissa comme un gros sac de sable, le nez sous l’aisselle d’une de ses victimes. Un peu comme quand le sol se dérobe sous vos petons, ou bien, oui, que vous avez trop bu avant de descendre les escaliers dans le noir, dans le brouillard et sur des échasses. Mmh. Voilà qui faisait bien du mal à son égo. Elle demeura immobile un petit moment, non pas pour comprendre ce qui lui était arrivé mais par simple honte. Elle venait de se viander comme une tartelette sans même avoir trébuché et se retrouvait le visage enfoui sous le bras d’un soldat qui, elle en était presque sûre, gargouillait encore un peu. Ce fut après de longues secondes passées à absorber son humiliation qu’elle se décida à se redresser. Elle plaça alors les mains de part et d’autre du malheureux et poussa sur ses bras. Fort. Très fort. Aucun effet. Elle l’avait portée sur les champs de bataille pendant une soixantaine d’année et était parfaitement capable de supporter son poids, mais à ce moment précis et pour une raison qui lui échappait tout à fait, son armure lui semblait aussi lourde qu’une rencontre diplomatique avec le Pape. Elle poussa un gémissement misérable avant de sentir tout le métal de son équipement l’écraser et la maintenir contre le flan délicieux du moribond. Elle aurait aimé retenter le coup en se concentrant un peu plus, peinarde dans son coin à se ridiculiser oklm, mais décidément, Sharna avait décidé de bien se foutre de sa trogne.

« – Kreen ? Kreen ? Euh… Oh la chienne, Kreen ? »

Un de ses confrères, un Terran1 bien bâti qui avait pour fâcheuse tendance de souvent se montrer très familier avec elle, avait reconnu sa panoplie, mais clairement pas les petits membres faibles qui en dépassaient de peu. En l’entendant approcher, elle abandonna toute tentative de relèvement et lui adressa un grognement étouffé. Je dois bien admettre que même moi en tant que narrateur, je ne sais pas bien ce qu’elle voulait dire par là.

« – Kreen, c’est vous ? Il vous est arrivé quelque chose ? »

La fière guerrière releva la tête afin de dégager sa bouche, mais son casque osseux pesait suffisamment pour que cela requière un réel effort physique dans son étrange situation. Il était désormais beaucoup trop large pour elle et en plus de lui casser le cou, il lui obstruait complètement la vision.

« – Un sort perdu, sans doute, je ne… La Gorgoroth s’interrompit immédiatement et se pinça les lèvres en ouvrant de grands yeux. Il y avait quelque chose qui clochait avec sa voix. Elle se racla la gorge et tenta de chuchoter à elle-même, mais seul un hoquet aigu et un peu rauque s’échappa de ses lèvres. Ses nerfs ne tiendraient plus encore très longtemps. En plus d’être faible, elle était tout à fait pathétique. En désespoir de cause, elle finit par lever un pouce et par l’agiter tristement vers le haut. Aussitôt, son collègue se pencha sur elle et la chopa par l’arrière de son plastron. Il secoua vaguement les pièces d’armure qui quittèrent facilement le corps de Kreen et dévoila complètement la cavalière maudite.

– Ouhla, merde… souffla-t-il. »

La Gorgoroth se débarrassa maladroitement de son couvre-chef, baissa les yeux et s’inspecta. Mmh. Elle ne se souvenait pas faire trois pieds de haut, avoir un teint de pêche et des mains trop petites pour mettre des baffes. Kreen flottait désormais dans sa tunique sombre et dans ses bottes, ses cheveux lui arrivaient derrière les genoux, elle avait la peau douce et rose et… Et surtout… Erk, charmante odeur. Et quel goût infâme dans sa bouche. Et.

« – Han la gouge ! J’ai le cœur qui bat !

– Hein ?

– J’ai le cœur qui… Puterelle, cette voix…
Kreen porta sa jolie petite mimine à son cou frêle. Ah bah j’ai plus de cicatrice non plus…

– On dirait qu’on vous a lancé comme une espèce de sort de jouvence, non ? »

La guerrière adressa à son confrère une œillade mortelle… Ment adorable, probablement, parce qu’elle avait désormais une bouille joufflue et la taille d’un escabeau. Importunée par les miasmes, elle tenta de s’écarter du cadavre qu’elle avait eu le bonheur de voir de très près tout à l’heure, mais dans ses bottes immenses, elle ne fit que trébucher et tomber la tête la première dans la boue entre les jambes du Terran. Ce dernier toussota alors que l’enfant relevait le visage pour mieux gémir de frustration.

« – Pourquoi mooooiiii ?.. râla-t-elle d’une voix craquante.

– Doit bien y avoir un sort pour remédier à ça, vous avez qu’à aller consulter nos mages.

La gamine se releva en grimaçant et frappa la cuisse du Cavalier de ses petits poings faibles. Evidemment, c’est elle qui s’esquinta et elle serra ses phalanges en pleurnichant.

– Non j’veux pas ! Je suis ridicule ! Et pourquoi ça pue autant ici ? J’ai mal à la tête ! J’ai mal partout !

– Ah vous régressez aussi en plus, non ?
»

Kreen foudroya de nouveau son collègue du regard. Enfin, elle fit ce qu’elle peut. Cela n’eut pas l’air d’émouvoir le géant. La réponse était non, effectivement. La combattante se souvenait parfaitement de sa journée, ainsi que de toutes celles d’avant, et elle se souvenait parfaitement être morte une fois dans sa vie adulte, et aussi de tous les trucs géniaux et fun qui avaient précédé cet événement. Elle prit une profonde inspiration – ce qui la fit cracher ses poumons parce qu’elle n’y était plus habituée – et tenta de retrouver son sang-froid – haha c’est marrant parce que oui bon, je vais arrêter ces blagues-là. Elle tenta de se dépêtrer de tout le bordel qui l’encombrait et de grimper sur un petit talus proche pour inspecter les alentours. Elle espérait retrouver le sale traître de mage responsable de cette infâme farce. Elle dut y aller à quatre pattes et menaça de se gameller une troisième fois en marchant sur le tissu qui traînait partout devant elle.

« – Aide-moi à trouver le magot de mes deux qui m’a fait ça, toi ! Le Terran ne se donna pas la peine de retenir son éclat de rire. J’ai pas besoin d’être de ta taille pour te botter le fion, foutriquet ! Malheureusement, elle avait tout à fait tort sur ce point. Amusé, le guerrier s’approcha et balaya vaguement l’horizon.

– Y’a personne. Et de toute façon, ils avaient pas de magiciens… Il adressa un regard en biais à l’enfant qui ne répondit pas à ses sous-entendus. Un silence s’interposa. Kreen continuait de respirer comme une asthmatique et n’avait de cesse de frissonner. Ses sens étaient assaillis, c’était infernal.

– Alors quoi, c’est vraiment Sharna qui se paye ma fiole ? Elle était clairement vexée. Avec le zèle dont elle faisait preuve, c’était quand même pas juste. Il aurait pu faire ça à quelqu’un d’autre !

– Je sais pas, moi… Vous avez pas fait fort aujourd’hui.

La gamine tenta de mettre plein de petites claques sur le bras de l’impudent mais il ne sentit tellement rien qu’il continua de scruter le champ de bataille un moment. Ce fut le bruit des paumes minuscules sur son gantelet qui lui fit baisser les yeux.

– Dites, j’y suis pour rien, moi. Je vous dis d’aller voir nos mages. Et puis priez un bon coup, ça vous fera pas de mal. »

Kreen se promit de lui faire manger ses testicules dès qu’elle aurait retrouvé sa forme normale. Ou même avant si possible, ça pourrait être sympa.


1404 mots
##   Sam 8 Sep 2018 - 17:33
Anonymous
Onesimo da Morgloria (LS)

Bonjour les gueux ! Je me présente, je suis le Vicomte Onesimo da Morgloria IIIe du nom, champion de la Sérénissime pour l'épreuve de bond dans le temps ! Donc, pour ceux qui n'ont pas suivi la ligne au dessus, je suis vicomte vénitien, et je suis à la tête de la Banca da Morgloria, la plus grande banque de Vénétie. Forcément, j'aime le pognon ! Non ! J'ADORE LE POGNON ! Il se dit donc que je suis radin ! C'est faux ! Je suis économe ! Et j'aime martyriser mon personnel, quand je n'essaie pas d'assassiner sauvagement mes gamins parce qu'ils lorgnent sur mon héritage et qu'ils essaient de piquer mon pognon ! Notre devise est la suivante : "le pognon c'est sacré, surtout le mien !". Normalement, j'ai 44 ans sur la Sérénissime ! 

Et voici ma bouille, calmez-vous les filles !

EPREUVE #3 — BOND DANS LE TEMPS. 19676442510759zz

Je crois que je n'aurais pas du aller au Marché du Rialto hier après-midi. Il y avait cette bohémienne qui emmerdait tout le monde, et qui s'est pointée devant moi en disant quelque chose comme "laissez-moi vous lire votre avenir", donc comme visiblement elle était pas au point, je lui ai mis une grande tarte dans sa gueule en répondant "et alors ?! Tu l'as pas vu venir celle-là ?!" Elle a dit je sais pas trop quoi en Bohémien, et elle est partie sans obtenir de moi un seul denier. Non mais ! Je vais pas me laisser racketter par tous les clodos de Venise ! Je suis le Vicomte Onesimo da Morgloria IIIe du nom ! Alors respectez un peu mon autorité nom de dieu de bordel de moines !

Mais là, j'ai comme qui dirait l'impression qu'il y a eu une couille dans le potage. Parce que je crois que j'ai sérieusement rétréci avec mes vêtements durant la nuit. Là, il y a quelque chose qui déconne par les gros lolos de Sainte Lola, sainte patronne des gros nénés ! Je m'étais mis au lit en revenant de la banque sans prendre le soin de me déshabiller, je crois que j'ai bien fait. Sinon, je sais pas comment je me serais vêtu ce matin. Allez, je vais essayer de descendre du lit pour voir ça un peu mieux. 

Hé mais putain c'est que c'est haut ! J'ai le vertige ! Comment on descend maintenant ? Si j'appelle mes gardes, ils vont se foutre de ma pomme, et ça va vraiment me mettre de travers cette histoire ! Bon, réfléchissons. Comment on peut faire pour descendre sans se  casser la gueule ? En arrière !!! Les jambes d'abord et on se tient au lit ! Hahaha ! Je suis génial ! J'empoigne les draps et je me laisse glisser. Hé oh ça glisse beaucoup là ! Et longtemps ! Ah ben non, je suis sur mes deux cannes ! Je tiens debout ! Victoire ! 

Bon, maintenant, on va voir un peu ce qu'il se passe, parce que je sens qu'il y a quelque chose de pas du tout normal. Je traverse la chambre, et je vais me mettre devant mon miroir.  Non mais il déconne ou il est cassé lui ? Je le frotte un peu de la pogne. Je tape un coup dessus des fois qu'il serait mal réglé. Mais non ! Il continue à montrer ma trogne, et je suis comme quand j'avais 5 ans !!! C'est sorcellerie que cela !!! Je vais retourner au marché avec mes gardes, et on va lui tataner la tronche jusqu'à ce qu'elle me remette normal !

Du calme, Onesimo, du calme crénom de dieu de bordel à cul ! En fait, j'avais 44 ans, j'étais vieillissant, et j'avais plein de pognon. Maintenant, j'ai 5 ans, j'ai toujours mon pognon, mais je suis jeune ! Je vais pouvoir gagner encore plus de pognon pendant encore quarante ans ! Mais je vais quand même envoyer les gardes retrouver la gitane pour lui taper dessus à coups de pelle. Juste des fois qu'il lui prendrait l'idée saugrenue de me refaire vieillir tout d'un coup ! Cette vieille chamelle scrofuleuse !!! Elle perd rien pour attendre, mais ça va roter du sang et cracher des chicots ! C'est moi qui vous le dis ! Mais dans l'immédiat, je vais remettre le palais en coupes réglées ! Ca va chier !!!! 

Je cours vers la porte de ma chambre et je l'ouvre ! Y a un de mes babouins de garde qui se promène dans le couloir. Qu'est-ce qu'il fout là celui-là au lieu de garder le coffre-fort ?! Il va encore peloter la jeune et jolie servante que je viens d'embaucher je parie ! Il s'arrête et il me regarde. Quoi ? Quoi ?! Qu'est-ce qu'il a ce grand benêt à me regarder avec son air bovin ? 

"-Mais t'es qui toi ? Et qu'est-ce que tu faisais dans la chambre du vicomte ? S'il te voit là, il va encore gueuler le vieux.

-Je suis le Vicomte Onesimo da Morgloria IIIe du nom, gros mou du bulbe !

-Hahaha ! Elle est bonne celle-là. On y croirait presque."

Attends un peu saligaud ! Tu vas voir ! Je vais vers lui en lui faisant signe de se baisser. Et il le fait cet âne bâté ! Crétin des Alpes ! Tu vas voir un peu ! Je tends mon index. Il hausse un sourcil. Bien, parfait ! Je lui fous mon index dans l’œil ! Et quand il se relève en gueulant, je lui saute à pieds joints sur le bout de sa botte, talons en avant !

"-Et là tu m'as remis, espèce de gros sac à vin ?! Retourne donc à ton poste, branleur ! Babouin libidineux ! Si je te revois à tourner autour de ma servante, je te fais châtrer!"

Voilà ! Lui, c'est fait, il m'a reconnu. Qu'il aille le dire aux autres gardes. Je t'en foutrais moi des vieux qui gueulent ! C'est moi le patron dans cette maison ! Je me frotte les mains. Au suivant maintenant ! Je remonte le couloir du palais qui mène à l'escalier pour descendre. Devinez un peu sur qui je tombe qui traînasse en haut de l'escalier ? La grosse moche qui me sert de gouvernante ! Je l'aime pas elle ! Elle est grosse, elle est moche, elle me coûte cher parce qu'elle est ancienne dans la maison, et elle fait rien que m'emmerder ! Sa seule présence m'exaspère ! Et sa grosse verrue velue au coin du nez encore plus ! 

Merde ! Elle m'a vu ! Bon, faisons comme si de rien était. On va voir ce qui se passe. Je vais moi aussi dans le même sens qu'elle et on se retrouve en haut des escaliers. Je la regarde. Elle me regarde. Je la regarde. Elle me regarde. Bon, là, il faut que ça sorte.


"-T'es moche !

-Oh qu'il est mignon le petit blondinet ! Mais t'es qui ? Il faut pas parler comme ça. Attention, je passe, la vicomtesse a demandé son ouvrage de broderie.


-Si, si. T'es moche. Mais vraiment !"

Et quand elle fait un pas pour descendre l'escalier, croc-en-jambe ! Hahahaha !!! Elle l'a pas vu venir ce coup-ci ! D'habitude, elle me voit arriver, et elle se gare. Mais là, que dalle ! Elle roule comme une barrique jusqu'au bas de l'escalier ! Et vas-y que ça braille comme une truie quand elle est arrivée en bas ! Hé ben oui ! Ca fait mal quand on tombe dans les escaliers. Mais moi, j'ai rien senti ! Je descends aussi à la course, et je lui mets un coup de pied au cul alors qu'elle est à quatre pattes pour se relever.

"-Ca t'apprendra à être moche ! Place ! Place pour le Vicomte Onesimo da Morgloria IIIe du nom! J'ai faim, et j'ai du travail moi ! J'ai du pognon à gagner !"

Il y a un valet qui arrive en me regardant bizarrement pour aider la grosse. J'aime pas sa tête à lui. Il est toujours en train de se planquer quand j'appelle pour pas avoir à me répondre. Croc-en-jambe dans sa gueule aussi ! Et quand il s'est vautré, je me mets à côté de lui, et je le pince lui ! Et plusieurs fois !

"-Alors morveux ! Tu te montres là ? Pourquoi quand c'est moi qui appelle tu viens pas hein ?! Sale petit enfoiré de glandeur ! Tu vas voir !"

Je me tourne, il y a un vase de ma femme. Oh qu'il est moche lui aussi ! Vase moche + serviteur idiot = ? Vase sur sa gueule ! Et schling ! Voilà ! y a plus de vase maintenant ! Non mais ! J'ai de l'énergie à revendre moi ce matin !
Tiens, tiens, tiens. Ma jolie servante, et y a un gros crétin de garde qui est occupé à reluquer son joli petit postérieur alors qu'elle arrose les plantes. Je cours à côté, et je claque les fesses de la fille avant de prendre un air horrifié, et de montrer du doigt le couillon qui a l'air tout hébété.
Et bim ! Il se mange une taloche pas piquée des hannetons ! Hahaha ! Bien fait pour lui !

"-Ca t'apprendra à lorgner les fesses de mes servantes vil sac-à-foutre ! Et toi là, va donc me chercher de la pitance ! J'ai faim ! J'attends à mon bureau ! J'ai du pognon à gagner moi!"

J'ouvre la porte de mon bureau juste à côté, et je vais m'installer sur mon fauteuil. J'ouvre ma boîte à sequins pleine de pièces d'or, et je commence à jouer avec, comme tous les matins. C'est là que je me remets à grandir !!!

"-GAAAAAAAAAARDEEEEEES !!!! Allez en ville et choppez-moi la gitane qui traîne au Rialto !!! Et ramenez-moi cette vieille bique ici ou je vous mets des baffes !!! Et vite !!!"


J'étais bien moi en gamin de 5 ans !
##   Sam 8 Sep 2018 - 20:19
Anonymous
Amb Ghongha (PaB)

Go pour une ptiote présentation:

Il paraît que les rêves reflètent notre état d’esprit.
Si les évènements des derniers mois n’avaient été qu’un simple songe, pourrait-on alors estimer que l’enfant n’avait plus toute sa tête ?
Prostré au sol suite à une roulade mal calculée dans son lit, Amb fixait les mèches de cheveux brunes qui retombaient devant ses yeux.
Comment était-ce possible ? Il avait pourtant bien pris sa potion de coloration la veille, la nécessité d’en ingérer une nouvelle fois ne devait pas se manifester aussi rapidement, voilà l’élément illogique qui provoquait les divagations tordues du gamin à propos de sa santé mentale.

Il souffla, pour écarter la touffe embarrassante, évitant de ce coup de retomber dans les souvenirs amers de sa vie, puisqu’il n’avait pas revu cette couleur depuis l’évènement funeste qui l’avait conduit en ce monde, et entama une observation de sa chambre.
Pas de doute possible, il était bien à l’appartement, et ne dormait pas, a priori.

Les vêtements étaient pliés proprement sur ses étagères, et une pile de livres était posée du côté droit de sa table de chevet. Bhed roupillait encore sur des coussins éparpillés au sol à son intention.
Le gamin pouvait facilement en conclure que c’était une matinée normale.

Alors comment cela était-il arrivé ?
Il se redressa péniblement, à l’aide de ses faibles d’avant-bras, puis se mis debout sur des jambes flageolantes. Le stress, comme toujours.

En s’avançant vers la salle de bain, il fixait sa main droite (un truc clochait, c’était certain) en tendant l’autre vers l'avant pour saisir la poignée et l’actionner, afin d’entrer dans la pièce, quand il se heurta à un objet dur, au niveau de son front.
Sursaut, chute en arrière, les fesses prirent tout, une nouvelle fois. Bon, ce n’était pas comme s’il n’en avait pas l’habitude.

Toutefois, pour qu’il se cogne à ce…truc, il avait fallu qu’il soit placé bien haut (du moins, de son point de vue), ou qu’il lévite, ce qui expliquerait le changement de position imprévu du machin.

Avant de mener une enquête plus approfondie à propos de cette potentielle tentative d'assassinat, Amb se fit remarquer qu’il serait pertinent de savoir ce qui avait provoqué sa chute.
Il releva la tête, et son regard tomba sur l’objet le plus ordinaire qu’il y ait, ou presque, une serrure.
Ou plutôt, le cache d’une serrure, qu’on avait installé là la veille pour éviter qu’il s’écorche en ouvrant la porte, tout inattentif et maladroit qu’il était.

L’objet rond, en métal, ne semblait pas lui vouloir de mal, le petit, alors plongé dans l’incompréhension, fixa la protection, le regard suppliant.

-« Pourquoi tu as fait ça ? Je suis un si mauvais ouvreur de porte ? Tu m’en veux ? Pardon, je ferai mieux la prochaine fois… »


Il versa deux larmes, puis courut se réfugier au creux du cou de sa chèvre, qui jusqu’ici avait été épargnée par le drame.
Bhed ne réagit pas plus que ça, elle devait avoir compris que son maître n’était pas très net dès qu’il se retrouvait seul.
Calmé, le garçon se mit à observer son ventre.

-« Je crois que j’ai faim, Bhed. Je vais à la cuisine.»

Cette fois-ci, il fit bien attention à la serrure,  et se rendit à peine compte qu’il devait lever son bras au-dessus de sa tête pour appuyer sur la poignée.
Il trottinait dans le couloir, se dirigeant avec courage et volonté vers un placard regorgeant de mets délicieux, lorsqu’il entendit quelqu’un derrière lui prononcer les mots :

-« Ben…T’es qui, toi ? »

Horreur, malheur ! Un colocataire sauvage venait d’apparaître !
Amb décida de prendre la fuite en accélérant son allure, mais il savait bien qu’il allait vite être rattrapé.
Il ouvrit donc une porte à la volée pour esquiver le fantôme, et entra dans les toilettes, où il découvrit un chat qui se prélassait dans le lavabo.

-« Bonjour…  Euh, excusez-moi de vous déranger, mais j’aurais besoin de me regarder dans la glace, ne bougez surtout pas, je vous laisse dans quelques instants… »

L’image qui s'affichait dans la surface réfléchissante ressemblait bien à Amb.
Avec les cheveux bruns, et cinq ans de moins.
Il se rendit compte qu’il nageait dans ses vêtements (il était temps !), et sortit à toute vitesse de la pièce, pour aller récupérer un bout du moelleux au chocolat qu’il avait concocté le soir passé.
Heureusement, l’autre fantôme s’était éclipsé.

A nouveau barricadé dans sa chambre, il réfléchissait à un plan de bataille.
Tout d’abord, trouver des vêtements un peu moins grands.
Pour ça, facile, il lui suffisait d’enfiler une de ses robes d’été, et de régler les bretelles, puis d’ajouter une pince à linge pour resserrer le tout.
Ensuite, il lui fallait retrouver sa taille normale.

Avoir cinq ans n’était pas problématique pour lui, puisque cela ne changeait rien à son statut d’enfant, sauf que pour les autres cela pouvait être perturbant.

Et puis, il savait pertinemment que si Kazuki apprenait qu’il avait rajeunit, il ferait encore plus attention à lui, ce dont il n’avait pas du tout envie.
Il irait donc chercher une potion de vieillissement, seulement, l’enfant n’avait pas beaucoup d’argent.

Interrompant subitement ses réflexions en rimes, il se rappela que certains spectres Nécromanciens habitaient avec lui, et qu’ils étaient capables de faire de cette sorte de breuvage qui serait en l’occurrence salvateur, pour lui et son entourage.

Timidement, il frappa à la porte d’un de ces « magiciens », comme il les appelait lorsqu’il ne se souvenait plus du nom qu’on leur donnait généralement, qui lui grommela qu’il souhaitait dormir, au moins encore un peu, mais qui, tout de même, consentit à lui donner la potion, par pitié, probablement.

Comme il ignorait quelle quantité du liquide il devait absorber pour récupérer les cinq années qui lui manquaient, il décida de boire tout le contenu du flacon.

Plus tard, assis sagement sur le canapé du salon, passionné par le documentaire animalier qui passait à ce moment, Amb grignotait un cookie spécial « sans sucre ».
Il avait l’impression que les coussins étaient tout petits, et que ses vêtements avaient rétrécis.
Même la télécommande, qui d’habitude glissait entre ses doigts, était maintenue fermement dans sa main.
Étrange.
Amb étouffa un bâillement.
Péniblement, le garçon s’arracha du sofa, et se dirigea vers son lit, où il s’écrasa, harassé.
Ses pieds dépassaient du bout de ce dernier.
Insupportable, d’avoir dix ans.
Avant d’aller faire une sieste, il voulut se brosser les dents.
Lorsque, cette fois-ci, il se retrouva face au miroir, et qu’il vit son visage, plus fin et allongé, avec un bouton sur le nez, et pour couronner le tout, des poils au-dessus de sa bouche, il manqua de s’évanouir.

Voilà que survenait ce cauchemar, qu’on appelait « puberté » !
Comment allait-il s’en sortir cette fois ?
M’enfin, ceci est une autre histoire…
##   Sam 8 Sep 2018 - 21:21
Anonymous
Ulrich Kaiser [TT]

SALUT JSUIS BO:

Vous savez comment commence une superbe journée ? En se réveillant derrière une poubelle dans une ruelle. Ce fumet si particulier de pourriture mêlé à la javel. Je dois être dans les poubelles d'un magasin alimentaire. Ça ne m'étonne qu'à moitié, j'ouvre un œil, il y a deux cadavres de bouteilles vides à côté de moi, j'ai dû avoir l'espoir fou de trouver de la tise dans une poubelle. Vous n'imaginez pas le nombre de choses géniales que l'on peut trouver dans les déchets, entre deux capotes usagées et une boite de whiskas périmé. Tiens, j'ai l'impression que j'ai perdu mon froc dans la bataille. Je déplie mon corps, j'attends le crac significatif de mes vertèbres qui se tendent, j'ai plus l'âge de dormir dans la rue et mon corps me le rappelle à chaque fois.

Aucun son ne résonne dans mon corps et à ma grande surprise, aucune migraine. Le monde ne tourne pas sur lui-même. Par contre, au vu de la taille de la poubelle qui se dresse face à moi il a l'air d'avoir sacrément grandis. J'enjambe les sacs pour me faufiler en dehors de cette déchetterie. Je tombe. Nique sa race. Depuis quand j'ai des jambes aussi courtes. Je place mes mains devant mon visage.

« Sa mère la pute. »

Je n'ai plus qu'une immense chemise puant la transpiration sur moi. Je flotte dedans. Oh mon dieu. Oh mon dieu. Immédiatement je la soulève pour vérifier un élément crucial.

« J'ai la verge d'un enfant de cinq ans. »

Si on applique un syllogisme très simple, les enfants de cinq ans ont un membre de trois centimètres, j'ai un membre de trois centimètres  donc je suis un enfant de cinq ans. Je prends quelques minutes pour engranger cette information. Je pourrais me mettre à paniquer, hurler, chercher à comprendre ce qu'il m'arrive. Mais en réalité, j'ai la flemme. Je cherche mes clopes dans mon pantalon et m'en allume une adossé contre le mur. Je sens la fumée s'insinuer dans ma gorge, lentement, cette sensation si agréable devient soudainement insupportable, je tousse et la mort dans l'âme écrase la cigarette. Putain, c'est la merde. Je soupire, ce corps n'a aucune utilité. Mais il a une forte valeur marchande en pièce détachée. Les organes d'un enfant se vendent six fois plus cher que ceux d'un adulte. Avec ça je pourrais payer les études de Céleste trois fois. Bon après, je ne sais pas si cela influencera mon réel corps. Dans le doute. Je devrais me taper une queue. Pour voir ce que ça fait. Des talons résonnent le long de la ruelle. Je tourne la tête, une femme approche en courant. Evidemment, un enfant de cinq ans à moitié nu dans une ruelle ça interpelle les bons samaritains. J'aime pas les samaritains, dans le fond, c'est tous des sales merdes comme vous et moi, mais ils n'ont pas l’honnêteté suffisante pour le reconnaître. Ils se perdent en vaines actions alors qu'à la fin on crève tous et spoiler alert, il n'y a rien derrière. Ou alors elle ne vient pas m'aider et va me vendre à un réseau de traite d'être humain et je vais finir sur le trottoir.

Elle s'approche de moi et m'interpelle de mon petit. Je me mets à chialer. Pour la forme. De toute façon alea jacta est. Elle est accroupie et me sors quelques banalités du type « blabla où sont tes parents. » je me contente juste de continuer à geindre. Je jette à coup d'œil à son décolleté. Oh putain, ces seins. Je chiale encore plus fort, avec un peu de chance elle va me serrer contre elle.

Même pas.  

Elle se contente de mettre ses mains sur mes épaules en essayant de me rassurer. Visiblement elle habite juste à côté et doit avoir des fringues à ma taille. J’acquiesce en reniflant. C'est toujours bon à prendre de s'immiscer chez une MILF. Surtout dans le rôle d'un gamin de cinq ans. Si je fouille dans ses sous-vêtement elle se contentera de dire un peu gênée « Oh petit chou, c'est pas à toi ça. ». Qu'avec ma gueule de quarantenaire je serai partie pour une garde à vue.

Et j'en ai marre des gardes à vues.

Main dans la main nous franchissons le seuil de sa porte, un type se pointe, ils échangent quelques mots, je m'en bats les reins. J'observe sa demeure, il y a des jouets qui traînent par terre mais sinon ça sent le Febreze. Elle me conduit dans la chambre de ce qui doit être son résidu de spermatozoïde. Elle me donne quelques fringues et me dit de me changer. Je m'exécute sans un mot. Autant jouer l'enfant traumatisé, elle posera moins de questions. Puis si je lui balance un gros « WESH » elle va se douter qu'il y a un problème. Et ce genre de mot sort un peu malgré moi ces derniers temps. J'ai choppé une MST du langage je crois. Merci, Fille. A peine dans mon froc qu'elle m’entraîne dans le salon et m'installe sur la table en bois. Il y a des coloriages ouverts et ça sent le crayola. Je sens le regard de son rejeton sur mon dos. J'ai jamais eu un putain de crayola moi.

J'ai jamais eu de table ou m'asseoir non plus.

Je regarde autour de moi, les multiples photos de l'enfant prodige, le diplôme d'ingénieur du père, les cookies fait maison sur le comptoir. Ca pue la petite maison dans la prairie. J'ai envie de leur cracher dessus. Mais je suis un humain civilisé. Ah non, j'ai cinq ans.

Je crache par terre.

La mère semble surprise, elle écarquille les yeux et nettoie en ne disant rien. Pas un hurlement ? Pas une gifle ? Je me fige. Mais comment il est éduqué leur gamin ? Je fixe les rainures du bois. Ça ressemble à du chêne. La mère vient s'installer à côté de moi, elle me pose un verre de jus de fruit frais et des biscuits. Je lui jette un regard en biais. Ses cheveux ramenés derrière elle, son sourire doux. Paisible. Bienveillant. Confortable. Rassurant. Son mari doit être en train de prévenir la police et les services sociaux. C'est la procédure quand on retrouve un gamin perdu. Ensuite, on est amené par deux dames qui nous place dans un foyer ou on a une chance sur deux de chopper la gale. Une fois qu'on a retrouvé nos parents, ils viennent en trainant des pieds nous chercher, ils sont placés sous surveillance par l'assistante sociale et l'école est informée. Évidemment tes petits camarades aussi. Ils se foutent bien de ta gueule à la récré. Et toi tu te lacères la peau en te grattant à cause de cette putain de gale. Tu vas pleurer dans les chiottes pour pas être une tapette. Tu ressors tes yeux sont encore plus rouges que d'habitude. Puis tu attends ta mère au portail à 16h30, elle t'a oublié, alors tu rentres chez toi à pieds. Personne ne t'a coupé les ongles, alors tu continues à te blesser en te grattant. Et tu vas sûrement devoir refiler ta gale à tes frères et sœurs pour que tes géniteurs s'en inquiètent. Tu rentres, il y a de la purée Mousseline sur la table basse, entre deux seringues. Tu la manges en essayant de pas t'étouffer dans les grumeaux. Puis tu vas te coucher. Parce que de toute manière tu n'as rien d'autre à foutre.

« ...Parce que toi tes parents ils t'ont jamais acheté de putain de crayola. »

J'ai pensé à voix haute c'est ça ? J'ai tout raconté hein ? Pas besoin de la regarder pour savoir qu'il n'y a que de la pitié dans ses yeux. Je me demande ou j'ai commencé, à la gale ou à la tapette ? L'un dans l'autre, elle va peut-être me reprendre dans ses bras et je vais pouvoir remettre ma tête dans ses nichons. Dommage qu'elle soit pas en jupe j'aurais pu mater sa culotte. Je relève la tête. Mon cœur raterait presque un battement. Elle pleure silencieusement. Je crois que je n'ai jamais vu une telle empathie sur le visage de quelqu'un. Elle m'encercle de ses bras. Je pose ma tête sur son épaule. Elle frotte mon dos. Elle ne dit rien. Les mots de toute manière, c'est surfait.

Les enfants ont cette incroyable capacité à se laisser aller si facilement aux pleurs. Je sens une larme puis deux rouler sur mes joues. Elles semblent faire écho à celle de la femme. Je ne dis rien. Je sanglote plusieurs longues minutes.

Je ne suis pas triste.

Je crois que je suis heureux.

C'est la première fois qu'une mère me fait un câlin.
##   Sam 8 Sep 2018 - 21:42
Anonymous
Al (Eelis[Esquisse])

La description:


Rien n'a changé pour toi.

Intérieurement, tu es toujours le même.

Extérieurement, en revanche, c'est autre chose. Même sans pouvoir t'offrir la vue du miroir, une simple observation te suffit pour savoir que ce corps n'est plus le tiens, tant ses changements te sautent à la figure.

Premier constat : tu es petit. À vue de nez, plus de soixante centimètres de perdus sur la taille, deux centimètres sur les cheveux. Le visage semble agencé correctement relativement aux standards humains, mais impossible d'en savoir plus. La peau est normale, les doigts sont potelés, le ventre est rigoureusement plat. Au final, c'est un corps de sexe masculin, probablement âgé de huit… Non, moins que ça.

- Cinq ans.

C'est ça, cinq ans. Tenant à peine sur ces petites jambes, tu grimpes péniblement sur une chaise pour y retrouver un peu de hauteur. Pour l'instant, tu es seul dans la pièce. Personne, à part toi, n'est là pour se foutre de ta gueule et te dire à quel point t'es marrant. Personne, non plus, pour te raconter l'histoire du type qui prenait de haut les enfants et les gens de son âge, et qui un jour est devenu trop petit pour leur faire face. Pourtant, elle est si bonne que tu devrais en pleurer. De rire, hein ?

Mais tu ne ris pas. Et tu ne pleures pas. Le visage - ton visage, maintenant - se pare d'indifférence. Sans doute parce que sentir le poids, l'humidité, l'écho de réactions qui ne sont plus les tiennes ne ferait que rendre la situation plus douloureuse. Découvrir l'étendue de ce qu'on a perdu, c'est comme sauter dans un gouffre et espérer qu'il y fera moins sombre au fond - ça n'arrive pas, et on ne remonte pas en haut une fois qu'on a réalisé son erreur. Même si tu réagis, même si le corps accompagne tes émotions, les voir se manifester n'amènera sans doute pas le moindre réconfort, ni la moindre unité.

Tu restes donc immobile et muet, le temps de réfléchir à ce que tout ce bordel implique. T'en ris peut-être pas, mais tu ne peux t'empêcher de repenser au ridicule de la chose. Alors que tu as passé des jours entiers sans comprendre pourquoi ceux qui vivent dans le corps d'un gamin paraissent éloignés de la réalité et d'eux-mêmes, quelques secondes à leur place te suffisent pour compatir à leurs chagrins invisibles et inaudibles. Seule consolation : même s'ils se foutront tous de toi, tu auras quelques compagnons, puisque c'est visiblement commun dans l'Esquisse. Des compagnons avec lesquels tu pourras chanter des litanies sur l'ironie du monde, litanies dont les paroles seront directement tirées de vos aventures. Tu verras, elles seront plus simples à écrire que tes mauvaises odes à l'espoir qui n'ont jamais fait bouger personne.

Tu soupires en jouant avec tes pieds qui seraient assez petits pour tenir dans une poche de pantalon adulte. Dans sa grande bonté, l'Esquisse a même fourni les chaussettes avec de mignons petits motifs d'ourson. Sans réfléchir, tu presses de toutes des forces un adorable peton qui n'a rien demandé, et ça provoque - encore - de la douleur. C'est marrant, parce que tous les nerfs semblent merveilleusement bien reliés, ce qui est littéralement un prodige de la chirurgie, ou la preuve qu'on peut déplacer une âme d'un corps à un autre sans trop d'efforts, mais tu t'interdis de réfléchir à ce qu'il est advenu de "toi" - la réponse est soit désespérante soit dégoûtante.
Enfin, maintenant, il y a certainement des tas de choses à faire dans un monde post apocalyptique absurde et dangereux quand on a le corps d'un mouflet en route pour l'école élémentaire, n'est-ce pas ?

Connerie. Plus inutile que ça, c'est relativement difficile à moins d'enlever les bras et les jambes.

Juste pour ne pas réaliser si vite ta médiocrité, tu serais presque malheureux que l'Esquisse n'ait pas aussi changé l'intérieur. À cinq ans, t'étais qu'un gamin con à qui on disait qu'il était grand, et qui trouvait ça si chouette qu'il en faisait déjà des caisses. Un gamin con qui s'entraînait à sortir des phrases compliquées pour impressionner un petit public d'adultes, dans l'espoir qu'on le voit comme l'égal de son frère, pourtant âgé de quelques années supplémentaires - un fossé à l'époque. Mais surtout, un petit veinard qui pouvait s'étaler dans son insouciance parce qu'il avait ses parents et le monde entier derrière lui. Quand il pleurait, on lui disait que ça allait aller. Quand il cassait quelque chose, que ce soit un vers ou un poignet, tout se réparait sans conséquence. Quand il en avait marre, le monde se pliait à sa volonté, et le lendemain un nouveau jeu l'attendait.
L'extérieur vient de changer, mais à l'intérieur, relativement aux années écoulées, prétendre être toujours le même serait mentir. Avant même que l'Esquisse ne balance à la gueule d'un Al de 19 ans une nouvelle vie dont il ne voulait pas, la volonté de paraître grand était devenue une fierté mal placée qui faisait office d'huile à ses rouages. Comme n'importe qui, il avait aussi eu le loisir de constater que le monde ne se pliait pas toujours à ses désirs, quand bien même il était relativement agréable en comparaison de l'Esquisse et ses coups de parpaing permanents.
T'avais changé avant l'Esquisse. T'as changé dans l'Esquisse. Et maintenant, tu changes encore. Manifestement, s'il existe un invariant quelque part, c'est la tendance à rejeter l'étape en cours sitôt le chemin débuté pour rejoindre la suivante, parce que rejeter donne un but et aide à marcher plus vite.

Sitôt ce raisonnement envisagé, la conclusion qui s'en dégage est on ne peut plus ironique.
Pour faire de toi quelqu'un qui marche vers un but raisonnable, quelqu'un qui pourra accepter n'importe laquelle des absurdités que ce corps aura généré, il te faut quelque chose à laisser derrière toi. Et quelque chose à désirer. Hélas, dans le monde qui t'attend derrière ces poignées devenues difficiles à ouvrir, tu seras aussi inutile qu'avant. Quoi que tu fasses, tu verras encore le ciel et ses mirages, le sable et ses naufrages, l'horizon cynique toujours à six pieds d'un paisible repos. S'il est inutile de détester le monde ou d'en désirer quoi que ce soit, tu sais là où tu dois en venir, n'est-ce pas ?

Ce qu'il faut jeter, et tous ceux que l'Esquisse a éraflé avant toi le savent déjà bien, ça mesure 1m75 et ça vient d'Angleterre. Ça a un frère, des souvenirs lointains et risibles, peu de choses accomplies et beaucoup trop à regretter.

Ce qu'il faut rejeter, c'est un foutu passé qui t'a toujours handicapé bien plus que n'importe quelle apparence que tu pourrais avoir.

Alors saute à pieds joints de cette foutue chaise, ouvre ces portes, et viens me rejoindre dans le futur.


Je suis la première personne, et je t'attends au bout du chemin, pour jouer ensemble un nouveau Je.

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EPREUVE #3 — BOND DANS LE TEMPS.

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