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EPREUVE #5 — DECOUVERTE.
##   Sam 8 Sep 2018 - 0:00
Aaron Williams

Personnage ~
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Aaron Williams
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Humeur : Aha ! ... Attendez, c'était une vraie question ?



EPREUVE #5 — DECOUVERTE
toute la journée du samedi, jusqu'à minuit



Lorsque vous sortez de chez vous, plutôt que de déboucher sur l'habituelle rue où vous vivez, vous tombez sur un luxuriant jardin peuplé d'espèces en tout genre. Plus loin, derrière les arbres, vous entendez quelques bruits... Allez vous avancer, découvrir quels secrets recèle ce jardin, ou bien faire demi-tour ?


Votre participation se composera d'un texte de 1500 mots maximum.
Pensez à présenter rapidement votre personnage au début de votre post ♥️ Vous pouvez mettre votre avatar/signature si vous le désirez !

N'oubliez pas de préciser de quel forum vous venez :D


Edit modo : Délai accepté jusqu'à 2h pour le participant de The Holliday Scam suite à un imprévu



Aaron vit en #E5882A.
Louisa danse en #78AB3F.


Un peu d'amour ♥:
##   Sam 8 Sep 2018 - 11:57
Anonymous
Clive [TT]

Let's meet !:

Huit heure dix du matin. Le réveil avait été compliqué, long surtout. Les cheveux dans tous les sens et la gueule en vrac, tu avais pris un semblant de petit déjeuner avant de t’enfermer dans ta cabine de douche. Et une vingtaine de minutes plus tard tu refermais doucement la porte de l’appartement que tu partageais avec deux de tes amis. Il ne faudrait pas les réveiller. Ton sac à dos sur les épaules, tu glisses les mains dans ton jogging sombre, commençant à descendre quatre par quatre les marches de l’escalier de votre vieil immeuble. Sur les murs, des séries de tags incompréhensibles dont certains ajoutés par tes colocataires et toi-même. Tes yeux s’y arrêtent sans réfléchir, une demi-seconde, et puis tu descends une nouvelle marche. Au travers des vitres opaques qui se dessinent au-dessus de la porte d’entrée de l’immeuble, tu vois une lumière pale, grisâtre. Le temps doit être mauvais. Pour une rentrée c’est tout approprié. Tu bailles, ouvre la porte machinalement, dévale la série de trois marches qui te sépare de la rue et pose tes pieds dans l’herbe. Dans l’her.. ?

Tu lèves les yeux et sous ton regard s’étend un bien étrange jardin. L’herbe plus verte que dans les albums pour enfant. Des plantes, partout, qui s’étendent, grimpent, rampent, semblent vouloir t’adresser un mot ou deux. Tes yeux furètent de tous côtés, alors que tu es figé là. Juste devant ton immeuble. C’est alors qu’un ibis rouge traverse cette étendue, là, juste devant toi. Tu le fixes béatement et alors qu’il arrive à ta hauteur, il tourne vers toi son long bec et l’entrouvre pour craqueter en ta direction. «Oh putain !». Tu cours te réfugier en haut des marches, la main sur la poignée de la porte d’entrée. Rester ou partir ? Rêve ou réalité ? Tu restes con, là, quelques secondes, peut-être plusieurs minutes. Décide de te pincer, pour voir. «Aïe». Pas une réussite. Bon. Autre technique. Tu rentres à l’intérieur de l’immeuble, referme la porte, te reposant tout contre, la respiration haletante, bien malgré toi. Tu attends quelques temps, puis attrape de nouveau la poignée et ouvre la porte à la volée.

C’est là. Toujours là. Bon. Attrapant les bretelles de ton sac à dos, tu t’y agrippes comme pour trouver un point d’appui, un point d’ancrage avec le monde. Et puis, tu retournes sur l’herbe. A petits pas. Presque sur la pointe des pieds au début. Autour de toi, la nature semble vivre, s’agiter. Un petit vent parcours le feuillage des grands arbres, se glisse entre les branches pour aller caresser les pétales de fleurs gigantesques. Plus tu avances, plus tu découvres de nouvelles choses. Des plantes fortes exotiques, des arbres dont les feuilles pourraient recouvrir ton visage tout entier. Et comble du comble, des animaux. Une foultitude d’espèces dont l’ibis rouge n’était que l’éclaireur. Ici, un fourmilier ! Là, une belette. Un renard, un rouge-gorge, un raton-laveur et un blaireau de ce côté-ci. Et là, serait-ce un dragon de komodo ? «Woh». C’est magique. Tout bonnement magique. L’excitation te fait oublier la prudence et peut-être même la raison. La faune comme la flore semble t’observer, mais toutes deux restent sages, ne t’approchent pas. Alors toi, évidemment, tu t’approches.

Tu glisses entre les arbres, passe près d’un ruisseau dans lequel nagent quantité de poissons. Et d’eau douce à eaux marines, le ruisseau devient un lac, un gigantesque lac. Est-ce un dauphin qui saute au loin ? Tu t’approches, le bout de tes baskets abîmées au-dessus de l’eau. Et sous la surface tu vois un défilé d’espèces en toute genre. Une méduse, suivie d’une raie, puis une petite famille d’hippocampes qui se laisse entraîner par le courant. Un bruit soudain retentit, si particulier, aiguë et grave à la fois, si fort et ... «Woh.. wowowowo !». Pris de panique tu recules jusqu’à tomber sur le sol, assez près de l’eau tout de même pour voir, au milieu du lac, une baleine sortir son museau hors de l’eau et y replonger d’un large mouvement de queue. Le temps d’entrouvrir la bouche sous la surprise, tu te fais asperger par les éclaboussures que la belle à provoqué. Restant interdit quelques secondes, tu finis par exploser de rire, passant une main dans tes cheveux trempés avant de te laisser retomber de tout ton long sur le sol.

Soudain. Tu réalises quelque chose. Tu te redresses un peu, réfléchis. Tu as déjà vu tant d’espèces qu’une dizaine de paires de mains supplémentaires ne seraient plus suffisantes pour toutes les compter. Néanmoins, il en manque une. Une des plus importantes. Tu te lèves alors, tourne autour de toi, glisse entre les arbres. Des chats, tu en as vu, c’est sur. Des rats aussi, des chevaux et des vaches. Tu as même vu un âne et un cochon, qui se baladaient ensemble. Tu passes sous le feuillage d’un saule cogneur, sans t’arrêter en son sein, te mets à marcher plus vite, un peu plus vite. Tu trottines presque alors que tu passes entre les grands fauves, lions et tigres qui t’observent sans bouger, mais toi, ça ne t’intéresse pas. Tu cours maintenant, croisant girafes et buffles et voyant au loin, sur une étrange banquise, des ours polaires en compagnie de manchots.

Haletant, tu finis par t’arrêter au milieu de nul part. Tu ne vois plus ton immeuble, mais ce n’est pas ce qui t’importe. Les mains sur les cuisses tu souffles un peu. Quelques secondes puis tu te redresses. Tu finis par marcher au hasard, errer entre les lianes et les fleurs diverses. Tu vagabondes, ici et là, un temps qui te semble infini, croisant milles et unes espèces du règne animal. Et puis, au détour d’un bosquet, tu aperçois une étrange grotte. Encastrée dans une montagne et recouverte de lierre, son entrée scintille d’une chaleureuse lumière dorée. Ne sachant que faire, tu décides d’entrer. Tu écartes les branches qui en camouflent l’ouverture et  fait un ou deux pas en te couvrant les yeux du dos de la main, aveuglé par une lumière trop forte.

Quand la vue t’es enfin rendue, tu observes, au sol, une herbe recouverte de marguerites. Les parois de la grotte, elles, sont tapissées de fleurs diverses. Tu t’avances à petit pas, suit la lumière. C’est étrange comme c’est lumineux, comme si le soleil entrait directement dans la pierre, comme s’il se reflétait sur la végétation. Et pourtant, lorsque tes yeux se promène au plafond, celui-ci est bien clos. Finalement, au bout de cette grotte, tu découvres une gigantesque cascade. L’eau y miroite, créant des reflets colorés sur le feuillage alentour. Et devant cette cascade, une sorte de promontoire de pierre qui s’avance vers toi. Tu lèves tes pupilles grises et y aperçoit une adorable silhouette. Un large sourire se dessine alors sur tes lèvres.

Tu le savais bien. Que c’était le chien, le roi des animaux.
##   Sam 8 Sep 2018 - 13:40
Anonymous
Alpheratz

Hey you:

Atlas observait la course du soleil depuis la fenêtre. Calé, sa tasse de café brûlante entre les mains, il dénombrait les étoiles qui disparaissaient une à une en même temps que l'obscurité. La lune tombait peu à peu dans l'oubli pour laisser sa place. Le firmament se faisait lui aussi lentement plus clair et, bientôt, les oiseaux commencèrent à chantonner. Des bruits de porte se faisaient entendre de tous les côtés; la vie reprenait lentement son cours. Le son du réveil sur la table de chevet le sortit de ses pensées qui éclatèrent en une centaine de petits morceaux. Il l'éteignit puis descendit les escaliers. Comme à son habitude, il s'arrêta devant la photo d'Abigail et un sourire triste se peignit sur son visage. Chaque matin, le même rituel. Il s'attela à ouvrir tous les rideaux, toutes les fenêtres, nourrit le chat vagabond dont il ne connaissait même pas le nom, ouvrit le frigo pour le refermer presque aussitôt, prit une douche et enfila un costume. Ce matin-là, comme il lui arrivait parfois, il observait sa vie sans savoir ce qu'il en pensait réellement. Puis, il se rappelait qu'il devait aller travailler pour pouvoir garder la maison dans laquelle il avait toujours vécu. Sans davantage de cérémonie, il se saisit de sa sacoche puis de son zippo, jouant avec. Atlas se dirigea vers la porte tout en allumant une cigarette, l'enfournant dans sa bouche. Il claqua la porte sans regarder devant lui.

Lorsqu'il releva soudainement les yeux, ses sourcils se froncèrent légèrement. Ce fut là sa seule réaction. Il demeura quelques instants interdit avant de tirer sur la cigarette qui se trouvait entre ses lèvres. Au-dessus de lui, il apercevait à peine le ciel que des arbres s'entremêlaient les uns aux autres, de leur superbe couleur smaragdine. Rien de son quartier ne ressortait dans cette végétation qui se pavanait jusque sous ses chaussures. Les immeubles avaient laissé place à des châtaigniers. Les rues s'étaient métamorphosés en petits chemins de terres étriqués. Les passants étaient désormais des cerfs aux bois dorés qui l'observaient comme un intrus sur leurs terres. Sans même réfléchir à ce qui se passait, Atlas posa sa mallette contre la porte recouverte de mousse. Sous son poids, il pouvait sentir l'herbe fraîchement mouillée par la rosée s'écraser. La douce odeur du petrichor envahit ses narines. Il ne savait pas où il était. Ni même réellement ce qui se passait. Pourtant, il s'engouffra sans le moindre doute, sans la moindre hésitation. Ses doigts se perdaient peu à peu sur les écorces des arbres. Levant les yeux au ciel, il constatait l'immensité des branches qui laissaient à peine passer la douce lumière du jour.

Plus il s'avançait, plus il oubliait l'irréel de la situation. Bientôt, il fut si loin de la porte qu'il l'oublia tout simplement. Le bruit des oiseaux se perdait avec celui des animaux qui se dissimulaient à son arrivée. Il eut à peine le temps de distinguer un écureuil que, déjà, celui-ci avait disparut. Le silence régnait. Une accalmie si douce et lointaine. Il continua d'avancer avec bienveillance envers les chevaux à la robe argentée, les loups aux plumes iridescentes et les ours se roulant dans la mousse. Un son se faisait entendre, de plus en plus fort, bien qu'encore loin. Une mélopée dont les accords lui revenaient étrangement en mémoire. Il s'arrêta depuis un petit étang à l'eau si claire qu'il pouvait parfaitement se distinguer dedans. Atlas constata avec stupéfaction que, dans ses cheveux, avaient poussé des dizaines de fleurs. Lys, roses, dahlia, jonquilles se mêlaient, donnant vie à sa chevelure noire de jais. Il sourit à son reflet puis se releva, distinguant une raie manta en plein milieu du petit lac. Il continua de se diriger vers la voix qu'il entendait de plus en plus clairement. Parfois, il s'en éloignait, aussi rebroussait-il lentement chemin et prenait le temps d'écouter.

De temps en temps, pour le simple plaisir, il s'arrêtait. Sa respiration se confondait avec celle des arbres. Son costume noir faisait tâche au milieu de cette verdure qui jaillissait à chaque seconde plus nombreuse devant lui. Ses doigts frôlaient, à chaque instant, la mousse, les fleurs et parfois même quelques insectes qui tentaient dès lors de s'échapper. Il ne distinguait plus rien sinon cette forêt qui semblait s'étendre à l'infini. Lentement, enfin, il put comprendre quelques bribes de la chanson qui résonnait à travers les arbres.

" Au-delà des montagnes des fer,
Au-delà de ces nuages noirs
Ne vois-tu pas que se meurt ton univers ?
Ne vois-tu pas que se meurt tes derniers espoirs ?
"

Atlas susurra les dernières paroles en même temps que la voix si douce les chantonnait. Perdu entre les arbres gigantesques, il se fraya un chemin jusqu'à une clairière où la douceur du soleil éclairait un rocher plus grand qu'il n'en avait jamais vu auparavant. Des animaux s'étaient installé tout autour de la chanteuse au grain aussi délicat que le son d'une cascade. Tous semblaient écouter, comme happé par la douceur de la mélodie. De dos, il ne pouvait que distinguer ses cheveux dorés où le soleil se reflétait. Il s'approcha sans trop oser, sans vouloir interrompre ce moment qui se perdrait ensuite dans ce quotidien qu'il haïssait tant.

"Au-delà des arbres enracinés profondément,
Au-delà de la clairière du bois d'argent.


- Tu me trouveras perdue dans le temps,
Tu me trouveras alors que je t'attends
..., murmura-t-il dans un souffle court.

Les animaux se mirent alors à l'observer et ce qui paraissait être une jeune femme eut un petit rire. Atlas approcha encore, doucement, sans savoir s'il s'agissait là d'une désillusion ou d'une réalité à laquelle il aurait aimé pouvoir s'accrocher.

- Tu en as mis du temps.

Le jeune homme observa les traits apaisés d'Abigail qui souriait. Elle était comme dans son souvenir. Encore dans la force de l'âge, si belle, si apprêtée. Une odeur de lavande se dégageait d'elle. Elle paraissait en paix, l'observant avec compassion.

- Je crois que je deviens fou.
- Ce n'était pas trop tôt mon garçon.
- Je sortais de la maison et je ne sais pas ce qui s'est passé grand-mère mais .. Je suis si heureux.

Il la serra dans ses bras. Elle était là. Il pouvait sentir ses mains caresser son dos. Sa tête se caler parfaitement dans son épaule. La chaleur de tout son être.

- Malheureusement, tu ne pourras pas rester ici bien longtemps.
- Pourquoi ? Je suis tellement mieux ici.
- Je sais mais il n'est pas encore temps pour toi.
- Est-ce que c'est le paradis ?
- Je pensais sincèrement que tu ne croyais pas à ce genre de bêtises.

Ils se regardèrent d'un air complice puis rirent en chœur. L'écho se perdit entre les arbres qui entouraient la clairière où le soleil les éclairaient avec bienveillance.

- Pourquoi n'aiderais-tu pas ta vieille grand-mère à se lever et à faire une petite balade ? Comme au bon vieux temps ?

Un sourire s'afficha sur le visage du jeune homme qui le tendit le bras. Elle s'appuya dessus, se relevant et ils partirent bras dessus, bras dessous de la petite clairière pour se perdre dans la forêt. Ils ne dirent rien durant de longues secondes, profitant du calme, se réjouissant de passer à quelques mètres seulement de sangliers à la peau de pierre. Atlas se fraya un chemin entre les lianes, les troncs et les racines qui émergeaient de tous les côtés, la place tout à eux. Il ne savait pas ce qui se passait, s'il rêvait ou tout si cela n'était qu'une hallucination provoquée par le manque de sommeil. Et il ne désirait pas le savoir. Car ici, il pouvait voir au-delà des montagnes de fer d'immeubles, au-delà des nuages gris et Abigail l'attendait pour qu'ils soient à nouveau ensemble, pour combler les années.
##   Sam 8 Sep 2018 - 17:00
Angelo

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Angelo
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Hey:


Il y a des jours. Des nuits. Ou même des moments hors du temps qui change une vie. Un point de vue. Une manière de pensée. Le tout à la fois avec de la chance. Et c'est ce genre de moment qu'il va m'arriver ce jour. Que je compte raconter. Je suis dans un jardin, je n'ai aucune idée de où ni même de quand. Et sur le moment ça ne m'inquiète pas, ça n'a aucune importance. Le jardin est beau, des dizaines de fleurs aux couleurs différentes parsèment le paysage. L'herbe est d'un vert vif et joyeux. Le soleil darde ses rayons chaleureux sur chaque parcelle et seuls les arbres les plus haut font s'étaler une ombre salutaire pour les promeneurs ou les animaux. Pourtant le jardin est vide, jusque là. Les seuls mouvements étaient lointain et j'ai traversé de longues allées toutes plus colorées les unes que les autres. Et lorsque j'arrive enfin vers les formes mouvantes, je me rends compte que ce sont des chiots. D'espèces toutes différentes. Ils jouent, tous. Ce que je crois au début avant de voir l'un d'eux assis contre un arbre. Forcément je vais vers lui, il lui manque un œil. Il a l'air de vouloir jouer avec les autres et pourtant.. il ne bouge pas. Je prends place a ses côtés en silence et lui grattouille la tête. Il n'y à pas besoin de parler. Je le comprends, il est différent, il voudrait jouer aussi mais il à peur qu'on le traite différemment. Oh ça.. je le comprends. La différence, la peur d'être jugé et se cacher derrière un masque pour détourner l'attention des autres et être accepté quand même.

Nous passons un moment ainsi. Seul le vent frais semble faire un bruit. Un groupe d'enfant a fini par rejoindre les chiots, ils doivent avoir mon âge et malgré leur appels je n'ai pas bougé. Je ne sais pas vraiment pourquoi, l'envie de rester avec ce petit chiot perdu? Ou la lassitude de mentir au monde? C'est une vaste question. Que je ne me posais pas vraiment sur le moment. La question est venue d'ailleurs. Une personne est arrivée de derrière l'arbre ou nous étions. Il semblait avoir la vingtaine d'année. Des cheveux blonds lui aussi qui lui descendaient à l'épaule. Des yeux tout aussi bleus que les miens. Et plus perturbant, la même cicatrice sur le bras. Je la connais cette cicatrice, elle fait une boucle telle un escargot sur la fin. C'est celle que je me suis faites lorsque le vieux grenier a brûlé.. Oui. C'était moi. Moi plus vieux. Il souriait, il m'a fait un signe. Et malgré la peur que j'avais.. les interrogations aussi je l'ai suivi, j'ai pris sa main.

"Combien de temps comptes-tu te cacher Angel?"

M'a-t-il dit alors que l'on commençait à marcher. Je connais son ton, c'est celui que j'ai quand je suis sérieux. Je sais aussi que ce n'est pas un reproche. Pourquoi une version plus vieille de moi-même me pose des questions? Je n'en sais rien et sans même me rendre compte du changement, le jardin était devenu une rue. Je connais cette rue, c'était la rue menant à l'école et au collège en ville. Avant Terrae. A Lecce. J'y reconnais nombre d'enfants et j'ai un mouvement de recul. Ils savent bien que je suis un orphelin et ils me l'ont assez répéter. Pourtant je ne vois pas ce qu'il y a de mal à ça. J'ai appris à être plus autonome et débrouillard qu'eux. J'ai appris beaucoup plus qu'eux. Et pourtant.. j'ai commencé à jouer les idiots.. ça me rendait mignon. Ils en oubliaient l'orphelinat et restaient gentils. Ils ne me posaient plus de question. Je n'aime pas ce souvenir, je voudrais partir. Mais il me tient. Cet autre moi.

"Tu regrettes de leur avoir menti?"

Je veux partir..

Il ne dit rien de plus et nous reprenons la marche. Le jardin à nouveau et pourtant il à l'air plus terne. Les feuilles sont rouge, l'herbe plus sombre. Les chiots sont toujours là, jouant dans les tas de feuilles tombées. Tous. Ou presque, mon amis est toujours sous l'arbre. Il a grandi comme les autres et pourtant il a toujours peur. Je ne sais pas pourquoi, ça me fait mal. Ça me rend triste, bien plus que ça devrait. Bien sûr que j'aurais voulu me mêler au groupe moi aussi. Que je voudrais être moi et affronter les choses comme elles étaient. Vous avez idée de la cruauté dont peuvent faire preuve les enfants? Alors oui, ça fait mal, d'une part j'étais abandonné par des parents que je ne connaissais pas, mais comme si ça ne suffisait pas ils en remettaient une couche. Ça fait mal de se dire que quelqu'un n'a pas voulu de soi alors qu'on a encore rien fait. Ça fait mal qu'ils rendent le travail des gens de l'orphelinat inutile avec leur remarque. Et tenter de leur démontrer leur erreur intelligemment semble être une insulte. Pourquoi? Ils ne sont pas capable de réfléchir? C'est la conclusion à laquelle j'en suis arrivé, à force.

"Et c'est une raison pour jouer les enfants et les idiots? Tu vaux mieux que ça tu le sais."

Je soupire.. Il me tire à nouveau dans les allées. C'est vrai, je sais que jouer les enfants de 5 ans est une insulte envers eux. Je sais que je pourrais donner bien plus. Je n'ai jamais cesser de vouloir apprendre. Pour moi et pour les autres. Je ne dis pas que je suis plus intelligent que les autres. Mais après tout ce temps je ne sais même plus comment on agis normalement. Comment quelqu'un de 15 ans est supposé se comporter avec les autres. Et si je continue ainsi on ne me pose pas de questions. On ne me donne pas de responsabilité. Je suis libre d'apprendre, de faire ce que je veux sans que les autres ne fassent attention à moi.

"Et si quelqu'un que tu apprécies à besoin de toi. Du vrai toi. Pas de ce bébé tout juste bon à être mignon entre leur bras. Qu'est ce que tu fera? Tu vas fuir?"

En tournant la tête je vois Zia. Ma Zia Gina. Celle qui m'a élevé. Une catastrophe arrive. Je n'en connais pas vraiment la nature et pourtant j'ai la sensation de savoir quoi faire. Vient ensuite Queen, puis une autre catastrophe. Aaron. Ys. Akira. Helm. Adonis et tout ceux qui me sont chers. Je les vois tout perdre dans des situations ou je pourrais aider. Mais si je les aide.. ça ne sera pas vraiment le Angelo qu'ils ont vu jusque là.. qu'est ce qu'ils vont dire? Qu'est ce que je dois faire? Je panique, je n'ai jamais voulu me mettre en avant c'est vrai. Je n'aime pas que l'on me remarque. Je fais tout pour être oublié, ne pas avoir d'obligation. Pour que personne ne compte sur moi. Je ne sais pas pourquoi. Et voilà la situation. Je ne le supporte pas, je ne veux pas le mal. Au contraire. Je fini par lâcher la main de mon guide. De ce moi qui détruit une à une les confortables certitudes que j'avais péniblement construite.

La vision s'arrête et nous voilà à l'entrée du jardin. Il semble être coupé en deux. Cette vision colorée.. elle était si belle tout à l'heure. Elle a maintenant un goût de faux, les couleurs sont trop vives. Trop parfaites. De l'autre c'est plus terne et plus froid. Et pourtant, les pointes de couleurs dans ce vert profond donnent un agréable sentiment de paix. Je n'avais rien compris depuis le début. Rien du tout. Et j'étais blessé et en colère. Pourquoi ce voyage? Pourquoi ce jardin? Oh ça m'a pris du temps pour comprendre. Je suis resté silencieux à réfléchir. Et il n'a pas bougé non plus. Peut être que ce jardin était le fruit de toutes mes interrogations. Ça expliquerait que celui qui me les poses soit moi-même. Je ferme les yeux. Il a... j'ai raison. J'ai trouvé ma place, maintenant. Je n'ai plus besoin de me cacher. Peu importe d'où je viens. Peu importe où je vais. Peu importe ce que veulent les autres. Je sais qu'il y a des personnes qui m'accepteront. Qui me soutiendront qui que je sois. Je n'ai pas besoin de mentir. Et je peux être utile à ceux que j'aime. À cet endroit qui m'a accueilli. À cette terre perdue au milieu du reste du monde comme un phare pour les personnes aussi perdues que moi. J'ai compris maintenant. Ce jardin n'a rien d'un paradis. Il n'existe pas vraiment, il est beau. C'est le mien. C'est le jardin que je choisirais de construire sans le repeindre de mensonges, désormais.

J'aurais voulu remercier cet autre moi mais il n'est plus là.. qu'à cela ne tienne. Je compte bien redécouvrir ce jardin avec les yeux d'un adulte en devenir qui ne se cache plus. Je me sens serein. Après quelques pas. Un chien me rejoint. Grand, fort. Avec une majestueuse prestance. Il lui manque un œil. Au loin, il n'y a plus les chiots. Un arbre ou se tiennent un enfant peureux et un chiot s'efface.

Combien de temps comptais-tu te cacher Angel?
##   Sam 8 Sep 2018 - 18:23
Anonymous
Chrystal Reid [MP]

Do you really wanna know me?:

« Parce que je suis la plus fabuleuse des sœurs, je vais chercher les croissants ! (promis, je ne ramène pas de pizzas, cette fois) »

Un fin sourire s’était dessiné sur ses lèvres, suite à la rédaction de son petit mot. Nul doute qu’il ferait son effet et que son frère ne manquerait pas de lui rappeler qu’il y avait bien mieux, comme cadette. Mais au moins, elle savait qu’elle ferait des heureux. Elle ébouriffa tendrement les cheveux de son neveu, prisonnier des bras de Morphée. Ce qu’il était mignon, quand il dormait, à croquer. Chrystal ne tarda pas à quitter la chambre du motel où ils avaient passé la nuit, jetant un rapide coup d’œil à son téléphone. Huit heures du matin, ça s’apparentait à une bonne grasse matinée, pour elle. Elle se doutait que Maceo ne serait pas réveillé lorsqu’elle reviendrait, mais au moins, il n’avait pas besoin de s’inquiéter s’il constatait son départ. Elle sentit Thor, son Raichu, grimper délicatement sur son épaule. Par jeu, elle lui pinça la joue d’où s’échappèrent quelques étincelles. Eh eh. Il détestait qu’elle agisse ainsi alors forcément, elle s’en donnait à cœur joie.

Elle s’engagea à l’extérieur, les yeux rivés sur son écran, envoyant un rapide message à sa jeune sœur. La vie à Alola n’était pas mauvaise, bien au contraire. Le charme des cocotiers, des plages de sable fin, les envies de se prélasser sous un soleil ardent… C’était agréable – même si elle devait admettre qu’elle mourait parfois, plusieurs fois, sous la chaleur étouffante –, lui donnant l’impression d’être quotidiennement en vacances. L’ex-championne détourna son attention lorsque son allié émit un bref rugissement, signe de surprise. Arquant un sourcil, elle consentit à relever son regard, sursautant brièvement en avisant le décor qui se dressait devant elle. Euh… What ? Elle se frotta les paupières, se demandant si elle n’était clairement pas en train de rêver, ou d’halluciner. Ce n’était pas ainsi qu’elle se souvenait de l’endroit paradisiaque où elle se trouvait.

Elle n’avait pas souvenir de s’être retrouvée, un jour, dans un pareil endroit. Elle pensa tout d’abord au jardin botanique qu’elle avait visité, une fois, en étant enfant. Mais celui qui lui faisait face, il lui paraissait bien plus beau et fantastique que tout ce que la serre de Céladopole pouvait lui offrir. Elle se remémora la pépinière de Hélène, que Denden – le Florizarre de Maceo – avait rendue sublime. Est-ce que c’était l’œuvre d’un pokemon ? Ou de plusieurs d’entre eux. Elle fut troublée par la beauté des fleurs qui jonchaient le parterre, illuminant le sol de couleurs vives et vivifiantes. Les rayons du soleil traversaient timidement les branches feuillues des arbres qui attirèrent rapidement son regard. Grand, majestueux. Des chênes, des pins, des étables… Et tant de types différents de conifères qu’elle était bien incapable de reconnaître. Elle n’avait jamais porté d’attention particulière à la nature qui l’entourait, mais en cette matinée, elle se sentait complètement éblouie par tant de splendeur.

« Tu crois que c’est des potes à Denden qui gèrent ce jardin ? »

Elle regarda sa souris électrique préférée qui avait profité de son instant de stupeur pour sauter de son épaule, profitant de l’herbe grasse qui chatouillait ses petites pattes. En parlant du Florizarre d’ailleurs, elle fit volte-face, excitée à l’idée de faire découvrir ce monde à son aîné. Lui qui chérissait tant les plantes, nul doute qu’il adorerait la situation. Elle ignorait, pour le moment, le bruit d’animaux qu’elle ne parvenait pas à identifier, se disant que de toute manière, avec les six sphères qu’elle avait accrochées à sa ceinture, elle était tout à fait apte à se défendre en cas de nécessité. La jeune femme fut à nouveau surprise en se retournant, constatant d’un air interdit que la porte du motel avait disparu. En réalité, c’était tout le bâtiment qui s’était évaporé comme par miracle et elle pouvait contempler le vaste décor merveilleux qui se dressait fièrement devant ses yeux à la place de la bâtisse.

« OK… Alors là, c’est vraiment weird. »

Elle sentit une pointe d’angoisse grandir dans sa poitrine. Elle passa plusieurs secondes à regarder nerveusement autour d’elle, cherchant un point de repère, quelque chose qui lui permettrait de comprendre ce qu’elle vivait. Son regard se posa sur … Un Laporeille ? En tous les cas, il en avait la forme, sans doute avaient-ils la même espèce, aussi. Peut-être. Pourtant, elle ne reconnaissait pas les couleurs, constatant sa robe d’un noir de jais. Un Laporeille shiny, alors. La petite créature se mouvait exclusivement sur ses quatre pattes et elle tourna son attention vers la donzelle, se mettant à l’affût. Ses deux grandes oreilles, vierge de tous pompons qui caractérisaient pourtant le pokemon, se dirigèrent vers elle et lorsqu’elle fit un léger pas vers lui, il détala… Comme un Laporeille. Ou en fait…

« Oh putain, c’était un lapin ! Tu l’as vu ? Un lapin bordel, s’pèce de blonde. »

Son monde était bien trop régi par les pokemon pour qu’elle pense en premier lieu aux animaux. Ils existaient, elle le savait, forcément. Mais les lapins en particulier, elle les connaissait surtout dans son assiette – et c’était succulent, d’ailleurs –. Elle leva les yeux au ciel, étourdie par sa propre bêtise. Bordel, c’était tout bête. Un sourire moqueur dansa sur ses lèvres alors qu’elle faisait signe à son starter de la suivre. Autant visiter maintenant, pour voir s’il y avait d’autres bestioles. L’excitation était revenue et elle avait hâte de découvrir ce monde nouveau. Le regard vif, elle put ainsi découvrir ce que la nature avait de mieux à lui offrir. Elle ne connaissait pas toutes espèces, contrairement aux pokemon, et elle découvrait peu à peu l’ignorance qui était sienne. Elle resta plusieurs minutes à fixer le lointain, observant les bois d’un cerf et sa carrure majestueuse, accompagné de sa petite famille. Quand même, l’animal était bien plus éblouissant qu’un pauvre Cerfrousse. Durant toute sa petite escapade qui s’éternisa quelque peu, elle arbora un large sourire enfantin, séduite par l’instant. Elle constata néanmoins qu’elle était bel et bien seule ici, en dehors des bêtes qui habitaient ces lieux. Sans le désirer réellement, elle se mit à réfléchir, se demandant de plus en plus sérieusement où elle pouvait bien être.

« Thor… Tu crois qu’on est morts ? »

Le Raichu releva la tête brusquement, posant des yeux ronds sur sa dresseuse. Il n’y avait pourtant pas de tristesse sur le faciès de la demoiselle, simplement une expression sérieuse – pour une fois –. Chrystal se perdait dans ses réflexions, bien qu’elle avait l’intime conviction que son idée était la bonne. Elle n’était pas callée en religion, mais elle avait entendu parler d’un endroit fabuleux où on se retrouvait, après la mort. Bon ok, ce genre de croyance, elle trouvait ça terriblement absurde, mais… Si c’était vrai, finalement ? Si tous ses gens avaient raison de croire ? Elle se mordit la lèvre inférieure, sortant de ses pensées en sentant la souris s’installer sur son épaule, lui léchant doucement la joue.

« C’est peut-être… Le jardin d’Eden, en fait. »

Un autre doux rugissement, en guise de réponse. Elle lui adressa un sourire, désireuse de le rassurer. En soi, elle ne se sentait pas mal, face à ce constat. Loin d’elle l’envie d’être morte, évidemment. Toutefois, elle pensait qu’il s’agissait surtout d’une étape capitale qu’elle avait éventuellement franchie, sans s’en apercevoir. Si c’était le cas, elle était plutôt satisfaite ; elle s’en était sortie sans la moindre douleur. Elle n’avait pas spécialement envie de réfléchir à comment cela était arrivé, cependant. Elle tenta aussi de ne pas penser à tous ceux qu’elle laissait derrière elle, au risque de sentir son cœur se déchirer. De toute façon, elle ne put se triturer l’esprit plus longtemps, son attention étant rapidement captée par des bruits plus puissants, derrière les pins qui se dressaient devant elle. Les cris lui paraissaient effrayants, au premier abord. Elle sentit Thor frémir, se collant un peu plus à elle. Cela n’annonçait rien de bon… Et pourtant, la donzelle ne ressentait pas la moindre peur. Même si elle n’était pas morte, même si cette dernière l’attendait derrière ces conifères, elle était bien incapable de s’inquiéter.

« On va voir ce que c’est ? »

Elle se sentait confiante, curieuse aussi. Son cœur était empli de sentiments bienveillants et d’une quiétude qu’elle découvrait pour la première fois de sa vie, ironiquement. Ce lieu lui paraissait magique. Mieux : il était magique. Il n’y avait pas de meilleur mot, à son sens. Bercée par cette douceur qui transperçait chaque partie de son être, elle gratifia son plus fidèle allié d’une caresse, accompagnée par un sourire paisible. Elle ignorait ce que la créature – si c’en était une – lui réservait, mais elle allait à sa rencontre avec un pas sûr, sereine.

Alea jacta es
, comme dirait l’autre.
##   Sam 8 Sep 2018 - 21:24
Anonymous
Yzevi Loslov [PaB]

B):



   

   
~Envol~
Yzevi attacha ses cheveux en queue de cheval, et serra les lanières de ses éternelles chaussures de marche, puis, se redressa, quittant le siège qu'elle occupait alors. Elle saisit sa sacoche et passa la bandoulière à travers son épaule, vérifiant que son carnet d'enquêtrice était bien en place, avec toujours un stylo à portée de main, et l'appareil photo qu'elle avait acheté il y a quelques semaines maintenant- rien d'extravagant ou forcément cher, de quoi faire le boulot.
Depuis qu'elle était devenue enquêtrice, sa vie s'était modulée de plus en plus, laissant onduler les vagues qu'elle bloquait auparavant avec un effroi et un rejet palpables dans la mer de son esprit. Elle en avait gardé le point fort utile de la prudence. Elle s'ouvrait aux étrangetés de ce monde.
Comme la porte d'entrée alors qu'elle actionna la poignée. « Cling » fit-elle. Encore occupée à fouiller sommairement son sac, elle se prépara à l'habituelle sensation du béton sous son pied. Ne levant pas le nez des tréfonds de sa sacoche, elle fit quelques pas. Et là, elle sentit que quelque chose n'allait pas. Haussant un sourcil, elle redressa en synchronisation la tête. Elle tomba des nues en se trouvant face à la vision d'un jardin magnifique et.... une vache bleue à trois cornes qui redressa paresseusement son museau en pleine action de ruminer.

Okay.

Yzevi ferma les yeux et prit une grande inspiration, et tourna tranquillement talons, retournant dans l'entrée de l'appartement, refermant l'accès à ce lieu inédit, dos à la porte et la main toujours sur la poignée.

-WHAT. THE. HELL.  , souffla l'anglaise, les yeux ronds, un sourire mi-stupéfait, mi-content.

Alors, ça faisait un an et demi qu'elle était ici-bas, et jamais jamais au grand jamais, ce monde ne lui avait fait ce coup. Elle avait eu affaire avec des plantes ensorcelées par un Nécromancien chevronné qui parlaient et chantaient, un âne qui s'est vu pousser une corne, des araignées à quatre pattes, des gens qui changent d'apparence en un tour de potion, des vampires tellement bourrés qu'ils pensaient que mordre un bout de bois leur filerait du sang, une pluie de lunettes de soleil sur une plage suivie d'un orage aussi imprévu que bref, un zoo avec des bêtes pré-historiques, BREF, DE TOUT ET N'IMPORTE QUOI, BEAUCOUP D'AUTRES CHOSES, mais pas une apparition de lieu comme ça enfin. Et COMME PAR HASARD, c'est sur ELLE que ça tombe.
Sauf qu'elle ne s'en plaint pas le moins du monde. Son âme d'aventurière était stimulée dès le matin ? SOIT. Elle allait partir à la recherche de cet étrange jardin d’Éden ou de quel qu'en soit le nom. Et tant pis s'il se trouve que la schtroumpfvachetricornienne se met à la poursuivre parce qu'elle serait carnivore. Bim.
Pleine de résolutions, elle ouvrit de nouveau la porte, ne doutant pas que l'étrange lieu eut disparu pendant ces quelques instants d'analyse. ET BIEN ELLe eut raison car il s'y trouvait encore.
A l'aventure !! Elle foula l'herbe d'un vert éclatant , traversant les fleurs de tout genres d'un pas déterminé mais prudent.
Elle fit à peine un pas qu'un lapin rose ailé bondit tel Buzz l'éclair dans un buisson, la figeant deux courtes secondes, puis elle reprit son inspection circonciseuse, humant les fumets de l'air qui étaient totalement à l'opposé de ceux de d'habitude. L'ancienne archéologue effleura de la paume de ses mains une grande fleur colorée qui faisait presque sa taille ; elle la retira vivement quand elle sentit la peau frissonner et s'agiter un peu, et bondit loin de cette créature qui était probablement une plante carnivore géante maintenant qu'elle y pensait, mais au lieu de déployer des lianes fantastiques et jeter de l'acide de sa bedaine, la fleur s'ouvrit sur une créature humanoïde et délicate qui ouvrit ses yeux indescriptibles sur la jeune femme, inspira délicatement un coup, puis referma ses grands pétales pour reprendre sa forme initiale en un soupir assoupi. Yzevi en oublia la présence de son appareil photo dans son sac, les yeux ronds, et repris son escapade intriguée. Sur quoi d'autre allait-elle tomber ?
Et alors, du bruit résonna derrière une sorte de barrière d'arbres. L'aventurière se tendit d'adrénaline, et reprit son pas assuré, le dirigeant vers les êtres à feuilles caduques. Mais décidément, le jardin posait tout et n'importe quoi sur son chemin ! elle manqua de marcher sur une souris verte qui courait dans l'herbe, ce qui lui valut de faillir tomber sur un ligre mélangeant or et argent. Alors qu'il ouvrait ses prunelles bleues sur l'intruse, elle fit quelques pas en arrière, présentant ses paumes en signe du profond pacifisme qui l'agite depuis toujours, un petit sourire nerveux en coin de bouche. Ouhlà, elle ne l'avait pas vu lui. Les pupilles de l'autre se réfractèrent en deux fentes et il se redressa en un bond, poussant un rugissement agacé et menaçant. Le dos d'Yzevi rencontra le tronc d'un arbre... qui n'était pas un arbre, car immédiatement il se mit à gigoter et à se déraciner pour présenter un visage d'apparence humaine en son bois tendre, avec une expression choquée. Comment cette pimbêche osait la toucher, elle, la plus magnifique des magnifiques dont tous les arbres voisins sont jaloux de ses branches (pense-t-elle) ? La créature en fut si outrée qu'elle resta immobile, fixant la casse-cou de ce qui semblait être ses yeux. Le ligre approchait, montrant les crocs. Ouhlà. Ça sent le cramé.
Ne perdant toutefois pas son sang-froid, notre amie s'éloigna de la trajectoire de l'arbre mouvant, toujours se distançant à reculons de l'hybride au museau retroussé. Cependant, elle dut partir en courant quand il poussa un grondement tonitruant qui fit s'envoler de drôles d'oiseaux coquecigrues, et bondit vers la maladroite, slalomant entre les arbres qui, à chaque fois qu'elle en effleurait un, ou en touchait de quelque manière non-désirée, se retournait vers elle pendant son passage quelque peu paniqué. Jetant un coup d'oeil en arrière, elle vit que le ligre ne la poursuivait pas, et ses pieds se prirent à une racine d'un vieil arbre grincheux qui secoua ses branches, faisant tomber des glands par dizaines sur Yzevi, alors qu'elle s'étalait au sol. Mais ce n'était pas fini. Alors qu'elle se relevait, un coup de vent souriant malicieusement la poussa et elle dévala comme un rouleau de pâtisserie une pente herbée qui au fur et à mesure devenait sablonneuse, ralentissant sa course tant et si bien qu'elle cessa une fois en bas. La jeune femme cracha du sable, pestant contre l'entité aérienne qui s'était jouée vilement d'elle, et, s'appuyant sur son coude, dégagea son visage qui s'était enfoncé dans le sable fin qui lui était même un peu entré dans les narines.
Et alors, le bruit qu'elle n'avait su définir auparavant au travers des arbres, retentit entre ses oreilles, calme, reposant, la figeant. C'était...
C'était...
c'était...
Elle leva le regard. Soudainement frissonnante, elle se remit debout lentement, ne quittant pas des yeux cette vision qui l'entourait. Derrière les arbres, derrière le jardin, derrière les barrières des secrets et des mondes fantastiques, se trouvait une incroyable étendue d'eau que même l'horizon ne connaissait la fin. Mais, plus qu'un lac, une mélodie enchanteresse s'élevait de ses légers clapotements, remontant à ses racines par ce qui se trouvait en son centre. Un arbre, gigantesque, doré, imposant, majestueux, dont les fruits étaient des boules colorées et aussi uniques que variées.
Yzevi, grisée, se laissa bercer par le chant des eaux, et fit quelques pas vers le bord de l'eau.
Et alors, les couleurs s'élancèrent en mille faisceaux lumineux, et Yzevi put voir ce que chacun d'entre eux renfermait. C'étaient tous les mondes, plus différents les uns que les autres, qui se fondaient dans chaque éclat, qui se berçaient dans ses yeux, dans ses oreilles, dans sa chair, dans ses sens au complet et même ceux qu'elle n'avait pas. C'étaient toutes les créatures possibles et inimaginables, tous les paysages, les voyages, les aventures, les groupes de personnes et les solitaires de l'univers. Tout du moins, ce fut ainsi qu'elle le vit. Et elle se faisait transporter, ballotter, elle volait. Elle volait vers l'Arbre, vers sa luminescence, presque comme euphorique, ayant l'impression pour la première fois de comprendre ce que voulait dire respirer, être libre. Libre d'être, de faire, d'exister. Et alors, elle s'élevait, elle s'élevait, toujours plus haut, toujours plus puissante, gagnant de l'altitude dans l'air de ses émotions. Elle devenait un oiseau, une étoile, un spectre comme les autres dans le firmament. Et les branches de l'Arbre s'étendaient toujours plus haut, comme démontrant que même en pouvant s'élever elle n'ira jamais aussi loin que Lui. Alors, elle décida de redescendre en un piqué d'une violence incroyable, grisée et exaltée par l'air qui battait son corps et se fondait en lui alors qu'elle revenait vers les bords du lac pour atteindre le jardin.
Alors, elle put voir toutes les espèces qui le peuplent, et elles levaient la tête vers elle quand elle passait au-dessus d'elle. Des flamants roses, bleus, gris, s'envolèrent en panique quand elle se rapprocha de leur perchoir sur les arbres en les frôlant presque. Elle avisa une sorte de petite source qui coulait tranquillement un peu plus loin, d'un bleu presque transparent, d'une pureté incroyable pouvait-elle juger d'aussi loin, où des poissons sautaient et certains même volaient ! L'herbe devenait une terre blanche par endroits, les arbres se transformaient en fougères géantes, en des jungles insondables aux temples oubliés, et tous ces paysages se mêlaient en une symbiose exceptionnelle. Elle serait restée ici pour l'éternité.
Mais son destin n'était pas ici. Elle le comprit quand elle se mit à descendre sans en décider. Une porte s'ouvrait.
Il était temps de rentrer, de continuer son histoire.
Elle inspira profondément. Et se relâcha. Son vol se ralentit considérablement quand elle arriva à la porte, et ses pieds se posèrent au sol.

Immobile, devant l'entrée de l'appartement Gagarine, elle considérait l'intérieur. Prise d'une impulsion,  elle se détourna quelques instants, fouillant fébrilement dans son sac, et en sortit son calepin sur lequel elle gravit quelque chose, déchira la feuille, et la posa au sol. Alors, elle sortit son appareil photo, et imprima la source aux naïades dans sa mémoire. Échange équivalent, et gratitude. Et, sans se retourner, elle revint dans le monde auquel elle désormais appartient, sans regret.

Les aventures ne se jugent pas à leur durée mais à leur richesse.

Le papier fut soulevé par un courant d'air et lévita un instant dans les airs. Les paroles s'envolent, mais les écrits restent.
« Merci »
   
Featdesgensformidables

   
Code de Frsoty Blue de Never utopia
##   Sam 8 Sep 2018 - 23:04
Anonymous
FreeSoul7 [ES]

Présentation:


Soraya se tenait debout devant son miroir depuis au moins deux bonnes heures et elle venait tout juste de choisir sa tenue pour ce soir. Une petite robe noire, ajustée, munie de longues manches transparentes et ornées de motifs en dentelle. Le col, conçu de la même manière, était enjolivé d’un  nœud papillon. L’habit était complété avec de jolis collants qu’elle adorait cacher derrière de hautes bottes en cuir, parées de rubans bleus marine et d’anneaux de métal. Une fois ses vêtements enfilés, elle se maquilla légèrement les yeux d’un phare à paupière bleu foncé et appliqua un rouge à lèvre de la même couleur afin de faire ressortir ses iris d'azur. Après quoi, elle jeta un rapide coup d’œil à l’horloge au dessus de son lit avant de se dépêcher de prendre son sac et d’y fourrer son cahier de partitions.

Elle allait être en retard pour la pratique de son groupe. Quelle honte ! Elle qui avait en plus fixé l’heure du rendez-vous et qui de plus, en était la chanteuse principale. Malgré qu’elle savait que ses amis lui pardonneraient n’importe quoi, elle détestait manquer à ses devoirs, surtout lorsqu’elle n’avait pas d’excuses. La jeune fille s’empressa donc de descendre les escaliers et se précipita dans l’entrée. Elle ouvrit la porte et se retourna pour la fermer à clé, ses parents étant partis pour la fin de semaine, elle était responsable de la maison. L’adolescente n’en revenait toujours pas qu’ils lui accordent une telle liberté, quelques années plus tôt, ils ne lui faisaient jamais confiance et la réprimandaient à chaque initiative maladroite. Mais il y avait quelques temps, tout avait changé, grâce à sa persévérance et à son talent, elle avait su trouver leur respect et gagner en crédibilité. Ils relâchaient enfin les rênes et Soraya en retirait une immense fierté. Elle souriait déjà en pensant à leur réaction lorsqu’ils assisteraient à son prochain concert, elle comptait bien en mettre plein la vue.

Lorsque la jeune fille se retourna, son cerveau mit bien quelques minutes à assimiler ce qui se trouvait sous ses yeux. Au lieu de l’habituel rond-point où elle avait littéralement passé toute sa vie, un extraordinaire jardin tropical s’offrait à elle. La végétation luxuriante et exotique s’étendait à perte de vue. Des centaines de fleurs de toutes les couleurs semblaient sortir de nulle part et des nuées de papillons tout aussi éclatants les butinaient, les ailes fermés et immobiles. Comme toute la forêt, ils semblaient figés tel les éléments d’une photo. Soraya avait beau se retourner les méninges dans tous les sens, elle n’arrivait tout simplement pas à comprendre comment le phénomène était possible. Alors, elle tenta plutôt d’en trouver la nature. Venait-elle de basculer dans une autre dimension ou se trouvait-elle dans un rêve ? Soraya était pourtant certaine d’être dans la réalité, elle se souvenait parfaitement du déroulement de sa journée, mais aussitôt eu-t-elle cette pensée qu’elle se mit à douter de ses certitudes. Elle repensa aux philosophes, dont sa professeure  lui avait parlé un jour. Ces grands hommes qui avaient dédiés leurs vies à tenter de comprendre ce qu’était l’univers.

L’un d’entre eux, René Descartes, avait réussi à trouver la seule vérité indéniable à ce jour et l’avait expliqué du mieux qu’il l’eut pu, dans sa célèbre phrase « Je pense, donc je suis. » Ainsi, l’adolescente était certaine de sa propre existence, mais pouvait-elle l’être autant de tout ce qui se trouvait autour d’elle ? Sa vie n’était peut-être depuis tout ce temps qu’une incroyable illusion, possiblement performée par quelques scientifiques fous du futur ou encore, une histoire complexe, écrite par sa propre conscience flottant dans l’espace. Ces théories la firent frissonner, elle ne voulait définitivement pas y accorder ne serait-ce qu’une once de probabilité. Elle sortit donc son téléphone portable et tenta d’appeler ses amis avant de se rendre compte qu’il n’y avait plus de connexion réseau. Évidemment. Elle le rangea alors d’un geste rageur dans son sac et leva les yeux.

Soraya espérait naïvement apercevoir le bleu rassurant du ciel, mais elle se heurta sans préavis au toit vert de la végétation, puis, elle vit avec étonnement qu’elle était observée depuis un bon moment. Sur les branches des arbres, se tenaient en rang, plusieurs oiseaux aux plumes extravagantes et colorés. Tous la fixait de leurs petits yeux vifs, comme si ils attendaient quelque chose d’elle. Pourtant, la jeune fille n’avait aucune nourriture à leur donner. Elle se dit que la chose la plus rationnel à faire serait de courir se réfugier à l’intérieur, qu’il serait fou de s’aventurer dans cette jungle apparue de nulle part. Mais ne serait-il pas tout aussi insensé de ne pas le faire ? Alors elle descendit les marches du perron et fit quelques pas sur le sol. La jungle prit soudain vie. L’air fut subitement envahi d’un mélange de fragrances fraiches et vivifiantes. À mesure qu’elle avançait, l’herbe et les plantes semblaient s’écarter devant elle et les papillons paraissaient soudainement hypnotisés, comme pris dans une sorte de transe. C’était comme si toute la forêt vibrait au ralenti. À chaque mouvement de l’adolescente, il lui semblait que le décor s’animait avec elle, le ballet des insectes suivant le rythme de son cœur et les plantes, frissonnant à chacune de ses respirations. Soraya trouva l’effet très troublant au début, mais elle finit par se mettre à l’aise. Seul les oiseaux semblaient toujours aussi indifférents et restaient silencieux sur leurs perchoirs. Qu’attendaient-ils au juste ?

Aussi stupide que cela puisse paraître, la jeune fille décida de leur poser directement la question. Aussitôt, les volatiles semblèrent s’agiter, ils ébouriffèrent leurs plumes, dégourdirent leurs ailes, leurs pattes, puis ils se mirent à chanter doucement de petites notes timides. Leurs chants immitaient sans cesse les intonations de sa voix. Soraya émit donc l’hypothèse que d’une manière ou d’une autre, elle se trouvait face à son reflet ou en tout cas, celui de son intérieur. Cette pensée la rassura, car elle signifiait que théoriquement, elle n’avait rien à craindre, si toutefois la jeune fille avait raison. Elle ouvrit son sac et en sortit son cahier de partitions, suivi d’un crayon et griffonna quelques notes, quelques mots que lui inspirèrent l’endroit à l'intérieur. Tout le monde avait-il un jardin comme celui-ci en soi ? Ou l’environnement changeait-il complètement d’une personne à l’autre ? Quelque part au loin, le son d’une rivière lui parvenait depuis les fourrées. N’ayant rien à perdre, Soraya décida d’explorer son jardin et suivit la musique de l’eau.

Elle eut toutefois du mal à se concentrer, et elle hésita plusieurs fois à poser le pied au sol. Mais les plantes rétrécissaient, se tassaient sur le côté, les racines disparaissaient sous terre afin de lui aplanir le chemin. À mesure qu’elle avançait, Soraya fut fascinée par le décor qui changeait, la flore se teintait de couleurs plus sombres, allant du bourgogne au bleu de minuit, la luminosité changea aussi, on aurait dit que la nuit était en train de tomber. Les ailes des papillons brillaient dans le noir, tel des cristaux luminescents de même coloration que leur environnement. Tandis que les oiseaux arboraient maintenant un plumage noir parsemé de points et de motifs blancs, scintillants comme des étoiles. Le parfum de l’air se faisait à présent plus doux et plus discret.

Si elle avait bien eu quelques difficultés à apprécier l’expérience, l’adolescente en profitait maintenant pleinement. Ses peurs et ses doutes s’étaient envolés, son esprit trop captivé par ce qui lui arrivait. Elle souriait tout en marchant sur le sentier mouvant, puis sans s’en rendre compte elle commença à chanter, à gentiment dégourdir sa voix. Les oiseaux se mirent à accompagner ses notes et on eut dit que la jeune fille entretenait une conversation mélodique avec eux. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, elle se retrouva face à la rivière qui semblait illuminée de l’intérieur. Celle-ci suivait lentement son cour et serpentait entre les arbres.

Soraya s’approcha du cours d’eau et s’agenouilla près de la rive pour tenter de comprendre le phénomène de cette mystérieuse lumière qu’elle dégageait. Les yeux de la jeune fille s’écarquillèrent d’étonnement, elle ne pouvait distinguer le fond de la rivière! Le liquide qui y coulait ne pouvait donc pas être de l’eau. Qu’étais-ce alors ? Malheureusement, elle n’eut pas le loisir de s’interroger plus longtemps sur le sujet, car la lumière qui émanait du cours d’eau devint subitement plus forte et prit une teinte blanche alors qu’elle augmentait en intensité. Soraya dût reculer et plisser les yeux pour ne pas être aveuglée. C’est alors qu’au milieu de la rivière, apparu un visage si familier que l’adolescente sursauta et tomba à la renverse ! Les papillons tombèrent comme des mouches et les oiseaux s’envolèrent dans tous les sens en poussant des cris affolés. Après quelques secondes, la jeune fille s’avança de nouveau, hésitante et osa se regarder dans les yeux. La Soraya qui se reflétait dans le liquide était si différente qu’elle faisait peur, avec ses cheveux pâles comme du marbre et ses yeux vides rempli d’un violet laiteux. Ce, sans même parler de ses horribles oreilles, longues, minces… Comme celle des chauves-souris. Mais le ce qui la dégoûtait le plus dans ce qu’elle voyait, c’était ce regard apeuré sur son visage. Le regard qu’elle avait eut toute son enfance, celui qu’elle avait mit des années à se débarrasser revenait maintenant la hanter dans cet endroit absurde.
Que représentait cette version d’elle-même si cette jungle était bien le reflet de sa personnalité ?
##   Sam 8 Sep 2018 - 23:10
Anonymous
Sara[IP]

Coucouw:
Je voulais simplement sortir de chez moi. Aller me balader et me laisser porter par la fraîcheur amenée par le vent du soir. Simplement contempler les nuages au-dessus de ma tête, voir à quel point la plage et les vagues qui venaient s’y écraser étaient idylliques.
Après ma longue journée, passée à m’occuper, peu importe la manière, j’avais été soudainement prise d’une envie de quitter cette maison qui semblait m’oppresser. Je m’étais habillée rapidement et avait poussé ma porte. Je fus stupéfaite, d’abord devant ce gigantesque paysage, semblable à une peinture élaborée, puis par le caractère surréaliste de ceci. Je savais que je n’étais plus chez moi. Ça pouvait paraître fou, et ça l’était bel et bien. Devant moi s’étendait maintenant une immense forêt luxuriante. Une forêt comme je n’en avais jamais vue. Tout était si beau. Tellement parfait que faire un pas dans cet endroit me donnait l’impression que j’allais détruire sa pureté. Je n’étais surement pas équipée pour découvrir un endroit comme celui-ci. Une robe et des chaussures de ville n’étaient pas adaptés à ce genre de milieu.
Je voulais me retourner et retourner chez moi pour me changer, mais un bruit derrière le rideau d’arbres m’en empêcha, c’était comme s’il m’attirait. J’étais incapable de me détourner de ce son et de l’endroit dont il provenait. Ce n’était pourtant qu’un simple bruissement de feuilles au loin. Ce n’était surement que le vent qui faisait respirer l’endroit.
Néanmoins, je m’approchais, pas à pas, de manière plus ou moins consciente. Puis je finis par discerner une silhouette au loin. Un homme. Élancé. Des cheveux blonds. Et par-dessus tout cette sensation étrange de le reconnaître sans savoir mettre un nom sur cette personne. Il m’est important. Je crois. Il me remarque, me jette un sourire des plus charmeurs. Il est… beau ? Je ne sais pas comment le décrire. Il est tout ce que je veux et tout ce qui me repousse à la fois. Il commence à se rapprocher de moi, lentement, en prenant son temps. Arrivé à ma hauteur, il me prend par la taille, me colle à lui, relève légèrement ma tête et pose ses lèvres sur les miennes. J’ai envie de fuir, mais reste collée à lui. Peu à peu, le dégoût fuit et une flamme s’allume quelque part en moi, me réchauffant et m’apaisant. Je cherche sa main, j’ai la sensation qu’il me la cache. Pourquoi ? Il finit par me l’offrir en intensifiant ce baiser alors que nos doigts s’entrelacent. Je me sens apaisée, si apaisée. L’ai-je déjà été autant ? Ses lèvres se séparent des miennes, il se recule très légèrement, suffisamment pour que je plonge entièrement dans ses yeux.
« Me reconnais-tu, demande-t-il
-Oui, non, je… sais pas »
J’avais répondu automatiquement, sans réfléchir. Il continua à sourire et ajouta juste « Leo », sans un autre mot. Je devinais qu’il s’agissait de son prénom. Mais j’étais incapable de le lier à mes souvenirs. Tout était si vide dans ma tête.
Il profita de tenir ma main pour me tirer gentiment, m’indiquant qu’il voulait me montrer un endroit. Il m’y emmena. Une jolie clairière, il m’invita à m’asseoir au sol. Je le fis, sans même penser que j’allais salir la robe que j’avais enfilée. Ça m’importait tellement peu, étrangement.
« Te souviens-tu de moi, maintenant ? »
Je réalisais maintenant que je le connaissais. Je savais qui il était. Je le fixais un long moment. C’était Leo, ce Leo. Mon ami d’enfance, mon ex-petit ami. Il m’avait quittée. Enfin, je l’avais quitté. Mais je savais qu’il ne m’aimait plus. Alors pourquoi ? Je fus coupée dans mes pensées
« Tu te rappelles de cet endroit ? »
Je ne répondis pas
« Tu voulais y camper, non ? Tu avais dit que tu voulais essayer un de ces jours quelque chose comme ça avec moi, non ? »

C’est vrai, je l’ai voulu. Mais est-ce que c’était encore d’actualité ? Pourquoi étions-nous en Norvège ? Je suis à Sindety, non ? Quelques larmes tombent au sol sans que je réalise qu’elles coulaient. Je ne me sentais pas triste, seulement apaisée. Pourquoi pleurais-je alors ? Pourquoi étais-je dans un état pareil ? Leo n’était qu’un enfoiré. Il pouvait aller se faire foutre, non ?
« Ne réfléchis plus, laisse-moi faire. Je suis ton prince »
Il me porta et me posa dans la tente qui n’était pas là une seconde auparavant. Un feu était aussi allumé, le soleil était complètement couché. J’étais maintenant blottie contre lui, profitant de toute la chaleur qu’il pourrait m’offrir. Je regardais les flammes crépiter dans le foyer improvisé et à regarder les jeux de lumière avec les nombreux arbres nous entourant. Tout était si beau, si parfait. J’embrassais Leo, de ma propre initiative, redécouvrant le goût caractéristique de ses lèvres. Comme la première fois. J’avais oublié qu’il n’était plus mien.
Et soudainement, le feu s’éteint. La température chute immédiatement, assez pour que j’ai froid. Que je claque des dents. Dans le noir, je cherche Leo, qui était pourtant collé à moi. Je le devine disparaître, sans le savoir réellement. J’étais maintenant seule et bientôt exposée à la solitude et au froid grandissant. La tente n’est plus, je n’ai plus rien pour me protéger. Tout me semble maintenant hostile, et ma paix intérieure se transforme en rage. Je me lève et hurle. Je le hais. Il est parti. Je l’ai laissé partir ? Je me hais. Je le cherche alors que derrière les arbres, des yeux m’observent. Des yeux d’animaux. Qui veulent goûter ma chair. Je hurle le nom de celui que j’aime. J’ai besoin de lui. J’aimerais qu’il me réchauffe et fasse fuir ces bêtes. Mais il est parti. Trop loin pour que je puisse le rattraper. Mais je m’obstine à le rappeler. Encore et encore. Où est-il ? Que fait-il ? Comment va-t-il ? Même son visage devient flou dans mon esprit. Je m’accroche aux dernières images que j’ai de lui. Si fort qu’un puissant mal de crâne me surprend. Je m’effondre littéralement en larme. Face contre le sol, à manger la boue. J’ai comme l’impression qu’il est derrière, qu’il est prêt à m’enfoncer la tête dans le sol. Il est mon épée de Damoclès. Il causera ma perte ou ma joie. Si je parviens à le retrouver un jour, il influencera d’une manière ou d’une autre ma vie. Je ferme les yeux et m’abandonne à son choix.
Je me réveille en sursaut, sur mon lit, complètement trempée de sueur. Le mal de tête ne m’a pas quittée. Il est 14h. Je suis malade. Je viens de rêver de mon ex-petit ami. Et je l’aime toujours, même après ce qu’il m’a fait. Il m’est toujours aussi précieux.
##   Sam 8 Sep 2018 - 23:11
Anonymous
Dita Strutof [LS]

Bonjour ! Je suis donc Dita Strutof, de la Sérénissime. Dita est une jeune femme Autrichienne, entrée au service du marquis Catullo Zenone, après que celui-ci ait tenté de la disséquée, l'ayant par erreur confondue avec une Allemande. Le quiproquo dissipé, et sous réserve de ne ja-mais parler la langue honnie, Dita fut recrutée aux côtés du marquis pour le servir de toutes les manières possibles, notamment comme cobaye pour ses tortueuses expériences. La jeune femme trouve tout ceci à la fois charmant et désespérant. Elle n'a pas froid aux yeux, et son enthousiasme pour la science fait plaisir à voir.

Enfin, elle ressemble à ça :
EPREUVE #5 — DECOUVERTE. 6tk4

En avant pour le texte (1433 mots) !

La journée s’annonçait superbe ! Au dehors, le soleil paraissait briller de tous ses rayons, et Dita se dit en s’étirant qu’il serait parfait d’aller aujourd’hui faire une petite promenade. Il y avait justement quelques emplettes à faire. Le marquis avait été fort peu satisfait de sa dernière commande de scalpels, dont deux s’étaient brisés au premier mouvement sur une glotte qui, du coup, ne s’était pas tranchée. Il avait fallu supporter les cris de la malheureuse pendant encore de trop longs instants avant qu’une solution ne fut trouvée, qui ramena un peu de silence dans le laboratoire tout en l’envoyant charitablement rencontrer son créateur. Aussi, ce serait le jour idéal pour aller en ville se plaindre à leur fournisseur habituel, et envisager d’en changer.

La jolie blonde avait été d’abord faire quelques mamours à son marquis adoré, encore au lit à bouder, et porter quelques fruits à la demi-marquise, la soeur bâtarde de sa seigneurie, afin qu’elle les empoisonnât. Puis, les ramener selon les ordres de la charmante bâtarde à son frère, tout en-prévenant celui-ci de ne surtout pas les manger, au risque de ne plus jamais pouvoir faire d’expérience. C’était toujours un jeu habile entre eux deux, que d’essayer de s’assassiner mutuellement, et il fallait naviguer avec précaution pour qu’aucun accident n’arrivât par sa faute. Bien sûr, que l’un ou l’autre finisse par vraiment mourir de ce genre de manipulation était probable, mais Dita se montrait scrupuleuse à l’éviter si elle le pouvait. Ç’eut été dommage, et bien moins amusant.

Armée donc d’un petit panier et d’une chansonnette de son enfance – qu’elle n’aurait osé chanter devant son marquis adoré, au risque de lui faire piquer une grosse, très grosse colère, car il avait l’allemand en horreur – Dita s’appréta donc à sortir, et ouvrit la porte de service du château. La chanson s’arrêta nette sur les lèvres de la jeune femme. Elle se tenait, crispée, dans l’encadrement de la porte, les yeux grands ouverts et remplis d’incrédulité. Qu’est-ce que… ?

Elle ne comprenait absolument rien de ce qu’elle voyait. Ou plutôt, si. La seule explication logique eut été qu’une des expériences du marquis avait trop bien marché, une expérience tenue secrète de tous, même d’elle, sa fidèle assistante et cobaye -ce qui franchement, du coup, n’était pas très gentil- et la cour sabloneuse s’était de fait transformée par le pouvoir d’une science qu’elle ne comprenait pas en un immense tapis vert de luxuriante végétation. Était-ce possible ? Forcément, ça l’était. Puisque a) cela s’était produit, et b) c’était la seule explication logique. Elle nota dans un coin de sa tête qu’il faudrait absolument sermoner le marquis sur sa vilaine tendance aux petits secrets.

Bon. En attendant, le problème n’était pas plus avancé. Il fallait toujours se rendre à Venise, mais le chemin habituel allait être difficile à trouver au milieu de tous ces arbres et de tout ce bazar vert. Dita prit son courage à deux mains, et se prépara à une expédition un brin plus épique que ce qu’elle avait prévu.

Elle s’avança, donc, au milieu de toute cette verdure, dans ce qui s’apparentait à une véritable forêt poussée durant la nuit, et elle rendait hommage intérieurement à la science de son vénéré Maître, qui montrait une fois encore sa toute puissance. N’était-il pas incroyable de parvenir à un tel résultat en si peu de temps ? Elle était proprement ébahie, émerveillée. Décidément, à coeur savant, rien d’impossible ! Son admiration pour le génial marquis s’en augmenta encore, si tant est que ce soit possible. Ce qu’il y avait d’également surprenant, c’était qu’il ne lui semblait pas reconnaître le moins du monde la plupart des arbres, buissons et plantes qu’elle rencontrait, mais encore que ceux-ci n’étaient pas connus même des Vénètes. Car à force de cotoyer le marquis, et de servir à ses côtés, elle avait emmagasiné de solides connaissances en matière de plantes, d’animaux, et d’autres produits de la nature. Aussi était-elle à peu près certaine, et elle aurait même pu le jurer sur la Très Sainte Bible, qu’aucun arbre au tronc noir ne donnait de feuilles d’un violet si pimpant. Ni aucun qui ne produisait de splendides bulles bleues. Tout ceci était fort étrange, décidément. Mais enfin, qui était-elle pour sous-estimer la puissance créatrice et scientifique du formidable marquis Zenone ?

Soucieuse néanmoins de le tenir au courant de sa création, de n’en rien perdre, et de ramener de précieux échantillons, pour quelconque expérience supplémentaire que le cerveau génial puisse vouloir mener, Dita se souvint avoir eu comme souvent l’idée d’emporter avec elle un carnet pour recueillir des spécimen. Elle se pencha donc afin de cueillir ici une fleur, là un brin d’herbe mordorée, et étendit le bras pour rammasser quelques feuilles de ces arbres merveilleux.

Toute à sa collecte matinale, là jeune fille n’entendit pas tout d’abord les murmures qui parvenaient pourtant à ses oreilles. Mais elle finit par remarquer ce son, extraordinaire lui aussi, en cela que la forêt merveilleuse ne lui avait pas semblée tout d’abord habitée. D’où cela venait-il donc ? Et qu’était-ce ? Elle se laissa guider par ces bruits étranges, des chuchotements, des gazouillis… Des chants peut-être ? Elle marchait, d’un pas prudent, écartait les branches aux formes biscornues de son chemin, tâchait de se montrer elle-même des plus discrète, afin de ne pas déranger l’animal, ou la créature quelle qu’elle soit, et qui produisait le doux bruissement qu’elle entendait, et qui la ravissait.

Ses pas la menèrent jusqu’à une petite clairière, qu’éclairait faiblement un soleil pourtant radieux, et à ses yeux se dévoilèrent quelque chose de plus surprenant, de plus fabuleux encore que tout ce qu’elle avait vu. C’était tout bonnement insensé, inouï ! La croirait-on lorsqu’elle raconterait cela ? Partout, à gauche, à droite, devant elle, de petites créatures, pas plus grandes que la taille de sa main, semblaient s’ébattre gaiement dans les rayons du soleil qui perçaient à travers les feuillages bariolés, jusque dans l’eau de ce qui devait être une grande mare. Entièrement nues, mâles et femelles à ce que Dita pouvait en voir, les petites créatures arboraient chacune une  paire d’ailes translucide et colorée, et leurs battements produisaient un arc-en-ciel féérique toujours en mouvement. Elles riaient, chantaient, s’aspergeaient d’eau à qui mieux mieux, dansaient dans tout l’espace paisible que leur fournissait la clairière, et paraissaient ne pas le moins du monde se préoccuper de quoi que ce soit qui eut pu se produire à l’extérieur de leur petit coin de paradis !

Dita les regardait, émerveillée, incrédule, et dut se frotter les yeux une ou deux fois afin de s’assurer qu’elle ne rêvait pas. Mais même ainsi, en était-elle réellement sûre ?

La curiosité la guida, plus forte que tout. Elle s’avança de quelques pas dans la trouée, fascinée par ce qu’elle y voyait,  désireuse de le voir de plus près. Mais pour une créature de cette taille le bruit de ses pas sur l’herbe fraîche était tonitruant. Les paires d’ailes s’immobilisèrent presque, tous les yeux se tournèrent vers l’intruse. Une seconde. Deux secondes. Le temps seulement d’hésiter. Et alors toutes disparurent dans un bruissement prodigieux. Toutes, sauf une. La petite personne ailée, restée seule dans la clairière, voleta doucement jusqu’à cette géante qui avait fait irruption dans leur petite fête. Plus près d’elle, Dita put l’examiner un peu. Elle souriait doucement, paraissait des plus joviale. Elle se mit à parler. Une voix adorable, surnaturelle, dont elle ne comprenait rien du sabir qu’elle prononçait, mais qui semblait signifier qu’elle ne devait pas en vouloir à ses amis, qui avait eu un peu peur d’elle, et qu’elle voulait faire plus ample connaissance. Dita sourit, intimidée, tendit la main vers ce petit lutin qui se montrait si aimable avec elle. Il vint s’y poser, comme gentiment, tendit à son tour sa toute petite main vers elle. Étrange amitié qui semblait naître entre ces deux êtres, les deux se souriaient avec chaleur. Le temps semblait s’être arrêté, suspendu entre eux…

Clac ! Le pot se referma sèchement autour de la miniature d’humain ailée, qui ne paraissait pas comprendre ce qui lui arrivait. Passé la première surprise, elle se mit à crier, à taper de ses petits poings contre les parois de sa prison de verre. Peine perdue, personne ne l’entendait. Et Dita, enchantée, rangeait déjà son bocal dans son panier, ravie de pouvoir ramener un échantillon si suprenant à son marquis adoré ! Elle chantonnait à nouveau en gambadant sur le chemin qui la ramenait au château, pensant aux expériences fantastiques que le génial scientifique pourrait faire sur ce spécimen, et à tout ce que l’on pourrait apprendre en le disséquant.
##   Dim 9 Sep 2018 - 1:44
Anonymous
Olztrek [THS]

Olztrek - The Holliday Scam:

Qui eut cru qu’une auberge aussi miteuse aurait un aussi beau pommier ?

Olztrek l’avait découvert au petit matin alors qu’il s’apprêtait à reprendre la route, en ouvrant la porte de l’auberge. Auréolé des premières lueurs du jour, il aurait juré que la déesse Iseda elle-même l’avait planté là cette nuit, majestueux et solitaire.

Solitaire mais non pas oublié. C’était tout un jardin qui s’étalait là devant ses yeux, en lieu et place du pré vallonné qui bordait la route lorsqu’il était arrivé la veille au soir. Des vallons qui n’étaient pas sans lui rappeler les collines de son enfance… Une végétation luxuriante à perte de vue, nimbée de lumières se reflétant dans les gouttelettes de la gelée du matin. Olztrek avança de quelques pas, ses pieds s’enfonçant paresseusement dans un lit de mousse verdoyant.
Il continua son chemin jusqu'aux racines du pommier, en cueillit un fruit puis s'y adossa, comme lorsqu'il était petit et qu'il prenait une pause bien méritée après avoir fauché les blés. Le petit-déjeuner des Dieux disait toujours son père.

Assis-là à déguster sa pomme, il prit le temps d'étudier ce jardin singulier. Un ordre bien établit semblait y régner, de la fourmi qui ramassait son puceron, au lapin creusant son terrier,  ou encore au vent faisant bruisser les feuilles des arbres. Toute vie semblait graviter autour de cet unique arbre, comme attirée par une force quelconque de la nature. Olztrek ne pouvait voir ce qui se cachait sous le couvert des arbres, à quelques enjambés de là, mais il devinait cette vie grouillante et palpitante : celle du faon, de la moufette ou du hiboux, celle du rouge-gorge ou du cerf, celle du vent ou de la pluie, celle des ombres et du soleil. Celle des Dieux et de leurs envies.
Pour autant, il était certain d'être le seul humain qu'accueillait le jardin à cet instant précis. Un cadeau des Dieux envers son dévouement.

Une fois sustenté, il déposa son trognon de pomme au pied de l'arbre, offrande aux fourmis - ou tout autre animal. Sa curiosité le poussa plus en avant dans la forêt, sur une piste de gibier plus qu'un chemin de randonnée. Il y découvrit les couleurs les plus chatoyantes que ses yeux eussent vu, sur des fleurs jusque-là inconnues. Une toile de maître, dans l'appareil le plus pur de la nature.

Il s'approcha pour effleurer un végétal du bout des doigts, pour humer cette fragrance irréelle. Mais tout se modifia. Les couleurs se ternirent, la fleur fana et le vent se leva. Une silhouette féminine, jeu de poussière, de feuilles et de lumière sembla prendre vie juste en face de lui. Puis le vent lui apporta un murmure :

« Toi qui va à travers le Jardin des Dieux, ne ternit pas de ton toucher ce que tu ne saurais recréer. »

Aussi subreptice que cela fut, Olztrek, hébété, était convaincu d'avoir rencontré Iseda, déesse de la Nature. Devant tant de beauté, qui cela pouvait-il être d'autre ?
Toutefois, lui, ne semblait pas faire parti de ce paradis enchanteur. Sa présence n'y semblait pas souhaitable pour le bien être de cet équilibre. Alors il avança, en prenant garde de ne rien toucher, de ne rien déranger. Il avança jusqu'à déboucher dans une large prairie.

Là, il s'accorda un dernier regard en arrière, sur ce Jardin des Dieux, avant de poursuivre son chemin... Mais il ne restait rien d'autre qu'une auberge miteuse et son pré vallonné, en bordure de route, dans le lointain. Aucun pommier à l'horizon, aucun jardin luxuriant.  

Abasourdi, Olztrek tâta les poches de son pantalon et en sortit un petit carré de cuir savamment plié. Il l’ouvrit dans la paume de sa main et en regarda le contenu avec circonspection, avant de le répandre dans la brise matinale.

« Par Iseda, quel charlatan m’a vendu cette herbe à pipe gâtée ? »
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EPREUVE #5 — DECOUVERTE.

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