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EPREUVE #4 — ABSURDE.
##   Sam 8 Sep 2018 - 0:00
Aaron Williams

Personnage ~
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Aaron Williams
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Humeur : Aha ! ... Attendez, c'était une vraie question ?



EPREUVE #4 — ABSURDE
toute la journée du samedi, jusqu'à minuit



Vous vous réveillez avec quelque chose “en plus”, vous ne voyez que ça, vous ne savez pas comment vous en débarrasser, c’est gênant et votre entourage vous le fait bien savoir. Ça peut être n'importe quoi du moment que c'est visible, en passant de la crête de coq à des oreilles d'éléphant, des écailles de tortue ou un troisième bras un peu encombrant. Essayez de survivre à votre journée sans terroriser tout le monde, vous voulez bien ?
N.B. Pour les personnes ayant déjà ce type de pouvoir, essayez de choisir quelque chose qui sorte réellement de l'ordinaire ! Faites-nous rire boudiou !!


Votre participation se composera d'un texte de 1500 mots maximum.
Pensez à présenter rapidement votre personnage au début de votre post ♥️ Vous pouvez mettre votre avatar/signature si vous le désirez !
N'oubliez pas de préciser de quel forum vous venez :D



Aaron vit en #E5882A.
Louisa danse en #78AB3F.


Un peu d'amour ♥:
##   Sam 8 Sep 2018 - 2:24
Anonymous
Sygea [Epicarena]

Salut ! C'est Sygea, d'Epicarena, voilà mon texte /o J'espère rentrer dans le thème, comme il était assez vague je suis partie sur quelque chose de décalé. La description du personnage est directement intégrée au texte, j'ai trouvé que c'était plus approprié, comme la "race" des personnages joue un rôle important :3


Jor'el est dans la fleur de l'âge parfaitement intégré. Une maison, une épouse, une enfant adorable et un animal de compagnie. La totale, quoi. Tous les matins, à 7h20, son réveil sonne, ses yeux s'ouvrent, il regarde sa conjointe, puis se lève sans trop traîner. Ses pantoufles rembourrées accueillent chaleureusement ses pieds, puis se mettent en marche vers la cuisine pour lancer la cafetière. Un peu embrumé par le réveil difficile suite à la longue soirée jeux organisés par ses deux meilleurs amis la veille, Jor'el renverse sa cuillère de marc de café au sol.Poussant un long soupir las, il se penche pour la ramasser et se redresse lourdement. Lourdement.
Lourdement ?  
Le père de famille touche son omoplate. Quelque chose cloche. Sa peau est étrangement formée, comme une bosse difforme, de la taille d'une main, environ. Il tâte prudemment la chose. Elle bouge.
"Hey ! Je te permets pas mon gars, est-ce que je t'mets la main au derrière moi ?", cria une voix indignée provenant de son dos.

Jor'el retire immédiatement sa main et se précipite en vitesse dans sa salle de bain pour tourner le dos au miroir et soulever son pyjama. Une terreur tranchée de dégoût s'empare de lui, mais il parvient malgré tout à retenir son cri pour ne pas alerter sa famille.

"Quelle horreur! Un parasite !, s'exclame Jor'el
- J'crois pas que ça vous ferait plaisir, à vous, qu'on vous appelle parasite. J'm'appelle Jeanne, pour l'info. J'ai pas choisi vous savez. Enfin si, j'ai choisi cet endroit-là, plutôt sympa, juste assez de graisse pour se tenir chaud mais assez raide pour pas trop mollir, comme on d-
- C'est quoi une Jeanne ?
- Mon nom. Mais j'suppose que vous demandez ce que je fais sur votre dos. J'ai pas à me justifier. J'vous demande pas pourquoi vous avez mis vos charentaises à l'envers. Répond obligeamment la Jeanne.
- Je.. Ah oui."

Jor'el remet  ses chaussons dans le bon sens, et parce qu'il était quelqu'un de foncièrement poli, il rajouta "merci... Jeanne". Il va pour reprendre son interrogatoire lorsqu'il entend son téléphone sonner dans la cuisine. Il s'y dirige d'un pas rapide et prend l'appel après avoir constaté l'heure.

"Oui ?
- Jor'el ? C'est Zark ! Ecoute, c'est la panique, y'a un gros problème au chantier, faut à tout prix que tu viennes immédiatement. Je crois qu'il va se briser.
- Le chantier ? Mais qu'est-ce qu'il y a ?
- Viens voir par toi-même, on t'attend dans 15minutes !" Clôture Zark avant de raccrocher.

L'appelé se presse, décidant que le problème "Jeanne" allait attendre. Il enfile rapidement un pantalon, boit un verre d'eau, son café ayant été interrompu, et prend ses clefs pour rejoindre immédiatement le chantier qu'il secondait. C'était un chantier d'une grande ambition, qui allait marquer le pays, pour sûr. Et il était fier d'avoir pu y participer. S'il y avait un problème, il devait absolument intervenir le plus vite possible pour ne pas interrompre le chantier. Une voix étouffée interrompit ses pensées.

"Hé, t'aurais au moins pu mettre une chemise en lin, sérieux. C'est irrespirable là dessous, j'te jure. Et un peu de déo aurait pas fait de mal. Sans vouloir te vexer, l'ami.
- Je... Non pas de souci, répond Jor'el. Allez-vous me dire ce que vous faites là ?
- Non
- Vous êtes dangereuse ?
- J'en ai l'air ?
- Eh bien... Il se remémore l'image dans le miroir. C'est vrai que vous n'avez pas de carapace. Ni de griffes... Et votre peau est lisse. Rien de bien inoffensif. Et je ne sens pas votre présence.
- Petit secret de grand-mère. Vous êtes vernis. Rétorqua Jeanne avec une pointe de fierté.
- Je ne suis pas sûr... Pour être honnête Madame... Jeanne, j'aimerais que vous quittiez mon dos. A nouveau trop poli, il ajoute : s'il vous plaît.
- Navré mon brave mais je peux pas. Je suis le plan, tu sais c'que c'est, toi qui bosse sur un chantier.
- Un plan ?
- Hm hm, acquiesca-t-elle mystérieusement. C'est un grand projet qu'on a, mes ... amis et moi.
- Et vous avez besoin de vous installer sur notre dos ?
- Oui, nous économisons notre énergie.

Jor'el ne répond pas, il vient d'arriver sur le chantier. Tous les ouvriers s'agitaient tellement que le sable s'envolait, et bouchait toute vision à plus de trois mètres.

- Madame Jeanne, est-il possible que vous restiez silencieuse le temps que je règle la question ? Il n'est pas bien vu, ici, de... sortir du lot.
- J'voudrais pas causer de problème à celui qui m'accueille bien gentiment chez lui.
- Merci, lança le second de chantier avant de sortir de son véhicule.

Il se fraye un chemin entre les ouvriers en panique jusqu'à son chantier. Il se retient de ne pas se laisser tomber. Son projet ! Son chef d'oeuvre ! Un véhicule volant inconnu, d'une taille moyenne, était incrusté dans le nez de ce qui était une sorte de visage de primate sans poil dont il avait rêvé une nuit, portant une drôle de capuche et posé sur une sorte de corps de félin gigantesque. Il aperçu Zark et se précipita vers lui pour lui demander ce qu'il se passait.

"- Ecoute, j'en sais rien, les premiers ouvriers sont arrivés ce matin et ont constaté ce... cette chose ! Le nez va se briser, nous avions presque fini, Jor'el ! Que va dire le chef de chantier ?
- Zark, je n'en sais rien. Je pense qu'il faut déjà essayer de délicatement extraire le vaiss-"

Jor'el fut interrompu par un craquement interminable, suivi d'une chute bruyante du vaisseau, ainsi que du nez de l'oeuvre, jusqu'au sol où le tout explosa en mille morceaux. Les 2 collègues se regardent, consternés, se voyant déjà renvoyés pour leur faute.

Jeanne quant à elle, pense discrètement que si elle devait donner un nom à cette chose... oeuvre... Elle l'appellerait probablement Sphinx. Ca sonnait bien. Il fallait qu'elle en parle aux autres. Elle sentait qu'elle et son peuple allait bien se sentir, ici.

Quelques temps plus tard, un peuple de parasites à la peau lisse, rose, aux longs poils étranges sur le sommet du crâne, privés de carapace et de griffes, à la langue bien pendue et étrangement aimables, pris le contrôle des braves tiques qui menaient jusque là une vie paisible. Ils se nommèrent alors Hommes, juste après avoir baptisé le Sphinx.
Aujourd'hui, nombreux sont les humains qui se baladent en forêt, et doivent à leur rentrée, extraire de drôles de parasites ressemblant à Jor'el de leur peau.



(Désolée je suis un boulet, j'ai vu ma coquille qu'après avoir envoyé, vous pourriez supprimé mon précédent message ? ;_; Merci beaucoup ! C'était amusant :3 )
Edit : C'est fait ♥️
##   Sam 8 Sep 2018 - 3:56
Anonymous
Catullo Zenone (LS)

Bonjour. Je me présente, Catullo Zenone, champion de la Sérénissime pour l'épreuve d'absurde. Qui suis-je? Vaste question philosophique. Mais on peut résumer en trois lignes. Je suis un marquis du Nord de la Vénétie, grand scientifique et chirurgien, qui déteste qu'on lui parle allemand. J'ai aussi quelques penchants inquiétants, qui me poussent à franchir la frontière du Saint Empire voisin pour enlever de jeunes allemandes. Mais comme elles me crient dessus, et en Allemand, c'est l'accident bête, et leur gorge glisse malencontreusement sur mon scalpel. Après quoi, je suis obligé de tout faire disparaître, et ce sont les porcs du château qui engraissent. Du coup, je ne mange plus de porc. Voilà. Et ça fait plus que trois lignes.

Voici ma trogne:

EPREUVE #4 — ABSURDE. Kylm

Le Marquis Zenone avait paisiblement passé la nuit dans son lit. Au matin, il fut réveillé par une vive discussion et deux voix distinctes aux accents curieux. Chose curieuse. Déjà parce qu'il n'invitait personne dans sa chambre hormis sa femme, et ensuite parce que les accents en question n'auraient jamais été tolérés sous son toit. Surtout de cette espèce-là. Il y avait une voix masculine teintée d'un fort accent germanique, chose qu'il abhorrait,  et un curieux accent du Sud de l'Italie. Et ces deux zigotos étaient en train de s'engueuler copieusement.

"Nein! Ze n'est pas normal! Che t'assure!

Ma calme-toi! Yé te dis qu'il y a oune explicazzione logique!"

Lorsque le Marquis Catullo entendit ces paroles, il se redressa dans son lit et frotta ses yeux encore bouffis par le sommeil. Aussitôt les voix se turent. Il regarda à droite, puis à gauche, personne. Quelqu'un était-il en train de lui faire une farce ou deux idiots se dissimulaient-ils dans ses appartements alors qu'il dormait? Si c'était le cas, ça allait méchamment barder sous peu. Il allait se payer une double dissection de bon matin, mais avec son scalpel émoussé, celui qui coupait mal et déchirait plus qu'il ne tranchait. Il ne fallait jamais mettre un marquis de mauvais poil de bon matin, et de surcroît un Zenone. C'était suicidaire.

"Qui est là? Montrez-vous! J'ai du travail dans mon laboratoire, je n'ai donc pas que ça à faire. C'est votre seule et unique chance!"

Normalement, quand il disait ça, c'était le moment où tous les habitants de son marquisat commençait à baliser sévère et à se faire caca dessus. Donc soit ils détalaient dare-dare, soit ils obtempéraient bien gentiment à son injonction, et il n'avait alors pas à lâcher les chiens après eux, ni à les attraper pour les ficeler à sa table d'opération et leur faire une ablation de la tête avec un scalpel mal aiguisé, et souvent rouillé, puisque le tétanos n'était pas vraiment la priorité dans ce genre d'opération.

Rien ne répondit à son injonction teintée d'une menace à peine voilée, si ce n'est un silence absolument assourdissant. Toujours vêtu de sa chemise de nuit, le noble vénitien chassa ses draps d'un geste brusque avant de pivoter dans son lit et de se lever, les mains posées sur les hanches et l'air pas vraiment gracieux, avec les sourcils froncés, la mâchoire crispée, et le pompon de son bonnet de nuit venant chatouiller sa joue gauche. C'est alors qu'il entendit un grand éternuement, qui lui secoua bizarrement tout le côté gauche du visage.

"ATCHOUUUUUUM! Ach, mein gott! Z'est épouvantable!"

Le marquis fit littéralement un bon de cabri en tournant sur lui-même, puis il entendit ricaner sur son côté droit, et son visage s'agita malgré lui.

"Héhéhéhé! Coglione! Tou es pris!"

Nouveau saut de cabri de l'aristocrate vénitien, qui se mit à tourner sur lui-même avec un air furibard, avant d'aller vers une petite commode sur laquelle il ramassa son scalpel fétiche. S'il mettait la main sur les deux emmerdeurs qui s'amusaient de bon matin à jouer avec ses nerfs de la sorte, il allait leur faire passer un sale quart d'heure et les pendre par les burnes à la herse de son château.

"Je vous avertis, là, ça va saigner!"

Il remarqua alors qu'il avait son grand miroir pile en face de lui, et il eut la surprise de voir ses deux joues se fendre, en laissant apparaître deux autres bouches, une de chaque côté, l'une riant avec l'accent teuton, et l'autre avec cet horripilant accent du Sud de l'Italie. Il demeura alors un instant interdit devant sa découverte, son scalpel dans la main droite, alors que sa main gauche était levée et présentait un poing serré, signe de son agacement et de sa frustration.

"Mais... Qu'est-ce que c'est que ce bordel-là? 

Hahahaha! Kolossale rigolade! che me présente: Otto von Gotta!

Et moi, yé souis Rico di Napoli! Nous sommes tous les deux savants."

Là le marquis prit son scalpel, en regarda la lame effilée et aussi tranchante qu'un rasoir, et s'administra un coup léger avec la pointe de son scalpel la plus charnue de son anatomie. A savoir son postérieur. Le bond qu'il fit suffit à lui faire comprendre qu'il ne rêvait pas du tout. Il venait bien de se charcuter une fesse à vif. Et il avait deux bouches en trop, chacune parlant bien trop bizarrement à son goût. Qui était forcément bon, puisqu'il était marquis.

Sans rien dire de plus, le Marquis Catullo prit la direction de la porte de sa chambre, et s'arrêta en arrivant devant la porte. Il avait un masque de médecin, blanc, avec un long bec. Ce genre de masques dont on se servait durant les grandes épidémies pour ne pas respirer l'air vicié par les miasmes et attraper le mal en allant soulager ses patients, ou tout simplement constater qu'on ne pouvait rien faire, qu'ils allaient mourir, et que c'était plus là un travail pour le curé.

Il se saisit du masque, et le passa sur son visage. Pas question qu'un de ses larbins le voit avec cette touche-là. Sinon, il allait rire, et lui, il allait devoir l'assassiner sauvagement parce qu'il allait être affreusement vexé. Donc, mieux valait pour tout le monde que personne ne voit cette... ces... "choses". Il ouvrit ensuite la porte de ses appartements, et s'engagea masqué dans le couloir, puis dans l'escalier qui descendait tout droit au sous-sol où il avait son laboratoire. Et là, le festival commença alors qu'il descendait en bougonnant et en bouillant en son for intérieur.

"Rico? Ach t'es là? Che vois plus rien! 

Ma ché? C'est normal! Il a mis un masque. Il a dit qu'on allait au laboratoire! Ecoute donc, cazzo!


Vos gueules, vous deux! Il y a du monde dans ce château.

Herr Marquis? Fous connaissez les trois corollaires de la Science? Che fais vous les dire! Ecoutez bien! Numéro ein! Quelle que soit sa composition ou sa configuration, un objet ne manquera pas de se comporter un jour de manière totalement aberrante pour des raisons parfaitement obscures ou complètement mystérieuses.
Numéro zwei! La récupération d'une pièce manquante est d'autant plus facile qu'elle est volumineuse, et d'autant plus difficile et emmerdante qu'elle est importante pour le montage en cours!
Numéro drei! La probabilité d'un événement est inversement proportionnelle à  sa désirabilité! Ainsi, la probabilité pour que la tartine tombe sur le tapis du côté de la confiture est inversement proportionnelle à la valeur dudit tapis!


Ma ché c'est nul! Nul! Il primero e ultimo principe, c'est ça: lorsque l'on explore l'inconnu, on ignore ce que l'on va trouver Ce qui amène au principe d'exclusion: si une expérience marche du premier coup, c'est que l'appareillage est défectueux. Capice? 
Et il lemme de l'apprenti: le savoir-faire augmente avec la quantité d'appareillage détruit! 
D'où l'axiome d'efficacité: lorsque tout le reste a échoué, penser à lire le mode d'emploi. Eh? Bene, non? 


Nein! Ecoutez plutôt cette anisotropie! Si de façon générale, il y a 50% de chances qu'une expérience marche, cela signifie qu'il y a au moins 75% de chances que ça plante lamentablement!

Non, no e no! Ecco! Le théorème fondamental de la physique, c'est que toute quantité emmerdante est nulle ou négligeable!

Tout en descendant les marches vers son laboratoire, le Marquis Catullo se massait les tempes en sentant poindre un énorme mal de tête avec ces deux scientifiques à la gomme dont il se voyait ainsi soudain affubler. Il n'allait pas pouvoir supporter ça bien longtemps. Lorsqu'il atteignit la porte de son laboratoire, il ôta son masque de médecin et le balança sur une étagère en grognant avant de se diriger vers sa pharmacopée, dans laquelle il se mit à fouiller.

Après un moment, il en retira une fiole qui portait la mention "laudanum", et il se retourna pour aller fouiller dans une trousse de médecin d'où il sortit une seringue, du fil à suture, et une magnifique aiguille du plus bel acier confectionnée à sa demande par l'un de ses artisans. Ainsi équipé, il alla se mettre devant un miroir et examina tour-à-tour ses deux joues. Il se mit à ricaner d'un rire inquiétant en commençant à charger la seringue de laudanum, avant d'essayer de passer le fil dans le chas de l'aiguille.

"Ma?! C'est pour quoi faire ça? 

Ja! Warum? 

Parce que j'aime ni les napolitains, ni les allemands! Je vous avais prévenu de la boucler. Mais au lieu de ça, vous jacassez comme deux vieilles! Alors je vais m'endormir les deux joues, et je vais vous coudre. Comme ça je n'entendrai plus les deux emmerdeurs qui occupent mes joues sans y avoir été invités!

"Rico, che crois que nous ne sommes pas les bienvenus.

Tu l'as dit, gros patapouf mangeur de choucroute! Moi je m'en vais! Arrivederci!

Ja, moi aussi alors! Auf Wiedersehen Herr Marquis!"


La demie-heure qui suivit, le Marquis Zenone la passa devant son miroir, à vérifier qu'il n'avait plus de bouche en trop, et que ce n'était pas une feinte de ces deux gros emmerdeurs.
##   Sam 8 Sep 2018 - 11:02
Adélaïde Hamilton E.

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Adélaïde Hamilton E.
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Spoiler:

Il y a un truc qui appuie sur mon estomac. Si vous voulez mon avis, c'est assez douloureux. Un grognement m'échappe et je m'apprête à dire à Alice qu'il faut que j'arrête de m'endormir sur son bras, mais quand j'ouvre les yeux, je constate que la Terre me tourne le dos.
...hein?

Lentement, je me redresse. Ou plutôt, j'essaie. Ma main droite a glissé. Enfin, je n'ai pas pu déplier les doigts. Enfin, j'ai l'impression de ne pas en avoir.
N'importe quoi, qu'est-ce que je raconte? Ne pas avoir de doigts, c'est impossible.
Sauf que... Sauf que quand je me pose mes émeraudes sur la fameuse supposée main, je. Euh. Je tombe sur un arrosoir. Pas bien grand, plutôt de la taille de ceux avec lesquels les enfants jouent. Jaune avec des fleurs bleues dessus. Très mignon, au demeurant. Mais.
MAIS OU EST PASSÉE MA MAIN?
Rapidement, j'amène la gauche devant mes yeux, la tourne dans tous les sens. Elle a l'air intact, c'est un début. Tout aussi vite, je me lève du lit, anxieuse à l'idée que celle qui partage mon lit ne se réveille et soit effrayée par cette vision à la fois effarante et étonnamment mignonne. Mais surtout effarante.

Je me dirige vers la salle de bain. Peut-être que je délire complètement? qu'il suffira d'un peu d'eau sur le visage pour que la vision s'en aille? Je ferme délicatement la porte avant de mettre la tête sous le robinet, faute de pouvoir m'asperger à deux mains. Quand je relève le visage, l'arrosoir n'a pas disparu. Mince. Oui c'était un espoir idiot, mais qu'auriez-vous fait de mieux à ma place, mmh? Voilà.
Bon. Réfléchissons. Aujourd'hui, j'ai cours. Enfin, c'est l'université, je peux plus facilement y échapper que le lycée. D'un autre côté, je ne peux clairement pas rester cachée dans la salle de bain trop longtemps, Alice finira bien par se lever et se demandera ce qu'il se passe. Je devais aussi voir Elwynn pour de l'entraînement, Nicolas pour que nous discutions un peu de nos vies respectives... C'est bien ma journée. Au milieu de tout cela, une question me vient...De l'eau sort-elle de l'arrosoir si je le penche? J'essaie au-dessus de l'évier et...

- Oh!

Je plaque mes mains sur la bouche, j'ai été surprise car, en effet, de l'eau a coulé, et ma voix m'a échappée.

- AIE!

Mais quelle débile! Je me suis pris la hanse dans le front. Je grommelle et me dis qu'il est vraiment temps que je sorte si je ne veux pas réveiller la Terre.
Sur la pointe des pieds, je passe d'abord ma tête dans l’entrebâillement de la porte, avant d'y poser le bout des orteils, la plante de mon pied, le talon, et finalement moi entière. Je glisse plus que je ne marche jusqu'au placard où j'attrape des vêtements aussi simples à enfiler que possible, type t-shirt un peu large afin de ne pas, en plus, abîmer mes habits. Mon cerveau tente rapidement de trouver une solution pour planquer l'anomalie: gant XXL? bandages et baratin sur une quelconque blessure? sac poubelle?
Non, rien ne marcherait. Je n'ai plus qu'à réussir à me faufiler, cachée entre les Terraens bien trop nombreux, jusqu'à un endroit reclus de la forêt, et attendre que cela passe. Peut-être devrais-je faire des provisions, dans le doute? Imaginez que cela ne disparaisse jamais, il me faudrait bien survivre. Bon, je me doute qu'au bout d'une semaine sans nouvelle de moi, Nicolas retournerait toute la forêt pour me mettre la main dessus, persuadée que je suis en danger, et Alice l'aiderait maintenant qu'elle gère un peu trop avec ses pouvoirs...Mais cela me donnerait le temps de trouver une utilité à ce fichu arrosoir. Non mais, admettez qu'une Feu qui se retrouve avec de l'eau, c'est ironique. Pourquoi ne me suis-je pas réveillée avec un lance-flamme à la place de la main, cela aurait été vraiment plus badass. Ainsi que plus dangereux, mais c'est un détail.

Enfin, ce ne doit pas être ma préoccupation première: là, je dois réussir à filer. Une fois habillée, tant bien que mal, je sors dans la couloir. Que l'épreuve commence.

Si beaucoup des élèves que je croise ne remarquent rien, certains ouvrent de grands yeux en voyant ma main-arrosoir, regards auxquels je réponds par le plus meurtrier que j'ai en réserve. Franchement, ce n'est pas la chose la plus étrange que nous ayons vu à Terrae, j'en suis certaine. AH. Le problème n°1 se présente à moi lorsque j'arrive dans le hall: Ariana. Je la vois. Elle me voit. Je ne peux pas me cacher.
Comme souvent, elle me serre rapidement dans ses bras, mais pour le coup, je ne réponds pas du tout à son étreinte: avez-vous déjà eu un arrosoir dans le dos? Je vous jure, pour l'avoir eu dans le ventre au réveil, je pense que cela se remarque. Elle me regarde, fronce un peu les sourcils, et me demande si tout va bien.

- Oui, oui. Très bien. Je suis juste pressée, nous pourrons nous voir plus tard, à bientôt!

Je trottine à moitié en voulant filer, persuadée que je m'en suis sortie, quand un cri de surprise retentit derrière moi.

- Non...

Je grimace légèrement et me retourne pour tomber sur l'Eau, les deux mains plaquées sur sa bouche en "o" parfait.

- Ariana...
- Tu...Tu... T'as un arrosoir à la place de la main! C'est fou! Il fait de l'eau? Tu l'as montré aux autres? C'est diiingue!
- Ariana tais-toi.
- Mais c'est fou, Adé, comment ça se faiit?
- Ariana, tais-toi je t'en supplie.

Je m'approche pour tenter de bloquer tout le blabla qui lui échappe, quand un "Hey Adé qu'est-ce que tu fais ici?" résonne derrière moi, accompagné d'un "Bah Miss, t'as pas cours?". Je serre les dents. Ariana, sois maudite de m'avoir retenue ici.
Lentement, je me retourne vers mon meilleur ami et ma soeur.

- Je ne me sentais pas très bien, je n'y suis pas allée. D'ailleurs je disais à Ariana que j'étais pressée, je retourne me coucher.
- Mmh. T'allais vers la sortie, Adé. Me semblerait surtout que t'essaies de planquer un truc important...non? lâche l'Eau avec un sourire malicieux.
- Eh beh Miss? Tu peux tout nous dire hein! ...oh. Ou nous montrer, je suppose..?

Il se marre. Il se marre tellement à l'intérieur. Je le vois dans ses yeux. Et dans son petit sourire en coin. Et Elwynn a la même tête. Je les déteste si fort actuellement. Je veux croiser les bras, comme à chaque fois que je suis un peu contrarié, mais avec un arrosoir, c'est BEAUCOUP plus compliqué. Je tente, mais je le penche trop, et de l'eau tombe au sol, sous les regards à la fois amusés et abasourdis de mes trois amis.

- Si vous rigolez, vous pouvez dire adieu à vos cheveux, il parait que cela brûle très bien.

Sauf qu'évidemment, ils ne se retiennent pas. Je grogne un dernier coup, pour la forme, et m'échappe à travers la porte du hall. Enfin dehors, je réalise soudain que je ne peux même pas me rouler une cigarette. ARG. Quelle journée nulle. Et mon estomac commence à gargouiller... Et je n'ai pas pris d'argent...
Fortement agacée, je trace jusqu'à la forêt où je me laisse tomber dans un coin, contre un arbre. Enfin au calme, je ferme les yeux et me pose un moment, réfléchissant à comment faire disparaître ce fichu arrosoir. En vérité, couper ma main me semble une idée intéressante.

- Aaaaah, je hais la vie...
- Parfait, on est deux.

Je sursaute quand la voix me répond et me retourne brusquement.

- Jérémy?
- AH. Pas toi!
- Toujours aussi aimable. Pourquoi t'es-tu mis au même endroit que moi?
- Parce que je t'avais pas vu. T'as cru que j'avais fait exprès?
- Aurais-tu la politesse de me laisser seule?
- Si tu savais comment j'ai la flemme de bouger.
- ...

Je reporte mon regard au loin. Je n'ai pas l'énergie de me battre avec lui, là. Il est trop borné. Pourtant, au bout de quelques minutes de silence lourd, le Feu reprend la parole:

- Tu veux une bière?
- ...Pourquoi pas?

Il me la glisse sans me regard, mettant juste son bras en arrière. Je l'attrape et me racle la gorge avant d'en prendre une gorgée. Ok, je l'avoue, cela fait du bien. Quelques minutes passent encore, avant que je ne me décide à reprendre la parole:

- Que t'arrive-t-il, alors?
- Rien. Nico m'saoule. Willy-Wonka est...Willy-Wonka. Bref.

Oui, du Jérémy quoi. Je reprends une gorgée, de la main gauche bien sûr. Si quelqu'un m'avait dit que je boirais avec lui à un moment...

- Et toi?

Pour la première fois depuis le début de la journée, un mince sourire éclaire mon visage. Certes, ma main me manque énormément, mais il y a au moins une chose de sympathique à cette absurdité qui est apparue. Les blagues sont faciles.

- Ils se sont moqués de mon arrosoir.


[Hrp: 1500 mots tout pile héhé !]


##   Sam 8 Sep 2018 - 15:30
Anonymous
Sighild [Is]

Présentation du Personnage - Deirdre - Istheria:

Deirdre n'était généralement pas le genre de femme à être matinale. Elle appréciait paresser dans son immense lit à baldaquin, se tortillant dans ses draps, comme un chat qui prenait un peu trop de plaisir à dormir dans le petit nid qu'il venait de se faire. Pourtant ce matin là, alors que rien ne l'y obligeait, elle se tenait droite comme un i devant sa fenêtre dont elle avait tiré les rideaux, nue comme un ver (elle aimait la simplicité), les mains impérieusement sur ses hanches. Elle semblait contempler la cité qui se réveillait avec une certaine satisfaction.

" Dois-je considérer cela comme étant fâcheux ou bien une blague d'un goût étrange... "

La jeune femme aimait à se parler à elle-même. D'une part parce qu'elle aimait sa propre voix, et d'autre part parce que cela l'aidait à réfléchir.  Il y avait à peine dix minutes qu'elle s'était réveillée avec un léger sursaut et une grimace agacée quand elle vit la surprise qui l'attendait. Pourtant, malgré son regard embuée, elle demeura d'un calme olympien et fit sonner son homme-à-tout-faire Uriel.

Quelqu'un toqua à la porte. Deirdre lui ordonna de rentrer et de fermer derrière lui, sans pour autant bouger d'un millimètre de devant la fenêtre. Vous vous imaginez bien que toute personne censée serait choquée d'avoir comme première vision de la maîtresse de maison, une adorable paire de fesses toutes blanches. Pour Uriel, ce n'était pas grand chose car il connaissait la légèreté de la dame (mais il n'aurait pas aimé que quelqu'un d'autre puisse avoir cette vue). C'était même une route, ou plutôt une excentricité qu'il avait appris à apprécier honteusement.

" Uriel. J'ai un ENORME problème. Je crois que les dieux ont décidé que je serais la plus sainte des saintes, en triplant mes qualités. "

A cet instant, la jeune femme se retourna vers son domestique qui se mit à rougir comme un adolescent - chose qu'il ne lui arrivait plus depuis longtemps. Aucun mot ne sortit de sa bouche, seulement un regard écarquillé face à ce que lui présentait Deirdre : un troisième sein. Oui, oui. En plein milieu. Le genre de chose que l'on ne pouvait pas rater. Le genre de chose dont on voudrait fuir du regard mais que l'on arrivait pas à chasser de son attention. Il resta ainsi bloqué sur "la chose".

" Bien. Je vois qu'il ne s'agit pas d'une hallucination de ma part. "

Au parole de sa maîtresse, il détourna enfin le regard.

" Que vous est-il arrivé madame? "
" Si je le savais, je ne t'aurais pas sonné. Maintenant rend-moi service, et touche moi le sein. "
" Par... Pardon? "
" Ne fais pas ta mijaurée, et fais ce que je te dis. "

La jeune femme s'approcha de son domestique et lui fit un regard sévère afin qu'il se dépêche. Ce dernier leva une main hésitante mais se stoppa net, gêné de la situation.

" Je ne peux pas, madame. Ce n'est pas convenable. "
" Rooh... depuis quand je me préoccupe de ce qui est convenable? Ne fais pas l'enfant, et touche. "

La jeune femme se saisit de la main du jeune homme et lui posa sur cet étrange mamelle. Ce dernier ne put s'empêcher de rougir à nouveau.

" Et bien? Alors? Je te rappelle que mon toucher ne fonctionne plus aussi bien depuis que je suis sous l’œil de Kron*. Dis-moi simplement s' il te semble normal? Ce n'est pas une tumeur, non? "

Étrangement, cette parole rassura le jeune homme quand il comprit que cette demande de palpation n'avait rien d'une demande indécente - dans son fort intérieur il était aussi inconsciemment déçu.

" Tout me semble normal, madame. Enfin... Voulez-vous que je fasse venir un médecin? "

A cette proposition, Deirdre prit un ton offusqué.

" Un médecin? Certainement pas! Cela me coûterait un bras! J'en ai déjà donner un! Ces fous seraient capable de vouloir me disséquer. "
" Madame, vous ne pouvez rester... ainsi? "
" Ce n'est pas mon intention. Bien qu'il soit aussi charmant que ceux que m'a offert la nature, sa présence demeure indésirable. Et les indésirables, je m'en débarrasse. Il va falloir fouiller parmi nos contacts. Nous devrions bien trouver un magicien qui peut gérer ça. "

La jeune femme se décida enfin à s'habiller, mais il était particulière difficile de trouver une tenue qui puisse véritablement faire l'affaire. Cacher sa nouvelle protubérance serait plus complexe qu'elle ne le pensa sur le moment. Il fallait qu'elle trouva la parfaite combinaison entre une tenue assez ample pour dissimuler ce "sein" de trop, et élégant car elle avait une réputation à tenir. Elle choisit alors une sorte de grand kimono en tissu précieux et noir. Mais voilà, son travail la rappela à l'ordre. Quelqu'un toqua à l'instant où elle se vêtit!

" Par tous les seins! Qu'est-ce qu'il y a? "

Une timide jeune femme entra dans la pièce à l'interjection de sa maîtresse. Cette dernière lui informa que son rendez-vous l'attendait dans la cave.

" Un rendez-vous? Quel rendez-vous?  Uriel!  "
" Oui madame. Ce doit être le tonnelier. Il voulait vous voir pour négocier ses prix. "
" Oh. Arf. J'avais oublié. Bien. Allons rapidement régler le problème.  "

La jeune femme quitta alors sa chambre rapidement, suivi de son domestique Uriel qui avait un mauvais pressentiment. Lorsque la jeune femme parlait de régler rapidement un soucis, cela n'annonçait rien de bien charitable. Rapidement, ils se trouvèrent dans la dite cave, devant le vendeur de tonneau. Ce dernier avait un air chevêche et prêt à marchander.

" Bonjour l'ami. Pas le temps de faire durer notre entretien et allez directement au but.  "
" Mes tarifs ont augmentés. Je veux être payer plus. "
" Et moi, je veux un nouveau soutien-gorge. Chacun son combat. "
" Ne vous foutez pas de moi! Ou je vais voir la concurrence! "
" La concurrence? Pitié! Nous savons très bien que personne ne rachètera votre piquette au prix où je vous l'achète. Mais si nous continuons comme nous le faisons, je suis prêtre à vous montrer quelque chose que vous ne verrez jamais ailleurs.  "

A ces paroles, la jeune femme ouvrit en grand son kimono et exhiba sans pudeur sa triple poitrine. Uriel se cacha les yeux, le tonnelier en eut le souffle couper. Il fut tellement surpris qu'il n'eut rien à dire... chose dont profita évidemment Deirdre.

" Parfait. Je vous dis à dans deux jours.  "

Sans se préoccuper du reste, la commerçant quitta la cave avec un petit sourire au coin des lèvres. Finalement, il y avait peut-être quelque chose à exploiter...

[HRP : il y a 1111 mots!]
*Kron= Dieu de la mort
##   Sam 8 Sep 2018 - 17:35
Anonymous
Lombard [TT]

On s'connait ?:


« Mais c’est complètement absurde! »

S’insurgea la jeune Lombard, visiblement excédée par l’inhabituelle présence de ce qu’on pouvait appeler un petit truc en plus : l’homme se prétendant son narrateur, présent au pied de son lit de si bon matin.

« Quoi ? Non mais qu’est-ce que vous racontez ? Vous allez sortir de chez moi oui ? »

Demanda fort à propos la jeune femme, à laquelle on pourrait certes reprocher son manque de courtoisie, mais assurément pas la pertinence de ses questions, auxquelles les réponses étaient respectivement : un narrateur, votre vie, et pas avant que vous-même n’en soyez sortie.

« Le narrateur de ma vie ? Et puis quoi encore ? »

Interrogea Lombard, qui eut peut-être été ravie de savoir que son narrateur était également, et entre autres choses un excellent joueur de jokari, un fervent admirateur de Georges Sand, et un fin amateur de whisky. Ceci étant, il est plus probable que ces choses soient le dernier de ses soucis, aussi, nous ne nous étendrons pas plus avant sur le sujet. Vous n’aurez d’ailleurs à ce stade pas manqué de remarquer, cher lecteur,  le vouvoiement de rigueur entre le personnage et son narrateur. Ce détail vous permettra, j’en suis sûr, de mieux situer les subtils et complexes rapports unissant les deux protagonistes. Par ailleurs, et pour mieux saisir la quintessence de cette relation somme toute complexe, je crois bon de vous préciser qu’il est recommandé d’imaginer votre serviteur ici présent comme étant doté d’un accent britannique très distingué et d’un flegme à tout épreuve, comme se doit de l’être tout narrateur d’œuvre de fiction se voulant délicieusement décalée, et –oserais-je le dire ? – absurde. Selon votre niveau dans la langue de Shakespeare, il vous est également permis d’imaginer l’intégralité de ce récit en anglais. Enfin, si cela peut vous être utile, il est également possible d’imaginer votre narrateur avec une tasse de thé anglais à la main, pour un résultat plus imagé, quoique nous n’ayons malheureusement pas le loisir de nous appesantir sur les caractéristiques de la classe anglaise, pour d’évidentes raisons de limite de caractères et de confort de lecture. Aussi, je vous laisserai le soin d’effectuer ces recherches par vous-même, cher lecteur.

« Mais reposez cette tasse ! »

Eructa la jeune femme en se levant furieusement de son lit.

« Eructer ? Non mais ça va oui ? Je n’éructe rien du tout ! Vous allez sortir d’ici tout de suite ! »

Intima-t-elle vainement, quoiqu’avec une indéniable autorité, encore que celle-ci fut de ces autorités qui écrasent, plutôt que de celles qui inspirent. Et pour répondre à la question, le narrateur allait effectivement bien, merci pour lui.

« Je vous demande pardon ? »

Demanda-t-elle encore, quoiqu’elle fût très visiblement dépourvue de la moindre disposition à pardonner telle intrusion dans son quotidien.
Et cet échange stérile aurait pu durer longtemps, et entrainer nos chers lecteurs dans une spirale de répétitions niaises et stériles du même gag éculé, si la colocataire de notre héroïne n’avait pas passé la tête par la porte à ce moment précis, par un timing et un concours de circonstances suspicieusement précis, qui vous donnera envie de proférer votre plus beau et plus ironique : « MAIS QUELLE COÏNCIDENCE ! »

« Dis Lombard, est-ce que tu… HO WOW, pardon, je savais pas que tu avais quelqu’un ! »

S’exclama la colocataire, qui avait pourtant une certaine habitude de la situation, pour ne pas dire une habitude certaine, dans la mesure où Lombard avait depuis longtemps renoncé d’une part à sa chasteté, mais encore à toute forme de réputation de la sorte.

« Qu’est-ce qu’il… Est-ce qu’il est en train de narrer ta vie là ?»

S’enquit encore la colocataire, dont nous ne pouvons qu’apprécier la finesse d’esprit et la rapidité de déduction. Lombard cependant, décida de ne pas en faire cas, et se contenta de balancer ses draps à travers la pièce, en fournissant pour seule et unique réponse un :

« J’vais m’doucher ! »

Tout à fait incivile par ailleurs.

A ce point de notre récit, il convient d’effectuer une ellipse, pour d’irrécusables raisons d’intimité et de respect du règlement de nos charmants hôtes.

--

« Tiens, il est neuf heures. »

Constata Lombard quelques heures plus tard, regardant d’un œil torve l’horloge, laquelle semblait vouloir lui confirmer que cette journée ne finirait jamais ; et d’autre part, semblant étrangement et fortuitement consciente du fait que toute œuvre voulant se targuer d’être absurde se devait d’intégrer au moins une subtile référence à un maitre du genre.
Il me semble par ailleurs important de vous préciser qu’à ce point de la journée, notre protagoniste avait fini par renoncer à se débarrasser du dissident personnage qui l’accompagnait, et admit qu’une certaine forme de magie ou de pouvoir était à l’œuvre, quoique bien loin de se douter que tout ceci était l’œuvre de l’administration de Terrae, laquelle avait eu à cœur d’inventer un sujet aussi tordu que déconcertant pour le concours d’écriture que nous connaissons tous.

« Pardon ? Qui ça ? Quel concours ?»

S’étrangla notre personnage, qui, quoique toujours pas disposée au pardon, continuait de poser des questions pour le moins pertinentes.
Hélas, aurait-elle seulement pu concevoir que dans un univers parallèle, nommé Terrae, quelques personnes avaient conçu un concours d’écriture dont elle était aujourd’hui le triste pantin ?

« Terrae vous dites ? Un univers parallèle ? »

S’enquit la jeune femme, dont le regard se voilât d’une détermination sans faille, et pour le moins inhospitalière, avant de s’abîmer dans une intense réflexion.
Alors elle réfléchit.
Puis elle réfléchit.
Et elle réfléchit encore.

«Oui, bah excusez-moi de ne pas réfléchir assez vite pour vous ! »

--

Encore une fois, et pour des raisons de respect des limites textuelles imposées, votre narrateur se retrouve dans l’obligation de passer rapidement sur ces intenses réflexions, et d’effectuer ici une ellipse, qui nous mène directement au bureau de recensement des pouvoirs de l’île de Summerbridge, où une charmante fonctionnaire répondait avec diligences aux questions de notre protagoniste, pourtant pas beaucoup plus décidée à être aimable qu’elle ne l’avait été dans la partie précédente de notre récit.

« Oui, bien sûr, quelqu’un a le pouvoir de circuler entre les univers…»

L’informa l’aimable et délicieuse bureaucrate.

« Est-ce qu’il est en train de narrer ce qu’il se passe ? »

S’enquit encore la délicieuse créature, avec une justesse et une finesse de réflexion sans égale. Elle ne récolta cependant aucune autre réponse qu’un grognement et un soupir exaspéré d’une Lombard toujours pas décidée à être courtoise, même pas envers une personne serviable.

« Bon hé ! ça va bien 5 minutes ! »

S’énerva Lombard.

« On va revenir à nos histoires de portails si vous le voulez bien ! »

« Ce ne sont pas des portails »

Corrigea son interlocutrice, visiblement très au fait de son sujet.

« C’est la ligne de bus 42. L’arrêt est situé sur le toit du centre commercial, et… voyons, laissez-moi vérifier les horaires… Le bus passe à 24h01 les samedis, mais seulement si vous passez une musique des Bee Gees. Il semblerait que Staying alive soit la plus efficace, d’après les review tripAdvisor. Si vous voulez vous rendre à Terrae, c’est l’avant dernier arrêt. Je dois vous prévenir de faire attention à ne pas rater la descente, car le terminus est La Sérénissime, et apparemment, il n’y a ni réseau ni 3G là bas, alors ça devient vite compliqué de jouer les Bee Gees. »

« Ha, heu… Oui, je comprends… »

Répondit Lombard, qui n’y comprenait absolument rien, ce malgré les explications on ne peut plus limpides de la charmante demoiselle qui se faisait un devoir de lui répondre, ce malgré un flagrant manque de courtoisie.

« Bon ! Vous allez arrêter de draguer oui ? »

--

3 heures plus tard, Lombard se trouvait assise dans le bus, son portable continuant de nasiller une musique des Bee Gees, tandis que sur les sièges devant elle, Winston Churchill devisait d’ornithologie avec Link. Ce qui est de loin la chose la moins absurde de tout ce récit, mais nous n’avons malheureusement pas le temps de nous pencher sur les raisons logiques de cette situation, afin de respecter le quota de mots imposé, à trois ânes près, que votre narrateur tient effectivement prêts en cas de nécessité, soit dit en passant.

« Est-ce que vous venez de faire une ellipse parce que je vous ai vexé ? »

S’interrogea Lombard, qui avait évidemment complétement tort sur ce point.

« Vous rigolez ? Vous êtes vexé comme un pou ! »

Dit encore Lombard dans une attaque tout à fait puérile, et dans une volonté de conflit qui devait lui faire quasiment rater son arrêt de bus.

« Ho ! ça va hein ! Y’avait largement le temps de sortir ! Bon alors, c’est ça Terrae ? Et où est-ce qu’on se plaint ici ? »

S’interrogea notre protagoniste, qui partit à travers les couloirs comme on part à la guerre, d’un pas martial et déterminé, considérablement amplifié par le bruit de ses talons claquant sur le sol. Elle remonta une enfilade de portes, essayant d’en ouvrir certaines au passage, au cas où elles puissent être utiles à sa quête. Après en avoir ouvert une sur une horde de zombie, et une autre débordante de végétation luxuriante, Lombard se dit avec raison qu’il fallait peut être mieux regarder la plaquette indicative vissée aux portes.

Enfin, elle trouva quelque chose qui lui semblait tout à fait à propos, et poussa d’un grand coup le panneau de la salle nommée : Questions et inscription – Interforum. Ça tombait bien. Des questions, Lombard en avait moultes.

« C’est quoi cette histoire là ? Vous allez me faire le plaisir de me débarrasser de ce guignol de narrateur, et plus vite que ça ! Non mais c’est quoi cette prise en otage ? Qui a inventé ce sujet de concours complètement stupide ? »

Tempêta-elle, entrainant pour notre cas un dépassement du nombre de mots limite d’environ 200 unités. Il va sans dire que nous nous excusons pour la gêne occasionnée.
##   Sam 8 Sep 2018 - 20:18
Anonymous
Nessa Finnegan [MP]

Who's da boi ?:

« paroles » : discours oralisé
*paroles* : discours télépathique
C'est quoi un Spoink ?:



Je me lève, et je te bousc… Ah. Bah non. D’habitude Clifford vient dormis avec moi mais non, le Caninos a dû squatter le canapé cette nuit. Enfin bref, passons. Je me lève et puis comme d’habitude, direction la salle de bain. En caleçon. Osef, je suis chez moi. Je croise mon frère dans le couloir et le salue en levant le bras. Il fait de même. J’entre donc dans la salle d’eau, prêt pour mes ablutions matinales. « Nessa… Tu peux revenir deux secondes s’il-te-plaît ? » Le relou… Il fallait qu’il vienne m’interrompre. Dans un soupir, je fais demi-tour et le vois, faisant les gros yeux, me fixant, mais au niveau de mes hanches. « T’as une queue… » On dirait qu’il est choqué, en même temps, il n’avait qu’à regarder ailleurs. « Je viens de me lever, c’est bon, et puis toi aussi je suppose… non ? » Il remonte les yeux vers moi, confus. « Mais… Mais… Je te parle pas de ça ! T’as une queue dans le dos, une queue de Spoink ! » Quoi ? Il me raconte quoi là ? C’est pas possible ça, c’est n’imp… D’accord. J’ai effectivement une queue de Spoink. Qui a poussé pendant la nuit. Normal. Juste au-dessus de mon caleçon, j’en vois la base.

Par la queue en tire-bouchon de mon grand-père ! Enfin, du coup non, peut-être, j’en sais rien. Aaaaah, la vision d’horreur ! Non ! Ça va hanter mes nuits jusqu’à ma mort… Après, ça ne sera pas pire que de réellement avoir cet appendice dans le dos. C’est un coup à finir comme monstre de foire dans un vieux cirque tout glauque, avec pour seuls amis une femme à barbe et des siamois. Aaaaaargh ! Deuxième vision d’horreur. Je vais faire des cauchemars bien sales dans les prochains jours. Mais revenons à nos Wattouats, en étant plus sérieux, j’ai plus de chances de finir sujet de laboratoire. A moins que je le sois déjà sans le savoir. Possible. On s’en bat les steaks. J’AI UNE QUEUE DE SPOINK ! Je vais rebondir ! Dans tous les sens, quand je veux. Je deviens mon propre trampoline. Je peux me poser sur ma queue et me bercer comme un gosse pour chill n’importe où. Quand je vais en avoir marre d’attendre debout, dans une file par exemple, je n’aurais plus qu’à m’installer sur ma queue ressort et je serais tranquille. Le rêve.

« Vas-y laisse-moi voir de plus près ! » Seth s’approche jusqu’à moi, et regarde l’objet de curiosité. Ahem, j’aimerais bien faire ce que j’ai à faire. Je ne compte pas rester presque à poil toute ma vie. Et puis que mon frère me touche la queue, je peux tourner la phrase autant de fois que je veux dans ma tête, ça ne prendra jamais un bon sens. Enfin, je le laisse quand même faire, parce que c’est un truc de ouf. Je devrais être en panique avec un tel appendice dans le dos, mais non, au contraire, ça me fait délirer. J’ai beaucoup trop hâte de la tester, de voir comment je rebondis là-dessus et compagnie. M’entraîner quoi. Ça reste quelque chose de pas très naturel quoi. Enfin au bout d’un moment, j’arrive à me dépêtrer de mon frère et me glisse dans la salle de bain, et quelques minutes après, me voilà dans ma chambre. Je dois m’habiller. Oui, c’est bien, mais comment ? J’ai une queue pas mal volumineuse, ça ne rentrera jamais dans les pantalons ça. Il va falloir ruser, trouver des fringues plus souples, genre un short de sport, comme ça, c’est un élastique et je l’arrête juste en dessous. Allez, ça et un t-shirt, c’est réglé.

Je récupère mon portable. Et une question me vient. Est-ce que je prends une photo pour les réseaux sociaux ? Avec un petit hashtag des familles, un #BalanceTonSpoik avec une belle image de ma queue. Je fais le buzz, je deviens célèbre, et à moi la belle vie. Ce serait une bonne manière de tirer parti de cette métamorphose, après tout. Si on peut devenir riche avec une queue en tire-bouchon qui nous a poussé pendant la nuit, je prends. Ouais, enfin pas tout de suite non plus quand même. Je vais d’abord voir un médecin, au cas où. Ou un vétérinaire. Les deux ? La première étape, c’est de prendre rendez-vous dans tous les cas. Maintenant, je descends. Je dois montrer ça à Raph. Il ne va pas en croire ses yeux. Je dévale les escaliers, sur mes pieds. Même si j’ai hâte de tester ma queue, je ne prends pas de risque exagéré. Je tombe alors sur Arnost qui me toise de haut en bas et remarque bien évidemment ce qui ne se cache pas dans mon dos. *Et bah alors, on se prend pour un Pokémon ?* Ce Kirlia ne peut pas s’empêcher de se moquer, il est mal tombé avec moi, et ça me surprend qu’il ne l’ait pas encore compris. *Au moins, je ressemble pas à une fillette.* Voilà, dans ton ego. Avec ça, il va être vexé jusqu’au trou de balle et me faire la gueule pendant au moins deux jours. J’espère que ça lui fera comprendre qu’il doit se calmer le petit. Je trace ma route.

J’ai faim, et mon petit-déjeuner m’attends. Bien manger, c’est le début du bonheur qu’ils ont dit à la télé. Moi je me contente d’appliquer. Mon frère numéro bis entre alors dans la maison et me voit. « Euh, Nessa, t’as une queue de Spoink, c’est normal ? » Allez, on va s’amuser un peu. « Bah… oui, t’avais pas capté depuis le temps ? » Il reste interdit, là, debout, dans le salon. Une nouvelle plante en pot. Rien à battre, je prends mon petit-déjeuner, et c’est sacré. Sauf qu’il faut s’asseoir. Et composer avec le dossier de la chaise. Ça sent la douille quand même. Encore ça ne serait que les chaises, ça ne serait pas tant problématique, mais pour aller aux toilettes, comment je vais faire ? La galère… C’est possible de la replier pour m’installer ? Je vais tester, en la quichant quand je m’assiérai sur le trône, mais c’est un coup à se faire éjecter en cours de route. J’y crois pas, maintenant, dans ma vie, l’opération de tous les dangers sera d’aller faire sa commission. Sur ce point, c’est vraiment la loose cette queue en tire-bouchon. J’espère pouvoir gérer ça.

Dans son coin, Raph ne s’en remet pas vraiment. Je le vois qui réfléchit. Moi j’ai fini, donc vaisselle et je vais m’entraîner dans le jardin avec mon nouvel attribut. Allez, je me jette en arrière. Je descends et me sens repartir dans l’autre sens, jusqu’à revenir sur mes pieds. C’est beaucoup trop drôle. C’est génial. Je souhaite à tout le monde d’avoir une queue de Spoink un jour. Vraiment. Rien que pour faire ça. Parce qu’évidement que je recommence, parce que c’est beaucoup trop le fun. Je me laisse tomber et le ressort à mon derrière me ramène sur mes pieds. C’est délirant. Je pourrais gâcher toute ma journée à faire ça. Maintenant, on va essayer les rebonds. Je veux trop me déplacer comme ça, avancer comme sur un ballon sauteur, le summum du swag. Allez, je me lance. BOING ! BOING ! Wow, c’est absolument génial, mais c’est chaud de se diriger. Il va me falloir de l’entraînement pour maîtriser ça. Là, j’ai failli me ramasser dans la piscine en partant un peu trop sur le côté. Il n’empêche que ça, c’est la vie. Et quand je vois mon Caninos courir comme un taré vers moi, je crois qu’il l’a compris.

En voyant Clifford débouler comme ça, je m’arrête et l’observe. Les yeux brillants, la queue qui frétille, il est excité comme un Statitik. Il veut jouer. Et bien jouons ! Il va découvrir les joies du rebond. Je tapote sur ma poitrine pour lui faire signe de sauter, que je l’attrape au vol. Ce qu’il fait immédiatement. « T’es prêt ? » J’ai le droit à un aboiement en guise de réponse. Le tenant bien dans mes bras, je me laisse tomber et revenir debout grâce à l’effet ressort. Beaucoup trop cool. D’ailleurs, le canidé bleuté en redemande. Je me dis que ça serait pratique ça comme mouvement pour bercer les bébés Pokémon quand ils peinent à dormir. Mes deux frères débarquent alors dans le jardin. « Je savais que tu allais direct jouer avec ta queue. » dit l’aîné au benjamin. « Euh… qu-quoi ? » Décidément, Raph ne va pas s’en remettre tout de suite. « Sa queue. » Il faut que je leur dise à quel point c’est génial. « Et pour rebondir là-dessus – oui j’aime l’humour fin – c’est démentiel ce truc. » Je finis par voir Spyros arriver et me regarder, l’air circonspect. *C’est bizarre quand même ton truc, t’as pas peur de te transformer complètement en Spoink ?* Oh merde, j’avais pas pensé à ça.

Et tout pile 1500 mots ici. :3333
##   Sam 8 Sep 2018 - 21:14
Anonymous
Aiden D. Sanders [THS]

[HRP: Mes salutations ! Ici Aiden, envoyé spéciale de The Holiday Scam, pour vous divertir ~ La description de mon personnage (rapide) est incluse dans le texte. 1472 mots]


Comme à chaque fois, je me réveille avec une sensation d’incompréhension. Depuis que le Capitaine Crook nous a lâchement abandonné sur l’île : je suis en proie à de terribles cauchemars et autres crises d’urticaire.  Après tout, ma vie entière a été bouleversée, et pire je dirai : ma routine beauté du matin a quasiment été anéantie. Comment vais-je draguer les filles sur la plage sans prendre soin de ma belle peau ?

Car moi, Aiden Dean Sanders, suis beau. Je l’ai toujours été. Je suis né dans une famille bien aisée à Long Beach en Californie, le 5 août 1993 à 18 heure et 23 minutes exactement. Je n’ai presque jamais manqué de rien : après tout, avec un visage comme le mien, comment ne pas obtenir ce que je souhaite. Mais oui, j’ai bien dit presque. Mon surnom est l’éternel redoublant. Depuis mon entrée à la fac en 2012, je n’ai jamais réussi à valider une seule première année. Voilà comment sont traité les gens incroyablement beaux et bourrés de talent de nos jours !

Un soir, je me suis inscrit à une croisière complètement louche alors que j’étais bourré, et je me suis retrouvé sur cette île. La seule bonne chose avec cette croisière, c’est que je peux me pavaner sur la plage en draguant les jolies filles sur la plage. Au fond, il s’agit là de mon salut : après avoir raté le premier semestre de l’université, une fois de plus.

Bref, revenons à moi. Je me réveille avec difficulté : j’ai l’impression que la terre tourne autour de moi (si ce n’est pas déjà le cas). La bouche pâteuse et le mal de crâne me permettent cependant d’arriver à une conclusion fort plausible : j’ai la gueule de bois. Les soirées rhum et bananes sur l’île se terminent bien souvent mal. Je tente une première fois de me lever et tombe misérablement. Très bien.

Seconde tentative : réussite totale. Je me dirige vers l’une des nombreuses sources d’eau claire, et me débarbouille le visage. Mon miroir me manque. Mes produits aussi… Heureusement, avec la multitude et improbable diversité de feuilles, fleurs et fruits sur l’île, j’ai pu me confectionner quelques produits de beauté. J’ai presque atteint un certain niveau de confort ici.

La journée promettait d’être belle : les voyageurs de l’île se pavanent déjà, et les oiseaux chantent fort. Au loin, j’entends un « Salut Aiden ! Ça va ? ». Je me retourne, et souriant avec toutes mes dents, je réponds :

- tulaS !

« Tulas ? » Je viens de dire « Tulas ? ». Je tente à nouveau de le répéter à voix haute – mais pas assez pour que le voyageur entende – et n’arrive toujours pas à prononcer correctement « Salut ». Sur le coup, j’ai mis ça sur le compte de la gueule de bois : surement la fatigue et le stress aussi. Je décide donc de me rincer la tête à l’eau claire : et là, horreur.

Horreur, oui. Jamais l’idée d’associer les mots « Aiden » et « horreur » ne m’est venue à l’esprit avant ce jour fatidique. J’ai du mal à y croire et je touche, perplexe, mon visage. Il est à l’envers. Complètement à l’envers. C’est-à-dire que mes yeux se trouvent au niveau de mon menton, mon nez pointe vers le ciel et ma bouche sourit à la renverse, sur mon front. Mon cœur s’accélère et je suffoque intérieurement. Je suis devenu moche ! Comment vais-je draguer les nanas, et surtout, ma belle Soraya ?

Je ne peux quand même pas porter un sac sur ma tête pour le restant de mes jours ? Quoi que, avec mon corps d’Apollon, je pourrais quand même m’en sortir… Mais si je n’arrive pas à parler correctement ? C’est sur ces pensées que je comprends le sens du mot « Tulas »… Il s’agissait simplement de « Salut » à l’envers. Tout va bien.

Je tente de me concentrer un instant : et me tape la main sur le front, ou plutôt sur la lèvre. Depuis tout à l’heure, je vois le monde à l’envers, mais j’ai plus l’impression d’être bourré qu’autre chose : remarque, j’ai l’habitude d’être bourré.

Je suis dans de beaux draps. Comment vais-je assumer auprès des gens de la classe moyenne mon … état ? Mon prénom apparait pourtant dans la définition du mot beauté : mais maintenant, je ne peux plus revendiquer devant les pouilleux mon joli minois d’Apollon. Mais comment cela est-il arrivé ? Aucune idée… Enfin… Peut-être que j’aurais dû demander aux autres si les plantes que j’utilise pour mes crèmes sont nocives … Mais maintenant il est trop tard, et je compte bien survivre à cette épreuve, pour en ressortir plus beau, et plus fort.

Je claque mes mains avec détermination et m’exclame :

- oiM, nediA, ej siav ervivrus à ettec evuerpé ! (Moi, Aiden, je vais survivre à cette épreuve)

Il faut remédier aux problèmes un à un. Dans un premier temps : je dois retourner au camp pour me dessiner un visage à l’endroit ! J’ai vu ça dans un dessin-animé, dans un Bob l’Eponge pour être plus précis, je savais donc que ça allait marcher ! Mais pour rejoindre le camp sans encombre, un sac sur la tête s’impose.

Première étape : retrouver mon chemin : j’ai besoin d’avoir les yeux en face des trous, dans les deux sens du terme : le sac n’arrête pas de tourner sur lui-même ; mais quelle journée épuisante. Mais comment voir le monde à l’endroit avec un visage à l’envers ? La réponse m’apparait comme une évidence : je dois marcher sur les mains. Et je le fais : enfin j’ai essayé. Dans mon coin. Pendant 2 bonnes heures. Je commence à me poser des questions quant aux « talents » que mère nature m’a confié… Mais après une pathétique persistance : je parviens à me hisser sur les mains et à marcher. Fous de joie, j’hurle :

- Hourra !

« Hourra ! » ? Je parle à l’endroit maintenant ? Je retombe sur mes deux pieds, et comme pour m’adresser à mon éternel public imaginaire, sur un ton théâtral, je dis :

- arrouH ! eJ sius iréug ! (Hourra ! Je suis guéri !)

Ah ben non. Et je viens de comprendre. L’envers est désormais l’endroit, et l’endroit devient l’envers. Je vais donc passer la journée à marcher sur mes belles mains, si douces et si délicates ? Mais quelle divine injustice ! Je me mets à pleurer à chaudes larmes, qui elles, tombent bien vers le sol. Maintenant, on dirait que je bave par les yeux ! Il ne manquait plus que ça, tiens.

Je me mets en marche - si on peut appeler ça de la marche – vers le campement. Je m’incruste dans l’une des tentes des filles, et attrape tout ce que je peux : maquillage, foulard et grosse pair de lunette de soleil. J’ai l’impression de me retrouver quelques temps en arrière, lorsque nous avons du préparer un défilé de mode pour le Capitaine Crook…

Je m’isole dans mon coin, en prenant soin d’éviter les autres, et m’atèle à la dur tâche qui se présentait à moi : mon propre ravalement de façade. Je me remets à l’endroit – pas pour moi, mais plus pour longtemps- et me pomponne. Pendant plus d’une heure, sans jamais arriver à un résultat satisfaisant.

Alors que je me résigne à m’enrouler la tête à la Quirinus Quirrel cachant Voldemort, un macaque à crête vint emporter les affaires. Joie.

Je m’assois dos à un arbre : avec un sourire inversé. Le soleil commence à se coucher : la journée est bientôt terminée et heureusement. Remarque, assis là, seul, rien de pire ne peut m’arriver. Mais le karma en a décidé autrement, puisque le Capitaine Crook apparut soudainement, sortant de nulle part, ou plutôt descendant d’un arbre.

Il m’a regardé, je l’ai regardé, il m’a regardé, je lui ai souri, il a crié et s’est enfui. En l’espace d’un instant, j’ai trouvé de l’espoir : puisqu’on a enfin vu notre Capitaine qui a disparu pendant des mois ; puis j’ai paniqué : puisqu’il a vu mon état ; et enfin j’ai perdu cet espoir : puisque la plus grosse commère de l’île vient de descendre d’un cocotier pour semer de terribles rumeurs sur moi.

Ma vie est foutue. Enfin c’est ce que j’ai cru. En voulant jurer comme un étudiant boursier qui découvre que son compte est vide, je sors un « Merde » parfaitement clair, et à l’endroit. J’arque un sourcil, qui se trouve bien sur mon front et en touchant mon visage, je constate que tout est de nouveau comme avant.

Décidément, je ne comprends vraiment rien, et pour une fois, je suis ravi de ne pas comprendre.
##   Sam 8 Sep 2018 - 22:26
Anonymous
Brendan Nightshade (PAB)

petites informations:

Rares étaient les fois où il utilisait des potions, allant même jusqu'à critiquer les accrocs. Cependant, la seule fois qu'il en consomma, les effets secondaires se retournèrent contre lui le lendemain. Du moins, Brendan ne le remarqua pas de suite, évitant les soins, un brossage dentaire ou une œillade dans la glace.
Énorme goinfre, au moins, il n'oublia pas cette tâche. Cependant, le lait récupéré depuis son titanesque bol de céréales par sa cuillère à soupe se déversa en quantité égale à la récolte ; incapable de l'ingurgiter. Penaud, il releva les yeux et put remarquer un de ses colocataires encore présent se permettre d'étouffer un rire narquois face à cette tête pantoise.

— Tu te complètes au décor, à ce que je vois.

Ne désirant combler cette insulte par un silence pacifique, il attrapa deux pommes depuis la corbeille à fruits, pas assez mûres pour être de durs projectiles pour démolir le faciès de sa cible.

Toutefois, une fois à l'extérieur, Brendan ne put attribuer une telle correction à tous les passants qui se fichaient de lui. Perturbé, il ne se laissa tout de même pas impressionner et les fusilla de regards meurtriers qui furent anormalement inefficaces.
Ériger la tête hautainement s'avéra plus rentable même s'il ne prônait pas l'arrogance, à l'origine. En tout cas, quelques railleries sur son compte persistèrent sur certaines bouches audacieuses. Le reste de son physique avait toujours de quoi impressionner les craintifs. S'en vanter argumentait la fierté de promener un tel corps. Néanmoins, se pavaner d'un orgueil qu'il diabolisait pourtant lui valut une lamentable correction. À trop garder son visage ainsi dressé, ce dernier rencontra une devanture vitrée. Il constata le grossier anomalie, substitut à son visage.

Zébré par deux nuances de vert, lorsqu'il déposa ses paumes sur ses pseudo-joues pour imiter l'effroi d'une célèbre peinture scandinave, il chercha à en imiter le son mais sa bouche ne s'ouvrit pas. Aucun orifice n'avait été percé au niveau de la bouche de quoi taire son bruyant bavardage. Il y avait cependant quatre creux, de quoi lui autoriser la vue et l'ouïe. Avec hargne, il tenta d'ôter ce masque qui n'en était pas un pour qu'il reste vissé à son cou. En fait, il s'agissait même là d'un nouvel épiderme plutôt rigide.
De l'autre côté de la cloison, une vendeuse le pointa d'un doigt moqueur, hurlant en sourdine. Vexé, il atteignit saturation et administra à cette fenêtre farceuse un puissant heurt fruité revanchard de sorte à faire d'une pierre deux coups : Effrayer la caissière et réduire en mille morceaux ce qui lui servait de tête. L'intimidation fut un triomphe puisque l'impact fit éclater la pauvre employée en sanglots et la lucarne en des débris de verre mais le liquide rouge qu'il espérait retrouver ne s'écoula pas, même s'il avait moyennement mal. Au contraire, son crâne avait rebondi tel une hâtive balle de tennis.

Et cette balle ne faisait que ricocher qu'importe la surface sur laquelle elle était projetée. Véritable arme massive, les plus grands dictateurs auraient rêvé de ce manque d'esthétique pour annihiler n'importe quoi. Qu'importe l'épaisseur de la surface, elle succomba sous un punch fruité. Les rues parcourues tombèrent en ruine puisque l'imbécile saccagea plusieurs boutiques juste pour se défaire de ce que probablement l'élixir d'hier lui avait octroyé.
Souhaitant régler ce souci coûte que coûte, il n'était pas particulièrement matérialiste : Réduire à néant le patrimoine culturel ne lui faisait pas peur ce pourquoi avec un élan furieux, il fonça vers sans doute la muraille la plus résistante de Tokyo.
Ce jour-ci, le Mont Fuji fut rayé de la carte du monde des morts.

Désespéré, Brendan secoua sa baie pour chercher une ultime fois à s'en détacher mais rien. Pas même une cicatrice inscrite dans l'écorce quand bien même les coups étaient autodestructeurs.
Jusqu'à maintenant, l'asiatique n'avait fait appel qu'à des édifices mais pas à des personnes. Trop méfiant des autres, il avait préféré les dédaigner mais n'était-ce pas le dernier moyen pour pouvoir s'extirper de cette lourde situation qui, sans mauvais jeu de mots, lui prenait la tête ?

Derrière lui résidait encore les poussières du monument qu'un couple de touristes européens avait décidé de visiter. Ce décor en arrière-plan fut une raison de métamorphoser le sarcasme en épouvante ; les yeux exorbités des deux tourtereaux sautèrent sur l'absence du mont ainsi que les gravillons qui traînaient encore sur cette calvitie verte. Pris de terreur, la fille prit la fuite, laissant son amant à la solde de ce monstre.
De toute manière, Brendan souhaitait une force masculine. Il agrippa les épaules du garçon plus bas et un ridicule silence braisa l'air. L'autre parla donc en premier, hébété.

— Monsieur, vous me faîtes mal. Je ne comprends pas ce que vous voulez !

Il avait oublié son mutisme ce pourquoi il en vint à mimer son objectif. S'étant placé de profil, il traça des arabesques pour quémander un coup dans la figure mais ça tenait plus des ombres chinoises. Lui qui était pourtant le premier à tourmenter n'importe qui par des brimades physiques, la situation était bien cocasse et désolante pour que le tyran en vienne à réclamer le rôle de punching-bag. Avant qu'il ne s'enfuit, il reprit et secoua son vis-à-vis.

— Désolé, je ne vois vraiment pas. Oh ! releva-t-il, illuminé, ou alors je vous ai vexé et vous êtes une femme ?

Décidément, il n'avait pas besoin d'incapables pareils qui étaient assez outrecuidants pour le confondre avec une fille. Misogyne jusqu'à l'os, l'ancien brun marqua un but dans le front, à la manière d'un joueur de football français réputé, avec sa technique maintenant devenue fétiche, de quoi faire tomber le passant dans les pommes, qui ne pouvait pas mourir une seconde fois. Trop affairé, il le laissa dans cet état léthargique.

Mais finalement, en y pensant et en y prenant du recul, le vampire porta sa paume pour masser un menton absent. En évaluant tous les dégâts causés, ce fruit était capable de prouesses extraordinaires pour imposer l'anarchie. Diaboliquement, l'ectoplasme leva les mains vers le ciel qu'il pouvait enfin toucher et sentir toute la domination courir dans sa chair rouge infestée de pépins. Or, le rire machiavélique et gras pour calquer un antagoniste cliché ne sortit pas.
De toute façon, Brendan n'était pas malveillant au point de vouloir assujettir un peuple. Il voulait simplement faire abdiquer les deux écervelés de rois, Akio et Joshua.

Profitant d'avoir encore cette idée de génie à l'esprit, il se dirigea vers l'Agence où était censé travailler le gros lot, ce bon à rien de Joshua. Or, en chemin, des cris enfantins l'interpellèrent pour que le distrait se détourne de son objectif ; pour ne pas dire qu'il avait oublié l'itinéraire. Sortant d'un buisson aléatoire, il pénétra dans ce qui était peut-être le Refuge pour les enfants morts. Jubiles, ces derniers sautèrent de joie en voyant un clown s'aventurer ici. Or, il n'était venu pour faire ami-ami mais juste demander le chemin à la seule adulte présente dans le jardin vers qui il s'approcha.
Bien entendu, le muet ne put demander grand chose à cette dame taciturne, droite et bras croisés devant un arbre. Elle débuta la conversation sans ménagement.

— Pour quoi elle se prend la pastèque ? Quel culot de venir ici. Et vous croyez pouvoir imiter une chimère en prenant un fruit comme masque ? Au cas où, ce sont des gènes d'animaux, dans nos corps, pas de fruits.

Souhaitant neutraliser ce malentendu, il zieuta l'arrière de son dos pour découvrir qu'elle était dotée, en plus de sa haine des hommes, d'une paire d'ailes. Les chimères n'étant pas très commodes, les mêlées n'étaient jamais loin avec elles. Doté de son arme improbable, Brendan jugea que foncer sur elle était un moyen radical pour s'échapper avant de s'attirer davantage de problèmes ; et ce même devant des enfants. Raclant de sa patte le sol, le taureau l'eut en ligne de mire pour la charger mais sobrement, l'ailée s'envola pour esquiver la masse qui finit par rebondir sur l'arbre et chuter avec le déraciné.

Plusieurs enfants rirent devant la scène. Une seule enfant resta neutre et concentrée dans l'activité précédente pour questionner l'adulte, en lui tirant sur le pan de son tablier.

— Madame, je la trouve pas.

Constatant que son attraction avait disparu, la responsable fut heureuse de trouver un remplaçant en le désignant du doigt. Toute heureuse d'enfin le trouver, les petits pas de l'ectoplasme se précipitèrent vers son nouveau jouet qui n'était autre que le vampire désigné. D'un coup de batte, elle ne ménagea pas la pastèque qui n'explosa pourtant toujours pas. La douleur arriva comme d'habitude mais elle était de même degré : Modéré. Enfin, la force d'une enfant ne pouvait pas lui causer de graves séquelles.

— Allons les enfants, ce n'est pas parce que c'est l'anniversaire de Moe que vous n'avez pas le droit de profiter de la piñata.

Et sur ces mots, une horde de petits monstres hurlants et armés se ruèrent sur la dite piñata.
##   Sam 8 Sep 2018 - 23:51
Anonymous
Lux (IP)

C KI ????:

Soyons-honnête. Je suis habituée à tout savoir, de toi, et bien sûr d’elle. J’observe avec une cruelle allégresse le fil rouge s’entortiller autour d’elle ; entre ses jambes frêles et ses sentiments récalcitrants. Si tu n’es pas mon habituel spectateur, je te présente donc cette fille, qui, à des heures infernales est la seule qui ne dort pas ; dont on aperçoit, du fond de ses yeux, le reflet bleu d’une rivière qui coule à l’envers ; qui te fera sans doute sourire et qui parfois, me fait pleurer.

Les rangées de maison alignées, au petit matin, Sindety et les rayons du soleil qui chassent la nuit le long des allées symétriques. De ces mignonnes cages rigoureusement identiques, sortent au compte-gouttes les paires de cobayes qu’elles contiennent. Sauf une : toujours la même. Mais qui a décidé que le matin serait le matin ? Et si on décidait que le matin c’était plutôt le soir, est-ce qu’on ferait exploser le monde ? C’est une expérience qu’elle tentera surement. Elle ? C’est bien ce que tu penses, c’est cette créature nommée Lux. Elle dort le ventre à l’air, bien sûr seulement vécue d’une culotte, la nuque coincée sous quelques livres de biophysique, sa chevelure emmêlée dans des papiers de bonbons encore un peu collants. Sur son visage, le reflet des écrans d’ordinateurs et un filet de bave qui lui vont inexplicablement à merveille. En soi, une scène typique du Lux dans son milieu naturel.

Cependant, un détail varie légèrement de cette routine entropie, comme elle aime la décrire. Ce n’est pas l’habituelle odeur délicatement répugnante, au mieux un peu nidoreuse, qui flotte dans l’atmosphère de la chambre close de l’adolescente. C’est une senteur tout à fait étonnante, compte tenu de son aversion pour le rituel superflu de la douche. Ses propres narines se retroussent, envahies par cet étrange parfum qui, habituellement, flotte dans des environnements sanitairement acceptables.

Un grognement, ses paupières qui vacillent, un oeil qui s’ouvre, puis l’autre. Elle entreprend simplement de rouler sur le côté et de se gratter les fesses avec élégance. Mais ses ongles se contentent simplement de glisser de son postérieur gluant, émettant un petit « scouic » et un autre « splotch ». Tu imagines bien qu’il y a des façons plus agréables de se réveiller qu’en mettant les doigts dans un liquide froid et visqueux ; et c’est d’autant plus suspect quand on ne possède pas de chat généreux. La jeune fille découvre lentement la texture dégoûtante, parfumée, poisseuse, lustrée, de sa peau, à la surface de laquelle se forment des bulles aux reflets multicolores : devant ses yeux écarquillés.

« OH MY FUCKINGbl GODblbbl. »

De sa bouche, en même temps que ses mots, s’échappent des bulles senteurs vanille, qu’elle s’empresse d’éclater en abattant sa main contre ses lèvres. « What the brbrbrl … » Elle se lève brusquement. « Scouic » ses pieds glissent sur le sol et elle tente de se rattraper à la chaise la plus proche qui, elle aussi, lui échappe des mains. Elle lutte pour son équilibre, « scouic, scouic » mais se ramasse lourdement à terre, ses pieds passant au-dessus de sa tête bleutée : une médiocre cascade, ce sera un 4 d’encouragement pour ma part.

Le diagnostic est sans appel : cette odeur, cette texture, ces bulles … pas de doute, elle s’est métamorphosée en savonnette durant son sommeil. Même si là, elle a plutôt une allure de limace humaine, glissant à plat ventre sur le sol pour tenter de sortir de sa chambre. Incapable de se souvenir de l’expérience qui a mal tourné, elle réfléchit seulement à trouver de l’aide, ou peut-être quelqu’un qui la rassurera sur sa nouvelle nature saponique. Elle se contente de glisser sur le carrelage entre la cuisine et la porte d’entrée, effectuant des rotations sur elle-même, sans pouvoir rien y faire, le regard vitreux.

Mais juste avant que son front ne la heurte, la porte s’ouvre dans un grand éclat de lumière. Le Gastropoda Lux continue sa course, passant entre les jambes de la personne qui a miraculeusement ouvert la porte. C’est sa chance ! Elle s’accroche avec difficulté au pantalon de son sauveur. Elle s’y cramponne tellement, malgré ses mains sirupeuses qu’elle finit par le baisser, dévoilant un postérieur … familier.

Elle ouvre la bouche pour pousser un OH de surprise, mais il n’en sort qu’une écume savonneuse.

« Lux mais ??? »

C’est fou cette habitude d’être à poil dès qu’ils sont ensemble.

Rapidement, je te présente son ami, enfin la victime de son affection dévorante à sens unique ; dont elle colle copieusement les basques tel un vieux chewing-gum sous un pupitre d’école : Leo. Ce blondinet, de nature flegmatique et en permanence en mode économie d’énergie, a fini par éprouver une forme d’affection pour cette créature ablutophobe. Au plus grand dam de cette dernière, il trempe régulièrement dans des affaires de bain collectif.

« Je crois que je ne veux pas savoir. »

Il remonte son pantalon avec indolence, il était trop tôt pour une dose de Lux, il aurait dû rester chez lui.

« blblblblblblllllblblblblblblbl »

Maintenant que c’est trop tard, elle se rend compte que plus elle tente de parler, plus elle produit du savon, devenant officieusement une machine à mousse. Son ami hausse un sourcil, et puis il se dessine un léger sourire. Et pourtant, il en faut pour stimuler ce garçon …

« Attends, je vais t’aider. »

Il attrape la main de son amie dénudée ; aussi un fait extrêmement courant, mais on finit par s’habituer, tu verras ; avec assurance. Au départ tout se passe bien, elle tient presque sur ses jambes, pour glisser au dernier moment, pour qu’il tente de la rattraper, « scouic »[/color] pour que plus rien ne se passe bien, pour qu’au final il se tape le coccyx sur le trottoir, enduit à son tour du liquide parfumé qu’elle produit en continu depuis son réveil « splotch ». (ndla: JE SAIS QUE TU RIGOLES PETIT PERVERS(E) HAHAHA)

Le blondinet est étendu, les bras en croix, acceptant avec sagesse le fait qu’il ait fait tomber la savonnette. Il dérive au même rythme que Lux, qui est parvenue à lui tenir la main, coulant lentement le long du chemin savonneux. Ça ne peut pas être pire. Ça ne peut pas être pire ?

Un grondement retentit au loin. Rapidement le ciel s’assombrit, oui, au beau milieu d’un océan, sur une île paradisiaque où il fait presque tout le temps beau. Une horde de cumulonimbus s’agglutinent au-dessus de leur tête, surplombant les mines désabusées des deux protagonistes. Ceux qui passent par là ont le temps de courir se mettre à l’abri : sauf eux. Des éclairs déchirent le ciel et bientôt une violente averse tropicale s’abat sur leurs corps qui continuent de translater, imperturbablement.

La mousse monte dans le caniveau et bientôt la rue ressemble à une soirée mousse en plein air. Les habitants de Sindety ; en partie parce qu’ils n’ont rien d’autre à faire, tu sais quand tu n’as pas besoin de travailler et que ta seule préoccupation est de vivre avec un (im)parfait inconnu, tu t’enjailles de tout et n’importe quoi ; s’invitent spon(ge)tanément à la fête et se jettent à leur tour, à plat ventre, dans le torrent de mousse qui dévale la rue jusqu’à la plage. L’euphorie moussante, c’est la fièvre tropicale.

Mais pour une fois, Lux sent bon.
##   Dim 9 Sep 2018 - 0:01
Anonymous
Wish [Es]

Spoiler:

Un drap néoniquement illuminassé au spectre de couleurs d’un arc-en-ciel sous LSD trônait au centre de la palourde géante qui servait de chambre d’Hôtel à la petite fille, par ailleurs enterrée sous la couverture fluorescente.

Elle avait la tête pesante, lourde… Dommage que les aspirines n’aient pas l’air d’exister en terre Esquisséenne. A moins de tomber sur un troupeau de cachets sauvages — probablement goût fromage-housse de couette si la logique inhérente à ce monde continuait de faire la sourde oreille à l’appel de la rationalité — elle avait peu de chances d’en trouver au coin de la simili-rue (angle à 26° précisément).

Elle tendit la main pour faire taire cette fichue trompette à cordes qui lui vomissait un torrent de cymbales dans les oreilles et écrasa les notes de la paume. L’instrument tapota nerveusement sur sa caisse claire en allant bouder dans un coin-pas-très-anguleux- mais-tout-de-même-un-coin de la palourde ovoïde. L’enfant se leva, tenant son crâne, bien plus lisse que d’habitude. Cette trompette de malheur ne lui avait pas rasé la tête, si ?

Elle fonça vers son cabinet de toilette. Elle avait une de boule à neige à la place du crâne. Les petits flocons synthétiques tombaient doucement dans le cercle de verre, virevoltant deçà delà au gré des mouvements désespérés de la fillette qui s’escrimait sur l’objet. La folie esquisséenne que la petite commençait à bien connaître l’avait attaquée vilement, rampant dans l’ombre rose de la nuit de ce monde pour la corrompre jusque dans sa chair.

De petits feuilles poussaient au bout des ongles rongés de la petite fille, des sacs de plastique venaient entourer ses chevilles tandis que des pailles se fichaient dans ses cheveux foncés et que des caractères d’imprimerie imprégnaient d’encre bouillante le tissus de ses vêtements. Les aberrations grotesques l'assaillaient de toutes parts, la traînant sur le sol nacré. Elle agonisait, le souffle court et les yeux fous lorsque la trompette cuivrée se vêtit d’une cape en bâche vert bouteille et se jeta à son secours.

Entre deux kaboom, sbarf, pan, et autres onomatopés, l’enfant sortit de la mêlée, et s’enfuit, laissant la trompette à son triste sort de martyr pour son amie.

Fin...
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EPREUVE #4 — ABSURDE.

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