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EPREUVE #7 — HISTOIRE DE FANTÔME.
##   Dim 9 Sep 2018 - 0:00
Ariana Vicente

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Ariana Vicente
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EPREUVE #7 — HISTOIRE DE FANTÔME
toute la journée du dimanche, jusqu'à minuit



Vous avez survécu à un grave accident. Enfin, c’est ce que vous pensez. Lorsque vous vous réveillez, vous vous sentez si léger… Et votre corps vous fait face. Vous êtes votre fantôme. Pendant ces quelques minutes entre la vie et la mort, que ferez-vous, vous, sous cet aspect fantomatique ? Vous pourrez tout faire. Tout. Le fantôme a tous les pouvoirs.
C’est lui, le maître du jeu.


Votre participation se composera d'un texte de 1500 mots maximum.
Pensez à présenter rapidement votre personnage au début de votre post ♥️ Vous pouvez mettre votre avatar/signature si vous le désirez !
N'oubliez pas de préciser de quel forum vous venez :D


S'émerveille en #E7654D
##   Dim 9 Sep 2018 - 18:00
Anonymous
Kaoren [Esquisse]

Qu'est-ce à dire que ceci ?:


Au soir du jour vingt-six, d’un sort inopiné,
L’importun Kaoren est mort assassiné.


Peu importe vraiment la façon dont j’ai succombé. Fût-ce de l’attaque d’un Objet, de l’ingestion mortelle d’un fruit inconnu, ou même du souffle destructeur des Tempêtes qui ravagent ce monde, j’ai été tué par la main cruelle de l’Esquisse. C’est le sort qui m’était réservé, en tant que vagabond profane de ses plaines. Un sort auquel je suis depuis longtemps préparé.

Pourtant, voici un tour du destin que je n’avais pas envisagé. Au lieu du néant, du paradis ou d’un quelconque enfer, je retrouve l’univers qui m’a vu mourir. L’Esquisse, toujours elle. Je demeure interdit sur son sol damné, à contempler mon propre cadavre.

C’est la première fois qu’il m’est vraiment donné de voir ces traits d’enfant dont m’a affublé ce monde à mon arrivée, et je découvre désormais à quoi ils ressemblaient aux yeux de l’extérieur. Je n’étais pas très impressionnant. Pas très beau non plus. Sans ma chevelure écarlate, j’aurais même paru assez commun. Je n’avais pas la carrure d’un homme prêt à se dresser contre l’univers, seulement celle à faire ce que j’ai finalement fait : m’asseoir et laisser les grains du temps s’écouler.

Cela fait bientôt dix jours que je m’efforce d’être un fantôme, et je regrette à peine d’en être devenu un…

Encore perplexe vis-à-vis de ma nouvelle condition, je marche quelque pas autour de mon corps, ou plutôt les flotté-je. Je ne sens plus le sol résonner sous mes pieds, ce violent écho d’une terre que l’on se permet de piétiner. Désormais, la terre ne se plaint plus de ma présence, je la foule sans qu’elle ait à supporter mon poids. J’effleure un rocher solitaire, et ma main s’invite dans sa texture pour le traverser de part en part. Il semble que je ne fasse plus qu’un avec lui. Plus qu’un avec ce monde qui m’a dévoré.

En découvrant cette facette de mon sort, je me mets à pester contre l’Esquisse. Qu’elle fût la scène d’une grande pièce de théâtre où je n’étais qu’un simple figurant, je savais m’en contenter. Appartenir à cette scène, ce décor sinistre qui détruit ses personnages dans un despotisme si navrant, c’est plus que je ne peux en supporter. Je ne suis plus le cadet sans histoire qui pleurera la mort de Cyrano, je fais désormais partie de la poutre qui s’abattra sur son front pour lui ôter la vie. C’est une pensée trop cruelle pour moi, et dans l’impulsive aversion qu’elle m’inspire, j’en viens à souhaiter que ce rocher qui s’accapare mon bras vole soudainement en éclats.

Emporté par cet élan de colère, je ferme violemment le poing… et à ma grande surprise, mon vœu se voit subitement exaucé dans une puissante déflagration. Les bris de roche s’abattent autour de moi, funestes témoins de mon coup de sang, et la poussière vient les recouvrir sous un linceul empestant la vanité.

Je prends un moment pour me figurer ce qu’il vient de se passer. Par ma seule volonté, j’ai détruit cette pierre que je ne parvenais même pas à toucher l’instant d’avant.

D’un autre geste de main, je retente l’expérience avec l’un des fragments gisant devant moi. Le résultat est le même, il éclate en une farandole de morceaux.

La conclusion me vient assez rapidement. Si l’Esquisse n’est pas en train de se moquer de moi, j’ai acquis à travers cette mort le pouvoir de la remodeler. Si je suis désormais part de ce décor, je me vois octroyer le droit de m’en approprier une partie et de la façonner à ma guise.

Afin de le vérifier, je tends de nouveau la main vers le rocher brisé avec l’intention de le reformer. Les éclats se mettent à léviter, se rassemblent et s’agencent de nouveau dans leur structure initiale, rétablissant la pierre dans sa première splendeur. Je désire maintenant transformer celle-ci en arbre, et la roche se métamorphose en un tronc à l’écorce robuste et au feuillage extraordinairement naturel pour ce monde.

L’omnipotence. La mort accorderait l’omnipotence. Peut-être est-ce d’ailleurs la raison même pour laquelle l’Esquisse ne s’encombre pas de cohérence. Peut-être est-elle simplement refaçonnée au gré des mânes de ceux qui y ont perdu la vie.

Quoi qu’il en soit, je détiens désormais le pouvoir de courber toute chose à ma volonté. Je peux détruire les Objets qui menacent mes compagnons encore vivants, rendre aux fruits qu’ils goûteront la saveur et la santé, et faire taire les inflexibles Tempêtes qu’ils redoutent à chaque instant. Je peux rendre au Ciel sa couleur bleue, à l’herbe sa douceur et à la science sa validité.

Je peux ré-écrire tout le synopsis, toute la réalisation et toute l’exécution de cette tragédie.

Mais au cœur de ces réflexions, tapi entre les ambitions qui me prennent, un personnage fait alors résonner sa voix fatale dans mes songes. Ce personnage, c’est l’avocat du diable. Je ne peux bien sûr que l’accueillir, car de cet immense pouvoir qui m’est conféré découlent trop de responsabilités pour que je laisse mon ego décider seul de son utilisation. Alors cet allégorique et mystérieux personnage s’invite dans mes pensées, secondé par ses valets, le doute et le pessimisme. Il me rappelle à certains de mes souvenirs, certains propos que j’ai tenus de mon récent vivant et que je n’ai jamais réfutés. Et à ce rappel me reviennent les insolubles questions qui m’ont alors tourmenté :

Qui sont les habitants les plus légitimes de l’Esquisse ? Nous autres, qui venons d’un autre monde et nous efforçons de tailler celui dans lequel nous avons atterri à l’image de celui dans lequel nous sommes nés ? Et moi, qui y ai passé mon séjour à maudire la main tyrannique du sort qui m’avait projeté dans ce chaos contre mon gré, au nom de quel droit devrais-je courber un univers sous ma déférence ?

Le sort me propose de devenir l’Esquisse. Le despote qui maudit les mortels et que les mortels maudissent. Et à cela, à voix haute pour m’assurer qu’Elle m’entende, je réponds fermement :

« Plutôt le néant. »

Je n’irai sauver ni condamner personne. Je me comporterai comme j’ai toujours souhaité que l’Esquisse se comporte, en me taisant à tout jamais. Je ne sais pas s’il existe une fin à cet état de fantôme et si je ne risque pas de laisser passer ma chance d’en tirer quelque chose, mais il faudra beaucoup pour me convaincre de devenir mon plus grand ennemi. Et nul n’est plus là pour me parler et me faire changer d’avis, car s’il est une chose que les survivants ont appris, c’est qu’il ne faut jamais s’adresser aux morts.

Je me suis toujours plu dans mon rôle de figurant, et je fais partie de ces acteurs qui ne savent pas jouer autre chose. Je resterai donc ce personnage sans importance, ce fantôme marquant la frontière entre la scène et les coulisses.

C’est peut-être bête, mais je m’évertue à penser que rien n’a changé. Que tout ce que me procure ma nouvelle condition est le droit de ne plus influencer l’évolution de ce monde par le plus infime des actes. Je n’ai plus besoin d’en piétiner la terre pour fuir ses dangers, d’en cueillir ses fruits pour y subsister ou d’en accompagner les personnages pour y exister. Peu m’importe l’Esquisse à compter de ma mort. Désormais, je peux m’asseoir seul au-dessus de mon cadavre pour y rester muet comme une tombe. Je peux même m’adonner enfin à mon tout premier projet : celui de raconter mon aventure dans cet univers, de la même façon que Cyrano s’imagina son voyage sur la Lune. Je ne sais pas combien de temps il me sera accordé pour le faire, de quelques instants à l’éternité, mais je le consacrerai en entier à cette ambition. C’est la seule chose innocente dont je sois certain d’être capable.

« Au soir du jour vingt-six, d’un sort inopiné,
L’importun Kaoren est mort assassiné. »
##   Dim 9 Sep 2018 - 18:16
Anonymous
Swann [PaB]

Swann - Peek a Boo

Présentation du personnage : :

Elle courait de toutes ses forces après ce pickpocket qui lui avait pris son cellulaire. En son esprit elle pensait filer aussi rapidement qu’un éclair, mais peu sportive, elle ressemblait probablement plus à un escargot. Chaque regard tourné vers elle semblait ne voir qu’une femme ridicule tentant vainement de récupérer son bien. Puis, arrivé à un stade, le truand traversa la route et, dans son élan, la demoiselle le suivit.

Un bruit de klaxon, d’un camion transportant des croquettes pour chien.

Et paf la souris.

Swann continuait de courir, tout à coup plus légère.  Ainsi, de l’autre côté du chemin de goudron le trouble-fête s’arrêta, fouillant allégrement dans son téléphone. La demoiselle lui hurla dessus, crachant sa haine et lui demandant de récupérer son bien. Mais il l’ignora royalement, comme si elle n’existait pas… ou plus. Elle vit alors rouge, et voulu lui arracher le petit écran des mains.

Sa main passa au travers de l’homme. Et, comme si on avait été empathique à son choc, un cri retentit de l’autre côté de la route. De ses yeux écarquillés, Swann remarqua la foule qui affluait subitement sur la route. Elle traversa, au sens propre, l’amas d’inconnus, cherchant à voir la raison de leur panique.

Elle se rendit alors compte que sa jumelle avait eu un accident. Sous le choc, elle voulut pleurer sa soeur, avant de se souvenir bêtement qu’elle n’en avait jamais eu. Les yeux pareils à des soucoupes, elle s’approcha du corps en sang et se sentit pleure. Elle voulut toucher la défunte, mais en avançant sa main elle se rendit subitement compte que son corps entier était rendu à un état fantomatique.

Effarée, elle se tourna vers tous ces gens en panique. Elle cligna même des yeux quand des pompiers passèrent à travers elle pour essayer de sauver son corps. Et elle hurla, silencieusement, car personne ne l’entendit, et personne ne la vit non plus.

Elle n’existait plus.

En état de choc, elle se sentait prise d’un sentiment de vide, comme si elle venait de tout perdre. Ses émotions, ses souvenirs, ses rêves et sa résolution de repartir sur de bonnes bases en voyageant. Mais elle n’avait rien perdu, le monde par contre oui, le monde l’avait perdue. Elle se mit alors à marcher, mais ses pas semblaient ne plus toucher le sol. Elle erra sans but plusieurs heures. Assimilant pleinement la situation, elle réalisa soudain qu’elle n’avait même pas atteint son avion et qu’elle était encore prisonnière de son passé, même une fois décédée.
Songeuse, Swann ne remarqua sûrement que trop tard que ses pas l’avaient menée à son passé. Un retour aux sources, mais aux sources de ses pleurs ; l’endroit qu’elle voulait fuir : son ancien appartement.

Longtemps, elle regarda la porte d’entrée, ne sachant plus quoi faire, et dans un mutisme lui rappelant les abus de son ex-fiancé. L’objet de ses tourments était cet homme, l’ayant laissée tel un fromage malodorant, lui préférant son amie. Elle baissa les yeux. Cet homme était certainement son plus grand regret, car jamais elle ne l’avait blâmé, elle était restée souriante jusqu’au bout. Parce que Swann était incapable de faire du mal à qui que ce soit.

Se remémorer de la façon dont elle lui avait dit adieu en souriant, lui demandant de prendre soin de lui, la fit rire ironiquement. Son coeur se serra dans sa poitrine et ses poings se crispèrent. Elle releva le regard vers l’entrée de son passé et fronça les sourcils. Et si elle se vengeait ?

Ce fut un visage haineux et des yeux emplis de rancune qui traversèrent le mur qui la séparait de sa vie d’antan.

***

Quand les deux tourtereaux passèrent la porte de leur présent, ils y découvrirent avec horreur un désordre sans nom.

Des canettes renversées et des vêtements sales jonchaient le sol, et sur celui-ci au ketchup était inscrit : “Funfact numéro une : Il ne range jamais, attend un mois et tu verras.”

Au plafond, il découvrir les sous vêtements de la femme effarée, au rouge à lèvre on pouvait lire : “La deuxième va vous surprendre : Elle ne fait pas du C, normalement. Son chirurgien l’adore !”

Plus loin encore, dans la cuisine, on pouvait voir toutes les assiettes et les poubelles renversées. Et sur la table était gravé, au couteau : “On me dit à l’oreillette que tous les “bons plats maison” ont été commandés avant que tu n’arrives !”

Sur le plan de travail, une jeune femme fantomatique regardait leurs visages semi-effarés semi-gênés avec fierté. Qui avait dit qu’une vengeance sanglante était le meilleur moyen de se sentir mieux ? Elle riait jaune alors que le couple se regardait dans le blanc des yeux sans savoir quoi dire. Swann se sentait, en quelque sorte, soulagée. Mais ce que dit l’homme la fit rapidement déchanter.  

“U… Une amie de Swann a dû faire ça, je suis désolé ma chérie je…”, dit-il, il semblait inquiet.

La femme le coupa en posant son doigt sur sa bouche en souriant. La morte leva les yeux au ciel : qu’ils étaient clichés.  

La demoiselle prit alors la parole : “C’est rien mon amour… On va pas faire les malins mais… Pour ce qu’il y a d’écrit je…” Le fantôme souhaita rageusement qu’elle se taise et qu’il la rejette comme l’ordure qu’il était… mais…

L’homme secoua la tête avec un sourire de tombeur et Swann écarquilla les yeux. Il se prononça à nouveau : “Ce n’est rien, que ce soit vrai ou non je t’accepte comme tu es !”, la jeune femme sembla se mettre à chouiner comme la niaise qu’elle était et la morte tomba des nues. Quel était ce discours à deux francs qu’on ne voyait que dans les romans ? Elle se sentit perdre la tête, et alors que le couple se câlinait, elle s’enfuit, sortant du passé, courant vers l’avenir.

Swann pleurait de nouveau. De rage, de haine, de frustration, celles de savoir que même sa vengeance n’aurait servi à rien. Elle coura longtemps, plus légère et plus rapide, on aurait presque eu l’impression qu’elle volait, si on avait pu la percevoir. A nouveau, elle arpenta les rues de sa ville natale un long moment avant de s'arrêter. Le soleil se couchait déjà quand elle arriva dans son parc favori. S'asseyant contre un arbre, non-pas essoufflée, mais toujours en pleurs.

La jeune femme se recroquevilla sur elle même, en la célèbre position foetale. Elle hoquetait à cause de ses sanglots. Elle avait tellement pleuré qu’elle n’était même plus sûre des raisons pour lesquelles elle était attristée. Elle s’était vengé, elle avait assouvit sa colère, mais pourtant elle se sentait toujours aussi vide. Tout avait été vain, dans un sens, car son mauvais coup n’avait fait que rapprocher ses ennemis. Mais d’une autre façon, elle était enfin libérée de ses chaînes.

Néanmoins, une question se posait : Que fallait-il faire à présent ?

Elle ne savait plus vraiment où elle en était, et toute la culture qu’elle avait emmagasinée ne servirait en aucun cas à la guider. Swann se sentit vraiment idiote et démunie.

Elle releva doucement la tête, ne pleurant plus ; ses yeux étaient livides. La brune regarda autour d’elle en reniflant, tout était calme : quelques enfants rentraient avec leurs parents chez eux, et un vieux couple promenait deux petits chiens.

Elle se mordit doucement la lèvre, ses yeux reflétaient le couché de soleil. Et sous la fin de cette journée, elle réalisa qu’il en était fini de sa vie ici. Elle n’avait plus rien à supporter son passé douloureux, mais elle n’avait pas non plus d’avenir dans ce monde. C’est ainsi qu’elle comprit enfin qu’il était temps de se forger un présent dans un autre univers.
##   Dim 9 Sep 2018 - 18:20
Sibylle Dinkel

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Sibylle Dinkel
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Qui est Sibylle ?:

Sibylle est dans un couloir, près d’une cage d’escaliers. Elle ne sait pas où elle est exactement, ni comment elle est arrivée ici. Pourtant, elle reconnait l’institut. « Mmmh, c’est bizarre tout ça. J’fais quoi là ? Y a quelqu’un ? », demande la rouquine, un peu perdue.

Heureusement, ses souvenirs lui reviennent gentiment. « Ah ! J’me rappelle ! Faut qu’j’aille au club ce soir ! Oui oui oui ! OH ! Mais chuis en r’tard en plus ! », pense-t-elle à voix haute.

« Attends… j’étais dans ma chambre… et… j’r’gardais mon fil d’actu Facebook et pis… tout à coup, j’ai vu qu’j’étais en r’tard. Chuis vraiment bête, une erreur d’débutante... Bon, c’est pas ça l’problème. Alors… j’étais en r’tard et chuis sortie d’ma chambre en courant. Oui, j’m’rappelle ! J’courrais dans les couloirs pis… OH ! », s’interrompt-elle soudain.

« Mais chuis tombée ! Si si si, j’m’souviens main’ant ! Chuis tombée dans l’escalier. C’est pour ça qu’chuis là… c’est bizarre… chuis d’bout, j’ai pas mal du tout. J’me sens toute légère en plus. C’est p’t-être comme dans les films… j’ai une am… euuuh… ‘fin j’ai oublié quoi. », continue-t-elle, toujours à voix haute. Elle entend soudain un cri étouffé, se retourne et voit près d’elle un gars… mais quel gars ! Musclé et tout ! Son T-shirt presque trop petit dessine bien ses abdos. Miam !

« Salut, moi c’est Sibylle, et toi ? J’t’ai jamais vu encore. T’es nouv… », commence-t-elle, mais elle s’arrête quand l’homme s’approche. « Bin, t’as pas l’air bien. Ça va p… », reprend-elle. Elle se tait, car l’inconnu s’agenouille devant elle et se penche au-dessus d’un corps… « Ouuuuuuuuuuuuh, mais c’est trop bizarre ça ! Pourquoi y a une deuxième moi par terre ? Hein ? Tu m’es’pliques ? », demande Sibylle, très surprise par ce spectacle.

« Corps de rêve » vérifie son état. Il lui ouvre la bouche. Il ne va quand même pas l’embrasser, si ? Ah non, il y approche son oreille. « Tu fais quoi ? », demande-t-elle encore, en s’agenouillant à ses côtés. « Pis tu m’entends pas ? T’es sourd ? Holalala, mais chais pas parler avec les mains, moi ! On va faire comment pour s’comprendre ? »

L’homme semble soulagé et sort son téléphone portable pour… téléphoner. « Bin, t’appelles qui ? L’hôpital ? Pourq… Incon-quoi ? Bin oui j’respire ! Sinon j’pourrais pas… ! Pis mon cœur y bat, sinon ch’rais m… oh ! », commente-t-elle la conversation de l’inconnu.

« MAIS T’ES PAS SOURD ! TU TÉLÉPHONES ! Pourquoi tu m’rep… », se rend-elle soudain compte. La rouquine a avancé sa main vers l’épaule de l’individu, avant de hoqueter de surprise quand elle a traversé son corps. Il frissonne. Elle retire vivement sa main, n’appréciant pas non plus la sensation désagréable. « Brrr, ça aussi c’était bizarre ! »

« Attends… CHUIS MORTE ? C’est ça ? C’pour ça qu’tu m’entends pas ? Pis qu’j’me vois ? Qu’j’peux pas t’toucher ? CHUIS UN FANTÔME ?! », s’écrie-t-elle soudain.

L’Allemande n’en revient pas. C’est la seule explication possible, non ? Non, il a dit que son cœur battait encore, donc elle est en vie, non ? Râaa, mais c’est beaucoup trop compliqué pour elle, ça.

Daniel a raccroché. Sibylle connaît son nom, parce qu’il s’est présenté au début de l’appel. Il bouge le corps inanimé pour le mettre sur le côté. Elle ne comprend toujours pas ce qu’il fait, sauf qu’il prend soin d’elle.

« Mais t’es trop chou, en fait ! T’essaie d’me sauver, c’est ça ? Oh, toi aussi t’es un d’mes héros ! », reprend-elle, pas du tout troublée. Par réflexe, elle le prend dans ses bras pour le remercier… sauf que ça ne se passe pas comme prévu.

************

Sibylle se sent encore plus bizarre qu’avant. Elle était toute légère. Maintenant, elle se sent terriblement lourde. Un truc s’est passé, c’est clair, mais quoi ? Elle a bougé et Daniel n’est plus là. « Bin, t’es où ? », dit-elle, avant de sursauter en entendant sa voix grave.

Eh, tu es qui, toi ? Tu fais quoi dans ma tête ?

« Dans ta tête ? », dit-elle, sursautant encore. Elle lève une immense main devant son visage. « Mais ! C’est pas ma main ça ! »

Arrête de jouer avec mon corps, rends-le moi !

« D… Daniel ? »

Comment tu connais mon nom ?

« Oooooh ! Mais c’est trop cool, ça ! TU M’ENTENDS ENFIN ! Moi, c’est Sibylle ! Faut trop qu’on d’vienne ami ! T’es sur Facebook ou ailleurs ? Moi, chuis sur tous les réseaux sociaux presque ! »

Attends, quoi ?

« Oui oui oui, ça va être trop cool ! Une fois qu’tu m’auras sauvée, bien sûr ! »

Ah ! T’es la fille inconsciente ?

« Oui ! Chuis là ! », ajoute l’Allemande en se pointant du doigt. « C’est vraiment bizarre d’être toi. Pourquoi chuis toi d’ailleurs ? Pis toi, t’es où ? », demande-t-elle, se levant péniblement. « Houuuuula, mais c’est compliqué d’bouger ton gros corps. T’es immense et tellement baraqué ! Comment tu fais ? »

Eh ! Arrête, tu vas nous faire tomber ! Pourquoi c’est toi qui bouge mon corps et pas moi ? Pousse-toi, laisse-moi faire !

Sibylle sent comme une force qui l’écarte. Ce corps n’est finalement pas si grand à partager avec son colocataire. L’immense masse de muscles se stabilise enfin.

« Ah oui, c’est mieux quand même… »

Bien sûr que c’est mieux ! Maintenant, tu veux bien retourner dans TON corps, s’il te plaît ? On est un peu à l’étroit, là.

« Bin… euuuh… oui, moi j’veux bien, hein ! Mais chais pas comment faire, t’es drôle toi ! Ça t’arrive souvent c’genre d’chose ? Tu sais comment… »

Une femme apparaît soudain à côté d’eux, analyse rapidement la situation et, après un mot, les emporte tous deux à l’hôpital. Là-bas, un infirmier emmène le corps inanimé, tandis que la Téléporteuse guide l’homme vers l’accueil, avant de lui demander ce qui s’est passé.

Je ne sais pas exactement, mais je crois qu’elle est tombée dans les escaliers. Elle a dû se cogner méchamment la tête…

« Laisse-moi expliquer, tu sais pas tout, toi ! », l’interrompt mentalement l’Allemande, en le poussant pour prendre sa place. « Moi, chais. J’vais t’es’pliquer ! En fait, j’étais en r’tard pour la danse. J’ai un club et tout, c’est vraiment trop super ! Faut qu’tu viennes si t’aime ça ! Bref, j’disais, j’étais en r’tard, alors j’ai couru et j’crois qu’j’ai raté une marche ou que’qu’chose comme ça. Chuis tombée, mais j’m’rappelle pas si j’m’suis cognée la tête. », explique Sibylle très vite. Le contraste entre sa manière de parler et celle de Daniel est flagrante. La Téléporteuse regarde l’homme, interloquée.

Mais tais-toi ! Elle va croire que je suis fou !

« Bin pourquoi ? Y a pas d’raison ? »

Mais tais-toi, s’il te plait ! Et pousse-toi !

L’homme reprend sa place.

« J’comprends pas où est l’problème. Toi t’aurais pas pu tout es’pliquer juste. »

Daniel ne répond pas et sourit, gêné. La Téléporteuse finit par l’avertir qu’il devra réexpliquer tout ça à un médecin. Elle le laisse ensuite « seul ».

Tu vois, je suis sûr qu’elle appelle un psy !

« Mais non... Par contre, tu pourrais pas r’trouver mon corps ? Pac’q’j’t’aime bien, mais j’aim’rais quand même y r’tourner si possible. Tu crois qu’j’vais d’voir rester avec toi pour toujours ? »

NON !

L’homme va demander à la réceptionniste dans quelle chambre est la rouquine.
Là-bas, il voit le corps de Sibylle étendu sur un lit. On entend le bip régulier de son cœur qui bat.

« Chuis toujours en vie, pas vrai ? »

Oui… tu dois être dans une sorte de coma, je pense…

Daniel s’approche et s’assied sur le rebord du lit, près d’elle.

« Bon, on fait quoi main’ant ? »

Aucune idée…

« Faut p’t-être qu’j’me concentre ? », propose l’ex-danseuse, avant d’essayer sans succès. « OH ! Chais ! Faut faire comme dans les films ! Faut qu’tu m’embrasses ! »

QUOI ?!?

« Mais oui, comme pour la Belle au bois dormant ? Tu connais pas ? »

Oui, mais non. Je refuse. C’est nul d’embrasser une femme qui dort de toute manière. Ces films sont nuls.

« Rôoo, mais c’est moi qui d’mande ! »

Daniel grogne, avant de se pencher vers l’endormie. Il espère que personne n’entrera dans la chambre à ce moment-là. Leurs lèvres entrent finalement en contact.

************

Sibylle ouvre les yeux péniblement. Après s’être sentie légère, puis lourde, elle a maintenant mal partout. Son héros est toujours là. Il la regarde, un peu inquiet.

« Merci Danou. »

Danou ? Non, mais attends, c’est quoi pour une surn…

Et tandis que Daniel dit ce qu’il pense, l’Allemande s’endort pour un repos réparateur.


[hrp : ce fut difficile, mais 1496 mots !! xD]


EPREUVE #7 — HISTOIRE DE FANTÔME. Signa210
##   Dim 9 Sep 2018 - 21:19
Anonymous
Matthias [TT]

A Ghost? I'm the Angel of Death already!:

If you live in a haunted house
You gotta be as quiet as a mouse
If you have a ghost in your laundry
You better gotta be a one-man army
Call 1-800 for the Ghostbusters
Unless you want a night full of shivers


EPREUVE #7 — HISTOIRE DE FANTÔME. Boo_-_Mario_Kart_Wii

Le Prince parle en #DE38B4
La Garce parle en #4AC272
Le Frigide parle en #FF7700
Le Doggo parle en #7446D6
L'Alcoolo parle en #3DA2D1
Lance parle en #FCB500


J'étais rentré à toute vitesse chez moi en pleine crise de larmes. Elle était allée trop loin cette fois, et s'était même permise d'inviter tout le monde sauf moi pour sa petite surboum. De qui je veux parler ? La catin qui me pourrit la vie depuis qu'elle a découvert des choses sur mon passé. Elle avait le pouvoir de provoquer la discorde comme bon lui semble. C'est comme ça qu'elle a réussi à me mettre en froid avec presque tout le monde. Je la déteste tellement. Ma tête me fait si mal. Je me sens nauséeux. La première chose à faire est de me calmer, parce que je sentais déjà l'univers tourbillonner autour de moi. Il ne fallait pas que je laisse mon propre pouvoir se retourner contre moi. Je regardai autour de moi, tentant de discerner l'interrupteur du salon à travers la pénombre. Je titubai en m'approchant d'une lampe à côté du canapé, et tentai vainement de l'allumer sans me rendre compte qu'elle était débranchée. Je soupirai en me tenant la poitrine, ressentant déjà une douleur lancinante me traverser de part en part. D'un souffle long et bruyant, je la rebranchai à la prise… tout ça pour provoquer un court-circuit.

Les plombs sautèrent, et une décharge brève mais intense faucha ma conscience. Un noir absolu m'envahit tandis que je m'écroulais comme une masse inerte. C'était trop à supporter, mon pouvoir m'avait littéralement chassé de mon corps cette fois-ci. Il me fallut quelques secondes pour en prendre conscience, après que le choc fulgurant soit passé. Une fureur noire se manifesta dans mon âme et la pièce en trembla, comme si un orage venait d'éclater à l'intérieur. J'étais hors de moi (dans tous les sens du terme), prêt à massacrer le premier venu… sauf mon amant, cela va de soi. Mais maintenant que j'étais désincarné, je ne pouvais pas réintégrer mon corps avant un certain temps. Et ne rien faire était inenvisageable, puisqu'il me fallait dépenser assez d'énergie spirituelle avant ma réanimation.

C'est là qu'une idée tordue et malveillante germa dans mon esprit. Puisque j'étais maintenant un passe-muraille ectoplasmique, j'allais faire ce que tout un chacun ferait dans cette situation. Un sourire torve aurait ourlé mes lèvres si j'en avais à l'instant. C'était parti pour une soirée de hantise cauchemardesque. Il me suffit d'une pensée pour être téléporté à l'appartement de la garce pour qui j'avais le plus grand désamour au monde. Sans surprise, ses invités étaient tous déjà présents, mais bizarrement le choc émotionnel m'avait fait oublier tous leurs noms.

Ces andouilles jouaient à une partie de cartes, et ils avaient eu la bonne idée de le faire en cercle comme lors d'une séance de spiritisme. Commençons donc doucement par leur faire découvrir jusqu'où un esprit frappeur peut aller. Je pris parti de me rapprocher de celle que j'abhorre.

— Mais que… Pourquoi il fait si froid soudainement ?

— Tu veux que j'aille te chercher un plaid, ma chère ?

— Non, ça ira. C'est juste des frissons, et une sensation étrange…

Je jubilais en mon for intérieur, grisé d'avoir en main autant de possibilités de les faire tourner en bourrique. Il me fallait me rappeler exactement qui ils étaient et pourquoi je leur voulais autant de mal, mais ça pouvait bien attendre mon réveil puisque j'étais certain d'avoir mes raisons. De toute manière, leurs têtes ne me revenaient pas. J'allais donc me fier à mon instinct de fantôme, et tous les piéger dans un cercle vicieux où je m'amuserai à les tourmenter.

— C'est ton tour de piocher, vas-y.

— Oui, oui… maugréa-t-elle en tendant la main.

Je soufflai aussitôt sur le paquet avant qu'elle ne le touche, et toutes les cartes volèrent à la face d'un certain Finnois qui n'avait rien demandé. Tous restèrent un instant estomaqués par le phénomène, avant que le pauvre semi-albinos ne fronce les sourcils et fustige ma nemesis. Entre temps, je m'informais sur eux et leurs hobbies, finissant par leur trouver à chacun un surnom adéquat : le Prince pour le beau gosse mature, la Garce pour ma principale victime de la soirée, le Frigide pour celui qui parlait aussi bien finnois que suédois, le Doggo pour celui qui avait un amour immodéré pour les chiens et l'Alcoolo pour cette blondasse qui ne lâchait jamais le champagne.

— C'était nécessaire ça ?!

— Je te jure que je n'ai rien fait…

La seconde qui suivit, la table tout entière fut parcourue de secousses violentes, les faisant tous hurler de surprise et se reculer. La pimbêche portée sur le champagne en laissa tomber son verre à pied, et même le Doggo sembla abandonner sa niaiserie perpétuelle. Ce fut si drôle de tous les voir faire les autruches face à quelques manifestations surnaturelles.

— Aaah… Ne me dites pas que j'ai abusé de la boisson !

— Non, on a tous vu la même chose. [aboiements canins]

Tous hurlèrent de concert face à la transformation spectaculaire du Doggo en véritable saint-bernard touffu. Le malheureux ne réalisait même pas qu'il se grattait déjà la tête avec sa patte arrière. J'étais bluffé et hilare d'être capable d'un tel prodige, et ça me donnait envie de provoquer la panique parmi eux. Plus véloce qu'une bourrasque, je pris possession de l'appartement tout entier et verrouillai chaque issue. La télévision s'alluma, et une voix caverneuse d'outre-tombe -en l'occurrence la mienne- en sortit pour s'exclamer.

— Repentez-vous de vos péchés ! L'heure du jugement a sonné !

Les deux filles du groupe s'égosillèrent comme des cantatrices hystériques, aux voix presque plus fortes que la détonation tonitruante qui résonna dans la pièce. C'était le pied.

— Pas de panique… C'est… c'est une farce…

— C'EST UN CAUCHEMAR ! FAITES QUELQUE CHOSE… AH, LÂCHE-MOI, ESPÈCE DE CORNIAUD.

— Mais j'ai peur… Et je suis un saint-bernard d'abord ! [aboiements canins]

L'Alcoolo et le Frigide étaient déjà en train d'essayer de forcer la porte tandis que le Prince cherchait à éteindre la télévision récalcitrante. Je m'amusais tellement pourtant, il était trop tôt pour écourter cette partie de plaisir. Le Doggo et la Garce restaient mes cibles favorites.

— ARRÊTE DE ME LÉCHER, C'EST RÉPUGNANT ! SAC À PUCES DÉGÉNÉRÉ, TU VAS ABÎMER MON MAQUILLAGE !

Le pauvre Doggo alla chercher du réconfort ailleurs, tandis que la Garce se cherchait un miroir à main pour voir les dégâts sur son maquillage. Aussitôt qu'elle commença à se plaindre de toute cette salive, je fis apparaître le visage de la vieille Violet Beddington à la place de son reflet. Le cri d'agonie qu'elle poussa fut une mélopée si douce à mes oreilles. La malheureuse était déjà hors circuit, et il me fallait éviter de laisser les autres forcer la porte. Boum ! Je procédai à un transfert de consciences entre l'Alcoolo et le Prince. L'effet du genderbending fut si désarmant qu'ils se regardèrent longuement dans le blanc des yeux avant de se reporter sur leurs corps.

— Oh non…

— JE SUIS UN PUTAIN DE MEC MAINTENANT ! AU SECOURS !

— Aïe… Aïe, putain, y'a mon bras qui veut me refaire le portrait.

Le Frigide tint le temps d'un round, essayant même de se coincer le bras entre les jambes pour stopper ce châtiment auto-infligé. Peine perdue, l'autre bras valide lui asséna un direct du droit qui le mis à terre. Et comble de l'ironie, ma voix spectrale ressortait de la télévision possédée.

— Te frappe pas pour ça ! Te frappe pas pour ça ! Te frappe pas pour ça !

— ÇA SUFFIT MAINTENANT ! JE DEMANDE À L'ESPRIT QUI HANTE CES LIEUX DE DISPARAÎTRE SUR LE CHAMP.

Han… J'étais démasqué. Le Prince charmant connaissait ses formules rituelles, et je me sentais brusquement faiblir même si sa pitoyable injonction était sans effet. Maintenant je constatais l'étendue des dégâts, et c'était peu glorieux… La Garce et le Frigide étaient évanouis, l'Alcoolo était en PLS dans son corps d'homme, et le Doggo était venu la queue entre les jambes au pied du Prince… ou de la Princesse plutôt, qui voulait me tenir tête.

— Fort bien… Je vous absous, mécréants !

Trop vidé et épuisé pour agir davantage, j'exorcisai en une fraction de seconde toute la pièce de mes maléfices et me volatilisai. Ils n'auront aucune séquelle une fois calmés, ce qui me convenait parfaitement puisque tout ce que je voulais c'était leur foutre une bonne épouvante. Ce fut court mais ce fut bon. Maintenant j'allais retrouver mon corps qui devait se refroidir.

— Wow…

Mais je me serais attendu à tout sauf à ça… Lance, mon amant, était à mon chevet en plein massage cardiaque qu'il alternait avec de la respiration artificielle. Il m'inondait d'ailleurs pratiquement de ses larmes en me suppliant de ne pas le quitter. L'émotion fut de courte durée.

— Hmm… Kof kof… Je donnerais cher pour qu'on me réanime plus souvent comme ça.

— MATT… Oh ! Espèce de… CRÉTIN ! DÉBILE PROFOND !

— Aïe… Stop, pas sur la figure ! Aïe !

Mon karma me rattrape un peu trop vite. Ouch…

1500 mots exactement. ~
##   Dim 9 Sep 2018 - 21:22
Anonymous
Lenorian [THS]

HOLA:

*****

Quelque chose éveilla les sens de la marchande. Elle se sentait légère, comme si elle ne venait pas de se faire éventrer par un ours. Se faire éventrer par un ours ? La jeune femme a l’impression de se redresser d’un coup, tandis que la mémoire lui revient en bloc.

Lenorian n’a jamais été une grande chasseresse. Elle s’est acquitté de cette tâche de manière totalement désintéressée au moment de sa formation, par simple devoir, ni plus, ni moins. Pendant les grandes chasses annuelles, on la trainait un peu comme un boulet, à cause de son manque d’endurance, alors elle se retrouvait souvent avec le groupe des enfants, armée d’une flèche en guise de lance : le summum de la crédibilité pour la Grande marchande.

Elle n’avait jamais craint de rendre son dernier soupir, accueillant l’étreinte glaciale d’Iku, déesse de la mort comme quelque chose de normal. Si Iseda accordait la vie aux habitants d’Ijọba, il était bien normal qu’au terme de leur voyage physique, ils la lui rendent et s’offrent à elle et à la terre. Pourtant, constatant que sa peau a perdu toute substance et toute apparence charnelle, la jeune défunte est prise d’effroi. Sa respiration semble s’accélérer, son cœur mort manque de lui couper le souffle, mais elle ose diriger son regard vers le sol.

Où elle gît.

Elle, grande marchande au destin contesté, avait fini ses jours entre les pattes velues d’un ours, éventrée comme un petit rongeur dévoré par un animal, son joli visage devenu blafard, creusé par la mort et ses yeux exorbités. Cela n’avait rien d’une belle mort.

Et pourtant, elle avait tout prévu ! Repensant à son plan retraite, la marchande fondit en larme. Enfin, intérieurement bien sûr, parce de l’extérieur, elle donnait, hélas, juste l’impression d’être une banshee hurlant pour communiquer sa peine. « IKU, LAISSE-MOI MES COQUILLAGES ! » hurla-t-elle à la forêt qui l’entourait.

Mais où se trouvait-elle exactement ?

Réfléchissant à vitesse grand V en rassemblant le petit groupe de neurones ayant échappé au choc émotionnel, la marchande tenta de s’en rappeler. Fronçant les sourcils, une image lui vient à l’esprit : la Porte. L’immense faille dans les montagnes conduisant à un monde encore inconnu. C’est ça ! Elle voulait faire du profit, beaucoup de profit ! Sachant que les riches habitants d’Ijọba se presseraient à sa boutique si elle leur présentait quelques exotiques nouveautés, Lenorian avait décidé de pénétrer en secret de l’autre côté. Chose plus que facile avec deux trois coquillages en poche - qui a dit que le métier de marchand était honnête ? - et un joli sourire.

Sauf que l’ours. La jeune femme savait qu’elle aurait dû faire appel à un garde du corps, un membre de la milice, peut-être, pour se défendre. Pourtant, ce mammifère désagréable semblait la poursuivre où qu’elle aille, mais elle n’avait pas tenu compte des avertissements de l’ermite, qui s’était bien moqué d’elle la dernière fois qu’elle avait dû faire face à un prédateur de cette espèce.

L’appât du gain l’avait tuée. Son incompétence l’avait tué. Quel plus gros comble pour celui-ci pour la fière Lenorian ? Serrant ses poings spectraux - plus mentalement qu’autre chose -, la marchande pesta contre elle-même en reportant à nouveau son attention sur son propre cadavre. Au moins, Iseda devait être satisfaite : en plus de rembourser la dette de sa vie, elle avait servi de repas à un ours. Elle espérait donc une place de choix dans l’au-delà, quoiqu’il fût.

Des craquements et des bruits surgirent de la forêt. Elle tendit l’oreille en cherchant une cachette avant de se réfugier derrière un arbre, un fil lumineux la liant à son corps. Les bruits de pas devinrent plus distincts, de moins en moins discrets, puis un cri, masculin mais peu viril, se fit entendre. Curieuse, Lenorian osa jeter un regard au nouvel arrivant, et manqua de s’étranger.

Par tous les dieux, qu’était-ce donc que cette chose, humanoïde et pourtant si différente d’elle ? Un homme aux cheveux de feu, sans le moindre muscle et la peau aussi laiteuse que celle d’une dame de la cour royale, venait de faire irruption dans l’endroit où elle était morte. Peut-être venait-il s’occuper de lui offrir un rite funèbre décent ? Ou alors était-ce un envoyé des dieux, d’où son accoutrement ridicule ? Louchant sur les vêtements criards du nouveau venu, la marchande écarta bien vite ses hypothèses lorsque ce dernier se mit à profaner son corps : non, non, rien de sale, il avait juste porté ses doigts à sa gorge et retourné son corps sans délicatesse pour constater les dégâts.

Puis il vomit, aussi disgracieux qu’un phacochère en rut. Hurlant d’indignation, Lenorian bondit hors de sa cachette en l’insultant de tous les noms d’oiseaux. Ils hurlèrent tous les deux lorsque l’étrange petit homme la vit, se turent en même temps, avant de hurler à nouveau.

— Qu- qui… qu’êtes-vous pour profaner ainsi mon cadavre, pauvre inconscient ? Puisse Iku maudire toute votre descendance et ne vous apporter que de la misère ! exulta-t-elle, les yeux révulsés.

L’autre répondit, la bouche grande ouverte, avec un air peu futé, mais sa voix était comme atténuée par un voile opaque, si bien que la jeune femme ne pouvait comprendre le moindre mot. Elle essaya de s’approcher de lui, si bien qu’il en tomba à la renverse en glapissant.

— Ces jeunes j’vous jure, ils ont peur de tout, au secours !

Fixant le chapeau de paille de l’inconnu, elle essaya de s’en saisir, mais sa main spectrale ne lui permis pas. Elle se contenta donc de l’observer, à mesure que le visage du garçon en face de lui se décomposait.

Une douleur se fit alors ressentir au niveau de ses jambes. Baissant le regard, Lenorian constata qu’elle disparaissait petit à petit. C’était donc la fin, et elle la passait en compagnie d’un homme désagréable à regarder et complètement étranger.

La marchande aurait voulu vivre, au moins pour permettre aux Ijọbiens de découvrir que le chapeau de paille peut être un accessoire de mode, et pas seulement une protection pour les agriculteurs et les voyageurs démunis. En réalité, l’apparition de l’individu ne la dérangeait même pas, alors qu’il ne lui rappelait rien.

Dans ses jambes se propageait une douleur similaire à celle d’un écartèlement. On l’arrachait à la terre, à Ijọba, et elle n’y pouvait rien. Jamais elle n’aurait cru la mort si douloureuse, Iku pouvait être une déesse bien sadique, des fois. Serrant les dents, elle se rapproche de son corps et murmure des prières, comme si cela pouvait accélérer les choses. Les minutes lui semblent des heures interminables et le supplice toujours plus grand.

— Regard… ébile… cognée… branch… raid…mort…lol.

D’autres étranges personnes étaient arrivées en renfort alors que Lenorian était rentrée en transe. Elle ne percevait, hélas, que quelques bribes de paroles - ce qui était déjà un progrès. La marchande ijọbienne ne comprenait pas ce que signifie « lol » mais voit bien qu’ils se moquaient d’elle.

Regardant à nouveau son cadavre elle constata que son crâne était lui aussi ouvert. Un cri lui échappa mais elle préférait tout nier en bloc. Rassemblant toute sa volonté alors que son agonie se fait plus intense, la jeune défunte décida de se jeter sur le groupe de visiteur en hurlant, une voix abyssale ayant soudain remplacé la sienne.

— COMMENT OSEZ-VOUS, MISERABLES, VOUS MOQUER DE MOI ? Vous êtes étranges, laids et faibles, Iku elle-même ne voudra pas de vous dans l’au-delà ! Pourtant je vous maudis tous, tous autant que vous êtes : vous mourrez comme moi, dans d’atroces souffrances !

Avant même qu’elle ait pu terminer sa phrase, le petit groupe avait détalé. Même le garçon larmoyant aux cheveux de feu. Il avait d’ailleurs laissé dans sa fuite son chapeau de paille, dont Lenorian tenta à nouveau de s’en saisir. A sa grande joie elle y parvint et s’en couvrit la tête juste avant que ses membres ne disparaissent enfin. Fermant les yeux, elle accueillit la fin avec un sourire.

Mauvaise idée : la vérité sur sa mort lui revint. Elle se revit traversant en courant la forêt, poursuivie par un ours et hurlant de frayeur, les yeux pleins de larmes et la morve au nez, dans l’indignité la plus totale. Elle se revit se prendre les pieds dans une racine, et, dans l’élan, percuter en plein front une branche massive. Le choc l’avait en réalité immédiatement tuée et l’ours en avait profité pour prendre son goûter.

Finalement, elle mourut en hurlant au monde qu’elle le détestait, à l’ours qu’elle aurait sa peau un jour, une fois réincarnée, mais garda une pensée positive pour le faiblard au chapeau. Grâce à lui, elle pourrait apporter au monde des morts un accessoire de mode encore inconnu et, qui sait, lancer une nouvelle tendance mortelle.

Lenorian la grande marchande mourut ainsi, mais pas seule. Les Voyageurs s’étant moqués d’elles finirent tous le crâne explosé contre une branche, dans une série de décès suspects.

On raconte depuis que l’île est maudite.
##   Dim 9 Sep 2018 - 21:26
Anonymous
Mary Nephilim [MP]

RE-Présentation 8D:

Avoir peur de la mort. C’est le propre de la plupart des êtres humains et des Pokémon qui foulent cette terre. Personne ne sait ce qu’il y a après. Les rumeurs vont bon train, comme quoi certains Pokémon spectres seraient des esprits d’enfants ou de Pokémon disparus, par exemple, mais la plupart de ces légendes ne se basent sur rien de solide. Pour d’autres, il n’y a rien. Le néant. Une éternelle absence de lumière. Pour d’autres encore, il y a le paradis et l’enfer, et, parfois, tu te plais encore à y croire. Cela dit, tu ne serais pas étonnée que les dés soient pipés, si c’est cette dernière supposition qui est la vraie. Arceus veut à Ses côtés ceux qui le servent bien, et les autres peuvent tout aussi bien pourrir jusqu’à redevenir poussière. « Les voies du Seigneur sont impénétrables », à ce que l’on dit. Mais en vérité, tu crois que c’est une phrase toute faite qui cache Son égoïsme.

Mais ce n’est pas pour penser à ce genre de choses que tu t’aventures en ce lieu. Le Mont Mémoria de Hoenn, refuge des Pokémon défunts de la région, est également connu pour abriter deux orbes que l’on dit capable d’invoquer des créatures mythiques, capable de contrôler les terres et les océans. Ton but, en tant que Sbire, est bien évidemment de les ramener à Sinnoh, mais elles serviront surtout pour d’autres desseins que quelque chose d’aussi stupide que remodeler la surface du monde. Ton idéal est d’en recréer un autre bien meilleur que l’ancien, et il serait difficile de remodeler quelque chose d’imparfait en premier lieu. Non, tu es ici pour ramener ces orbes et étudier leurs propriétés, rien d’autre. En fait, tu es même certaine qu’elles pourraient constituer d’excellentes sources d’énergie pour de futurs projets, si tant est que vous parveniez à en faire quelque chose.

Si tant est que les morts te laissent repartir d’où tu viens avec leurs trésors…

Tu entends soudainement une voix au loin, alors que tu gravis les marches menant jusqu’au sommet. Instinctivement, ta main glisse vers ta ceinture où plusieurs de tes Poké Balls y sont accrochées, prête à invoquer un Pokémon si jamais la situation devait empirer. Mais en réalité, ce n’est rien d’autre que des marmonnements d’une jeune femme un peu plus loin. Elle semble regarder le sol et parler à personne d’autre qu’elle-même, ou plutôt à une tombe juste devant elle. Intriguée mais méfiante, tu décides de t’approcher, au moins pour entendre ce qu’elle dit.

« Cent cinq. » compte-t-elle. « Cent six. Cent sept. »

Tu continues de t’avancer, avant de te rendre compte que la tombe qu’elle contemple est fissurée de part en part. La jeune femme se retourne, et t’observe avec un regard vitreux qui n’a rien d’humain.

« CENT HUIT ! » s’écrie-t-elle d’une voix stridente en te pointant du doigt.

Les fissures présentes sur la tombe émettent une lueur violette. Avant même que tu aies le temps de réagir, tu te fais soudainement projeter en l’air à une vitesse ahurissante. Tu sens ta tête retomber au sol, puis il n’y a que le néant.

*

Plus rien, jusqu’à ce que tes yeux s’ouvrent et que tu observes les alentours. C’est étrange. Tu te sens engourdie, mais également aussi légère qu’un Papillusion. Tu n’as ni chaud, ni froid, comme quand le doux soleil printanier éclairait ta chambre, quand tu vivais à l’église. Et pourtant, tu as l’impression de te sentir oppressée, observée par des milliers de regards. C’est là que tu comprends. Allongée un peu plus loin, tu vois ton enveloppe corporelle inanimée, un filet de sang recouvrant une partie de ton visage. Le choc provoqué par le spectre que tu as vu a été fatal. Ce qui veut dire que tous ces regards que tu sens autour de toi, à l’affût du moindre geste de ta part…

« Cent… huit… » murmurent-elles autour de toi. « De nouveau… complet… »

Tu ne mets pas longtemps avant de comprendre ce qu’il se passe. Cent huit esprits. C’est le nombre fétiche d’une race de Pokémon spectre en particulier, une espèce très dangereuse dont chaque membre a été scellé aux quatre coins du mondes pour contenir leurs pouvoirs. Et maintenant, l’un d’eux vient d’être brisé. A l’insu des âmes de tout être vivant autour du Mont Mémoria, un être aux pouvoirs démoniaques s’apprête à faire s’abattre sa colère. Un tourbillon violet se matérialise au-dessus de la tombe fissurée, et des grands yeux verts et un immense sourire constituent son visage. Un Spiritomb. Voilà quel est ce Pokémon.

Lentement, les murmures des fantômes s’affaiblissent tandis que ceux-ci sont aspirés par le tourbillon et absorbés par le Pokémon. Bientôt, tu ne disposeras plus de ta volonté, comme les autres. Il faut que tu trouves le moyen de faire quelque chose, même en tant que fantôme. Tu ne peux pas mourir ainsi ! Tu as trop de choses à accomplir sur cette terre ! Assouvir ta vengeance, répandre la justice dans le monde et créer un monde meilleur ! Si ce Pokémon doit se mettre en travers de ta route, alors tu l’élimineras, et tu trouveras un moyen de revenir parmi les vivants !

Tout à coup, une des pierres tombales fixées au sol près de toi lévite et se fracasse contre une autre, formant plusieurs petits rochers qui se soulèvent à nouveau, tandis que tu observes le Spiritomb. Le simple fait d’imaginer ce que cela ferait de le voir frappé par ces-derniers catapulte l’un d’eux contre lui, sans pour autant le toucher. C’est cependant là que tu te rends compte que c’est toi qui agis, et non un coup du hasard. Oui, ce doit être ta chance !

« Tu ne m’auras pas, démon ! » lances-tu à l’attention du Pokémon spectre en flottant un peu plus en hauteur. « Libère-moi, ou affronte ma colère ! »

Un ricanement se fait entendre de toute part, à droite, à gauche, en haut, en bas, et même à l’intérieur de toi-même tant l’influence du Pokémon spectre semble grande. Les autres esprits restants te fixent, comme animés d’une volonté propre, et virevoltent vers toi, prêts à te punir pour ta provocation. Mais tu comprends très vite que, si tu es capable de faire bouger des objets en tant qu’esprit, cela ne peut vouloir dire qu’une seule chose. Que tu es toujours capable de faire appel à tes Pokémon !

« A moi, Dracul ! » invoques-tu.

Par la force de ta volonté, une Poké Ball se met à foncer vers le sol afin d’appuyer sur le bouton permettant de libérer son contenu. Le Carchacrok se matérialise, et, quand il repère le tourbillon spectral, se met à rugir de colère avant de libérer de sa gueule béante une gerbe de flammes qui s’abat sur son ennemi. Une intense douleur vous traverse, toi et les autres fantômes, mais elle n’est toute fois pas assez forte pour t’empêcher de te rapprocher près de ton corps et de flotter près de celui-ci.

« NOOOOOOOOOOOOON ! » s’écrient les spectres d’une même voix.

L’attraction du tourbillon du Spiritomb se fait plus forte encore, et t’empêche d’effleurer la moindre parcelle de ta peau qui pourrait te faire revenir dans le monde des vivants. Les fantômes se rapprochent de toi et te saisissent par la taille, essayant tant bien que mal de te ramener parmi eux tandis que tu te débats de toutes tes forces. De son côté, le Pokémon malveillant essaie de riposter à coups de Vent Mauvais et autres Feintes, mais le Carcharcrok est bien plus rapide et continue d’asséner des attaques de feu à distance malgré la résistance de son adversaire. C’est alors qu’il remarque une ouverture entre les pierres tombales, et profite de cette occasion pour plonger dans le sol grâce à ses griffes et à ses bras en forme de nageoires. Seul son aileron dorsal laisse présager de la direction dans laquelle il va ainsi que son prochain mouvement. Et la suite ne se fait pas attendre : à peine le Spiritomb a-t-il le temps de réagir, que Dracul surgit hors de terre pour renverser la pierre fissurée et ainsi chanceler le tourbillon violet. L’impact se répercute sur les fantômes qui te retiennent. Tous chancellent suffisamment pour que tu effleures ton enveloppe corporelle et que ton esprit disparaisse. Au même moment, un rayon d’énergie jaillit de la gueule du Pokémon dragon et percute son ennemi dans une explosion fracassante.

BOUM !

*

« GROAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAR ! »

Le rugissement de Dracul te fait subitement ouvrir les yeux. Tu te relèves, non sans difficulté, et te diriges vers ton Pokémon pour constater l’étendue des dégâts. La pierre tombale fissurée est maintenant réduite en poussière, parsemée de minuscules cailloux. Tu soupires de soulagement et approches ta main de la tête du dragon pour le caresser lentement. Quel combat éprouvant, à la frontière entre la vie et la mort… Clairement, tu dois encore t’entraîner. Contre Arceus, tu n’auras pas autant de chance.


Hors RP:
##   Dim 9 Sep 2018 - 22:44
Anonymous
Eru Chitanda - Ip

Qui est Eru ?:

*****

C’était arrivé si vite que je m’en souviens à peine.

Tout ce dont je me rappelle, c'était d'avoir voulu grimper sur un rocher, afin de montrer à la personne présente avec moi que les débris de celui-ci donnaient des petits éclats brillants semblables à du Quartz. Ce rocher de lus de cinq mètres était juste à côté de la route, au niveau de la plage. La nuit arrivait peu à peu, la brise marine caressait mes cheveux d’un air tendre tandis que j’escaladais, encore et encore, jusqu’à ce que mon anémie me crie une dernière fois que j’en faisais un peu trop, mais que voulez-vous, c’est ma nature. Perdant ma force et lâchant prise, j’heurtais le sol de plein fouet, mes muscles se contractant douloureusement au contact du bitume dans un bruit fracassant et à la fois sourd.

Le néant. Pendant quelques secondes, un écran noir qui me faisait comprendre que cette fois-ci j’étais allée trop loin. Cela ne dura pas longtemps, peu à peu, je recouvrais mes sens, et le premier fut la vue, mais quelque chose ne tournait pas rond, mon sixième sens me le hurlait. Ma douleur s’était évanouie et je me sentais plus légère, plus… sereine. Ma corpulence se relevait facilement du sol, jetant un regard à Ashura, une des personnes qui comptait le plus au monde pour moi. « Oups, ben ce n’est pas grave, il y en aura peut-être par terre si on regarde bien. » Mais il ne réagissait pas. Je me suis répétée deux ou trois fois, haussant le ton et faisant même de grands gestes… Rien. Pourquoi faisait-il cette tête ?

Je tournais mon regard vers ce qu’il semblait fixer et constata avec effarement un corps, étalé sur le sol. Le mien. Un familier liquide rouge et épais formait une flaque qui s’élargissait peu à peu au niveau de ma tête. Non. Ça doit être un cauchemar, un fichu cauchemar, allez Eru, réveille-toi, cela ne pouvait pas s’arrêter ainsi n’est-ce pas ?

Des pleurs me ramenèrent rapidement à la triste réalité. J’écarquillais les yeux en apercevant cet homme, d’habitude si froid et inexpressif, se mettre à pleurer. Les larmes coulaient le long de ses joues, de plus en plus, puis des sanglots, et enfin des paroles, qui me déchirèrent le cœur.

« Désolé de ne pas avoir pu te protéger... Eru, je suis désolé, tellement désolé... »

Les larmes me montèrent également aux yeux. Et soudain un fragment de souvenir me revenu, c’était le premier jour que l’on s’était rencontrés. Il doutait que lui, voulait être seul, mais je m’étais énervée, et sous le coup de la colère, mais aussi de l’espoir, lui avait sorti ces mots : « Tu n’as pas idée d’à quel point je resterais à tes côtés, que tu le veuilles ou non. » Roulant le long de mes joues, ces perles salées me firent comprendre une chose : J’étais une menteuse. Je venais de le laisser seul, à cause de mon effroyable égoïsme, car ma maladie, mes limites, je les connaissais. Cependant je voulais toujours aller plus loin. Je savais que je parlerais dans le vide, mais les mots étaient bien plus forts, me recroquevillant sur moi-même, accroupie, les mains cachant mon visage déformé par la souffrance. Pourquoi il s’excusait ?

« Tu n’y es pour rien. Tout est de ma faute. Si seulement je t’avais écouté, si seulement je m’étais arrêtée, et si seulement j’avais pu finir mes jours avec toi. »

Les pleurs de mon âme sœur n’arrangeaient en rien mon état. En puisant dans la force mentale qui me restait, je relevais la tête, toujours accroupie, et posa mes mains sur les siennes, mon crâne posé sur les genoux de cet homme en fauteuil roulant, qui n’était autre que mon âme-sœur. Je le savais, je le sentais, depuis que je l’avais aperçu pour la première fois, il y a quelques mois.

Mes pleurs reprirent de plus belle lorsque je m’aperçu que je ne sentais plus rien. Le vent dans mes cheveux blonds, le sol bétonné sous mes pieds, le contact de mes mains avec celles d’Ashura. Et son odeur que j’aimais tant. Je ne savais pas comment établir le contact, comment lui dire une dernière fois qu’il comptait pour moi. Fonder une famille, élever un enfant que l’on aurait aimé et chéri de tout notre cœur, le voir grandir sans avoir pu le temps de voir le temps passer, et vieillir avec celui dont j’aurais aimé être la femme, jusqu’à ce que nos souffles s’éteignent de façon paisible et naturelle. Je ne voulais rien de plus que ça, je n’aurais rien demandé de plus que ça.

Relevant enfin la tête, je touchais la joue de mon âme sœur qui sembla réagir à cela. Il passa la main sur sa propre joue, comme ayant senti quelque chose. Dans un ultime espoir et tremblante, je l’appelais, mais encore une fois lui ne pouvait entendre que le son du vent qui balayait ses longs cheveux ébènes. D’un coup d’œil, je pu apercevoir que quelque chose avait encore changé.

Je disparaissais.

Je ne pouvais pas laisser passer ça, je me devais de faire quelque chose, entrer en contact avec lui d’une quelconque manière. Une idée me vint en tête. Visualisant notre habitation, où nous avons passé le plus clair de notre temps, je m’y suis comme téléportée. Ne cherchant pas à comprendre plus longtemps comment j’avais fait, et essayant de ne pas laisser mes émotions reprendre le dessus, j’attrapais l’objet avec lequel je suis sûre qu’il me reconnaîtra. Il saura que c’est moi. Je veux que, même si je ne suis plus là, qu’il comprenne que je serais toujours là avec lui, quoi qu’il arrive, dans les bons et les mauvais moments, que je ne l’oublierai jamais malgré que ma mémoire commençât à s’effacer peu à peu. Je sortais de la maison, courais avec cette légèreté peu naturelle, mes forces étant devenues moindres au point de ne plus pouvoir revenir aux côtés de mon corps gisant au sol par la force de ma pensée.

Je courais, pensant à lui, pensant à notre rencontre, à nos moments qui tombaient peu à peu dans le néant de l’oubli. Je n’avais plus aucun souvenir, mes parents, ma famille, mes amis, tout ce qui me restait était cet objet que je pouvais tenir en main, et toi, dont je compris que j’avais oublié le nom. Tu m’étais très cher, j’en étais sûre, et j’apercevais ta silhouette au loin, je te tendu la main. S’il-vous-plaît, une dernière fois…

Un objet, de forme cylindrique, roula et se déroula aux pieds de l’homme brisé. C’était une bobine de fil, du fil rouge et soyeux. Vous connaissez le fil rouge, ce fil qui d’après la légende réunit les âmes sœur ? Lui oui, et il comprit. Dans un dernier élan de bonté, dans un dernier geste, elle avait réussi à entrer en contact avec lui, à lui montrer qu’elle était présente à ses côtés et qu’elle le resterait, pour le restant de ses jours.



Jusqu’à ce que le destin nous réunisse de nouveau, je t’aime.

Eru.
##   Dim 9 Sep 2018 - 23:02
Anonymous
Mohan [LS]

Lui c'est Moha':

Avec la grâce d'un battement d'aile du papillon, les paupières de Mohan s'ouvrirent. Un réveil avec la plus belle des vues, celle d'un ciel merveilleusement étoilé, et d'une lune lumineuse.
En se levant, un frisson d'une nature qu'il ne connaissait pas le traversa en plus de la sensation de peser aussi lourd qu'une plume.

Debout, il se retourna, et baissa la tête pour ensuite être pris de stupeur !
En effet, sous ses yeux, allongé, se trouvait son corps, et avec dessus son serpent qui s'enroulait autour de l'un de ses bras.
Si je suis là, alors, qui suis-je ? Pourquoi suis-je debout, si je suis par-terre ? Moi, ce ne serait pas moi, ou alors lui serait quelqu'un d'autre ? Mais qui est-ce ?

Puis il observa ses mains, et sursauta d'une manière étonnante car il fit un bond de quelques mètres avant de retomber sur ses pieds.
Je suis un esprit ?! s'exclama-t-il... Comment ai-je pu accomplir ce miracle ? Et comment dois-je faire pour reprendre possession de mon corps ? se demanda l'indien en s'allongeant sur son corps, en vain, même en essayant de reprendre l'exacte position de sa forme charnelle.

Il prit alors la pose du lotus pour penser, en remarquant qu'il ne pouvait plus se recoiffer car ses mains traversaient son crâne et il en riait.
Soudain, un éclair de génie, du génie qu'il était, lui fit faire le constat suivant:
Si mon corps est là, et que moi je suis ici, et que je ne me souviens de rien, juste d'un grand fracas, cela ne peut pouvoir dire qu'une unique chose, pensa Mohan en ayant dans ses yeux de fantôme des larmes d'émotions transparentes...
Je viens d'atteindre l'EVEIL ! le NIRVANA ! Ô seigneur Shiva, comme vous devez être fier de moi... Il se releva et commença à courir partout comme un poulet sans tête en exprimant sa joie.

Néanmoins, le shaïva ressentait une espèce de chagrin sans être capable d'en définir la source, mais en attendant de s'en souvenir, il voulut profiter du pouvoir d'être un esprit avant de partir.
Que faire ? se questionna-t-il, maintenant que je suis tout puissant.  
Il y avait tant à faire, et dans sa tête il y avait sans doute trop d'idées. Toutefois, une s'imposa aux autres, et ce serait la première.
L'esclave s'éleva dans les airs, et combla à une vitesse vertigineuse la distance jusqu'à la demeure de Maîtresse Antonia.
Pour s'amuser, il baissa le pantalon des gardes, et rit intérieurement, en passant il fit quelques petites farces en faisant chuter des servants, et des servantes à distance, en faisant apparaître des araignées dans les chambres pour entendre les cris de terreur. Il alla même jusqu'à transformer le palais en palais digne de son pays, en y habillant les gens comme tel, et en faisant danser toutes personnes encore réveillé pour créer une ambiance digne de Bollywood.
Mohan est un être sacré ayant atteint l'éveil, nous devons créer un culte à sa gloire, voilà la phrase qu'il souffla malicieusement à l'inconscient de tous les gens qu'il pouvait croiser, et de tous les habitants de la demeure qui dans la nuit profonde dormaient afin de les conditionner pour le jour d'après.

Sautillant et transparent il s'engouffra dans le palais, pour prendre le chemin des appartements de la soeur du Marquis.
Combien de fois s'était-elle moquée de lui, et de sa prétendue croyance ? Combien de fois avait-elle cherché à le tuer ?
Une fois, en l'envoyant dans le pôle nord sans vêtements autre que les siens, ou avec un cheval fou alors qu'il ne savait absolument pas monter, et bien d'autres plans machiavéliques.
Ce, alors qu'il était fort disposé à l'aider dans son plan pour prendre le titre de son frère. La noble dormait paisiblement, mimant un pas feutré et discret il s'approcha du lit, et de l'oreille qui à l'écoute de la jolie formule ferait de sa Maîtresse la plus belle et grande de ses dévotes !

Tssss Tsssss, un son que Mohan connaissait par coeur puisqu'il s'agissait de celui de son ami, Kundani. Que faisait-il là ? Il voulut s'en saisir, hélas, ses doigts traversaient son corps.
A cet instant, il comprit que la source de sa peine venait du manque qu'il ressentirait avec l'absence de son naja, et de son tapis. Il s'agenouilla devant le cobra qui ne pouvait point le voir et qui semblait le chercher.
Ici ? Comment veux-tu que je me retrouve dans la chambre de Maîtresse Antonia ? murmura-t-il en s'amusant de cette pensée tout en résistant au chagrin qui montait à ses pupilles.

Malheureux comme jamais il ne l'eut été, il se redressa pour achever ce qu'il avait entrepris, avant d'aller déposer dans toutes les cervelles du monde connu la formule magique visant à le rendre connu pour glorifier son image.
La noble venait d'ouvrir l'oeil, insulta le serpent, et le menaça même de mort. Furieuse, elle se leva, et dague en main s'en approcha avec comme ambition de lui couper la tête.
Lorsque le bras s'élança, Mohan fit se volatiliser le cobra pour le faire réapparaître autour du cou de la jeune femme qui l'attrapa et le balança au loin.
Avant qu'il ne heurte le mur, il put le faire disparaître encore une fois, et changea les vêtements  de la soeur du marquis Zenone en quelque chose qui ressemblait à ceux de son pays avec beaucoup de couleur et l'obligea à se coucher pour qu'il puisse tranquillement déposer dans son oreille les mots charmants.
Avant cela, il ôta ses vêtements pour voir son corps de fantôme tout entier.
En se regardant dans un miroir il remarqua une absence dans son anatomie qui le laissa dans un état de choc quelques secondes avant qu'il ne se relance dans son dessein qui consistait à modeler la conscience de sa Maîtresse.

Une vision inattendue, l'interrompit  !
Un sablier symbolisant quelques minutes dont les derniers grains chutèrent signe de la fin se dessina au dessus de ses yeux. Ensuite ce fut une main tenant le sablier qui se traça merveilleusement, et enfin, un petit être, envoyé par Yama, le dieu de la mort.
-" C'est l'heure ! Témoin de ce temps passé, ce petit artefact qui rend impossible toute réclamation." clama d'un air solennel l'individu sombre et joyeux à la fois.
-" Que veut dire cela ? Comme tu le vois, j'ai atteint l'éveil...Et je suis tout puissant et tout gentil, regarde, je fais venir notre pays ici ! " se défendit l'indien avec des gros yeux en regardant la noble sur son lit.
-" J'ai le regret ou le plaisir de t'annoncer que tu es tout simplement mort." l'interrompit le messager.

-" Kundani, je te laisse la garde de Galesha..."
Un vertige, une mauvaise surprise, une larme, et la lumière disparut...Direction un autre monde.
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EPREUVE #7 — HISTOIRE DE FANTÔME.

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